Réponse aux reviews :
Shunrya : vraiment, vraiment désolée ! Chais pas pkoi, mé j'avais pas vu ta review pour le chapitre 6 ! Maintenant c bon -) Merci bocoup !
Onalurca : Je sais pas si je dois t'appeler Onarluca ou Arthémis -) En tout cas merci !
Un énorme bisous à mes reviewers et revieweuses ! Même si vous êtes pas très nombreux(ses), c'est pas grave, ça me fait vraiment très plaisir quand même !
Notes : Je sais, pas beaucoup d'action dans les chapitres précédents. Pas non plus tellement dans celui-ci, qui a pour but de présenter un nouveau personnage. Mais ça devrait bouger un peu plus dans le chapitre 9 ou 10…
Ah et un ptit truc encore : Je me souviens plus, dans la VF on dit Legilimencie ou Legimencie ? Parce que j'aurais bien vérifié, mais j'ai prêté le bouquin à une copine et j'ai plus que la VO à la maison… Dans laquelle on trouve Legilimency… Bon voilà ct vraiment pas grand chose, mais si qqn a la réponse…
Chapitre 8 : AnyaHermione avait dormi toute l'après midi, de sorte que personne ne remarqua son malaise. A cinq heures, Harry rejoignit Selena qui l'attendait, assise dans l'un des fauteuils.
- Ah ! Te voilà, dit-elle lorsqu'il frappa à la porte. Entre, installe-toi.
Il s'assit sur une chaise en face d'elle, et il attendit.
- Bon, reprit-elle après quelques instants. Tu sais ce que sont l'occlumencie et la legilimencie. Tu as déjà subi le legilimens, pas la peine que je t'en parle non plus… Bon, voyons voir comment tu réagis alors. Commence par faire le vide dans ton esprit.
Harry savait ce qu'il avait à faire. Il ferma les yeux, et s'efforça de ne penser à rien. Beaucoup plus facile à faire en face de Selena qu'en face de Rogue, remarqua-t-il.
A sa grande surprise, il constata au bout des deux heures qu'il s'en sortait beaucoup mieux que l'année précédente. La jeune femme semblait ravie lorsqu'ils redescendirent à la cuisine.
- C'est très bien, vraiment très bien, lui dit elle en fermant la porte du salon qui avait servi de salle de classe. Une fois que tu bloquera parfaitement les attaques en situation de calme, nous travaillerons dans des conditions plus agitées… Mais tu vois, tes séances de l'année dernière t'ont été utiles, finalement, puisque dans un contexte calme, tu t'en sort vraiment très bien pour un sorcier de ton âge… Pas assez bien sûr, compte tenu de ce qui te guette, mais ce n'étais que le premier cours. Tu progresseras vite.
Dans la cuisine, Mme Weasley et Nelys préparaient le dîner, pendant que Ron, Ginny et les jumeaux mettaient la table. Enfin, c'est ce qu'ils étaient censé faire : dès que leur mère avait le dos tourné, les jumeaux faisaient voler assiettes, couverts et verres, et les deux benjamins de la famille faisaient leur possible pour ne pas rire trop fort. Sirius et M. Weasley souriaient devant les pitreries de Fred et Georges qui faisaient faire à la vaisselle une course à deux mètres du sol sur toute la longueur de la pièce. Pour une raison mystérieuse, les assiettes de Fred semblaient toujours atteindre le mur opposé plus vite que celles de Georges. Ginny plaqua sa main contre sa bouche pour s'empêcher de glousser lorsque les jumeaux stoppèrent l'ensemble des verres du dîner à un centimètre et demi du mur. A côté de Sirius, Remus était assis dans l'un des fauteuils rouges, et Alyssa soignait une blessure au niveau de sa pommette qui saignait abondamment.
- Qu'est ce qui s'est pass ? Demanda Selena en s'approchant de ses amis.
- Encore ces abrutis du comité anti-loups-garous, grogna Nelys sans lever les yeux de sa casserole. Elle semblait partagée entre le mépris, la colère et le dégoût. On en a crois en sortant du ministère tout à l'heure.
- Qu'est ce qui a fait ça ? S'enquit Selena en montrant la coupure profonde qu'Alyssa venait de refermer.
- Une pierre ensorcelée, soupira Remus, fataliste. J'aurais dû me méfier.
- Ne laisse pas ces imbéciles te gâcher ta soirée, lui dit Sirius. Tu as bien assez de choses en tête avec les mangemorts et les attaques pour te préoccuper d'eux.
