chap.13: Aveil

Ganondorf ouvrit les yeux aux premières lueurs du matin, comme à son habitude. Il n'avait jamais été un lève-tard car le futur roi croyait ardemment au proverbe : « La journée appartient à ceux qui se lèvent tôt. » Néanmoins, il n'osa pas réveiller Val toujours endormie, qui, elle, n'aimait pas trop cette phrase.

Doucement, Gaga dégagea sa main de l'étreinte de la jeune fille. Honteux de sa transformation d'hier, le Gerudo ne jeta aucun regard à sa compagne assoupie. Cependant, celui-ci se dit qu'il ferait tout pour se faire pardonner. Mais pas maintenant. Il se sentait encore bien trop honteux de s'être fait voir sous cette horrible forme.

Arrivé dans la cuisine, Ganondorf fut surprit de rencontrer Nalaha debout à cette heure si matinale. L'adolescent devint nerveux.

« Tiens! Bon matin, Ganondorf. Il y a de la farine pour faire des crêpes, si le cœur t'en chante. Ça pourrait faire plaisir à Val…

- Je crois que je vais partir. Merci de votre hospitalité à vous toutes.

- Pourquoi tu fuis, mon grand? Ce n'est pas ton genre.

- Je sais, je sais! Mais devant l'ampleur de mon problème, et surtout que mes meilleures amies le sachent, je suis totalement impuissant. Nalaha, dis s'il te plaît à Val que… Je vais me racheter.

- Mais pourquoi cela? Tu ne lui as rien fait!

- Justement, si! Elle m'a vu… en monstre! Comment pourrait-elle après…

- …t'aimer?, compléta Nalaha en souriant.

- … comment as-tu su?

- Écoute! J'ai déjà été amoureuse moi aussi, et vous ça saute aux yeux. En plus, hier, vous alliez vous embrasser. Nabooru ne s'en ai pas rendu compte, mais les sorcières et ton père oui. Ce matin quand je me suis levée, je vous ait vu tous les deux. Val était complètement collée à ton épaule. Elle avait l'air si paisible! Hier soir, a-t-elle fait preuve d'une quelconque hostilité?

- …Non. Mais elle est tellement… imprévisible! Voir même mystérieuse. J'arrive très mal à la sonder.

- N'est-ce pas ce que tu as toujours voulu? Une jeune fille capable d'être autre chose qu'une bête de drague à ton égard? Bon maintenant, assez discuté! Tu vas aller lui faire un bon petit déjeuner, tu vas lui apporter, tu vas lui expliquer! Est-ce clair?

- Oui, lieutenant! », sourit Gaga.

Revigoré par les paroles sages de Nalaha, le futur roi se mit tout de suite à l'action. Même qu'en quelques minutes, le repas était prêt. Toujours aussi heureux, Ganondorf alla dans la chambre de la dame gerudo. Ce dernier s'assit avec précautions sur le lit, les bras remplis de nourriture, et caressa la joue de Vava.

Paresseusement, l'adolescente faussement Gerudo leva ses paupières gonflées de fatigue. Ses magnifiques yeux à couleur saphir étincelèrent de bonheur en voyant Gaga.

« Humm! MANGER!

- Nan, nan! On dit : 'Bonjour Gaga, bon matin!' Répète après moi!

- Manger…

- D'accord, t'es gourmande. »

Presque automatiquement, Val s'attaqua à ses rôties et les dévora goulûment.

Pendant ce temps, le grand Gerudo observa avec amusement son amie. Celle-ci avait les cheveux en bataille, et les même habits que la veille. Malgré son air de combattante revenant de la guerre, la jeune fille était toujours aussi mignonne qu'à son habitude. Elle rayonnait de cette énergie invisible qui emplit de joie le cœur des gens.

