Réponse aux reviews :

 . Onarluca : Toujours présente à ce que je vois, lol ! Merci beaucoup ! Perso, j'ai adoré écrire ce chapitre, c'est pour ça qu'il est arrivé si vite après le 7… En fait j'ai écrit les deux dans la même journée (chose qui pour moi est absolument extraordinaire lol !).

 . Kestane :  Hey Francis !!! Chuis super super contente que tu aie lu et encore plus ke ça te plaise... Merci pour tes encouragements ! Gros bisous !

Note :

 Juste une petite remarque… mais on a rien demand ! Je sais, mais c'est moi l'auteur alors vous allez devoir subir, lol… Juste pour dire que j'aime beaucoup le personnage d'Anya, même si elle vient juste d'arriver et je voudrais savoir ce que vous en pensez…

C'est tout, le message est pass

Bonne lecture !!

Chapitre 9 :

La semaine qui suivit l'arrivée d'Anya à Grimmauld Place sembla passer en coup de vent, et pourtant, elle ne fut ni calme, ni reposante, loin de là.

La jeune femme était d'un naturel joyeux et aimable. Toujours de bonne humeur, toujours souriante, même le soir en rentrant du travail. Harry, Ron et Ginny comprirent rapidement que malgré le climat d'insécurité et toutes les attaques, elle avait enfin retrouvé sa place. Elle n'avait pas dû avoir beaucoup d'occasions d'être heureuse en quinze ans, et elle comptait bien rattraper le temps perdu. 

Anya ne mit pas longtemps à apprivoiser les trois adolescents, qui l'avaient trouvée sympathique dès qu'ils l'avaient rencontrée. Le lendemain de son arrivée, elle était restée à la maison pendant la matinée, et, chose qui ne s'était pas produite une seule fois depuis que Harry était à Grimmauld Place, Sirius n'avais pas été le premier levé. Vers neuf heures et demies, ne le voyant pas apparaître, Harry et Ron décidèrent de suivre la suggestion que Selena leur avait fait, et de monter nourrir Buck. L'hippogriffe, affamé comme à l'accoutumée, leur fit fête en redescendant, ils trouvèrent Anya attablée avec Alyssa et Ginny à la table de la cuisine.

- Bonjour ! Les salua-t-elle avec bonne humeur.

Ils s'installèrent de part et d'autres de Ginny et, alors qu'ils se plongeaient dans une question existentielle (qu'allaient-ils bien pouvoir choisir sur cette table pour leur petit déjeuner ?) Anya, qui les regardait avec curiosité, se décida à leur faire part de ce qui lui trottait dans la tête.

- Alyssa était en train de me raconter ce qui est arrivé à votre amie Hermione. Je suis désolée pour elle. Aucun adulte ne devrai avoir à subir ce sortilège, et encore moins des enfants ou des adolescents, aussi braves soient-ils. Mais il y a un effet secondaire du sortilège dont on ne vous a apparemment pas parlé, parce que votre amie a l'air d'aller bien. Les gens qui subissent le doloris assez longtemps et assez violemment pour provoquer la réaction qu'elle a enduré souffrent d'une grosse perte de confiance en eux. Et la plupart du temps, on ne fait pas le rapport avec l'agression, parce qu'on ne la découvre que longtemps après. Tout simplement parce que la victime, pour paraître forte, cache son malaise aux autres.  Et un jour, ses proches finissent par comprendre que quelque chose ne tourne pas rond. J'ai connu cette situation, expliqua-t-elle. Pas en tant que victime, mais en tant que proche. Et si j'avais su, j'aurais pu l'aider plus tôt. Je ne veux pas vous faire peur, seulement vous prévenir comme j'aurais voulu qu'on me prévienne. Surveillez-la attentivement. A la moindre attitude anormale, cherchez à savoir ce qui ne va pas. Elle aura besoin de votre amitié. J'ai entendu parler de tout ce que vous avez traversé avec elle. Vous le saurez si quelque chose ne va pas.

