Disclaimer : Rien de ne m'appartient dans cet fic (c'est bien dommage, j'aimerais bien que Sirius soit à moi, mais bon...) Et je ne me fais pas d'argent avec et patati, et patata, tout le monde à compris depuis longtemps...
2. les araignées
Je déteste cette forêt.
Sirius se répétait la même chose encore et encore. Plus il voulait accélérer sa course, plus ses pieds ralentissaient, comme s'ils étaient animés par une volonté propre. Il cessa bientôt de courir et se mit tout simplement à marcher. Le sang battait douloureusement à ses oreilles et son cœur lui martelait les côtes. L'angoisse lui nouait la gorge et retournait ses entrailles. Sous le couvert des arbres, l'ombre était propice à l'imagination. Il entendait des bruits étranges qu'il n'avait jamais entendus auparavant. Et il était convaincu que quelque chose ou quelqu'un le suivait comme son ombre. Mais au moment où il se retournait pour vérifier son intuition, il n'apercevait qu'ombres et vagues formes. Pourtant, il sentait – non, il était certain – que des yeux l'épiait continuellement.
Il y avait définitivement quelque chose d'anormal dans cette forêt. D'abord, comment était-ce possible que les racines se trouvent toujours exactement à l'endroit précis où il posait le pied ? Etait-ce vraiment normal qu'il fasse si sombre à cette heure de la journée ? Sirius ne se prenait pas pour un froussard – loin de là – mais il faillait reconnaître que toute cette histoire commençait à lui donner la « chair de poule ».
Subitement, une effroyable pensée lui traversa l'esprit. C'était bien beau de suivre un sentier, mais il ne faisait pas une petite promenade matinale, il devait retrouver Remus. Et rien, absolument rien, ne lui disait que Remus avait emprunté ce sentier – ni même qu'il ait emprunté un sentier.
Bravo Sirius, félicitations, de mieux en mieux !
C'était trop idiot. Il s'immobilisa au milieu du chemin à demi effacé. Il n'était même pas certain que ce soit un chemin réel, ça n'était peut-être qu'une vague piste créé par les passages répétés de quelques animaux. L'esprit de Sirius tournait au ralentit, comme si son crâne n'était plus rempli que d'une bouillie informe.
(Tu as remarqué comme les animaux le reniflent avant de déguerpir le plus vite possible ?)
C'était une remarque que James avait faite sur Remus lors de la première année d'étude à Poudlard, avant qu'ils ne connaissent la véritable identité de leur ami.
(Certain animaux à l'odorat particulièrement développé, comme les chiens ou les chats, peuvent reconnaître l'odeur d'un loup-garou à plus de vingt mètres de distance.)
C'était un fragment du cours de Défense Contre les Forces du Mal dispensé – pour l'instant – par Miss Sharp (une vieille peau aigrie, de l'avis de Sirius). Elle faisait une fixation sur les loups-garous et Remus avait craint qu'on ne perça à jour son secret.
Soudain, un déclic se produisit. Il suffisait qu'il prenne sa forme de chien pour retrouver Remus (ou tout du moins son chemin à travers ce labyrinthe de troncs et de racines). La transformation était toujours un brin douloureuse, mais d'ici peu, il y serait totalement habitué.
Il ferma les yeux, tentant d'oublier la forêt qui l'entourait, l'oblitérant complètement de son esprit. Sirius se rendit vite compte que cet exercice était bien plus facile lorsque la pression, n'était pas là. Il détendit ses muscles et se relaxa.
