Epilogue

OoO

Le dernier carton fut vidé et Hermione enleva le fichu qui lui servait à retenir ses cheveux. Leur chambre était très belle comme ainsi. Elle y avait ajouté sa touche personnelle et toute moldue en y plaçant judicieusement une chaîne à lecteur CD. Le reste n'avait quasiment pas changé. Des murs d'un vert très pâle, un grand lit en bois d'acajou couvert de soie vert sombre, une imposante armoire du même bois. Elle avait simplement mis des rideaux ivoire de velours.

- Hermione ? Cria Draco depuis le salon. Tu peux venir ici ?

- J'arrive.

Elle couru vers le salon pour savoir ce qui pressait tant son cher amour. Elle le trouva devant une caisse assez grande et plutôt plate. Il essayait de l'ouvrir sans vraiment y parvenir. Elle le regarda d'un air dubitatif et lança une version améliorée par ses soins du classique sort d'ouverture. Le coffre s'ouvrit de lui-même. Elle s'empara des paquets, emballés dans du tissu, et les découvrit les uns après les autres. Il s'agissait de trois cadres richement travaillés contenant deux photographies et une toile, tous magiques.

- On la met o ? Demanda Hermione en révélant le contenu de la toile.

- Je… Je n'en sais rien. Dit il finalement en voyant le portrait.

- Il est pour toi, Drake. Dit Hermione en le voyant désemparé. Harry avait laissé des consignes précises pour le cas où il lui arriverait quelque chose ainsi qu'une lettre.

- Je comprends plus rien. Dit Draco pour lui-même.

- Tiens, lis la lettre tranquillement je vais porter quelques babioles au Manoir pour Ginny. Je reviens dans une heure.

Elle lui tendit l'enveloppe et l'embrassa sur le front.

Draco ne cilla même pas quand il entendit sa compagne transplaner. Assis sur son canapé il regarda tour à tour le portrait de son amant inavoué et la lettre qu'il lui avait écrite. Il posa l'enveloppe, angoissé, et alla se chercher un verre de cognac. D'une manière ou d'une autre, il allait devoir l'ouvrir. Ne serait ce que parce qu'Hermione lui demanderait comment il se sentait après l'avoir lue.

Il était encore secoué par ce qu'elle lui avait dit le mois précédent. Harry l'aimait. Elle lui avait raconté comment il s'en était rendu compte, quelles décisions il avait été contraint de prendre pour le cacher à tout le monde et surtout à Draco. Il savait tout ce que Hermione avait entendu ou compris. Mais là, cette lettre changeait le récit en réalité.

Il décida qu'il valait mieux l'ouvrir plutôt que de spéculer sur son contenu. Il avala son whisky d'une traite et s'assis de tout son long dans son canapé. Il décacheta l'enveloppe en tremblant et sortit la longue missive, angoissé par les mots qu'il pensait trouver couchés sur le papier. Après une longue inspiration, il lut les lettres cursives notées d'une écriture appliquée.

« Draco,

Permets moi de t'appeler Draco, étant donné ce que tu lira dans cette missive. J'ignore quel homme tu sera devenu quand tu lira ces quelques lignes. La seule chose que je sais, c'est que tu aura refais ta vie et que c'est Hermione qui te confiera cette lettre. J'espère seulement que c'est avec elle. Si tu pouvais savoir depuis combien de temps elle soupire en te voyant. Si elle sait tout de moi, c'est uniquement parce que nous poursuivons tous deux le même amour. N'est ce pas là l'ironie de l'histoire ? Si tu lis ses mots, cela signifie qu'elle sera la seule de nous deux à pouvoir espérer se blottir dans tes bras un matin.

Au moment où je t'écris, cela fait sept ans que nous nous connaissons. Le mot est un peu démesuré si l'on considère que les seuls mots « gentils » que tu ne m'aies jamais dit ponctuaient une main tendue que j'ai refusée d'entrée de jeu. Je le regrette aujourd'hui, mais le mal est fait, et cela ne peut plus changer.

Je sais que la guerre est à son plus fort et que nous allons tous devoir très bientôt nous affronter sur un champ de bataille. Nous les sorciers. Je voudrais vraiment que jamais tu ne portes la marque de ton père, je ne veux pas t'avoir en face de moi lors du combat final. Quand je le croise, je lis tant de souffrance dans ses yeux pour si peu de pouvoir. Comment un homme aussi brillant que lui a-t-il pu passer du mauvais côt ? Qu'est ce que Voldemort a bien pu lui proposer pour qu'il accepte de s'enrôler auprès de lui ?

