Note : Comme bon nombre d'entre vous, je passe mon oral du bac de français (en l'occurrence, vendredi). Les premiers chapitres sont déjà écrits, les mises à jour peuvent donc rester régulières, mais avec ce fichu oral à passer, je n'aurais peut être pas le temps d'écrire les nouveaux chapitres aussi vite que je le voudrais. Tout ça pour dire que les mises à jour pourraient être un peu irrégulières les deux prochaines semaines…

Et encore un mot : Personnellement, j'aime beaucoup ce chapitre, mais un passage, à la fin, ne me satisfait pas. Après l'avoir réécrit 4 ou 5 fois, j'ai préféré le laisser tel quel. N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez…

Réponses aux reviews :

 . Luna 13 : Merci ! ben voilà, ça aura quand même pas été trop long…

 . Shunrya (j'ai eu du mal avec ton pseudo -) : ça fait très plaisir ! Mais c'est dans ce chapitre qu'on commence vraiment à rentrer dans l'histoire… Je vais faire de mon mieux pour que ça continue comme ça.

Chapitre 3 : Retrouvailles

Lorsqu'il sentit de nouveau un sol ferme sous ses pieds, Harry sentit la prise sur son bras desserrer son étreinte. Il ouvrit les yeux et regarda autour de lui, sa baguette à la main, qu'il avait attrapée par pur réflexe.

Il se trouvait dans une ruelle étroite autour de lui se tenaient de nombreuses personnes. Lorsqu'il se tourna vers l'entrée de la ruelle, il reconnut aussitôt l'endroit où ils avaient atterri… Selena, qui se trouvait à sa droite, sortit prestement de la ruelle et leur fit signe de la suivre. Ils traversèrent rapidement la petite place, et entrèrent dans la vieille maison le plus vite possible. Une fois la porte refermée sur le petit groupe, Harry aperçut l'homme –ou la femme ?- en rouge, qui portait toujours Hermione, s'éloigner. Il fit mine de le suivre, mais une main se posa sur son épaule, le retenant avec douceur. Il se retourna et reconnut Selena, à côté de qui se tenait Nelys.

« Ne t'inquiète pas, dit-elle. Tu pourras la voir tout à l'heure, mais pour le moment, il est urgent de l'installer ici et de vérifier qu'elle n'a rien. Dans l'état de fatigue où elle est, il va lui falloir des soins précis pour pallier à ce stress supplémentaire. »

« Qu'est ce qui s'est pass ? Demanda Harry. »

« Apparemment, l'hôpital vient de subir une attaque sérieuse… » répondit Nelys à voix basse comme ils passaient devant le rideau qui masquait toujours le tableau de Mme Black. « Si je me fie au peu que j'ai vu et à ce que je sais, je dirais que des mangemorts ont préparés une bombe magique. Ces engins ne se contentent pas de créer des déflagrations, comme le font ceux des moldus, mais ils sont également… Empoisonnés, je crois qu'on peut dire ça comme ça… par un –ou plusieurs- sortilèges, qui peuvent être de toutes les natures… du plus inoffensif au plus mortel. Pas besoin de préciser le type de celui-ci… Mais je ne suis pas spécialiste. D'autres pourront sûrement être plus précis. »

« Ce qui est étrange, ajouta Selena, songeuse, c'est que les mages noirs aient réussi à l'installer dans un endroit tel que Ste Mangouste… Et dans quel but ? »

« Facile, » répondit une voix grinçante que Harry reconnut aussitôt. Maugrey Fol-œil avait surgi derrière eux. « Cette racaille de mangemorts vous attendait. Je ne sais pas comment, mais ils ont été informés de l'endroit où était miss Granger, et de l'arrivée de Harry. Mesdames, vous savez ce que ça signifie… Depuis un mois et demi j'essaie de faire entendre à tous qu'il y a de nouveau un traître dans l'ordre, mais bien évidemment, personne ne m'écoute… Quand à la bombe, Ste Mangouste était ouvert à tous les vents, on pouvait y rentrer comme dans un moulin ! Rien d'étonnant avec des mesures de sécurités si insuffisantes… Pas de danger, affirmait Fudge ! J'espère qu'il est content maintenant ? Je voudrais bien savoir combien de morts il va lui falloir pour écouter enfin nos suggestions ! »

