L'impossible monsieur Malfoy, chapitre 3 : Retour en arrière
La garce avait osé quitter son travail sans prévenir. Et à l'heure prévue de fin du travail en plus ! C'était Rosamonde qui le lui avait rapporté judicieusement quand elle avait remarqué qu'il cherchait son employée au moment de partir. Furieux il avait voyagé par cheminée jusqu'à son petit studio. Il en connaissait l'adresse pour avoir utilisée plusieurs fois. Il avait vite remarqué que la petitesse de l'appartement ne laissait que peu de possibilités quand à son éventuelle position géographique. Et puis le doux bruit de l'eau avait certifié ses doutes, Virginia Weasley prenait un bain.
Furieux contre elle, il avait franchit le seule de la minuscule salle de bain et avait alors remarqué que la demoiselle à la peau de nacre était nue dans son bain.
- Evidement qu'elle l'est, l'avait morigéné sa conscience, tu t'habilles pour prendre un bain, toi ?
Pour reprendre son sang froid, il s'était tourné et l'avait apostrophée, jubilant par avance de la réaction à laquelle il pensait devoir faire face. Elle l'avait surpris. Contrairement à l'attitude de vierge prude ternie dans sa pudeur, elle avait adopté une attitude agressive. « Un chat dont on aurait violé le territoire » pensa t il immédiatement.
Elle le jeta de la salle de bain comme un malpropre, comment osait elle, et il tenta de calmer les visions furtives de son corps désirable que son cerveau ramenait à ses souvenirs. Des flashes insoutenables de beauté et de charme. Et il s'imposait une rigoureuse abstinence depuis tant de temps. Il n'avait jamais aussi fidèle à sa femme que depuis qu'elle était morte. Non pas qu'il ait multiplié les conquêtes, mais la frigidité maladive de Narcissa ne le comblait plus depuis la naissance de leur fils, alors par deux fois, il avait « faut » comme elle le lui avait reproché.
Mais tout ce qu'il demandait à cette époque c'était justement de la tenir dans ses bras, de l'honorer comme toute femme se doit de l'être. Mais Draco… L'intolérable prétexte avait été posé dès les premières nuits du gamin. Oh bien sûr il aimait son fils. Mais toute sa vie, il porterait sur ses épaules de gosse le lourd et silencieux reproche de son père, « si tu n'étais pas né…. ».
Elle, provocante, ramenait à la vie un désir mort de nombreuses années auparavant. La garce osait être aussi belle et désirable qu'intelligente. Il ne pouvait, ne devait pas craquer. Pas de relation avec une Weasley, quand bien même elle était sorcière de pure lignée.
Il en était précisément à cette réflexion qui le décida à quitter l'appartement quand il l'entendit, Merlin cette voix, jamais elle ne lui parlait comme ça dans la journée.
- Que puis je faire pour vous, Monsieur Malfoy ?
Il se retourna, les mâchoires serrées pour jouer une fois de plus le rôle de la fureur qu'il connaissait si bien. Il pensa à tout ce que son père, Arthur Weasley représentait, il pensait à Potter, à Rogue, à tout ce que pouvait être détestable à ce moment précis mais rien n'y fit.
Il glissa son regard le long de ce corps presque parfait, à la poitrine charnue, cette posture aguicheuse sans être purement provocante, cette peau humide, sur laquelle les dernière gouttes parfumée de son bain glissaient en laissant des traces de frissons non contenus.
Il se mordit l'intérieur des joues, jusqu'au sang. Le goût acre et métallique envahit sa bouche, il déglutit. Un coup de fouet ébranla son intellect au moment où son propre fluide vital franchissait sa gorge.
- Je sais où trouver des jeunes femmes de peu de vertu Weasley. Siffla t il pour dissimuler son trouble.
- Lucius Malfoy senior contraint de payer une femme pour passer une agréable soirée ! Dit elle sur un ton sarcastique. Qu'elle nouvelle ! Sont ils au courant à la Gazette ?
- Weasley je ne vous… Commença t il.
- Je vais vous apprendre quelque chose qu'on n'apprend pas dans votre monde monsieur Weasley ! Siffla t elle en approchant l'index rageusement tendu vers lui. Les adversaires les plus farouches sont aussi ceux que l'on n'attend pas !
- Vos sarcasmes déplacés ne me touchent pas ! De plus vous ici chez moi, par la même je vous demanderai de respecter l'hôte qui a eut la correction de ne pas jeter dehors son patron dépourvu de savoir vivre. Elle agitait son doigt sous le nez de Lucius.
- Alors vous êtes venu ici pour le travail ou pour continuer votre travail de sape et d'humiliation ?
- Weasley, je n'admets pas que vous me parliez sur ce ton !
