L'impossible Monsieur Malfoy, Chapitre 2 : Relations tendues.
- Tu as quoi ? Hurla Ron dans le nuage vert que constituait le feu magique.
- J'ai accepté le poste d'assistante du directeur des relations internationales magiques, répéta la jeune femme pour la troisième fois. Je ne vois pas où est le problème ! De plus, cela fait bien six mois que je travaille avec lui.
- Ginny !
- Ron, coupa la petite sœur, c'est un travail honnête et bien payé, je ne vois pas ce qui te choque là dedans ! En tout cas moi, je ne suis pas obligée de prendre quelques dizaines de cognards dans la figure pour gagner ma vie, vu que j'ai satisfait à mes ASPICS !
- Virginia ! Je…
- Bon je dois y aller Ron, embrasse maman pour moi et trouve toi une femme, ça t'évitera de me surveiller constamment. Lâcha la jeune femme contrariée.
Ginny laissa son frère ruminer sa colère et repartit dans sa chambre enfiler le sous col noir, qu'elle portait constamment en souvenir de Harry, et la veste de son tailleur vert émeraude. Enfin, une fois prête, elle rajusta son rouge à lèvres rose brillant et son chignon d'où aucun cheveu ne dépassait et enfila ses chaussures. Le bruit caractéristique d'une présence dans la cheminée la fit sursauter et les dossiers qu'elle s'apprêtait à ranger dans son cartable s'éparpillèrent sur le carrelage.
Encore lui. Il avait cette fâcheuse habitude de s'inviter à toute heure du jour où de la nuit, pour lui hurler dessus à propos de ses dossiers, ou de n'importe quoi d'autre.
- Consternant ! Lâcha une voix froide comme la glace.
- Monsieur ! Dit Ginny en reprenant son souffle.
- Je vois pourquoi vous ne savez rendre que d'immondes torchons en lieu et place de dossiers parfaitement organisés mademoiselle Weasley. Dit Lucius avec un sourire narquois vissé au coin des lèvres. Pouvait on attendre mieux de quelqu'un comme vous ?
- Vous aviez besoin de moi ? Demanda Ginny sur le ton le plus adorablement gentil qu'elle pu composer.
- Je ne retrouve pas le dossier Durmstrang. Il me semblait qu'il devait être sur mon bureau hier, conformément à ma requête.
- Il y est monsieur, où plus exactement sur la petite table adjointe à ce dernier, sur la deuxième pile et dans une chemise rouge, comme vous l'avez exigé lundi matin. Répondit elle avec un sourire charmant et poli.
- J'arrive dans quelques minutes je m'apprêtait à partir, ajouta t elle sans lui laisser le temps de dire un mot.
Lucius grommela et quitta la cheminée. Ginny, dans un geste rageur, jeta son cartable au sol et en déchira le cuir pourtant épais. Elle n'en pouvait plus. Trois moi déjà et elle commençait à craquer. Il était affreux instable coléreux… et horriblement mignon malgré son âge ajouta malicieusement la conscience de ses hormones. Elle grogna en secouant la tête afin d'oublier ses obsessions du moment, à savoir qu'elle était désespérément en manque d'un homme dans sa vie.
Résolue à oublier les caprices de son cerveau tortueux, elle arrangea son cartable d'un « reparo » impatient et s'engouffra dans sa cheminée pour se rendre dans son bureau, au ministère de la magie. Elle longea un couloir, prit l'ascenseur et récita durant tout le trajet le mantra qu'elle répétait inlassablement durant ses trop longues et trop exigeantes journées de travail : « ignore le, il n'existe pas ». Cette petite phrase magique était sensée l'aider à ne pas craquer devant les pressions de l'insupportable patron qui lui fournissait malgré tout travail et salaire confortable, mais quelques fois elle se prenait à rêver de l'étrangler où de l'assommer à coup de dossiers juridiques ou de communication.
Il était tout simplement horripilant. Depuis trois mois que Ginny travaillait avec lui, il ne cessait de la brimer, l'apostropher et la déranger à tout moment. Evidement, dès le départ il avait été clair sur « l'absolue disponibilit » qu'il exigeait d'elle. Mais celle-ci était telle qu'en quelques mois à peine il avait réduit à néant toute tentative de vie privée.