Après ce repas plus que copieux, les deux jeunes gens commencèrent la valise de Vava. Ils furent vite aidés par Nana qui était déjà prête grâce aux bons soins de sa mère. Mais quelque chose clochait dans le comportement de l'enfant. La petite avait peur. Les évènements de la veille avaient éveillé en elle une crainte sans fond pour Ganondorf. Son instinct de future sage lui dictait de s'en éloigner le plus possible, par contre son amitié envers l'adolescent la tiraillait. Décidant de choisir la voie la plus simple, Nabooru se dit qu'elle suivrait Val uniquement.

Lorsque les bagages furent enfin terminés, il était environ 8 heures et demi. Il leur restait alors une heure à dépenser allègrement. L'adolescente décida de prendre une douche pour se changer. Gaga retourna à la tente royale pour faire de même. L'enfant et Nalaha allèrent finir les derniers préparatifs concernant leur logement.

À neuf heures et demi, tout le monde (c'est-à-dire Val, Nabooru, Ganondorf, Umir, et Nalaha) était rassemblé devant la tente royale. Un majestueux carrosse où Amiral et Blacky étaient attelés attendait ses hôtes. Poliment, le grand adolescent monta en premier à l'intérieur puis offrit sa main aux femmes pour les aider à faire de même. Val fut la plus touchée par l'attention, et lui fit un discret clin d'œil. Gaga répondit presque aussitôt, et ordonna à la cochère de mettre le tout en route.

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Les doux rayons du soleil caressaient tendrement les joues bronzées de Val lorsque le carrosse s'immobilisa. Étonnée, la jeune fille tourna vivement la tête et poussa un cri d'admiration. Devant ses yeux plus qu'ébahis, une ÉNORME horloge trônait majestueusement au centre d'une ville animée. Ses roulements réguliers faisaient de l'écho dans l'air, mais les habitants de Bourg Clocher ne s'en souciaient même plus. Ils parlaient tous avec éloquence et prestance, la plupart étant des marchands. Ici et là, des préparatifs pour une fête étaient en cours.

Il avait fallu trois jours de voyagement pour se rendre enfin à Termina. La plupart du chemin se situait dans une épaisse forêt mixte où sapins et érables poussaient un peu partout. Le décor avait ébloui la vue de Vava du début jusqu'à la fin, mais ce ne fut point le cas des Gerudos. Ils n'aimaient guère l'humidité que les plantes dégageaient. Eux préféraient d'avantage la chaleur et la sécheresse, et ce climat si désarçonnant les avaient rendu irritables, à l'exception de l'humaine avec sa patience impénétrable.

Umir Dragmire se leva le premier pour débarquer du carrosse. Sa taille de colosse impressionna vite toute l'assemblée qui semblait pourtant, il y a quelques minutes, fort occupée. Mais la cacophonie habituelle reprit bien vite son cours, oubliant ces étranges voyageurs.

Nalaha, le roi, Ganondorf, Nabooru et Val se dirigèrent dans la ville à la recherche de ravitaillements pour le dernier bout de voyage qu'il restait à faire entre la forteresse pirate et Bourg Clocher. Ils trouvèrent bien vite un marché à fruits qui semblait fort plaire à l'estomac glouton de Nana. Cependant, l'attention de l'adolescente était portée ailleurs. Devant ses yeux, une immense affiche faite en parchemin végétal était placardée sur un mur d'habitation. Sur cette dernière, on pouvait lire :

« Carnaval du temps

Cette année, une nouveauté a été ajoutée à nos festivités. En plus des amuseurs publics, venez admirer les magnifiques feux d'artifices à minuit pile!!

Ils s'élèveront au dessus de notre horloge et ainsi pourront être vus par Termina entier. Des places spectaculaires pour les voir peuvent être réservées sur demande. Un coût de 100 rubis sera alloué à chacune d'elle. Ses places se situent tout en haut de notre horloge. Le sol a été repeint pour cette occasion. Venez jeter un coup d'œil aux dessins astraux fabuleux!!

Bonnes festivités à tous et toutes

- La mairie. »

Gaga avait aussi lu cette affiche sur un autre mur.

