Chapitre 4 : Lien et protection
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- Non, non vous ne comprenez pas. Drago s'emportait. Ce n'est pas un choix, c'est une alternative mortelle. Je suis obligé d'obéir si je ne veux pas finir embrassé par un détraqueur ou pire encore…
- Mais les détraqueurs n'ont pas encore rejoint Voldemort ! Répondit Sirius.
- Je n'en sais rien, et ça ne me met pas hors de danger pour autant. De toutes façons, il vaut mieux que je prenne mon parti de la mort car il n'est pas question que j'obéisse à mon père. Jusqu'à présent j'avais interprété son mépris à mon égard comme de l'amour mais il n'en est rien je ne suis qu'un utilitaire pour lui. Une chose dont il dispose comme il veut car elle lui appartient.
Pendant encore une heure, il se confia à Sirius avec Harry assis sur un pouf à côté de lui. Sa voix au début angoissée et tendue finit l'exposé calme et détendue. Le visage de Drago se modifiait également, il devenait moins dur et moins méprisant. Une étincelle d'humanité éclairait son regard alors qu'il se taisait. Il avait fini de parler. Le silence s'installa pendant que Sirius réfléchissait. Il se leva en disant revenir bientôt. Il croisa Hermione qui souhaitait parler à Harry et resta stupéfaite devant les changements notables apparus sur le visage fatigué de Drago. Elle sourit à ce dernier qui lui répondit aussitôt.
- Ca va mieux ? lui demanda-t-elle.
- Oui, merci, ton bandage avait été efficace. Tu te destinais à devenir infirmière avant ton entrée à Poudlard ? Demanda Drago.
- Hum, non. J'ai juste fait un stage de secourisme avant de partir en vacances cet été. Tu veux que je te montre ? S'enquit Hermione.
- Merci, non, je préfère les moyens magiques. Lui répondit-il du fond du cœur.
Molly et les enfants Weasley arrivèrent sur ces dernières paroles et Molly proposa du thé à tout le monde vu qu'il était déjà cinq heures.
- Maman, ça suffit avec ton thé ! hurla Ginny. Tout le monde se tourna vers une Ginny rouge de colère.
- Ginny Weasley ! Comment ose-tu parler ainsi à ta mère ! Tempêta Molly.
- Maman, essaya timidement Ron qui connaissait très bien la fureur que sa mère pouvait montrer lorsqu'elle lui laissait libre cours.
- Ronald, tu n'as pas voix au chapitre, je te prierai de te taire. Coupa sa mère.
Il ne dit plus rien et sortit en haussant des épaules et en grommelant. Hermione lui emboîta le pas. Harry regarda Ginny qui sortait avec un air d'absolue incompréhension. Drago prit la parole :
- ça va lui passer madame Weasley, les filles sont souvent très dures lorsqu'elles commencent à grandir. Et Ginny est en pleine adolescence, ça se voit très facilement.
Harry d'abord jaloux du fait que Drago ait osé regarder Ginny, le regarda surpris. Qu'est ce qu'il pouvait savoir des filles qui grandissent, lui ? De ce qu'il en savait Malfoy n'avait ni frère ni sœur. Il était décidément très difficile de savoir vraiment qui il était. A ce moment, il se souvint comment il avait apprit que Neville avait été élevé par sa grand-mère parce que ses parents ne le pouvaient pas du fait des partisans de Voldemort.
Molly remercia Drago et erjoint sa fille à l'étage. La dispute, bien que couverte par la porte fermée de la pièce où s'était enfermées Ginny et sa mère, éclata comme si Harry avait ouvert une beuglante. Les garçons sursautèrent au premier cri. Harry voulu monter voir se qui se passait mais Rémus le rappela au rez-de-chaussée en lui disant que de toutes les façons il fallait les laisser faire et que même Ron n'était pas avec elles mais dehors avec Viktor et Hermione. Harry se résigna et retourna dans le salon avec Drago. Sirius arriva dix minutes plus tard avec une potion pour Drago.
- elle ne vaudra pas celle qu'aurai pu préparer Sévérus mais comme il n'est pas là, il te faudra t'en contenter, Drago. Ca t'aidera à moins sentir la douleur de la réparation de ta cheville. Les potions de réparation des blessures sont très douloureuses malheureusement.
