Chapitre 13
Les vacances de Noël arrivèrent enfin mais Harry ne fut pas autorisé à se rendre à Grimmauld Place, comme l'année dernière. Dumbledore voulait le garder près de lui pour assurer sa sécurité. Il se retrouvait donc seul, sans aucun camarade, dans tout le château. Et comme pour empirer encore la situation, les cours d'occulmentie avec Rogue avait redoublé de fréquence.
Il était justement, en ce moment-même, dans les cachots entrain de travailler sur le concept qu'il maîtrisait déjà presque entièrement. Les coups que Rogue portait à Harry étaient de plus en plus nombreux, de plus en plus rapide, de plus en plus puissant et de plus en plus difficile à contrer. Mais Harry y arrivait toujours. Sauf que maintenant, il avait besoin d'utiliser sa baguette pour essayer de se défendre.
- Bien Potter, vous vous améliorez ! Encore une fois… Légilimens !
- Contrar !
Un bref lien se forma entre eux, comme à chaque fois que Harry utilisait ce sort, mais au moment où les deux hommes allaient rompre ce lien, un puissant tremblement de terre se produisit, faisant tomber plusieurs flacons de potions et renforçant le lien par la même occasion. Tous les deux finirent par tomber par terre, sans connaissance.
*
Harry se réveilla dans un lieu qui lui était totalement inconnu. Il regarda par tout autour de lui en se relevant pour essayer de trouver quelqu'un qui serait capable de lui expliquer ce qu'il faisait là et comment est-ce qu'il pourrait retourner à Poudlard.
Il finit par voir quelqu'un mais lorsqu'il se rapprocha, il put constater qu'il s'agissait du professeur Rogue. Enfin de Rogue, parce que vu l'âge qu'il avait à ce moment-là, il ne devait sûrement pas encore être professeur. Il devait avoir dans les dix-sept ans et Harry finit par reconnaître l'endroit comme étant la chambre du préfet en chef, décorée au couleur de Serpentard.
Harry en déduisit qu'il devait se retrouver dans un des souvenirs de son professeurs. Il manquait vraiment plus que cela, pensa-t-il. Déjà qu'il m'en voulait à mort lorsque j'avait regardé dans sa pensine. Qu'est-ce que cela va être après cela !
Enfin, il se décida quand même à le suivre lorsqu'il le vit partir, un paquet en main. Il se demandait ce qu'il pouvait bien y avoir là-dedans mais il le saurait bien assez tôt. Il le suivit dans les couloirs de Poudlard, puis dans le parc. Ce fut le moment où il s'aperçu qu'il faisait complètement nuit. Mais qu'est-ce que son professeur allait faire dehors à une heure pareille ?
Il arriva bientôt à la lisière de la forêt Interdite et Harry hésita un bref instant de le suivre. Mais la curiosité était trop grande et puis, de toute façon, il ne risquait pas grand chose puisque de toute façon personne ne pouvait interagir avec lui. Alors il ne risquait absolument rien. Il le suivit à l'intérieur et s'enfonça un bon bout à l'intérieur.
Au bout d'un moment, il le vit transplaner et n'eut même pas le temps de se demander comment il était censé faire pour le suivre qu'il se retrouva déjà avec lui, devant une immense bâtisse. Bien sûr, puisqu'il était dans les souvenirs de son professeur, il ne pouvait pas aller ailleurs que lui !
Il le vit sortir une cape munie d'une capuche, du paquet qu'il portait et en déduisit qu'il s'agissait d'une tenue de mangemorts. Il suivit Rogue dans le château jusqu'à ce que celui-ci se retrouve devant le Seigneur des Ténèbres. Bizarrement, le voir ne lui fit pas mal à la cicatrice. Peut-être parce qu'il n'était pas réellement en face de lui.
- Sévérus, quelle nouvelle me rapportes-tu de Poudlard ? demanda Voldemort.
- Dumbledore se doute qu'il y a un espion dans l'entourage de Potter. Il n'a pas dit qui il soupçonnait mais il en à parler à Potter et il commence à se méfier.
- Bien…. Il faudra que je demande à mon espion de brouiller les pistes. Et à propos des barrières qui m'empêche de pénétrer dans l'enceinte de l'école ?
- Je n'en ai toujours aucune idée, maître…
- Aucune idée ! Tu n'est qu'un incapable Sévérus ! Tu me déçoit ! Est-ce que tu sais ce qui arrive à ceux qui me déçoivent Sévérus ?