« Ça serait l'occasion idéale pour lui avouer mes vrais sentiments… », se dit-il. Cette pensée le fit rougir, et décida de se changer les idées.

Du côté de Val, elle venait tout juste de finir la lecture du parchemin lorsqu'un garçon un peu plus vieux qu'elle lui demanda l'heure.

« Regardez au dessus de votre tête! Vous avez une horloge gigantesque dans votre ville!

- Ah! C'est vrai! Comme je suis bête… Il faut me pardonner mademoiselle, mais je perds tous mes moyens devant si sublime créature.

- Ahem…

- Oh! Quelle impolitesse… Je suis Terry Rich, sourit-il avant de lui faire un baise-main. Et vous?

- Euh… Je suis Val Lelièvre…

- Votre père était un animal?

- Pardon?

- Je ne voulais pas vous vexer, mademoiselle! C'est un nom de famille peu commun sur cette douce terre nommée Termina.

- Je comprends… Je viens…… D'Hyrule! Oui, hihih, c'est ça!, mentit Val.

- Je ne savais pas que les hyliennes d'Hyrule avaient les oreilles courtes! Je croyais que ce n'était que les Gerudos!

- En faite, je suis moitié Gerudo! Marrant, n'est-ce pas?!

- Si vous le dites. Puis-je me proposer pour vous faire visiter la ville, miss Lelièvre?

- Je crains qu'elle doit refuser! », trancha net Ganondorf qui était apparut derrière la jeune fille. Il semblait de fort mauvaise humeur. Le rose sur les joues de son amie avait réveillé en lui un sentiment rageur. Mais pour cacher ce sentiment, le grand adolescent tira la main de Vava pour la diriger vers le carrosse.

Fâchée, celle-ci s'exclama : « C'EST QUOI TON PROBLÈME?!

- Je n'aimais pas l'allure de ce gars-là! Un beau frimeur, ouais! Qui veut s'envoyer en l'air toutes les petites touristes qui passent par là!

- La paranoïa est une maladie mentale, tu savais?!

- J'suis pas fou, ok?

- Non, en effet! JALOUX SERAIT PLUTÔT LE MOT. »

D'un air boudeur, le futur roi fronça les sourcils et se pinça les lèvres. C'était la pure vérité. Il était jaloux. Jaloux qu'on lui vole la seule chose de réellement bien qui était tombée dans un désert un beau jour. Il savait maintenant la sentiment que Val avait ressenti lorsqu'elle avait entendu parler de la jeune fille de 15 ans à la forteresse pirate.

Quelques minutes plus tard, et de silence par le fait même, tout le monde remonta dans le carrosse. Les vives achetées, quelques souvenirs, ils étaient tous fin prêts à reprendre leur voyage vers leur destination ultime.

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Aveil brossait ses cheveux longs et d'un roux aussi beau que le coucher de soleil. Ses grands yeux jaunes battaient à un rythme régulier en observant la projection que le miroir devant elle lui offrait. La jeune femme se mit à chanter, et le son produit par ses cordes vocales attirèrent les oiseaux marins qui rôdaient en fin de soirée autour de la forteresse pirate. Les volatiles se perchèrent au bord de sa fenêtre pour écouter cette si belle mélodie.

Une fois l'entretient de sa chevelure terminé, la Gerudo se dirigea vers un autre miroir, mais cette fois-ci, beaucoup plus grand que le précédent. Il se trouvait au fond de l'immense pièce que constituait la chambre d'Aveil. Les murs étaient peints en rouge, et le mobilier chic était fait en bois d'acajou. Le sol était du marbre orange. Le lit, avec une couverture magnifique faite de velours, aurait pu facilement contenir quatre hommes.

