Chapitre 2

Lorsqu'ils furent sortis, Draco demanda à Ginny :

- Mais qu'est ce qui te prend ! Pourquoi t'étais dans cet état-la ?!

- Je... Pour rien. Rien du tout.

- T'appelles ça RIEN ? Ecoute, Weasley, je ne suis pas un spécialiste, mais je ne suis quand même pas débile au point de croire que tout va bien ! Tu as un problème !

- JE N'AI RIEN DU TOUT ! hurla Ginny. LAISSE-MOI TRANQUILLE !

Soudain, comme réalisant qu'il la tenait par le bras, elle se dégagea brutalement, de nouveau secouée de tremblements. Il essaya de la calmer, mais elle se braqua encore plus.

- NE ME TOUCHE PAS !!!

- C'est bon, je ne te touche pas ! Débrouille-toi toute seule ! répliqua le garçon, en retournant à la bibliothèque.

Ginny partit en courant dans les couloirs, jusqu'à ce qu'elle soit dans la salle commune. Là, elle croisa le regard de David, dont les yeux brûlaient de menace. Elle monta le plus vite possible dans sa chambre, où se trouvaient déjà Jessica et Amanda, toutes deux dans la même classe qu'elle, en sixième année.

- Tu veux venir faire un tour, Ginny ? proposa Amanda. On va dehors.

- Non.

Elles soupirèrent, puis sortirent. Depuis quelques temps, leur amie était particulièrement désagréable, toujours en train de travailler ou de traîner n'importe où. Elle ne leur parlait plus, et se désintéressait d'elles. « Elle a probablement trouvé mieux ailleurs ! » avait déclaré Jessica un jour.

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Pendant ce temps, à la bibliothèque, Draco Malfoy essayait vainement de faire ce pourquoi il était venu dans ce lieu, un dimanche matin. Travailler. Mais il n'arrêtait pas de repenser à l'attitude de la sœur Weasley.

« Pff ! Mais pourquoi je pense à ça ! Je m'en fous, d'elle comme de sa famille ! » pensa-t-il. Mais il savait parfaitement que ça n'avait rien à voir. Son père aurait été heureux d'apprendre le malheur de la fille de l' « amoureux des moldus ».

Seulement, il se trouvait que, quant à lui, Draco n'était pas un monstre.

Bien sûr, il avait fait du mal à beaucoup de personnes, mais c'était un jeu, et ce n'était jamais grave.

Récemment, il avait expérimenté un nouveau jeu, celui de l'amour. A présent, il s'amusait beaucoup à séduire les filles, pour les laisser tomber une fois qu'il avait obtenu ce qu'il désirait. Et ça marchait à merveille ! Il avait à son actif les plus jolies filles de Poudlard.

Il faut dire qu'il était vraiment beau. Ses cheveux n'étaient plus plaqués en arrière comme pendant son enfance, il les laissait retomber sur son front librement. Ses yeux bleus avaient fait tourner plus d'une tête, et il était très musclé, du fait de son entraînement de quidditch.

Et malgré cela, il n'arrêtait pas de penser à Ginny. La vérité était qu'il culpabilisait terriblement de l'avoir laissée, tout à l'heure.

Incapable de se concentrer, il décida d'aller attaquer le problème à la racine, comme il le faisait toujours. Il ramassa ses affaires et se rendit devant le tableau de la salle commune de Gryffondor.

Un première année sortit bientôt.

- C'est quoi, le mot de passe ?

- Mais j'ai pas le droit de te le dire ! pleurnicha-t-il.

- Ecoute, t'as le choix entre me le dire et ne plus jamais te voir de la même manière dans un miroir.

- « judananas », murmura le garçon avant s'éloigner le plus rapidement possible.

Le serpentard entra dans la salle commune remplie de Gryffondors. Aussitôt, l'ambiance se fit électrique. Quelques filles se mirent à murmurer en arrangeant leurs coiffures, et des regards assassins le fusillèrent jusqu'en haut des escaliers. Personne ne s'étonnait plus qu'il monte dans le dortoir des filles. Il était déjà souvent venu voir ses conquêtes dans leurs chambres, et Gryffondor n'avait pas été épargné. Il arrêta deux filles en troisième année qui lui indiquèrent la chambre de Ginny en gloussant.

Il frappa à sa porte.