- Ils ne le méritent pas, ajouta Nelys. Ils ne te connaissent pas. C'est bien dommage pour eux. Nous, on sait tous ce que tu vaux.
Elle lui sourit gentiment, et il lui rendit son sourire. Visiblement, ils avaient réussi à lui remonter le moral. Mais pour combien de temps ? Se demandaient les adolescents, qui s'étaient assis à la table. Heureusement que Remus avait ses amis avec lui à présent. Seul, ç'avait dû être un véritable calvaire…
- C'est révoltant, murmura Ginny afin que seuls les deux garçons puissent l'entendre.
- Quels idiots ! J'arrive pas à croire qu'on puisse être aussi étroit d'esprit… Approuva Ron.
- Surtout avec ce qu'il fait pour le monde des sorciers en luttant contre les mangemorts… Comment quelqu'un qui a une formation d'auror peut-il être traité comme ça ?
- Les préjugés sont tenaces, Harry, expliqua Ginny. Et le ministère ne fait rien pour les faire disparaître. Tu te souviens des lois qu'a fait passer Umbridge… Il y a une quantité invraisemblable de textes anti-loups-garous.
- L'immense majorité des sorciers croient encore qu'un loup-garou a des instincts meurtriers tout le temps, ajouta Ron. Il suffirait de leur expliquer que les transformations sont involontaires et qu'hormis le soir de pleine lune, les loups-garous sont des gens normaux… Mais les gens hauts placés au ministère sont presque tous lycantrophobes. Qu'est ce que tu veux faire avec des dirigeants comme ça ?
Ils furent interrompus par Mme Weasley, qui s'était finalement aperçu que les jumeaux n'étaient pas en train de mettre la table.
- FRED ! GEORGES ! Arrêtez ça tout de suite et finissez de mettre la table ! Et changez la nappe, celle-ci est sale !
- Mais pourquoi ? S'enquit Fred, étonné. Elle n'a qu'une tache minuscule ! ça ne nous a pas empêchés de manger dessus à midi !
- Parce que ce soir Dumbledore et un invité dînent avec nous. D'ailleurs, il faut ajouter deux couverts.
- Dumbledore vient dîner ce soir ? Avec qui ? Demanda Sirius, surpris.
- Personne ne le sait, répondit Remus. Il nous l'a dit quand nous l'avons croisé tout à l'heure, mais il n'a pas précisé de qui il s'agissait.
- Pourvu que ce ne soit pas Rogue, marmonna Sirius. Les autres approuvèrent.
Quelques minutes plus tard, lorsqu'ils entendirent des bruits de pas, tout le monde se précipita dans le salon, excepté Sirius qui était monté nourrir Buck.
- Bonsoir, les salua Dumbledore en entrant dans la pièce.
Derrière lui, une sorcière referma la porte. Elle portait un pantalon et une chemise moldue et portait une valise usée. Ses longs cheveux blonds foncé étaient tressés, et son visage fatigué s'éclaira d'un grand sourire lorsqu'elle reconnut les gens qui se trouvaient là.
- ANYA ! S'exclamèrent en même temps Remus, Nelys, Alyssa et Selena. Tous trois se précipitèrent pour serrer à tour de rôle la nouvelle venue dans leurs bras.
- Que c'est bon de vous voir ! Dit-elle en se dégageant finalement de l'étreinte de Selena. Vous n'imaginez pas ce que vous m'avez manqu
- Toi aussi ! Répondit Nelys en riant. Mais comment se fait-il…
- J'ai appris ce qui c'était passé en juin. Tu sais, on a aussi la presse, en Amérique ! Alors j'ai décidé que mon exil avait assez duré, et que je pourrais être utile dans mon pays… Après tout, lutter contre Voldemort et ses sbires, c'est ce pourquoi j'ai été formée. Et on entendait des rumeurs comme quoi le ministère ne savait plus où donner de la tête. J'ai pensé que mon expérience pourrait être utile. J'ai donc rejoint un groupe de sorciers anglais installés aux Etats-Unis comme moi, et nous avons pris rendez-vous au ministère de la magie avec Fudge en personne. C'était cette après midi, et nous avions tous prévu de rentrer définitivement en Angleterre… Mais je ne savais pas trop où aller, j'hésitais à retourner à la maison, que je n'avais pas vue depuis quinze ans. Mais j'ai eu la surprise de rencontrer Albus, qui m'a évité un débat de conscience qui promettait d'être long. Après la réunion, il m'a parlé de l'Ordre qui avait été reformé. Vous pensez bien que malgré tous les souvenirs douloureux que l'Ordre m'a laissé, j'ai immédiatement accept
- Ce qu'Anya oublie de préciser, ajouta Dumbledore, c'est qu'elle a été réintroduite dans les brigades d'élite des aurors du ministère…
- QUOI ?? Mais c'est génial ! S'exclama Alyssa en sautant de nouveau au cou de la jeune femme.
