*****Chapitre 9 : Les voleurs fourbes*****
Après une heure et demi de galop sans arrêt, ils arrivèrent à l'endroit du vol de la figurine. Des traces fraîches jonchaient le sol malgré le peu de personnes qui empruntaient la route des bois.
Val, Ganondorf et Nabooru contournèrent l'entrée à plus de 500 mètres et virent un chariot non loin. Ils descendirent de cheval et discrètement, ils s'approchèrent de l'endroit où trois hommes armés d'épées, des Hyliens, discutaient. Au centre se trouvait un homme chauve aux allures de bandit. Les deux demoiselles se dissimulèrent derrière un buisson et le futur roi se cacha dans un arbre. Vava appuya sur une des parties de son médaillon, puis ils écoutèrent le dialogue.
"Les vieux, on n'a rien volé aujourd'hui à part une figurine d'un Goron affreux à un enfant ! dit celui de droite.
- On aurait eu la plus belle des montures si cet imbécile l'avait pas transpercée de son poignard ! maudit celui de gauche.
- Cette jument rousse refusait d'obéir ! s'énerva le chauve. Bien imposante, forte et magnifique était-elle, une vraie tête de mule ! Si je ne la tuais pas, elle serait retournée à la Vallée Gerudo et aurait pu nous dénoncer à sa maîtresse. Les femmes là-bas ont la réputation d'être aussi puissantes que des hommes ! Cela aurait été que pure folie !
- PARCE QUE VOUS ÊTES FOUS !", s'écria Nana, hors d'elle.
Val n'eut même pas le temps de mettre sa main sur la bouche de l'enfant que les trois voleurs s'élancèrent sur elles. Ils brandirent leur épée au-dessus des têtes des filles lorsque Gaga sauta sur deux des malfaiteurs. Le troisième, le chauve, prit la fausse Gerudo par la gorge et lui mit le tranchant de son épée sous le menton. Il cria : "Toi le grand roux ! Tu bouges, elle meurt ! Je vais lui trancher la tête !"
Au lieu de se mettre à frémir, ce dernier s'esclaffa. Oui, oui ! Vous avez bien lu, Ganondorf riait tellement fort qu'il en était tout rouge. Pourquoi ? Tout simplement parce que Val avait été entraînée pour ce genre de situation et qu'à chaque pratique contre Gaga, elle le mettait à terre directement. Petite, mais dangereuse. Et c'était bien son avantage d'ailleurs !
Elle sourit aussi, quoi qu'un peu effrayée, et écrasa le pied de son assaillant. Il la lâcha en poussant un cri. Cette dernière lui enfonça la jambe dans les bijoux de famille (**note de l'auteur** Pour ne pas dire LE mot exact), lui déroba son épée et le fit trébucher. Elle grimpa sur son dos, lui prit la tête durement et lui cria dans les oreilles : "Je suis petite, oui. Je suis une fille, oui. Mais je suis stupide et faible, NON !"
Nabooru trouva la manoeuvre très drôle. Les trois Gerudos ligotèrent et bâillonnèrent solidement leurs prisonniers, puis Ganondorf les déposa comme de vulgaires babioles inutiles dans le chariot. Ils attelèrent ce dernier avec Amiral et un des chevaux des malfrats. Blacky suivrait non loin. D'ailleurs, quelle ne fut pas la surprise des hors-la-loi lorsqu'ils aperçurent la jument ! Val désactiva la touche de son collier, et ils se mirent en route vers le bourg d'Hyrule.
******
A la cime des arbres, comme aux profondeurs de la forêt, la rumeur courait. Une rumeur, même si elle venait des Kokiris, qui n'était point fausse. Enfin, en partie.
Le doux son mélancolique du vent à travers la végétation chantait, un sage allait naître. Dans trois ans exactement, une Kokiri allait en devenir une. Ce peuple, considéré comme sans grande importance, allait enfin jouer un énorme rôle dans l'avenir d'Hyrule !
Tous les habitants du village de la forêt faisaient la fête. Ils acclamaient tous le nom de leur messager : Jimmy. Ce grand blond, vêtu de vert, était venu par une douce matinée porter la bonne nouvelle. Les potins les plus farfelus disaient qu'il était mi-Hylien mi-Gerudo. Ces petites oreilles courtes en étaient la preuve.