Sa tirade terminée, elle but une gorgée de son café, les yeux dans le vague, perdue dans ses souvenirs. Puis elle sembla revenir à la réalité, et sourit de nouveaux aux trois adolescents.

- Je ne voulais pas vous mettre le moral à zéro, ne vous tracassez pas trop. Pour parler d'autre chose… Harry, Albus a mentionné hier un groupe de défense contre les forces du mal que vous aviez crée l'an dernier. Est ce que tu pourrais m'en dire plus ? Nous étions pressés, et il n'a pas eu le temps de développer…

Harry, corrigé occasionnellement par Ron et Ginny qui ajoutaient ou rectifiaient des détails, raconta à la sorcière l'épopée de l'Armée de Dumbledore qu'ils avaient monté dans le dos d'Umbridge. Lorsqu'il eut fini, elle avait l'air mi-amusée, mi-surprise.

- C'était une entreprise dangereuse et très audacieuse, commenta-t-elle. Mais une démarche ô combien utile et courageuse. Exactement le genre de chose que James aurait fait à ta place…

- C'est ce que m'a dit Sirius l'an dernier. Mais c'était l'idée d'Hermione et Ron. Ils ont tellement insisté que j'ai fini par céder…

- James, Sirius et Remus étaient comme ça aussi. Toujours à fonctionner en groupe. C'est vraiment bizarre, et amusant à la fois, dit-elle a Alyssa, tu ne trouves pas ? Physiquement, Harry, tu ressemble comme deux gouttes d'eau à ton père lorsqu'il avait le même âge. Mais mentalement, tu es plus proche de lui lorsqu'il avait une vingtaine d'année et qu'il avait subi l'influence de Remus et Sirius (qui n'a pas toujours été bonne, mais qui a parfois servi), puis de Lily. A ton âge, il était beaucoup plus immature. Je suppose que tu as hérité ça de ta mère.

- L'humilité, aussi, ajouta Sirius qui venait d'entrer. Harry ne cherche pas à se faire remarquer en permanence comme James au contraire, comme Lily, il attire les regards, mais il préfèrerais rester dans l'ombre… 

Harry sourit à son parrain. « Je croyais que tu soutiendrais plutôt mon père.

- Ce qui semblerait d'autant plus logique étant donné que tu te comportais comme lui, accusa Anya, moqueuse.

- Oh, mais à ton âge, nous étions des crétins complètement immatures, répondit Sirius à Harry en ignorant Anya. Même si je garde beaucoup de souvenirs précieux de cette époque auxquels je tiens beaucoup, nous avons tous fait des choses dont nous n'étions pas très fier.

- Tu n'as jamais voulu le reconnaître, et James non plus, sourit Anya, feignant le désespoir. Pourtant, Lily, Nelle et moi vous l'avions répété plus d'une fois.

- Des centaines de fois, tu veux dire, corrigea Alyssa.

- Tant que ça ? S'enquit Ginny.

- Oh, oui...

- Alors ça correspond à peu près au nombre de fois où Hermione a sermonné les garçons sur leur travail scolaire...

- Ginny ! S'exclamèrent Harry et Ron en cœur.

- Quoi ? Dit-elle d'un air innocent. C'est la stricte vérité.

