Démonologie appliquée
Auteur : Kirsten Kun (kirsten_kun@yahoo.fr)
Rating : PG-13, en tout cas. Pas de slash prévu pour ceux qui sont contre. Spoilers du tome 5.
Résum : Un 'cadeau' de Hermione, venu du futur, sauve la vie de Ron pendant une attaque sur Pré au Lard. Pour qu'un futur de mort et de destruction ne soit pas, les évènements devront être changées et – surtout – contrôlés…
Note : merci à: yaotzin83 (voilà l'initiation de Draco, et si tu as d'autres commentaires constructifs à faire, je les attends!! :) ); Csame (lol, le 'β', qui se prononce [esstsεt], à la valeur phonétique du 'ss', il n'existe qu'en minuscule, donc jamais en début de mot!! Donc, Tschβ se prononce en fait Tschüss... d'ailleurs les deux orthographes sont acceptées!! Et tant que j'y suis, Tschβ est le 'salut' pour au revoir (le 'salut' pour bonjour se dit Hallo). Ça répond à ta question?? Sinon, contente que le chapitre t'ai plu... pi... c'est quand la suite de 'Inconnu à cette adresse', dis??); Cholera (j'espère que 'strange' est un compliment... lol!! Il y a beaucoup de fics dans lesquels Ron n'est pas juste qu'un imbécile, tu sais!! Merci pour ta review!!); Oceane la Malicieuse (je t'ai laissé une review pour ta fic. Désolée pour le retard de mon chapitre par contre! Merci pour ta review); Ranae (pour les Dursleys, j'imaginais qu'en fait Harry déprimait tellement à cause de la mort de Sirius qu'ils ont pu en faire un peu n'importe quoi sans qu'il ne réagisse... une vision des choses comme une autre, je suppose!! Mon exam a été une belle cata, par contre. J'attend toujours de savoir combien j'ai eu (l'angoisse... lol!!)); liza Black (merci pour tous ces compliments et pour tes deux reviews!! Pour répondre à tes questions, ce sera un Ron/Hermione, mais je n'ai pas prévu d'autres couples... pour l'instant en tout cas!!); bizalajou (je fais pourtant attention pour les fautes d'ortho, je devrais peut-être prendre un betalecteur pour ça... j'essaye de ne pas faire trop de longueurs, mais malheureusement je ne me vois pas faire de chapitres plus longs (la faute à mon autre personnalité qui me bouffe tout le temps libre), mais merci pour ta review!! Pi ton pseudo me fait bien rigoler, lol!!)
Neuxième chapitre : Craintes et puissance.

Hermione s'assit sans un mot dans le fauteuil que lui avait désigné le professeur Dumbledore d'un petit geste amical. Intimidée, elle essaya pourtant de ne pas paraître trop craintive et gênée devant les regards scrutateurs des trois Aurors.

Le professeur Dumbledore avait heureusement refusé qu'elle soit interrogée seule par six personnes, aussi il avait invité trois des Aurors à venir dans son bureau afin de pouvoir parler confortablement: le plus âgé semblait être le chef de l'équipe, et répondait au nom de Bronkers. La manière dont il avait salué le professeur Dumbledore était un indice du respect et du crédit qu'il portait au vieil homme, ce qui ne semblait pas vraiment être le cas de l'autre homme, Jacobson. Hermione n'avait pas manqué la grimace éloquente qu'il avait eu quand il croyait que le directeur de l'école avait le dos tourné… la troisième personne était une jeune femme, Alison Adams, apparemment spécialiste en créatures occultes. Contrairement aux deux hommes, elle ne portait pas la robe réglementaire des Aurors, mais une tenue pratique de terrain ainsi qu'un certain nombre de colifichets cliquetant autour de son cou, d'un mauvais goût certain. Son regard était posé sur le méphistocélès, et elle ne le quittait pas des yeux, une ébauche de sourire ravi aux coins des lèvres.

 Les trois autres Aurors étant arrivés à Poudlard étaient restés en arrière, et avaient entre autre empêché Ron et Harry de les suivre.

Hermione ne pouvait espérer aucune aide de ses deux amis; tout ce qu'elle avait d'eux, c'étaient leurs sourires et leurs regards encourageant tandis qu'ils étaient retenus par les Aurors dans le couloir. Le regard de Harry avait également brillé d'une manière qu'elle commençait à connaître, de cette manière un peu dure et confiante qui signifiait "ne te laisse pas faire, et soit forte!!". Elle lui en était reconnaissante.