- Merci monsieur Black. Dit Drago puis il grimaça en buvant sa potion.
- Harry tu devrais monter essayer de les calmer maintenant sinon la chambre d'amis va ressembler à un champ de bataille dans pas longtemps.
- Mais Rémus a dit que …
- Harry, obéis moi, s'il te plaît ! Monte à l'étage tout de suite ! Sirius opta pour un ton ferme et résolu.
- Encore pire que son père, dit il en soufflant à l'adresse de Drago.
Harry arriva dans la chambre d'invité et constata une joute verbale entre Ginny et sa mère qu'il avait rarement connue, même quand ces derniers temps Vernon s'en prenait à son fils pour lui reprocher de ne pas faire d'effort pour maigrir et surtout pour avoir imposé une quasi famine à toute la famille. Ron apparut au moment où il sortait de ses pensées. La dispute se calma d'elle-même lorsque Ginny et Molly prirent conscience de la présence des deux garçons. Ginny pleurait à la limite d'une crise d'hystérie et Molly avait les larmes aux yeux et semblait déçue. Elle s'approcha de Ginny qui pleurait effondrée sur le lit. Elle repoussa sa mère quand cette dernière s'approcha pour lui parler en lui touchant l'épaule.
Ron choisit de prendre le parti de sa mère et s'approcha d'elle pour la prendre pas le bras et la faire sortir de la pièce. Il fit un signe de tête à Harry pour lui faire comprendre qu'il devait rester auprès de Ginny et tenter de la consoler comme il pouvait. Harry n'avait jamais fait ça, et personne ne l'avait jamais fait pour lui à part sa mère certainement quand il était petit. Puis il repensa à l'épisode où il l'avait vue dans un rêve en train de le réconforter. Il choisi d'adopter une attitude calquée sur celle dont il se souvenait. Il s'approcha de Ginny et s'assit sur le lit près d'elle.
Elle était allongée la tête dans l'oreiller qu'elle enlaçait comme le ferai un enfant avec son doudou et serrait la couverture de l'autre main si fort qu'elle en avait les jointures des doigts presque transparentes. Il posa sa main sur ses cheveux. Ils étaient doux et épais. Il la réconforta en les caressant pour la calmer. Elle pleurait toujours mais se laissa faire pendant toute la demie heure dont Harry eut besoin pour atténuer ce chagrin. Elle finit par laisser ses pleurs se tarir et leva la tête, les yeux gonflés et le visage rouge. Mais il la trouvait jolie tout de même. Comme quand il l'avait vue sur son balai quelques heures plus tôt pendant le match amical qui les avait opposés. Il lui souri d'un air désolé elle lui rendit un sourire navré.
- Je suis désolée, Harry. Murmura-t-elle.
- De quoi ? Lui répondit ce dernier.
- Je ne voulais pas que tu voies ça. Mais à certains moments, je n'en peux plus. Qu'est ce qu'elle peut être casse pieds. J'en ai assez de lui obéir comme une gentille petite fille. Je grandis et j'aimerai qu'elle se rende compte un peu !
- Tu es dure avec elle, elle t'aime beaucoup tu sais. Elle se fait du souci pour toi. Tu ne devrais pas réagir ainsi. Lui conseilla Harry.
- Oh, et tu crois être le mieux placé pour donner des conseils peut-être ? Dois-je te rappeler qui est arrivé en voiture volante en deuxième année ? Et qui est sorti à Pré-au-Lard sans autorisation quand tout le monde croyait que Sirius en avait après toi ? Ginny souriait tout en énonçant les quelques manquements à la discipline ou aux règlements qu'Harry avait pu commettre.
- Bon d'accord, puisque tu le prends comme ça ! dit Harry, visiblement vexé.
Il se leva et se dirigea vers la porte de la chambre et l'ouvrit sur Drago qui était remonté pour chercher un peu de calme et de repos. Sirius lui avait dit de loger dans la chambre d'amis jusqu'à la rentrée. Chambre où s'était déroulée la dispute entre les dames Weasley.
- Hum, je venais me reposer un peu tu veux bien me laisser, s'il te plaît ? Et tu devrais l'aider à sortir. Drago chuchotait à l'oreille de Harry.