« Calmez-vous, Alastor, dit calmement Selena. Nous ne pouvons rien changer à ce qui s'est passé. A présent, il faut éviter que cela ne se reproduise… Et je suis certaine que notre cher ministre accueillera vos suggestions avec grand plaisir. Il lui en aura fallu du temps, mais il sait maintenant qu'il n'a pas le choix… Du moins je l'espère, sinon il ne conservera pas son poste, ce qui ne serait d'ailleurs pas un grand malheur pour nous… »

Harry n'entendit pas le reste de la conversation. Remis du choc de l'hôpital, il venait de prendre pleinement conscience de l'endroit où il se trouvait. Il n'avait pas revu Grimmauld Place depuis Noël dernier, et il pouvait encore entendre Sirius lui marmonner « fais attention à toi » en le serrant dans ses bras… Il sentit une larme couler des ses yeux humides, qu'il essuya discrètement en espérant que personne ne l'avait remarqué. Il ne pouvait pas se faire à l'idée qu'il ne reverrais jamais plus son parrain. Pas alors qu'ils commençaient à se comprendre. Pas après que Sirius ait été enfermé de nouveau toute une année, dans une prison dorée certes, mais une prison quand même… Harry s'efforça de se focaliser sur la conversation qui se tenait à côté de lui pour penser à autre chose. Maugrey marmonnait une vague réponse en quittant le trio. Nelys se tourna vers Selena et toutes deux échangèrent un regard inquiet qui n'échappa pas à l'adolescent. Mais avant qu'il n'ait pu poser la moindre question, il entendit une autre voix familière dans son dos. A peine avait il fait volte face que Mme Weasley le serra dans ses bras, si fort qu'il se demanda un instant s'il elle n'allait pas finir par l'étouffer. Lorsqu'elle relâcha enfin son étreinte, elle recula de deux pas et leva les yeux vers les deux sorcières :

« Mon dieu, heureusement que vous étiez l Un attentat à Ste Mangouste ! Qui aurait pu prévoir ça ? S'attaquer à un hôpital ! Oh, Harry, mon chéri, tu n'as rien ? »

« Non, répondit l'interpellé, mal à l'aise. Je vais très bien, ne vous inquiétez pas… » Ce qui était loin d'être vrai, comme toujours depuis le début des vacances, mais bon… Il était inutile de l'inquiéter davantage.

Derrière l'épaule de Mme Weasley, Harry aperçut la grande silhouette de Ron. Il le rejoignit, laissant sa mère discuter avec Selena et Nelys, et il eut un choc en apercevant le visage de son ami.

Jamais il n'avait vu Ron dans un tel état. Ses yeux étaient rouges et gonflés, et des cernes témoignaient de la nuit blanche qu'il venait de passer. Mais plus que tout, ses traits semblaient décomposés par le chagrin et l'inquiétude. Il ne semblait même pas avoir remarqué Harry, qui pourtant se trouvait en face de lui. Le jeune sorcier posa sa main sur son épaule dans l'espoir de se faire remarquer.

« Ron ? » dit-il d'un ton hésitant.

Ce dernier sembla enfin s'apercevoir de la présence de Harry.

« Salut, Harry, » répondit-il d'une voix rauque.

