Chapitre 6

La cloche qui annonçait la fin des cours de la demi journée sonna enfin. Alice en avait marre, elle avait faim et elle était trempée jusqu'aux os. Elle sortait d'un cour d'herbologie dans l'une des divers plantations de l'école. Tout aurait été super s'il ne pleuvait pas à verse depuis près de deux jours. Heureusement, comme on était mercredi, Alice se dit qu'elle pourrait tranquillement rester au sec durant le reste de la journée.

La matinée c'était à peu près bien passée... Elle avait vraiment craint le pire vu ce qui s'était passé le lundi matin. Elle n'en revenait d'ailleurs pas de s'en être sortie à si bon compte, elle avait juste eu droit à une leçon de morale et avait eu un certificat médical d'accident de magie à présenter à chaque nouveau professeur pour éviter que l'incident se reproduise. De ce point de vue là, la stratégie était parfaitement efficace, mais d'un autre côté maintenant tout le monde la traitait avec un mélange de curiosité et de dégoût... Résultat personne ne lui adressait la parole... Excepté une espèce de folle furieuse qui lui avait fait subir un interrogatoire (C'était la même fille qui lui avait adressé la parole sur le bateau.)

Alice se pressa d'aller se changer car si elle restait trempée comme ça trop longtemps, elle allait attraper la crève. Il lui fallut exactement 9min et 43secondes pour rejoindre sa chambre et 6min 12s pour se changer. Elle mit ses vêtements mouillés dans un sac pour que les elfes de maison s'en occupent.

Lorsqu'elle était arrivée, elle avait été impressionnée par le nombre d'elfes de maison qu'il y avait dans l'école. Un nombre considérable d'autre chose l'avait aussi impressionné, comme la taille de l'établissement ou le fait qu'on y utilisait divers objets d'origine moldue ( stylos à bille, cahiers...voir même, comme l'établissement avait l'électricité, photocopieuses et ordinateurs). La directrice jugeait que ce matériel permettait une meilleur qualité d'enseignement, mais cet équipement n'était pas vraiment du goût de certains parents d'élèves qui, en puristes, désapprouvaient violemment ces dérives moldues.

Il fallut 4min 01s à Alice pour rejoindre le réfectoire.

La salle qui servait de réfectoire était immense, d'aucun disait qu'elle était suffisamment grande pour contenir un immeuble de quatre étages. En fait, il s'agissait d'un seul et unique bâtiment dont le plafond était constitué par un dôme, de ce qu'Alice avait pris d'abord pour du verre mais qui s'était révélé être de l'eau. Les vagues formées par le vent et la pluie sur le dôme dessinaient des arabesques de lumière. Très loin en dessous du dôme étaient installées de nombreuses tables rondes en marbre blanc avec au centre une étoile bleu ou rouge selon que la table était destinée à l'une ou l'autre des loges. Six personnes pouvaient prendre place autour de chaque table. Sur une estrade le long du mur était disposé une longue table destinée au personnel enseignant, à la directrice adjointe, à la directrice et aux divers invités d'honneur.

Alice se faufila à l'intérieur de la salle, mais comme le service était déjà commencé, la plupart des tables de la Roseraie étaient complètes. Elle fit plusieurs fois le tour de la salle du regard avant de remarquer une fille qui lui faisait de grands signes pour lui indiquer une place libre. Il ne fallut à Alice que quelques secondes pour reconnaître qu'il s'agissait de la folle furieuse qui ne manquait jamais une occasion de lui faire subir un interrogatoire. Hélas Alice, ne voyant pas d'autres places libres, alla rejoindre Esméralda (c'est ainsi que se prénommait la folle).

Alice venait juste de s'installer quand la porte, qui donnait sur l'estrade, s'ouvrit. Apparut alors la directrice accompagnée de quelques professeurs. Toutes les conversations cessèrent et dans un mouvement parfaitement synchronisé les élèves se levèrent et attendirent que la directrice se soit installée pour se rasseoir. C'était, là, une des nombreuse obligations des élèves.

A peine Alice fut-elle rassise que sa voisine de gauche la bombarda de questions. Son voisin de droite, lui, se décala légèrement de manière à instaurer un vide sanitaire entre lui et Alice.

Alice tentait de répondre aux questions dans la mesure où il est parfois bien agréable de parler avec quelqu'un, mais elle se lassa vite et tourna son intention vers les plats qui étaient disposés au centre de la table (hachis parmentier et salade). Esméralda s'en rendit compte, elle essaya alors d'établir une conversation plus normale et se mit à parler du cours d'herbologie (Esméralda était avec Alice dans la classe 1A). Tout d'abord méfiante, Alice se prit au jeu et se mit à bavarder gaiement.

Le repas, pour une fois, se déroula de manière agréable et les deux jeunes filles se séparèrent quand Esmé (diminutif par lequel Esméralda tenait à se qu'on l'appelle) dut partir pour aller à la première réunion du journal (son rêve était de devenir journaliste ). Alice, elle, n'avait pas trouvé de club qui l'intéressait. Elle se dirigea alors vers la Roseraie où elle comptait se servir de l'une des nombreuses salles de travail pour s'entraîner à utiliser sa baguette En effetlors du dernier cour d'enchantement elle s'était ridiculisé. Cela l'avait particulièrement surprise car depuis toute petite elle savait utiliser des sorts simples... mais pas de la manière que le prof l'enseignait... pas avec une baguette...

Il était 13h 46 quand elle pénétra dans sa loge avec l'impression que l'année ne s'annonçait pas aussi mal qu'elle l'avait imaginée