Chapitre 5 : fuites illusoires
OoO
- Monsieur Malfoy, lui dit la voix atone du psychomage, pourquoi avoir choisi l'alcool ? De quoi avez-vous peur ?
- D'être encore une fois responsable de la mort de ceux qui comptent pour moi. Répondit il sans une pointe d'émotion dans la voix.
- Racontez moi qui il sont et comment vous les avez perdus. Demanda le médicomage.
- Voyons, ma mère c'est suicidé il y a dix huit mois, mon amant inavoué était Harry Potter qui est mort comme tout le monde le sait, et ma meilleure amie et accessoirement petite amie a été tuée accidentellement par Potter. Enuméra Draco toujours sans exprimer une seule émotion.
- Pourquoi vous sentez vous responsable de toutes des disparitions ?
- Ils n'ont pas disparus, dit Draco, ils sont morts.
- N'éludez pas la question, monsieur Malfoy, pourquoi vous sentez vous responsable ?
- Mère était dépressive depuis ma naissance, commença le jeune Malfoy. Elle n'a jamais retrouvé sa joie de vivre, si on peut dire, et mon père à souffert de cette absence à tel point qu'il a fini par s'éloigner de la famille et s'est enfoncé encore plus dans … Il hésita un long moment avant de poursuivre.
- Son devoir finit t il par ajouter.
- Et concernant monsieur Potter et votre amie ? Continua le médecin. Que c'est il pass ?
- Docteur, vous connaissez l'histoire de Potter ! Lâcha t il une pointe d'agressivité dans le voix. Pourquoi vous l'entendre encore ?
- Parce que c'est votre point de vue qui m'intéresse monsieur Malfoy.
- Soit, je vous soupçonne de me poser cette question jusqu'au moment où j'accepterai d'y répondre de toutes les façons.
- Vous êtes perspicace. Confirma simplement de thérapeute.
- Le jour où le seigneur des ténèbres décida de provoquer Potter en duel, ce dernier et son armée de copains se rendirent au rendez vous. La totalité des professeurs de Poudlard et nombre d'Aurors suivirent aussi sur le champ de bataille. J'y suis allé, mon père m'avait appelé.
- Intéressant, continuez, encouragea t il son patient qui se confiait depuis la première fois en trois semaines.
- Je me suis rendu au rendez vous moi aussi, bien sûr je n'était pas marqué, mais père ne désespérait pas de me voir changer d'avis disait il. J'ai assisté à une horreur que je n'aurais jamais cru possible. Lâchement j'ai regardé ce qui se passait, sans réagir. Potter détruisit le seigneur des ténèbres de la façon que l'on connaît. Mais deux mangemorts ne l'entendirent pas ainsi. Dans un cri, ils lancèrent une suite de sorts qu'Harry esquiva sans problèmes. Mais Pansy, qui m'avait vu et voulait me rejoindre, entra dans leur ligne de tir, elle n'avais rien vu d'autre que moi. Harry lança un sort sensé toucher le mangemort en face de lui et qui l'attaquait. Il stupéfixa Pansy, l'autre pour se défendre, lançait l'Impardonnable et tua mon amie. Harry ne vit pas arriver celui qui lui était destiné, il s'écroula à côté d'elle.
- Tous ça ne m'éclaire en rien sur vos soit disant responsabilités.
- J'ai pourtant cru être clair docteur. Une pointe d'acidité glaça la voix de Draco. Si Pansy n'avait pas voulu me rejoindre elle et Potter ne seraient pas morts. Quand à ma mère, ma naissance a été la pire chose qui lui soit arrivé.
- Je vois. Nous allons en rester là pour aujourd'hui. Dit l'homme à la blouse verte. Je vais signer votre bon de sortie et je vous conseillerais de venir deux fois par semaine pour une séance.
- Bien, je crois que je dois y aller. Dit Draco pour couper court.
- Si je peux vous donner un conseil jeune homme, rapprochez vous de vos anciens amis d'école, et partagez vos douleurs, vous irez mieux si vous parlez d'eux à quelqu'un. Je vous vois dans deux semaines, donc.
oOo
La matinée tant redoutée finit par arriver. Ginny n'avais pas réussi à dormir plus de deux heures cette nuit là. Jusqu'au petit matin, elle avait essayer de rédiger sa lettre de démission au moins une bonne dizaine de fois avant de décider que la dernière était la bonne. Elle arriva au bureau après Lucius qui l'attendait de pied ferme.