« Comment ça va ? »

« Moi ? Sûrement mieux qu'elle », dit-il, la mine sombre. Il s'assit Harry fit de même. Ron leva les yeux vers lui et, semblant reprendre un peu de contenance, il demanda :

« Tu est au courant de ce qui s'est pass ? Précisément, je veux dire ? »

Harry n'eut pas le courage de lui mentir : « J'ai tout vu… »

« Quoi ? »

« J'ai tout vu, » soupira-t-il. « Cette nuit. Dans un rêve. Je m'étais endormi très tôt hier soir… »

« Ah, » commenta Ron. Il ne fit aucun commentaire, ce qui provoqua chez Harry un début d'inquiétude. Ron savait ce qui s'était passé. Il devait donc lui en vouloir…

« Ron, je…

- Non, je sais très bien ce que tu vas dire…

- Mais…

- Laisse-moi finir, reprit Ron qui semblait avoir récupéré tous ses moyens. Tu as vu ce que les mangemorts ont dit. Elle était soit disant punie pour avoir défié Voldemort au département des mystères…Et donc, comme toujours, tu culpabilise. Tu as l'impression que tout est de ta faute… Mais, figures toi que c'est faux. Nous avons insisté pour t'accompagner parce que nous sommes tes amis, et parce que nous ne t'aurions jamais laissé seul devant un quelconque danger. Sans nous, tu serai sûrement mort là bas, quelle que soit ta valeur, tout simplement parce qu'ils étaient trop nombreux et le piège trop bien préparé… Tu aurais préfér ? » Dit-il en soutenant le regard de son ami. « Pas nous. Tu n'es pas responsable de ce qui s'est passé. Ce n'était pas la première fois qu'Hermione aidait à déjouer les plans de Voldemort…Elle n'avait pas peur. Elle connaissait le risque, et elle t'as suivi comme nous l'avons tous fait. Elle avait une famille moldue… Tous les facteurs étaient réunis. Le ministère, l'Ordre auraient dû y penser… Nous sommes tous en partie responsables. Mais personne n'est coupable, hormis ces 4 ordures de mangemorts et leur chef… »

Harry dévisagea son ami. Il semblait avoir radicalement changé, mûri, depuis qu'ils s'étaient quittés… Ron donnait l'impression d'avoir vieilli d'un coup, et il venait de parler avec une sagesse que le jeune sorcier ne lui connaissait pas.

« Merci, » dit-il simplement, se sentant empli d'un profond respect pour son meilleur ami.

Un des sorciers en robe rouge (il sembla à Harry que c'était celui qui avait emmené Hermione quelques minutes auparavant) passa devant les deux adolescent et glissa quelques mots à l'oreille de Selena, qui, à son tour, dit quelque chose à Mme Weasley. Les trois sorcières s'approchèrent le sorcier leur emboîta le pas.

« C'est bon, vous pouvez aller voir Hermione, » annonça Molly Weasley avec douceur. « Je vais vous accompagner. »

« Nous devons absolument parler à Dumbledore, Molly. Tu sais où je peux le trouver ? » demanda Selena avant qu'ils ne partent.

« Probablement en train de discuter de l'attentat avec Remus, Maugrey et quelques autres… Essayez le bureau du premier étage. »

« Merci. A tout à l'heure, » lança-t-elle aux garçons en faisant demi tour, suivie de Nelys et de l'homme en rouge.

Mme Weasley guida Harry et Ron à travers la maison jusqu'à la chambre où Hermione avait été installée, qui se trouvait deux étages plus haut. Parcourir la maison parut à Harry pire encore que de se trouver dans le Hall. Chaque objet, chaque pièce semblait receler un souvenir de Sirius…

Lorsqu'ils arrivèrent devant la chambre d'Hermione, Mme Weasley frappa doucement à la porte avant d'entrer.

« Ah, Molly, c'est toi, » Murmura une sorcière aux yeux bleu électriques.

« Je te ramène Ron, et Harry avec lui, » répondit Mme Weasley sur le même ton. « Harry, voici Alyssa Zilmer. Elle fait partie de l'ordre c'est un médicomage. Elle s'occupe d'Hermione depuis son arrivée à Ste Mangouste. »

Ron salua la jeune femme d'un signe de tête, puis il s'approcha du lit d'Hermione, suivi de Harry.