Aveil se regarda devant le miroir. Elle était contente de ce qu'elle voyait; tout était parfait. La jupe beige que l'adolescente portait lui allait à ravir, le bout de tissus rouge autour de ses seins l'avantageait, et pour finir tous les bijoux sur elle scintillaient comme des milliers de diamants. Pourquoi était-elle si resplendissante? Tout simplement parce que le garçon qu'elle aimait allait bien tôt arriver…

La Gerudo de 15 ans sortit de sa chambre richissime, et descendit les escaliers. Elle passa d'abord devant la tour de guet, puis prit un passage à droite. Cela la mena devant un faux lac, où des dizaines de Gerudos étaient sur des canots à observer les alentours.

Sur sa route, tout le monde la salua. C'était normal après tout : Aveil était la future commandante de la forteresse pirate. Sa mère gouvernait pour l'instant, mais la vieille femme était atteinte d'une bizarre maladie qui s'intensifiait jours après jours. Même les sorcières habitant dans le Marais n'avaient réussi à trouver un quelconque médicament.

Aveil observa la gigantesque porte qui gardait l'entrée de la forteresse. Celle-ci avait été érigée il y avait guère longtemps pour se protéger des attaques zoras. Depuis quelques temps, des tensions entre les deux peuples étaient nées. Personne ne savait pourquoi, ni comment, mais ils avaient débuté à faire la guerre. Conflit territorial? Peut-être bien. Racisme? Peut-être aussi. Quoi qu'il en soit, les Gerudos et les Zoras ne s'aimaient pas. Point barre.

Un cor retentit et la porte métallique s'ouvrit. Sur un canot, deux hommes roux pagayaient. L'un était à l'avant, l'autre à l'arrière. Entre eux, quatre femmes, dont trois rousses, admiraient les lieux avec éblouissement, mais beaucoup moins prononcé que lorsqu'elles étaient arrivées à Bourg Clocher. En ordre, sur le canot, il y avait Umir, la cochère, Nalaha, Nabooru, Val et Ganondorf.

« C'est…wow. », dit Vava à l'intention de Gaga derrière elle. Cependant, il ne répondit pas, ou plutôt, n'avait rien entendu. Celui-ci regardait avec grand intérêt la magnifique Gerudo, là-bas, qui leur faisait de grands signes de bienvenue. Le futur roi dût bien avouer que c'était Aveil… Par la sainte Triforce! Elle avait si grandi! La dernière fois qu'ils s'étaient vus, la jeune Gerudo venait tout juste d'atteindre ses dix ans. Et là… c'était devenue une femme… très très belle…

Val fut un peu offusquée de ne pas recevoir de réponse de son ami, mais n'en fit rien. De toute manière, ils venaient tout juste de toucher terre. Umir se leva, et débarqua du canot. Aveil courut vers lui, et lui serra chaleureusement la main.

« Bienvenue! Oh, comme je suis heureuse de vous voir! Mère aurait sûrement voulu vous accueillir elle-même, mais sa santé est si fragile… Il était temps que quelqu'un vienne reprendre un peu d'autorité dans cette forteresse de folles! », sourit la belle adolescente.

La cochère mit pied à terre. Aveil serra la main de la dame.

« Heureuse de vous revoir! »

Nalaha imita les deux autres avant elle, suivie de près par Nabooru.

« Ah! Nalaha! Ça fait si longtemps… Cinq ans, hein? Et ho, comment s'appelle ce petit ange?

- Nabooru, ma fille, dit fièrement la femme Gerudo.

- Elle est si belle! Soyez les bienvenues! »

Puis, Val vint pour débarquer à son tour lorsque… Bam. Elle tomba en pleine figure! Son pied s'était prit dans un des côtés du canot en bois. La jeune fille se releva immédiatement, rageuse. Alala, toujours le don de manquer ses entrées! (note de l'auteur : Je compatis à sa douleur… V-V) Malheureusement, Vava était loin d'être au bout de ses peines…

« Vous allez bien?, demanda Aveil un peu inquiète.

- Si, Si! La fatigue, assurément.