- Grande nouvelle ! s'exclama t elle en levant les bras au ciel. Et peut on savoir comment vous comptez vous venger ? Non ? Rien ?
- Weasley, vous n'êtes qu'une petite garce effrontée ! Lâcha t il prit au dépourvu par tant de colère.
- Jamais vous entendez ? Jamais, hurla t elle, je ne laisserai un ancien mangemort m'insulter dans ma maison ! Sortez ! Sortez d'ici.
- Weasley, je veux….
- Rien du tout ! Sortez d'ici maintenant, c'est clair ? Elle empoigna sa baguette qui traînait sur une console près d'elle.
- Sortez avant que je n'use de ceci. Dit elle plus calmement.
Il ne demanda pas son reste et transplana. Une fois que le bruit se fut dissipé, elle glissa le long du mur sur lequel elle s'était appuyée et pleura à chaudes larmes. Demain, puis les autres jours, se serait invivable d'aller travailler. Elle venait tout simplement de se ridiculiser devant son directeur, et ce dans les plus grandes lignes.
Lucius bouillait de rage, comment avait elle pu oser bafouer sa dignité en ce présentant devant lui alors qu'elle ne portait pratiquement rien. Inadmissible ! Elle avait agi comme si lui, Lucius Malfoy était un homme à femmes. Comme si il suffisait de poser vulgairement devant lui pour le mettre dans son lit. Mais la petite garce ne perdait rien pour attendre ! Demain, oui demain, il se vengerait. Il l'humilierait plus encore que ces six derniers mois, plus encore qu'il ne l'avait fait quand il était au service du Lord noir.
Il tournait en rond depuis un temps qu'il ne su pas définir lorsque son fils, ivre mort une fois de plus, rentra avec fracas. Déjà excédé, l'arrivée de son fils ivre mort dans SA maison, pour la troisième fois cette semaine fini de tirer sur la nervosité de Lucius. Cette fois, la corde déjà ténue de sa patience se brisa. Fou furieux, il quitta le salon et administra à son fils une gifle magistrale qui l'envoya s'écraser contre le mur derrière lui.
- Je t'avais prévenu, lui dit il. Je ne veux pas de toi chez moi dans cet état ! Quand vas-tu te décider à te faire soigner ?
- Je… Je… Balbutia Draco Malfoy.
- Père ! Réussit il à articuler.
- Qu'est ce que tu crois ? Qu'il n'y a que toi qui souffres ? Tonna t il.
- Père, je vous en prie. Il tenta de s'approcher de son père, chancela et se raccrocha au bras de son père.
- Ne me touche pas ! Lui répondit Lucius en se dégageant d'un geste brutal.
- Pourquoi, par Merlin, suis obligé de subir tout ça ? S'indigna t il dans le silence de son manoir.
- Drake, ce soir c'est le soir de trop. Siffla t il. Tu pars à Sainte Mangouste sur le champ.
Il se retourna, entra dans le salon, jeta rageusement la poudre verte dans l'âtre et tonna l'adresse du service d'urgences de l'hôpital des sorciers de Londres. En quelques minutes, Draco était rendu inconscient, attaché à un brancard et transporté aux urgences. Lucius, soulagé, signa la décharge attestant l'incapacité temporaire de son fils à assumer ses responsabilités d'adulte. Le Manoir, pour la première fois en … , pour la première fois à sa connaissance en fait, était vide. Vraiment vide. Alors, Lucius laissa libre cours à tout ce que son cœur contenait de regret, d'amertume et de colère depuis qu'il était en âge de comprendre l'incidence de ses actes et de ceux des autres sur la vie.
Lent, maîtrisé, implacable de détermination, il entra dans la bibliothèque et décrocha un à un l'ensemble des tableaux de sa famille présent dans la pièce. Il ignora les objections et les invectives et méticuleusement, ôta de leur cadre les toiles et les arracha de leur châssis. Il les roula méticuleusement et les monta religieusement. Ensuite il sortit une immense photographie qu'il colla sur les montant de bois ainsi libérés et entoura le tout du cadre le plus beau et le plus adapté. L'ironie voulu que ce soit celui de sa mère, celle là même qui avait refusé de se rendre à la cérémonie de mariage qui devait rendre son fils heureux, qui ornait à présent la seule photo que Lucius ait de son bonheur. Narcissa Black dans une robe de mariage blanche digne de la famille royale, tenait dans ses mains un bouquet de fleurs blanches à la beauté éclatante. Des tulipes, ses fleurs préférées. Lucius portait un habit noir d'une rigueur affligeante. Rien ne lissait présager que le couple, éclatant de bonheur et de plénitude sur cette photo de mariage, se briserait avec la venue d'un petit bout de chou d'à peine quelques livres.