Cependant, durant cette célébration en son honneur, il n'était point présent. Il était assis, au haut d'un grand sapin, en train de regarder une carriole s'éloigner dans la plaine avec une jument au pelage noir qui gambadait joyeusement autour. Il sourit légèrement, replaça ses lunettes, et pensa : "Val... avec les Gerudos... qui l'aurait cru possible ? Elle... si... émotive... J'espère qu'elle ne s'attachera pas à Ganondorf... La pauvre... Elle se dirige vers le Bourg. Si elle aperçoit Eynizu là-bas, alors ce sera fichu. C'est mieux... qu'elle en sache le moins possible."
Il siffla fortement et un balai apparut en voletant dans le ciel. L'objet se mit sur le côté gauche de son maître, puis Jimmy le chevaucha. Ils s'éclipsèrent dans les nuages...
******
"Laisse-moi conduire le chariot, Gaga !
- Hors de question, tu es trop jeune Nabooru !
- Mais Val, dis quelque chose toi !
- Gaga a raison, Nana. Même moi je ne le sais pas...
- Rho c'est injuste !"
La petite fit la moue, puis croisa ses bras pour bouder. Le futur roi et la belle terrienne se mirent à rire. Depuis trois heures déjà, ils attendaient d'enfin apercevoir les remparts du bourg. L'éclat du soleil commençait à diminuer de plus en plus. S'ils n'arrivaient pas dans la capitale d'Hyrule d'ici là, ils seraient obligés de dormir à la belle étoile, en évitant les sakdoss !
Il faisait de plus en plus froid, la brise du soir rafraîchit considérablement Vava. On ne pouvait pas en dire autant de Gaga et Nana, par contre. Ils tremblaient de tous leurs membres. Les voleurs, derrière, en voyant cet "hilarant" spectacle, se mirent à rire. Val prit alors une poche contenant autrefois des pommes de terre et regroupa les trois nigauds dans un coin. Puis, avec un regard moqueur, elle leur mit le sac sur la tête. Ils faisaient moins les malins !
Il ne restait qu'une petite demi-heure avant que le soleil ne se couche, et toujours pas de remparts en vue. Ganondorf soupira, puis s'imagina la nuit horrible qu'ils s'apprêtaient à vivre. Nana dit :
"Par la déesse du désert... je crois qu'après le coucher du soleil nous devrions faire des tours de garde, nous sommes encore loin...
- Je pense que tu as malheureusement raison ma petite Nana..., déplora le grand roux.
- Hum, on est si loin que cela ? demanda Val.
- Oui, assez. A environ une heure, minimum.
- Bon, je crois que Blacky sera très heureuse de faire un beau petit galop !
- Bonne idée !"
Val sourit à ses deux amis, puis appela sa jument. La belle monture arriva en quelques secondes très joyeusement, puis l'adolescente la chevaucha. La jeune fille fit un bref signe d'au revoir à Ganondorf et Nabooru, puis s'élança à la poursuite du soleil.
Le temps passait, le soleil disparaissait, et toujours pas de bourg en vue. Val commençait à franchement désespérer. Plus que 5 minutes... "Allez, allez viens ici petite vi-ville ! Viens voir tantine Val !", pensa l'adolescente. Elle regarda au loin. Plus que 3 minutes.
Soudain, elle aperçut quelque chose d'immensément gris s'insérer dans la nuit imminente. Les remparts ! Elle ordonna à Blacky d'aller plus vite, et en quelques secondes elles étaient devant le pont-levis. Il se refermait. Val hurla le plus fort qu'elle put de la laisser entrer. Les gardes hyliens, qui tournaient la manivelle, l'observèrent d'un regard interrogatif, puis ré-enclenchèrent le pont-levis.
Val descendit de son cheval, lui donna une carotte pour la récompenser, puis vit les soldats s'approcher.
"Eh oh ! La jolie Gerudo ! Que fais-tu encore à cette heure si loin de la forteresse ?
- Je dois avoir une audience avec les autorités du bourg.
- Et pouvons-nous savoir pourquoi ?
- J'ai eu des ennuis avec des Hyliens ! Ils ont bien failli tuer ma jument, dit Vava en pointant Blacky qui broutait.
- Pourtant elle a l'air de bien se porter !
- Si vous ne me croyez pas, regardez de vos propres yeux messieurs ! ironisa-t-elle en soulevant le poil de son destrier pour laisser paraître une large cicatrice.