- Ah, je vois! Bienvenue à la forteresse pirate, je me nomme Aveil! On ne s'étaient jamais vues avant, n'est-ce pas?

- Non en effet… Moi, c'est Val.

- Trop chouette le prénom! Ça sonne si bien! Pas besoin de se compliquer la vie. Val, Val, Val! J'adore trop! »

Vava sourit, mais c'était un de ces sourires où on se sent obligé de le faire. Comme pour rire d'une blague très mauvaise mais ne pas insulter la personne, par exemple. Néanmoins, son sourire forcé ne fut même pas remarqué. Car, Aveil s'était élancée dans les bras de l'adolescent derrière la fausse Gerudo.

« GA-NON-DORF!!!

- Aveil!! »

Ils s'étreignirent longtemps. La belle rousse donnaient des baisers ici et là au garçon, qui ne semblait pas détester du tout. Au contraire, Ganondorf avait du rouge à lèvres de barbouillé sur ses joues et son cou mais ne fit rien pour l'enlever. La fausse Gerudo s'était fermé les yeux pour ne pas voir cela. Ne pas être jalouse, ne pas être jalouse…

« Je vous montre le chemin de la salle de trône! Mère sera heureuse de tous vous voir là-bas. »

Avec regrets, Aveil se décolla du futur roi et prit la tête du groupe. Tout le monde marcha en silence, spécialement Val qui ne voulait pas jeter un seul regard à Gaga. Cependant, elle sentit une main prendre la sienne. Ah non! Cette fois-ci, Vava ne se mettrait pas à fabuler que c'était Ganondorf qui avait fait ce geste. Ça devait être Nabooru… qui était trois pas devant elle… Huh? À force d'éviter le regard de son ami, l'adolescente aux yeux bleu ciel ne s'était pas rendue compte que Gaga s'était singulièrement rapproché d'elle.

La jeune fille rougit, et son cœur se mit à battre dans sa poitrine. Elle leva timidement les yeux vers la grand adolescent, et vit tout le rouge qui lui salissait le visage… Celle-ci tira sa main vers son corps. Hébété, Ganondorf s'arrêta de marcher une demi seconde, et regardant Val s'éloigner devant. Pourquoi avait-elle lâché sa main? Pourtant, il semblait que Vava avait aimé que l'autre soir ils aient passé une soirée leurs mains collées. Peut-être que son geste fut rejeté car il avait la visage marqué de rouge à lèvres? (note de l'auteur : Enfin! Il a comprit quelque chose…)

Ils passèrent tous devant la tour de guet, et montèrent un escalier. Tout en haut se trouvait une porte gardée par deux Gerudos. Ces dernières l'ouvrirent, et la troupe se retrouva devant une salle de trône immense. En plein milieu, il y avait un coffre. Les trésors les plus précieux devaient être enfermés dans celui-ci, puisque cette salle était la mieux protégée de toute la forteresse. Dans le fond, il y avait un banc presque royal, en velours rouge. Des lances étaient clouées sur les murs, derrière. Mais surtout, ce qui captait l'attention, c'était le grand aquarium qui venait tout juste d'être aménagé sur la gauche.

Sur le trône, une femme Gerudo discutait avec une autre. La chef de la forteresse pirate avait l'air pitoyable : ses rides étaient profondes, ses yeux cernés, ses frêles épaules basanées soutenaient difficilement une couverture de laine pour protéger ses bras. Elle avait l'air si vieille! Eh pourtant, la chef devaient avoir que quelques années de plus que Nalaha.

« Mère!, dit joyeusement Aveil, nos invités sont arrivés!

- Ah... Bonjour cher Umir… Ça faisait longtemps, n'est-ce pas? Mais qui est-ce donc la magnifique enfant que voilà?, demanda-t-elle en regardant Nabooru. Votre fille, Nalaha?

- En effet.

