Chapitre 11 : Un retour inatendu
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C'était toujours comme ça. A peine se remettait il de sa précédente mission qu'il devait repartir pour une autre. Et ce maudit Black qui assurait les cours à sa place. Il ne pouvait même plus surveiller Malfoy et martyriser Potter et Londubat. Plus aucune satisfaction dans cette vie misérable et méprisable.
Et le pire de tout, c'était que les activités des Mangemorts s'accroissaient au-delà du raisonnable. Des partisans et de nouvelles recrues ne cessaient de se faire connaître et Malfoy Père était plus que jamais attentif. Il devait de plus en plus faire attention au moment qu'il choisissait pour faire ses rapports.
Ses disparitions avaient déjà failli le perdre. Il avait été très difficile d'expliquer son absence lors du dernier rassemblement, qui n'était rien d'autre qu'un conseil de guerre contre Potter et Dumbledore.
Il n'avait jamais été plus proche de la mort qu'à ce moment précis. Il avait mis trop de temps au goût de Voldemort pour répondre à son appel. Une longue série de « doloris » avaient ponctué le discours du seigneur des ténèbres.
Ce dernier entendait se faire obéir sans conditions. Les cinquante Mangemorts et potentiels présents avaient affiché des sourires forcés devant la torture que lui avait imposé « Celui-dont-il-ne-prononçait-toujours-pas-le-nom ».
Cela faisait près de deux semaines qu'il n'avait pas envoyé de rapport et près de quatre mois qu'il n'avait pas approché le collège de Poudlard. Cette aube du premier jour de décembre était glaciale et il savait que ce serait difficile de rentrer dans le bureau de Dumbledore pour y faire son rapport.
Il devait pourtant sortir de cette pièce dans laquelle il était coincé depuis deux semaines, et aussi sortir de ce repère horrible pour rejoindre le Directeur du collège. En espérant qu'il puisse faire entendre raison à Goyle et que ce dernier lui permette de sortir pour pouvoir espionner Dumbledore et évaluer ses forces pour les rapporter au Lord.
C'était lui qui lui apportait sa ration quotidienne de pain et de d'eau et qui lui accordait de marcher un peu hors de sa cage de béton pendant au moins dix minutes chaque jour. Bien entendu, Lucius avait confisqué sa baguette et Pettigrow veillait d'autant plus sur elle que son maître lui faisait plus peur encore depuis ce qu'ils appelaient pudiquement entre eux « l'épisode Potter » qui avait eut lieu l'été même.
Encore une heure et il pouvait espérer être libre. Pour une fois Goyle lui avait dit qu'ils sortiraient plus loin que le long corridor sans lumière. Il pourrait sortir dehors et aurait même droit à sa baguette pour faire un petit travail pour le Seigneur des ténèbres.
C'était ce moment précis qu'il attendait, celui où il devrait transplaner pour rejoindre le lieu du petit travail. Bien qu'il ignorait en quoi cela consistait. Goyle arriva avec dix minutes d'avance. Il chercha Severus qu'il supposait derrière la porte. Au contraire, il était étendu sur sa paillasse.
- Alors Rogue, on a réfléchi à son attitude ? Cracha Goyle qui lui parlait pour la troisième fois en deux semaines.
- Oui, bien évidemment, répondit le Maître des Potions d'une voix glacée. Mais mes conclusions ne vous concernent pas Goyle.
- Quel courage ! Siffla le concerné. C'est facile quand on n'a pas le Seigneur devant soi. N'est pas Rogue ?
- Si je pouvais te faire crever de ma propre main, tu es plus immonde que ton fils. Se dit Rogue violemment.
Il suivit son geôlier après avoir à peine grignoté son croûton de pain et bu son gobelet d'eau. Il appréhendait ce que, cette fois ci, le seigneur des ténèbres lui demanderait. La dernière fois il avait dû tuer un enfant devant les partisans du Lord.
