Réponse à ma seule et unique review:
Merci beaucoup magali et pour savoir la bataille, bien le chapitre 21 y était consacré! et voilà le dernier chapitre... bonne lecture
Chapitre 23
Peu de temps après le départ de Sirius, Harry était de retour à Grimmauld Place, avec sa tante et son cousin qui resteraient avec lui cet été, ne pouvait pas retourner chez eux. D'ailleurs, ils ne l'auraient jamais fait, même s'il n'y avait pas eu de risque, car ils ne pouvaient resté dans la maison où Vernon avait été assassiné.
Mais cela plaisait à Harry, car il commençait à bien aimé cette maison, même s'il était tout de même assez sinistre. Quand il y avait assez de personne à l'intérieur, cela allait beaucoup mieux.
Et avec sa tante et son cousin, Harry ne s'ennuyait pas. Ils lui posaient toujours de nouvelles questions sur le monde de la Magie auxquelles le jeune homme répondait avec bonheur. Bien sûr, il était tout de même très triste du nouveau départ de Sirius, sauf qu'il avait su que cela ne serait pas définitif avant même de savoir que ce serait lui qui reviendrait alors, il ne s'était jamais fait de faux espoirs.
Une personne qui était beaucoup plus attristée par le retour de Sirius au royaume des morts, s'était Rémus. Il le prenait tout aussi mal que la première fois, si ce n'est plus. Harry commençait réellement à regretter de ne pas le lui avoir dit dès le premier soir. Mais il n'avait pu s'y résoudre et, au moins, de cette façon, il avait pu être heureux pendant quelques jours.
Harry passait régulièrement dans la chambre du loup-garou (quand Tonks n'y était pas, bien sûr) et il pouvait voir qu'il allait de moins en moins bien. Harry se disait que cela finirait bien par s'améliorer, alors il ne força pas son ami à descendre dans le reste de la maison, pour parler aux autres. Mais il s'inquiétait tout de même.
Heureusement, il y avait aussi Tonks à qui Rémus parlait. Mais elle n'avait pas beaucoup de temps, entre les missions pour l'Ordre et son travail d'Aurore (qu'elle avait repris puisque l'année scolaire était terminée) alors elle ne pouvait passer beaucoup de temps avec son amant. Mais suffisamment pour s'inquiéter elle-aussi.
Enfin, Harry avait aussi autre chose qui l'inquiétait réellement et c'était l'état de santé de son professeur de potion. Voldemort le faisait souffrir tout le temps mais il refusait d'en parler à qui que ce soit, et il avait fait promettre à Harry de ne rien dire. Alors le jeune homme essayait de trouver une potion ou un sortilège qui pourrait faire cesser cette torture.
Il était, présentement, dans sa chambre, assis en tailleur sur son lit, un livre ouvert sur ses genoux et semblait avoir trouvé quelque chose d'intéressant.
Les liens magiques fonctionnent grâce à la légilimencie, et c'est pour cela que pour les briser, il faut une force d'esprit assez grande pour empêcher l'esprit de celui qui contrôle de garder, justement, ce contrôle.
Il suffit de percer dans l'esprit de la personne qui contrôle le lien et de trouver la partie de son esprit remplie de ce lien et de l'effacer. Il ne pourra ensuite plus actionner ce lien.
Harry resta pensif. Il fallait qu'il essaye de faire cela, mais il n'avait droit qu'à un seul essai. Voldemort allait le laisser pénétrer dans son esprit qu'une seule fois, parce qu'il ne s'y attendrait pas.
Refermant son livre, un sourire satisfait sur ses lèvres, il se leva et fit son chemin à la cuisine. Il avait réellement faim. Après tout, il avait passé tellement de temps dans différents livres avant de trouver cette information qu'il en avait oublié de manger.
Quand il arriva dans la cuisine, il vit Rogue assis devant une tasse de café. C'est vrai que l'homme passait de temps en temps à Grimmauld Place, surtout que si Harry ne se trompait pas, il venait d'y avoir une réunion de l'Ordre.
- Bonsoir, Professeur ! s'exclama-t-il joyeusement en entrant dans la pièce.
- Bonsoir Harry, vous êtes bien joyeux ?
