*****Une justice très… injuste!*****
Pour une fois, ce fut Nabooru qui ouvrit les yeux en premier. Elle regarda autour d'elle, furtivement, puis se leva. L'enfant défit ses cheveux pour mieux les brosser avec le peigne mit à leur disposition sur la table de chevet. Celle-ci s'étonna de leur longueur : ils lui arrivaient en bas des fesses. Elle se contempla dans le miroir quelques minutes en faisant des mimiques d'actrices, puis alla réveiller Val.
Vava se mit sur ses deux pieds assez vite. Elle avait assez dormi pour une fois. Cette dernière imita Nabooru quelques minutes plus tôt, puis remarqua que le voleur chauve était aussi éveillé. Il gigotait en essayant de défaire ses liens. Heureusement que Ganondorf n'avait pas son pareil dans les nœuds de toutes sortes. La brune tira l'homme hors de son lit, puis les trois descendirent manger.
Rauru était en cuisine. Il préparait le petit déjeuné pour les autres clients de l'hôtel. Parmi la foule, Val crut apercevoir une jeune fille d'une douzaine d'année seule à une table. Elle n'y prêta guère attention, vu que son plat venait d'être déposé devant elle. C'était de délicieuses crêpes au bleuets. Elle avala le tout, sans dire mot, puis fit manger le chauve toujours ligoté.
Après le repas, Nabooru distingua aussi la mystérieuse demoiselle attablée seule au fond. Elle n'était pas vieille du tout, c'était même étonnant de la voir voyager seule. Avide de réponses à ses interrogations, la petite fille demanda au sage :
« Dites, monsieur Rauru, qui est la pré-adolescente là-bas?
- Oh Nabooru, j'aimerais répondre à ta question, mais cela m'est impossible… Tout se que je sais c'est qu'elle est ici depuis quelques jours, et que j'ai entendu dire qu'elle venait de Termina. Ses ancêtres auraient parti un commerce de masque dans ce monde. Cela expliquerait ses yeux bridés… »
L'explication ne sembla pas combler Nana. Cependant elle n'eut pas le temps de se re pencher sur ce cas car Ganondorf descendit le grand escalier accompagné des deux malfrats. Il avait un air souriant. Le futur roi leur envoya la main, puis s'assit avec ses amies. Le gerudo mangea à son tour, suivi des deux voleurs, puis la petite troupe remercia le gentil sage en le payant grassement pour la nuit et le repas.
Les six sortirent de l'hôtel et se dirigèrent vers le palais royal. Ils marchèrent à travers la foule, très éveillée et animée, en essayant de se frayer un chemin. Ganondorf et Nabooru se firent regarder « croche » (**note de l'auteur : expression typique québécoise!), mais les amis s'en foutaient pas mal. L'important c'était de faire juger les meurtriers pour leur possible crime : la mort d'une monture par voie de faits.
Après avoir surmonté la « vague » d'habitants du grand bourg, Val demanda à Ganondorf : « Dis-moi, Gaga, comment les audiences se passent-elles ici, à Hyrule?
- C'est simple : On demande de voir le juge suprême, après les trois déesses bien entendu, le roi hylien… Si notre cause est valable, ils nous passent… Il est probable par contre qu'il ne peut nous recevoir aujourd'hui, alors il faudra sûrement revenir demain et dormir encore à l'auberge.
- Nous ne sommes pas assez importants pour lui, c'est cela?
- Tu as tout compris… », rit le futur roi.
Il lui ébouriffa affectueusement les cheveux, ce que Vava détestait profondément. Si il n'y aurait pas eu les trois voleurs, elle l'aurait pourchassé pour se venger, comme elle le faisait toujours. Mais le temps n'était point à la plaisanterie, si bien que l'adolescente se retint. Cependant, il y aurait vengeance…
Ils arrivèrent 45 minutes plus tard devant un grand château somptueux. Rien à voir avec les piètres habitations gerudos. Les pierres utilisées à sa construction était des briques. Les vitraux étaient colorés et scintillants. Des images élaborées y étaient peintes.
« Wow…, s'exclama Nabooru dont la mâchoire allait céder.
- C'est beau…
- Vous pensez qu'ils prennent l'argent où? Des taxes et impôts qu'ils versent aux autres peuples soumis, bien entendu. », fini le grand adolescent.