Il s'avança dans la pièce éclairée seulement par le feu qui crépitait. Malgré le lever du jour, les volets toujours fermé de la pièce, comme du reste de la maison, assombrissaient la pièce jusqu'à l'obscurcir presque totalement.
- Approche Rogue, viens plus près. Cette petite remise en question a-t-elle été bénéfique ? Lui demanda une voix glacée et sifflante.
- Oui, maître. J'ai réfléchi à mon attitude. Dit Rogue Je serai plus attentif.
- Bien, la leçon a porté ses fruits. Dit Voldemort. Je vais quand même m'assurer que tu ne l'oublies pas. « Doloris ».
Rogue tomba à terre. Le visage sur les genoux et les mains posées sur le sol gelé. Il ne gémit pas.
- Plus fort que la douleur, je dois être plus fort que la … Ce dit il. Argh ! Hurla t il
- Je dois fermer mon esprit, il ne doit pas savoir. Je sais qu'il peut tout savoir. Il se violenta pour ne pas penser à sa mission, à ce que Dumbledore lui avait demandé.
Pourquoi il ne disait pas pourquoi il voulait le voir ? Pourquoi ? Rogue vida son esprit de toutes pensées. Ne laissant que les souvenirs de sa période sombre émerger pour guider l'avidité du Seigneur noir qu'il sentait fouiller dans sa mémoire.
Brusquement, il pensa à ses cours et à ses élèves. Naturellement ses pensées se tournèrent vers Potter qu'il maltraitait pendant ces heures. La douleur passa mais il resta à genoux sur le sol, essoufflé.
- Rogue, reprit la voix sifflante. Tu vas accomplir un petit travail pour moi. Prend le temps qu'il te faut. Je veux que tu m'amènes Potter et le fils Malfoy. J'ai des projets pour eux.
- Maître, non ! Osa dire Lucius. Pourquoi ?
- « Doloris » Siffla simplement Voldemort. Je ne t'ai pas demandé ton avis Malfoy. Et je suis le seul à décider de ce que je fais de mes recrues.
- Maître, dit Lucius dans un souffle. Il n'est pas prêt. Il est trop jeune.
Lucius défendait son fils. Il ne voulait pas le voir mourir alors que ce n'était pas encore l'heure de rejoindre son camp. Il ne voulait pas que Draco meure par manque de connaissance ou d'entraînement. Jamais il n'entendrait son nom raillé au sein des serviteurs de Celui-dont-on-ne-peut-prononcer-le-nom.
Caché par ses cheveux et son visage tourné vers le sol, Rogue jubilait. Le fidèle serviteur était pris en faute et châtié comme un enfant gâté enfin justement puni. Au moins, il partirait avec un excellent souvenir cette fois.
- Je disais donc, avant que l'on m'interrompe futilement, que tu vas me ramener Potter et le fils de Malfoy. Hum, « Doloris », j'oubliais ajouta Voldemort d'un ton dégagé, ramène moi des informations sur ce vieux fou de Dumbledore. Il doit avoir un point faible. Je veux le découvrir.
- Oui, maître murmura Rogue surpris par le sort inutile et surtout inattendu.
Puis, quand il réussit à reprendre ses esprits, il transplana vers Pré au Lard.
Il ne s'attendit pas à trouver une garde d'accueil à son arrivée. Bulstrode, Crabbe, Malfoy et trois autres nouveaux l'attendaient devant les Trois balais. Rogue recula devant l'air plus menaçant encore qu'à l'habitude qu'arboraient les six Mangemorts.
Rien n'avait préparé Severus à cet accueil. Il sortit sa baguette.
- Qu'est ce que vous voulez ? Dit il froidement.
- Nous avons été chargés par le maître de te donner un petit cadeau. Répondit Malfoy sereinement. Le maître veut s'assurer de ta fidélité.
- Il n'en a pas besoin, il sait que je suis fidèle à sa cause. Répondit Rogue tout aussi froidement qu'avant.