- Vous êtes en retard, Weasley ! Siffla t il entre ses dents. Croyez vous que ma fonction me permette d'avoir une assistante qui ne sache pas ce qu'être là l'heure signifie ?
- J'aurais préféré que cela se passe autrement, monsieur Malfoy. Répondit elle en lui tendant sa lettre. J'ai décidé de venir pour vous remettre ceci.
- Un cadeau ? Ma performance d'hier n'était pourtant pas exceptionnelle à ce point Weasley !
Elle gifla Lucius avec toute sa rage et sa colère. Une flamme de haine pure illumina ses yeux, et Lucius eut un mouvement de recul. Il se reprit en quelques secondes et sourit d'un air hautain, comme si le geste ne l'avait pas touché.
- Monsieur Malfoy, dit elle d'un ton résolu, je pense que nous n'avons plus rien à vous dire. Je démissionne.
Sur ces derniers mots, elle quitta le bureau en claquant la porte. Satisfaite d'elle, elle envoya un bonjour affreusement mielleux aux femmes qui n'avaient rien perdu de la scène et quitta d'un pas décidé le ministère pour filer directement chez Luna.
Lucius s'enferma dans son bureau et tira les rideaux. Encore abasourdi par la force que la petite garce de Weasley avait mise dans sa gifle, il s'effondra dans son fauteuil de cuir. Par Merlin, il s'était pourtant juré de ne plus jamais tomber amoureux après Narcissa, mais le piège affreux c'était refermé sur lui comme la mâchoire d'acier sur la patte d'un loup imprudent. C'état inévitable, insoutenable, il était enchaîné à un sentiment qu'il refusait tout autant qu'il le désirait.
Merlin, cette fille allait le rendre fou. Il balaya les objets posés sur son bureau d'un revers de la main et regarda s'écraser au sol les souvenirs de son ancienne vie. Une vie pendant laquelle il avait été haït de tous, sa femme, son fils, les autres. Comment avaient ils tous pu croire un seul instant qu'il avait embrassé la mauvaise cause par plaisir ?
Peut être que finalement, elle était son occasion de tourner la page, d'oublier l'agent honni du monde magique. Personne ne savait qu'il avait été envoyé par le ministre de la magie lui-même, à la remise de son diplôme, pour suivre et surveiller les moyens employés par Tom Jedusor. Jamais pour lui il n'a été question ni de l'arrêter, ni de contrer ses actions. Personne ne savait que la politique du ministère ne visait pas la destruction de Tom Jedusor mais la mise en place de moyens technologiques et de recherche magiques sur la magie noire. Jamais les artefacts n'avaient été produits aussi vite et avec une telle puissance.
Toute la vie de Lucius détruite pour des intérêts financiers et commerciaux. Mais ça avait été le seul moyen pour lui de conserver la fortune familiale en ces temps de crise économique. Faire cavalier seul serait revenu à ruiner le patrimoine des Malfoy, il n'avait pas eu le courage de l'accepter. Jamais il ne serait de la noblesse désargentée britannique. Il s'était vendu à la politique comme une prostituée à son souteneur.
Et dire que jamais il n'obtiendrait ni l'ordre de merlin ni celui de chevalier de l'ordre de Aurors, malgré tout ce qu'il avait fait. Bien sûr, il avait tué, violé, détruit des familles entières, la plupart du temps sous l'emprise de l'Imperium, mais un bon soldat ne fait pas la guerre sans dommages.
Tous ces sacrifices pour rien, pour les autres. Jamais Narcissa ne saurait, jamais son fils ne le regarderait avec une admiration et une fierté sans bornes dans les yeux. Jamais une femme n'accepterait de l'accompagner jusqu'à la fin de ces jours parce que lui, Lucius Dragan Malfoy, était un mangemort.
Quelqu'un frappa doucement à sa porte. Il releva la tête et d'un geste de la main et de sa baguette, il remit de l'ordre sur son bureau. Il se leva, tourna le dos à la porte et invita la personne à entrer. De dos, il semblait détendu. Il se tenait debout, les mains dans les poches et son catogan impeccable tombant entre ses omoplates.