Il n'était plus lui, il n'était plus humain, il était animal. Force, puissance, ténacité, flair, endurance. Un picotement lui parcouru le corps, comme une décharge électrique de faible intensité. Il était tout engourdi. Lentement, Sirius sentit son corps se couvrir de poils, ses ongles grandirent et ses mains devinrent des pattes munies de griffes. Il se retrouva à quatre pattes sur le sol. Ses dents se prolongèrent en crocs. Ses oreilles s'agrandirent et de nouvelles gammes de sons s'imposèrent à lui, il entendait tout. Il ouvrit les yeux et vit que les couleurs avaient changées, il voyait tout en noir et blanc. Son nez s'allongea et devint museau, de nouvelles odeurs inédites interdites aux humains s'offrirent à lui. Il était fort et pouvait tout faire. Y comprit retrouver son ami, Lupus, c'était ainsi qu'il nommait Remus sous sa forme canine.
Lupus avait une odeur de loup-garou, c'était vrai, mais l'odeur de Remus restait perceptible. Il n'était pas un loup, il n'était pas un homme, il était simplement Lupus.
Patmol pouvait sentir la trace qu'il laissait derrière lui, et il était bien passé par ici. Il suivit la piste à vive allure, elle se poursuivait sur le sentier sur quelques mètres, puis s'enfonçait dans la forêt entre les arbres où l'on devinait à peine un vague reste de ce qui avait été un chemin. Patmol se souvenait être déjà passé par là et il n'en gardait pas un bon souvenir. Peur, panique, danger, voilà ce qu'annonçait cette voie. Lupus avait besoin d'aide. Et vite.
Il se mit à courir, courir, ses pattes le portaient d'elles-mêmes. Il se dirigeait vers le repère des monstres aux huit yeux. Il pouvait déjà sentir leur odeur détestable. Mauvaise odeur, mauvais endroit. Retrouvez Lupus. Plus vite. Le paysage sombre se fondaient en tâches et traînées indistincte. Blanc, noir, gris. Ses muscles étaient tendus à l'extrême pour éviter tous les obstacles, il puisait dans ses ultimes ressources. Le chemin était encombré d'énormes toiles d'araignées à l'allure fantomatique, de longues pattes velues et tordues comme d'affreux serpents noirs jaillissaient quelques fois de derrière un arbre. L'odeur de son ami s'amplifiait, s'amplifiait, autant que celle des monstres.
Soudain, l'un d'eux se trouva en travers de sa route. Il s'arrêta net.
La langue pendante, il fixait de ses yeux jaunes la grosse forme noire devant lui. Huit pattes, huit yeux, un seul corps et deux pinces qui cliquetaient, cliquetaient comme une mélodie macabre à vous glacer les sangs. Si cela était possible, l'araignée rayonnait, elle était d'humeur massacrante. Patmol était toujours là, juste devant elle, mais il ne la regardait plus. Toute son attention était concentrée en un seul point. Un peu sur le côté, entre deux arbres, le monstre avait tissé une immense toile. Oh, d'habitude ça n'avait rien d'effrayant. Une petite toile, il suffit de poser le pied dessus et le tour est joué. Seulement celle-ci était capable de prendre au piège des proies beaucoup plus conséquentes que trois ou quatre mouches.
Au milieu de ce piège révulsant, Lupus tentait de se dépêtrer des diaboliques fils de soie qui l'emprisonnaient. Il était livide et son visage reflétait l'angoisse à son plus extrême degré. L'énorme monstre aux pinces tranchantes s'approchait vivement de sa victime en s'appuyant sur ses huit longues pattes agiles. Patmol sentit qu'il devait faire quelque chose ou bien Lupus mourrait. Mais contre l'acromentula, les crocs et les griffes ne suffiraient pas. Il avait besoin de magie.
Sa vision reprit son spectre habituel, sa fourrure disparut, son ouïe redevint celle d'un humain normal, ses griffes furent à nouveau des ongles, ses crocs se rétractèrent, son museau reprit la forme d'un nez et son odorat ne capta plus que les odeurs accessibles aux hommes. Sirius était à nouveau debout, les vêtements à moitié en lambeaux et la baguette levée, prête à l'emploi.
L'acromentula commença à défaire la toile qui retenait Remus, mais ça n'était certainement pas dans le but de le libérer. Sirius ne connaissait pas les heures de repas pour les araignées, mais il estima que le dîner approchait. Il articula un sort au moment même où Remus s'écroulait par terre entre les deux arbres et où le monstre émettait d'avides petits cris.