Cependant, le maître des potions recula jusqu'à ce que la terrasse des Trois Balais l'arrête. C'était précisément ce qu'il avait redouté pendant ces semaines d'enfermement, un nouvel et imparable moyen de s'assurer la fidélité de ses partisans. Bulstrode sortit sa baguette et tout s'enchaîna très vite.
Un des nouveaux dont le nom devait être Smith à son souvenir, lança à Rogue un sort d'entrave. Lavinia Souston, qu'il avait tout d'abord prise pour un homme, déboutonna sa robe et arracha les vêtements qu'il portait dessous. Goyle le releva et prit ses bras pour le maintenir fermement si le besoin de se débattre venait à se faire sentir. Le capuchon du dernier Mangemort l'empêchait de voir un visage au sourire cynique qui jubilait de briser la baguette de son ancien professeur.
Lucius sortit de sa poche une petite boîte d'argent ciselé. Il en sortit un minuscule orbe d'obsidienne à la rondeur parfaite et aux veines d'un rouge étincelant. Il la posa sur sa paume levée vers le ciel.
Bulstrode leva le sort d'entrave. Souston grava sur la poitrine de Rogue, au dessus du cœur, une fleur de lotus de la taille d'un dessous de verre mais Rogue ne laissa rien paraître de la douleur qu'il pouvait ressentir.
D'un geste nonchalant, Malfoy essuya les quelques gouttes du sang du maître des potions qui lui entachaient le visage. Il lui sourit de ce sourire carnassier que montrent les prédateurs avant de tuer leur proie.
- Rogue, Rogue, Rogue, dit il comme à un enfant pris en faute. Ne vas-tu donc pas crier un peu ?
- Jamais je ne te ferais ce plaisir, Malfoy. Lui cracha ce dernier.
- Bien, ajouta Souston d'une voix d'outre-tombe, passons donc aux choses sérieuses.
- Wingardium Leviosa, annonça simplement Malfoy.
L'orbe d'orichalque s'envola vers la fleur de sang et s'y posa délicatement. De fins tentacules d'ombre s'étirèrent de l'objet et plongèrent directement vers le cœur du directeur des Serpentard. Puis la pierre suivit de quelques secondes seulement les tentacules de ténèbres. Rogue retint un hurlement de douleur et Smith scella l'homme à l'objet d'un sort silencieux.
- Je dois repartir, dit Malfoy en tournant les talons. Hum, j'oubliais Severus, le petit cadeau du Maître est un sceau particulier. Il est là afin de lui assurer ton entière fidélité. Sois sûr de mourir si tu le retires, si bien évidement, il t'en prenait l'envie. Mais puisque tu es fidèle, porter cet objet ne te posera aucun problème. N'est ce pas, Severus ?!
Rogue frissonna un instant très bref. Quelqu'un près du Seigneur des ténèbres se doutait il de quelque chose ? Le seigneur lui-même savait-il ? Les autres Mangemorts avaient ils été marqués de la même manière ?
Pendant un quart d'heure, les partisans de Voldemort « jouèrent » avec lui. Puis lassés des invectives et des provocations envers Rogue pour lesquelles ils n'étaient récompensés d'aucun cri, ils quittèrent la terrasse des Trois Balais dès qu'il s'écroula au sol sans connaissance.
Il était à peine quatorze heures quand le hurlement d'effroi de Rosmerta fit sortir les habitants et les boutiquiers des bâtisses du village. Deux Aurors, sortis à Pré-au-lard pour le professeur Krismann se précipitèrent. Ils firent apparaître un brancard sur lequel ils déposèrent le professeur de potions. Ils assurèrent à Rosmerta que tout irait bien et qu'il serait emmené à Poudlard dans l'instant.