- Oui, maître…
Sévérus avait baissé la tête et se préparait à recevoir la punition de son maître. Punition qui ne tarda pas à venir. Il reçut l'endoloris et s'écroula sur le plancher en hurlant de douleur. Harry aurait voulu détourner le regard mais il ne pouvait pas. Il était paralysé par la scène. Voir des gens souffrir devant lui, même si c'était quelqu'un qu'il n'aimait pas particulièrement et que cela faisait longtemps que cela c'était passé, le révulsait. Seulement il n'y pouvait rien.
- Maintenant retourne à Poudlard, Sévérus. Et débrouille-toi pour arriver à trouver ce que ce vieux fous à mis comme barrière. Si tu échoues, cette fois-ci, ta chère sœur en fera les frais !
- Non, maître, par pitié, j'y arriverais, mais ne faites rien à Tara !
- Sors, et sois-là la semaine prochaine à la même heure. Ne me déçois pas cette fois-ci.
- Bien maître…
Sévérus hocha la tête et partit suivit par Harry qui n'en revenait pas. Rogue avait une sœur ? Pourtant, il n'en avait jamais entendu parler. Mais il avait l'air d'y tenir beaucoup alors pourquoi ne faisait-il jamais référence à elle ? Pourquoi rien dans son bureau ne laissait croire qu'il lui restait de la famille ?
Mais il se retrouva bientôt à un autre endroit, sans qu'il sache vraiment comment cela se faisait. Un cimetière. Et bien sûr, Rogue était là. Il ne pouvait en être autrement. Le jeune homme de dix-sept ans était agenouillé devant une tombe. Harry décida de s'en approcher.
Lorsqu'il fut assez près de lui, il put lire le nom sur la pierre tombale. « Tara Rogue ». Le cœur de Harry manqua un battement. C'était la sœur de son professeur. Apparemment, il n'avait pas réussi sa mission et Voldemort avait mis la punition à exécution. Harry jeta un coup d'œil au dates. « 1974-1980 ». Six ans. Elle avait six ans ! c'était horrible !
Harry regarda le visage de son futur professeur et il put voir des larmes silencieuses courir sur ses joues. Il avait l'air si désespéré, que cela en faisait mal au cœur.
- Je te jure qu'il va le payer Tara. Je te donne ma parole que plus jamais je ne le servirais.
Il en était là lorsqu'il se sentit comme tirer de l'endroit où il était.Il se réveilla dans les cachots avec un mal de tête pas possible. Il se releva lentement et vit avec horreur tous les dégâts qu'il y avait dans la classe. Toutes les armoires étaient par terre. D'ailleurs une n'était pas passée bien loin de lui. Heureusement qu'elle ne lui était pas tombée dessus mais les flacons étaient aussi tomber et un éclat de verre avait dû lui coupé le front. Il se sentait un peu étourdit mais il réussi néanmoins à faire quelques pas en chancelant. Puis il put à nouveau marché normalement, bien que sa jambe ait dû être un peu blessé. Bof, cela ne semblait pas être trop grave.
Il regarda autour de lui. Son professeur devait être comme cela. Il n'aurait quand même pas pu partir sans nettoyer la classe, ni le réveiller. En fait, surtout le réveiller. Rogue ne le portait pas dans son corps mais quand même pas au point de le laisser s'il était évanoui dans sa propre classe. Harry espérait simplement qu'il ne lui était pas arriver quoi que ce soit.
Il aperçut soudain son professeur qui était à terre. Apparemment, il avait aussi perdu connaissance, mais était toujours pas remis. Et Harry vit avec horreur que une des étagères était tombé sur ses jambes, il voyait aussi une flaque de sang à cet endroit-là. Il devait vraiment avoir été blessé au jambes.
- Merde, jura-t-il.
Il se précipita vers son professeur et s'agenouilla à ses côtés. Il essaya de le réveiller en le secouant et en l'appelant mais cela ne semblait pas vraiment marcher. Il était sûrement plongé dans ses propres souvenirs, pensa Harry. Ce serait logique.
- Professeur, je vous en prie, réveillez-vous, supplia Harry. Professeur !
