Chapitre 1

Harry était allongé sur son lit, regardant le plafond sans vraiment le voir. Il repensait aux événement de l'année précédente. Se remémorant surtout la mort de Sirius dans tout ses détails. Son parrain était mort pour lui sauvé la vie alors que Harry pensait que lui, était en danger. Voldemort avait réussi à manipuler son esprit pour lui faire croire que son parrain avait été enlevé et était torturé dans le département des mystères, au ministère de la magie. Et le plan du mage noir avait fonctionner. Harry était tombé, tête la première, dans son piège et avait accouru. Et les membres de l'Ordre du phénix l'avaient suivi. Sirius avait dû se battre contre sa propre cousine et celle-ci avait gagner. Malheureusement. Et par la faute de Harry, son parrain était mort.

Déjà que, avant cela, il se sentait responsable de la mort de Cédric Diggory, à cause de ce qu'il s'était passé pendant la troisième tâche du tournoi des trois sorciers, mais maintenant, c'était encore pire. Sirius avait été comme un père pour lui, dès le jour où il avait appris la vérité à son sujet alors, cela le touchait encore plus.

Depuis qu'il était rentré à Privet Drive, il n'avait pas adressé un seul mot aux Dursley, à part bien sûr quand ceux-ci lui posaient une question, ce qui voulait dire presque jamais. Il était sans arrêt dans son propre monde, restant totalement impassible face aux remarques acerbes de son oncle et au désintérêt total de sa tante. Ces deux-là, n'avaient pas du tout changer, même si ils se demandaient bien ce qui avait pu arriver à leur neveu pendant cette dernière année pour qu'il soit aussi triste. Mais aucun d'entre eux ne lui avait posé une seule question. sa tante avait déjà, à plusieurs reprise, fait mine de le faire, mais à chaque fois, elle s'était reprise au dernier moment, à chaque fois lorsque Vernon arrivait dans la pièce où ils se trouvaient.

Dudley, par contre, avait beaucoup changé depuis la dernière fois où il l'avait vu. Il avait perdu pas mal de kilo et en était revenu à une taille plutôt normal. On ne pouvait pas dire qu'il était mince, mais il n'était plus non plus obèse. Son visage avait pris un air mature, sûrement dû à sa brève expérience des détraqueurs. Sa tante avait dû lui expliquer ce que c'était comme genre de créature et il avait dû accepter que ce n'était pas son cousin qui lui avait jeté un sortilège. Et il le laissait tranquille, contrairement à ces dernières années. Peut-être avait-il enfin comprit que Harry n'était pas un monstre et qu'il ne lui voulait aucun mal.

Quoi qu'il en soit, il ne l'embêtait plus et ce n'était pas cela qui allait déplaire à Harry. il avait déjà assez à lutter avec ses propres démons intérieurs sans que, en plus, on commence à lui faire endurer des remarques incessante.

Il en était là dans ses pensées lorsqu'il entendit son oncle Vernon l'appeler  depuis le rez-de-chaussée. Il ne serait jamais monté dans sa chambre. Il n'avait pas envie de se déplacer pour venir voir son neveu plus qu'il n'en était obliger à l'heure des repas.

- Potter ! Dudley et moi avons des choses à faire dehors. Alors reste dans ta chambre et n'embête pas ta tante ! Si jamais elle se plaint de toi quand je rentrerai tu passera un sale quart d'heure.

Harry ne répondit rien, sachant que son oncle n'attendait aucune réponse. D'ailleurs, il pouvait déjà entendre la porte d'entrée se refermer et des pas se répercuter dans l'allée. Bien sûr qu'il allait rester dans sa chambre. Qu'est-ce qu'il aurait été faire ailleurs ? Et il ne voyait pas pourquoi il irait embêter sa tante. Il ne voulait quand même pas avoir d'ennui. Voilà, il pouvait entendre le moteur de la voiture commencer à tourner et le crissement caractéristique des pneus sur le gravier, qui devenait de plus en plus lointain au fur et à mesure que l'automobile s'éloignait de la maison.

Harry soupira. Encore un jour morne comme tout ceux de ces deux dernières semaines. Il n'avait rien à faire et ne pouvait en aucun cas sortir de la maison. Ses affaires de magie avaient été enfermées dans le placard sous l'escaliers et il ne pouvait donc pas s'occuper en faisant ses devoirs de vacances. Et il n'avait aucun moyen de s'avoir ce qu'il se passait dans son monde, celui de la magie puisqu'il ne recevait pas de journaux et que ses amis étaient toujours maintenu à la censure du courrier. On ne savait qui pourrait intercepter les hiboux et il ne fallait pas que des informations compromettant leur sécurité tombent dans les mains de leurs ennemis.