Pendant ce temps, au collège, les élèves fébriles attendaient les résultats des sélections des cinq équipes concourrant au championnat européen de Quidditch junior. Viktor et Olivier annoncèrent les résultats des quatre équipes étrangères. Puis ce fut le tour des élèves de Poudlard. Viktor prit la parole :
- pour l'équipe première du Collège de Poudlard sont sélectionnés :
- Flint, Serpentard gardien
- Astings, Pouffsoufle et Grant, Serdaigle batteurs
- Spinet et Bell, Gryffondor et Chang Serdaigle poursuiveuses
- Po…
Un aigle royal entra brusquement en criant et rasa l'assemblée pour se poser sur le bras de Fionna Krismann. Elle le regarda un seconde ou deux puis se raidit. Elle se leva brusquement en lâchant vivement :
- Oh non ! Sev'
Elle ouvrit les grandes portes et s'arrêta devant un brancard emmené par Lurdin et Brahms, les deux Aurors censé lui rapporter quelques ingrédients. Malgré l'injonction de Dumbledore qui exhortait Viktor à continuer d'énoncer le nom des élèves sélectionnés, Viktor ne fit rien. Il était aussi étonné par le tableau qui se déroulait devant ses yeux que les étudiant qui dévoraient l'ensemble des yeux.
Fionna, l'air grave et les yeux brillants de larmes qui ne se montrèrent jamais, examinait l'homme aux cheveux sombres recouvert d'une couverture noire. Il semblait mort ou inconscient.
Elle tendit une main devant Sirius Black qui approchait.
- Ne l'approche pas. Que personne ne l'approche. Dit elle d'une voix autoritaire. Vous deux emmenez le vers ses quartiers et attendez moi. Tout cela est entièrement de votre faute ! Jeta elle à l'adresse du directeur de Poudlard.
Le professeur Mc Gonnagall posa ses mains sur sa bouche pour empêcher un cri choqué d'en sortir. Les élèves rompus à un protocole chargé de respect envers le directeur, retinrent leur souffle dans l'attente d'une remarque de ce dernier.
Pourtant rien ne vint troubler le silence absolu qui venait de tomber sur la grande salle. Sauf l'exclamation tintée de joie de Sirius lorsqu'il découvrit l'identité de l'homme étendu sur le brancard.
- Par Morgane, Sevynounet, que c'est il passé ? Lança t il aux jeunes Aurors.
- Nous, je, enfin nous. Essaya Arthémus Linxle
- Nous l'avons trouvé devant les trois balais, inconscient. Lucille Brawn faisait son rapport. C'est Rosmerta qui l'a trouvé. Nous sortions de…, enfin nous faisions quelques courses commandées se reprit elle en remarquant soudainement les élèves dans la salle.
- Bien, dit il. Faites ce que vous a demandé le professeur Krismann et revenez faire un rapport complet dans mon bureau.
Les élèves abasourdis par tant d'événements avaient finis par oublier pourquoi ils étaient là.
Dans un raclement de gorge, Olivier finit d'annoncer les résultats des sélections avec les sept remplaçants de l'équipe de Poudlard.
Finalement Draco avait été sélectionné en attrapeur remplaçant, Dean et Ginny également. Les sélectionnés furent conduits par le professeur Bibine vers le stade de Quidditch spécialement décoré aux couleurs des cinq compétiteurs.
Le stade semblait plus grand encore décoré des couleurs noir et or de Poudlard, bleu ciel et argent de Beaux Bâtons, vert et violet pour Scatellano, rouge et ivoire pour Guiwurtz et enfin vert et or pour Raudad.
Le rappel des règles internationales de Quidditch, l'essayage des nouveaux uniformes et la nomination d'un nouveau capitaine de l'équipe occupèrent l'après midi. Les dissensions qui régnaient entre les différentes maisons de Poudlard, n'aidaient pas le professeur Bibine, entraîneur de son collège.
Il lui fut difficile de faire admettre à chacun des quatorze élèves que les rivalités entre maisons devraient être oubliées et que seul un esprit d'équipe et une unité irréprochables leur permettraient de gagner.
Le premier entraînement serait fixé dans la semaine et tous devraient s'y rendre sans manquement. Les uniformes enfin essayés et le nouveau matériel distribué, les étudiants se dispersèrent enfin deux heures à peine avant celle du dîner.