- En effet, cette belle monture a eu quelques rebonds...
- Justement, et nous avons attrapé les coupables.
- Qui ça, "nous" ?
- Mes amis gerudos et moi-même, ils sont à une quinzaine de minutes d'ici, en chariot.
- QUINZE ? Ha ha ha ! Ma belle demoiselle, notre journée est finie ! Nous n'attendrons pas vos petits copains ! Surtout des Gerudos ! HA HA HA !
- Mais si vous n'attendez pas d'ici là pour refermer le pont-levis, ils vont passer la nuit dehors !
- Eh alors ? Ce n'est pas notre problème ! HA HA HA !
- Vous êtes odieux ! S'ils avaient été hyliens mes amis, vous les auriez attendus !
- HA HA HA ! Ils ne le sont pas, tant pis pour eux, HA HA HA !
- Moi je suis mi-Hylienne ! mentit Val en s'énervant.
- Toi ? Tu as les oreilles courtes, arrête de nous faire rire ! HA HA HA !
- Avez-vous déjà vu une Gerudo brune ? Aux yeux bleus ?
- ...
- Et de ma grandeur en plus ?
- Bon, d'accord ! On va les attendre... Et dire que ma femme me reproche d'être sans pitié..."
Val sourit victorieusement et les gardes soupirèrent. Le quart d'heure passa puis la fière crinière d'Amiral apparut à travers la nuit, ainsi que quelques sakdoss. Nabooru s'agitait à bord de la carriole, heureuse. La petite avait vu Val. Ganondorf envoya la main, triomphant, à son amour caché.
Arrivés près de Vava, ses deux compères la félicitèrent. Ils étaient heureux de ne pas passer la nuit près de squelettes dégoûtants. La petite troupe passa le pont, puis les soldats le refermèrent. Ils indiquèrent aux voyageurs la route à prendre vers le château, et une auberge qui se situait dans les ruelles. Les Gerudos remercièrent les hommes, puis se dirigèrent vers leur futur endroit pour dormir et se nourrir.
L'auberge en question était en fait une demeure fort simple. C'était une maison parmi tant d'autres. Ils poussèrent les trois malfrats à l'intérieur. A la réception se trouvait un homme dans la cinquantaine. D'ailleurs, Val le reconnut tout de suite :
"Rauru !
- Eh oui mes enfants, être sage ne paye pas, mon emploi de médecin n'arrive pas à me faire vivre alors j'ai démarré cet hôtel chez moi. Vous êtes les bienvenus ! Que puis-je pour vous ?
- Nous avons besoin d'une chambre pour six personnes, répondit Nabooru.
- Hélas ! Toutes mes chambres spacieuses sont malheureusement prises... seules celles qui peuvent contenir trois personnes sont libres.
- Ça ne fait rien, j'ai de quoi payer, ne vous inquiétez pas, sourit le grand Gerudo.
- Voilà des paroles bien alléchantes, jeune homme ! Tenez, dit le sage en tendant les clefs, et surtout bonne nuit ! Si vous vous réveillez tôt demain matin, je vous ferai le petit déjeuner !
- C'est bien aimable à vous !", clama Val.
Ganondorf fit monter les marches aux trois voleurs, suivi de Vava et Nana. Ils s'arrêtèrent de marcher quelques secondes après, devant les chambres mises à leur disposition. Elles étaient l'une à côté de l'autre. Il fallait que le groupe se sépare pour la nuit. Gaga proposa : "Vous les filles, prenez le dortoir de droite et je prendrai celui de gauche avec deux des "trucs" que nous transportons. Vous serez avec le chef, le chauve, parce que je crois qu'il a peur de Val maintenant !" . Lorsque le boss des voleurs entendit ce nom, il frissonna. Elle l'avait réellement traumatisé.
L'adolescent lança son épée vers les demoiselles, pour qu'elles puissent se défendre au besoin. Il posa son regard sur celle qu'il aimait, et pria mentalement la déesse du désert que rien ne se passe cette nuit. Vava remarqua son changement d'expression et devina facilement la cause. Pour le rassurer, elle le prit dans ses bras en lui promettant que Nabooru et elle allaient faire bien attention. Il sourit, puis la troupe se sépara.
Dans son lit, son sabre à ses côtés, Ganondorf s'endormit profondément en pensant à la seule chose qui avait un vrai sens dans sa petite vie d'adolescent : Val.
