Auteur : Dancelune

Email : karrakoln@yahoo.fr

Disclaimer : Kyo appartient au mangaka Akimine Kamijyo… L'a bien de la chance.

Genre : épique, romantique… je sais pas trop encore.

Remarque 1 : j'en suis au quatrième tome ^^ Et plutôt que de mieux connaître Kyo / Kyoshiro, ch'uis encore plus embrouillée ! Mais bon, faut pas se fier aux apparences d'après ce que je vois ^____^.

Merci beaucoup pour ta review Shunrei :o) Arfff, ouaip y'a des erreurs mais bon, le perso principal il est pas censé connaître Kyo sur le bout des doigts non plus, il va avoir des surprises ^_^. 

Antithèse

Chapitre 1

Ville de Tokuen.

Hé bé on peut dire qu'il y a de l'animation ici, pensa Mayu en s'appuyant sur son bâton. Satanée cheville… et maudit renardeau aussi. Mais c'était de sa faute, il n'avait qu'à pas tant flâner. Heureusement, il ne l'avait pas écrasé, il avait réussi à l'éviter au prix d'une cheville foulée qu'il traînait depuis lors, c'est à dire cinq kilomètres. Cela commençait à l'élancer sérieusement. 

Mais pourquoi j'ai pas écouté Hagijima-sensei lorsqu'il nous donnait ses cours d'herboristerie ? Pourquoi ?

Mayu regarda autour de lui. Il se trouvait à l'entrée de la ville, en plein milieu de la rue principale et commerçante.

Bon ! Devrait bien y avoir un pharmacien ici…

Clopin-clopant et s'aidant de son bâton, Mayu s'avança dans la ville. Le climat était à la gaieté, les gens souriants.

Marchand de poissons… Restaurant… Bordel… Marchand de poissons… Mais où il est ce pharmacien ?

Regardant les enseignes, et donc pas devant lui, Mayu n'entendit qu'un « Atten… ! » avant d'entrer en collision avec ce qui était probablement le dos d'une personne qui marchait à reculons, et qui portait, comble de malchance, une boite en bois aux angles bien aiguisés sur le dos. Mayu sentit un angle d'une dureté déplaisante lui rentrer dans la joue et  venir cogner l'os de sa mâchoire supérieure. En réaction il partit en arrière en levant le pied droit, qui se heurta au mollet de l'homme et qui lui fit perdre l'équilibre. Sans rien comprendre, Mayu se retrouva sur les fesses, et fut estomaqué la seconde qui suivie, lorsque l'inconnu lui tomba dessus de tout son long.

- « Kyoshiro !!!! » cria une voix féminine.

Mayu ouvrit les yeux en grands. Kyo… Ses battements de cœur s'accélèrent.

Kyoshiro… Il venait de s'exciter pour rien.

- « Tu pourrais faire attention quand même ! » continua la jeune femme.

- « Hééééé héhéh ! » fit le jeune homme qui écrasait Mayu mais que cela ne semblait pas gêner plus que ça.

- « Qu'est-ce que tu attends pour te relever ? » demanda la jeune fille en tendant la main à son ami. « Tu es allongé sur un moine ! Tu n'as pas honte ? »

Avec une rapidité fulgurante et inattendue, le jeune homme se releva d'un bond et se retourna vers Mayu, resté allongé à terre, en train de reprendre son souffle.

- « Houshi-sama, vraiment je suis désolé. » fit-il en se passant une main dans les cheveux.

Il tendit la main à Mayu pour l'aider à se relever. Mayu l'accepta avec grâce. Mais lorsqu'il serra la main du dénommé Kyoshiro, un courant électrique le parcourut. Il sentit ses poils s'hérisser et une bête gronder dans son cœur. Incapable de surmonter l'accès de fureur qui l'envahit d'un coup, Mayu retira vivement sa main, comme s'il s'était brûlé, ne voulant pas blesser un homme sans raison logique. Il regarda l'inconnu avec de grands yeux écarquillés par la stupeur.

Le jeune homme en question – Kyoshiro - était assez grand, probablement plus que lui. Il était brun aux yeux noirs - pas rouges – et avait un air enfantin. Son regard ne trahissait aucune froideur ni traîtrise, aucune méchanceté ni vice. Ce garçon, qui paraissait surpris de la réaction de recul de Mayu, ne pouvait être le légendaire Kyo aux yeux de démons. Pourtant…

- « C'est malin ! Tu l'as terroris ! » fit la voix féminine en se rapprochant.