Aucune des deux filles n'osèrent dire mot, sachant que c'était bien la vérité.
Les six se dirigèrent vers les gardes du château. Ceux-ci avaient l'air de gros fainéants, mais pour cacher leur faiblesse, ils bombèrent le torse vaillamment. « Oh mon dieu, ça promets… », pensa Val au bord du rire.
« Bonjour et bienvenue! Vous êtes au château de sa majesté hylienne.
- Merci mais on le savait déjà…, répliqua Ganondorf LÉGÈREMENT ennuyé.
- Respect envers notre noble race, jeune gerudo.
- Trêve de bavardage, nous demandons audience.
- On ne vient pas, comme cela, demandez audience! Il y a des procédures, et de la politesse…
- Et de la race hylienne à ceux qui la demande, c'est cela?, coupa une Nabooru prête à bondir.
- Vous avez tout comprit, jeune mademoiselle.
- Écoutez-moi bien vous. Si je n'ai pas cette rencontre avec le roi aujourd'hui, le peuple gerudo part en guerre demain. Mon nom est Ganondorf Dragmire, futur roi dans quelques mois. J'ai une grand influence politique. »
Les gardes furent si surpris qu'ils s'inclinèrent pour s'excuser. Un prince, devant eux, et en colère en plus. Le roi du château n'aurait pas apprécié à avoir affronté un peuple entier pour la bêtise de certains soldats.
Les Hylien coururent à l'intérieur, laissant les trois voleurs et les trois Gerudo seuls. Val se demandait vraiment comment l'entrevue allait se passer. Cependant, elle avait une preuve inexplicable pour ce monde enfermée dans son petit médaillon en forme de cœur.
Les hommes revinrent quelques minutes plus tard, et demandèrent au petit groupe de les suivre. Le chauve et ses acolytes furent poussés dans les murs du château par les gardes, pris comme du vrai bétail. Val se sentait nerveuse et tremblota comme une feuille en automne. Cependant, une main chaude sécurisa la sienne. L'adolescente regarda autour, et vit que c'était celle de… Nabooru. « Bien sûr, idiote, c'était bien trop petit pour être celle de Gaga… », se dit-elle. Juste à ce nom son estomac se noua légèrement, sans réellement savoir pourquoi.
Après une marche à travers le château, et d'avoir admiré les beaux tableaux cloués sur les murs, ils arrivèrent tous devant un homme avec une barbe grisonnante. Ses cheveux poivres et sels étaient coupés d'une manière propre et ordonnée. Ses gestes étaient souples et élégants. Un air hautain se trahissait son air bienveillant. C'était le roi d'Hyrule, Aufust Luz.
« Bien le bonjour, voyageurs, et bienvenue au majestueux château d'Hyrule.
- Nous demandons audience.
- Bien, bien. Asseyez-vous je vous pris. »
Il claqua des doigts et six soldats sortirent de la salle du trône. En voyant ce geste, Val faillit se lever pour le contester. Dans son monde, claquer des doigts pour avoir quelque chose était un geste très impoli. C'était du style je-suis-le-maître. Son visage se crispa quelques secondes, et Nabooru la calma doucement.
Les six revinrent quelques secondes plus tard, et tendirent chacun une chaise aux convives. Ils prirent tous place devant le roi, les voleurs d'un côté, les plaignants de l'autre. Aufust s'assied sur son trône en velours rouge, et d'une voix puissante et charismatique lut sur un parchemin qu'on lui avait tendu : « L'audience est commencée. Affaire 78451. Contre trois hyliens : Monsieur Vitor Bankley, Monsieur Tylanos Jordan et Monsieur Ernst Upineau. Ils sont accusés de voie de fait armée contre une monture ayant pu causé la mort. Faites entrer le jury.»
Une petite troupe de personnes pénétra dans la pièce. Ganondorf retint une exclamation de dégoût; ils étaient tous Hyliens. « Évidemment », pensa-t-il. Les personnes allèrent s'assirent près du roi, sur l'estrade, à sa gauche. Aucun d'entre eux ne dit mot.
« Avez-vous des preuves?, demanda Aufust.
- En effet, votre majesté, répondit Val avant que Gaga n'ait pu prendre parole.
