Note : J'ai enlevé l'option "do not accept anonymous reviews" (merci Olivier1 de me l'avoir signalé ! Je suis une newbie sur ff.net ;-), donc le pb est réglé, tout le monde peut reviewer maintenant Ne vous en privez pas surtout !!

Réponse aux reviews :

. Luna13 : Merci ! Voilà la suite…

. Olivier1 : Ah-a, la personne mystérieuse… Fodra attendre encore un chapitre avant de la démasquer -) Merci encore pour le conseil technique lol !

. Nightspark : Merci, ça fait très plaisir ! J'espère que la suite te plaira toujours autant -)

Chapitre 2 : rencontre

Harry se réveilla en sueur. Il se redressa dans son lit, et il lui fallut un long moment avant de reprendre totalement contact avec la réalité. Quel affreux cauchemar… Jamais, dans la longue liste d'horreurs qui avaient peuplé ses nuits agitées, il n'avait vu l'un de ses amis aussi proche de la mort. Excepté l'expérience de l'attaque de M. Weasley qu'il avait vécue l'an passé, jamais eux ou leurs familles n'étaient apparus dans ses rêves… Et comme à l'habitude, l'attaque dont il venait d'être témoin avait l'air si réelle… Et pour couronner le tout, il émanait de sa cicatrice une douleur aiguë qui était devenue quasi-permanente depuis le début des vacances.

Il se rendit compte qu'il tremblait. Ces derniers temps, il s'était trop souvent réveillé terrorisé par ce qu'il venait de voir.

Persuadé qu'il ne pourrait de toutes façons pas se rendormir de sitôt, l'adolescent chercha à tâtons sa lampe de chevet, qu'il alluma puis il récupéra ses lunettes et les posa sur son nez. Il repoussa ses couvertures et se leva traversant l'espace qui le séparait de la fenêtre en quelques enjambées, il s'accouda au rebord et observa le lotissement désert. Les réverbères dégageaient une clarté plus que suffisante pour éclairer la rue vide. Pas une fenêtre éclairée tous les habitants dormaient paisiblement, enfermés dans leur routine quotidienne, et totalement ignorants de l'existence même de la menace qui pesait sur eux en la personne de Lord Voldemort… Les gens étaient indifférents à tant de choses, songea Harry en portant son regard vers le ciel.

Et comme chaque nuit, il revit dans les étoiles un visage douloureusement familier.

Il semblait à Harry que tout, chaque mot, chaque objet, lui rappelait son parrain mais avec le ciel, c'était différent. Même s'il avait complètement raté son épreuve d'astronomie l'année précédente, il aimait cette matière, et savait parfaitement reconnaître les constellations et les étoiles ; de sorte que chaque nuit, il repérait Sirius, et passait de longs moments contempler le point brillant qui étincelait dans le noir..

L'astre ne se contentait pas de raviver des souvenirs vagues ou partiels il rappelait à Harry tous les moments qu'il avait passé avec son parrain, tout ce qu'il avait appris de lui, ou découvert à son propos à ces instants, l'adolescent avait l'impression que Sirius était là, près de lui. Et cette sensation rassurante était la seule chose à laquelle il pouvait encore se raccrocher.

L'univers de Harry avait volé en éclats depuis la fin du tournoi des trois sorciers, depuis la mort de Cédric, depuis le retour de Voldemort au cours de l'année précédente, le chaos avait régné aussi bien à Poudlard que dans le monde des sorciers tout entier. A présent, le ministère avait accepté le retour du mage noir et de ses disciples, et Dumbledore était revenu à l'école… Mais les exemples d'exactions commises par les magemorts s'étaient multipliées depuis le début des vacances la communauté magique avait replongé dans la terreur. Plus personne n'avait vraiment de repères, car les propos rassurants du ministère ne suffisaient plus à calmer la population, qui contestait son autorité. Ils avaient du mal à croire encore en des dirigeants qui leur avaient menti, qui leur avaient caché la vérité. Et, pensa Harry, heureusement que les proches d'Albus Dumbledore, qui avaient été exclus du ministère, avaient depuis réintégré leurs postes. C'étaient de loin les gens les plus capables du ministère, car ils n'avaient pas refusé d'accepter la vérité… Cependant, en période de crise grave, il n'était jamais bon pour un gouvernement d'être contesté. Une population divisée aurait d'autant plus de mal à lutter contre leur ennemi commun…