Il était entrain de penser à ce qu'il allait encore bien pouvoir ruminer pendant cette journée lorsque la porte de sa chambre s'ouvrit. Cela ne pouvait être que sa tante. Harry fit comme si de rien était, habituer à ce que Pétunia vienne pour prendre quelques affaires ou même faire un peu de poussière même si, normalement, c'était lui qui s'en chargeait. Sa tante avança dans la pièce et s'assit sur le bord de son lit.

Étonnée, cette fois-ci, Harry tourna la tête vers elle et vit qu'elle avait son regard perdu dans le vide.

- Quelque chose ne va pas, tante Pétunia ? demanda-t-il prudemment, de peur qu'elle ne se fâche.

Mais elle ne se fâcha pas. Au contraire, elle se retourna dans sa direction, reportant son attention sur le jeune homme qui était à présent redresser sur son lit. Ses yeux étaient remplis d'une tonne d'émotions indéchiffrables.

- Non Harry, tout va bien. J'attendais simplement que Vernon soit parti pour… pour venir te parler en fait.

- Me parler ? répéta Harry, surpris. De quoi est-ce que tu voulais me parler ?

- De ton monde…

Harry manqua de s'étrangler. Sa tante voulait parler de quelque chose ayant à voir avec le monde de la magie ? Elle qui avait toujours tout fait pour renier sa sœur et le monde auquel elle appartenait. C'était vraiment quelque chose à laquelle Harry ne s'attendait pas du tout, mais cela avait au moins eu le mérite de l'intéresser.

- Je ne sais pas si le directeur de ton école t'a parlé du pacte qui a été passé ?

- Du fait que si je dois rester ici, c'est parce que la protection de ma mère est maintenue par les liens du sang et que je dois rester vers toi pour être protégé de Voldemort.

- Oui, il t'a expliquer en détail ce que c'était ?

- Pas vraiment… il y avait beaucoup d'autre chose dont on devait parler.

Sa voix s'était presque cassé lorsque il avait dit cette dernière phrase. Avec Dumbledore, ils avaient surtout parler de la mort de Sirius et cela lui faisait encore vraiment mal de penser à cela. Sa tante, si elle avait remarqué ce qu'il se passait dans sa tête, eu le tact de ne rien demander et reprit son explication.

- Lorsqu'on t'a retrouvé devant notre porte, il y avait une lettre écrite de la main de Dumbledore dans le panier. Une lettre qui expliquait la raison pour laquelle il fallait que l'on te garde.

- Et qu'est-ce qu'elle disait cette lettre ? demanda Harry, qui avait vraiment envie de tout savoir.

- Ce serait trop dur à expliquer alors… tiens… finit-elle en lui tendant une lettre, cachetée avec le seau de Poudlard.

Harry n'en croyait pas ses yeux. Sa tante avait gardé une lettre qui venait de son école alors qu'elle poussait des hauts cris à chaque fois qu'elle voyait une chouette entrer dans la maison. Il la prit d'une main tremblante et il ouvrit précautionneusement l'enveloppe.

- J'ai dit à ton oncle que je l'avais jetée mais je ne l'ai pas fait. Je me suis dit qu'il faudrait bien qu'on te dise la vérité un jour où l'autre et que le meilleur moyen de te l'expliquer serait encore de te montrer cette lettre.

Harry hocha la tête, ayant à peine compris ce que lui racontait sa tante. Il allait enfin savoir la raison pour laquelle il avait dû grandir chez son oncle et sa tante. Dumbledore ne lui avait jamais dit la raison, que l'année dernière. Et pas précisément. Il lui avait seulement dit que c'était à cause des liens qui lisait sa mère et sa tante par le sang.

Monsieur et Madame Dursley,

J'ai le grand regret de vous informer de la mort de James et Lily Potter, cette nuit, assassiné dans leur demeure.

Leur fils, Harry, lui, a survécu grâce au pouvoir d'une magie très ancienne, à qui sa mère à fait appel pour le protéger.

Voldemort a été défait, mais sûrement pas tué et c'est pour cela que je vous demande à tout deux de garder Harry chez vous jusqu'à ce qu'il soit en âge de venir à Poudlard, l'école de Sorcellerie de Grande-Bretagne.

Le sortilège qui le protége ne pourra tenir que en présence du sang de la personne qui l'a jeté et comme sa mère n'est plus là, il faut que ce soit quelqu'un dont le sang est le même et vous êtes la seul parente, encore en vie, de Lily Potter c'est pour cela que je vous le demande à vous.