- Ah! Mon bout de choux! Approche! Viens voir tantine Yevy… »

Un peu apeurée par l'état de santé de la dame, Nana s'approcha doucement vers elle. Yevy scruta l'enfant, et déclara avec délicatesse : « Toi, tu seras sage dans quelques années. »

Yevy était une sorcière qui travaillait autrefois à la forteresse gerudo d'Hyrule. Un jour, les Gerudos apprirent l'existence d'un autre monde nommé Termina. Étant la sorcière la plus jeune et la plus téméraire, la femme eut la charge par Umir de rassembler une colonie et de partir se faire une place dans ce nouveau lieu. Vingt ans s'étaient déjà écoulées…

Yevy reporta son regard vers un élément « non-roux » de l'endroit. Lorsqu'elle vit Val, la sorcière pinça les lèvres, et se mit à fulminer. Comment avait-on oser faire pénétrer dans ce lieu une hylienne?!

« Gardes! Saisissez-vous de cette jeune intruse!, s'écria-t-elle.

- Non, non!, répliqua Umir. Ce n'est pas une intruse, chère, c'est Val. La gardienne de Nabooru.

- Encore ces foutus Zoras qui veulent nous espionner! Gardes!!

- Vous faites erreur! Elle est apparue un jour dans le désert du Colosse. Aucun Zora ne peut habiter dans ces conditions, soyez logique.

- Je veux qu'elle sorte d'ici! HONTE! Maintenant, cessez vos argumentations Umir. Ma santé est fragile…

- Umir, interrompit Nalaha, je refuses que Val soit jetée hors de la forteresse. Il fait nuit dehors, des bandits peuvent rôder sur la plage.

- Je suis désolée, Nalaha. Mais…

- Mais c'est MA fille! »

Vava regarda ses souliers bleus. Vraiment, ici, elle se sentait de trop. Au moins, ça lui faisait chaud au cœur de savoir que Nalaha la considérait comme sa propre fille. Elle, qui avait perdu sa mère si jeune à cause d'un cancer. La fausse Gerudo prit dans ses mains son médaillon qui était accroché autour de son cou.

Nalaha lança un regard méprisant envers Yevy, mais cessa de discuter les ordres. Umir arrêta le geste des gardes, et fit lui-même signe de le suivre à l'extérieur. Val jeta un dernier regard à sa « mère », sa « sœur » et à la cochère. Celle-ci voulut regarder Ganondorf, mais il semblait occupé à rire avec Aveil. Le grand adolescent ne lui fit même pas un signe d'au revoir. « Chouette », pensa ironiquement la petite adolescente.

Vava et le roi des Gerudos retraversèrent la forteresse pirate pour retourner à leur canot. L'homme roux commença à pagayer, et l'adolescente aux yeux de saphir ne dit rien. Si bien qu'ils passèrent jusqu'à l'immense barrière sans même se regarder. Umir décida qu'il fallait briser un peu la glace.

« Au moins, tu ne seras pas seule. Il y a sur le rivage Blacky et Amiral, avec la caravane.

- Oui je sais, merci. Je peux vous poser une question? Si non, ce n'est pas si grave…

- Non, non, pose toujours.

- Où est la mère de Ganondorf?

- … Ma tendre femme est morte… en donnant naissance au futur roi. C'est toujours ainsi, chez les Gerudos. Lorsque le bébé est un garçon pure race, l'accouchement est si difficile que souvent les femmes meurent… Au grand désarroi de leurs maris.

- Je suis désolée… Vraiment, je suis nulle. Je n'aurais pas dût.

- Je l'aimais beaucoup. C'est souvent ce qui arrive au deuxième mariage.

- Deuxième?

- Un roi gerudo se marie deux fois dans sa vie. Ça ne paraît pas, mais j'ai 118 ans.

- Aïe!, s'exclama Val surprise, mais je croyais que les femmes gerudos vivaient bien plus longtemps! Kouame et Kotake ont bien trois-cent ans passés, non?