Il n'empêche qu'elle se retrouvait seule face à eux… et que ça n'avait rien d'un sentiment agréable… heureusement elle sentait le regard encourageant et bienveillant du professeur Dumbledore sur elle, bien qu'elle n'osa pas faire preuve de plus de nervosité que nécessaire en cherchant du réconfort dans les yeux du vieil homme.

- Bien, Mlle Granger, commença Bronkers, je vais vous demander tout d'abord de nous expliquer dans quelles circonstances exactes vous êtes entrée en possession de cette… de ce démon.

La voix de l'homme, rauque et grave comme celle d'un fumeur de longue date, se voulait plate et professionnelle, exigeante sans être menaçante, mais Hermione parvint pourtant à sentir la pointe de nervosité qui la traversait. Ce fait la ragaillardit et elle osa jeter un bref coup d'œil au professeur Dumbledore qui se tenait à sa gauche, légèrement en retrait.

Le vieil homme hocha doucement la tête sans se départir de son sourire.

Hermione commença donc à expliquer ce qu'il s'était passé pendant leur dernière sortie à Pré-au-Lard, l'attaque des mangemorts, la réplique presque immédiate des trois Aurors en poste à Poudlard ainsi que celle de plusieurs élèves.

Quand Jacobson demanda avec une pointe de sarcasme comment des élèves pouvaient résister à des mangemorts, Hermione se retint de lui parler de l'AD et des entraînements qu'ils suivaient en auto-didactes, tellement son regard dédaigneux lui donnait envie de lui prouver qu'ils étaient plus que des élèves normalement constitués de Poudlard. Elle se contenta de lui dire qu'ils n'avaient fait que résister, justement, et qu'il s'agissait entre autres des élèves ayant les meilleures notes en Défense contre les Forces du Mal qui avaient réagi ainsi. Elle lui rappela également qu'ils n'étaient pas seuls: plusieurs habitants de Pré-au-Lard leur avaient prêté main forte, les trois Aurors avaient été là, et tout cela avait tout de même bien failli se terminer par un drame…

- Et vous êtes sûrs… que ce… démon… provient bien du futur?? Demanda encore Jacobson avec un sarcasme dégoulinant et une mauvaise foi impressionnante, sur un ton qui rappela à Hermione le professeur Rogue dans ses meilleurs jours.

Hermione prit une inspiration. Elle n'était pas tout à fait certaine que de trop parler de la mémoris soit une bonne idée…

- Nous avons tout lieu de le penser, Auror Jacobson… fit doucement la voix du professeur Dumbledore et Hermione leva sur lui un regard soulagé.

L'homme cligna des yeux d'un air un peu irrité, ayant sans doute préféré pouvoir cuisiner un peu plus Hermione. Le regard de Jacobson s'écarta du vieux professeur, se posant ainsi sur le méphistocélès qui était sagement accroupi à côté du fauteuil de la jeune fille.

L'Auror détourna les yeux.

Hermione tourna doucement la tête vers le démon et découvrit, avec une certaine surprise, que celui-ci fixait l'homme de toute l'intensité de ses yeux d'un vert vif et légèrement luminescent.

Elle cligna des yeux, étonnée. C'était la première fois qu'elle voyait le démon s'intéresser à quelque chose dans son environnement – enfin, plutôt à quelqu'un, se corrigea-t-elle.

Jacobson ouvrit la bouche pour dire quelque chose, mais à ce moment-là la femme qui les accompagnait parla pour la première fois depuis leur présentation.

- Puis-je m'approcher de lui?? Demanda-t-elle avec un petit sourire.

- Heu… oui, je pense… répondit Hermione avec un peu de surprise.

Alison Adams s'approcha avec curiosité du méphistocélès pendant que Jacobson s'écartait avec un reniflement, visiblement assez heureux de mettre de la distance entre lui et la créature.

Le démon le suivit des yeux…

La jeune femme s'accroupit devant le démon, et l'observa avec attention, notant quelques petits détails anatomiques dans un petit carnet sorti d'une poche latérale de son pantalon.

La conversation qui s'ensuivit fut principalement axée sur le comportement du démon dans tout Poudlard, ses réactions faces aux évènements extérieurs, son régime alimentaire – inexistant… Visiblement, la jeune femme ne semblait pas craindre d'avoir l'air de considérer Poudlard – une école – comme étant un parfait lieu d'expériences, ce qui agaça prodigieusement Jacobson.

Finalement, Bronkers repris la parole.

- Vos conclusions, Adams??

- Oui Monsieur. Je ne pense pas que cette créature présente le moindre risque pour les élèves.

Jacobson renifla, mais elle l'ignora comme si elle en avait l'habitude.