Les trois adultes sourirent. La malice de l'adolescente était palpable dans chacune de ses phrases, et ça les amusait beaucoup. Anya, qui découvrait tout juste Harry et ses amis, se prit à trouver à la rouquine une nette ressemblance avec une certaine Lily Evans au même âge… Elle devinait que la jeune fille devait avoir un caractère assez appuyé. Chose primordiale, vitale, même, se souvint-elle, puisqu'elle était le benjamine et la seule fille d'une famille de sept enfants…

Elle reporta ses yeux sur la jeune fille. Elle était occupée à essayer de reconquérir le pot de confiture que son frère lui avait subtilisé. Oui, elle avait définitivement quelque chose de Liliesque. Amusant. Une rouquine, proche du fils de James, qui par ailleurs ressemble à deux gouttes d'eau à son père… Pfff, tu as trop d'imagination, se dit-elle. Mais quand même. La coïncidence était intéressante. Elle se promis d'en parler avec quelqu'un à l'occasion. Ça ferait sûrement un bon sujet de conversation avec Molly Weasley. La mère des rouquins lui avait laissé une bonne impression. Elle espérait avoir l'occasion de la connaître un peu.

L'Ordre apparaissait si différent ! Bien sûr, à cause de l'absence de certaines personnes… Si peu d'entre nous sont encore là aujourd'hui, songea-t-elle. (NA : Si peu, si peu d'entre vous sont de retour… Oui je sais c du recopiage…)Mais pas seulement. L'organisation était différente, les gens ne partaient pas en mission dans l'urgence et dans la panique… Les sorciers savaient ce qu'ils avaient à faire. Ils étaient mieux organisés, mieux préparés… Dommage qu'ils soient forcés de rester dans cette horrible maison. Qui avait tout de même gagné en chaleur humaine depuis la dernière –et unique- visite qu'elle y avait faite. Elle n'osait même pas imaginer ce qu'il avait dû en coûter à Sirius de vivre si longtemps ici sans pouvoir sortir… SeulSans sortir… Pendant toute une année !

Anya lui jeta un regard. Il plaisantait avec son filleul. Il sont tellement attachés l'un à l'autre. Elle adorait déjà le jeune sorcier qu'elle connaissait à peine. Et puis, Sirius avait l'air tellement heureux à présent…

- Euh… Mme… Mlle…

- C'est Anya, Harry, simplement Anya, » rectifia-t-elle sous le regard moqueur de Sirius. « Arrête, ajouta-t-elle en roulant les yeux à l'intention de ce dernier.

- Il va bien falloir que tu t'y habitue, fit-il remarquer en continuant à sourire.

Elle leva les yeux au ciel. « Bah, je m'y suis bien faite une fois, je recommencerai, voilà tout. Tu disais, Harry ?

- Je voulais juste savoir pourquoi l'AD vous intéressait tellement ?

- Et bien… Hier, Dumbledore m'a fait une proposition, que je n'ai pas accepté tout de suite, parce que le voyage et la réunion m'avaient fatiguée, et que j'étais nerveuse à la perspective de la réunion du soir. Mais depuis, j'en ai rediscuté avec lui, Sirius et Remus, et j'ai décidé d'accepter…

Elle laissa sa phrase en suspens. Harry sourit de nouveau.

- Pourquoi est ce que j'ai l'impression de savoir de quoi vous parlez ?

- Je ne sais pas, dis moi à quoi tu pense… Répondit-elle en rentrant dans son jeu.

- Et bien… Il y a d'abord le fait que Dumbledore vous a sûrement proposé un poste de professeur à Poudlard… Et étant donné qu'à ma connaissance le poste de DCFM est vacant… Ne seriez vous pas la prochaine candidate au poste maudit ?

- Poste maudit ? Elle le regarda d'un air incrédule.

- Oui, confirma Ginny qui avait enfin réussi à récupérer la confiture.

- On l'appelle comme ça parce depuis notre première années, aucun des professeurs qui l'a occupé n'est resté plus d'un an.

- Ah bon. Albus a certainement oublié de me le préciser… Répondit-elle d'un ton détaché qui fit pouffer les autres.

Un peu avant midi, Harry et Ron étaient montés, comme à l'accoutumée, pour rendre visite à Hermione. Ils lui parlèrent d'Anya, et s'aperçurent rapidement qu'ils avaient négligé un petit détail…

- Ron, tu viens bien de me parler de Sirius ?

- Oui, pourquoi ?