Il y avait une interrogation muette dans les yeux de l'homme, mais il n'y répondit pas. Harry ne voulait rien dire à son professeur avant de savoir si cela allait fonctionner.
- Il reste personne d'autre de l'Ordre ? s'étonna Harry.
- Seulement Lupin, mais il est remonté dans sa chambre. Il n'avait pas vraiment l'air bien.
Harry soupira. C'était le moins qu'on pouvait dire.
- Je sais, mais c'est pire que l'année dernière. Il ne me laisse rien faire pour l'aider. Et Tonks n'y arrive pas non plus.
- Je suis sûr que ça va finir par s'arranger, rassura Rogue. Il faut lui laisser un peu de temps.
- Je l'espère, murmura Harry, je l'espère vraiment professeur. Enfin, sinon, vous comment est-ce que vous allez ? demanda Harry, changeant de sujet de conversation.
Sévérus baissa les yeux et Harry comprit tout de suite que cela n'allait vraiment pas mieux, même pire. Il l'entendit distinctement soupirer avant que sa voix n'emplisse la pièce.
- Il fait brûler ma marque de plus en plus fréquemment.
Harry hocha la tête, espérant de tout cœur que son plan fonctionnerait. Et en plus, si tout se passait bien, il pourrait également effacer la marque grâce à un simple sortilège de soin qu'il avait appris. Ce serait réellement merveilleux.
Ils restèrent encore à discuter calmement pendant une bonne dizaine de minutes avant que Rogue ne sursaute, sans raison apparente. Mais lorsque sa respiration se fit saccadée, Harry comprit immédiatement que c'était la marque des Ténèbres.
C'était le moment de mettre son plan à exécution. Harry alla chercher une patte mouillée et la posa sur la marque de son professeur, alors que celui-ci fermait les yeux, essayant de faire s'évacuer la douleur. Le jeune ferma lui aussi les yeux, et touchant la Marque des Ténèbres, il chercha la connexion avec le Seigneur des Ténèbres.
Il ne mit pas longtemps à la trouver et, une fois qu'il y fut arrivé, il put naviguer dans l'esprit de Voldemort, détestant ce qu'il y voyait, mais il continua tout de même son exploration jusqu'à ce qu'il trouve l'endroit qui contrôlait la Marque de Rogue.
Une fois qu'il y fut, il s'arrangea pour mettre toute son énergie mentale afin de le détruire, et, après deux minutes, il y arriva finalement et se sortit de l'esprit de Voldemort.
Dès qu'il fut sortit, il vit la pièce tourbillonner et il se laissa tomber à terre, gardant ses yeux fermés pendant un moment et respirant profondément. Il ne savait pas encore si cela avait marché mais il entendit distinctement Rogue faire un bruit étouffé, sous l'emprise de la surprise.
Il ne put empêcher un sourire d'étirer ses lèvres, avant de rouvrir les yeux pour se retrouver face au regard inquiet de Sévérus. Celui-ci, dès qu'il vit que Harry avait les yeux ouvert, l'aida à se remettre en position assise.
- Qu'est-ce que… vous avez fait ? demanda-t-il, encore sous le choc.
Sa douleur avait brutalement cesser, et sa marque avait presque disparût. Il ne restait qu'une cicatrice blanche, comme lors de la chute de Voldemort, il y avait quinze ans.
- J'ai… détruit le lien… qui reliait l'esprit de Voldie… a votre marque, réussit-il à articuler entre deux inspirations.
Rogue ouvrit la bouche pour la refermer aussitôt, ne sachant pas que dire. Il finit tout de même par se reprendre et remercier le jeune homme. Celui-ci lui fit un sourire.
- De rien…. Il faudra que vous demandiez à Madame Pomfresh de faire un sortilège de soin, cela devrait pouvoir enlever la cicatrice.
- Je… je le ferais.
Harry respira un grand coup en soupirant, avant de basculer pour se remettre debout et se diriger vers le placard, prenant une boîte de la première chose qui lui tombait sous la main. Il remarqua avec exaspération qu'il lui fallait un couteau pour l'ouvrir, mais heureusement il avait laissé le sien sur le buffet pendant l'après-midi.