Ginny tentait de se lever mais fatiguée par la dispute et les larmes elle était à bout de forces. Harry la soutint pour l'aider à sortir. Drago avança la main pour lui témoigner son soutien mais Ginny avait très bonne mémoire et le journal de Jedusor était resté dans ses souvenirs. Elle s'écarta hors de portée de Drago. Harry sortit en fermant la porte de la chambre et descendit au rez-de-chaussée avec sa compagne pour retrouver son frère et sa mère. Molly justement attendait sa fille de pied ferme dans le salon, elle tournait en rond et n'avait pas décoléré. Ron gêné et dans l'incapacité de la calmer était assis dans le salon et feuilletait la Gazette pour avoir l'air de faire quelque chose. Molly attrapa sa fille dès son arrivée et exigea une explication à son comportement.
Harry et Ron se regardèrent et décidèrent qu'il valait mieux monter discuter que de rester à observer cette dispute qui n'avait pas de fin. Ils montèrent avec leurs balais dans la chambre de Harry. Albus et Viktor étaient rentrés à Poudlard et Sirius et Rémus étaient enfermés dans le bureau. Après ce bref exposé, Ron dit à Harry qu'il n'avait pas vu Hermione depuis un bon moment et ils entreprirent de faire l'entretien de leurs balais, plus par souci de faire quelque chose que par réelle nécessité. Ils discutaient de tout et de rien et en vinrent tout naturellement à la dispute de Molly et Ginny.
- Tu crois que ça va se calmer entre elles ? demanda Harry.
- Ben j'en sais trop rien, en fait. Je ne l'ai jamais vue aussi en colère… Je devrais peut être en parler à mon père !
- Non parles-en à tes frères d'abord, ils sont peut-être encore chez toi. Ton père doit être au ministère et très occupé en plus.
- Tu as raison. J'y vais. Tu devais en profiter pour chercher Hermione, vu que ni toi ni moi ne savons où elle est.
- Va, je vais trouver Hermione, elle doit être dans le bureau de mon parrain à lire des livres ou à apprendre des formules et des potions. A tout à l'heure. Harry et Ron se séparèrent au pied de l'escalier.
Mais Hermione n'était pas dans le bureau de Black mais dans la chambre de Drago. Curieuse de connaître les motivations réelles de Drago ainsi que les raisons de sa présence au Manoir elle était montée dans l'intention de lui poser les questions qui aurait éclairé tout cela. Elle était entrée au moment où les deux garçons étaient sortis de la chambre d'Harry. Elle avait supposé que Drago se reposerait voire dormirait et donc elle entra sans frapper. Ne le voyant pas sur le lit lorsqu'elle entrouvrit la porte, elle ouvrit plus grand et referma en tournant le dos à la pièce pour ne pas faire de bruit. Le spectacle qu'elle y trouva la laissa sans réaction pendant une ou deux minutes. Ensuite elle retrouva sa voix et hurla. Un cri long et strident qui sembla durer les heures. En fait, il n'avait duré que quelques secondes.
Elle vit Drago debout et les bras tendus à l'horizontale, en lévitation, comme suspendu dans les airs. Son visage grimaçant aurait fait paraître son père séduisant et très sympathique. Ses yeux n'étaient plus bleus mais noirs, ils flamboyaient d'une étrange lueur rouge sang. La forme et la couleur de son visage s'étaient modifiées pour prendre un type très amérindien très lointain de la morphologie caucasienne qui était la sienne. Il semblait souffrir et sans aucun contrôle sur lui-même. Reprenant ses esprit, elle sortit de sa poche le stylo et le carnet quelle avait toujours sur elle et nota ce qu'elle entendit sortir de la bouche de Drago de manière phonétique car elle ne connaissait pas la langue qu'elle écoutait attentivement pour ne rien perdre de ce qui se disait. La porte s'ouvrit à la volée sur Rémus et Sirius baguette en main, suivis par les Weasley et Harry. Molly fit barrière pour empêcher les enfants d'entrer.
- Finite incantatem ! Rémus et Sirius lancèrent le sort au même moment.
