Chapitre 10 : Le maître de la Maison Malfoy

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La matinée du 31 octobre passa en un éclair. Le déjeuner arriva avec son cortège de discussions futiles qu'Harry supportait de moins en moins. Même les disputes incessantes de Hermione et Ron ne le faisait plus réagir. Ginny, lasse d'essayer de lui parler sans que celui ne réponde, avait fini par accepter les invitations renouvelées de Dean et sortait avec lui depuis peu.

Finalement, Harry déjeuna seul comme il le faisait depuis deux semaines. Il sortit son emploi du temps pour vérifier qu'il avait bien un double cours de potions suivi des soins aux créatures magiques mais brusquement l'emploi du temps changea et devint « arrivée des Instituts Etrangers ».

La majorité des élèves sembla s'en apercevoir également et bientôt la grande salle se vida du reste des élèves présents. Restaient Mallory et son harem, comme l'appelait Ron, la troupe de choc de Draco toujours inséparable même si lui n'était toujours pas revenu, Clémentine Dangelay qui mangeait seule et Maria Laura Fratelli qui ne se séparait plus de Susan Bones.

Cela faisait maintenant presque trois mois que personne n'avait vu Draco, hormis Harry qui l'avait vu la dernière semaine d'août ainsi que quelques semaines plus tôt même si il ne s'en souvenait pas.

Un cri de joie venant de Pansy le ramena loin de ses pensées. Vincent, Grégory, Millicent, Marcus et Pansy se levèrent d'un seul mouvement. Pansy remonta l'allée en courant pour se jeter dans les bras de Malfoy qui venait d'apparaître dans l'encadrement de la porte.

Draco recula en la voyant arriver, mais finit par la laisser faire lorsqu'il se rendit compte que la salle n'était pas vide. Harry en profita pour tenter de sortir discrètement, ses retrouvailles à la sincérité feinte l'écoeuraient. Draco, le regard froid et malicieux l'interpella :

- Alors, Potter ! Encore abandonné ? Où sont passés tes idiots d'amis ?

- Depuis quand Draco Malfoy s'intéresse à ma solitude et se soucie de moi ? Répondit Harry sur un ton cinglant.

Draco s'apprêtait à répondre quand une voix forte le saisit et il devint livide.

- Draco Malfoy ! La voix de Mallory était dure et froide.

- Monsieur ? Dit Draco la tête basse, un air révérencieux imprimé sur le visage.

- Venez ici, j'attends des explications à votre attitude.

Mallory prit un ton si autoritaire que Draco fut contraint d'obéir, la rébellion ne servirait à rien.

- Draco, c'est un Gryffondor ! Tu ne lui dois rien, tu ne vas pas le suivre ? Dit Pansy.

Révoltée devant l'obéissance de son supposé petit ami, elle lui avait attrapé le bras pour l'empêcher de suivre son cousin.

- Les devoirs de Draco vont au-delà de votre capacité de compréhension mademoiselle Parkinson, cracha Mallory d'une voix glaciale.

- Quand à vous mademoiselle Bulstrode, veuillez transmettre mes meilleurs souvenirs à votre oncle.

Millicent blêmit et montra son assentiment.

- Veuillez quitter cette salle maintenant, non pas vous Draco. Suivez moi.

Mallory sortit en emmenant son cousin. Les derniers élèves présents sortirent en commentant cette étonnante retrouvaille entre Mallory et Draco. Harry réfléchissait et se rendit compte à cet instant ce que noblesse voulait dire. Et Lucius et Draco en étaient loin. L'attitude déférente de Draco envers Mallory surprit notre ami au plus haut point.

A tel point qu'il en avait oublié que les élèves des quatre instituts étrangers étaient près d'arriver. L'évènement subitement revenu à l'esprit du jeune Gryffondor, Harry remonta dans la tour pour se changer et descendit accueillir les invités de Poudlard avec ses coéquipiers en arborant la tenue de Quidditch de sa maison.

Chacune des quatre maisons attendait, les élèves groupés autour de leur directeur. Plus loin les quatre équipes s'étaient rassemblées en un groupe et quatre préfets représentaient l'autorité de l'école. Brusquement, Harry remarquât que le directeur de la maison Serpentard n'était autre que sa marraine. Il avait passé trop de temps à l'infirmerie et s'était tant tenu à l'écart de la vie de l'école qu'il ne s'en était même pas aperçu.