Harry vit à son plus grand soulagement les yeux de Rogue commencer à s'ouvrir. Il sembla un peu étourdi pendant un bref instant puis, reconnaissant son élève au-dessus de lui, il voulu se remettre debout mais Harry se dépêcha de l'en empêcher.
- Ne bougez surtout pas vos jambes, professeur ! s'exclama-t-il en plaçant ses mains sur ses épaules pour le remettre à terre.
- Qu'est-ce qu'il vous prend Potter !
Mais à peine eut-il dit cela qu'il ressentit une immense douleur dans les jambes qu'il avait, malgré l'avertissement de Harry, essayer de bouger. Il retint un cri et jeta un coup d'œil à ce qu'il se passait.
Lorsqu'il vit l'armoire sur lui, il ne put s'empêcher de ressentir une peur énorme. Cela lui rappelait de bien trop mauvais souvenir et il ferma les yeux pour essayer de se calmer. Mais cela ne réussit pas, ce fut le garçon qui était près de lui qui parvint là où il avait échoué.
- Professeur, vous allez bien ?
La voix inquiète de Harry le ramena à la réalité et il remarqua que tout son visage affichait une peur profonde. Et maintenant qu'il avait prit soin de l'observer, il vit qu'il avait du sang qui coulait de son front. Bien sûr ! Potter aussi avait été prit dans cette avalanche.
- Potter, vous avez du sang sur votre visage.
- C'est pas grave…. Monsieur, je vais aller chercher Madame Pomfresh, d'accord…
Sévérus voulut le rabrouer en disant qu'il n'avait pas besoin d'être si attentionné. Pas que cela lui fasse du mal que une fois de temps en temps quelqu'un se soucie un peu de lui, mais quand même, c'était Potter, un de ses élèves ! Seulement, il commençait réellement à s'affaiblir à cause du sang qu'il perdait et sa tête commençait à tourner alors il ne fit qu'hocher la tête.
Voyant cela, Harry se releva et partit en direction de l'infirmerie aussi vite qu'il le put, laissant voir à Rogue qu'il boitait. Ce fut d'ailleurs la dernière constatation qu'il fit avant de sombrer à nouveau dans l'inconscience.
Harry mit quelques minutes avant d'arriver à l'aile hospitalière qui se trouvait pas tout à fait au même endroit que les cachots, malheureusement. Il entra dans la pièce sans se soucier du bruit qu'il faisait. Madame Pomfresh était là et dès qu'elle le vit, elle se précipita vers lui et l'assit sur le lit.
- Ne vous en faites pas Potter, je vais m'occuper de vous…
- Non ! coupa Harry.
- Je vous demande pardon ?
- Les cachots…
- Quoi ?
- Le professeur Rogue est là-bas…. C'est beaucoup plus grave…. Allez-y tout de suite.
- Euh, bien…. J'y vais. Mettez une blouse de l'hôpital et allongez-vous. Je passerais vous voir après.
Harry hocha la tête et fit ce que lui demandait l'infirmière pendant que celle-ci se dépêchait de prendre quelques objets et de sortir pour rejoindre les cachots. Harry s'allongea dans son lit et regarda le plafond en réfléchissant. Il n'avait pas rêvé la peur qu'il avait lu dans les yeux de Rogue une fois qu'il avait vu ses jambes coincées, mais il ne comprenait pas le pourquoi. D'accord, s'était loin d'être une position très agréable et cet homme avait déjà connu bien pire sans pour autant paniquer. Enfin bon, encore un mystère qui restera irrésolu.
Harry réfléchit encore un moment lorsque la porte de l'infirmerie s'ouvrit à nouveau. Madame Pomfresh avait immobilisé les jambes de Rogue qui, à présent, flottait derrière elle, maintenu en l'air par le sort de lévitation. Il avait perdu connaissance, constata Harry.
L'infirmière l'allongea sur un lit et Harry se redressa sur le sien, prêt à aider si Madame Pomfresh le lui demandait. Ce qu'elle ne tarda d'ailleurs pas à faire, comme il n'y avait en ce moment personne d'autre à l'infirmerie.
- Monsieur Potter, est-ce que vous pourriez me donner un coup de main, s'il vous plait.
- Bien sûr Madame, répondit Harry en se levant, retenant une grimace de douleur lorsqu'il se laissa aller sur sa jambes. Qu'est-ce que je peux faire ?