Après une heure et demi de galop sans arrêt, ils arrivèrent à l'endroit du vol de la figurine. Des traces fraîches jonchaient le sol malgré le peu de personnes qui empruntaient la route des bois.
Val, Ganondorf et Nabooru contournèrent l'entrée à plus de 500 mètres et virent un chariot non loin. Ils descendirent de cheval et discrètement, ils s'approchèrent de l'endroit où trois hommes armés d'épées, des Hyliens, discutaient. Au centre se trouvait un homme chauve aux allures de bandit. Les deux demoiselles se dissimulèrent derrière un buisson et le futur roi se cacha dans un arbre. Vava appuya sur une des parties de son médaillon, puis ils écoutèrent le dialogue.
"Les vieux, on n'a rien volé aujourd'hui à part une figurine d'un Goron affreux à un enfant ! dit celui de droite.
- On aurait eu la plus belle des montures si cet imbécile l'avait pas transpercée de son poignard ! maudit celui de gauche.
- Cette jument rousse refusait d'obéir ! s'énerva le chauve. Bien imposante, forte et magnifique était-elle, une vraie tête de mule ! Si je ne la tuais pas, elle serait retournée à la Vallée Gerudo et aurait pu nous dénoncer à sa maîtresse. Les femmes là-bas ont la réputation d'être aussi puissantes que des hommes ! Cela aurait été que pure folie !
- PARCE QUE VOUS ÊTES FOUS !", s'écria Nana, hors d'elle.
Val n'eut même pas le temps de mettre sa main sur la bouche de l'enfant que les trois voleurs s'élancèrent sur elles. Ils brandirent leur épée au-dessus des têtes des filles lorsque Gaga sauta sur deux des malfaiteurs. Le troisième, le chauve, prit la fausse Gerudo par la gorge et lui mit le tranchant de son épée sous le menton. Il cria : "Toi le grand roux ! Tu bouges, elle meurt ! Je vais lui trancher la tête !"
Au lieu de se mettre à frémir, ce dernier s'esclaffa. Oui, oui ! Vous avez bien lu, Ganondorf riait tellement fort qu'il en était tout rouge. Pourquoi ? Tout simplement parce que Val avait été entraînée pour ce genre de situation et qu'à chaque pratique contre Gaga, elle le mettait à terre directement. Petite, mais dangereuse. Et c'était bien son avantage d'ailleurs !
Elle sourit aussi, quoi qu'un peu effrayée, et écrasa le pied de son assaillant. Il la lâcha en poussant un cri. Cette dernière lui enfonça la jambe dans les bijoux de famille (**note de l'auteur** Pour ne pas dire LE mot exact), lui déroba son épée et le fit trébucher. Elle grimpa sur son dos, lui prit la tête durement et lui cria dans les oreilles : "Je suis petite, oui. Je suis une fille, oui. Mais je suis stupide et faible, NON !"
Nabooru trouva la manoeuvre très drôle. Les trois Gerudos ligotèrent et bâillonnèrent solidement leurs prisonniers, puis Ganondorf les déposa comme de vulgaires babioles inutiles dans le chariot. Ils attelèrent ce dernier avec Amiral et un des chevaux des malfrats. Blacky suivrait non loin. D'ailleurs, quelle ne fut pas la surprise des hors-la-loi lorsqu'ils aperçurent la jument ! Val désactiva la touche de son collier, et ils se mirent en route vers le bourg d'Hyrule.
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A la cime des arbres, comme aux profondeurs de la forêt, la rumeur courait. Une rumeur, même si elle venait des Kokiris, qui n'était point fausse. Enfin, en partie.
Le doux son mélancolique du vent à travers la végétation chantait, un sage allait naître. Dans trois ans exactement, une Kokiri allait en devenir une. Ce peuple, considéré comme sans grande importance, allait enfin jouer un énorme rôle dans l'avenir d'Hyrule !
Tous les habitants du village de la forêt faisaient la fête. Ils acclamaient tous le nom de leur messager : Jimmy. Ce grand blond, vêtu de vert, était venu par une douce matinée porter la bonne nouvelle. Les potins les plus farfelus disaient qu'il était mi-Hylien mi-Gerudo. Ces petites oreilles courtes en étaient la preuve.