- Euh… Je croyais que Sirius était… Enfin… Je me souviens nettement de ce qui s'est passé au ministère l'an dernier… Et, j'ai, euh, cru l'avoir vu le soir de l'attaque, avec les membres de l'Ordre et tout, mais je pensais que c'était un rêve, que j'avais mal vu…

- On… » Les deux garçons se regardèrent avec stupeur. Comment avaient-ils pu oublier de parler à Hermione du retour de Sirius ?

- Hermione, reprit Harry, tu n'as rien rêvé. Sirius était là chez toi, et il est resté à ton chevet la nuit suivante. Il était avec nous aussi quand tu t'es réveillée… Mais il est resté en retrait. Il n'a pas voulu te causer un choc plus important que celui que tu avait déjà subi.

- Mais… Comment est-ce possible ? Des larmes perlèrent aux yeux de la jeune fille.

Ils entreprirent de raconter l'histoire de Selena, et les larmes d'Hermione se transformèrent bien vite en un sourire joyeux quand Ron lui décrivit les visages des membres de l'Ordre, anciens et nouveaux, lorsque Sirius avait fait sa réapparition publique.

- Je dois le remercier, dit-elle, redevenue soudain sérieuse. Il a risqué sa vie encore plus que les autres en sortant pour venir nous chercher, mes parents et moi, et…

Des coups frappés à la porte l'interrompirent.

- Entrez ! S'exclama le trio à l'unisson.

- Je venais vous cherchez pour le déjeuner, leur dit Sirius en entrant avec le plateau d'Hermione dans les mains.

Les deux garçons partis, la pièce redevint silencieuse. Sirius posa le déjeuner de la jeune fille sur sa table de nuit, puis il s'assit au bord de son lit.

- J'ai entendu ce que tu as dit, expliqua-t-il gentiment. Ce n'est rien. C'est mon travail de lutter contre les mangemorts, enfin, en théorie du moins, puisque jusqu'à nouvel ordre je suis de nouveau confiné ici, mais bon… De plus, tu m'as toi-même sauvé la vie il y a trois ans, en m'aidant, avec Harry, à quitter Poudlard. C'est moi qui te suis redevable.

- Je suis contente que vous soyez de nouveau parmi nous, dit-elle avec un faible sourire. Vous auriez dû voir Harry après ce qui s'est passé au ministère… Un vrai zombie. Il était dévasté.

- Je sais. On m'a tout raconté. Mais à présent tout va bien… » Il marqua une pause, avant de reprendre : « Je voulais aussi te dire… Je sais ce que tu traverse. J'ai été dans la même situation que toi. Mais quand on a des amis aussi fidèles et fantastiques que les tiens, on s'en sort. Toujours. Fais-leur confiance. Ils pourrons t'aider. » De nouveau, il s'interrompit. « Ne donne pas à ces pourritures de mangemorts ce qu'ils veulent, » murmura-t-il en regardant la jeune fille dans les yeux. « Bat-toi. Ne leur offre pas le plaisir de voir qu'ils ont gagné.

Sur ce, il se leva, et se retourna vers elle avant de sortir.

- Essaye de manger quelque chose.

- Sirius… Merci, articula-t-elle dans un murmure à peine audible.

- De rien. » Il lui sourit une dernière fois avant de refermer la porte.

Anya et Selena l'attendaient dans le couloir.

- Tu lui as parl ?

- Oui. C'est une battante. Elle y arrivera, ne t'en fais pas…

- A cet âge, on ne devrait pas avoir ce genre de préoccupations, soupira Selena.

- Non, l'approuva son frère. Malheureusement… Trop de gens volent aux enfants leur innocence.

Elle posa sa main sur son épaule en signe de réconfort. Anya l'imita, et ils descendirent à leur tour.