Mayu vit alors entrer dans son champ de vision une jeune fille blonde, aux yeux clairs, aux formes appétissantes, très attirante. Ses yeux s'éclairèrent un cours instant lorsqu'elle le vit.

- « Houshi-sama, je suis vraiment désolée ! Veuillez pardonner l'impolitesse de mon compagnon. » dit-elle avec une petite voix sucrée.

Mayu avait toujours eu du succès avec les filles, mais c'était une aubaine qu'il plaise à celle-ci. Elle était très belle et ses yeux étaient pétillants de vie. Mayu accepta une nouvelle fois la main tendue, avec une pointe d'anxiété… Rien ne se produisit. Il fronça un instant les sourcils en se relevant. Qu'était donc cette décharge d'électricité qu'il avait ressenti en serrant la main de Kyoshiro ? Ce phénomène étrange et inattendu l'inquiétait. Il grimaça lorsqu'il posa son pied par terre. Sa cheville endolorie venait de prendre un deuxième coup lors de la culbute.

- « Vous avez mal à la cheville ? » demanda la jeune fille d'une voix concernée.

- « Faite-moi voir ça ! » fit Kyoshiro en poussant sa camarade de côté.

- « Hey ! » râla cette dernière.

- « Je suis pharmacien. » l'informa le jeune homme.

- « Vraiment ? Quelle chance ! J'étais justement en train d'en chercher un. » répondit Mayu avec un sourire.

- « Hmpf ! Je ne sais pas si vous devriez avoir confiance dans les traitements de Kyoshiro ! La plupart sont expérimentales. » renchérit la jeune fille.

- « Heu… »

- « Ne l'écoutez pas, Houshi-sama, Yuya ne raconte que des bêtises. »

- « Comment ? » fit cette dernière en assenant un coup de poing sur la tête de son ami.

- « Ai-lleuh ! Mais pourquoi tu es toujours aussi brutale avec moi ? » se plaignit ce dernier.

- « Ta tête m'appartient, ne l'oublie pas ! Tu n'es en vie que parce que je le veux bien ! » s'écria Yuya.

Mayu tiqua.

- « Ah oui c'est vrai, j'avais oublié. » répondit nonchalamment son compagnon.

Nouveau coup à la tête pour Kyoshiro. Mayu, sans s'en rendre compte, s'amusait tellement à les regarder se chamailler qu'il en oublia momentanément sa blessure. Quand soudain, un froid intense s'abattit sur sa cheville. Il regarda étonné Kyoshiro en train de lui appliquer un baume et le masser. C'est dingue ! Je ne me suis même pas rendu compte qu'il sortait ses médicaments pendant qu'il se chamaillait avec heu… Yuya.

- « C'est à base de quoi ? » demanda Mayu, intéressé.

- « C'est à base de camomille, ortie et argile verte. »

Hmm, il a l'air de savoir de quoi il parle…

- « En tout cas merci, ça soulage. »

- « Mais de rien ! D'autant plus que j'y suis un peu pour quelque chose. » s'excusa Kyoshiro.

- « Baka ! » fit Yuya en le frappant une troisième fois.

- « Mais-heu ! » fit le grand brun en se frottant son crâne endolori.

Il faut que je sache, ça m'intrigue trop…

- « Melle Yuya, j'ai une question. » fit Mayu.

- « Huh ? Oui Houshi-sama ? »

- « Pourquoi dite-vous que la tête de Kyoshiro vous appartient ? »

Les deux jeunes gens restèrent cois un instant, puis se regardèrent, gênés. Cela mit le doute dans l'esprit de Mayu, qui fixa Kyoshiro non seulement avec ses yeux, mais aussi avec ses quatre autres sens.

Malgré l'apparence joviale du garçon, le jeune moine était troublé. Ce jeune homme au kimono un peu élimé, apparemment doux comme un agneau, dégageait une aura de puissance impressionnante. Mais pas maléfique, comme cela devrait être le cas pour Kyo aux yeux de démons. Cependant… pourquoi avait-il eut cette terrible sensation lors du toucher de sa main ? Comme s'il avait touché un cœur de glace…

- « Hmm ! Bien bien bien ! Je pense qu'il faut que je me présente ! Je m'appelle Yuya Shiina, aussi connue sous le nom de « celle qui se trouve partout sur la route de Tokai » ! » répondit fièrement la jeune fille.

Mayu la regarda, hébété. Devrais-je avoir entendu parler d'elle ?

Devant l'incompréhension flagrante de son interlocuteur, Yuya soupira.

- « Je suis une chasseuse de prime renommée, et j'ai attrapé Kyoshiro, sa récompense est à moi ! »

- « Ah… Et… Heu… Il vaut cher ? » demanda Mayu, ne trouvant rien de spirituel à dire.