- Tout tend à prouver qu'il a été envoyé dans le but même de protéger Poudlard et plus particulièrement cette jeune fille et son entourage. Au vu des circonstances de son apparition, je supposerai volontiers qu'il ne réagisse violemment qu'en présence de mangemorts, et uniquement si cela s'avère la seule solution.

Jacobson remua et sembla soudain particulièrement mal à l'aise. Les deux autres Aurors ne semblèrent pas le remarquer, mais le professeur Dumbledore lui envoya un regard particulièrement empli de malice… qui sembla rendre l'homme encore plus désireux de se trouver ailleurs en cet instant même.

Mais malheureusement pour lui, Bronkers fit durer encore leur entretien, demandant des précisions, voulant des promesses. Hermione se demanda si l'Auror ne faisait pas par hasard parti de l'Ordre du Phénix, tant il semblait placer sa confiance en Dumbledore, comme si toute cette conversation n'était qu'un subterfuge destiné à embobiner les deux autres…

Enfin, surtout Jacobson, Adams semblant tellement fascinée par le méphistocélès que Hermione était presque certaine qu'elle n'avait rien écouté.

Finalement, les Aurors repartirent, mais au regard que le professeur Dumbledore échangea avec elle, Hermione sut que ce n'était que partie remise…

***

- Tu penses qu'ils vont revenir?? Souffla Ron par-dessus la table de la salle commune de Griffondor où ils s'étaient installés.

- Oui, répondirent Harry et Hermione en même temps.

Ils échangèrent un regard amusé avant que Harry ne reprenne la parole:

- Même ton père ne peut rien faire contre la paranoïa des Aurors, et je dois dire que ce n'est peut-être pas plus mal…

- Mais le méphistocélès est inoffensif!! S'insurgea Hermione.

- Pour l'instant… souffla Harry avec un regard en coin sur le démon accroupi aux pieds de son amie.

- La Hermione du futur ne nous aurait jamais envoyé quelque chose de dangereux pour nous. Elle voulait justement nous préserver, fit Ron avec passion, dardant un regard presque dur sur Harry, comme s'il ne pouvait pas supporter que son ami puisse douter de Hermione.

Harry soupira en secouant la tête.

- Ce que je veux dire, c'est qu'on ne sait rien de ce démon. C'est tout un aspect de la magie qu'on ne connaît pas encore aujourd'hui… et qu'on ne saura peut-être jamais!! On ne sait pas comment il va évoluer, s'il restera à jamais asservi de cette manière!! Si un jour il retrouve son libre arbitre, comment croyez-vous qu'il va réagir, hein??

Ron et Hermione restèrent silencieux, un peu impressionnés par la longue diatribe enflammée de Harry.

- Moi, à sa place, je voudrais me venger… et la première personne à laquelle je m'en prendrai serait celle à laquelle je devais soi-disant obéissance absolue!!

Ron ouvrit la bouche pour dire quelque chose mais la referma en secouant doucement la tête: il n'y avait rien à dire. Harry avait raison… Hermione, quant à elle, baissa le regard, jetant un coup d'œil à la créature sagement accroupi à ses côtés. Elle était immobile, comme une statue, mais elle craignait soudain qu'elle fasse brusquement volte-face dans le seul but de la tuer. Elle ne put s'empêcher de frissonner…

***

Pour une fois, il aurait aimé que son père soit là.

Pour une fois, il aurait voulu que son ombre se dresse derrière lui, même si c'était pour le pousser en avant, pour le livrer au bourreau.

Il aurait juste voulu pouvoir sentir sa présence, comme un point d'ancrage, comme un soutien, juste comme un repère dans la réalité. Mais son père n'était pas là. Il n'y avait que cette salle, à la fois immense et trop étroite à son goût. Il n'y avait que les deux rangées de mangemorts masqué de part et d'autre d'une allée centrale menant droit au trône du Seigneurs des Ténèbres.

Draco fit pourtant un pas, puis deux, les mètres le séparant du Seigneurs des Ténèbres semblant diminuer bien trop vite par rapport à la vitesse à laquelle il marchait. Le jeune homme songea avec un étrange détachement que l'espace lui-même autour du Lord Noir avait l'air tordu. Bancal, peut-être, ou courbe.

En tout les cas, il n'avait pas l'air normal…

Draco déglutit le plus discrètement possible. Ce n'était pas le moment de se laisser aller à la digression… il avança comme un automate bien huilé jusque devant le maître de l'assemblée et s'agenouilla à ses pieds sans même essayer de croiser le regard de sang.