« Tu aurais accepté leurs excuses », murmura Harry aux étoiles scintillantes. « Je sais que tu l'aurais fait, malgré ce que tu prétendais. Après tout ce qu'ils t'ont fait, l'injustice dont ils ont fait preuve envers toi, la vie qu'ils t'ont obligé à vivre… Tu aurais pardonné à tous ceux qui n'ont pas voulu te croire. Donc je suppose que c'est aussi ce que je dois faire… Mais est ce que je peux pardonner à ceux qui ont contribué à ta mort en se bouchant les yeux ? » Ils ne sont pas responsables, pensa-t-il. JE suis responsable. Sans ma vanité et mon entêtement, je les aurais écouté, Hermione, Dumbledore… Et tu serai toujours l

Une unique larme coula sur la joue de l'adolescent.

« Pardonne-moi, Sirius », murmura-t-il.

Le lendemain matin, Harry fut réveillé par les cris stridents d'Hedwidge. Après avoir ouvert les yeux et récupéré ses lunettes, il se tourna vers la chouette au pelage blanc immaculé pour chercher la raison d'un tel réveil c'est alors qu'il s'aperçut que le soleil était déjà haut dans le ciel. Dix heures, constata-t-il en regardant sa montre. Il avait dormi tard.

Hedwidge eut un hululement insistant, qui attira de nouveau l'attention de son maître. Il remarqua la lettre attachée à sa patte gauche et la récupéra. L'adresse semblait écrite de la main de Ron, mais son écriture avait quelque chose de différent, songea Harry. Il ouvrit rapidement l'enveloppe et en sortit le parchemin. Avant même de commencer à lire, il comprit ce qui l'avait frapp : les lettres semblaient tracées à la hâte. Non, pire que ça : l'écriture de Ron était tremblante.

Harry,

Hermione a été attaquée chez elle cette nuit. Des membres de l'ordre sont intervenus, mais elle est dans un état grave. Ils l'ont transportée à Ste Mangouste. Je suis sur le point d'y aller. Dumbledore a dit que tu pourrais venir aussi. Papa et plusieurs autres membres de l'ordre viendront te chercher à 14H.

Ron

Ce n'était pas un cauchemar. Choqué, Harry resta immobile plusieurs minutes à fixer le mot de Ron. Il remarqua quelques traces qui avaient étalé l'encre des larmes. Jamais il n'avait vu son ami pleurer… Ron devait être bouleversé. Harry lui-même se sentait perdu. Hermione leur avait toujours semblé en sécurité chez elle, avec sa famille. Pourquoi avait-elle été attaquée ?

Les moldus… Les enfants de moldus… Comment était-il possible que personne n'y ait pens ? Que personne ne l'ait vu venir ? Les mangemorts détestaient les moldus, et ils traitaient les sorciers issus de familles moldues de sang de bourbe… Des cibles évidentes…

Puis un passage de son rêve revint en mémoire à Harry. « le seigneur de ténèbres n'apprécie pas qu'on prétende lui tenir tête… ». Ce n'était pas seulement parce qu'elle était une moldue… C'était surtout pour la punir d'avoir participé à l'opération du département des mystères à la fin de l'année précédente…

Harry sentit une boule lui serrer la gorge. C'est ma faute. Encore. Hermione l'avait pourtant averti. Elle avait compris avant lui le piège dans lequel ils se lançaient. Comme à l'accoutumée, elle avait raison… Et lui n'avait pas voulu l'écouter. Il avait préféré jouer au héros, et ses amis l'avaient suivi. Leur loyauté et leur amitié étaient telles qu'ils avaient décidé de le suivre dans la gueule du loup pour l'aider… Je ne mérite pas d'avoir de tels amis…Et en échange… Voilà ce qu'ils gagnaient à le soutenir.

Déchiré par le remord, la tristesse et l'inquiétude, Harry se força à se rappeler son rêve le plus précisément possible, pour essayer d'y trouver des éléments utiles. N'importe quoi pourvu qu'il cesse ne serais-ce que quelques instants de culpabiliser. Sinon, il allait devenir fou…

Et un détail le frappa soudain. Il avait pu ressentir la moindre des émotions de son amie, de son inquiétude initiale à sa terreur contenue en face des mangemorts. Elle avait fait preuve d'un courage incroyable, que beaucoup ne soupçonneraient pas en la voyant toujours plongée dans ses livres…