Aujourd'hui sera meilleur, soupira t elle silencieusement en sortant de l'ascenseur. Une escadrille de notes sortit en même temps qu'elle et fila droit dans la direction de son bureau. Quand elle y pénétra, après avoir bien sûr salué de la tête les langues de vipères qui lui servaient de collègues, Lucius attendait déjà son apparition avec plus que de l'impatience.
- Weasley ! Cracha t il. Deux minutes et trente trois secondes de retard ! Peut on savoir ce qui vous a retenue aussi longuement ? Négligeriez vous votre travail au point de vous offrir le luxe d'arriver après l'heure ? Un ongle cassé à réparer peut être ?
Ginny ignora la remontrance injustifiée et posa son cartable sur son bureau. Elle ouvrit le meuble bas à ses côtés et attrapa le plateau sur lequel attendaient tous les matins théière et tasse de porcelaine. Elle chauffa le liquide à la température idéale, y trempa une boule à thé où reposait le meilleur Darjeeling que comptait la Grande Bretagne, vérifia que le dossier « France – Irlande » était complet et entra dans le bureau de Lucius avec son plateau chargé et son dossier sous le bras.
- Monsieur, votre thé est prêt et je vous recommande de parcourir la page vingt-trois du dossier avant votre rendez vous de dix heures avec monsieur O'Connelly et madame François.
Elle dit cela posément, reflétant l'assistante maîtrisée et compétente qu'elle se savait être, et gratifia Lucius d'un sourire chaleureux. Sans attendre de réponse, elle savait qu'il ne parlait jamais sans avoir de reproche à faire, elle s'avança vers le cadre de la porte, attrapa la poignée et se retourna vers lui en lançant :
- Si monsieur a besoin de moi, je suis dans mon bureau. Bonne journée.
Elle referma derrière elle et quitta le visage joyeux et heureux de travailler qu'elle arborait devant lui pour une mine plus triste. Petit à petit il muait sa détermination en insondable ras-le-bol. Elle le supportait de moins en moins.
Lucius bouillonnait. Comment peut on être aussi naïvement heureux quand on occupe une si basse place dans l'échelle sociale ? Virginia Weasley était tout simplement agaçante, non elle était plus que cela. Il savait que la demoiselle une fois ancrée à ce poste, rien de ne l'en ferait partir. Et ce n'était pas faute d'essayer. Bien sûr, la solution de la licencier était plus simple, mais il ne pouvait pas. Il y avait deux raisons à cela, la première était que Richard Donnell, le nouveau ministre, refusait tout bonnement qu'il remercie une secrétaire de plus la deuxième consistait à s'offrir le luxe de la pousser à partir en la menant aux limites de ce qu'elle pourrait supporter.
Mais la garce était résistante. Matin après matin, elle arborait ce sourire professionnel d'assistante parfaite et compétente. Jour après jour il la voyait, dans ses tailleurs bon marché qu'elle rendait impeccable par l'ajout d'un accessoire de goût ou par une coiffure travaillée. Il la détestait. Pire encore, il la haïssait. Il détestait sa classe sociale, sa manière d'être à l'aise dans tous les milieux, son aptitude à se rendre indispensable aux yeux des autres et à ses yeux aussi. Peut être était ce là ce qu'il haïssait le plus finalement, il avait besoin d'elle, d'une Weasley.
Lui, Lucius Malfoy cinquième du nom, descendant de la plus riche et plus ancienne famille noble de sorciers au sang pur avait besoin d'une Weasley, dernière femelle en date d'une famille écœurante de gentillesse et de compassion, amoureuse des causes perdues et capable de monter au créneau pour défendre les sang-de-bourbe et les moldus. Horreur absolue.
- Lucius ressaisis toi, nom de nom. Cette garce de Weasley ne va pas monopoliser toute ton attention.
Il secoua la tête pour chasser ces idées de son esprit et ouvrit le dossier de coopération scolaire de premier niveau entre la France et l'Irlande et s'attaqua à l'accord proprement dit. Comme d'habitude, le dossier était parfait, tout était clair et concis et son plan de négociation avait été étudié au mieux. Il ne lui restait qu'à attendre l'arrivé des ses invité et il se renversa dans son fauteuil les doigts joints, les coudes posés sur les accoudoirs de son fauteuil de cuir et laissa son regard vagabonder à travers la fenêtre voilée sur le bureau de son assistante personnelle.