Le brouhaha des carrosses arrivant dans la cour rompit le fil de la méditation de notre jeune ami. Mallory et Draco arrivèrent au moment où les élèves Giwurtz descendaient. Eux aussi avaient revêtu leur tenue, la même que celle que portait Mallory.

Les élèves de Raudad, Scatellano et Beauxbâtons descendirent peu après et les quatre groupes se rassemblèrent par école. Tous se retrouvèrent bientôt dans la grande salle et le directeur entra en compagnie des deux arbitres et sélectionneurs officiels de la coupe, et suivi par les représentants des écoles étrangères.

- Chers étudiants et étudiantes, bienvenue à tous. Pour ne pas faillir à notre devoir de transmission des traditions, vos directeurs et moi-même avons fait revivre un tournoi qui n'avait pas eut lieu depuis deux cents ans. Vous serez les premiers à concourir et j'espère que la fierté que j'éprouve à organiser cette coupe n'aura d'égale que celle que vous aurez à y participer.

- Chaque institut restera l'année complète, c'est pour cela que depuis quelques semaines les ailes ouest du château sont en accès interdit. Je lève à l'instant cette interdiction pour permettre à nos jeunes invités de s'y installer.

- Pendant le mois de novembre, les cours seront moins nombreux et les devoirs annulés pour permettre la sélection des différents compétiteurs. A la fin du mois, quatorze élèves seront recrutés dans chaque école et la coupe pourra commencer.

- Hermione Granger, Draco Malfoy, Clémentine Dangelay et Maria Laura Fratelli, approchez vous.

Les quatre élèves s'approchèrent du directeur, visiblement gênés.

- Vous serez les élèves de liaison. Votre travail consistera à assurer le relais entre les différents étudiants que je nommerai préfets et le professeur Lupin. Professeur Lupin, avancez vous que vos élèves vous voient. Vous serez chargés de veiller au confort et à la discipline des élèves invités. Vous serez leur directeur de maison si je puis parler ainsi.

Le discours du directeur dura encore pendant une bonne demi heure, quelques Aurors discrètement déployé dans toute la salle commençaient à jeter des regards très expressifs vers Sirius. Le rassemblement n'avait que trop duré et la sécurité ne pouvait être assurée avec toute la vigilance nécessaire si l'effectif était réduit de moitié.

Sirius murmura quelques mots à l'attention du directeur et enfin, les élèves furent libérés.

- Avant que vous ne quittiez la salle, excusez moi Sirius, dit Olivier je voudrez vous préciser quelques points du règlement que je n'aurait pas l'occasion de vous rappeler à tous en même temps. Premièrement, l'équipe championne d'Europe de l'Est est déclarée hors concours. Ce qui signifie qu'aucun de ses membres ne peut se présenter dans une quelconque équipe lors de ce tournoi.

Mallory serra les points de colère et arracha son insigne de son uniforme.

- Ensuite, reprit Viktor pour Olivier, il est important que vous sachiez également que tous les joueurs de tous les instituts doivent se présenter au championnat, et nous vous feront savoir quels seront nos choix le premier décembre au plus tard.

- De plus, renchérit Olivier, le règlement appliqué sera celui de la ligue internationale de Quidditch. Tout abus, ou atteinte grave sciemment portée à un joueur sera punie tel que l'exige le règlement. Nous serons intraitables sur le sujet.

- Enfin, ajouta Viktor en regardant les Serpentard et les joueurs de Raudad, tout joueur clairement dangereux sera disqualifié et ne pourra se présenter à aucun des matches suivant de son équipe. Madame Bibine se chargera de vous rappeler les règles de la ligue lors de chaque entraînement précédant les matches de sélection.

Enfin, le moment de libérer les élèves et les Aurors arriva et la salle fut vide en moins d'un quart d'heure. Harry resta seul assis sur un banc le regard et l'esprit vide. Rien de ce qu'il pouvait penser n'aboutissait à une solution, que ce soit dans sa lutte contre Voldemort ou même concernant ses études et la carrière qu'il souhaitait exercer plus tard. De toutes façons, il croyait qu'il n'arriverai pas à finir ses études, tant sa lutte lui paraissait désespérée.