Lorsqu'elle réussit à se dégager en souriant, la sorcière s'intéressa avec curiosité aux autres personnes présentes dans la pièce.
- Cette personne, dont nous n'avions plus eu de nouvelles depuis quinze ans, est Anya Filston, héritière d'une très ancienne famille de sang-pur, et accessoirement une de nos camarades de Poudlard, expliqua Remus au reste de l'assistance. Anya, je te présente Molly et Arthur Weasley, leurs fils Fred, Georges et Ron, et leur fille Ginny.
- Enchantée, les salua Anya en leur serrant la main. Et voilà Harry…
Elle le regarda sans rien dire pendant plusieurs secondes. Curieusement, Harry ne se sentit pas mal à l'aise. Ce regard n'était pas scrutateur comme à l'accoutumée, mais simplement surpris et émerveillé.
- C'est incroyable ce que tu ressemble à James. On ne doit pas arrêter de te le répéter… Et tes yeux… J'ai l'impression de revoir ma Lily… Euh… Bonjour, excuses-moi ! Bafouilla-t-elle, confuse.
Tout le monde éclata de rire.
- Tu n'a pas idée du mérite que tu as, Harry ! Sourit Selena. Rares sont ceux qui réussissent à la troubler !
- Tu n'as pas changé, toi, à ce que je vois… Rétorqua Anya qui ne semblait pas vexée le moins du monde.
- C'est vous qui aviez l'orbe ! réalisa soudain Harry. Merci beaucoup…
- Oh, mais de rien. Il te revenait de droit, et il te sera beaucoup plus utile qu'à moi ! Tu verra, à Poudlard, ça sert souvent, ajouta-t-elle avec un clin d'œil aux quatre autres.
Le visage de la jeune femme perdit soudain son sourire. Elle s'approcha d'Alyssa et plongea ses yeux voilés par la tristesse dans les siens. Les adolescents, surpris de ce brusque changement, s'inquiétèrent : que c'était-il encore pass ?
- Albus m'a aussi appris d'autres nouvelles, dit-elle. Je suis vraiment désolée, Alyssa…
- Ne le sois pas. Au contraire, sois heureuse. Je me suis faite à cette idée. Peter était un traître. Je suis contente que la vérité ait éclaté. Je préfère mille fois savoir ce qui s'est vraiment passé, et ne plus le considérer comme un héros alors qu'il est responsable d'une trahison aussi horrible. Et puis c'est dur à dire, mais je me demande comment j'ai fait, encore plus que vous, pour ne rien voir, avant le meurtre de Lily et James, et pendant ces quatorze ans. J'étais mariée à Peter Pettigrow, expliqua Alyssa aux adolescents qui en restèrent bouche bée. C'était un gentil garçon à l'époque, attentionné, et pas idiot, très malin… Trop malin. Et trop froussard. Personne ne l'aurait cru assez lâche et versatile pour faire une chose pareille. Il nous a tous dupés.
- Tout le monde l'a cru, la réconforta Nelys. Nous sommes aussi coupables que toi…
- Quand est ce que tu l'as appris ? Demanda Anya.
- En arrivant ici, il y a un mois. Mon alliance et tous les souvenirs que j'avais gardé de lui sont passés au feu…
Elle se tût brusquement, et regarda fixement la main gauche d'Anya. Un anneau d'argent, orné d'un petit saphir, ornait son annulaire.
- Mon Dieu… Murmura Remus, estomaqué. Tu l'as gard ? Jamais je n'aurais cru…
- Oui, soupira Anya, les yeux soudain humides.
- Tout ce temps ? Insista Selena.
- Je ne l'ai jamais enlevé. Je n'ai pas pu m'y résoudre. La personne qui me l'avait offert n'aurais jamais trahi ses amis. Mon fiancé n'aurait jamais fait une chose pareille… Jamais je n'ai pu l'accepter. C'est pour ça que je suis partie. Tout ici me rappelait trop de choses. Trop de moments passés avec vous tous.