- Et bien, je voudrais que vous teniez fort le haut de ses jambes. Bien qu'il ne soit pas conscient, il peut avoir des mouvements automatique pendant que je le soignerait, et je ne veux pas qu'il bouge trop.
- Bien Madame.
Harry fit ce que l'infirmière lui dit et plaça ses mains sur les deux jambes de son professeur, pas trop sûr de la force qu'il devait y mettre. Il ne voulait pas lui faire mal mais il ne voulait pas non plus ne pas tenir assez fort.
L'infirmière s'activa et Harry dût faire plus pression sur les jambes de son professeur pour ne pas que celles-ci aillent des spasmes trop violent. Il dût rester comme cela pendant une bonne demi-heure avant que Madame Pomfresh ne lui dise de lâcher, puisqu'elle avait terminé.
Heureusement, c'était la seule blessure du maître des potions et Madame Pomfresh, après avoir d'un coup de baguette changé les habits de l'homme qui étaient imprégné de sang, vint s'occuper de Harry qui lui, n'avait rien de bien grave. Elle nettoya la blessure de son front, qui finirait de guérir par elle-même et elle lui donna une potion curative pour que sa jambes cesse de lui faire mal. Apparemment, lorsqu'il était tombé au sol, il avait dû se faire une petite foulure. Enfin, rien de bien grave, mais l'infirmière insista néanmoins pour qu'il y reste toute la nuit.
- Mais Madame Pomfresh, je vous jure que je vais bien !
- C'est hors de question que je vous laisser sortir. Si j'ai bien compris vous avez quand même perdu conscience.
- Mais cela n'avait rien à voir avec un quelconque choc ! C'était juste le sortilège qui a mal marché !
- Cela ne change rien. Vous resterez là toute la nuit que vous le vouliez ou non. Et si vous ne vous calmez pas, je vous donne une potion qui vous fera dormir jusqu'à demain. Et je vous assure qu'elle a un goût épouvantable !
Sur ces derniers mots, l'infirmière s'en alla en claquant la porte, laissant un Harry passablement énervé derrière elle. Celui-ci se laissa tomber sur le lit, en arrière, en soupirant. Il en avait vraiment marre de passer ses nuits à l'infirmerie pour un rien !
- Et bien, Monsieur Potter, il semblerait que Pompom aime vous avoir à l'œil.
Harry se redressa vivement en entendant la voix de son professeur de potion. N'était-il pas censé être inconscient pour encore un moment ? Génial ! Non seulement il devait passer la nuit à l'infirmerie mais en plus avec Rogue !
- Professeur, vous allez bien ? demanda Harry, se sentant vraiment concerné, ce que Rogue ne manqua pas de remarquer.
- Très bien Potter, merci de vous soucier de ma santé.
Harry ne répondit rien, de nouveau dans ses pensées. Il ne savait pas quelle heure il était puisqu'il avait perdu un moment conscience. Combien de temps, il en avait aucune idée et comme il n'avait pas de montre, il ne pouvait rien dire. La nuit serait sûrement longue, surtout qu'il ne se sentait pas le moins du monde fatigué. Mais de toute façon, il ne pourrait pas dormir. Il voulait savoir ce qu'était ce tremblement de terre. peut-être que son professeur aurait une explication.
- Professeur, est-ce que vous savez ce que c'était ce tremblement de terre ? demanda-t-il, prudemment.
- Oui, Potter. J'ai bien peur que cela soit un des plans du Seigneur des Ténèbres.
- Mais comment est-ce qu'il a pu attaqué dans Poudlard ? Je croyais qu'il y avait des protections.
- Le Seigneur des Ténèbres a prit beaucoup de puissance…. Dumbledore ne pourra bientôt plus rivaliser avec lui, j'en ai peur. Mais il n'y a vraiment aucun doute que c'est un de ses plans.
- Comment pouvez-vous en être aussi sûr ? Ce n'est pas la première fois que cela arrive ?
- Non, ce n'est pas la première que cela arrive. J'ai connu quelqu'un qui a déjà… bénéficier des effets…
- Oh ! Et c'était si terrible que cela ? demanda Harry, se souvenant de ce qu'il avait vu dans les yeux de son professeur avant d'aller chercher des secours.
- Elle est morte.
- Désolé…
Harry se replongea dans ses pensées, ou plutôt dans les souvenirs de Rogue. Était-ce la sœur de celui-ci qui était morte dans un attentat comme celui-ci ? C'était bien possible ! Après tout, il n'avait aucune idée de la façon dont elle était morte et cette histoire semblait le toucher de près.