Mais jusque-là, il n'avait jamais éprouvé que les émotions de Voldemort dans ses rêves – chose dont il se serait d'ailleurs volontiers passé-. Jamais celles de quelqu'un d'autre. Sans trop savoir pourquoi, Harry avait le sentiment que cette découverte était beaucoup plus importante qu'elle n'y paraissait... Dieu, qu'il haïssait ce sentiment de ne rien comprendre ! Il se promit d'en parler à Dumbledore le plus tôt possible. Le vieux sorcier saurait sûrement lui expliquer ce qui se passait…

Malgré son comportement dans le bureau du directeur, l'an passé, quelques heures après la disparition de Sirius, Harry avait finalement retrouvé la confiance qu'il avait auparavant en Dumbledore. Il avait besoin de repères auxquels se raccrocher, et il avait compris que seule l'union pourrait leur permettre de vaincre les mangemorts, même si le sort final de la communauté magique résiderait entre ses mains…

Comme chaque fois qu'il songeait à la Prophétie, Harry se sentit seul, plus seul qu'il ne l'avait jamais ét

Machinalement, il rassembla toutes ses affaires et les rangea dans sa malle. Il avait attendu depuis le début des vacances le jour où il quitterai enfin Privet Drive mais à présent, cette idée lui apparaissait égoïste et déplacée. Il savait à présent pourquoi il était indispensable qu'il reste en vie, et avec tous les évènements des dernières semaines, les membres de l'ordre avaient bien autre chose à faire que de mobiliser plusieurs des leurs pour venir le chercher…

Lorsque quasiment toutes ses affaires furent emballées, Harry se décida à descendre avaler quelque chose. Lorsqu'il entra dans la cuisine, sa tante était plongée dans la lecture du journal, de telle sorte qu'elle ne le remarqua pas immédiatement. L'adolescent déchiffra la une du Times : La vague d'incendies meurtriers s'étend. En-dessous, une photo montrait une maison en flammes. L'ombre de Voldemort s'étendait en pays moldu…

Sa tante, l'ayant finalement remarqué, leva les yeux du quotidient. Elle accueillit Harry avec sa moue de dégoût habituelle. Toutefois, contrairement à son habitude, elle lui adressa la parole.

« Tout ça, c'est exactement comme il y a dix-sept ans, » dit-elle. « des meurtres étranges… Des incendies en pagaille… Ce sont leurs façons d'agir. Oh, personne ne sait, évidemment. Les gens ne voient là que des tueurs en série ou des pyromanes dérangés. » A présent, ses yeux semblaient lancer des éclairs. « Tous ces gens sont des… sont comme toi. Des monstres… »

A ces mots, l'inquiétude de Harry se mût en colère. « Ben voyons, la coupa-t-il. Je ne sais pas si vous avez la moindre idée de ce la souffrance qu'ils infligent au reste des sorciers, de ce… »

« Ne-prononce-pas-ce-mot-ici ! » Vociféra la tante Pétunia.

« Si vous tous connaissiez les choses dont vous parlez aussi bien que vous le prétendez, tu ne parlerai pas comme ça. Tu saurais qu'il y a les bons et les mauvais, dans mon monde comme dans celui-ci. Seulement vous n'êtes même pas capable de faire la différence dans le votre, alors ne parlons pas des autres… »

Sur ce, Harry fit volte-face et remonta directement dans sa chambre. Il se laissa tomber sur son lit et resta allongé plusieurs minutes, tentant avec difficulté de se calmer. Le fait de savoir pourquoi il devait rester à Privet Drive ne rendait pas le séjour plus agréable… Son oncle et sa tante n'avaient pas changé, pas plus que Dudley, qui semblait gagner en stupidité et en violence chaque année… Pas vis à vis de Harry, cependant. Il continuait à avoir une peur bleue de son cousin, qui avait été ravivée par l'épisode des détraqueurs. Et ce dernier s'en servait pour épargner aux collégiens du voisinage le racket que Dudley et sa bande d'imbéciles avait mis en place lorsqu'il lui arrivait de les croiser dans la rue.

Harry commença à ranger dans sa malle ses vêtements éparpillés dans sa chambre. Jamais il n'avait quitté Privet Drive si tôt. Il y avait passé tous ses anniversaires…Cependant, vu les circonstances, il aurait vraiment préféré y rester…

Le temps sembla passer très vite ensuite. A 14 heures précises, Harry finissait de ranger la table du déjeuner quand quelqu'un sonna à la porte. La tante Pétunia sortit de la cuisine pour aller ouvrir, en marmonnant que « si c'était encore un de ces représentants qui dérangeaient les honnêtes gens à l'heure de la sieste… » Harry tendit l'oreille, guettant la réaction de sa tante devant une dizaine de sorciers attroupés devant la porte du numéro 4, mais à son grand étonnement, il n'entendit rien, pas le moindre mot.

