DISCLAIMER (je viens de me rendre compte que je l'avais complètement oubli !!) : Snif tout est à J.K. Rowling bien entendu... c'est pas juuuste !!!
Les réponses aux reviews sont à la fin de la fic (sorry pour ma lenteur à répondre!)
La pensine
Prologue
La pièce était sombre et froide. Il flottait une odeur de renferm : le propriétaire était absent depuis plus d'une semaine.
Harry referma rapidement la porte en espérant que le léger grincement qu'elle avait émis était passé inaperçu. Il pu enfin retirer sa cape d'invisibilité et la laissa dans un coin de la pièce. Il s'approcha d'une étagère où était posée une bassine de pierre sur laquelle étaient gravées de nombreuses runes. Il la souleva tant bien que mal pour la déposer sur le bureau, mais n'eut pas la tâche facile car elle était très lourde. Après avoir repris son souffle, il se pencha au dessus de la bassine. Elle contenait une substance brillante, ni liquide ni gazeuse, d'une couleur argentée presque blanche, à la surface de laquelle flottaient de longs fils d'argent. C'était là la pensine d'Albus Dumbledore. Mais les pensées qui flottaient à sa surface n'étaient pas celles du directeur de Poudlard. Elles appartenaient à Severus Rogue.
Harry avait déjà regardé dans la pensine par deux fois. Et il avait déjà pu entrer dans un souvenir de Rogue. Mais là, il cherchait quelque chose de bien précis, un souvenir particulier.
Chapitre I : La retenue
Tout commença lors d'un cours de potions. Harry détestait cette matière et surtout le professeur chargé de la donner depuis sa première année. Chaque cours était pour lui un véritable calvaire. Mais depuis son entrée en sixième année, c'était encore pire. En effet, Harry ne pouvait s'empêcher de penser à son parrain et à l'attitude que Rogue avait envers celui-ci. Et il était furieux! Cette rage, il le savait, n'avait pas vraiment de fondement, mais il ne pouvait pas s'en empêcher. Et plus Rogue s'acharnait sur lui, plus Harry avait envie de lui lancer un sort, n'importe lequel, pourvu qu'il lui fasse très mal. A tel point qu'il n'osait plus garder sa baguette avec lui pendant les cours de Rogue. Il la confiait systématiquement à Hermione. Il savait que cette précaution était un peu stupide, mais on ne sait jamais!
Mais lors du dernier cours avant les vacances de Noël, Harry n'avait pas pu se retenir. A la fin de la leçon, alors qu'il mettait un peu de la potion d'Illumination qu'il avait préparée dans un flacon, Rogue s'était approché furtivement. Il avait regardé son chaudron avec un air de dégoût et avait murmuré, assez fort pour que toute la classe l'entende, que le Ministère tomberait bien bas s'il acceptait un Auror aussi peu doué en préparation des potions. D'habitude, ce genre d'insinuations glissait sur Harry et il ne les relevait pas. Mais Harry traversait un très mauvaise période : ses résultats étaient médiocres et il ne se sentait plus du tout capable d'assumer la fonction d'Auror. Les paroles de Rogue touchaient exactement le point sensible, ce qui était certainement le but recherché.
Harry se leva brusquement et lança à Rogue la plus formidable insulte de l'oncle Vernon. Celui-ci la réservait particulièrement aux percepteurs d'impôts ou à Harry. Le teint de Rogue devint encore plus pâle que d'habitude. Il s'approcha de Harry avec un sourire mauvais et se planta devant lui: « Monsieur Potter aurait besoin d'apprendre la politesse. Il aura donc une retenue pour y réfléchir, ce soir même. Et je retire 50 points à Gryffondor. » Harry était hors de lui et voulu répliquer, quitte à avoir une seconde retenue. Mais Hermione, qui était à côté de lui, lui flanqua un coup de pied dans le tibia pour le faire taire. Il se rassit de mauvaise grâce et rangea ses affaires, mais ne fut pas moins furieux pour autant.
Harry, Ron et Hermione quittèrent le cachot rapidement. Une fois dans la tour Gryffondor, Harry laissa libre cours à sa colère : « Une retenue juste avant les vacances et 50 points de moins! J'en ai marre! Je le déteste, je le déteste! Un jour, je lui ferai payer ça! Il fera moins le malin quand je serai Auror et que je le ferai danser jusqu'au matin. Imperium! Ou même Endoloris! »
- « Harry », s'exclama Hermione, « Tu n'envisages pas sérieusement de lui jeter un sortilège impardonnable? »
Harry la regarda longuement, ainsi que Ron. Finalement, il soupira et fit non de la tête.
- « Pas intentionnellement, non. Mais parfois j'ai l'impression que ma tête va exploser quand j'entends ses horribles insinuations. Et à ces moments- là, je ne peux plus me contrôler. Le pire, c'est qu'il a raison : je n'arriverai jamais à devenir Auror! »
- « Arrête », répondit Ron avec une grimace. Il se concentrait depuis quelques minutes sur sa baguette et une serviette posée à coté. « Regarde moi plutôt en train d'essayer de transformer une serviette en loutre de mer et tu verras ce que c'est que la nullité! »
Malgré lui, Harry ne pu s'empêcher de sourire. Il resta silencieux quelques instants. On n'entendait que les « Astribanus Loutrae Devientranium » de Ron, lancés en pure perte car la serviette ne daignait pas changer d'apparence.
- « Ce soir je te confierai ma baguette Hermione », lâcha finalement Harry, « Sinon je pourrais réellement essayer de lui faire du mal. » Et en disant cela, il sentait qu'il en était capable.