Avec sa fortune et son rang, j'aurais choisi la politique, pas la magie noire. Mais je ne suis pas là pour juger. D'autres le font bien mieux à ma place.

Je m'égare, je m'en excuse. J'ai tellement besoin de parler que j'en oublies la raison première de cette lettre. Draco…

Merlin que c'est difficile. J'aurais pensé que sur le papier ce serait tellement plus simple, mais non. J'ai toujours autant de difficultés à parler de moi. Tu sais que j'ai toujours eu le don d'attirer les filles. Un vrai pot de miel disait souvent Ron. Comme il avait raison, mais je n'attirais que des filles affamées de célébrité. As-tu su un jour à quel point je déteste tout ça. Cette célébrité que tu jalousais tant, je te l'aurais donnée sans concessions si j'avais pu, j'aspirais tant à vivre une vie tranquille et normale. Avec quelqu'un qui partagerait avec moi l'amour que je lui porte.

Draco, si tu savais combien de fois je me suis promis de me jeter à tes pieds avec tout cet amour trop lourd. Si tu savais combien de fois depuis ce match de Quidditch où on s'est percutés et retrouvés à l'infirmerie deux jours, j'ai voulu te dire que je t'aime.

Et voilà, les mots sont lâchés. Si j'ai décidé de ne pas le montrer et de me faire le petit ami de Luna, c'est uniquement parce que j'étais sûr que tu refuserai cet amour. Comment pouvais tu l'accepter. N'étais-je pas la Némésis du maître de ton père ? Il a si bien dû t'apprendre que les hommes ne peuvent s'aimer.

Et puis, tu as Pansy. Cette fille que tu nous laissait croire exaspérante et dont je sais qu'elle était ton amie. Nous avons beaucoup parlé avec elle aussi. Je la quitte à l'instant. Elle est exceptionnelle. Une fille courageuse qui t'aime presque autant qu'Hermione. Dis moi, pourquoi pleure t elle intérieurement lorsque nous parlons de toi ? Que lui as-tu fais pour qu'elle ressente autant de vide en elle ? Parfois je la soupçonne de se plonger dans sa mission d'agent de l'Ordre si fort pour oublier votre couple. Est il possible que nous soyons si proches ?

J'ai fais don à Hermione d'une toile de moi. C'est pour toi. Une partie de moi que tu trouveras quand tu éprouveras le besoin de me parler. Ne souris pas, je sais que parfois tu en as envie. Je l'ai eue si souvent, surtout ces derniers temps car la guerre fait rage.

Si jamais tu vis encore avec Pansy, et j'espère sincèrement qu'elle aura survécu à notre ultime bataille, ne t'inquiètes pas des regards noirs qu'elles s'échangent avec Hermione. Elles s'apprécient plus que tu ne le pense mais sont affreusement jalouses l'une de l'autre.

Quand à Hermione, ne lui en veut pas d'avoir tenté de te séduire avant te parler de moi. Je lui avais dit de procéder ainsi, afin qu'elle soit sûre de ton amour pour elle, si jamais tu en as. Parles lui de moi autant que tu le veux, elle te répondra toujours. C'était ma meilleure amie, la seule peut être qui ne m'a jamais vu autrement que son copain de maison Harry Potter. Je n'ai jamais été le Survivant pour elle, seulement un garçon comme les autres.

Je vais maintenant de laisser en espérant sincèrement qu'il y a quelque part un endroit de paix et de repos d'où je pourrais t'observer devenir un homme beau et puissant. Un homme comme ton père, mais sans la magie noire.

Je t'aime Draco. Je t'aimerai toujours, je le sais. Et si jamais un tel endroit que celui auquel j'aspire existe, je t'y attendrai.

En attendant de te revoir, assure toi de rendre ta femme heureuse, que ce soit Pansy ou Hermione, elles ont assez souffert pour rendre notre monde meilleur. Et fais moi plaisir, donne mon prénom au premier de ta lignée que je rie un bon coup en voyant ton père se décomposer de rage.

C'est malin, je ris tout seul sur mon lit, Neville va certainement venir voir pourquoi, il doit me croire vraiment fou. S'il savait que c'est de toi.

Adieu Draco, n'oublie pas que je t'aime et vis ta vie pleinement, pour moi et pour elles.

Tendrement et avec tout mon amour,

Harry. »

Une heure plus tard, Hermione trouvait Draco endormi, la tête sur le canapé et les yeux rougis par les larmes. Dans sa main droite, la lettre d'Harry, froissée, était devenue illisible par les larmes. La gauche était posée sur la toile. Harry avait déserté son cadre.

