Harry s'assit dans un coin de la table sous le regard menaçant de Marge. Il se demandait si le ministère avait fait subir le sortilège « oubliette » aux Dursleys et elle. Il vaudrait mieux sinon il risquerait d'y avoir des étincelles durant le repas. Ils mangeaient tranquillement mais le jeune homme sentait en permanence le regard meurtrier de Marge sur lui. Il crevait d'envie de lui demander pourquoi elle le fixait et par la même occasion lui demander comment elle faisait pour ressembler autant à son frère et à ses chiens… Mais tant bien que mal il se retenait ne voulant pas faire éclater un scandale. Au grand étonnement de Harry, le souper se passa sans encombres. Marge n'insulta que peu les Potter et Harry avait un meilleur sujet sur lequel se concentrer que celui deux années auparavant. De plus, cette fois-ci, le sorcier avait tout préparé, juste avant les desserts, il sortit une excuse bidon pour pouvoir sortir de table, ce qu'il fit sans même attendre l'autorisation de son oncle, ce qui lui valut un « mon dieu mais quelle insolence ! Quel petit vaurien ! Vraiment c'est incroyable… »
Harry se précipita dans sa chambre pour avoir une discussion « normale » avec son serpent, il retourna toute sa chambre en vain, Thryn restait introuvable. Il se changea et se mit au lit, épuisé par le manque de sommeil réparateur que lui infligeaient ses cauchemars. Il ne tarda pas à somnoler.

Quelques heures plus tard, Harry fut réveillé par un hurlement que l'on aurait pu apparenté au râle d'un buffle, il mit ses lunettes et regarda l'heure 0:23, il soupira et sortit de sa chambre pour savoir la cause du cri. Quand il fut sur le pas de sa porte, il aperçut une scène bien étrange. Tante Marge sautillait dans tous les coins du corridor en hurlant tandis que Vernon essayait de lui arracher une chose accrochée à son postérieur. Harry ne put s'empêcher de rire, la scène était grotesque. Soudain, quelque chose frappa l'esprit de Harry, il s'approcha des Dursleys toujours hurlants et gémissants et remarqua avec horreur que la chose accrochée à Marge n'était autre que Thryn. Harry le regarda horrifié et se décida à agir mais il ne pouvait pas faire grand-chose puisque Marge n'arrêtait pas de bouger et Vernon de tirer. Malgré ses demandes de calme, rien ne changeait. Il avait juste réussit à obtenir quelques « mêle-toi de ce qui te regarde » ou « laisse-moi faire petit vaurien ».
Harry perdit patience et se souvint de la lettre du ministère lui permettant d'utiliser la magie dans les cas extrêmes, et en ce moment c'était justement un cas extrême. Le jeune sorcier se rua donc vers sa chambre et prit sa baguette. Il retourna vers le lieu du « drame ». La vue de la baguette eut un effet immédiat sur Vernon qui arrêta immédiatement de bouger pour se coller au mur avec, à ses côtés, sa femme et son fils, un air horrifié imprimé sur les visages. Mais Marge continuait à hurler et sauter comme une furie alors Harry dit simplement « stupefix ». Dans un bruit sourd, sa tante s'écroula sur le sol, inconsciente. Le jeune homme soupira, tout ça pour une histoire de serpent… Il se dirigea vers Thryn et le fit monter le long de son bras. Il lui demanda alors :

«- Thryn, que s'est-il passé ?
- Et bien, j'était tranquillement endormis lorsque cette femme s'est assise sur moi, j'allais étouffé alors la seule issue a été de la mordre, elle a hurlé et s'est sauvée mais je n'ai pas pensé à lâcher prise. Ensuite le vieux fou a commencé à m'étirer …
- C'est bon, je te crois… Reste sur mon bras si tu ne veux pas plus d'ennuis, je ne serai pas toujours là pour te protéger. »

Harry leva la tête vers les Dursleys qui le regardaient horrifiés. Le sorcier réalisa seulement son erreur : il venait de stupefixer sa tante et avait parlé à un serpent. La réaction ne se fit pas attendre. Vernon qui venait de sortir de son état de choc, se précipita sur Harry prêt à le frapper lui hurlant des insultes comme quoi son anormalité ne devait en aucun cas être révélée aux autres membres de la famille, qu'il devait rendre son état normal à Marge. Le jeune homme craignant pour sa vie ne tarda pas à stupefixer son oncle. Mais les cris de Vernon furent vite remplacés par les hurlements aigus de Pétunia lui hurlant toutes les horreurs possibles et inimaginables sur sa famille, son anormalité. Ce fut la goutte d'eau qui fit déborder le vase. Harry se rua vers sa chambre et empaqueta toutes ses affaires toujours sous les cris de sa tante. Il ressortit toujours hors de lui et hurla à sa tante et son cousin, pointant sa baguette sur eux :