L'adolescente semblait plongée dans un sommeil agité. Elle était très pâle, et elle murmurait des mots à peine audibles dénudés de sens. Les deux garçons s'assirent sur le rebord du lit, et observèrent, impuissants, leur meilleure amie se débattre avec ses cauchemars. Harry se sentit envahi d'une profonde tristesse, mélangée à une rage nouvelle pour les mangemorts qui l'avaient mise dans cet état…

« Vous pouvez essayer de lui parler, », murmura Alyssa. « Elle ne dort pas vraiment c'est l'un des effets du doloris quand on y est exposé trop longtemps. »

Rempli d'horreur, Harry revit la mère de Neville glisser d'un air absent un papier de bonbon froissé dans la main de son fils… Il croisa le regard de Ron la  médicomage sembla discerner la source de leur inquiétude, et elle ajouta :

« Elle n'est pas folle, rassurez-vous. Ron, je t'avais dit que nous attendions pour être sûrs qu'elle n'aurait aucune séquelle… Mais je l'avais dit à Selena avant son départ, tout ira bien. Non, c'est le choc psychologique qui sera difficile à surmonter. Vous devrez être là pour l'aider… Et je suis sûre que vous le serez. Cet état intermédiaire dans lequel elle est, c'est en quelque sorte un blocage psychologique, un rempart contre le sortilège. Ce dernier provoque cette réaction, comme je vous le disais, quand l'exposition au doloris est trop longue. L'esprit érige une barrière pour diminuer l'impact plus il est fort, plus longtemps on tient. C'est la plus grande arme et la plus grande faiblesse du doloris car une fois qu'un sujet exposé assez longtemps est… Déconnecté, on peut le dire comme ça… Du sortilège, la protection crée en moins d'une minute un « cocon » qui emprisonne l'esprit de la victime dans un espèce de sommeil artificiel. Au bout d'un certain temps, la victime se réveille si elle a subi le doloris trop longtemps… Une partie plus ou moins grande de ses facultés reste emprisonnée. Ce qui n'est pas le cas d'Hermione, heureusement, grâce à la rapidité d'intervention qu'ils ont mis en œuvre… Et sa puissance magique, qui m'a impressionnée pour une sorcière de son âge.

- Pourquoi disiez-vous que c'était aussi la plus grande faiblesse du doloris ? Demanda Harry, intrigué.

- Eh bien... Parce que les sorciers extrêmement puissants, ceux qu'on appelle les Eleris, peuvent le combattre, et lui résister, grâce à cette fameuse barrière. Et annuler tous ses effets…

- C'est possible ? S'étonna le jeune sorcier.

-Oui… En tout cas sur le papier, répondit Alyssa, avant de changer brusquement de sujet. « On sait peu de choses sur ce sommeil artificiel dans lequel Hermione est plongée mais il arrive que la présence des amis ou des proches aide à faire passer cette phase plus vite. Je suis désolée, mais c'est le seul conseil que je peux vous donner. Il sera valable plus tard aussi… Ne la laissez pas oublier que vous êtes là. »

Elle s'approcha du lit, passa doucement sa main sur le front de la jeune fille, puis se retourna vers les garçons :

« Je vous laisse. Si vous avez besoin de moi, je suis à côté, dans ma chambre. Molly, tu viens ? » Ajouta-t-elle.

Mme Weasley acquiesça, et elle sortit derrière la médicomage.

Harry et Ron s'assirent de part et d'autre du lit. Ils prirent chacun une des mains d'Hermione dans les leurs et ils purent sentir que leur amie tremblait.

« Hermione… » Commença Ron, hésitant. « Reviens avec nous… On a besoin de toi, nous. Comment… Comment tu veux qu'on s'en sorte, tous seuls ? Tu sais bien qu'on est incapables de prendre des notes en histoire de la magie, de faire nos devoirs de potions, et… et… et qu'on a jamais lu l'histoire de Poudlard, » poursuivit-il d'une voix étranglée. « Je t'en prie… Qui va passer son temps à me répéter que je n'assume pas mon rôle de préfet si tu ne le fais pas ? Qui sera toujours là pour répondre à mes bêtises avec une logique implacable ? »

Harry vit des larmes perler aux yeux de son ami. Lui même avait les yeux humides… Il posa une main sur l'épaule de Ron.