Trois jours plus tard, Hermione était sur pied. Elle rejoignit les autres habitants de la maison pour le repas du soir, et chacun fut ravi de la voir de bonne humeur. Visiblement, elle avait gardé le moral, et elle participait activement à la conversation, riant et plaisantant avec les autres.

Toutefois, même si à Grimmauld Place, on s'efforçait de garder une ambiance joyeuse, personne n'était dupe. Les attaques étaient toujours aussi nombreuses, et beaucoup n'avaient pas la chance d'Hermione. Le cinquième jour, ils apprirent en lisant la gazette du sorcier qu'une élève de Pouffsouffle de troisième année était morte avec toute sa famille. Le père de la jeune fille était un sorcier, sa mère une moldue, et elle travaillait à St Mangouste… Ils apprirent le soir que Remus avait fait partie de la brigade chargée d'intervenir sur le site… Trop tard. Ce qui expliquait la pâleur du sorcier lorsqu'il était rentré. Il n'avait parlé à personne, et était directement monté dans sa chambre, qu'il n'avait pas quittée de la soirée. Sirius était finalement monté pour tenter de le convaincre d'avaler quelque chose il était resté plus d'une heure avec son ami, avant d'être rejoint par Nelys qui l'avait relayé. Aucun des adolescents n'avait insisté pour tenter d'obtenir des informations ils étaient tristes et inquiets, mais personne n'en parlait, et ils ne voulaient pas raviver des images douloureuses aux adultes.

Cette soirée fut silencieuse et morose. Tous ceux qui n'étaient pas de service pendant la nuit se couchèrent tôt. Harry et Ron souhaitèrent une bonne nuit aux deux filles, puis Hermione suivit Ginny dans la chambre qu'elles partageaient. Elles se couchèrent en silence, et si la rouquine s'endormit rapidement, Hermione resta éveillée, comme toutes les nuits depuis l'attaque, jusqu'à deux ou trois heures du matin.

Aux environs de trois heures et demies, Ginny, qui avait le sommeil plutôt léger, fut réveillée par un bruit qu'elle ne parvint tout d'abord pas à analyser. Encore à moitié endormie, elle s'assit doucement dans son lit, et s'aperçut en jetant un coup d'œil à Hermione que la jeune fille se tournait et se retournait dans son lit. La benjamine de la famille Weasley reconnut alors le son qu'elle avait entendu : un sanglot étouffé.

C'était la troisième nuit que les deux filles passaient dans la même pièce, et la troisième fois que Ginny se réveillait pour découvrir une Hermione paniquée, qui pleurait dans son sommeil et qui marmonnait des phrases décousues à propos de l'attaque.

Elle se leva sans bruit, et s'assit sur le bord du lit d'Hermione. Puis elle posa une main sur son épaule, et elle la secoua doucement.

- Aaaaaah ! LACHEZ MOI !!! Hurla soudain Hermione en se redressant d'un coup, faisant sursauter Ginny.  

- Du calme, murmura-t-elle en calmant les battements de son cœur. C'est moi, Hermione, ce n'étais qu'un cauchemar. Tout va bien.

Elle jeta un coup d'œil vers la porte, puis elle se souvint qu'un sort de silence y était apposé toutes les nuits, comme à toutes les chambres, pour éviter que les va et vient dans le couloir ne réveillent les dormeurs.  Elle reporta son attention sur Hermione, qui avait fermé les yeux et respirait bruyamment pour tenter de se calmer. Puis elle ouvrit les yeux, et tenta de sourire.

- Excuse-moi de t'avoir réveillée. Ce n'est rien. Juste un cauchemar, comme tu l'as dit. C'est fini maintenant. Recouche-toi, ne t'inquiète pas.

- D'accord. Bonne nuit, murmura Ginny sans grande conviction en regagnant son lit.