Il voyait ses mains fines noter à toutes vitesse des réponses aux nuées de notes qui lui parvenait. Elle classait ses dossiers, rangeait quelques plumes qui traînaient et passait adorablement sa main derrière son oreille pour y coincer une très récalcitrante mèche de cheveux. Merlin, qu'elle était désirable.
Il ouvrit le dossier de nouveau, à la page vingt trois, et attrapa délicatement l'anse de sa tasse de thé. Il était divin, comme d'habitude, mais jamais il n'aurait avoué que qui que ce soit puisse faire quelque chose correctement. Quelque fois, il souhaitait faire un ou deux compliments, mais à quoi bon ? Personne n'était digne de les recevoir. Quoi que concernant Virginia…
Non, surtout concernant Virginia les compliments n'étaient pas de mise. S'abaisser à être gentil ou agréable face à une Weasley ? Et pourquoi pas visiter la tombe de Potter pendant qu'on y était ? C'était tout bonnement abject autant que ridicule.Il partit d'un rire silencieux. Une note percuta sa porte vitrée dans un petit bruit et tomba au sol.
Elle se leva, sa chemise de coton fin légèrement transparente dansait joliment sur sa poitrine généreuse. Il frissonna. Comment pouvait elle être aussi belle et bien faite ? Rageur de se laisser aller à la désirer, il se leva. Il laissa tomber deux gouttes de thé sur son rapport et froissa un coin de la feuille de vélin. Il se composa l'air le plus furieux qu'il savait utiliser et sortit de son bureau tel un diable de sa boîte.
Diable, c'était un mauvais calcul. Quand il voulu sortir, il la trouva baissée à terre en train de ramasser la petite note indisciplinée. Elle leva les yeux vers lui en souriant, son visage tout près de lui, juste à portée de … Il secoua la tête pour chasser ses pensées et lui tendit les papiers. Elle se releva, ses mignons petits tétons nus sous son sous vêtement et audacieusement dressés devant lui, cherchant la conquête. Un flash traversa son esprit et il se vit basculant sa secrétaire sur le bureau pour satisfaire ses plus primaires besoins.
- Monsieur ? Demanda t elle d'un air surpris devant ses yeux lointains.
- Deux majestueux torchons Weasley ! Hurla t il en se reprenant. Je veux ces deux documents propres et présentables dans moins de cinq minutes, est-ce clair ?
- Très bien. Dit elle doucement en prenant les papiers. Ils seront sur votre bureau à l'heure dite. Vos invités sont en route. Peut être voudriez vous les accueillir ?
- Bien évidement. Dit il d'un ton narquois. Vous croyez vous suffisamment importante pour le faire vous-même peut être ?
- Non, monsieur. Je prépare du thé pour trois ?
- Oui, et qu'il soit meilleur que la passable tisane de ce matin ! Lança t il en empoignant la porte d'entrée du département.
Il pria pour trouver sur son chemin un cabinet de toilette dans lequel il pourrait tout simplement s'asperger d'eau glacée, histoire de calmer les ardeurs brûlantes de phantasmes qu'il refusait d'assumer.
Ginny entendit ses collègues de bureau glousser. Ces vipères l'exaspéraient tout autant que son nouveau patron. Cela dit, entre elles et lui, c'était sûrement lui qui l'agaçait le plus. Elle avait beau savoir qui il était, elle ne comprenait toujours pas comment il ne pouvait pas voir les efforts désespérés qu'elle faisait pour être à la hauteur de son devoir d'assistante.
Et ces horribles demoiselles, toutes vieilles filles et toutes acariâtres, qu'elle avait sous ses ordres et qui ne faisaient strictement rien pour l'aider. Elle se surprit à vouloir partir. Quitter son poste et trouver un autre métier, ou un autre endroit ou travailler. La fondation Potter peut être ? Oui, ce serait pas mal de s'occuper de l'administration de l'orphelinat que Luna avait créé en souvenir de son petit ami. Elle ravala ses larmes et se reprit un peu.
- Donne toi encore trois mois. Si ça ne va pas mieux, tu partiras.