« Pétunia ? » Appela l'Oncle Vernon. Qui est-ce ? »

Seul le silence lui répondit.

« Pétunia ? » Répéta-t-il en jetant un regard en biais à Harry, comme s'il était la cause du soudain mutisme de la tante Pétunia. Ce qui n'était en fait peut être pas si éloigné de la réalité, songea Harry.

Devant l'absence de réponse, l'oncle Vernon se leva à son tour et sortit de la cuisine et le même phénomène se reproduisit. Pas un bruit ne parvint de l'entrée. Harry en était à se demander s'il devait ou non aller voir ce qui se passait, lorsqu'une voix féminine demanda :

« Je peux entrer ? »

« Euh… O-Oui, oui, b-bien sur… » répondit la tante Pétunia d'une voix hésitante.

Harry n'eut pas à attendre longtemps l'étrangère apparut quasi-instantanément dans l'encadrement de la porte de la cuisine, suivie des Dursleys, qui semblaient à la fois énormément surpris et très mal à l'aise ce qui, selon Harry, ne pouvait leur faire que du bien.

La sorcière –supposa Harry, car seul un sorcier pouvait faire cet effet à son oncle et sa tante- semblait assez jeune. Elle était grande et fine, vêtue de vêtements moldus tout à fait ordinaires. Ses yeux bruns pétillaient d'intelligence, et ses longs cheveux étaient d'un noir de jais. Harry était quasiment certain de ne l'avoir jamais rencontrée, et pourtant, ses traits lui étaient familiers, sans qu'il ne susse exactement pourquoi.

Elle lui sourit franchement. « Bonjour, Harry. Je m'appelle Selena Erugo et Albus m'a envoyée pour t'escorter… »

« Bonjour, » répondit le jeune sorcier. Quelque chose était vraiment étrange avec cette femme, mais il n'arrivait pas à le définir… Toutefois, elle lui semblait sympathique, mais on ne pouvait jamais savoir où se trouvait l'ennemi…

Comme si elle avait lu dans ses pensées, Selena ajouta « Tu as raison de te méfier, tu ne me connais pas… Par les temps qui courent, c'est la règle de prudence la plus élémentaire. Maugrey a dû te le répéter plus d'une fois… Dumbledore m'a dit de te dire que le miroir du Risèd a de nouveau été déplac »

Seul le directeur de Poudlard était au courant de l'histoire du miroir, mis à part Ron. Elle était bien envoyée par l'Ordre, songea Harry. Il serra la main qu'elle lui tendait. « Tes affaires sont prêtes ? » demanda-t-elle. Harry acquiesça et monta dans sa chambre. Cinq minutes plus tard, il était de retour, prêt à partir.

Sur le pas de la porte, Harry adressa un « à l'été prochain » sans enthousiasme à  son oncle et sa tante. Selena se contenta d'un petit sourire à l'adresse des Dursleys, puis elle se retourna vers Harry, prit la cage d'Hedwige dans une main et l'éclair de feu dans l'autre, et sortit dans la rue. Elle se mis en marche d'un pas décidé et Harry lui emboîta le pas.

« Pourquoi les Dursleys étaient ils si surpris de vous voir ? » demanda Harry.

«Quand j'étais à Poudlard, j'étais amie avec ta mère, répondit-elle. Pétunia a eu plusieurs fois l'occasion de me rencontrer, et j'ai vu Vernon une ou deux fois, avant qu'ils ne soient mariés… »

Une amie de sa mère ! Sous le choc de la surprise, Harry la regarda fixement, ce qu'elle ne sembla pas remarquer. Il s'aperçut alors qu'ils étaient entrés dans un jardin, qu'il reconnut immédiatement comme étant celui de Mme Figg… La vieille femme leur ouvrit avant même que Selena n'aie frappé à la porte.

« Entrez vite, marmonna-t-elle en scrutant la rue.

« Ne t'inquiète pas, il n'y a personne, affirma la jeune sorcière en posant la cage d'Hedwige dans l'entrée.

« On est jamais trop prudent, répondit Arabella en refermant la porte. Je n'ai aucun moyen de sentir qui est là ou pas, moi… »

Harry eut juste le temps de poser sa lourde valise par terre, avant d'entendre du bruit dans l'escalier. Les marches grincèrent sous les pieds d'une seconde sorcière aux cheveux brun cuivré qui les accueillit avec un « pile à l'heure ! » plein d'entrain.