Mais elle ne se rendormit pas. Trois nuits. Trois nuits que ça durait. Et probablement plus que ça. De violents cauchemars… Des traces de pleurs quand elle sortait de sa chambre… Et pourtant, elle semblait tellement normale quand elle était avec les autres ! Tout le monde pensait qu'elle allait bien, et elle semblait même se remettre particulièrement rapidement…

Trop rapidement. Ginny comprenait à présent ce qu'Anya avait dit. Perte de confiance en soi, que la victime cherchait à cacher à tout prix… Il fallait qu'elle le dise à quelqu'un. Mais à qui ? Harry ? Ron ? Peut être, mais pas tout de suite. Ils n'avaient pas le sang froid nécessaire pour chercher à lui faire comprendre les choses avec tact. C'étaient eux qui devraient parler avec Hermione, Ginny en était persuadée, mais ils devaient au préalable préparer ce qu'ils allaient dire. Puis elle pensa soudain à sa mère. La voilà, la solution ! La personne qui l'écouterai et qui pourrait les aider à comprendre quoi faire ! Elle se promit de lui en parler le plus tôt possible.

Mais le lendemain matin, lorsqu'elle se réveilla, personne n'était là. Il était pourtant dix heures. Ginny découvrit une note sur la table de la cuisine qui indiquait que sa mère était allée faire des courses.

Mme Weasley ne rentra qu'à midi, des paquets plein les bras. Elle semblait étrangement distante elle n'entendit ni Sirius, ni Ginny. Lorsqu'elle posa les yeux sur sa fille, elle lui tendit plusieurs paquets d'un air absent. La jeune fille les posa sur la table, puis les ouvrit afin d'aider sa mère à en ranger le contenu. Elle eut la surprise de constater que les quatre sacs étaient bourrés de chocolat.

Harry, Ron, Hermione et Sirius, qui étaient très intrigués par l'attitude de Mme Weasley, se figèrent en découvrant le chocolat. Pourquoi en avoir ramené une telle quantit ? Quelque chose clochait vraiment avec la mère de Ron, à moins que…

« Les détraqueurs… » souffla Sirius. « Molly, que s'est-il pass ? Ils ont fini par honorer leur véritable allégeance, c'est ça ? »

- Azkaban… Rencontré Dumbledore ce matin… C'est lui qui m'a mise au courant…Tout le monde est sorti. C'est le chaos… On ne sait plus où donner de la tête…

- Maman ! S'exclama Ron. Calme toi, s'il te plaît !

Mme Weasley leva les yeux vers son fils, puis elle prit une grande inspiration.

- Excusez-moi… Je suis encore sous le choc… C'est terrible… Les… détraqueurs… ont quitté Azkaban. Ils ont… Ils ont rejoint… les rangs… des…des mangemorts…

- Quoi ? S'exclamèrent les cinq autres en cœur.

- Mon Dieu… murmura Sirius. Dumbledore le craignait… Il avait avertit Fudge. Il l'avait prévenu… Quel idiot.

Au même moment, ils entendirent la porte s'ouvrir. Quelques secondes plus tard, Remus, Selena et Dumbledore entrèrent à leur tour dans la pièce.

- Je suppose que vous connaissez tous la nouvelle ? Leur dit ce dernier de son habituelle voix calme et neutre.

- Oui, répondit Sirius pour les autres. Molly vient juste de nous l'annoncer.

- Mes amis, soupira Dumbledore, les cent soixante-cinq détraqueurs d'Azkaban ont quitté la prison hier soir, en entraînant avec eux la totalité des prisonniers. Nous avons pu en retrouver quelques uns, mais bon nombre manquent à l'appel. Nous nous retrouvons donc avec plus de mangemorts contre nous, et associés aux détraqueurs. Cependant, la réaction du ministère est en train de changer. L'un des départements est actuellement en train de rassembler les sorciers volontaires capables de lutter contre les mangemorts, et de les associer aux équipes déjà existantes. Comme Anya, des aurors sont envoyés de l'étranger pour combattre la menace que représente Voldemort. Dans une ou deux semaines, nos effectifs seront considérablement grossis, et nous serons réellement à même de protéger la population. En attendant… Nous devons tenir seuls. Sirius, je suppose que Selena vous a déjà parl ? Bien, dit-il en voyant l'intéressé acquiescer. Dès cet après midi, j'aimerais que vous rejoigniez les équipes actuellement sur le terrain. Je sais que vous avez assez vu de détraqueurs pour le reste de votre vie, mais vous savez les combattre. Je ne peux plus vous obliger à rester ici pour votre propre sécurit votre expérience et vos capacités seraient bien plus utiles dehors…