Et c'est alors qu'Harry comprit qui elle était. Ça expliquait tout, en particulier le moment de gêne qui avait suivi la mention du nom d'Anya la veille…
- Tu as toujours eu un instinct extraordinaire. Ça n'est pas étonnant, au fond, dit Nelys, émue. Mais quand même. Je trouve ça fabuleux.
- Quand Albus m'a tout raconté, en début d'après midi, j'ai eu beaucoup de mal à y croire. Si vous saviez le nombre de fois où j'en ai rêvé… Je… Jamais je n'aurais cru le revoir… Il… Il est ici ? demanda-t-elle avec hésitation.
- Il est en haut, dit Remus en croisant le regard interrogateur de la sorcière. Il est monté nourrir Buck.
- Buck ?
- L'hippogriffe avec lequel il s'est enfui de Poudlard grâce à Harry et Hermione il y a trois ans, expliqua Dumbledore, qui n'étais jusqu'alors pas intervenu dans les retrouvailles des vieux amis.
- Je monte, décida Remus. Je vais aller le cher…
- Chercher qui ? Demanda Sirius en émergeant de l'escalier.
Il se figea en apercevant « l'invit » de Dumbledore. En face, la sorcière, qui s'était retournée, fit de même.
Un silence pesant se prolongea pendant une bonne minute, pendant laquelle personne n'osa bouger. Finalement, Anya fut la première à retrouver l'usage de la parole.
- Bonsoir, Sirius… Dit-elle d'une voix mal assurée. Ça… Ça fait longtemps…
Sirius ouvrit la bouche, mais aucun son n'en sortit. Il était encore sous le choc. Anya savait qu'elle allait le revoir en acceptant de venir dîner lui ne s'y attendait absolument pas…
- Je… Je pense que le repas doit être prêt maintenant, n'est ce pas Nelys ? S'enquit Mme Weasley d'une voix un tout petit peu plus aiguë qu'à l'ordinaire.
- C'est tout à fait exact. Allez, tout le monde à table !
Ils s'empressèrent tous de quitter la pièce quelques secondes plus tard, Sirius et Anya se retrouvèrent seuls face à face, à deux mètres de distance.
Ils se regardèrent, les yeux dans les yeux, pendant plusieurs autres minutes qui parurent durer une éternité. Puis Anya ferma les yeux et prit une grande inspiration. Pendant quinze ans, elle avait rêvé chaque nuit que tout cela n'était qu'un cauchemar, et que son Sirius n'avait jamais trahi James et Lily. Six heures auparavant, elle avait appris que ce rêve était réel, et qu'elle pourrait revoir Sirius le soir même, si elle le désirait. Et à présent qu'elle le voyait pour la première fois depuis quinze ans, elle ne savais pas quoi lui dire.
- C'est idiot, murmura-t-elle. Je… Pardonne moi, dit-elle en baissant les yeux.
- Pardonner quoi ? Pourquoi ? Parvint enfin à articuler Sirius.
- Pour t'avoir cru coupable. Je te connaissais. Jamais tu n'aurais pu faire ça. Selena a été plus forte que moi, elle a cru en toi. Elle s'est battue. Moi je n'ai rien fait, à part me demander sans cesse comment et pourquoi. La sorcière avait retrouvé son aplomb, et sa voix ne tremblait plus. Sirius la connaissait trop bien, cependant. Il savais à quel point elle était émue.
- Et en quinze ans, tu as trouvé une réponse ? Murmura-t-il après un temps de silence.
- Non, répondit-elle en plongeant de nouveau ses yeux noisette dans le bleu de ceux de Sirius. Chaque nuit, j'ai rêvé que tu étais innocent. Et chaque matin, je me réveillais dans un monde où tu étais coupable.
Il prit sa main gauche avec douceur, et observa l'anneau qui scintillait.
- Je n'ai jamais pu me résoudre à l'enlever, expliqua-t-elle. Comme je l'ai dit aux autre tout à l'heure… L'homme qui me l'avait donné, l'homme que j'aimais, n'étais ni un traître ni un lâche.
- Il t'aime toujours, tu sais. Il n'a jamais cessé de t'aimer et de penser à toi. Et il ne t'en veut pas, loin de là. Tout le monde a cru à la mort de Peter. Il avait bien préparé son coup. Tu n'y est pour rien.
- Sirius…
Elle le regarda avec tendresse. Il avait changé, bien sûr. On ne sort pas indemne de douze ans passés à Azkaban. Mais au fond de lui, il était toujours le même.