- Eh bien, je demande à voir mademoiselle. »
L'adolescente hocha la tête et sourit machiavéliquement. Celle-ci se leva et alla près de la fenêtre ouverte. Juste devant le château, elle aperçut Blacky qui broutait les belles fleurs savoureuses du jardin. Val cria le nom de la jument, et cette dernière s'élança à l'entrée du bâtiment.
Un court instant passa, et on entendit des cris horrifiés à travers le château. Les servantes tombaient comme des mouches, les hommes essayèrent d'arrêter la monture qui courrait dans les couloirs. En vain, puisque la bête n'arrêta que sa course devant Val. Le public était éberlué.
« Voilà ma preuve, majesté.
- Mademoiselle!, s'écria l'homme, COMMENT OSEZ-VOUS! C'EST UN SCANDALE! JAMAIS DANS MON SERVICE DE ROI JE N'AI VU PAREILLE IMPOLITESSE!
- Vous vouliez une preuve, Val vous en a donné une!, s'exclama Ganondorf.
- Les animaux c'est à l'extérieur que cela va!
- Qu'est-ce que vous faites ici, alors? », demanda Nana d'un air perplexe.
Le roi devint rouge, puis bleu. Tout le monde était sans voix, retenant leur souffle. Le jury ne regardait plus le monarque. Pas tous, par contre. Deux parmi eux n'avaient pas peur.
C'était un garçon blond vêtu de vert. À ses côtés on voyait un balai. Pas un vulgaire balai pour faire le ménage, il paraissait bien trop riche et luxueux pour cela. La jeune fille près de lui était une asiatique. C'était la demoiselle qui, quelques heures plus tôt, était à l'auberge de Rauru. L'enfant gerudo l'avait remarquée immédiatement, mais se dit qu'elle allait en parler avec Vava seulement après l'audience.
Val s'approcha du roi qui, comme un caméléon, changeait de couleur à sa guise. Et de ce fait, Val avait une peur bleue de cet homme. Celui-ci lui lança un regard noir.(**note de l'auteur : Bon d'accord! Je laisse les couleurs tranquilles rho…)
« Majesté, approchez-vous quelques instants et voyez par vous-même la cicatrice de Blacky.
- Humbl, volontiers… »
Aufust descendit de son estrade et s'accroupit vers l'endroit où Val soulevait le poil. En effet, une grande marque fraîche, rouge, paraissait sur le flanc de la monture.
« Quand ceci s'est-il passé?
- Avant-hier matin. »
La réponse surpris énormément le roi.
« Aussi profondément, et près de la vallée gerudo, cette bête serait morte à cette heure.
- Exactement.
- Balivernes. Vous mentez.
- Non messire, ce que dis Val est vrai. Une lueur bleutée a entouré le corps de Blacky et l'a transportée jusqu'au ranch Lon Lon. », intervint le futur roi gerudo.
Les deux étranges personnages dans le jury parurent s'agiter sur leur siège. Ils savaient tous deux que c'était la vérité. Instinctivement, les deux levèrent aussitôt la main sans même se questionner. Le roi, qui connaissait ses deux adolescents bizarres, accepta la demande du droit de parole.
« Je crois la demi-gerudo.
- Je la crois aussi. Les accusés sont coupables. »
Val se retourna vers eux. Quelque chose d'inexplicable la chicotait de l'intérieur : le sentiment de déjà-vu. Elle cligna des yeux, c'était impossible.
« Quoi qu'il en soit, coupa Aufust, j'ai besoin d'une preuve supplémentaire. » À ces mots, l'adolescente aux yeux bleus enleva le médaillon de son cou. Vava le regarda quelques secondes, et dans des gestes bien coordonnés, elle appuya sur des endroits précis du métal. Des voix s'élevèrent dans la salle. C'était la conversation que les voleurs avaient eu la veille au matin, quand ils parlaient de Blacky! Le son provenait du collier.
Le monarque eut peur. Il croyait que c'était de la magie noire. Cependant, les deux personnes insolites faisant partis du jury le rassurèrent du regard : eux savaient de quoi il en retournait.
En fait, dans le médaillon, il y avait un microphone de type espion. Minuscule, on pouvait même le contenir dans le collier. La maman de Val l'avait acheté un jour croyant qu'il lui serait utile. La dame avait bien fait.