- Expelliarmus, s'écria-t-il.
Sirius avait dégagé une telle force que l'acromentula décrivit une jolie courbe dans les airs pour atterrir quinze mètres plus loin. Elle n'était visiblement pas très contente.
Profitant d'un court instant de répit pendant lequel l'araignée tentait de revenir sur ses pattes en cliquetant furieusement, Sirius se précipita sur Remus. Il était plus pâle que jamais et paraissait exténué. Ses yeux s'ouvraient à peine et il ne pouvait même pas tenir sur ses jambes.
- Tu sais pourtant combien je déteste ces bestioles là, lui dit Sirius, mi- plaisantant, mi-soulagé.
Il semblait que Lunard éprouvait également des difficultés respiratoires.
- Laisse-moi, parvint-il à murmurer.
Sirius ne savait pas s'il fallait rire ou pleurer. Certainement aucun des deux, décida-t-il en faisant à nouveau face à l'acromentula. Elle était enfin parvenue à se remettre sur pieds – ou plutôt sur pattes – et ses huit yeux rouges de colère se fixèrent sur Sirius. Il leva sa baguette en signe d'avertissement. Mais elle se mit simplement à parler d'une voix basse et grondante, à moitié couverte par les incessants cliquetis qu'elle produisait :
- Ca n'est pas la peine de lutter, humain. Rien ne pourra t'empêcher d'être tué. Si je ne le fais pas, l'un d'entre nous le fera. Cesse de résister.
Sirius se rapprocha de Remus qui était toujours à terre. S'ils ne s'en allaient pas immédiatement de là, ils étaient fichus. Il essaya de forcer Lunard à se lever pour qu'ils puissent s'enfuir, mais il refusait obstinément de bouger.
- Laisse-moi seul, va-t-en ! souffla-t-il lorsque Sirius le prit par le bras.
- S'il te plaît, lève-toi, l'implora Sirius en retour. Allez ! Il y en a d'autres qui arrivent ! Viens !
L'air tout autour d'eux raisonnait maintenant de cliquetis frénétiques. Les araignées étaient joyeuses, ça n'était pas tous les jours qu'on mangeait de l'humain au dîner. Patmol lâcha Remus et leva sa baguette, se disant qu'elle ne lui servirait pas à grand-chose contre toutes ces acromentulas visiblement impatientes de passer à table.
- Aide-moi, Remus ! s'écria Sirius d'un ton affolé.
Les araignées formaient maintenant un cercle autour des deux maraudeurs.
- Il ne peut pas t'aider ! jubila l'une d'elles. Il est empoisonné. Notre venin paralyse et peut même tuer lorsqu'il est injecté à forte dose.
- Personne ne va mourir, répliqua-t-il, tremblant de rage. Par contre, quelqu'un sera peut-être blessé... vous !
Il fit alors quelque chose de très stupide. Il éleva sa baguette à nouveau et...
- Tarentallegra !
Il avait visé l'abdomen, la partie la plus vulnérable de la créature. Les pattes de l'araignée se mirent à s'agiter dans tous les sens dans une sorte de danse désordonnée. Ses pinces cliquetèrent fiévreusement, comme si elles battaient la mesure. Si la situation n'avait pas été aussi grave, Sirius aurait éclaté de rire. Les autres araignées géantes poussèrent des cris furieux de leur voix grondante. Elles s'écartèrent précipitamment de leur congénère qui continuait à danser de façon ridicule.
Sirius sentit un tiraillement dans le bas de sa robe de sorcier. Il baissa les yeux et vit que Remus voulait lui dire quelque chose. Il se pencha pour écouter Lunard :
- Va-t-en, je ne vaux pas la peine que tu sacrifies ta vie.
- Bien sûr que si, répliqua Sirius, indigné mais Remus avait perdu connaissance et son teint était devenu livide comme la mort.