Il fit le dernier pas, et l'instant d'après, elle était dans ses bras. Elle passa ses mains autours de son cou et posa sa tête au creux de son épaule. Il laissa sa tête reposer contre la sienne en lui caressant doucement le dos.
- Si tu savais combien tu m'as manqué… Murmura-t-il à son oreille.
- Toi aussi tu m'as manqué. J'avais tellement peur de ta réaction, quand Albus m'a dit que tu étais innocent, et que tu étais au quartier général de l'Ordre… J'avais peur que tu m'en veuille trop pour me reparler un jour. Je t'aime tellement…
- Moi aussi je t'aime, mon Anya. Je ne pouvais pas t'en vouloir. Tout le monde y a cru. Vous étiez bouleversés. D'abord James et Lily, puis Peter, et ensuite Frank et Alice… ça faisait beaucoup d'un coup.
- Nous avons toutes fuit, je crois. Les autres après moi. Selena et Nelys en France, Alyssa en Allemagne… Remus est resté. Seul. Moi… Je n'avais pas le courage, je ne pouvais pas revivre tout ça chaque jour. C'était trop douloureux. Alors je suis partie, aussi. J'avais beaucoup d'argent, et même si j'en avais légalement le droit, je n'ai jamais touché a une seule mornille de ton coffre. Et je n'ai laissé aucun huissier réquisitionner ta fortune.
- Tu aurais dû. Tu avais toutes les raisons de me haïr.
- Je n'en avais pas besoin. Et ça aussi, c'était trop douloureux. J'ai gardé la maison je n'y suis jamais retournée en quinze ans, mais je n'avais pas le cœur de la vendre. J'y ai laissé la clef de ton coffre.
- La maison t'appartiens toujours ?
- Non, elle nous appartient toujours, dit elle en reculant juste assez pour pouvoir le regarder dans les yeux. Et j'espère qu'un jour, nous pourrons nous y installer de nouveau. Je ne retournerais jamais vivre en Amérique, Sirius. Pas si j'ai encore l'espoir d'un futur avec toi. Je n'aimerais jamais que toi. En quinze ans, je n'ai pas réussi à t'oublier. Quinze ou trente ans de plus n'y changerons rien.
Voilà. Elle l'avais dit. Elle garda ses yeux plongés dans les siens, en attendant sa réponse avec appréhension.
- Anya… Je t'avais fait une promesse, tu t'en souviens ? Tu es et tu restera la seule femme que j'aime. Je ne pourrais pas envisager un futur avec quelqu'un d'autre qu'avec toi.
Des larmes perlèrent aux yeux de la sorcière. Il détestait la voir pleurer pourtant, ces larmes là le firent sourire, car il savait que c'était des larmes de bonheur. Elle l'attira vers lui et l'embrassa longuement. Lorsque enfin ils se séparèrent, elle se blottit de nouveau dans ses bras. Là, elle se sentait en sécurité. Pour la première fois depuis quinze ans, ils étaient de nouveau réunis. Et rien ni personne ne les séparerais jamais plus.
Combien de temps ils restèrent enlacés ainsi, ni l'un ni l'autre n'aurait su le dire. Ils savouraient seulement le bonheur d'être ensemble. A cet instant, Azkaban, les mangemorts, leur chef et le chaos qui régnait à l'extérieur leurs semblaient bien lointains.
Dès que Mme Weasley leur avait tendu la perche, les autres s'étaient empressés de la saisir et de se précipiter dans la cuisine. Dumbledore referma la porte derrière lui, et s'installa à table comme si de rien n'était, un air satisfait sur le visage. Remus, Nelys, Alyssa et Selena arboraient de larges sourires, et les Weasley et Harry étaient un peu perdus. Une fois tout le monde attablé, Selena fit remarquer :
- Remus, étant donné que Sirius a raconté ton histoire avec Nelle, je crois que c'est à toi de raconter la sienne avec Anya…
- Pourquoi pas. De toutes façons il faut bien que quelqu'un commence. Voyons… Anya, que vous venez de rencontrer, était la meilleure amie de ta mère, Harry. Et de même que Lily, elle avait un point de vue plutôt arrêté et pas tellement positif sur James et Sirius…
- Pour Remus, c'était un peu différent, le coupa Selena. Il partait avec le même handicap que les autres, parce que c'était un maraudeur, mais entre le fait que Nelys et lui aient été ensembles depuis la quatrième année, et le fait que Lily soit amenée a le voir souvent parce qu'ils étaient préfets tous les deux, Lils et Anya – qui étaient têtues comme des bourriques, c'est un fait avéré- ont été forcées de reconnaître qu'il était un peu différent de James et Sirius…
Lorsqu'elle s'interrompit pour laisser Remus continuer l'histoire, Alyssa et Nelys avaient du mal à retenir leurs fous rires.