Prenez soin de lui jusqu'à ce qu'il soit en âge de prendre soin de lui-même pour assurer votre protection, nous avons envoyé quelqu'un de notre monde dans votre voisine.

        Je vous envoie mes plus sincères condoléances pour cette perte tragique.

                Sincères Salutations

                        Albus Dumbledore

                                Directeur de Poudlard, école de sorcellerie pour

                                sorciers et sorcières de Grande-Bretagne

Harry reposa la lettre, encore sous le choc de ce qu'il venait de lire. Bien sûr, il savait déjà en gros que c'était cela mais le voir écrit noir sur blanc, de la main d'Albus Dumbledore lui-même, rendait les choses plus sérieuses. Lui qui en avait toujours voulu au directeur pour l'avoir obliger à retourner tous les étés chez son oncle et sa tante, commençait à comprendre ce qui l'avait poussé à le faire. Il se sentait un peu honteux de lui en avoir voulu aussi longtemps pour cela.

- Harry, est-ce que tu vas bien ? demanda sa tante.

Elle avait l'air un peu inquiète, ce qui étonna Harry. Mais, après tout, le fait qu'elle soit là, avec lui, assis sur son lit et lui parlant comme si il était vraiment quelqu'un de sa famille était déjà étonnant en soit.

Sans qu'il ne l'ait remarqué, une larme s'était échappé des yeux verts de l'adolescents, pour venir rouler sur la joue. Lorsqu'il vit l'attention de sa tante, il la chassa rapidement avant de lui faire un sourire, un peu triste quand même.

- Ce n'est rien, tante Pétunia. C'est juste… le choc…

- Qu'est-ce que tu as depuis que tu es revenu ? demanda-t-elle soudain.

- Comment cela ?

Harry était étonné. De un, que sa tante lui prête autant d'attention. Et de deux, qu'elle lui demande cela. Il n'avait pas l'impression d'avoir agit autrement que d'habitude. Il ne s'était même pas rendu compte de la tristesse qu'affichait son visage à longueur de journée.

- Tu n'as pas l'air bien, depuis que tu es revenu. Tu as l'air triste…

Harry soupira. Sa tante s'était montrée totalement honnête depuis qu'elle était rentrée dans cette pièce et Harry ne voulait pas lui mentir. Cela aurait été vraiment mal venu de sa part de le faire alors que, pour la première fois de sa vie, Pétunia s'inquiétait vraiment pour lui. Alors il commença le récit des derniers événements en date.

- En fait, ce qu'il faut savoir c'est que Voldemort peut s'infiltrer dans mon esprit. En tout cas, quand je dors et souvent je peux voir ce qu'il fait. Mais il peut aussi me montrer ce qu'il veut même si ce n'est pas vrai.

Cette simple idée paraissait déjà horrifié sa tante qui ne prenait pas la peine de remettre en place le masque de totale indifférence qu'elle avait eu depuis ses deux semaines.

- En fin d'année, il… enfin j'ai rêvé qu'il avait réussi à capturer mon parrain et j'ai pensé que c'était vrai alors avec plusieurs de mes amis, on est sortit de l'école et on… on s'est rendu au ministère de la magie, dans un département auquel peu de personne peuvent accéder. Là-bas les mangemorts – tu sais ce qu'est un mangemort ?

- Oui… continue…

- Bon alors, les mangemorts nous attendaient et ont voulu nous capturé pour pouvoir ensuite nous tuer mais ils ont échoué. En fait, on a pu d'échapper mais pas vraiment s'enfuir puis des membres de l'Ordre du Phénix sont arrivés et…

- L'Ordre du Phénix ?

- C'est un ordre qui a été formé pour lutter contre Voldemort… en tout cas, certain membres, dont Sirius, sont arrivé et ils nous ont aidé mais…

- Ton parrain n'était pas censé être prisonnier ?

- C'était un piège… Voldemort avait réussi à s'infiltrer dans mes rêves pour me montrer cela alors que c'était pas vrai. Sirius s'est battu contre une de ses cousines qui faisait partie des mangemorts et… et il a été tué.

- Quoi ?

- Il est mort tout simplement parce que je me suis mis en danger et qu'il a voulu me secourir et en plus, j'ai mis plusieurs de mes amis en danger.

- Mais tu n'as pas chercher à savoir si… si il était vraiment prisonnier avant d'y aller ? demanda sa tante.

Elle n'avait pas dit cela comme un reproche. De toute façon, elle ne connaissait pas Sirius et cela ne la concernait pas vraiment mais c'était tout simplement une question.