« Bien bien! Je crois que vos preuves sont étranges, frôlant le paranormal, mais des amis à moi me disent qu'elles sont vraies. Six mois de détention.
- SIX MOIS EN PRISON?, s'exclama Ganondorf, SEULEMENT? POUR AVOIR TUER UN CHEVAL C'EST DIX ANS HABITUELLEMENT!
- Calmez-vous, jeune prince! Je sais! Je sais! Mais vous oubliez le fait que Blacky n'est pas morte!
- Elle aurait dû mourir! Le destin a été changé!
- Mais elle n'est pas morte quand même, par conséquent ils méritent la peine attribuée. »
Les voleurs furent presque pris d'une crise de fou rire. C'était tout! Seulement six petits mois… Pathétique…
Val tira Ganondorf du bras. Il avait déjà très mauvais caractère, et on devinait dans son regard qu'il avait l'intention de sauter sur le monarque.
« Viens…
- D'accord! Mais les Hyliens, se ne sont que des idiots! », cracha le grand adolescent. Il donna un dernier regard dégoûté à Aufust, et sorti de la salle suivi des deux jeunes filles et de la jument.
Jimmy et Eynizu se regardèrent en même temps, puis observèrent la grosse mine hautaine du roi. Il suait à grosses gouttes.
« Il a l'air au bord de l'ACV!
- À qui le dis-tu… Tu crois qu'il va s'en remettre?
- Ah non, il va bien falloir lui expliquer ce qu'est un magnétophone ça c'est certain. Hum, Val t'a reconnu?
- Non, mais cela faisait quelques années que je ne l'avait pas vue… Elle est rendue tellement belle, avec ses formes et…
- Jimmy! Garde tes réflexions pour toi! Beurks… Ganondorf semble s'y être beaucoup attachée.
- Je confirmes. Elle aussi. Ils sont amoureux.
- Vraiment?! Comment tu peux savoir cela?
- Je l'ai remarqué dans leurs yeux. J'ai déjà été amoureux, moi aussi, mais il y a bien longtemps… »
Il se tue et haussa des épaules. La jeune fille ne put répondre, et se leva pour aller manger.
Pour une fois, ce fut Nabooru qui ouvrit les yeux en premier. Elle regarda autour d'elle, furtivement, puis se leva. L'enfant défit ses cheveux pour mieux les brosser avec le peigne mit à leur disposition sur la table de chevet. Celle-ci s'étonna de leur longueur : ils lui arrivaient en bas des fesses. Elle se contempla dans le miroir quelques minutes en faisant des mimiques d'actrices, puis alla réveiller Val.
Vava se mit sur ses deux pieds assez vite. Elle avait assez dormi pour une fois. Cette dernière imita Nabooru quelques minutes plus tôt, puis remarqua que le voleur chauve était aussi éveillé. Il gigotait en essayant de défaire ses liens. Heureusement que Ganondorf n'avait pas son pareil dans les nœuds de toutes sortes. La brune tira l'homme hors de son lit, puis les trois descendirent manger.
Rauru était en cuisine. Il préparait le petit déjeuné pour les autres clients de l'hôtel. Parmi la foule, Val crut apercevoir une jeune fille d'une douzaine d'année seule à une table. Elle n'y prêta guère attention, vu que son plat venait d'être déposé devant elle. C'était de délicieuses crêpes au bleuets. Elle avala le tout, sans dire mot, puis fit manger le chauve toujours ligoté.
Après le repas, Nabooru distingua aussi la mystérieuse demoiselle attablée seule au fond. Elle n'était pas vieille du tout, c'était même étonnant de la voir voyager seule. Avide de réponses à ses interrogations, la petite fille demanda au sage :
« Dites, monsieur Rauru, qui est la pré-adolescente là-bas?
- Oh Nabooru, j'aimerais répondre à ta question, mais cela m'est impossible… Tout se que je sais c'est qu'elle est ici depuis quelques jours, et que j'ai entendu dire qu'elle venait de Termina. Ses ancêtres auraient parti un commerce de masque dans ce monde. Cela expliquerait ses yeux bridés… »
L'explication ne sembla pas combler Nana. Cependant elle n'eut pas le temps de se re pencher sur ce cas car Ganondorf descendit le grand escalier accompagné des deux malfrats. Il avait un air souriant. Le futur roi leur envoya la main, puis s'assit avec ses amies. Le gerudo mangea à son tour, suivi des deux voleurs, puis la petite troupe remercia le gentil sage en le payant grassement pour la nuit et le repas.