« Je m'en vais, ça suffit, j'en ai assez de vous »

Harry n'arrivait presque plus à se contrôler, il se tourna alors vers son oncle et Marge et murmura deux fois « enervatum ». Mais Vernon au contraire de ce qu'avait espéré Harry, reprit vite ses esprits et se jeta sur Harry, le frappant de toutes ses forces sans arrêter de l'insulter. Le sorcier ne pouvait rien faire, il avait échappé sa baguette à cause d'un coup de poing dans le ventre. Il était agenouillé par terre, le souffle coupé, subissant les coups incessants de son oncle. Il sentit tout à coup, la rage monter en lui. Ce n'était plus de la colère, c'était de la fureur. Alors d'un mouvement vif de la main, il envoya son oncle s'écraser contre le mur d'en face avec violence. Il remarqua un goût âpre dans sa bouche… le sang. Il se releva titubant sous les yeux épouvantés de ses deux tantes et de son cousin. Il ramassa sa baguette et dans un ultime effort il pensa à Hogwarts, le seul endroit où il voulait être. Il se sentit ses pieds quitter terre, puis atterrir brusquement. Sous le choc, Harry s'effondra et s'évanouit trop affaiblit.

Sirius Black se promenait sous sa forme humaine dans Hogwarts, il se sentait presque libre. Cela lui faisait du bien de pouvoir rester en homme sans craindre d'être vu. Cela faisait bientôt deux ans qu'il cavalait sous la forme de chien à la recherche du maudit rat, Wormtail. Mais il n'arrivait pas à l'attraper. Si seulement cette nuit lors de la troisième année de Harry, la lune n'avait pas été pleine, Remus ne se serait pas transformé et Peter ne serait pas échappé. Il pourrait vivre avec son filleul. Par-dessus tout c'est ce qu'il voulait le plus, être avec son filleul. Mais tous ses efforts étaient vains. Le rat lui échappait chaque fois.
Sirius chassa alors ses sombres pensées. Cela faisait maintenant plusieurs heures qu'il déambulait dans les couloirs de son ancienne école, se remémorant ses souvenirs. Les meilleurs de son existence, à part peut-être ceux de la première année de Harry. On aurait pu dire que cet enfant avait cinq parents : Lily et James bien entendu mais aussi Remus, lui et … Peter. Sirius secoua à nouveau la tête pour éloigner ces pensées mais c'était inutile tout le ramenait au rat et à ses meilleurs amis. Soudain, il entraperçut quelqu'un, il se changea sans attendre en chien. Sans bouger, il attendit quelques secondes avant d'entendre un bruit sourd. Il hésita encore mais sa curiosité l'emporta. Il se dirigea vers la personne et vit que l'homme en question gisait sur le sol. Il se rapprocha rapidement et reconnut avec horreur qu'il s'agissait de Harry. Sans arrière pensée, il se changea à nouveau en homme, prit son filleul doucement entre ses bras – il remarqua qu'il était couvert d'ecchymoses et qu'il saignait à plusieurs endroits- et l'emmena à l'infirmerie.
Tout le long du chemin, Sirius sentait l'inquiétude monter en lui. A la vue de l'infirmerie, il courut presque, il poussa la porte violemment et déposa Harry sur un lit. Il constata avec horreur que Madame Pomfresh n'était pas là. Il se remit à courir vers le bureau du directeur en espérant qu'il sache la trouver. Il entra en trombe dans le bureau de Dumbledore qui sursauta d'une telle intrusion. Sirius lui exposa la situation en trois mots et le directeur se hâta d'aller chercher l'infirmière tout en lui conseillant de se retransformer en chien.
Moins de dix minutes plus tard, Pompom s'affairait près de Harry sous l'œil inquiet de Padfoot. Quelques temps après, l'infirmière soupira et dit au directeur que Harry se remettrait facilement de ses blessures mais qu'il lui faudrait du repos.


Harry se réveilla avec un incroyable mal de tête. Il essaya de bouger mais son corps refusa catégoriquement de suivre son envie. Il se demandait où il était, sûrement pas à Privet Drive, il serait déjà mort… A cet instant, tous les événements passés lui revinrent en mémoire ce qui le fit sangloter doucement. Il sentit alors deux bras l'entourer avec amour, le berçant gentiment. Le jeune homme se laissa aller à cette étreinte chaleureuse sans ce poser plus de questions, il ne tarda pas à sombrer dans le sommeil.
Quand il se réveilla pour la deuxième fois, son esprit était beaucoup plus clair. Il ouvrit les yeux et vit qu'il se trouvait à l'infirmerie. Il constata aussi que quelqu'un lui tenait étroitement la main, il reconnut immédiatement son parrain ce qui le réconforta énormément. Sirius discutait à voix basse avec quelqu'un qu'il identifia comme Remus. Il serra doucement la main de son parrain qui se tourna sans attendre vers lui pour l'étreindre. Quand il lâcha Harry, ce fut au tour de Remus de serrer Harry dans ses bras. Il le laissa après quelques secondes, Harry leur sourit doucement.