Mallory monta l'escalier qui menait au dortoir et claqua la porte. Après avoir vérifié que la chambre et la salle de bains étaient vides, il jeta un charme pour que celui qui désirerait rentrer se souvienne subitement qu'il avait mieux à faire que venir dans le dortoir.

Il ouvrit sa valise et en sortit une boîte en bois de petite taille mais très finement sculptée. De la boîte, Mallory extirpa une longue chaîne d'or à laquelle était suspendu un cristal cubique enchâssé dans un entrelacs d'or très compliqué.

Il ouvrit l'autre main, dans laquelle il tenait toujours très serré le médaillon de champion de Quidditch. Il l'avait serré si fort que l'agrafe entaillait sa main. Le sang avait taché son uniforme habituellement ivoire. Les blessures bien que peu profondes, laissaient couler un sang noir et épais.

Il tira un mouchoir de sa valise pour bander sommairement sa main blessée et en levant le pendentif à hauteur de ses yeux, il murmura une phrase très courte. Le pendentif vacilla puis se mit à tourner sur lui-même. Un son léger et mélodieux se fit entendre. A la deuxième phrase, Mallory chanta également et ferma les yeux.

Une forme féminine sortit du pendentif, et Mallory ouvrit les yeux. Il sourit à la femme et elle le regarda attentivement.

- Mallory, comme tu as grandi. Tu deviens un beau jeune homme.

- Merci, maman. Pardonnez moi de venir vous déranger dans votre retraite, mais j'ai un grand besoin de vous.

- Je t'écoute Mallory, répondit gravement Marie-Béatrice.

- Je suis perdu. Je ne sais trouver la voie juste dans l'accomplissement de mon devoir. Il s'agit de Draco. Je sais que mon devoir de régent des Malfoy est de le punir pour sa disparition, mais d'un autre côté je soupçonne que les raisons qu'il a avouées sont plus que fondées. Mallory avait un ton grave et las.

- Mallory, que te dit ton cœur ? Demanda sa mère. Tu sais depuis longtemps que c'est ton cœur qui te montre la voie juste. Ton devoir peut être très lourd parfois, mais ton père t'en rendu responsable parce qu'il savait que tu serais toujours juste. C'est ton cœur qui te dira quoi faire au moment de rendre ta décision. Fais ce qui est juste, pour Draco comme pour la famille Malfoy. Fais ton devoir mais ne te laisse jamais diriger par lui.

- Maman, dit Mallory dans un sanglot, je doute. De moi, de mon autorité sur la famille Malfoy. Et si ils avaient raison et moi tord ? Si c'était eux qui faisaient ce qui est juste, et si moi qui ne suis pas Serpentard, je n'étais pas digne d'être le Régent de notre famille. Et si j'étais dans l'erreur depuis le début ?

- Clame-toi, Petit-Or. Le doute est parfois nécessaire. Tant que tu douteras, c'est que tes décisions, aussi difficiles soient-elles à prendre, seront justes et équitables. Il n'y a qu'une chose qui ne doit jamais te faire douter si tu es à cette place, c'est que ton père savait que tu pourrais l'assumer. Malheureusement, aucun choix n'est jamais facile car jamais sans conséquences. Suis ton cœur, Petit-Or, lui seul connais le bon chemin. Aie foi en ton père qui t'a désigné comme son successeur, et surtout en toi, qui malgré ce que tu penses en est tout à fait digne. Je dois partir Petit-Or, tu n'as que trop fait durer cet entretien. Les esprits aussi ont leurs règles. Sache, avant que je ne parte, que ton père et moi t'aimons très fort et que nous sommes fiers de toi.

Marie Béatrice s'évanouit en même temps que sa voix et laissa Mallory en proie aux mêmes doutes. Longtemps cette charge l'avait grandi, renforcé. Aujourd'hui, le secret de Draco l'obligeait à réfléchir aux jugement et sanction qu'il devrait appliquer. Même s'il comprenait les raisons de sa fuite, il ne pouvait se résoudre à compromettre son poste en étant trop laxiste avec lui.

Il avait pourtant envie de lui faire savoir qu'il le comprenait, qu'il partageait son opinion, même si les raisons qui avaient motivées sa disparition n'étaient guidées que par son intérêt propre. Si Quelqu'un le devinait faible, il serait remplacé et ne pourrait plus aider Draco.