Le soir arriva bien plus tôt que Harry ne le voulait. Il entra dans le cachot de Rogue avec beaucoup d'appréhension. Celui-ci lui accorda à peine un regard : « Vous allez me nettoyer toutes les tables, toutes les chaudrons et astiquer le sol. Si ce n'est pas assez propre à mon goût, vous recommencerez. Et interdiction de sortir votre baguette. » Harry maugréa dans sa barbe de façon incompréhensible qu'il n'avait pas sa baguette et que c'était tant mieux pour Rogue. Celui-ci leva un sourcil mais ne dit rien. Harry se mit au travail et la retenue se passa relativement bien. Rogue corrigeait de longs parchemins et ne disait pas un mot. Lorsque Harry eut fini, il s'approcha du bureau de Rogue. Celui-ci leva les yeux et le regarda une longue minute sans rien dire. Harry s'efforça de ne pas détourner le regard. Finalement, Rogue se décida à parler :
- « Potter, montrez-moi votre baguette. » Harry déglutit péniblement, mais ne baissa pas les yeux :
- « Je ne l'ai pas, professeur. »
- « Pourquoi n'avez-vous pas votre baguette magique Potter ? »
- « Je... je n'en ai pas besoin »
- « Qui vous a dit ça Potter ? Vous ne saviez même pas ce que j'allais vous demander. »
Harry ne répondit pas.
- « J'ai bizarrement constaté que c'était la même chose à chacun de mes cours. », continua Rogue, « Vous n'avez jamais votre baguette à portée de main. Pire, c'est cette idiote de Granger qui la garde. Et maintenant cela ne vous suffit pas. Il faut aussi que vous ne preniez pas votre baguette alors que vous allez traverser les couloirs de Poudlard dans le noir ! Vous rendez-vous compte que vous êtes un égoïste Potter ? »
Harry voulut réagir mais Rogue l'arrêta d'un geste de la main.
- « Vous voulez protester ? Mais avez-vous la moindre idée des efforts que nous faisons tous pour vous protéger alors que vous vous baladez sans défense ? » Il fit une pause, puis :
- « Je devrais retirer des points à Gryffondor pour votre négligence mais je veux des explications! »
Harry hésita. Il ne pouvait bien sûr pas dire la vérité, mais il décida d'en dire une partie :
- « Je ne prends pas ma baguette car je pourrais m'en servir contre certaines personnes. Cet imbécile de Malefoy par exemple. » C'était pratiquement vrai : il avait déjà failli lancer un sort à Drago l'an passé.
Rogue le regarda longuement, une fois de plus.
- « Vous avez hérité de votre père votre goût pour le mensonge. Bien, je vais vous dire moi la vérit : vous voulez vous attaquer à moi, sûrement à cause de cet imbécile de Black puisque vous me rendez responsable de sa mort. Mais sachez que si vous voulez faire revivre le passé, vous verrez que je n'ai plus quinze ans ! »
Harry, qui avait serré les poings en entendant parler de son père, dû se retenir pour ne pas hurler lorsque Rogue avait parlé de son parrain. Il se contint pourtant et répliqua froidement :
- « Vous n'avez jamais aimé mais parents et encore moins Sirius. Et vous me détestez moi. C'est vous qui faites revivre le passé, pas moi. Si ça doit se retourner contre quelqu'un, ça sera contre vous. »
- « C'est une menace Potter ? »
- « Vous êtes sûrement très content que mes parents soient morts, mais moi je suis toujours là. Si vous me haïssez, tant pis pour vous. Mais laissez- moi en paix. »
Le teint de Rogue vira au verdâtre et il se leva.
- « Potter, sachez que malgré ce qui s'est passé il y a des années, je ne me suis pas réjoui de la mort de vos parents. Et si je vous malmène, dites- vous que si vous étiez entre les mains des mangemorts, ça serait pire ! »
- « Des mangemorts comme vous ? » s'emporta Harry.
Rogue se rassit et murmura dans un souffle :
- « Taisez-vous Potter, vous ne savez pas de quoi vous parlez. Il est malheureux que votre mère soit morte, elle aurait pu vous apprendre certaines choses, comme reconnaître ses amis de ses ennemis. »
A ce moment-là, Harry perdit totalement son sang-froid et hurla :
- « Mais que saviez-vous de ma mère ? Vous ne la connaissiez pas ! Vous la traitiez de Sang-de-Bourbe ! Et maintenant elle est morte, alors laissez-la tranquille ! »
- « Je connaissais sans doute Lily mieux que vous, vous n'avez rien à m'apprendre sur elle ! Je... »
Rogue s'arrêta en plein milieu de sa phrase. Il soupira.
- « Peu importe. Maintenant arrêtez de crier ou je retire encore des points à Gryffondor. »
Harry allait répliquer quand la porte s'ouvrit brusquement. Dans l'embrasure se tenait Dumbledore. Il regarda tour à tour Rogue et Harry.
- « Severus, voulez-vous venir dans mon bureau s'il vous plait ? »
- « Monsieur le Directeur, je... j'ai à faire ici. Est-ce urgent ?»
- « Très urgent, extrêmement même. Venez. »
Ce n'était pas une demande, c'était un ordre. Rogue était visiblement surpris mais acquiesça d'un hochement de tête et se leva. En sortant il jeta un regard indéfinissable à Harry mais n'ajouta rien. Harry, encore sous le coup de la discussion houleuse qu'il venait d'avoir avec le professeur retourna machinalement vers la tour Gryffondor.