Il entendit un petit soupir – amusé, agacé? Il n'aurait pu le dire… – et sentit le Seigneur des Ténèbres se déplacer pour se rapprocher encore de lui. Draco retint un sursaut en voyant le bas de la cape noire entrer dans son champ de vision, et espéra que ses tremblements de peur ne se verraient pas.

- Relève toi, enfant… fit la voix, grave, rauque, mais enjôleuse, cajoleuse.

Draco s'exécuta, lentement, le plus gracieusement possible, aidé en ça par une éducation stricte dont les automatismes lui revenaient. Il en fut un instant reconnaissant à ses parents et ses précepteurs.

Mais ça ne sembla pas suffire à l'immense homme qui se tenait devant lui – pour autant que ce soit toujours un homme. Une main blafarde aux longs doigts fins et osseux se posa doucement sous son menton pour lui relever la tête, et Draco, combattant la nausée qui commençait à lui nouer le ventre, ne put rien faire d'autre que se laisser docilement faire.

Le jeune homme ravala douloureusement le hoquet de dégoût qui lui noua la gorge lorsque les yeux rouge plongèrent dans les siens, et il se força à l'immobilité et au silence le plus total.

Rien ne lui permit de confirmer ce qu'il ressentit alors, il aurait été bien en peine de décrire ses sentiments et ses sensations, de différencier ce que son imagination soudainement débridée lui dictait de ce qu'il ressentait vraiment.

C'était comme un fin serpent, un fin ruban brûlant qui se glissait à l'arrière de son crâne, glaçant son échine, avant de s'enrouler tout autour de son esprit. Draco poussa un gémissement sourd, presque imperceptible, mais ne s'en rendit même pas compte. Il n'y avait plus que ces yeux, plus que cette force qui s'insinuait en lui comme des doigts crochus mus par une curiosité malsaine.

Et brusquement, trop peut-être, tout s'arrêta.

Draco, privé du soutien de la main du Seigneur des Ténèbres sous son menton, tomba à genoux, et ne put rien faire pour empêcher son cœur de s'emballer douloureusement et quelques larmes d'envahir ses yeux. Il prit une inspiration saccadée avant de relever la tête avec précaution, doutant soudain, s'interrogeant, craignant de ce que le Lord Noir avait pu découvrir sur lui en s'infiltrant ainsi dans son esprit – car c'était bien ce qu'il venait de faire… n'est ce pas?

Il venait à peine de choisir d'allouer sa fidélité au professeur Dumbledore, Potter et ses deux pots de colles officiels en étant témoins… il venait à peine de décider qu'il ne voulait pas être un partisan de la destruction du monde, qu'il ne voulait pas que sa mère meurt, qu'il ne voulait pas que le futur à peine entrevu dans la mémoris se réalise…

Et il était là, aux pieds du Seigneur des Ténèbres, à sa totale merci, complètement démuni. S'il décidait soudain que Draco n'était pas assez bon pour lui, s'il doutait de lui, il ne s'embarrasserait pas de détails: il le tuerait. Probablement avec force douleur, mais le résultat serait le même…

- Tu ressembles à ton père… souffla soudain la voix, et Draco frissonna, sans oser répondre ou bouger.

De toute manière, le Seigneur des Ténèbres n'attendait pas de réponse…

- Mais on peut peut-être espérer que le sang de ta mère a gommé les imperfections de celui de ton père… répond avec franchise et honnêteté à mes questions, rajouta-t-il en s'écartant légèrement, autorisant Draco à se redresser d'un geste badin de la main.

Franchise et honnêteté… ces deux mots perdaient toutes valeurs et toutes significations dans la bouche de cet homme. Et pourtant, Draco se sentit frissonner à nouveau: c'était un test… et il était encore sous le choc de la surprise: on l'avait toujours comparé à son père, aussi loin qu'il se souvienne. Mais le Seigneur des Ténèbres lui-même venait aussi de parler du sang de sa mère… du sang des Blacks qui coulait en lui… et Draco sentit une vague de fierté pointer dans sa poitrine.

Oui, pour le sang de sa mère, pour l'héritage qu'il avait reçu d'elle, il était prêt à faire tous les sacrifices possibles. Ce sang-là comptait soudainement à ses yeux bien plus que tous ce que lui avait apporté le nom et le sang des Malfoys.

Draco se sentit un peu plus confiant: il avait encore quelque chose à défendre, quelque chose à prouver. Et s'il ne pouvait pas – plus – se considérer comme un Malfoy, il se considérerait comme un Black – ce qui, au final, ne changerait sans doute pas grand-chose…

- Oui, Maître, dit Draco d'une voix qu'il espérait claire et respectueuse tout à la fois.