- Draco, je suis navré, se dit-il à lui-même. Je vais devoir te punir. Pour toi, pour Père, pour que la famille ne se doute de rien.

Mallory referma sa min sur le pendentif de sa mère et décida que le conseil de famille se réunirait aux prochaines vacances d'été. Il y annoncerai la punition qu'il compter appliquer à l'héritier de Lucius pour avoir fui sa famille et son devoir.

Il rangea le pendentif et la boîte et leva le charme sur le dortoir. Puis il prit un parchemin et entreprit de rédiger une lettre à Lucius et Narcissa Malfoy. Il y indiquait qu'il avait retrouvé Draco et qu'il serait consigné jusqu'à la fin de l'année scolaire à Poudlard. Il y serait sous sa garde pleine et entière. Prochainement, il rendrait une date pour le conseil de famille.

Imaginant Lucius, les mâchoires serrées, et lisant son parchemin en rageant de s'être fait ravir le plaisir immense de punir son fils. Et ce par son cousin le plus jeune et celui qu'il haïssait le plus, plus encore peut être que Potter lui-même. Il cacheta son parchemin du sceau officiel des Malfoy et se rendit à la volière.

A son retour, Mallory trouva Harry allongé sur le dos et le visage tordu de douleur. Il l'aida à se lever en lui tendant la main et regarda avec horreur les traces de sang que son camarade avait laissées sur les draps blancs.

- Harry, qu'est ce qui t'arrive ? Demanda Mallory, inquiet.

- Rien, je n'ai rien. T'inquiètes pas ça va passer. Harry finit pourtant sa phrase dans un hurlement de douleur, atténué par l'oreiller qu'il serrait dans ses bras.

- Harry, tu ne peux… Mallory, les mains couvertes du sang de son camarade le regardait désespéré.

- Je sais, ne dis rien autres, ça ne va plus durer longtemps. Lui répondit il dans un souffle.

- Tu es trop entêté, je suis désolé mais cette fois, quelqu'un saura.

Il jeta un sort d'entrave à Harry pour le maintenir sur son lit, et sorti précipitamment pour aller chercher son parrain. Le jeune homme attendit une demi heure que quelqu'un veuille bien arriver. L'odeur de son propre sang fit appel à des instincts dont il n'avait jamais eu conscience jusque là.

Etaient ce vraiment ses propres instincts qui se réveillaient ou bien était ce Voldemort qui hantait de plus en plus ses pensées. Peut être même que ces pensées étaient communes aux deux et que, en fait ils étaient partisans du même but.

Harry, perdu en venait à penser que Voldemort devait finalement avoir raison. Que l'objectif du seigneur des ténèbres était le seul valable et que tout mènerait à son inéluctable avènement. Brusquement la douleur cessa. Harry haletait mais ce sentait mieux malgré tout.

Sirius arriva accompagné de Mallory. Il vit la chemise de son filleul trempée de sang, leva le sort d'entrave et laissa des consignes à Mallory.

- Mallory faites le guet devant cette fichue porte. Prenez le prétexte que vous voulez mais personne ne doit la franchir. Vous m'avez bien compris ?

- Oui professeur Black, c'est entendu. Mallory parla d'une voix atone et sortit.

Sirius apporta une cuvette de porcelaine remplie d'eau tiède et une serviette et aida son filleul à retirer sa chemise. D'un coup sec, son parrain arracha le Tshirt qu'Harry portait sous sa chemise, et Black grimaça en voyant le dos de son filleul.

Harry sentit une nouvelle douleur naître de son dos découvert. Comme si on le lui avait frotté avec du papier de verre à gros grain. Chacun des trait de son tatouage suintait et on ne pouvait rien en voir si ce n'est des plaques de sang séché recouverte de sang plus frais.

- Harry, mais qu'as tu donc essayé de faire ? Lui demanda Sirius inquiet.

- Rien, je ne sais même pas pourquoi j'ai si mal ! répondit il.

Sirius entreprit de nettoyer le sang pour voir plus clair. Au fur et à mesure qu'il nettoyait, Sirius découvrait la finesse de trait d'un phénix aux couleurs malgré tout chatoyantes. Harry sentit la réponse qui brûlait les lèvres de son professeur de potions et y répondit avant qu'il n'ait eut le temps de la poser.