Elle posa ses doigts au bord de son nez, serra très fort pour se calmer puis respira un grand coup. Elle nettoya la première feuille et défroissa l'autre d'un coup de baguette magique et débarrassa le bureau de Lucius. Elle prépara le thé et les trois dossiers et ouvrit la salle de réunion. Elle changea la perspective de la fenêtre magique pour un paysage verdoyant éclairé d'un soleil de printemps et activa d'un geste l'ambificateur, qui diffuserait odeurs et bruits légers de campagne, tous propices à une négociation courtoise.
Sur la table, elle déposa les trois dossiers et le service à thé, et disposa la plume qu'elle destinait à la prise de notes discrètes sur le petit buffet à côté de l'entrée. Cette plume notait l'essentiel des réunions sans que sa participation ne soit nécessaire, il suffisait qu'elle laisse suffisamment de parchemin et qu'elle l'enchante pour qu'il passe au verso puis au feuillet suivant sans qu'elle intervienne.
Sa préparation terminée, elle retourna dans son bureau et le reste de la journée passa très vite. Elle quitta son travail à dix huit heures pour la première fois depuis qu'elle avait commencé son service auprès de Malfoy senior, et rentra chez elle. Pour une fois, elle s'accorderait le droit de sortir un peu, et pourquoi pas de voir son amie Luna.
Une fois chez elle, elle ôta ses vêtements et déambula dans son studio vêtue simplement de la combinaison qu'elle portait sous son tailleur. Elle fit couler un bain chaud et alluma des bougies parfumées dans sa salle de bain. Elle griffonna une invitation pour Luna, l'attacha à la patte de Sirius, sa chouette harfang et exigea d'elle qu'elle ramène une réponse immédiate.
Elle alluma sa cheminée pour prévenir de la fraîcheur que sa fenêtre ouverte ne manquerai pas de faire entrer, et prit son bain. Un casque sur les oreilles et un gant d'eau de mauve et d'œillets placé sur les yeux, elle profitait agréablement de son bain depuis une bonne demi heure quand une voix glacée la ramena à la réalité.
- Qui vous a autorisée à quitter votre travail ? Demanda Lucius Malfoy debout dans sa salle de bains.
- Qui vous a autorisé à entrer ? Répondit elle furieuse en arrachant à ses doigts la serviette qu'il lui tendait le dos tourné.
- Moi-même. Dit il simplement.
- Moi également ! Répondit elle d'un ton sec.
- Je ne vous… commencèrent ils en même temps.
- Permets pas d'entrer chez moi sans mon autorisation ! finit Ginny.
- Et moi de quitter votre travail sans que je vous y convie. Siffla t il d'une voix mauvaise.
- Dehors ! Hurla t elle. Vous pourriez au moins avoir la décence de me laisser m'habiller convenablement !
- Parlez moi sur un autre ton ! Cria t il à la porte qui se fermait sur son nez.
Décidément, jamais elle n'aurait la paix !
Brutalement, une autre réalité pas si désagréable que ça attira son esprit, il était venu chez elle et l'avait observée dans son bain. Cette idée fit germer des pensées de toute autre sorte que la rancœur dans son esprit de femme célibataire. Lucius Malfoy cinquième du nom, le plus beau et riche parti du monde sorcier britannique était venue la voir, elle.
De son souvenir, il n'avait jamais approché d'aussi près une autre femme que feu la sienne. Un sourire diabolique s'afficha sur son visage, et le démon hormonal prénommé Virginia sortit de sa salle de bain, encore ruisselante d'eau, vêtue en tout et pour tout de la petite combinaison de satin ivoire qu'elle portait constamment sous ses tailleurs et qui collait à sa peau mouillée. Elle posa son avant bras le long du cadre de la porte, posa sa main gauche sur sa hanche et afficha un sourire plus provocateur que professionnel. Comme il lui tournait le dos, elle lui lança d'une voix légèrement langoureuse :
- Que puis je faire pour vous, Monsieur Malfoy ?
A suivre …
Pour répondre aux reviews
Un grand merci à Lysandra, Alisa Admas, Mina Black, Sohaya, Lady, Ela S Arkel (coucou spécial à ma muse), Sarah Levana et Angelina Delacour.
C'est super agréable de voir ses efforts récompensés. J'espère que la suite va vous plaire encore plus…
Ela je t'en prie, ne torture pas ton Sevychou avec les problèmes hormonaux de Lucius chéri, il a certainement d'autres chats à fouetter (comment, n'est ce pas des menottes que je vois à ses poignets ???).