« Bonjour Harry, » dit-elle en lui serrant la main à son tour.

« Je te présente Nelys, ajouta Selena. Elle fait aussi partie de l'Ordre. »

« Comment se fait-il que je ne vous aie jamais rencontrées ? » Demanda l'adolescent.

« Oh, l'an dernier, nous n'avions pas encore rejoint l'Ordre. Enfin, nous en faisions toutes deux partie la première fois, mais depuis la chute de Voldemort, nous avions quitté le pays… Nous avons contacté Dumbledore en apprenant le retour du Seigneur des ténèbres, au début de l'été, et du coup, nous sommes revenues… »

« Jeune fille, l'interrompit Mme Figg, je ne voudrait pas couper ton récit, mais vous pourrez discuter plus tard… »

« Arabella, tu ne cessera jamais de me traiter comme si j'avais huit ans… » soupira Nelys.

« Peut être le jour ou tu te conduira en adulte, sourit la vieille dame. Allez-y, mettez vous en route le plus vite possible… »

« Viens, Harry, » lui dit Selena en se tournant de nouveau vers la porte.

Après avoir salué Mme Figg, ils sortirent dans le jardin et Harry remarqua une voiture garée devant la maison. Nelys en ouvrit le coffre, et ils y entreposèrent la valise et le reste des affaires du jeune sorcier.

« Nous allons rejoindre Londres par la route, » expliqua Selena en s'installant au volant. C'est plus sûr que n'importe quel moyen magique en ce moment…  

Assis à l'arrière du véhicule, Harry observa en silence les maisons de Privet Drive s'éloigner, puis disparaître. Brutalement, la raison de son départ lui revint en mémoire, et c'est d'une voix mal assurée qu'il posa la question qui le taraudait :

« Excusez-moi, mais… Comment va Hermione ? » Après un  instant de réflexion, il ajouta : «et qu'est ce qui lui est arriv ? ». Mieux valait garder son rêve pour lui, du moins avant de savoir ce qui s'était réellement passé.

Nelys se retourna pour regarder l'adolescent dans les yeux.

«Ton amie a été attaquée par des mangemorts chez elle, hier soir. Elle a subi une exposition prolongée au sortilège doloris, dont tu connais les effets… »

Harry frissonna au souvenir des hurlements d'Hermione, qui lui avaient douloureusement rappelé ses propres rencontres avec le terrible sortilège… Il releva les yeux vers la jeune femme, qui avait interrompu son récit et qui le fixait intensément. Après quelques instants, elle reprit sans poser de questions :

« Le ministère n'a rien vu venir. Mais il y a dans l'ordre du Phénix des sorciers exceptionnels dans de nombreux types de magie… Notamment en occlumencie. Selena ici présente appartient à cette catégorie… Elle a senti, ou plutôt vu, enfin je ne sais pas très bien comment caractériser ça, mais tu m'as comprise… Ce qui arrivait à ton amie. Aussitôt, huit d'entre nous se sont précipités sur place, et miss Granger a pu être sauvée -de justesse- et les mangemorts capturés. Elle et ses parents ont aussitôt été transférés à Ste Mangouste, où nous nous rendons. Elle est en état de choc, mais ni son corps ni son esprit n'ont subit de blessures irréversibles sa guérison sera longue, mais elle ne devrait pas garder de séquelles. »

Elle s'interrompit, et détacha son regard de Harry pour le poser sur la conductrice. Harry eu la très nette –et très désagréable- impression qu'elles communiquaient en silence à son insu. Plus qu'une impression, il le sentait. Il vit soudain Selena lui jeter un coup d'œil inquisiteur dans le rétroviseur.

« Je n'ai eu qu'une courte conversation avec Albus depuis mon retour, mais je me souviens qu'il a mentionné quelque chose à propos de toi et de l'occlumencie… Il avais raison. Je peux le sentir… Tu possède bel et bien un don… »

La dernière phrase de la jeune femme raviva la flamme de souffrance qui ne quittait plus l'adolescent. Déchiré de l'intérieur, il n'entendit plus rien. L'unique chose à laquelle il était encore capable de penser, c'était la chute de Sirius derrière le voile, qui défilait devant ses yeux, encore et encore, comme un cauchemar sans fin… Sans fin… Ce souvenir le hanterait jusqu'à la fin de ses jours… Un don pour l'occlumencie ? Sûrement pas… Sinon, rien de tout cela ne serait arriv

« Harry… Harry ! » la voix de Nelys le tira lentement de l'état second dans lequel il se trouvait. Il ouvrit les yeux, et vit la jeune femme qui le regardait d'un air inquiet.