- « 100 mon ! »

- « H » laissa échapper Mayu.

Mais… C'est ridicule comme somme d'argent !! se dit-il.

- « Et… Pourquoi est-ce que vous n'allez pas le livrer à la garde du coin ? »

- « C'est évident ! Il est bien plus utile comme porte-bagages ! »

Yuya montra du doigt un impressionnant tas de valises et baluchons.

- « Je vois. » fit Mayu.

Elle est amoureuse… Mais elle ne le reconnaîtra jamais… Les filles alors ! Dommage, elle est tout à fait à mon goût.

- « Elle me martyrise. » se lamenta Kyoshiro. « Tu devrais pouvoir te relever maintenant. » dit-il à Mayu après s'être relevé et en lui retendant la main.

Mayu regarda sa cheville sceptiquement, puis la main tendue avec encore plus de réticence. Mais il n'avait aucun argument valable pour ne pas accepter l'aide de Kyoshiro, alors il tendit aussi sa main à contre-cœur. Etonnement, aucun reflux maléfique ne vint le secouer cette fois-ci. Il s'appuya sur sa jambe valide pour se relever, puis posa fermement sa jambe blessée sur le sol. Il fut surpris de constater que cela ne lui faisait plus mal de s'appuyer dessus. C'est impossible ! Un baume ne peut pas agir aussi vite ! C'est incroyable.

- « Vous n'êtes pas pharmacien, vous êtes un magicien ! Je ne ressens déjà plus aucune douleur. »

- « Hé hé hé. Mes secrets maisons sont infaillibles. »

- « C'est ça ouais. » commenta Yuya. « Houshi-sama ! Pour nous faire pardonner, accepteriez-vous de déjeuner avec nous ? »

- « Heu… »

- « C'est qu'on a pas souvent l'occasion de partager nos repas avec des amis, cela nous ferait très plaisir de vous avoir avec nous ! » continua la jeune fille avec véhémence.

- « Et après on pourra aller au bordel ! » ajouta Kyoshiro avec un grand sourire.

Sa bosse sur le crâne le relança dans les secondes qui suivirent.

- « Ce n'est pas une proposition à faire à un moine, espèce de malappris ! » s'offusqua la jeune femme.

Mayu rit.

- « J'accepte pour le déjeuner ! Pour le bordel, on verra ça un peu plus tard. »

- « Tu vois qu'il est pas contre ! » affirma Kyoshiro avec un air de vainqueur.

Voyant venir le coup, il esquiva cette fois-ci.

- « Hop l ! Hé hé h… »

Il venait d'oublier que Yuya avait aussi un bras gauche qui pouvait frapper fort.

- « Ailleuuuuh ! » geigna Kyoshiro pour la énième fois.

- « Alors Houshi-sama, qu'est-ce que vous aimeriez manger ? » fit Yuya en lui attrapant le bras et en se serrant contre lui.

Mayu eut une bouffée de chaleur en sentant la poitrine de la jeune fille pressée contre son bras.

- « Ce que vous voulez. » dit-il en regardant ailleurs, essayant de dissimulé le rouge qui venait de lui monter aux joues.

- « Des ramens ça vous va ? »

- « C'est parfait. Mais…»

Mayu se retourna, sur le point de défendre Kyoshiro resté seul pour porter tous les bagages, lorsqu'il fut arrêté net par l'expression de ce dernier. En une petite seconde, Mayu eut le temps de se rendre compte du regard sérieux et imposant de Kyoshiro, adressé à une bande de cinq badauds à l'allure belliqueuse et au regard mauvais. Les cinq hommes ricanèrent en passant à la hauteur de Kyoshiro et en le défiant du regard. Ce dernier ne dit rien, et la seconde d'après, il retrouva son masque de jeune homme insouciant et heureux de vivre.

Mayu fronça les sourcils. Ce Kyoshiro n'était pas ordinaire. Il serait bon qu'il reste en sa compagnie un petit moment, histoire d'éclaircir les mystères qui semblait entourer le soi-disant pharmacien.

- « Laissez, laissez ! Kyoshiro a l'habitude ! … Tu viens Kyoshiro !!! » cria Yuya au garçon resté en retrait.

- « J'arrive ! » répondit-il avec un grand sourire.

Le bâton de Mayu luisit d'une faible lueur blanche, qui passa inaperçue dans la clarté du jour. Le cœur du jeune moine se glaça un bref instant.

Oui… Je vais rester avec eux quelques temps…

A suivre…

Dancelune, 25 avril 2004.