Il se dirigea alors là-bas, mais fut étonné en ne voyant rien. Il fronça les sourcils, se demandant ce qu'il se passait. Pourquoi est-ce que son couteau avait disparu ?
- Professeur ?
- Oui, Harry ?
- Est-ce que vous… vous auriez vu mon couteau ? demanda-t-il d'une voix incertaine.
- Non, pourquoi ?
- Je l'avais laissé ici, quand je suis descendu cet après-midi, et il y est plus ! C'est bizarre.
- Vous êtes certains de l'avoir laissé ici ?
Harry hocha la tête. Bien sûr, il en était plus que certain. Il s'en rappelait clairement. Il l'avait posé avant de retourner dans sa chambre avec son cousin. Il s'était dis qu'il allait le laisser là, parce qu'il voulait le laver le soir-même, et qu'il en aurait de toute façon pas besoin avant de venir souper. Il pensait le reprendre avant la réunion mais il avait été trop absorbé par ses recherches. De toute façon, il ne voyait vraiment pas qui aurait pu le lui prendre, parmi les membres de l'Ordre. C'était parfaitement ridicule que l'un d'eux le fasse.
A moins que…
- C'est pas vrai ! murmura Harry, sentant la panique monter en lui.
Il espérait de tout cœur qu'il se trompait sur toute la ligne, mais il ne pouvait s'empêcher de penser à ce que lui avait dit Sirius avant de retraverser le voile. Et cela lui faisait peur.
Sans même y réfléchir à deux fois, il se précipita vers les escaliers, suivit par Rogue qui n'y comprenait rien, mais qui avait la désagréable impression que ce n'était pas quelque chose qu'il allait aimer.
Harry ne s'arrêta que lorsqu'il fut arrivé devant la porte de la chambre de Rémus. Priant pour qu'il se trompe réellement, il tourna lentement la poignée, effrayé, et quand il vit la scène devant lui, il sentit sa respiration s'arrêter.
Rémus se tenait, immobile, et regardait fixement son couteau, qu'il tenait à peine deux millimètres en-dessus de son poignet gauche. Il ne semblait pas avoir vu les deux nouveaux arrivants et sursauta vivement quand il entendit la voix de Harry prononcer le sortilège de désarmement, et lui ôter ainsi la lame des mains.
Il se retourna doucement, en tremblant et ne put laisser son regard rencontrer celui du jeune homme, qui était blanc comme la mort, de peur de ce qu'il allait y trouver.
- Harry… murmura-t-il doucement, sa voix vibrante.
- Est-ce que je peux savoir ce que tu comptais faire ? demanda Harry, d'une voix dure.
Il avait eu peur quand il était entré dans la pièce, mais maintenant, il sentait la colère monter en lui. Elle était dirigée aussi bien contre l'homme que contre lui-même, pour ne pas avoir remarquer que son ami allait aussi mal. Seulement, il la laissa exploser contre Rémus.
- Non, mais ça va pas ! Je peux savoir à quoi est-ce que tu pensais ? Que tu allais rejoindre Sirius ? Si tu tiens tant que ça à lui, tu aurais peut-être pu respecter ses dernières volontés, hein ? Est-ce que tu as pensés au mal que ça aurait fait autour de toi ? Tu as pensé à Tonks ? Tu as pensé à moi ? Non, non bien sûr, tout ce qui compte c'est toi !
Il arrêta de hurler quand il entendit Rémus sangloter et se rendit alors compte de ce qu'il venait de dire. Il avait été beaucoup trop loin, et il n'en pensait pas la moitié.
- Je suis désolé, Harry, je suis désolé, hoquetait le loup-garou. Je sais que je… que je n'aurais pas dû et… et maintenant à cause de ça… je… je t'ai aussi perdu toi.
En un quart de seconde, Harry se retrouva assis sur le lit, pleurant lui-aussi à chaudes larmes, Rémus entre ses bras, murmurant des excuses, essayant de le calmer du mieux qu'il pouvait pendant que Rogue regardait la scène depuis le pas de porte, incapable de faire quoi que ce soit.
- Chut… chut…, c'est finit, petit ange, c'est fini… je suis là… je suis là… tu ne m'as perdu… chut… je suis désolé… je ne pensais pas ce que j'ai dis… je suis pas en colère contre toi, je le suis contre moi pour ne pas avoir remarquer que tu allais mal à ce point-là. Allez, calme-toi, petit ange, calme-toi, je t'en supplie.