Les six sortirent de l'hôtel et se dirigèrent vers le palais royal. Ils marchèrent à travers la foule, très éveillée et animée, en essayant de se frayer un chemin. Ganondorf et Nabooru se firent regarder « croche » (**note de l'auteur : expression typique québécoise!), mais les amis s'en foutaient pas mal. L'important c'était de faire juger les meurtriers pour leur possible crime : la mort d'une monture par voie de faits.
Après avoir surmonté la « vague » d'habitants du grand bourg, Val demanda à Ganondorf : « Dis-moi, Gaga, comment les audiences se passent-elles ici, à Hyrule?
- C'est simple : On demande de voir le juge suprême, après les trois déesses bien entendu, le roi hylien… Si notre cause est valable, ils nous passent… Il est probable par contre qu'il ne peut nous recevoir aujourd'hui, alors il faudra sûrement revenir demain et dormir encore à l'auberge.
- Nous ne sommes pas assez importants pour lui, c'est cela?
- Tu as tout compris… », rit le futur roi.
Il lui ébouriffa affectueusement les cheveux, ce que Vava détestait profondément. Si il n'y aurait pas eu les trois voleurs, elle l'aurait pourchassé pour se venger, comme elle le faisait toujours. Mais le temps n'était point à la plaisanterie, si bien que l'adolescente se retint. Cependant, il y aurait vengeance…
Ils arrivèrent 45 minutes plus tard devant un grand château somptueux. Rien à voir avec les piètres habitations gerudos. Les pierres utilisées à sa construction était des briques. Les vitraux étaient colorés et scintillants. Des images élaborées y étaient peintes.
« Wow…, s'exclama Nabooru dont la mâchoire allait céder.
- C'est beau…
- Vous pensez qu'ils prennent l'argent où? Des taxes et impôts qu'ils versent aux autres peuples soumis, bien entendu. », fini le grand adolescent.
Aucune des deux filles n'osèrent dire mot, sachant que c'était bien la vérité.
Les six se dirigèrent vers les gardes du château. Ceux-ci avaient l'air de gros fainéants, mais pour cacher leur faiblesse, ils bombèrent le torse vaillamment. « Oh mon dieu, ça promets… », pensa Val au bord du rire.
« Bonjour et bienvenue! Vous êtes au château de sa majesté hylienne.
- Merci mais on le savait déjà…, répliqua Ganondorf LÉGÈREMENT ennuyé.
- Respect envers notre noble race, jeune gerudo.
- Trêve de bavardage, nous demandons audience.
- On ne vient pas, comme cela, demandez audience! Il y a des procédures, et de la politesse…
- Et de la race hylienne à ceux qui la demande, c'est cela?, coupa une Nabooru prête à bondir.
- Vous avez tout comprit, jeune mademoiselle.
- Écoutez-moi bien vous. Si je n'ai pas cette rencontre avec le roi aujourd'hui, le peuple gerudo part en guerre demain. Mon nom est Ganondorf Dragmire, futur roi dans quelques mois. J'ai une grand influence politique. »
Les gardes furent si surpris qu'ils s'inclinèrent pour s'excuser. Un prince, devant eux, et en colère en plus. Le roi du château n'aurait pas apprécié à avoir affronté un peuple entier pour la bêtise de certains soldats.
Les Hylien coururent à l'intérieur, laissant les trois voleurs et les trois Gerudo seuls. Val se demandait vraiment comment l'entrevue allait se passer. Cependant, elle avait une preuve inexplicable pour ce monde enfermée dans son petit médaillon en forme de cœur.
Les hommes revinrent quelques minutes plus tard, et demandèrent au petit groupe de les suivre. Le chauve et ses acolytes furent poussés dans les murs du château par les gardes, pris comme du vrai bétail. Val se sentait nerveuse et tremblota comme une feuille en automne. Cependant, une main chaude sécurisa la sienne. L'adolescente regarda autour, et vit que c'était celle de… Nabooru. « Bien sûr, idiote, c'était bien trop petit pour être celle de Gaga… », se dit-elle. Juste à ce nom son estomac se noua légèrement, sans réellement savoir pourquoi.