- Et puis un jour, une nuit d'octobre de notre septième année, continua-t-il comme si de rien n'étais, Sirius n'est pas rentré à son dortoir. Le lendemain matin, quand nous sommes descendus dans la salle commune, Anya et lui étaient blottis l'un contre l'autre, endormis dans l'un des canapés. Lily et Nelys, qui s'étaient levées de bonne heure, étaient bouche bée devant la scène, et même James n'a rien trouvé a dire pendant cinq bonnes minutes. Il faut dire qu'on les avait entendus se disputer assez violemment la veille… Et s'il y a bien une chose qu'on attendait pas, c'était de les retrouver dans les bras l'un de l'autre. Nous étions tellement surpris que nous les avons laissé dormir, et que James et Lily ont fait une trêve momentanée pour découvrir ce qui s'était passé –ce qui était plus qu'extraordinaire, vous pouvez me croire. Une heure plus tard, Sirius et Anya sont arrivés main dans la main, et ils ne se sont plus quittés jusqu'à ce que Sirius soit mis en prison… A ce moment là, ils étaient fiancés. Ils devaient se marier en décembre, deux mois plus tard. Anya était absolument dévastée : elle avait perdu en deux semaines deux de ses meilleurs amis, son fiancé qu'elle aimait plus que tout, mais aussi Peter –que nous considérions aussi comme un ami proche- et les Longdubat. Elle a fermé définitivement la maison qu'elle habitait avec Sirius à l'aide d'un sort de son cru, et elle est partie avec sa valise aux Etats-Unis… Je pense que vous pouvez comprendre le choc de tout à l'heure. La dernière fois qu'ils se sont vus, Croupton venait de le déclarer coupable du meurtre des Potter, et de le condamner à être emprisonné à vie à Azkaban…
- La valise, d'ailleurs, c'est cette même valise qui trône actuellement dans le salon et que vous avez pu voir tout à l'heure, fit remarquer Nelys. Elle n'a rien emporté de plus…
- Et finalement, demanda Harry, curieux, qu'est ce qui s'était passé cette fameuse nuit en sixième année ?
- En fait, expliqua Selena, Anya avait fait une sortie tonitruante en claquant le portrait derrière elle après la dispute. Je ne me souviens même plus sur quoi ça portait, mais ils avaient échangé des mots très durs, des mots qu'ils ne pensaient pas. Sirius, en particulier, avait dit quelque chose de vraiment blessant. Même James le lui a reproché, c'est dire. Une fois la colère un peu retombée, il s'est rendu compte de ce qu'il avait dit, et il l'a regrett il avait quand même évolué, il n'étais plus un gamin, et il n'aimait pas blesser les gens (excepté les serpentards, bien sur…). Je lui ai suggéré que la chose à faire dans ces cas là, c'était d'abord d'aller s'excuser, et il est parti à sa recherche il devait déjà être minuit moins vingt ou quelque chose comme ça. Ce qui s'est passé, c'est qu'Anya avait laissé sa baguette dans la salle commune, et qu'elle a eu la malchance de tomber sur un groupe de serpentards de septième année qui l'ont attaquée. Heureusement, Sirius l'a retrouvée, et il leur a fait regretter de s'être attaqués à un adversaire désarmé. Après quoi il s'est excusé, il l'a raccompagnée jusqu'à la salle commune, et ils ont discuté un peu. Anya a découvert des facettes intéressantes de sa personnalité qu'elle ne connaissait pas, et lui aussi du coup, ils ont continué à parler, ils ont fini ensembles…
- Je comprend mieux à présent ce que nous avait dit Sirius sur l'amour véritable l'autre jour, commenta Ginny, songeuse. En fait, il parlait aussi de lui…
Ils mangèrent en silence pendant un moment, puis Nelys fit remarquer :
- Ca fait un moment qu'ils sont là-bas, quand même…
- Du moment qu'on ne les entend pas se balancer le mobilier à la figure, affirma Remus sur un ton malicieux, c'est que tout va bien…
A ce moment là, la porte s'ouvrit, et Sirius et Anya rentrèrent, main dans la main.
- J'ai entendu, Remus ! Lui dit Anya d'une voix qui se voulait menaçante, mais qui ne collait pas avec son sourire.