Cependant, durant cette célébration en son honneur, il n'était point présent. Il était assis, au haut d'un grand sapin, en train de regarder une carriole s'éloigner dans la plaine avec une jument au pelage noir qui gambadait joyeusement autour. Il sourit légèrement, replaça ses lunettes, et pensa : "Val... avec les Gerudos... qui l'aurait cru possible ? Elle... si... émotive... J'espère qu'elle ne s'attachera pas à Ganondorf... La pauvre... Elle se dirige vers le Bourg. Si elle aperçoit Eynizu là-bas, alors ce sera fichu. C'est mieux... qu'elle en sache le moins possible."
Il siffla fortement et un balai apparut en voletant dans le ciel. L'objet se mit sur le côté gauche de son maître, puis Jimmy le chevaucha. Ils s'éclipsèrent dans les nuages...
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"Laisse-moi conduire le chariot, Gaga !
- Hors de question, tu es trop jeune Nabooru !
- Mais Val, dis quelque chose toi !
- Gaga a raison, Nana. Même moi je ne le sais pas...
- Rho c'est injuste !"
La petite fit la moue, puis croisa ses bras pour bouder. Le futur roi et la belle terrienne se mirent à rire. Depuis trois heures déjà, ils attendaient d'enfin apercevoir les remparts du bourg. L'éclat du soleil commençait à diminuer de plus en plus. S'ils n'arrivaient pas dans la capitale d'Hyrule d'ici là, ils seraient obligés de dormir à la belle étoile, en évitant les sakdoss !
Il faisait de plus en plus froid, la brise du soir rafraîchit considérablement Vava. On ne pouvait pas en dire autant de Gaga et Nana, par contre. Ils tremblaient de tous leurs membres. Les voleurs, derrière, en voyant cet "hilarant" spectacle, se mirent à rire. Val prit alors une poche contenant autrefois des pommes de terre et regroupa les trois nigauds dans un coin. Puis, avec un regard moqueur, elle leur mit le sac sur la tête. Ils faisaient moins les malins !
Il ne restait qu'une petite demi-heure avant que le soleil ne se couche, et toujours pas de remparts en vue. Ganondorf soupira, puis s'imagina la nuit horrible qu'ils s'apprêtaient à vivre. Nana dit :
"Par la déesse du désert... je crois qu'après le coucher du soleil nous devrions faire des tours de garde, nous sommes encore loin...
- Je pense que tu as malheureusement raison ma petite Nana..., déplora le grand roux.
- Hum, on est si loin que cela ? demanda Val.
- Oui, assez. A environ une heure, minimum.
- Bon, je crois que Blacky sera très heureuse de faire un beau petit galop !
- Bonne idée !"
Val sourit à ses deux amis, puis appela sa jument. La belle monture arriva en quelques secondes très joyeusement, puis l'adolescente la chevaucha. La jeune fille fit un bref signe d'au revoir à Ganondorf et Nabooru, puis s'élança à la poursuite du soleil.
Le temps passait, le soleil disparaissait, et toujours pas de bourg en vue. Val commençait à franchement désespérer. Plus que 5 minutes... "Allez, allez viens ici petite vi-ville ! Viens voir tantine Val !", pensa l'adolescente. Elle regarda au loin. Plus que 3 minutes.
Soudain, elle aperçut quelque chose d'immensément gris s'insérer dans la nuit imminente. Les remparts ! Elle ordonna à Blacky d'aller plus vite, et en quelques secondes elles étaient devant le pont-levis. Il se refermait. Val hurla le plus fort qu'elle put de la laisser entrer. Les gardes hyliens, qui tournaient la manivelle, l'observèrent d'un regard interrogatif, puis ré-enclenchèrent le pont-levis.
Val descendit de son cheval, lui donna une carotte pour la récompenser, puis vit les soldats s'approcher.
"Eh oh ! La jolie Gerudo ! Que fais-tu encore à cette heure si loin de la forteresse ?
- Je dois avoir une audience avec les autorités du bourg.
- Et pouvons-nous savoir pourquoi ?
- J'ai eu des ennuis avec des Hyliens ! Ils ont bien failli tuer ma jument, dit Vava en pointant Blacky qui broutait.
- Pourtant elle a l'air de bien se porter !
- Si vous ne me croyez pas, regardez de vos propres yeux messieurs ! ironisa-t-elle en soulevant le poil de son destrier pour laisser paraître une large cicatrice.
