Le Mystère de la Source

Chapitre 5

* Attente*

Alice était assise sur un petit banc en bois à coté de la porte du secrétariat. Elle attendait que quelqu'un se décide à s'occuper de son cas...Vite si possible car elle n'avait pas envie de passer la journée assise là, comme ça lui était déjà arrivée lorsqu'elle était dans sa deuxième école moldue.

Bien que la porte soit fermée, elle entendait distinctement les occupants discuter à l'intérieur. Elle faisait un effort surhumain pour ne pas les écouter.

Une personne normale, même sorcière ne pouvait pas entendre aussi bien qu'elle une conversation au travers de lourds battants de chêne et d'épais murs de pierre. Alice avait des facultés auditives extraordinaires ... Comprenez par là, qu'elle avait l'ouie très très fine et non qu'il s'agissait de quelque chose d'agréable. En effet, la capacité d'entendre le couinement d'une souris dans une salle fermée à l'autre bout d'un couloir (avec un peu de concentration aller jusqu'à comprendre ce qu'elle disait) avait de nombreux désavantages comme celui de vivre dans un univers sonore terriblement bruyant et permanent. Depuis qu'elle était née, Alice vivait ainsi dans un bruit incessant...Evidement au fil des années, elle avait appris à avoir l'oreille sélective mais, pour elle, le mot silence n'avait absolument aucun sens. Ses autres sens étaient, aussi, légèrement plus développés que chez les gens normaux, c'était comme si la nature l'avait dotée de la panoplie complète de l'animal traqué. Sa mère lui avait expliquée, des années auparavant, que c'était aussi une séquelle de l'accident.

L'accident... Sa vie entière était influencée par les séquelles d'un accident dont elle ne se souvenait même pas. Et pour cause d'ailleurs, car elle n'était même pas encore née au moment des faits. C'était sa mère qui l'avait eut lorsqu'elle était enceinte d'Alice...Maman n'aimait pas parler de cet accident mais, quand elle le faisait, elle avait toujours un regard triste en la regardant, le même regard que lorsqu'elle parlait de Papa qui était mort il y a de si longues années.

Cette pensée emplit Alice de tristesse. La jeune fille était à présent perdue dans ses souvenirs.

Papa... Le temps commençait à en effacer le visage de sa mémoire. Combien d'années s'étaient écoulées depuis qu'un jour, alors qu'elle revenait avec sa mère là ou ils logeaient à cette époque, elles découvrirent le lieu saccagé d'où s'élevait une étrange nuage en forme de tête de mort...Alice se souvenait encore de la panique, des cris, de la peur, de l'arrivée des gens du Ministère et ce dont elle se souvenait le plus c'était de l'odeur... de cette odeur acre de chaire brûlée. A l'époque elle était trop petite pour comprendre mais le souvenir était resté, elle avait grandi et c'est avec horreur qu'un jour elle avait compris.

Alice s'agita pour se sortir de ce souvenir là. Elle chercha quelque chose de plus agréable à penser. Elle était toujours dans un couloir à attendre son jugement. A l'intérieur, un élève était en pleine séance de moral

" ...Quand cesserez-vous enfin d'enfreindre tous les règlements les uns après les autres? Vous le savez pourtant que ce genre d'objet est formellement interdit dans l'enceinte de l'établissement... "

Alice détacha ses pensées de ce drame dont elle ne connaissait pas le début et ne connaîtrait sans doute jamais le fin. Elle rechercha un souvenir heureux sur lequel se fixer. Ceux-ci semblaient avoir disparut de sa mémoire. Elle était pourtant sûre d'en avoir… quelque part…

Elle n'eut pas le temps de continuer sa recherche car la porte du secrétariat s'ouvrit. Un garçon d'une quinzaine d'années sortit avec une expression indéchiffrable sur le visage. Il lança à Alice un regard interrogateur. Alice gênée baissa les yeux.

Comme la conversation avait repris à l'intérieur, elle se remit à écouter.

Une première voix, un peu aiguë, parlait, ce devait être la secrétaire. Elle s'adressait à personne à la voix plus profonde. Il devait s'agir de la directrice adjointe, Mme Maxime.

- ...envoyée par Mr Petsèque !

- Pourquoi donc ?

- D'après le message, elle aurait essayé de lui lancer un maléfice.

- Comment dites vous que s'appelle cette élève ?

- Poissondoret, Alice Poissondoret.

- Mais il s'agit d'une...

- D'une première année ! En effet. Classe 1A.

- Mais comment aurait-elle pu lancer un sort sur quelqu'un alors que son premier cours d'enchantement est dans près d'un quart d'heure ?

Il y eut un long silence et la voix de la directrice adjointe reprit.

- faites entrer Mlle Poissondoret.

Des pas se rapprochèrent de la porte. Alice attendit, assise, que l'on lui dise d'entrer, de manière à ne pas montrer qu'elle avait tout entendu.

La porte s'ouvrit

- Entrez mademoiselle !

Alice se leva et se dirigea vers le bureau de la directrice adjointe du pas lourd des condamnés à mort