- je ne sais pas d'où vient ce tatouage. Lui dit il. Tout ce que je sais c'est qu'il est apparu entre le soir où tu m'as retrouvé au Chaudron Baveur et le jour de la rentrée.

- Sais tu ce que représente le phénix, Harry ? Demanda t il.

- Non, je n'en sais rien.

Harry répondit sèchement, sachant parfaitement que son professeur n'entendait pas lui faire réciter son cours de soins aux créatures magiques.

- C'est le symbole du renouveau dans certaines cultures, il est le seul être pour lequel vie et mort ont le même sens car ils sont l'une et l'autre à la fois. Cependant, bien que j'aie des doutes, je ne sais précisément pourquoi tu as ce tatouage sur le dos. Mais je n'ai pas de réponses à t'apporter pour le moment, sois patient les réponses viendront.

- Encore ! Cracha Harry. Encore ces réponses toutes faites que vous me servez tous de Dumbledore à Molly Weasley. J'en ai plus qu'assez de passer mon temps à attendre ou à me battre à armes inégales avec Voldemort. Quelqu'un va-t-il un jour juger bon de me parler enfin de ce qui se passe ?

Il se leva brusquement et, malgré la douleur, il enfila un autre Tshirt puis une nouvelle chemise. Enfin il réussit à faire un noeud de cravate correct  après l'avoir tenté une dizaine de fois.

- Harry, tu ne dois pas te mettre dans une telle colère, je sais qu'il est difficile de passer des année dans l'obscurité du doute, mais crois moi c'est…

- Je sais, c'est pour mon bien. C'est toujours le même discours que vous me servez tous depuis mes onze ans.

Harry les mains dans les poches, faisait les cent pas dans le dortoir. Il fulminait et tentait une fois de plus d'obtenir des réponses de Sirius qui refusait de les lui donner. On frappa à la porte.

- Entrez ! Hurla Harry. Au point où on en est, que tout le collège soit au courant c'est pas grave, rajouta t il dans sa barbe pendant que la porte s'ouvrait.

- Harry, tempère toi un peu. Dit Sirius d'un ton sec.

- Professeur ? Demanda prudemment Mallory.

- Hum, oui ? Qu'est ce qui se passe ? Sirius se tourna vers Mallory l'air intrigué.

- Le directeur vous demande, professeur, dans son bureau. C'est Ginny Weasley qui m'a dit qu'il vous cherchait. Dit Mallory comme une excuse.

- Bien, bien. Nous reprendrons cette conversation dans mon bureau, ajouta Sirius à l'adresse de son filleul. M. Potter, je vous prierai de vous y présenter à huit heures demain matin.

- Oui, Si… Heu, professeur.

Harry regarda son parrain quitter le dortoir des cinquièmes années avec une amertume non dissimulée. Mallory regarda son camarade de chambre très intrigué et n'osa pas parler pendant cinq bonnes minutes. Harry brisa le silence gêné qui s'était installé.

- Mallory, enfin, je veux dire…

- Merci, articula t il finalement. C'est sympa ce que tu as fait. Je veux dire pas le sort d'entrave,  d'être allé chercher le professeur Black.

- En fait je voulais emmener le professeur Lupin, s'excusa Mallory, mais il était trop occupé avec l'arrivée des nouveaux. C'est le professeur Black qui est venu.

- Merci quand même. Lui répondit Harry.

- De rien. Mais t'es quand même un type bizarre, Potter. Je veux dire Harry, se reprit Mallory devant le regard de son camarade. Il t'arrive des trucs pas croyables quand même.

- Ouais, bon. Je le fais pas exprès non plus. Je déteste que les regards soient constamment braqués sur moi. C'est casse-pieds d'être tout le temps épié. Mais bon, t'es pas le seul à penser ça. Plus de la moitié pensent que je suis givré, si tu veux mon avis. Harry s'assit sur son lit en prenant un ton dégagé.

- Ca doit pas être drôle tous les jours. Personnellement, y a longtemps que j'aurais grillé une baguette. Rajouta Mallory sur le ton de la plaisanterie.

Harry explosa de rire devant la mine mitigée de Mallory qui semblait à la fois navré et amusé. Ce dernier ajouta ses éclats de rire à ceux du jeune Potter. Ils continuèrent à bavarder pendant quelques temps et l'heure du dîner arriva. 