- Les sorcières peuvent vivre très longtemps, en effet. Mais ce n'est qu'une infime partie qui naissent sorcières. Et souvent, ces femmes sont de parfaites érudites qui n'ont que faire du mariage.

- Parlez-moi un peu de Ganondorf. Pourquoi il se transforme? Si je suis trop curieuse, veuillez m'en excuser.

- Non, non. Tes questions sont bien fondées. En fait, Ganondorf a reçu une malédiction des déesses tout jeune. Depuis l'âge de six ans, il se transformait aux six mois en cette chose verte. Mais plus il vieillissait, plus les transformations étaient fréquentes. Le seul moyen trouvé par les sorcières était de le cloîtrer à un endroit pendant ces nuits. Car sinon, mon fils ne redeviendrait normal uniquement lorsqu'il enlèverait une vie. C'est arrivé une fois…

- Assassin contre son gré… C'est tellement injuste… Et pourquoi seule une sorcienne peut stopper la transformation?

- Les sorciennes sont réputées pour leur douceur naturelle. Elles calment les gens en un seul sourire, devinent et voient des choses que personne d'autre ne verraient. Depuis la nuit des temps, les sorcières et les magiciens s'affrontent pour trouver un vainqueur. Ils ont une très grande rivalité. Alors, lorsqu'une union aussi improbable surgit, le bébé naissant acquiert le meilleur des deux partis.

- Mais euh… il n'y a pas de magiciens dans les Gerudos…

- Eh non… mais beaucoup dans les hyliens en tout cas. Commences-tu à comprendre pourquoi ces deux peuples ne s'aiment pas?, sourit Umir.

- C'est plus clair en effet. Mais, ça ne serait pas dangereux de laisser Gaga là-bas, à la forteresse? Et si…

- … il se transformait? Ne t'inquiètes pas, Aveil est sorcienne aussi. »

Voilà ce qui expliquait la si grande complicité entre la Gerudo et le futur roi. Aveil savait le secret de la métamorphose. Et Val était rendue maintenant inutile aux yeux de Ganondorf. Elle avait bien joué son rôle, mais quelqu'un de plus compétent venait de la remplacer.

Val se tut, quand même heureuse d'avoir trouver des réponses à ses interrogations. Elle laissa cependant son regard vaguer dans le vide, jusqu'à ce qu'ils arrivent au rivage.

La jeune fille débarqua du canot, et fit une révérence de bonne nuit au roi. Il lui répondit le plus galamment possible, politesse envers les dames exige. Umir repartit vers la forteresse pirate, laissant là une petite adolescente le cœur tout retourné. Qui se sentait sans intérêt. Qui s'était plantée en débarqua tout à l'heure du canot. Qui avait rejeté la main du garçon qu'elle aimait, par jalousie. Qui s'était fait jetée hors de la forteresse…

Vava rampa presque jusqu'à la caravane, et caressa le doux poil de sa jument Blacky. À côté de son cheval, se trouvait Amiral en train de dormir. À la vue de l'animal, une nostalgie sans fond attaqua la fausse Gerudo. Qu'est-ce que faisait Gaga en ce moment? Sûrement se préparait-il à aller dormir avec Aveil, pour ne pas qu'il se transforme. Injuste…

La jeune fille se coucha sur le sable pour pouvoir regarder les si belles étoiles. Rien n'était mieux que l'air pur pour les observer. Et la nuit était humide, on se sentait bien et décontracté. Val observa au loin, en pleine mer, une sorte de maison surélevée en forme d'hameçon. Et derrière la jeune fille se trouvait deux petites maisons où les occupants devaient sûrement dormir. Décidant d'imiter les gens et Amiral, Vava ferma ses yeux et trouva le sommeil. Ce qu'elle ne savait pas, c'est qu'il n'y avait pas que le sommeil qui l'avait trouvée…

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J'aimerais remercier ceux qui m'ont laissé des reviews!! Particulièrement Aisha9! Une suite.... Just 4 U!!!!

Arigatou!!