« Excusez-moi, » murmura-t-il maladroitement. « J'étais… Perdu dans mes pensées. » La vitesse à laquelle il se ressaisit le surprit lui même. Selena reprit :

« Je te disais que je pense avoir vu quelque chose cette nuit… Pas clairement –j'étais focalisée sur Hermione Granger- mais… Je ne pense pas me tromper en affirmant que tu as toi aussi vu ce qui s'est pass ? »

Harry hésita quelques secondes, puis décida de dire la vérité. Il n'aurait su dire pourquoi, mais les deux jeunes femmes lui inspiraient confiance. Il acquiesça :

« Oui, c'est vrai. J'ai vu ce qui s'est passé. En fait, j'ai fait un rêve… Je m'étais couché tôt… Jamais je n'avais vu ce qui arrivait à quelqu'un d'autre que Voldemort. Je ne pensait pas que ce que j'avais vu était réel. »

« Très impressionnant, » murmura Selena. « Pour un sorcier de ton âge, c'est même extraordinaire… Je pense que nous auront l'occasion d'en reparler… »

Harry n'était pas sûr d'attendre ce moment avec impatience… Il décida de changer de sujet.

« Où l'Ordre a-t-il établit son nouveau quartier général ? » Demanda-t-il en s'efforçant d'empêcher sa voix de trembler. Bien que sinistre, Grimmauld's Place avait été le théâtre de quelques souvenirs heureux, tels que le noël de l'année précédente… Souvenirs qui étaient pour la plupart liés à Sirius.

« Au même endroit que l'an dernier », répondit Nelys. «La maison de Grimmauld's place est vraiment pratique et sûre, même si elle n'est pas des plus agréables… Elle reste un QG très utile pour l'Ordre, qui doit rester secret malgré le revirement du ministère. Les sorciers de l'Ordre travaillent officiellement pour le ministère, mais ils continuent à se réunir entre eux. L'efficacité de l'Ordre a été prouvée plusieurs fois depuis le début de l'été, avec des interventions du même genre que le sauvetage d'Hermione Granger et ses parents. »

« Mais… » balbutia Harry. « La maison n'est pas sûre… Il…Kreacher…»

« Ne t'inquiète pas pour ce sale petit traître », l'interrompit Selena, lui évitant ainsi la douloureuse explication dans laquelle il s'était lancé. « Nous avons pris nos précautions. Il ne nous nuira plus. La maison est sécurisée dès que nous l'aurons retrouvé, nous règlerons nos comptes. Mais je t'assure qu'il lui est impossible de revenir nous espionner à présent… Il ne nuira plus à personne désormais. » Elle s'interrompit soudain. « Nous sommes arrivés, » annonça-t-elle en garant la voiture.

Dès qu'il fut dehors, Harry reconnut le quartier londonien qu'il avait eu l'occasion de traverser plusieurs fois l'année précédente. Il suivit les deux sorcières dans une ruelle étroite, et le trio s'arrêta devant une vitrine de magasin délabrée.

« Tu es déjà venu, je crois ? » demanda Nelys en se tourna vers Harry. Ce dernier acquiesça et les suivit à l'intérieur, en traversant la vitre magique.

A peine avaient ils fait trois pas dans le hall d'entrée de Ste Mangouste qu'ils s'aperçurent que quelque chose n'allait pas. Une agitation inhabituelle régnait. Les gens autours d'eux transplanaient, couraient, hurlaient, et une voix stridente hurlait « ALERTE DE NIVEAU TROIS ! EVACUATION IMMEDIATE ! ».

Avant même de comprendre ce qui lui arrivait, Harry vit débouler des escaliers deux personnages vêtus d'une robe de sorcier rouge et d'une longue cape de la même couleur. L'un d'entre eux, dont le visage était masqué par une capuche de la même couleur portait un corps inerte dans ses bras lorsqu'ils se furent suffisamment approchés, l'adolescent reconnut une Hermione qui ne semblait inconsciente. Il esquissa un geste pour la rejoindre, mais à cet instant précis, une main lui agrippa fermement le poignet. Il se sentit aspiré, presque comme l'aurait fait un portoloin, exception faite de la sensation de crochet au niveau du nombril, au moment même où une déflagration assourdissante envahit la pièce…