« Comment te sens-tu ? lui demanda son parrain
J'ai connu des jours meilleurs …
Qui t'a fait ça ? » murmura Remus
Harry se sentit soudain très mal, un peu de la rage qui ressentait la veille revenir à la charge, il serra les poings et répondit : « Mon oncle... »
Sirius remarqua la colère de son filleul et lui intima : « Je suis désolé, Harry, j'aurais du être présent. Tout est de ma faute. »
Mais Harry rétorqua : « Ce n'est pas vrai. Ne pense pas ça. De toute façon, il a déjà eu sa punition. Il fallait bien que ça arrive un jour… Maintenant que c'est fait, je ne penserai plus jamais à eux. Voilà tout. »
Un silence s'installa et soudain Harry demanda :
« Au fait, comment suis-je arrivé ici ?
Aucune idée, répondit Sirius, je t'ai trouvé hier soir évanouit dans le hall d'entrée. C'est tout.
Et quand pourrais-je sortir d'ici ?
Tu as juste encore besoin de repos mais Madame Pomfresh consent à ce que tu quittes l'infirmerie aujourd'hui. Tu pourras aller dans ta chambre de préfet, ajouta Remus avec un sourire malicieux.
Félicitation d'ailleurs, dit Sirius »
Harry leur sourit en guise de réponse. Malgré l'épisode de la veille, le jeune sorcier se sentait totalement bien avec son parrain et son professeur. Sans se poser plus de questions, il avait tracé un trait sur les Dursleys, sur toutes les années qu'il avait passées avec eux. La rage qu'il avait éprouvée la veille avait réveillé quelque chose en lui. Une nouvelle force. Un nouveau pouvoir. C'était encore trouble mais Harry était déterminé à en découvrir la source.

La journée du jeune sorcier fut très agréable. Il présenta Thryn aux deux maraudeurs en expliquant qu'il était la cause de son départ de Privet Drive. Il commença aussi sa formation d'animagus, qui se révéla être très dur. Mais Harry était d'une détermination de fer. Il avait découvert son animal : un lion rouge foncé à la crinière d'or. Il était impossible de ne pas faire le lien avec les couleurs de Gryffindor ce qui troublait Harry.
Le soir arriva très vite, le jeune fut très étonné de voir que seulement Dumbledore restait à l'école pendant les grandes vacances. Pendant le repas, le directeur questionna son élève à propos de ses blessures. Il raconta toute l'histoire incluant bien sûr le rôle de Thryn. Il ne put s'empêcher de rire en repensant à la tante Marge se dandinant et son oncle pestant contre le serpent. Son rire franc étonna toutes les personnes présentes mais elles ne dirent rien. Harry continua son récit d'une voix blanche. Il essayait de le reconstituer au plus proche de la vérité mais certains passages demeuraient vagues. Comme celui où il repoussât son oncle ou comment il se transportât à Hogwarts.
Dumbledore écoutait son histoire, il restait sceptique. Si Harry disait vrai alors le jeune sorcier avait accompli plusieurs actes plutôt impossibles : faire de la magie sans baguette, transplaner sans même avoir appris et en plus transplaner dans l'enceinte de Hogwarts ce qui impliquait d'une part être plus puissant que lui-même, d'autre part vouloir pénétrer dans l'école seulement avec de bonnes intentions. Cette dernière condition empêchait d'ailleurs Voldemort d'entrer dans l'enceinte de l'école. Le directeur n'y croyait pas vraiment même s'il savait que tout était possible en magie.

Harry était épuisé après le souper, c'est pourquoi il prit congé de son parrain et des autres sans attendre. Il retourna dans sa chambre après avoir pris une douche.
Il s'apprêtait à se coucher lorsqu'il aperçut une lettre sur son lit. Il s'approcha prudemment mais sa curiosité l'emporta sur sa prudence, il empoigna le parchemin priant que ça ne soit pas un portoloin. La sensation attendue ne vint pas. Harry soupira et décacheta le sceau de la lettre. Avidement il entreprit sa lecture.


« Harry, mon Héritier,

Tes pouvoirs t'ont été révélés. Je suis désolé que ce fut dans de conditions pareilles. Maintenant, il te faut comprendre et apprendre.
Comme Salazar Slytherin, j'ai créé une salle qui t'est réservé, ta Chambre des Secrets.
Trouve la, toutes les réponses y seront.
Tu dois la chercher seul. Ce ne sera pas dur car tu es digne de moi.
Voila pour t'aider :

« Derrière celui qui toujours chante,
Celui qui par les pleurs enchante,
Celui qui depuis la nuit des temps hante… »

- Godric Gryffindor -