« Elle s'en sortira. Tu sais bien que c'est une battante… »

« Oui, je sais… C'est juste que… De la voir dans cet état, elle qui est toujours si pleine d'énergie, si… vivante… Si encore elle dormait… Mais regardes-la ! Elle a plutôt l'air plongée dans un cauchemar sans fin… »

L'observation de Ron était assez fine, et l'évidence sauta aux yeux de Harry. Son ami avait raison… Et c'était ça, plus que tout, qui faisait que les deux garçons se sentaient si impuissants et si tristes.

Ils restèrent là, assis de part et d'autre du lit, à murmurer des paroles rassurantes dont ils ne savaient même pas si elles étaient entendues ils ne pouvaient rien faire de plus, seulement attendre.

Combien de temps cela dura, aucun des deux n'était en mesure de le dire. Lorsque M. Weasley entra dans la chambre pour les avertir que le dîner était prêt, ils furent stupéfaits d'apprendre que près de trois heures s'étaient écoulées.

« Oui, trois heures, répéta le père de Ron en voyant leurs têtes. Il faut que vous veniez avec moi, ou Molly va devenir folle… »

Au moment où ils s'apprêtaient à le suivre, les deux garçons virent entrer le personnage en robe rouge que Harry avait déjà vu à plusieurs reprises. Sans prononcer un mot, l'homme s'installa au chevet d'Hermione.

« Venez, répéta M. Weasley. Elle n'est pas seule, vous le voyez bien… »

C'était loin d'être vraiment rassurant, mais ils étaient tous deux trop fatigués pour protester. Ils suivirent le sorcier à l'extérieur de la chambre.

Dans les couloirs de la vieille demeure, il y avait à présent plus de monde que lors de leur arrivée. Des adultes, plus ou moins jeunes, qu'il n'avait jamais rencontrés circulaient. Probablement de nouvelles recrues de l'Ordre, songea Harry. Ils descendirent dans la salle à manger, où ils retrouvèrent Mme Weasley et Fred, Georges, Bill et Ginny. L'adolescent salua ses camarades de Gryffondor et s'installa à côté d'eux mais le repas fut morose, et personne ne parla beaucoup. Harry avait reconnut Remus Lupin qui discutait avec Selena et Nelys à l'autres bout de la grande table. Le loup-garou lui fit un léger sourire un peu forcé. Il était pâle, et ses traits étaient tirés les effets de la pleine lune ? Du chagrin ? C'était difficile à déterminer. Peut être les deux. Ils étaient loin d'avoir beaucoup d'appétit, et, rapidement, chacun rejoignit sa chambre.

Ron guida Harry jusqu'à celle qu'ils partageaient depuis l'été précédent. Lorsqu'ils entrèrent, le portrait de Phineas Nigellus les dévisagea, mais ne leur fit aucun commentaire. Harry lui en fut extrêmement reconnaissant. Plus les heures avaient passés, et plus la torture que représentait le fait de revoir la maison et tous les souvenirs qu'elle contenait avait grandi. Les deux garçons se couchèrent immédiatement. Exténué, Ron s'endormit très rapidement Harry, lui, enfouit son visage dans son oreiller et laissa libre cours au chagrin qu'il avait enfoui au fond de lui depuis son arrivée. 

Le lendemain matin, lorsque Harry ouvrit les yeux, il fut ébloui par une lumière intense. Il en identifia rapidement l'origine : les rideaux étaient grands ouverts. Il s'approcha de la fenêtre, et observa la rue avec mélancolie. Dans son cadre, Pineas dormait toujours.

         Voyant Ron, qui s'était probablement réveillé avant lui, prêt à descendre, il s'habilla rapidement, et tous deux rejoignirent la cuisine.