Ils arrivèrent devant une salle considérablement. Les effectifs des maisons se trouvaient doublés avec l'arrivée des étrangers et chaque institut fut placé entre les maisons de Poudlard. C'est ce qu'on aurait pu penser en regardant le nombre de tables passer de quatre à huit. Mallory et Harry étant les premiers, ils s'installèrent à leur table et, une fois n'est pas coutume, à côté. Ils bavardaient toujours.

Hermione entra avec Clémentine, Draco, Maria Laura et le professeur Lupin. Derrière aux on pouvait voir quatre élèves étrangers qui devaient sûrement être les « préfets » des instituts étrangers. Quelques minutes à peine après l'arrivée du professeur Lupin, les élèves s'engouffrèrent dans la grande salle et chaque maison s'assit à sa table. Les étrangers guidés par leurs préfets déjà placés. Le dîner commença et le directeur ne fit aucun discours. Au moment du dessert cependant, il prit la parole :

- Mes chers étudiants, le moment est venu de vous annoncer une grande nouvelle. A l'occasion des fêtes de fin d'année et pour fêter dignement le début des épreuves de notre championnat, un grand bal aura lieu la veille de noël. Nous en organiserons un deuxième en l'honneur de l'équipe championne d'Europe des collèges. Sur ce, je vous souhaite une bonne soirée.

Le directeur fut largement applaudi et les élèves se dispersèrent dans un brouhaha inextinguible. Harry finit son dessert et, toujours en compagnie de Mallory, quitta la grande salle pour aller directement à la bibliothèque où il devait rejoindre Hermione et Ron afin de finir ses devoirs de soins aux créatures magiques.

Fionna avait beau être sa marraine, elle était avant tout un professeur exigeant. Ses compétences et ses connaissances étaient extrêmement pointues et elle demandait à ses élèves autant qu'elle se demandait à elle-même à savoir l'excellence à tous points de vue.

Mallory resta faire sa composition sur les origines, l'habitat et les moyens de défense concernant les Serpencendres. Après avoir rempli deux parchemins pour Hermione et Mallory et un pour Harry et Ron, ils sortirent pour rejoindre la salle commune des Gryffondor.

Ginny était assise dans un fauteuil, face au feu, tous les autres étaient montés se coucher, ou discutaient du bal de fin d'année. Harry et Ron se jetèrent  sur les fauteuils restant. Hermione s'assit sur l'accoudoir près de Ron et Mallory fit de même près de Harry. Eux aussi discutaient du bal. Ils n'avaient pas vu Ginny près d'eux en train de pleurer.

- Sais tu qui tu va inviter ? Demanda Ron à Harry.

- Non, je n'ai pas encore décidé. Inutile de penser à Parvati ou Lavande, cette année. Répondit Harry.

- Et pourquoi pas Cho ? Se risqua Hermione. A ce que je sais, elle a toujours des sentiments pour toi.

- J'avais d'abord pensé à Ginny, mais Dean a déjà dû l'inviter. Non, je ne sais vraiment pas qui inviter. Dis Harry.

- Et toi, Ron une idée ? Renchérit il. Et bien, j'ai pensé que je pourrais t'inviter Hermione, mais je suppose que tu as déjà réservé ta soirée à Viktor.

- Et bien en fait, répondit elle, je pensais qu'y aller avec toi serait une bonne idée. Si bien sûr, cela ne te dérange pas de t'y rendre avec un troll !

Harry et Hermione éclatèrent de rire. Ron ne trouva pas la plaisanterie à son goût.

- Et toi, Mallory ? Demanda Harry avant que la dispute entre Ron et Hermione n'éclate.

- En fait, je n'ai pensé à personne de Poudlard. Je pense que je vais inviter Ludmilla, mon amie de Quidditch de Guiwurtz. Répondit Mallory en rougissant.

- Tu as déjà une amie ? Demanda Hermione.

- Ce n'est pas ma petite amie si c'est l'objet de ta question. Objecta vivement Mallory.

Brusquement, Ginny ne parvint plus à étouffer ses sanglots et sorti de la salle en courant. Mallory retint Hermione et s'élança à la suite de la jeune Weasley, en pestant contre les filles pour leur façon d'être systématiquement difficiles à comprendre.

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