Hermione dégagea le tableau et fit un clin d'œil au jeune garçon de dix huit ans peint sur la toile magique qui avait réapparu, il lui sourit. Satisfaite, elle usa de sa baguette pour poser un support au mur et accrocha le cadre au dessus de la cheminée. Elle ramassa l'enveloppe étrangement lourde et un petit rectangle de métal tomba. Dessus, gravés en lettres noires, on pouvait lire :

Harry James Potter

31/07/1980 – 31/07/1999

Hermione utilisa un fauteuil pour se hisser au niveau du cadre et y scella la plaque de laiton. Ensuite elle déposa un baiser sur ses doigts et toucha la joue de Harry. Il sourit une fois encore. Elle resta un long moment, les bras croisés, à le regarder puis entendit Draco gémir dans son sommeil. Elle s'approcha de lui et déposa un baiser sur son front pour le réveiller.

- Harry. Murmura t il dans son demi sommeil.

- C'est moi Drake. Lui souffla Hermione.

- Il voulait que mon premier enfant s'appelle Harry. Dit il en ouvrant les yeux. Il l'a écrit dans sa lettre.

- Eh bien, tu sais ce qu'il nous reste à faire, dit elle en l'embrassant sur la joue. On doit respecter les dernières volontés d'un mort.

- Hermione ?

- Oui ?

- Qu'est ce qu'il y avait exactement entre toi et Pansy ? demanda t il après un long silence.

- C'est une longue histoire, amour. Dit elle en l'aidant à se lever. Je te la conterai une autre fois. (Elle lui sourit) Pour le moment, nous avons le déménagement à finir et un dîner au Manoir. Lucius et Ginny ont une nouvelle à nous annoncer.

Elle le regarda d'un air coquin. Il l'observa, une expression d'interrogation suspicieuse imprimée au fond de ses yeux bleu glacier. Elle rit franchement et lui prit la main. Ils restèrent devant le tableau de Harry pendant dix minutes, le regardant, tendrement enlacés. Le carillon de Big Ben sonna.

- Draco ? Demanda t elle sur un ton un peu triste.

- Oui ?

- Tu crois que Pansy et Harry nous regardent ? Lâcha t elle finalement.

- Je l'espère. Dit il comme s'il formulait un souhait.

- Et si c'est une fille ?

- Quoi ? Demanda t il.

- Si notre premier enfant est une fille ? Insista t elle.

- Ca ne change rien au désir de Harry. Dit il doucement. Mais j'ai déjà un souhait quand à son prénom.

- Lequel ? demanda t elle surprise.

- J'aimerai que nous l'appelions Pansy Narcissa Malfoy. Murmura t il.

- C'est une très bonne idée. concéda t elle.

Furtivement, elle posa une main sur son ventre plat, et formula un vœu. « Si seulement ce pouvaient être des jumeaux. »

Elle se retourna vers lui et l'embrassa doucement. Ils finirent de ranger l'appartement et se changèrent pour se rendre au manoir.

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Et voilà, encore une fiction de terminée. Snif.

J'ai vraiment aimé cette histoire. J'ai donc laissé assez de questions pour ouvrir la possibilité d'une histoire cadrée sur ce qui s'est passé avant. Si vous le voulez… Mais il est aussi possible que ce ne soit pas moi qu'il l'écrive.

A bon entendeur, salut.

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Place aux RAR

To Ivrian : Ben voilà, j'espère que mon épilogue te plaira autant. Libre à toi d'écrire ce qui s'est passé avant la mort d'Harry… Merci pour ton défi, j'ai adoré l'écrire.

To Paradise : heu … Peut être que tu devrais arrêter les substances joyeuses avant de reviewer … J'ai rien saisi du sens de tes propos. Lol

Si bien sûr. Et voilà la fin, fin, d'une fiction qui donnait faim. A bientôt peut être.

To Lou : heu... merci pour tout. Tes compliments sont appréciés, sache le, et j'irais faire un tour du côté de chez toi. Histoire de découvrir de nouvelles fics.

Merci à tous et à toutes.

Un petit mot tout particulier à Ela qui dit toujours beurk quand il s'agit de fic avec les Weasley s'il ne s'agit pas de Charlie (ou Bill) mais qui lit quand même et review également. Ela, il y aura toujours une place spéciale pour toi dans mon cœur et mes fics.

Un petit coucou spécial à Malkav, qui ne sait lire mes fics que quand elles sont terminées et ne laisse jamais ses impressions nulle part et à Jef, qui laisse ses impressions par micro interposé. Bisous à vous deux.