- Vous voulez dire… Rejoindre les autres ? Combattre les mangemorts à nouveau ? » Sirius ne semblait pas y croire. Il avait dû en rêver pendant toute l'année précédente.

« Oui. Vous avez été, et vous êtes toujours, l'un des meilleurs aurors de votre génération.

- Je l'ai été, soupira à son tour Sirius. Mais je ne le suis plus. Je n'ai pas peur de retourner me battre. Bien au contraire. J'ai affronté assez de mangemorts pour ne plus appréhender les duels. Mais je crois que vous mettez trop d'espoir en moi. Vous avez été honnête je le serais aussi : Je ne veux pas vous décevoir. Mais j'ai peur que ce soit le cas.

- Sirius, dit Selena avec douceur. Tu es toujours le même. Le jeune auror si sûr de lui qui faisais équipe avec James et Remus ne t'as jamais quitté, tu m'entends ? Jamais. Les détraqueurs d'Azkaban n'ont pas pu atteindre cette partie de toi.

- Patmol, mon vieil ami, reprit Remus, aujourd'hui il est temps pour toi de reprendre en main ton destin. Tu dois redevenir toi-même. Les détraqueurs ne t'ont pas brisé. Nous avons besoin de toi… Tu as toujours été de nature optimiste. On t'a volé quatorze ans de ta vie. Il est temps pour toi de recommencer à vivre.

Sirius les regarda lentement un à un. Leurs visages ne reflétaient nulle trace de pitié, comme il l'avait craint seulement de la confiance, une profonde et inébranlable confiance. Chacun d'entre eux l'aurait suivi n'importe où. Il le savait à présent.

- Je n'ai jamais rien pu vous refuser, à l'un comme à l'autre, dit-il avec un sourire.

- Te voilà de retour, commenta Selena. Je préfère ça.

- Parfait, dit Dumbledore. Je n'en attendais pas moins de vous. Vous prendrez la direction de l'équipe n°7. Ils sont à Halburry en ce moment même. Remus, votre équipe est là-bas aussi. Sauf urgence, retrouvez moi tous les deux à 5 heures ce soir. Sirius, Remus vous indiquera où.

- Bien, répondit Sirius. Ils se leva, et attrapa sa cape rouge.

- Personne d'autre que les membres de l'Ordre ne doit vous reconnaître, avertit Dumbledore. Faites attention.

- Je le sais.

Avant de partir avec Remus et Selena, il se retourna vers Harry. L'adolescent lui sourit. Sirius était heureux, et ça lui suffisait. Bien sûr, il serait inquiet de le savoir dehors face aux mangemorts et aux détraqueurs, mais c'était nécessaire. Et il savait que rester les bras croisés lorsqu'on sait pouvoir être utile était pire que tout.

- Bonne chance, lui dit-il simplement.

- A ce soir, répondit Sirius, une fois de plus impressionné par son filleul.

Il rabattit le capuchon de sa cape, le fixa à l'aide de sa baguette, et suivit Remus et Selena dans le hall. Il poussa la porte et sortit. Dehors, le soleil brillait, indifférent au drame qui se jouait dans le monde des sorciers.

NA : voili voilou ! Je crois bien que c'est le plus long des chapitres pour l'instant… ça vous a plu ? Laissez une ptite review…