- En effet, cette belle monture a eu quelques rebonds...
- Justement, et nous avons attrapé les coupables.
- Qui ça, "nous" ?
- Mes amis gerudos et moi-même, ils sont à une quinzaine de minutes d'ici, en chariot.
- QUINZE ? Ha ha ha ! Ma belle demoiselle, notre journée est finie ! Nous n'attendrons pas vos petits copains ! Surtout des Gerudos ! HA HA HA !
- Mais si vous n'attendez pas d'ici là pour refermer le pont-levis, ils vont passer la nuit dehors !
- Eh alors ? Ce n'est pas notre problème ! HA HA HA !
- Vous êtes odieux ! S'ils avaient été hyliens mes amis, vous les auriez attendus !
- HA HA HA ! Ils ne le sont pas, tant pis pour eux, HA HA HA !
- Moi je suis mi-Hylienne ! mentit Val en s'énervant.
- Toi ? Tu as les oreilles courtes, arrête de nous faire rire ! HA HA HA !
- Avez-vous déjà vu une Gerudo brune ? Aux yeux bleus ?
- ...
- Et de ma grandeur en plus ?
- Bon, d'accord ! On va les attendre... Et dire que ma femme me reproche d'être sans pitié..."
Val sourit victorieusement et les gardes soupirèrent. Le quart d'heure passa puis la fière crinière d'Amiral apparut à travers la nuit, ainsi que quelques sakdoss. Nabooru s'agitait à bord de la carriole, heureuse. La petite avait vu Val. Ganondorf envoya la main, triomphant, à son amour caché.
Arrivés près de Vava, ses deux compères la félicitèrent. Ils étaient heureux de ne pas passer la nuit près de squelettes dégoûtants. La petite troupe passa le pont, puis les soldats le refermèrent. Ils indiquèrent aux voyageurs la route à prendre vers le château, et une auberge qui se situait dans les ruelles. Les Gerudos remercièrent les hommes, puis se dirigèrent vers leur futur endroit pour dormir et se nourrir.
L'auberge en question était en fait une demeure fort simple. C'était une maison parmi tant d'autres. Ils poussèrent les trois malfrats à l'intérieur. A la réception se trouvait un homme dans la cinquantaine. D'ailleurs, Val le reconnut tout de suite :
"Rauru !
- Eh oui mes enfants, être sage ne paye pas, mon emploi de médecin n'arrive pas à me faire vivre alors j'ai démarré cet hôtel chez moi. Vous êtes les bienvenus ! Que puis-je pour vous ?
- Nous avons besoin d'une chambre pour six personnes, répondit Nabooru.
- Hélas ! Toutes mes chambres spacieuses sont malheureusement prises... seules celles qui peuvent contenir trois personnes sont libres.
- Ça ne fait rien, j'ai de quoi payer, ne vous inquiétez pas, sourit le grand Gerudo.
- Voilà des paroles bien alléchantes, jeune homme ! Tenez, dit le sage en tendant les clefs, et surtout bonne nuit ! Si vous vous réveillez tôt demain matin, je vous ferai le petit déjeuner !
- C'est bien aimable à vous !", clama Val.
Ganondorf fit monter les marches aux trois voleurs, suivi de Vava et Nana. Ils s'arrêtèrent de marcher quelques secondes après, devant les chambres mises à leur disposition. Elles étaient l'une à côté de l'autre. Il fallait que le groupe se sépare pour la nuit. Gaga proposa : "Vous les filles, prenez le dortoir de droite et je prendrai celui de gauche avec deux des "trucs" que nous transportons. Vous serez avec le chef, le chauve, parce que je crois qu'il a peur de Val maintenant !" . Lorsque le boss des voleurs entendit ce nom, il frissonna. Elle l'avait réellement traumatisé.
L'adolescent lança son épée vers les demoiselles, pour qu'elles puissent se défendre au besoin. Il posa son regard sur celle qu'il aimait, et pria mentalement la déesse du désert que rien ne se passe cette nuit. Vava remarqua son changement d'expression et devina facilement la cause. Pour le rassurer, elle le prit dans ses bras en lui promettant que Nabooru et elle allaient faire bien attention. Il sourit, puis la troupe se sépara.
Dans son lit, son sabre à ses côtés, Ganondorf s'endormit profondément en pensant à la seule chose qui avait un vrai sens dans sa petite vie d'adolescent : Val.