Patmol prit sa main et sentit qu'elle était complètement glacée. L'horreur le prit au ventre. Perdus, ils étaient perdus. C'était la fin. J'aurais bien voulu mettre au moins un bon coup de pied au derrière de ce crétin de Petrovsky, regretta Sirius avant de fermer les yeux en serrant fort la main froide de son ami. Il entendait les affreux cliquetis se rapprocher toujours plus près... toujours plus fort... Elles poussaient des cris d'excitation.
Voilà, c'est la fin. Je n'aurais fait que la retarder.
Quelque chose le piqua à la nuque. Il ouvrit les yeux, lâcha Remus et se retourna pour voir une acromentula dans l'obscurité quasi-totale. Elle était tout près de lui... Elle lui avait injecté son venin... Il allait mourir... Mourir avec son ami...
- Marog ! Ecarte-toi !
C'était la voix de quelqu'un qu'il connaissait, il en était sûr. L'acromentula se recula de quelques mètres. Le poison s'infiltrait dans son sang, lentement, il sentait que ses muscles ne lui répondaient plus. Il lutta pour garder les yeux ouverts, pour continuer à voir... Les araignées laissèrent un passage alors que le nouvel arrivant aboyait un autre ordre que Sirius ne parvint pas à comprendre. Il vit se dessiner devant lui une silhouette massive tenant une grande arbalète avec un énorme chien à ses côtés.
- Hagrid... murmura-t-il avant de perdre totalement connaissance.
./././.
- Oui, monsieur le Directeur. Et je les ais ramenés tous les deux. Ça a pas été facile, elles auraient voulu les laisser partir pour rien au monde. J'ai du utiliser toutes mes ressources si vous voyez ce que je veux dire...
Sirius ouvrit les yeux, il ne comprenait pas très bien ce qu'il disait, mais il pouvait voir distinctement qu'Hagrid continuait à tripoter de ses grosses mains son parapluie rose. Les Maraudeurs avaient compris depuis longtemps ce qu'il renfermait.
- Je vois, répondit calmement Dumbledore. Y a-t-il autre chose Hagrid ?
- Euh... oui. Enfin je sais pas si ça a vraiment d'importance, j'ai cru voir un arbre en plus près du lac...
- Merci Hagrid, ça sera tout, fit Dumbledore. Nous avons de la chance de vous avoir... Sans vous, ces garçons seraient morts...
Sirius eut le temps de voir le teint du garde-chasse virer au rouge brique avant qu'il ne quitte l'infirmerie.
A côté de son lit, Mme Pomfresh s'affairait avec quelqu'un d'autre, certainement Remus car James reposait deux lits plus loin. Lui aussi était réveillé et la taille de sa tête était revenue à la normale. Il se tourna vers Sirius et lui fit signe que tout allait bien. Sirius acquiesça puis sourit largement. Il s'enfonça dans son oreiller avec délice.
Ils s'en étaient sortis en fin de compte. Et en plus ce débile de Servilus était toujours métamorphos en arbre, quel crétin ! Il le raconterait à James lorsqu'ils seraient sortis d'ici. De toutes façons, ils étaient tranquilles pour un moment, le temps que quelqu'un découvre que Rogue avait été transformé en arbuste...
Il fut soudain secoué d'un rire silencieux qui fut vite maîtrisé suite à un murmure précipité de James :
- Sirius !
Ce dernier releva la tête et vit Dumbledore se diriger vers lui. Il avait un air grave derrière sa barbe argentée qui dénotait étrangement avec sa légèreté habituelle. Sirius crut qu'il avait tout deviné, qu'il savait que l'arbre près du lac était en réalité Rogue et que c'était lui, Sirius, qui l'avait métamorphosé. Sous la panique, il mit sur pied un mensonge à peu près plausible – c'était l'une de ses spécialités. Il s'apprêta à le ressortir à Dumbledore qui arborait toujours une mine aussi sérieuse.