- Dites-moi, Potter, commença Sévérus.
Harry replongea immédiatement son regard dans celui de son professeur, se demandant ce qu'il voulait lui dire.
- Oui professeur ?
- Il me semble qu'il y a eu un échange de souvenir quand le tremblement de terre s'est produit.
- Oui, répondit Harry en baissant les yeux. Je suppose que c'était cela.
Il n'était pas trop tranquille sur le fait que Rogue aborde ce sujet. Tout ce qu'il espérait, c'était qu'il n'allait pas lui demander ce qu'il avait vu. Sinon, il ne savait vraiment pas comment est-ce qu'il réagirait.
- Vos souvenirs sont tristes, finit par déclarer Rogue, après un moment de silence.
- Pardon ?
Harry n'en revenait pas. Est-ce que Rogue venait bien de dire ce qu'il pensait avoir entendu qu'il avait dit ? Que ses souvenirs étaient tristes ! Il pouvait parler. Après ce que lui-même venait de voir dans le passé de son professeur
- Trouvez-vous vraiment que cela soit très pratique de parler d'un bout à l'autre de la pièce Potter ?
- Heu, vous… vous voulez que, enfin que je me rapproche, bafouilla Harry.
Mais qu'est-ce qu'y était entrain de passer par la tête de Rogue ? Qu'est-ce qu'il lui arrivait pour qu'il lui parle comme ça ? Pas qu'il ait à s'en plaindre mais c'était tout de même, on ne peut plus étonnant et inattendu.
- En effet, j'aimerais bien, acquiesça Sévérus.
- Euh, bien…
Harry se leva de son lit, encore une fois, et s'approcha de celui de Rogue. Ne voulant tout de même pas rester debout pendant des heures, il grimpa et s'assit en tailleur au bas du lit, comme Rogue était assis en haut. Effectivement, cela était bien plus pratique pour discuter, mais si Madame Pomfresh débarquait, c'est sûr, il était mort.
Il y eut un moment de silence que Harry n'osa rompre, attendant que son professeur fasse le premier pas. Après tout, c'était lui qui lui avait dit de venir, donc il devait quand même avoir une raison. N'est-ce pas ?
- Bien, j'aimerais bien savoir ce que vous avez vu de mes souvenirs…
- Euh, hésita Harry.
Est-ce que c'était une bonne chose qu'il le lui dise. C'était vraiment personnel ces souvenirs. Quoi que, au moins, comme ça il n'y aurait pas de malaise par la suite. Il inspira mentalement et se décida à répondre.
- J'ai vu un de vos meeting avec Vol-, pardon avec le Seigneur des Ténèbres, où il vous menaçait si vous n'arriviez pas à trouver comment passer les barrières de Poudlard et un peu plus tard, dans un cimetière, quand vous avez décidé de le trahir.
Harry avait omis de dire le nom de sa sœur mais de toute façon, Rogue l'avait bien compris et de la tristesse s'afficha sur son visage lorsqu'il repensa à cela. Tristesse qu'Harry ne put voir puisqu'il avait maintenant les yeux fixés sur les draps.
- C'était elle, murmura Sévérus, faisant ainsi relever la tête à Harry.
Il vit que son professeur avait lui aussi baissé la tête et il paraissait tellement triste que cela serra le cœur de Harry. Mais il ne comprenait pas le sens de cette phrase. Il allait demandé des explications lorsque Rogue se remit à parler.
- C'était elle qui avait subi le même sort que le Seigneur des Ténèbres a voulu nous infligé ce soir. Mais elle n'avait que six ans, elle ne pouvait rien faire et elle s'est retrouvée bloquée au-dessous d'une armoire. Elle n'avait que la tête qui dépassait et elle perdait beaucoup de sang. Il… il n'y avait personne à la maison. Mes parents travaillaient et moi j'étais à Poudlard. Le temps que quelqu'un découvre ce qui était arrivé, c'était trop tard….
La gorge de Sévérus se noua au fur et à mesure de son récit et lorsqu'il arrêta de parler, il ne releva pas pour autant la tête. De son côté, Harry était pétrifié. Il ne savait pas comment agir. Non seulement, son professeur venait de lui parler à cœur ouvert mais il avait laissé tomber son masque et, d'un côté, cela lui faisait peur.
