- « Il nous reste les caméras de surveillance pour au moins voir ce qu'elle fait » suggéra Logan sachant très bien que même s'il découpait la porte, Jean ne les laisserait pas s'approcher.
- « Si elle ne les débranche pas » fit Hank alors qu'ils se dirigeaient vers la salle de contrôle, encore sous le choc de la nouvelle et de la réaction de leur amie.
Mais Jean n'avait pas la tête à ça…Elle était restée comme pétrifiée, à moitié assise sur le lit, comme ils l'avaient 'laissée' , caressant machinalement son ventre qui désormais ne portait plus rien. Les yeux dans le vide, elle demeura sans réaction pendant quelques minutes puis revint progressivement à la réalit
- « Non….Non…ce n'est pas possible….non………….MAIS POURQUOI ???!!!! » s'écria-t-elle soudainement en utilisant à nouveau sa télékinésie pour envoyer violemment deux tables voler à travers la pièce, les laissant s'écraser contre le mur dans un fracas de tôle froissée.
Ayant laisser échapper ce soudain accès de colère, la douleur fut plus libre de s'exprimer et Jean éclata en sanglots gémissants, se recroquevillant sur elle-même, ses pouvoirs faisant tomber quelques objets et trembler les murs par moment mais cette fois-ci le Professeur ne put rien y faire et même dans le cas contraire il doutait que ce fut une bonne idée, il fallait que Jean extériorise.
Des centaines de questions fusaient dans son esprit, nourrissant le flot de ses larmes : Pourquoi ? pourquoi le sort s'acharnait à ce point contre elle ? qu'avait-elle fait pour mériter ça ? Mais pourquoi ne pas la tuer une bonne fois pour toutes pour qu'elle cesse de souffrir ?? Elle se retrouvait à nouveau seule, seule sans plus rien à quoi se rattacher…ce bébé, elle le désirait, il était tout ce qui lui restait de Scott, son fils, elle l'avait senti bouger, elle l'avait vu par échographie il avait déjà sa place dans son cœur, elle y avait placé tout son amour pour tenter de combler le vide provoqué par la mort de l'homme qui représentait tout pour elle…
Peu à peu, le bouclier psychique que Jean avait formé autour de la pièce finit par faiblir avant de disparaître, mais celui de son esprit ne fit que se renforcer. Au bout d'une vingtaine de minutes, épuisée par ses émotions et l'après-coup de l'anesthésie, Jean finit par tomber dans un sommeil de plomb.
Hank avait installée Jean dans une des chambres de convalescence la veille elle ne s'était même pas réveillée et il faut dire que le sédatif qu'il lui avait donné y était pour quelque chose, il lui fallait récupérer.
Le lendemain matin, Ororo alla cueillir un bouquet de fleurs dans sa serre et accompagna Logan et le Professeur vers la chambre de Jean, s'attendant à la trouver en larmes, réclamant tout leur soutient.
Jean était réveillée depuis de longues heures mais elle n'avait pas touché à la nourriture que Hank lui avait apportée à l'aube. Allongée sur le côté, tournant le dos à la porte, le regard perdu dans le vide, elle avait le sentiment de n'avoir plus rien, de n'être plus rien.
La télépathe qu'elle était sentie l'approche de Logan, de Ororo et du Professeur Xavier bien avant d'entendre le roulement du fauteuil –et les bruits de pas des deux X-Men– s'apprêter à s'engager dans la pièce.
- « Allez-vous en, je ne veux voir personne » souffla-t-elle sans même faire un mouvement.
- « Ne nous rejette pas Jean… » tenta Logan.
- « Foutez-le camps ne m'obligez pas à vous forcer à sortir » dit-elle d'une voix plus dure mais reflétant toujours le vide intérieur qu'elle ressentait.
Ororo échangea un regard peiné avec Charles Xavier.
Jean…
- « C'est aussi valable pour vous Professeur ! Ça l'est pour tous, je ne veux voir personne »
Même s'ils avaient voulu s'avancer vers elle, ils ne l'auraient pas pu, elle avait formé une sorte de bouclier empêchant quiconque de faire plus de deux pas dans la pièce. Lorsque Hank arriva, il se retrouva lui-aussi bloqué par la télékinésie de la jeune femme. Voyant la tête de ses amis, il comprit vite la situation mais usa d'un argument médical pour tenter de la faire fléchir car il n'avait pas le choix :
- « Jean, laisse-moi entrer, tu sais bien que je dois t'ausculter »
La mutante poussa un soupir et retira son bouclier. Sachant qu'elle n'acceptait de voir le Fauve que médicalement parlant, Le Professeur Xavier et les deux X-Men ne tentèrent pas d'aller plus en avant.
- « Si tu as besoin de quoi que ce soit Jean…enfin, tu sais que nous sommes l » fit Ororo.
Elle n'obtint pas de réponse mais savait que son amie l'avait entendue elle donna donc son bouquet à Hank qui s'excusa auprès d'eux et attendit qu'ils soient sortis pour fermer la porte derrière eux.
Le Fauve pratiqua les examens nécessaires en tentant d'engager la conversation à plusieurs reprises mais sans succès, Jean n'était plus qu'un bloc de marbre.
- « Tu ne ressens aucune douleur en particulier ? » s'enquit-il au cours de l'auscultation.
Jean tourna la tête vers lui et lui lança le premier regard depuis la veille et celui-ci n'avait rien d'amical, mais plutôt d'accusateur. Hank comprit vite son erreur…
- « Oui…Excuse-moi, je n'aurais pas dû te demander cela comme ça… » se reprit le Fauve « …je veux parler de douleur physique.»
- « Non » répondit-elle avant de détourner à nouveau la tête.
Hank fit une moue désolée, il voyait bien que Jean s'était retranchée dans un autre monde et que cela ne s'arrangeait pas alors qu'il avait pensé la veille qu'elle accepterait de recevoir des visites après s'être reposée. Mais au moins, contrairement aux autres, il était là et essaya d'en profiter pour faire passer le message que Logan et Ororo avaient partiellement émit.
- « Jean, c'est une terrible épreuve que tu as à nouveau à traverser, mais ne nous rejette pas, nous pouvons t'aider. »
- « M'aider ?…non, vous ne pouvez rien, vous ne pouvez rien. » répondit-elle d'une voix sèche mais sans pour autant hausser le ton.
- « Nous sommes tes amis Jean, nous… »
- « Je veux juste que vous me laissiez tranquille »
Comprenant le message, Hank termina ses examens et sortit de la pièce après avoir mit les fleurs de Ororo dans un vase.
R&R SVP !!