- Ce n'est pas de ma faute, professeur, commença-t-il d'une voit qu'il voulait sûre. Vous comprenez, j'étais juste en train de m'entraîner et il est arrivé...
- Je n'ai aucune idée de ce dont vous me parlez, Mr Black, le coupa Dumbledore lorsqu'il fut à la hauteur de son lit. Toutefois, il est intéressant de constater que vous vous sentez coupable de quelque chose.
Il lui adressa un petit sourire.
Sirius une drôle d'expression figée, comme s'il venait de livrer son plus grand secret.
- Ne vous inquiétez pas, Mr Black, le rassura Dumbledore, je ne suis pas venu pour vous blâmer, au contraire, après tout vous êtes allé sauver la vie de votre ami au péril de la votre, et je voulais vous féliciter pour cela.
Sirius se sentit tout à coup beaucoup mieux.
- Je désirais également vous parler à propos de la demande que vous m'avez adressée la semaine dernière.
- Alors ? questionna Sirius. Est-ce que je peux rester pendant les vacances d'été ?
- Je me vois dans l'obligation de refuser, Mr Black. Il est indispensable de me faire parvenir une autorisation d'un responsable pour que je puisse valider ce genre de demande. J'ai donc contacté vos parents, mais ils ont refusé d'accéder à votre requête.
- Vous... Vous avez contacté mes parents ? Vous leur avez tout dit ?
Dumbledore acquiesça et Sirius fit une grimace.
- Ils vont être furieux... murmura-t-il.
- Ils l'étaient, mais je pense que j'ai réussi à calmer leurs ardeurs.
- Si vous l'avez vraiment fait, vous êtes très fort, professeur.
- J'en suis flatté, Mr Black.
Sirius sourit faiblement sous le regard intrigué de James.
./././.
- Tu l'as transformé en arbre ? fit James.
Il fut prit d'un fou rire si violent qu'il manqua de s'étouffer avec la tartine qu'il avalait.
- Eh ! Remets-toi, Cornedrue ! dit Sirius d'un air inquiet mais tout de même amusé.
Peter pouffa hystériquement, comme une groupie devant son chanteur préféré. James riait, il fallait donc faire comme lui.
Les examens étaient terminés depuis deux jours, mais Lunard était toujours à l'infirmerie, le venin d'acromentula n'était pas facile à éliminer même pour quelqu'un d'aussi solide que Remus. Sirius, lui s'était complètement remis mais c'était seulement parce que le venin n'avait pas eut le temps de s'infiltrer totalement dans son sang. Il redoutait le moment où Remus pourrait sortir de l'infirmerie, il n'avait aucune idée de l'état d'esprit dans lequel se trouvait Remus et peut-être qu'il ne voulait plus les voir. Après tout personne ne savait exactement comment il s'était retrouvé dans le repaire des araignées, peut-être était-ce une forme de suicide ?
Sirius, ce n'est pas parce que ta famille est presque essentiellement constituée de cinglés que c'est le cas des autres. Arrête de toujours envisager les prévisions les plus pessimistes.
- Dites, fit Sirius alors que James tombait de sa chaise en pleurant de rire, si on ne se dépêche pas, on ne pourra pas passer voir Remus avant le début des cours, en plus on a Potions. Vous imaginez la tête de Petrovsky si on arrive en retard, je sais que c'est le dernier cours, mais cet imbécile serait capable de nous coller en retenue le tout dernier jour...
La tête de James émergea au dessus de la table, les cheveux plus en bataille que jamais. Deux filles de Serdaigles passèrent derrière lui et le regardèrent en levant les yeux au ciel.
- T'as raison... parvint-il à articuler, mais il repartit immédiatement dans son fou-rire et sa tête disparut à nouveau.
Sirius poussa un profond soupir.
- Peter, tu ne pourrais pas l'aider à se relever, s'il te plaît ?