- Père ? Tenta Draco, en sachant parfaitement que son père était d'humeur exécrable.
- Fils, lui dit il. Ferme la porte derrière toi.
- Je dois vous parler. De quelque chose d'important. Dit il. Pour moi.
- Parle, une tasse de th ?
- Non, merci. Père, il y a quelque chose dont il faut que je vous parle. Vraiment. Le ton grave de Draco inquiéta son père.
- Je t'écoute.
- C'est … Je ne sais pas comment dire tout ça. S'excusa t il.
- Tu m'en veux ? Demanda Lucius brusquement.
- Quoi ? Demanda t il, surpris. Pourquoi ?
- Parce que je n'ai jamais été un père. Dit doucement Malfoy senior. Parce que je n'ai jamais su ce qu'était une famille et que par ma faute toi non plus.
- Oui, enfin non. Là n'est pas la question. Père, je voulais vous parler des raisons de mon … irresponsabilité. Je voulais vous parler de Pansy et de … Harry.
- Draco, non s'il te plait. Un voile de tristesse troubla le timbre de sa voix. Ne me parle pas de Potter, je ne veux pas entendre parler de lui.
- Père, je l'aimais. Voilà, il l'avait dit.
Il ferma les yeux pour se préparer à l'avalanche de reproches et de haine qu'il s'attendait à recevoir. Au lieu de ça, son père tomba à genoux devant lui et le prit dans ses bras. Draco hésita un instant avant de répondre à l'étreinte mais s'y résolu tout de même. Il avait dû attendre plus de vingt ans avant de recevoir marque d'affection. Il soupira de soulagement.
- J'ai toujours pensé que Pansy était ta petite amie. Dit Lucius en relâchant son fils pour se lever.
- Elle l'était. Confirma Draco. Harry ignorait tout et Pansy était une amie qui se contentait de satisfaire aussi mes besoins. Cela nous allait bien ainsi. C'était une femme remarquable.
- J'aurais été fier de l'accueillir sous notre toit. Dit Lucius en tournant le dos à son unique.
- Père !
- Chut fils. Allons déjeuner veux tu ? Peut être qu'il n'est pas trop tard finalement.
- Trop tard pour quoi ? Demanda Draco soudain paniqué par le ton son père.
- Pour me conduire comme le père que j'aurais dû être dès ta naissance. Dit Lucius en posant sa cape sur ses épaules.
- Allons presse toi, le restaurant va être complet et je veux moi aussi te parler. Insista t il devant l'hésitation de son fils.
Pendant que Lucius déjeunant avec son fils au « Lutin Crémeux » pour lui expliquer son ancienne vie, Ginny grignotait avec Luna, l'ancienne petite amie d'Harry Potter, discutant d'une théorie édifiante publiée dans le journal de son père. Selon la couverture du tabloïd sorcier, Lucius Malfoy était un agent double du ministère durant les deux guerres contre Lord Voldemort. Le magazine disait aussi en page 15 que personne ne l'avait su dans son entourage. Le ton mélodramatique écoeurait Ginny jusqu'au moment ou Luna lui tendit un dossier sur lequel « agent « Hawk Eye » dossier n°102 435 » était inscrit dessus, elle l'ouvrit et comprit que l'article du magasine disait vrai.
oOo
réponses aux revieuws :
To Ivrian : Et bien voilà ta réponse. Franchement, Lucius en agent secret ça te rappelle personne ???? Vite, vite tes réactions !!!
To Angelina : ben, voilà. Ce chapitre est beaucoup plus sage, mais j'espère qu'il te plaira aussi.
To Lysandra : tu as ta réponse, il fait plus frais dans ce chapitre. Les deux prochains devraient être pas mal non plus.
Sohaya : et voilà ta confrontation. Mais là franchement, c pas pauvre Dray qu'on a envie de dire ??
To Lulu : désolée, pour la vodka et la glace va falloir prendre un ticket et attendre ton tour…
To Bee : voilà tes réponses… La suite te convient ?
To Alisa : bon ben le palace malfoy sera pas écrit cette fois ci. Tu aimes ????
A plus pour la suite ???