Harry avait utilisé, sans même s'en rendre compte, le surnom qu'il avait déjà donné à Rémus il y avait quelques semaines. Mais même cela ne put calmer le loup-garou.
Il tremblait de tous ses membres, étroitement lover dans les bras de Harry, pendant que celui-ci le berçait gentiment, essayant de le calmer. Le jeune homme soupçonnait que c'était moins l'effet à retardement du départ de Sirius, que celui de son éclat de voix. Il aurait dû réfléchir avant de parler.
C'est à ce moment-là que Rogue s'avança vers Harry, se remettant de la scène.
- Je vais vous chercher un peu de potion calmante, lui dit-il gentiment.
- Merci, Professeur, murmura Harry la voix nouées.
Il essayait de se reprendre, voyant qu'il se devait d'être fort pour Rémus, pour l'instant. Il desserra un peu son étreinte autour de l'homme, enlevant un bras pour pouvoir essuyer les larmes qui inondaient son visage, avant de revenir dans sa position initiale, enfouissant son visage dans les cheveux de son ami, respirant profondément le parfum de ses cheveux.
- Qu'est-ce qu'il se passe ? demanda Pétunia qui arrivait dans le couloir, suivie de son fils, au moment ou Rogue sortait de la pièce.
- Je vous expliquerais plus tard, mais il vaut mieux ne pas entrer dans la pièce pour le moment. Excusez-moi, je dois me dépêcher.
Le professeur continua alors son chemin, sous les regards inquiets de Dudley et de sa mère. Le jeune homme se tourna vers Pétunia.
- Tu crois qu'il est arrivé quelque chose à Harry ? s'inquiéta-t-il.
- Non, Dudley, je ne pense pas. Sévérus nous l'aurait dit, sinon. On ferait mieux d'aller au salon, en attendant que quelqu'un vienne nous dire ce qu'il y a.
Dudley hocha la tête et suivit sa mère dans en bas.
Harry vit avec soulagement Rogue revenir, une potion à la main. Il commençait réellement à se faire du soucis, en entendant que la respiration de son ami accélérait. Il fallait absolument qu'il se calme avant qu'il ne finisse par faire une crise d'hyperventilation.
Sévérus vint s'asseoir au côtés de Harry, le gobelet dans ses mains.
- Rémus, murmura doucement Harry, se dégageant de l'étreinte de son ami pour prendre le gobelet. Bois…
Alors que Rémus relevait la tête pour regarder le jeune homme, il vit la potion posée contre ses lèvres et il fit ce que lui demandait Harry, ne se souciant même pas de savoir ce que c'était. Il l'avala d'une traite avant de baisser la tête.
Harry posa le verre à côté, sur la table de chevet qui était un peu plus loin, et passa tendrement une main dans les cheveux de son ami.
- Ça va mieux, petit ange ? demanda-t-il doucement.
Rémus hocha sensiblement la tête, mais maintenant il se sentait tellement coupable de ce qu'il avait presque fait.
- Je suis désolé.
- C'est pas grave. Mais s'il te plait, Rémus, la prochaine fois que tu te sens mal, viens me parler, d'accord ?
- Si tu fais la même chose, négocia l'homme, malgré la situation.
- Marché conclu, déclara Harry.
A ce moment-là, Rémus dut étouffer un bâillement et Harry sourit. Pleurer faisait souvent cet effet-là au gens. Comme ils laissaient retomber le stress, ils sentaient souvent la fatigue accumulée les submerger.
Harry se leva et alla défaire le lit de l'homme, un peu comme pendant les dernières vacances d'été, sans voir le regard amusé de Rogue qui voyait la façon attentionnée – presque maternelle – dont Harry agissait avec le loup-garou.
- Couches-toi et dors un moment, conseilla Harry. Cela te fera du bien.
Rémus obéit docilement et se glissa sous les couvertures que Harry, penchés sur lui, remonta doucement, le bordant. Le jeune homme lui déposa un baiser sur le front avant de se redresser et de se préparer à ressortir.
Mais dès qu'il commença à s'éloigner de lui, Rémus attrapa son bras, lui jetant un regard presque suppliant.