Lucius, satisfait, se dirigea vers le meuble dans lequel il cachait ses alcools fins, et se servit un plein verre d'un cognac français de qualité supérieure. Il se planta devant la photo et croisa les bras, le verre au bout de la main gauche. Il regardait le feu brûler dans la cheminée quand une étincelle cuivrée attira son regard. Il la regarda presque une minute avant de s'en saisit. L'étincelle impertinente se matérialisa en un long et très fin filament. Il tira encore et libéra de l'emprise du tissu de son veston un cheveu cuivré de Virginia Weasley.
Quelque chose comme un sourd et lointain sentiment s'éveilla en lui à l'évocation de la jeune femme. Quelque chose comme un prédateur sauvage qui remontait de loin en lui. Une vague de chaleur glissa jusqu'à une partie très intime de son anatomie, et Lucius finit d'un trait son verre de liqueur. Il s'effondra dans le vieux canapé et ferma les yeux en gémissant. Une violente et sournoise migraine battait à présent ses tempes. L'instinct animal qui avait ranimé ses sens s'endormi de nouveau et il se leva. Ne pouvant se résoudre à quitter des yeux celle qui fut sa compagne et son bonheur presque unique, Lucius s'effondra de nouveau dans son sofa. Il finit par s'y endormir.
Elle avait l'estomac retourné depuis son arrivée au travail, mais curieusement, il n'avait pas paru à l'heure habituelle. Tel un fantôme, il avait fini par venir au moment du déjeuner. Sans un mot, il avait fait sa journée en la moitié d'une et, toujours aussi silencieusement, avait quitté le bureau avant l'heure prévue.
Tant qu'il ne serait pas définitivement sorti du ministère, elle ne serait pas tranquille. Elle avait raison. Deux heures plus tard, c'est un Lucius Malfoy égal à lui-même qui revint dans le département.
- Weasley ! Voudriez vous avoir l'obligeance de travailler plutôt que de bailler aux corneilles ? Mais peut être êtes vous trop habillée pur vous concentrer correctement sur votre travail !
- Non, monsieur j'attendais simplement que vous vous rendiez compte que l'heure de partir n'avait pas encore sonné.
Bien entendu, Big Ben choisit précisément ce moment pour sonner les dix neuf heures. Elle leva un sourcil amusé pendant que Lucius bouillait littéralement de rage. Mais il tenait sa vengeance absolue, il le savait
- Weasley ? Ce soir j'ai un dossier extrêmement important à vous confier. C'est très simple, même pour vous. Alors tant que ce n'est pas prêt vous ne quittez pas votre bureau, est ce clair ?
- Bien Monsieur. Dit elle.
- Parfait, vous allez descendre au deuxième niveau du sous sol. Et vous allez me trier toutes les archives du département. Toutes vous comprenez ?
- Bien Monsieur. Dit elle au bord des larmes.
L'enfoiré éternel lui avait donné du travail pour au moins trois semaines. Trois semaines d'enfer dans les sous sols poussiéreux du ministère. Mais trois semaines sans le voir aussi. Trois semaines sans angoisser quand à ses réactions face au ridicule dans lequel elle s'était plongée.
Lucius avait jubilé tout le lendemain, l'esquive avait été parfaite. Mais il n'avait pas prévu quelque chose d'affreux. Elle lui manquait. Alors ce soir, après sa journée de travail qu'il savait éprouvante, même pour une Weasley habituée à vivre dans la poussière et la saleté, il allait s'inviter à nouveau chez elle avec deux ou trois dossiers, histoire d'enfoncer le clou. Il devait à tout pris rester le maître de cette relation professionnelle.
Ce soir, son plan « faire démissonnner Ginny Weasley » entrerait dans sa phase trois.
Réponses aux reviews
To Ivrian : je déroge à ma règle qui consiste à répondre au reviews dans l'ordre dans lequel je les reçois parce que c'est quand même ton défi. J'espère que la suite t'a plus autant que j'ai aimé l'écrire. Cela dit, au prochain chapitre un lemon, et au suivant Ginny démissionne (et ça rime en plus) après, ben la fin. Enfin je pense.
To Lisandra : et la fin de celui là tu l'aime aussi ????
To Bee orchid : merci pour tes encouragements. AU prochain chapitre tu seras l ?
To Flora : moi j'en ai deux ! Reviens : suite ! Lol
To Alisa : tiens on se serait pas rencontrée quelque part ? Lol Je vois avec plaisir que tu lis mes nouvelles histoires. Contente de te voir ici, et la réaction de Lucius te plait ?
To sarah : preuve que non, je ne vois pas les choses comme vous. Mais qui peut présager de ce qu'il y a dans mon cerveau tortueux ?
Bises à toutes et merci.