Tandis que Queudver se débattait avec James, Sirius quitta la Grande Salle, la tête pleine de pensées toutes plus noires les unes que les autres. Sur le chemin de l'infirmerie, il se remémora la scène qui s'était déroulée juste après l'examen de Défense Contre les Forces du Mal. Il était clair que Lunard avait subit l'influence de la lune, mais s'en était-il rendu compte ? Peut-être croyait-il que son côté animal prenait le dessus, et que c'était pour cette raison qu'il s'était précipité dans la forêt, pour ne plus faire de mal à personne... C'était un peu tordu, mais ça pouvait expliquer pas mal de chose. Par exemple, pourquoi Remus s'était précipité dans l'antre des acromentulas.
Sirius était si profondément perdu dans ses pensées qu'il se trompa de chemin deux fois avant d'arriver à l'infirmerie. Tous les lits étaient vides à part celui de Remus. Il était encore très pale, mais paraissait néanmoins en bien meilleure santé que la veille. Sirius vit qu'il était endormi sa poitrine se soulevait au rythme de sa respiration calme et ses yeux étaient clos. Sirius préféra fermer la porte et revenir plus tard afin de ne pas déranger son ami, mais Remus se mit à parler alors que la battant se refermait sur lui.
- Tu peux rester, tu ne me déranges pas, Patmol.
Intrigué, Sirius rentra dans l'infirmerie et se dirigea vers Lunard.
- Je croyais que tu dormais... dit-il avant de s'asseoir sur le lit voisin.
Remus soupira profondément. Une faible toux le secoua. Vu de près, il avait toujours l'air affreusement malade, ses cheveux et son front étaient trempés de sueur
- J'essayais de dormir, mais rien n'y fait, même ce simple répit m'est refusé.
- Tu veux que j'aille demander une potion à Pomfresh ?
- Non, surtout pas. Tu ne peux pas t'imaginer le goût affreux que ça a.
Sirius tenta de rire, mais rien à faire, son estomac était noué. Un grand malaise s'était installé entre eux.
- Est-ce que tu vas mieux ? demanda Sirius, de plus en plus mal à l'aise.
Lunard fut pris d'une nouvelle quinte de toux qui l'empêcha de prononcer le moindre mot avant une bonne minute.
- Non, finit-il par dire abruptement. Je vais toujours aussi mal, mais tu n'es pas vraiment venu pour t'enquérir de mon état de santé, n'est-ce pas Sirius ?
- Je... fit-il cherchant une réponse quelconque.
Mais il n'avait pas de réponse. Du moins, il n'en avait aucune qui soit adéquat.
- Je ne vois pas ce que tu veux dire, Remus.
Lunard ricana doucement.
- Bien sûr que si. Tu t'inquiètes pour moi, tu penses que je perd la boule, hein ? fit-il amèrement. Tu crois que j'ai des tendances suicidaires, c'est ça ?
Sirius ne pipa mot, regardant Remus droit dans les yeux. Ce qu'il vit dans ses yeux l'épouvanta.
- Lunard...
- Non, non, non ! Laisse-moi finir, je t'en pris, il le faut.
- Remus, tu ferais mieux de te reposer, je vais te laisser, à plus tard...
- Non ! s'écria Lupin.
Il saisit le bras de Sirius d'un mouvement rapide et précis. Il s'était redressé sur son lit et sa respiration était devenue sifflante et saccadée. Ce simple geste lui avait coûté un effort colossal.
- Reste, elles ne veulent pas mais il faut que je parle, je le sais...
- Lunard, tu commences à parler comme la prof de Divination.
Remus grogna sauvagement et avec une force décuplée, il obligea Sirius à s'asseoir au pied de son lit.
Sirius commença à s'inquiéter sérieusement, pas seulement pour Remus, mais aussi pour lui-même. Il avait vu une lueur sauvage dans le regard de son ami, une lueur de folie.
Les yeux de Lunard s'étrécirent jusqu'à devenir deux fentes brillantes au milieu de son visage. Il avait toujours un aspect aussi pâle et fantomatique, mais il semblait déborder d'une énergie irréelle et farouche.