Après une marche à travers le château, et d'avoir admiré les beaux tableaux cloués sur les murs, ils arrivèrent tous devant un homme avec une barbe grisonnante. Ses cheveux poivres et sels étaient coupés d'une manière propre et ordonnée. Ses gestes étaient souples et élégants. Un air hautain se trahissait son air bienveillant. C'était le roi d'Hyrule, Aufust Luz.
« Bien le bonjour, voyageurs, et bienvenue au majestueux château d'Hyrule.
- Nous demandons audience.
- Bien, bien. Asseyez-vous je vous pris. »
Il claqua des doigts et six soldats sortirent de la salle du trône. En voyant ce geste, Val faillit se lever pour le contester. Dans son monde, claquer des doigts pour avoir quelque chose était un geste très impoli. C'était du style je-suis-le-maître. Son visage se crispa quelques secondes, et Nabooru la calma doucement.
Les six revinrent quelques secondes plus tard, et tendirent chacun une chaise aux convives. Ils prirent tous place devant le roi, les voleurs d'un côté, les plaignants de l'autre. Aufust s'assied sur son trône en velours rouge, et d'une voix puissante et charismatique lut sur un parchemin qu'on lui avait tendu : « L'audience est commencée. Affaire 78451. Contre trois hyliens : Monsieur Vitor Bankley, Monsieur Tylanos Jordan et Monsieur Ernst Upineau. Ils sont accusés de voie de fait armée contre une monture ayant pu causé la mort. Faites entrer le jury.»
Une petite troupe de personnes pénétra dans la pièce. Ganondorf retint une exclamation de dégoût; ils étaient tous Hyliens. « Évidemment », pensa-t-il. Les personnes allèrent s'assirent près du roi, sur l'estrade, à sa gauche. Aucun d'entre eux ne dit mot.
« Avez-vous des preuves?, demanda Aufust.
- En effet, votre majesté, répondit Val avant que Gaga n'ait pu prendre parole.
- Eh bien, je demande à voir mademoiselle. »
L'adolescente hocha la tête et sourit machiavéliquement. Celle-ci se leva et alla près de la fenêtre ouverte. Juste devant le château, elle aperçut Blacky qui broutait les belles fleurs savoureuses du jardin. Val cria le nom de la jument, et cette dernière s'élança à l'entrée du bâtiment.
Un court instant passa, et on entendit des cris horrifiés à travers le château. Les servantes tombaient comme des mouches, les hommes essayèrent d'arrêter la monture qui courrait dans les couloirs. En vain, puisque la bête n'arrêta que sa course devant Val. Le public était éberlué.
« Voilà ma preuve, majesté.
- Mademoiselle!, s'écria l'homme, COMMENT OSEZ-VOUS! C'EST UN SCANDALE! JAMAIS DANS MON SERVICE DE ROI JE N'AI VU PAREILLE IMPOLITESSE!
- Vous vouliez une preuve, Val vous en a donné une!, s'exclama Ganondorf.
- Les animaux c'est à l'extérieur que cela va!
- Qu'est-ce que vous faites ici, alors? », demanda Nana d'un air perplexe.
Le roi devint rouge, puis bleu. Tout le monde était sans voix, retenant leur souffle. Le jury ne regardait plus le monarque. Pas tous, par contre. Deux parmi eux n'avaient pas peur.
C'était un garçon blond vêtu de vert. À ses côtés on voyait un balai. Pas un vulgaire balai pour faire le ménage, il paraissait bien trop riche et luxueux pour cela. La jeune fille près de lui était une asiatique. C'était la demoiselle qui, quelques heures plus tôt, était à l'auberge de Rauru. L'enfant gerudo l'avait remarquée immédiatement, mais se dit qu'elle allait en parler avec Vava seulement après l'audience.
Val s'approcha du roi qui, comme un caméléon, changeait de couleur à sa guise. Et de ce fait, Val avait une peur bleue de cet homme. Celui-ci lui lança un regard noir.(**note de l'auteur : Bon d'accord! Je laisse les couleurs tranquilles rho…)
« Majesté, approchez-vous quelques instants et voyez par vous-même la cicatrice de Blacky.
