Me revoilà ! Je remercie mes nombreux reviewer ! (deux ! c'est plus que j'en espérais sur Mercedes Lackey...)

Pour ce nouveau chapitre, je le trouve un peu lourd et fonctionnel. Enfin, c'est vous qui voyez...

Réponses aux rewiews :

Nantuko : Contente que ça te plaise et, comme tu as pu le voir, j'ai remédié au problème des espaces !

Imari ashke : La bataille est bizarre ? Je n'en sais absolument rien, faut dire que je n'ai aucune expérience dans le domaine, lol. Tu veux un chapitre plus long ? Voilà, tu es servie ! En fait, il fallait une entrée en la matière et je n'avais pas envie de faire un compte rendu complet de sa vie de barbare, je préfère que vous le découvriez petit à petit...

Quand elle se réveilla, le décor avait changé. Ce n'était plus sur de la terre où elle était couchée, c'était beaucoup plus doux...

Ça y est, maintenant tu vas te réveiller sur ta paillasse et remarquer que la bataille n'a jamais eu lieux !

Mais elle remarqua bien vite que l'endroit ne lui était aucunement familier. Elle observa la pièce : elle était couchée sur une épaisse couche de laine montée sur une table de bois.

Un lit... tient, comment je sais ça ?

Un homme apparu dans son champ de vision. Il dit quelques mots en une langue qui lui était étrangère. Quelques secondes plus tard, la traduction lui sauta aux yeux : il lui avait demandé si elle allait mieux. Elle répondit d'un signe de tête.

-Où ? Qui ? demanda-t-elle sans se rendre compte qu'elle n'utilisait pas sa langue d'origine.

-Je suis Devan, un guérisseur de la Maison de Guérison d'Haven, répondit-il directement, bien qu'il lui fallu quelques secondes pour en saisir le sens.

-Haven ? Où ?

-Ben, Haven, la capitale de Valdemar ! Ma pauvre, vous devez être secouée pour ne pas vous en souvenir...

-Connais... pas...

-Soit tu as reçu un sacré coup sur la tête, soit tu viens d'un trou vraiment perdu !

Elle avait certainement reçu un sacré coup sur la tête. Elle devait sans cesse réfléchir pour comprendre ce qu'on lui disait ou ce qu'elle devait dire, comme si elle ne reconnaissait plus sa propre langue.

-Je viens des plaines norvégiennes... Je suis une viking... Un enfant de la mer du nord...

-Les plaines norvégiennes ?

-Oui, l'hiver y est froid et mordant... et l'été rarement chaud...

-Alors c'est un peu comme le lac Evendim, d'où je suis originaire.

-Un lac ? dit-elle avec un petit sourire. On ne compare pas la mer du nord à un lac ! La mer, c'est une énorme étendue d'eau qui a un goût de sel. L'eau y est si sombre qu'il est impossible de voir ses pieds quand nous nous trouvons au bord. Autre particularité, elle est toujours en mouvement. Il faut bien plus que des petites péniches pour dompter ses flots !

Elle se rendit tout d'un coup compte que Devan la regardait bizarrement...

-Heu... qu'avez-vous dit ?

-Je disait... ma région d'origine... et la vôtre sont très... différentes...

-Qu'elle était cette langue étrange que vous avez utilisé ?

-Ben... la même que vous...

-Non, non ! Vous avez utilisé d'étranges borborygmes et vous ne semblez pas avoir de problèmes à les débiter.

-Je... sais pas... Suis-je au Walhalla ?

-Walhaquoi ?

-Peut-être... l'appelez-vous autrement... C'est l'endroit où... se rendent les héros... tombés au combat...

-Alors nous sommes dans une espèce de Walha... enfin, vous voyez ce que je veux dire ! dit-il en rigolant. Ceci est bien l'endroit où viennent les hérauts tombés au combat, bien que nous soignions tous le monde et toutes les pathologies.

-Ne vous... moquez pas...

-Oui, bien sûr, je vais arrêter ! dit-il en lui tendant une potion. Pourriez-vous néanmoins prendre ce médicament ?

Elle le prit sans rechigner et s'endormit quelques temps plus tard.

Elle resta ainsi quelques jours à la Maison de Guérison. Son défaut d'élocution ne disparut pas, bien que le temps de réflexion se fit de plus en plus court. Un jour, un homme en uniforme d'un blanc immaculé lui rendit visite.

-C'est toi qui est venue avec un Compagnon ? lui demanda-t-il

-Un Compagnon ?... heu... oui ! dit-elle sans réfléchir, elle ignorait ce qu'était un Compagnon mais elle savait qu'elle était venue avec.