- Reste là et ne bouge pas, ordonna Remus d'une voie dure et cassante.
Sirius se garda bien de répliquer, Lunard avait un problème et il devait l'aider, mais pour l'instant, il n'y avait pas grand-chose à faire – à part écouter ce qu'il avait à dire. Remus s'enfonça dans ses coussins et ferma les yeux, comme s'il réfléchissait.
- Quand... commença-t-il, mais sa voix se brisa presque aussitôt, toute son agressivité s'était évanouie. Quand je suis allé dans la Forêt Interdite (Sirius fit une moue écoeurée.), et que j'ai vu l'araignée géante, elle... elle n'était pas seule...
- Quoi ?! s'exclama Sirius. Il y avait un autre humain dans la forêt ?
- Non, un centaure, c'était un centaure immense...
./././.
- Un centaure... souffla Remus.
Il s'était abrité derrière des buissons bas, en plein dans les ronces. Ses vêtements étaient réduits à l'état de loques après sa course effrénée entre les arbres les branches basses l'avaient agrippé comme autant de mains surgies de nul part. Remus s'était immobilisé lorsqu'il avait perçu le cliquetis caractéristique des pinces de l'arachnide. Retenant son souffle, il avait réussi à passer inaperçu et à trouver un point de vue convenable.
Il avait alors pu voir le centaure. Immense, majestueux, l'allure impérieuse, chargé d'un irrésistible pouvoir d'attraction. Il avait l'air de porter une sorte de costume solennel avec ses sabots blancs et sa robe d'un noir de jais. Il était énervé, tout comme l'acromentula. Le ton montait, des éclats de voix parvinrent jusqu'à Remus.
- ... Rien ne vous donne le droit d'agir d'une telle manière ! gronda une voix basse et autoritaire. Le centaure.
Clic clicliclic. L'araignée agita furieusement ses pinces, tandis que ses huit yeux rougeoyaient de colère.
- Nous n'avons pas d'autre choix, dit-elle d'un ton tranchant. Nous sommes forcées d'employer ces mesures, pour la sécurité de tous, vous y compris, et vous le savez parfaitement bien. Seul votre orgueil démesuré spécifique aux centaures vous empêche de reconnaître le bien fondé de notre plan.
Elle ponctuait chacune de ses phrases avec un cliquetis sonore aux résonances macabres.
- Ne vous mettez pas en travers de notre chemin, ce serait une grosse erreur de votre part. Jadis, vous avez repoussé ce même danger au péril de la survie de votre peuple, laissez-nous faire cette fois-ci, vous n'avez rien à perdre...
- Si ! répliqua le centaure, vibrant de rage. Nous risquons nos vies en ne faisant rien et en vous regardant exécuter vos petites intrigues...
- Nos petites intrigues ! s'écria l'acromentula. Nos petites intrigues ! Nous avons trouvé le moyen d'éradiquer la chose à jamais, et vous appelez ça des " petites intrigues " !
- A jamais ? Ah, ah ! Je voudrais bien voir ça ! Qu'allez vous faire au juste ? Lui cliqueter à la figure, si toutefois vous la trouvez...
Bien qu'il soit hors de porté, Remus recula d'un pas et écarquilla les yeux, assommé de stupeur, le souffle en suspens. L'acromentula avait réagit à une vitesse fulgurante. De ses pinces les plus acérées, elle décrit un arc de cercle parfait et une traînée sanguinolente apparut sur le poitrail du centaure. L'hybride poussa un cri inarticulé mêlé de rage, de douleur et de confusion. Il se cabra et tenta d'atteindre l'araignée avec ses sabots immaculés. Le monstre aux huit yeux ne se contenta pas de parer les coups, à l'aide d'un dard énorme elle piqua son adversaire qui s'écroula instantanément.