- Si, bien sûr, je les contacté par cheminée… c'est trop long a expliquer… ajouta-t-il en voyant le regard interloqué de sa tante. Mais je suis tombé à un moment où il n'était pas là alors j'ai cru que cela voulait dire qu'il avait été enlevé… surtout qu'il n'était pas censé sortir puisque c'est un évadé en suite.

- Et tu n'as pas demandé à un des membres de l'Ordre d'aller l'aider au lieu d'y aller toi-même.

Harry soupira. C'était bien ce qu'il avait voulu faire mais seulement, grâce au ministère de la magie qui avait tout fait pour qu'il ne reste plus personne sur qui compter à Poudlard, il n'avait pas vraiment pu le faire.

- C'est ce que je voulais faire mais il n'y avait que trois membres de l'Ordre à Poudlard. Dumbledore, mais il avait été obligé de s'enfuir à cause du ministère qui ne voulait pas croire au retour de Voldemort et qui avait envoyé quelqu'un de dévoué à Fudge en tant que professeur, ce qui lui permettait de savoir tout ce qu'il se passait. Le professeur MacGonagall mais elle avait été blessé et envoyée à l'hôpital et le professeur Rogue. Les seuls problèmes, c'est que, un j'avais oublier qu'il en faisait partie et deux, il ne peut pas me supporter comme Sirius, d'ailleurs.

- Et donc vous avez agi seul.

- Oui, ce qui veut dire que je suis responsable de la mort de Sirius.

- Tu ne pouvais pas savoir que ce n'était pas réel.

- Non, mais je n'aurai pas dû agir. J'aurait du demandé de l'aide à quelqu'un. J'aurait du me rappeler que Rogue faisait partie de l'Ordre. J'aurait du faire ce que Hermione me disait de faire depuis longtemps et demandé à Rogue de reprendre les leçons d'occulmentie.

- Des leçons de quoi ?

- D'occulmentie… c'est quelque chose qui permet de fermer son esprit à tout, ce qui veut dire que Voldemort n'aurait pas pu me rejoindre dans mes rêves.

- Et tu les avais abandonnées ?

- Non… soupira Harry.

C'est vrai, il ne les avait pas abandonnées, il s'était plutôt fait virer par Rogue. C'est vrai que ce n'était pas très malin ce que Harry avait fait. Regarder dans la pensine de son maître de potion, il fallait vraiment être fou ou suicidaire pour faire quelque chose comme cela mais il n'avait pas pu s'en empêcher. Au moins, maintenant, il savait pourquoi Rogue le haïssait autant, même si lui n'avait rien fait. Mais son père était vraiment pas très… aimable et ce n'est pas peu dire. Mais Harry n'était pas son père et cela, personne ne semblait le comprendre.

- Disons que c'est plutôt le professeur Rogue qui ne voulait plus vraiment m'en donner.

- Pourquoi ?

- Tout simplement parce qu'il détestait mon père et que je lui ressemble un peu trop à ce qu'il paraît.

- Je pensais que tu étais un héros chez les sorciers ?

- Oui… malheureusement. Mais ça ne veut pas dire que tout le monde m'adore.

Harry regarda sa tante qui lui offrit un sourire compatissant auquel il répondit puis tout les deux entendirent des bruits de pneu dans l'allée. L'oncle Vernon et Dudley devaient être de retour. La tante Pétunia se leva et regarda son neveu.

- Il faut que j'y aille parce que ton oncle ne serait pas vraiment ravi.

- Ouais… Est-ce que tu pourrais éviter de lui dire que Sirius est mort parce que… ben c'est le seul moyen de défense que j'aie pour qu'il me laisse un peu tranquille… s'il te plait ?

- Ne t'en fait pas Harry, tout ce qui s'est dit restera entre nous deux…

- Merci tante Pétunia.

Elle lui sourit une dernière fois et sortit de la chambre, refermant la porte derrière elle. Harry resta songeur alors qu'il se rallongeait sur son lit. C'était vraiment la première fois qu'il parlait comme cela, à cœur ouvert, à sa tante et cela lui avait vraiment fait du bien. Il avait pu enfin parler de la mort de Sirius à quelqu'un. Se soulager du poids qu'il portait sur son cœur depuis l'année dernière. Et elle l'avait écoutée et lui avait même dit que ce n'était pas sa faute. Même s'il avait du mal à se l'avouer, cela représentait beaucoup pour Harry. Enfin quelqu'un de sa famille qui ne le détestait pas… ou plus.