-Je me présente, je suis le doyen Teren. Quand tu iras mieux, tu vas aller au Collégium des Hérauts pour y suivre ta formation. J'aimerais te poser quelques questions, si ça ne te dérange pas ?

-Heu... non ! Il y a un Collégium pour les Héros ?

Héraut, pas Héro ! lui souffla une voix dans sa tête.

-Bien sûr ! Où veux-tu qu'ils apprennent à utiliser de leurs Dons ? dit-il en un sourire.

-Heu... oui... suis-je bête !

Don ? Quel Don ?

-Je vais tout d'abord te demander d'où tu viens, petite.

-Les guérisseurs m'ont déjà posé cette question...

-Je le sais ! C'est pourquoi j'ai pris la peine de prendre la plus vaste carte possible... dit-il en lui la donnant.

Elle l'observa un moment mais n'y vit aucune référence connue. Pourtant, même les dieux savent combien son sens de l'orientation est développé. Il y avait de tout (empires, royaumes, lacs, rivières, forêts,...) mais aucune mer...

-Non... je ne connais aucun de ces noms...

-Alors tu viens de vraiment très loin ! Ça m'étonne que ton Compagnon ne se soit absentée plus longtemps ! Tu sais, elle n'a mi que deux mois pour te chercher ET te ramener. Tu étais d'ailleurs dans un sale état à ton arrivée...

-Dans votre pays, les rescapés du champ de bataille ne sont-ils jamais en mauvais état ?

-Du champ de bataille ? Ne me dites pas que votre peuple laisse les jeunes filles se battre sur le front ?

-J'en suis la seule... ils auraient bien sûr préféré que je sois comme les autres... juste bonne à s'occuper du village pendant que les hommes combattaient... mais rien n'a fait... j'étais voué aux armes comme le soleil à la lumière...

-Heu... tu as bien un nom, au moins ?

-Troyanne... mais je préfère Troy... c'est plus...

-Viril ?

-Oui... c'est exactement ce que je voulais dire... si je ne savais pas que ça n'existait que dans les légendes... je dirais que vous lisez dans mes pensées !

Il eut tout d'un coup le visage un peu troublé.

Elle ne sait donc rien des Dons des Héraldiques ?

Et il continua son interrogatoire, enchaînant les questions sans donner de réels liens entre elles. Elle du finalement avouer son incompétence en travaux ménagers : « Avec une épée, elle te coupe un ennemi en deux et ce en un seul coup. Mais si tu lui donnes un couteau de cuisine en lui demandant de couper la viande, elle en devient manchote ! » disait souvent sa mère, désespérée. Il lui dit finalement de se lever et de le suivre.

-Tu es pour le moment dans la Maison de la Guérison, à coté, c'est le Collegium des Guérisseurs. En face, tu as le Collegium des Hérauts, c'est là où nous allons.

Ils continuèrent ainsi la visite, lui montrant les chambres, la salle à manger,... et termina par le Champ des Compagnons où son Compagnon l'attendait.

-Walkyries ! appela-t-elle en sautant la barrière.

Elle était magnifique avec sa robe d'un blanc des plus pures et ses sabots d'argents. Nombres de nobles guerriers auraient tué pour avoir une monture à moitié moins gracieuse.

-C'est bien rare chez les nouveaux Aspirants Hérauts de pouvoir tout de suite reconnaître son Compagnon ! dit-il en un sourire.

-Est-ce... vraiment le mien ?

-Oui ! Bien sur que c'est le tient ! Tu peux même t'installer dans l'écurie avec lui, si tu le souhaites (bien que je te le déconseilles car les nuits sont plutôt fraîches) ! Enfin, allons voir l'intendante pour prendre tes affaires et t'inscrire au tableau de service.

-Heu... pardon ?

-les Aspirants Hérauts portent un uniforme gris pour les différencier des Hérauts confirmés, comme les apprentis Guérisseurs porte un uniforme vert pâle et les futurs Bardes, du marron. Pour le tableau de service, ce sont les corvées auxquels on va te mettre. Ne fait pas cette tête là ! Certains de nos élèves sont des nobles qui n'ont jamais mis la main à la pâte, mais ils le font quand même !

Il la conduit donc chez cette fameuse intendante...

L'endroit ne contenait qu'un bureau où trônait une femme d'un certain âge...

-Bonjour, intendante Gayta ! Je vous présente la nouvelle, Troyanne.

Elle l'évalua un moment.

-Hum... Nous n'avons pas beaucoup d'Elues aussi grandes... As-tu apporté quelque chose avec toi ?

-Les vêtements que je portais sont malheureusement... en lambeau. Vos Guérisseurs m'ont gentiment prêté quelques choses... de décents à me mettre sur les épaules.