- Es-tu fort?

Draco ouvrit la bouche, mais la referma immédiatement, déstabilisé. Ce n'était pas le genre de question à laquelle il s'était attendu…

- Ce n'est pas à moi de juger… finit-il par souffler d'une voix peut-être trop basse, mais ça ne sembla pas gêner son vis-à-vis.

- Es-tu courageux? Continua le Seigneur des Ténèbres sans sembler tenir compte de sa réponse.

- Je suis un Serpentard, pas un Griffondor, dit Draco, et cette réplique s'était elle-même imposée avant qu'il ait le temps d'y réfléchir.

Il se mordit soudainement la lèvre inférieure, conscient d'avoir parlé avec trop de franchise et de fierté transparaissant dans sa voix. Mais, aussi étonnant que cela puisse paraître, le Seigneur des Ténèbres se contenta de glousser doucement, en une caricature maléfique du professeur Dumbledore dans ses grands jours.

Draco frissonna. C'était trop… irréel…

- Brave petit serpent…

Dans toute autre bouche, Draco aurait pris cela comme une injure, mais une certaine forme d'affection transparaissait dans le ton du Seigneur des Ténèbres. Difficile de faire plus déstabilisant…

Draco s'aperçut à cet instant qu'il ne savait somme toute rien de cet homme qui prétendait vouloir purifier le monde. L'enfant qu'il avait été, le jeune homme qui avait sans doute porté un autre nom, avant… comment pouvait-on se faire à ce point happer par la soif de pouvoir, comment un homme pouvait-il devenir une créature aussi démoniaque, aussi emplie de haine, aussi… déséquilibrée???

Mais le jeune homme n'eut pas le loisir de développer davantage ses interrogations. Le Seigneurs des Ténèbres le fit se mettre sur ses pieds d'un petit mouvement du poignet, et Draco retint le sursaut de surprise qui le traversa lorsque il sentit la force invisible le contraindre à se mettre debout, face au Lord Noir qui le dominait de toute sa hauteur.

- Ton bras, enfant… murmura-t-il d'une voix presque trop douce, horriblement douce, caricaturale.

Draco n'hésita pas plus que quelques fractions de secondes avant de lever le bras gauche vers lui, la manche relevée. L'instant d'après, le Seigneur des Ténèbres baissa sa baguette et en posa l'extrémité sur la chair pâle de Draco avant de prononcer d'une voix claire et forte:

- MORSMORDRE!!!

Et la douleur fut.

Draco eut un hoquet, mais fut parfaitement incapable de bouger, de fuir cette douleur qui lui irradiait le bras, qui brûlait et gelait en même temps, de ces milliers d'aiguilles chauffées à blanc qui s'enfoncèrent simultanément dans ses nerfs. Il ne résista que quelques secondes avant de laisser échapper un cri qui se mua rapidement en hurlement, et lorsque le Seigneur des Ténèbres ôta finalement sa baguette de son bras, Draco ne put que s'écrouler.

Haletant, pantelant, il serra son bras contre lui, incapable de penser ou de réfléchir, incapable de se souvenir de faire preuve de retenue. La douleur irradia, se propagea dans tout son corps en vagues tantôt lentes, tantôt rapides, et il ne put rien faire d'autre que la subir.

Puis, elle reflua, lentement. Et devint supportable. Et Draco ouvrit les yeux… avant de sursauter en ayant un hoquet de surprise.

La douleur s'effaçant, s'éclipsant, il sentait le pouvoir. Il sentait la force, la puissance, l'énergie qui coulait soudain dans ses veines. Il leva un regard interloqué sur le Seigneur des Ténèbres qui le fixait d'un air satisfait, une ébauche de sourire aux coins de ce qui lui servait de lèvres. 

Draco ne se sentit pas capable de dire autre chose qu'un faible:

- Merci…

Le sourire de Voldemort se mua en grimace jubilatrice, et la salle explosa en cris et hurlement de joie malsaine.

***
Hum… j'ai eu du mal avec ce chapitre… je pense que ça se voit, d'ailleurs, vu le temps que j'ai mis pour l'écrire. C'est surtout la première partie, je me suis creusée la tête pendant plusieurs jours pour trouver des noms aux Aurors, et autant vous dire tout de suite que ça ne me laisse pas très satisfaite… heureusement Draco est venu remonter le niveau de tout ça, lol!!!
Bon, je pense que le prochain chapitre viendra plus vite, surtout qu'en ce moment entre mes deux personnalités c'est du Kirsten Kun Power!!! :o) lol!!
Sur ce, Tschβ!!
Kk