- Reste avec moi, s'il te plait, lui demanda-t-il.
Harry sourit et hocha la tête. Il se retourna ensuite vers son professeur qui lui lança un regard entendu avant de quitter la pièce, éteignant les lumières, et fermant la porte derrière lui.
Harry prit le livre qui restait sur la table de chevet de l'homme avant de prendre place à ses côtés, s'appuyant contre le haut du lit, et de passer un bras autour de son ami qui posa sa tête sur sa poitrine.
Alors qu'il sentait le corps de Rémus devenir de plus en plus lourd tandis qu'il sombrait dans le sommeil, il détourna les yeux de son livre et posa un baiser sur le haut de la tête de l'homme.
- Bonne nuit, petit ange.
Dudley était dans sa chambre, sous le choc des révélations qui lui avaient été faites. Il n'arrivait pas à croire à ce qu'il venait de se passer. C'était effrayant de voir que quelque chose d'aussi horrible aurait pu arriver sans que personne ne s'en rende compte.
Il était perdu dans ses pensées quand des coups résonnèrent à sa porte avant qu'elle ne s'ouvre. Il se retourna. C'était Harry, et il n'avait réellement pas l'air bien.
- Harry, est-ce que ça va ? s'inquiéta Dudley, en invitant son cousin à s'asseoir à côté de lui, sur son lit.
- Je… je n'arrive pas à croire que je ne me suis pas aperçu qu'il allait aussi mal, parvint-il à articuler, la gorge nouée. Comment est-ce que j'ai pu être aussi aveugle ?
- Eh ! s'exclama le jeune moldu en passant un bras autour des épaules de Harry. Personne n'aurait pu le remarquer.
- J'aurais dû…, murmura Harry, des larmes courant le long de ses joues. J'aurais d
Soudain, il craqua et éclata en sanglot, sans que son cousin n'ait eu le temps de dire quoi que ce soit. Dudley, ne sachant que faire, le serra dans ses bras, contre son torse et lui frotta le dos, essayant de l'apaiser.
Mais Harry pleurait toutes les larmes qu'il avait accumulé depuis le départ de Sirius. Il avait fait comme si ce n'était rien, à ce moment-là, se disant qu'il le savait depuis le début, qu'il ne s'était jamais fait d'illusion, mais cela n'empêcha pas que la disparition de son parrain lui faisait mal.
Il pleurait aussi pour toute la tristesse que devait ressentir Rémus. Cela lui faisait tellement mal de le voir dans cet état. Il l'aimait tellement, comme… comme un père, comme un frère. De la même façon dont il aimait Tonks.
Il pleurait aussi pour elle, qui avait perdu un cousin, le seul membre de sa famille qui la comprenait et qui ne s'était pas tourné du côté des forces obscures.
Finalement, au bout d'un long moment, les sanglots de Harry s'estompèrent et il se calma. Se redressant, il se dégagea de l'étreinte de son cousin et se sécha les yeux et le visage avant son bras.
- Ça va mieux ? demanda Dudley.
- Ouais… merci, Dud'
- C'est fait pour ça, la famille ! s'exclama celui-ci.
Harry lui sourit, et se dit que c'était vraiment bien d'avoir pu retrouver une vraie famille. D'ailleurs, en parlant de famille, il avait promis à Rémus qu'il resterait auprès de lui, alors il ferait mieux d'être là quand il se réveillerait.
- Bon, il faut que je retourne vers Moony, pour être là à son réveil.
- J'espère qu'il ira mieux.
- Moi aussi… moi aussi…
Lorsque les premiers rayons du soleil atteignirent son visage, Rémus commença à papillonner des yeux. Lentement, il les ouvrit et, une fois habitué à la lumière ambiante, il se releva doucement. Ou plutôt essaya.
Il baissa les yeux, étonné. Tonks ne devait pas rentrer avant trois jours ! Mais quand il vit Harry, à moitié couché sur lui, il se souvint des événements de la veille.
Il vit aussi, sur le visage de son jeune ami, des sillons qui avaient été tracés par des larmes. Il s'en voulut aussitôt d'avoir déverser tout son chagrin sur Harry, qui devait déjà tellement souffrir.