-Bon, voilà vos uniformes, tu devras te laver les mains avant chaque repas et prendre un bain chaud tout les soirs. Tu mettras tes vêtements sales dans la descente de la buanderie dans la salle de bains. Tu demandera à une autre élève de te la montrer. Tu changeras tes draps une fois par semaine, ceux-là aussi vont à la buanderie. Si tu as travaillé avec ton Compagnon ou sur le terrain d'exercice, change tes vêtements avant le repas. Il est très important de rester net : qui ferait confiance à un Héraut négligé ? Tu peu me demander des uniformes propres si tu en as besoin.

Elle mis du temps à tout digérer mais fini par acquiescer.

-Bien, comme Teren te la certainement dit, vous avez chacun une petite tâche domestique à accomplir tous les jours. Que sais-tu faire ?

-Tout... de travers...

-Comment ça « tout de travers » ?

-Je sais faire un peu près tout... mais j'ai la... fâcheuse manie de tout faire... maladroitement...

-Bien, je vais certainement te mettre un peu partout. On verra après dans laquelle tu es la moins maladroite... Voici ton emplois du temps. Viens me voir s'il est trop difficile à caser entre tes cours.

Teren l'emmena dans sa chambre et la laissa seul, elle pouvait se débrouillait seul. Plutôt petite, elle contenait juste le nécessaire, mais c'était largement suffisent. Elle examina les vêtements et en choisit un pour s'en vêtir. Soudain, une cloche sonna trois fois. Le doyen lui avait expliqué : c'était la cloche du dîner. Elle se lava vite les mains et se dirigea vers la salle à manger.

-C'est toi la nouvelle ? lui demanda une jeune fille d'à peu près son âge. Moi c'est Ishta, et toi ?

-Oui... Troyanne... mais c'est Troy pour les amis.

Ishta avait la peau aussi tannée que celle de Troyanne était blanche. Ses cheveux châtains descendaient en cascade jusqu'aux épaules.

-Tu ne sembles pas non plus être de type Valdemarien, moi je viens des plaines Dorisha. Je suis venue avec le nouvel ambassadeur il y a deux ans. Tyra m'a Choisie presque immédiatement ! Et toi, tu viens d'où ?

-De Norvège...

-Norvège ? Connais pas ! C'est loin ?

-Tout ce que je sais, c'est que ce n'est pas sur vos cartes...

-Ça c'est pas une référence, une bonne partie de nos plaines ne sont pas sur leurs cartes. Enfin, je suppose que t'es un peu déboussolée, tout ce monde dont tu ne connais rien, tout ces noms étranges qu'ils utilisent, bref, rien que des nouveautés ! Je ne savais même pas ce qu'était un Héraut où un Compagnon ! Rassure-toi, on fini par s'y faire, avec le...

-Tu n'as en tout cas qu'une chose à retenir d'Ishta, si tu veux faire semblant d'écouter pendant des heures sans pouvoir placer un mot, dit une autre fille à la table. Vas tout de suite la voir! Au fait, je me présente: Diane, ou La-Seule-Qui-Est-Assez-Grossière-Pour-Interrompre-Les-Discourts- Barbants-De-Ishta, si tu vois ce que je veux dire...

La jeune fille en devint rouge pivoine.

-Oui, je sais, une fois que je suis partie sur ma lancée, impossible de m'arrêter ! Alors, quand tu viens me parler, ait du temps et du courage !

-Je l'avais compris, dit la jeune Viking. Mais elle n'égale certainement pas les guerriers nordiques en état d'ébriété !

-Mon mérite, répondit Ishta, toujours aussi rouge. C'est que je n'ai pas besoin de bière pour parler !

Et elle partirent toutes dans une bonne tranche de rire. Troyanne fut néanmoins étonné de voir des hommes et des femmes à la même table. Quand elle leur posa la question, elles la regardèrent comme si elle avait demandé pourquoi les étoiles n'apparaissent que la nuit...

-Ton peuple d'origine est si machiste que ça ?

-Ma... machiste ?

-Qui n'accorde que peu d'importance aux femmes...

-Heu... c'est vrai que j'ai du longtemps combattre pour avoir ma place parmi les guerriers...

-Alors, il vaut mieux qu'on te le dise tout de suite, ici, on juge les gens sur leurs actes et pas de quelconques aspects extérieurs ou sociaux !

-Ça... veut dire ?

-Que tu n'as plus à t'inquiéter pour des histoires tel qu'hommes ou femmes, de nobles ou rustres,...

-Aaaah !

Et les trois jeunes filles discutèrent ainsi jusqu'à la fin du repas puis allèrent à la salle de bain encore bondée puis prirent le chemin de leurs chambres.

Ce pays est étrange... pensa-t-elle avant de s'endormir. Mais ma fois plutôt agréable !