Là, ils retrouvèrent Tonks, qui déjeunait en compagnie de Ginny. Les deux garçons s'assirent avec elles, mais à peine avaient ils commencé à se servir que Selena arriva à son tour en courant presque. Lorsqu'elle s'assit à côté d'eux, Harry remarqua un long foulard aussi noir que ses longs cheveux qui les attachaient en queue de cheval.

« Tu m'as l'air bien pressée ! remarqua Tonks avec un sourire à la nouvelle arrivante.

-Oui, enfin… ça peut attendre la fin du déjeuner, répondit-elle avec un sourire. »

Elle se servit un bol de porridge qu'elle entreprit d'avaler pendant que les autres mangeaient, après quoi elle annonça :

« Harry, viens avec moi. J'ai… quelque chose… à te montrer. »

Le jeune sorcier se leva. Selena se retourna vers Ron :

« ça risque de prendre un moment. C'est inutile que vous attendiez ici deux heures… »

-Compris, répondit Ron. Si tu me cherches, Harry, je serai avec Hermione…

-A tout à l'heure. »

Harry suivit la jeune femme. Ils sortirent de la salle à manger, montèrent un étage, et s'engagèrent dans l'un des couloirs.

« Où allons-nous ?demanda-t-il.

- Dans mon bureau.

- Est ce que je peux en savoir plus sur ce que nous allons voir ? »

Un long silence lui répondit. Le jeune sorcier, qui avait définitivement appris la patience depuis l'année précédente, attendit. Selena poussa une porte, et Harry eut le temps d'entrevoir sur la porte le nom de la personne qui l'occupait…

Il était écrit sur une plaque de bois : « Selena Black Erugo. »

Après avoir refermé la porte, Selena s'assit dans un fauteuil. Harry fit de même. Presque aussitôt, il demanda :

« Alors vous êtes une Black ? Je comprend maintenant ce qui m'avais frappé quand je vous ai vue pour la première fois… »

« Oui, en effet… Bien que je n'en soit pas vraiment fière il n'y a que peu de… spécimens… de ma famille qui sont vraiment honorables… Je suis la petite sœur de Sirius. Il ne t'a jamais parlé de moi ? Dit-elle en voyant l'expression stupéfaite du jeune sorcier. Ça ne m'étonne pas. Nous avons toujours été très proches, et il devait être très douloureux pour lui de penser que je le considérais comme un traître. C'était faux, mais ça, il ne pouvait pas le savoir… Si peu ont gardé foi en lui !

Harry mit quelques secondes à digérer ces informations. Ainsi, Sirius avait une sœur… Qui avait cru en son innocence… Depuis combien de temps ? Songea-t-il.

Après l'avoir laissé reprendre ses esprits, elle continua : « Nous étions extrêmement proches pendant notre enfance. Nous n'avions qu'un an d'écart, et nous partagions les mêmes idées en ce qui concernait notre famille… On s'épaulait, souvent, on faisait face ensembles. Tout ça pour te dire que je le connaissait très bien, je lui faisait une totale confiance, et qu'après son emprisonnement, j'ai été la seule à garder foi en lui… Mais je n'ai pas réussi à obtenir ne serait-ce que le moindre droit de visite. Les gens se méfiaient de moi, et moi je ne savait pas quoi faire je ne savais pas qui était gardien du secret. C'était vital ainsi, je ne pouvait rien dévoiler sous l'influence d'un quelconque sortilège. Et je n'ai pas soupçonné Peter. Il était mort en héros je savait que mon frère ne l'avait pas tué, mais je ne savait pas qui l'avait fait J'avais confiance en Peter, comme tous les autres... J'étais encore jeune, et perdue j'avais des jumeaux de quelques mois. Je me suis plus ou moins réfugiée à l'étranger, dans une école de sorcellerie semblable à Poudlard j'y ai trouvé du travail, et ça me convenait. J'avais retrouvé un semblant de maison, et je gardais ainsi l'espoir de sauver Sirius un jour… J'ai apprit sa fuite, qui m'a bluffée même lui… Je n'aurais jamais pensé qu'il était possible de s'évader d'Azkaban. Je ne voyais pas pourquoi il aurait voulu aller à Poudlard j'ai pris ça pour une rumeur idiote du ministère, en lequel j'avais perdu toute foi depuis 12 ans…  Et j'ai laissé courir, en me disant que de toutes façons, Sirius était trop malin pour se laisser prendre. Ensuite… C'est Albus Dumbledore qui m'a contactée à la fin du mois de juin, pour tout me raconter… Apparemment, ils avaient perdu ma trace. Ils avaient été incapables de me retrouver avant… »