Il était plongé dans ses pensées, à tel point qu'il ne remarqua même pas que Harry s'était éveillé, jusqu'à ce qu'il lui parle.
- Hello, Moony !
- Salut, Harry, répondit-il doucement. Comment est-ce que tu vas ?
- Bien, merci. Mais ce serait plutôt à moi de te poser cette question.
- Je vais bien… je suis désolé de m'être laisser…
Il ne put finir sa phrase, coupé par Harry qui posa un doigt sur ses lèvres.
- Tut, tut, tut. On ne recommence pas avec ça, d'accord.
- D'accord.
Harry se releva complètement et se remit sur pied. Il avait faim, parce qu'avec tout les événements de la nuit passé, il n'avait toujours pas pu manger.
- Je vais me chercher à manger, tu veux venir avec moi, où tu veux que je t'apporte quelque chose ?
- Tu peux m'apporter, s'il te plait ?
Harry hocha la tête et descendit silencieusement les marches de l'escaliers. Il était très tôt, il ne voulait pas réveiller les autres.
Pour aller dans la cuisine, il était obligé de passer par le salon et quand il vit le tableau de cette pièce, il se figea et sa mâchoire tomba. Alors ça, c'était quelque chose. Apparemment, Rogue était resté pour parler à sa tante, la nuit passé, et celle-ci avait dû finir par s'endormir dans ses bras. Et son professeur n'avait pas voulu la réveiller.
Reprenant ses esprits, un énorme sourire fendit son visage, et il passa dans la cuisine sur la pointe des pieds, prit un peu de nourriture et de boisson et remonta incognito dans la chambre de Rémus, qui fut surpris de le voir tout à coup si joyeux.
- Qu'est-ce qu'il y a, Harry ? demanda Rémus.
- Rien…. Je me dis seulement que ma famille est entrain de s'agrandir de jour en jour.
Rémus, qui avait pris à boire, recracha ce qu'il avait dans la bouche, sous le regard surpris de Harry, et le regardait avec des yeux exorbité.
- Tu veux dire que Ginny ? demanda-t-il, laissant sa question en suspend.
Harry ne put s'en empêcher, il éclata de rire, sous le regard ébahi de son ami qui ne comprenait plus rien.
- Désolé Rem'… non, non je ne veux pas dire que Ginny est enceinte. Je ne tiens pas à tester la prophétie à l'extrême pour voir si Madame Weasley arrivera à me tuer.
- Tu me rassures, soupira Rémus. Mais qu'est-ce que tu veux dire ?
- Ce que je veux dire, c'est que depuis l'année dernière, j'ai retrouvé ma tante et mon cousin. J'ai une petite amie extraordinaire qui, je l'espère, le restera encore longtemps. Je me suis trouvé un « papa-grand-frère » et une « maman-grande-sœur » en toi et Tonks et que, par-dessus le marché, si ça continue comme ça a commencé, je crois que je pourrais bientôt dire « Oncle Sévérus », finit Harry en rigolant.
Mais Rémus, apparemment, c'était arrêté bien avant la dernière phrase de Harry. Il était sous le choc de ce que venait de lui confier le garçon.
- Tu… tu me considère vraiment comme ça ? demanda-t-il, incertain et heureux.
- Qu'est-ce que tu crois, petit ange ? répondit malicieusement Harry.
Pendant ce temps-là, trois personnes observaient toute la scène, depuis un magnifique paradis dans les cieux.
- On dirait bien que notre cher Moony a un nouveau surnom, déclara posément un homme au long cheveux noir, un sourire étirant ses lèvres.
- Et il faut avouer qu'il lui va comme un gant, fit remarquer une jeune femme aux cheveux roux, flamboyant.
- C'est si dommage qu'ils ne puissent pas être aussi insouciants tout le temps. Mais la dernière guerre va bientôt éclater, et il faudra qu'ils soient près… déplora le dernier homme, au cheveux en bataille et aux lunettes rondes, passant un bras autour des épaules des deux autres.
Les trois reportèrent leur attention sur la maison, au milieu de Londres et leur regard se fit plus triste, plus mélancolique, regrettant de ne pouvoir être auprès d'eux pour les soutenir dans les épreuves qui allaient arriver.
Fin