- Humbl, volontiers… »
Aufust descendit de son estrade et s'accroupit vers l'endroit où Val soulevait le poil. En effet, une grande marque fraîche, rouge, paraissait sur le flanc de la monture.
« Quand ceci s'est-il passé?
- Avant-hier matin. »
La réponse surpris énormément le roi.
« Aussi profondément, et près de la vallée gerudo, cette bête serait morte à cette heure.
- Exactement.
- Balivernes. Vous mentez.
- Non messire, ce que dis Val est vrai. Une lueur bleutée a entouré le corps de Blacky et l'a transportée jusqu'au ranch Lon Lon. », intervint le futur roi gerudo.
Les deux étranges personnages dans le jury parurent s'agiter sur leur siège. Ils savaient tous deux que c'était la vérité. Instinctivement, les deux levèrent aussitôt la main sans même se questionner. Le roi, qui connaissait ses deux adolescents bizarres, accepta la demande du droit de parole.
« Je crois la demi-gerudo.
- Je la crois aussi. Les accusés sont coupables. »
Val se retourna vers eux. Quelque chose d'inexplicable la chicotait de l'intérieur : le sentiment de déjà-vu. Elle cligna des yeux, c'était impossible.
« Quoi qu'il en soit, coupa Aufust, j'ai besoin d'une preuve supplémentaire. » À ces mots, l'adolescente aux yeux bleus enleva le médaillon de son cou. Vava le regarda quelques secondes, et dans des gestes bien coordonnés, elle appuya sur des endroits précis du métal. Des voix s'élevèrent dans la salle. C'était la conversation que les voleurs avaient eu la veille au matin, quand ils parlaient de Blacky! Le son provenait du collier.
Le monarque eut peur. Il croyait que c'était de la magie noire. Cependant, les deux personnes insolites faisant partis du jury le rassurèrent du regard : eux savaient de quoi il en retournait.
En fait, dans le médaillon, il y avait un microphone de type espion. Minuscule, on pouvait même le contenir dans le collier. La maman de Val l'avait acheté un jour croyant qu'il lui serait utile. La dame avait bien fait.
« Bien bien! Je crois que vos preuves sont étranges, frôlant le paranormal, mais des amis à moi me disent qu'elles sont vraies. Six mois de détention.
- SIX MOIS EN PRISON?, s'exclama Ganondorf, SEULEMENT? POUR AVOIR TUER UN CHEVAL C'EST DIX ANS HABITUELLEMENT!
- Calmez-vous, jeune prince! Je sais! Je sais! Mais vous oubliez le fait que Blacky n'est pas morte!
- Elle aurait dû mourir! Le destin a été changé!
- Mais elle n'est pas morte quand même, par conséquent ils méritent la peine attribuée. »
Les voleurs furent presque pris d'une crise de fou rire. C'était tout! Seulement six petits mois… Pathétique…
Val tira Ganondorf du bras. Il avait déjà très mauvais caractère, et on devinait dans son regard qu'il avait l'intention de sauter sur le monarque.
« Viens…
- D'accord! Mais les Hyliens, se ne sont que des idiots! », cracha le grand adolescent. Il donna un dernier regard dégoûté à Aufust, et sorti de la salle suivi des deux jeunes filles et de la jument.
Jimmy et Eynizu se regardèrent en même temps, puis observèrent la grosse mine hautaine du roi. Il suait à grosses gouttes.
« Il a l'air au bord de l'ACV!
- À qui le dis-tu… Tu crois qu'il va s'en remettre?
- Ah non, il va bien falloir lui expliquer ce qu'est un magnétophone ça c'est certain. Hum, Val t'a reconnu?
- Non, mais cela faisait quelques années que je ne l'avait pas vue… Elle est rendue tellement belle, avec ses formes et…
- Jimmy! Garde tes réflexions pour toi! Beurks… Ganondorf semble s'y être beaucoup attachée.
- Je confirmes. Elle aussi. Ils sont amoureux.
- Vraiment?! Comment tu peux savoir cela?
- Je l'ai remarqué dans leurs yeux. J'ai déjà été amoureux, moi aussi, mais il y a bien longtemps… »
Il se tue et haussa des épaules. La jeune fille ne put répondre, et se leva pour aller manger.