Remus recommença à respirer, toute la tension était retombée. Il ne savait pas vraiment si le centaure était mort ou seulement inconscient, il était simplement étendu sur le sol, immobile. Son visage grave était figé en une expression de colère et de terreur. Ses yeux d'un gris dur fixaient Remus, vides et froids comme la mort. Un petit carillon semblait sonner dans la tête du Maraudeur, il se sentit défaillir...
./././.
- J'ai perdu connaissance et je ne me suis réveillé que lorsque l'acromentula était en train de tisser sa toile...
Remus ferma les yeux et se massa les tempes d'un air douloureux.
- Ah, ben dis donc... murmura Sirius, abasourdi.
Le silence qui s'installe ensuite n'avait rien de gêné. Parfois un silence peut en dire aussi long qu'un dialogue. Les deux Maraudeurs s'abîmèrent dans la réflexion. Au bout de quelques instants, Sirius fronça les sourcils avant de jeter un regard intrigué à Remus.
- Tu veux dire, qu'il y quelque chose dans la forêt ? Quelque chose de plus dangereux que les araignées ?
Remus hocha lentement la tête.
- Tu... tu crois que ça pourrait s'attaquer à nous, je veux dire... aux humains ?
Lunard envisagea Sirius longuement avant de répondre, comme si observer le visage interrogateur de son ami l'aidait dans son raisonnement.
- Je pense que si rien n'est fait, ça pourrait tourner très mal, tout dépend de la nature de cette... chose.
Sirius acquiesça.
- Je crois qu'on devrait en parler à James et Peter... dit-il.
- Moi aussi, il vaudrait mieux se renseigner si les évènements prenaient vraiment un sale tour. Et dire que pendant toutes les vacances, on ne pourra rien faire...
- Ouais, et quand je pense que je vais devoir me coltiner mes parents pendant encore au moins tout un été... grogna Sirius d'un air boudeur.
- Bah, si tu connaissait mon père ! affirma Remus avec une moue de profond mépris.
- Oh ! Il ne peut pas être pire que ma mère, elle est... spéciale, finit par lâcher Patmol à contrecoeur.
Sirius se morigéna intérieurement. Il s'était juré d'en révéler le moins possible sur sa chère famille à ses amis. S'ils savaient, ils se sentiraient sûrement honteux pour lui...
- Spéciale ? Qu'est-ce que tu veux dire par l ? s'étonna Lupin.
- Oh, elle...
Driiiiiiiiiiiiiiing.
Sirius se sentit soulagé, il n'aurait pas à parler de ses rapports pour le moins tendus avec sa mère puisqu'il devait aller en cours de Potions. Mais ce moment de flottement dura à peine le temps d'un battement.
- M.... ! Je suis en retard ! s'écria-t-il.
Il se précipita hors de l'infirmerie sans plus de cérémonie. Pour un peu, il se serait donné des claques. Il entendit Remus pouffer dans son dos alors qu'il manquait de s'écrasa contre la porte.
- Fais gaffe ! Petrovsky va te botter les fesses ! fit la voix de Lunard.
Désolé de vous livrer cette fic au goutte-à-goutte, mais je n'écris que lorsque je suis vraiment inspirée pour être sûre de d'écrire du mieux que je peux – il n'y a rien de pire qu'une histoire mal écrite, le meilleur des scénarii peut en devenir inintéressant. Et puis je ne fais pas qu'écrire, je suis partie en vacances et souvent je dessine des sujets en rapport avec Harry Potter (comme le portrait de Sirius, de James ou de n'importe quel Maraudeur d'ailleurs !).
Tout ça pour dire qu'il ne vaut mieux pas être pressé pour avoir la fin de cette fic ! Comme dirait Thomas Fersen : Je suis désolé, je n'ai que deux pieds, franchement désol !
A tous les reviewers : VOUS ÊTES GENIAUX ! je vous adore, c'est vraiment très réconfortant pour un auteur de savoir qu'on apprécie son travail (enfin jusqu'aux larmes et à l'insomnie, ça ne m'était encore jamais arrivé... -D lol !)