Il prit son courage à deux mains et rampa doucement sur le lit pour se mettre à côté de Sévérus. Il hésita encore quelques secondes puis finit par poser sa main sur le bras de son professeur qui, à ce moment là, se laissa glisser et posa sa tête sur les genoux d'un Harry complètement déboussolé. Sévérus commença à nouveau à parler, des sanglots retenus dans la gorge.
- Mes parents étaient au service du Seigneur, ils savaient pourquoi est-ce qu'il avait attaqué la maison. Il savait que c'était de ma faute si Tara était morte alors ils ne m'ont plus jamais considéré comme faisant partie de la famille. Je ne les ai plus revu mais je les comprends, c'était vraiment ma faute.
Harry ne savait pas quoi dire. Que ce n'était pas de sa faute ? Que c'était celle de Voldemort ? Ce n'était pas évident puisqu'à ce moment là il était vraiment avec le Seigneur des Ténèbres et qu'il avait vraiment voulu lui dire comment passer les défenses de Poudlard, donc, dans un certain sens, c'était quand même vrai.
Harry passa sa main dans ses cheveux et, doucement, se mit à les caresser, sans réellement se rendre compte de ce qu'il faisait. Il sentit son professeur bouger un peu et tourner la tête dans sa direction. Des larmes coulaient sans bruit sur ses joues. Harry les effaça d'un doigt. Sévérus passa ses bras autour de la taille de son élève et enfuit son visage dans sa poitrine. Il sanglotait doucement maintenant et la seule chose qu'Harry put penser à faire, c'était de le prendre dans ses bras et de le bercer doucement. Merlin, pensa-t-il, mais qu'est-ce que je suis entrain de faire ! Qu'est-ce que diraient mon père et Siri s'ils voyaient ça !
*
Madame Pomfresh, après un moment, retourna dans l'infirmerie. Elle aurait aimé pouvoir emmener Dumbledore pour qu'il écoute l'histoire des deux blesser mais malheureusement, celui-ci était au ministère pour une affaire des plus importantes alors il lui était impossible de le rappeler. Enfin bon, normalement le professeur Rogue devait être réveillé maintenant. Elle ferait mieux d'aller voir avant que ces deux-là ne s'entretuent.
Mais lorsqu'elle pénétra dans la pièce, elle eut la surprise de voir Harry assis sur le lit de son professeur, entrain de parler. Et apparemment, ils s'amusaient bien. Ils ne remarquèrent même pas la présence de l'infirmière. Celle-ci, une fois la surprise passée, commença à voir rouge. Son élève n'était pas censé se lever et Sévérus devait se reposer. Et ils étaient là, à discuter tranquillement. Non, mais…
- Monsieur Potter, faites-moi le plaisir de retourner immédiatement dans votre lit et de laisser votre professeur se reposer !
Les deux hommes sursautèrent et Harry, voyant le regard noir de Madame Pomfresh se leva, mais fut retenue par la poigne de son professeur. Incrédule, il regarda son professeur qui avait les yeux fixé sur l'infirmière.
- Madame Pomfresh, c'est moi qui ai demandé à monsieur Potter de venir là et il se doit d'obéir à ses professeurs avant vous. Alors, il restera là et ne vous en faites pas, je vais très bien. Je n'ai besoin d'aucun repos pour l'instant. Si on a besoin de vous ici, on vous appellera…
L'infirmière aurait bien voulu dire quelque chose mais elle avait autre chose à faire que de commencer une dispute avec le professeur Rogue. Et si il voulait qu'Harry reste avec lui, c'était pas son problème mais de là à lui parler comme ça. Elle fut vexée. Sans un mot de plus, elle tourna les talons et sortit de l'infirmerie en claquant la porte.
Harry regarda quelques minutes l'endroit où avait disparut l'infirmière puis, éclata de rire. C'en était trop pour lui. De voir la tête de Madame Pomfresh. Il fut bientôt rejoint dans son rire par le professeur Rogue.
POURQUOI POURQUOI POURQUOI !!!!
C'était pas censé se passer comme ça ce chap ! Je suis d'accord que je voulais les réconcilier mais quand même pas tomber à ce point dans le sentimental! enfin, je me suis laissé emporter mais au moins, je vais pouvoir mettre à jour cette histoire. Encore désolée pour le retard de ce chapitre