Elle s'interrompit. « Je suis désolée, Harry. Je voudrais ne pas avoir à faire ressurgir une fois de plus ces douloureux souvenirs. Mais je le dois… Pour toi, l'histoire s'arrête ici mais pour moi, elle ne faisait que commencer. J'ai toujours eu un… certain don pour l'occlumencie je suis allée au ministère, dans cette fameuse salle des arches c'était plus fort que moi, je devais savoir. Je devais voir de mes yeux l'endroit où mon frère, que j'aimais plus que tout, avait disparu… Et là, je l'ai entendu. »

Harry encaissa le choc. Entendu ? Comment était-ce possible ? Un million de questions se bousculaient dans sa tête…

Malgré tout, la jeune femme poursuivit son récit.

« Vois-tu, il existe plusieurs théories à propos du voile. J'avais étudié l'une d'entre elles attentivement pendant mes années à Poudlard, je ne sais pas pourquoi. Elle me fascinait j'étais sidérée que personne n'y prête attention elle paraissait si plausible! On l'appelle théorie de Spellman, du nom de son auteur. Spellman a suggéré que le voile, au lieu de renfermer un sort mortel instantané –hypothèse la plus commune-, est un passage vers un lieu sans âge sous l'influence d'un sortilège très ancien, qui paralyse le corps et emprisonne l'esprit. Et ce jour là, dans la salle des arches, j'ai cru entendre cette voix si familière, et j'ai déployé mes pouvoirs j'ai réussi à voir Sirius… Plus ou moins. Sans comprendre aucun mot, sans réellement le reconnaître, je savais qu'il était là, je le savais ! J'ignore combien de temps je suis restée là, et en partant, j'avais la certitude que Spellman avait raison, et que mon frère était là, quelque part. Je me suis plongée dans les grimoires anciens et les rares textes parlant de la théorie oubliée et au bout de trois semaines de recherche… J'ai fini par trouver quelque chose. Une très ancienne forme d 'occlumencie… Je me devais d'essayer. Je suis retournée au département des mystères j'ai réussi à communiquer avec lui. J'ai pu lui parler ! J'étais alors sûre que je n'avais pas rêvé, qu'il était toujours en vie. Et il m'a appris une chose très intéressante : il avait toujours sa baguette avec lui… Dès lors, nous avons cherché ensembles un moyen d'inverser les effets du voile. Avec un sorcier de chaque côté, nous pouvions comparer tout ce que nous savions et ce que nous observions. Nous avons essayé diverses formules, divers sorts, et un peu par hasard, je lui ai demandé en désepoir de cause s'il avait vu quel sort notre chère cousine lui avait envoyé…Observateur comme il est, il a eu le temps de le reconnaître dans sa chute. Nous avons tenté de lancer le sort chacun de notre côté. »

Harry, qui était resté muet jusque là, ne put supporter le soudain silence de la jeune femme. Son cœur était empli d'un nouvel espoir tellement fort, tellement fou, qu'il n'osait pas imaginer ce qui se passerai s'il était déçu de nouveau. Il s'était pourtant interdit de croire aux miracles…

Une voix reconnaissable entre mille, venue du fond de la pièce, termina la phrase de Selena :

« Et elle a atteint son but, comme toujours. »

Lentement, Harry fit demi-tour. Le personnage en rouge qu'ils avaient croisé plusieurs fois avançait vers lui mais cette fois, sa capuche était rabattue, dévoilant un visage qui avait hanté Harry depuis ce jour de juin fatidique…

Sirius.