Drago vacilla et chuta sur le tapis de la chambre sur sa cheville malade mais ne dit pas un mot. Il attrapa sa cheville en fronçant les yeux et les sourcils puis perdit connaissance. Rémus murmura quelque chose à sa baguette et la passa sur le corps de Drago comme un scanner.
- Un sortilège très puissant d'introduction et de contrôle de l'esprit. Mais je n'en connais pas les origines. Une chose est sûre c'est de la magie d'un autre continent car je ne la connais pas.
Sirius dit à Molly de faire venir ses deux aînés restés au Terrier et d'aller chercher Dumbledore et Krum dès leur arrivée et de revenir avec eux.
- Professeur Lupin, j'ai noté ça avant que sous ne brisiez le sort.
Elle tendit ses notes au professeur qui les examina attentivement et les montra à l'Auror.
- Je connais les origines, ma foi obscures, de cette langue. Mais ce que je ne comprends pas c'est pourquoi on l'entend d'ici…
- De quelle langue parlez-vous ? Dit Bill.
- Ah vous voilà ! Bill, Charlie emmenez les enfants au Terrier nous …
- Ce ne sera pas nécessaire, Sirius. Nous allons procéder au rituel immédiatement. Dit Albus. Harry, tu restes ici avec Drago, Ron, Ginny et Hermione. Vous ne bougez pas d'ici tant que l'un de nous ne sera pas venu vous chercher. Hermione prend cette formule. Si quelque chose comme ce qui vient de se passer se reproduit prononce la. Bill, allez chercher votre mère à la cuisine. Rémus, Sirius et Charlie suivez moi. La porte se referma sur Charlie qui faisait un clin d'œil à sa sœur. Les cinq jeunes se retrouvèrent seuls.
- Ginny et Hermione s'approchèrent de Drago qui reprenait conscience. Ginny lui prit la main.
- excuse-moi pour tout à l'heure. Tu vas mieux ? demanda-t-elle.
- oui, un peu. Mais qu'est ce que je fais là Je dormais. Pourquoi êtes-vous tous là ? s'étonna Drago.
- Tu as subi un sortilège très puissant. J'ai pas vraiment compris en quoi il consistait mais tu as été comme possédé et tu parlais dans une langue que je n'ai jamais entendue.
- Quoi ? Qu'est ce que j'ai dit ? Qu'est ce qu'il s'est passé ? Drago avait saisi Hermione par les épaules et la secourait en posant ses questions, affolé.
- Drago lâche là ! Le ton de la voix de Ron ne souffrît pas de contre ordre.
- Heu, oui. Excuse moi Hermione. Tu ne te souviens pas ce que j'aurais dit, s'il te plaît ? C'est important. Drago avait l'air suppliant.
- Non, j'avais des notes mais le professeur Lupin les a gardées. Lui répondit Hermione.
- Ce n'est rien. Répondit-il. Il saura certainement ce qu'il faut faire.
Ils s'étaient tous assis entailleur et entouraient Drago lorsque celui-ci était étendu au sol. Maintenant qu'il était sur pied, si l'on peut dire, ils étaient en tailleur. Soudain, l'air devint plus chaud d'une dizaine de degrés. Une onde magique ondoyante passa dans la pièce, comme un mur, on pouvait la voir comme on voit ces vagues de chaleur dans les déserts chauds. L'onde s'avança vers les enfants et les frappa. Ils s'effondrèrent. Un frisson parcouru Harry et Drago. Les enfants se réveillèrent en même temps et s'examinèrent individuellement.
Ils se levèrent tous les cinq et Harry et Drago se touchèrent sans le vouloir. Une ligne magique argentée se forma entre eux et disparut. Cela se passa si vite que Ron qui avait observé le phénomène crû avoir une hallucination. Harry et Drago se sentaient puissants, plus qu'ils n'avaient osé l'imaginer. Mais ils n'en laissèrent rien paraître. Ils se sentaient bien, forts. Ils se regardèrent et se sourirent. Ils se regroupèrent et se mirent à discuter sur ce qu'ils avaient ressenti pendant que la protection magique que les adultes avaient conçue se mettait en place. Mais même Hermione ne comprenais pas et ne savais pas répondre non plus. Ils en discutèrent encore quand on vint les chercher.
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