Lundi, 9h46
Cours d'Histoire de la Magie, Classe 1A
Tout le monde dans la classe 1A se demandait bien quelle mouche avait piqué Mr Petsèque, le professeur d'histoire de la Magie. En effet, durant tout le cours, il n'avait pas cessé de persécuter les élèves... Enfin pas tout les élèves, juste une... une seule... toujours la même.
Alice ne comprenait pas pourquoi le prof lui en voulait tellement ce jour là alors que lors du cours du vendredi précédent (de 13h55 à 14h50) celui-ci avait fait comme si elle n'existait pas.
La jeune fille, qui commençait à fatiguée d'être la perpétuelle cible de la rage du professeur, eut la très mauvaise idée de regarder sa montre. Elle essuya une nouvelle vague de récriminations qui la laissa au bord des larmes. Jamais personne, même dans les périodes les plus noires quand elle était dans les écoles Moldues, ne l'avait traité avec une tel véhémence, même les autres élèves qui avaient largement ricanés au début ne trouvaient plus cela drôle.
C'est avec un grand soulagement que tous entendirent la cloche sonner l'heure de la récréation. La salle se vida en moins de temps qu'il ne faut pour le dire.
Du regard Alice chercha Esmé, mais celle-ci avait encore disparu. Depuis la veille elles ne s'étaient presque pas vues. La raison en était qu'Esmé avait passé la grande partie de son dimanche au journal. Le premier numéro de l'année devait sortir ce matin. Esmé était très fière car l'un de ses articles avait été accepté par la rédaction et serait publié dans ce premier numéro et il était très rare qu'une première année y publie quelque chose. Le journal était un véritable institution, enfin les journaux, car chaque loge possédait le sien comme elles avaient chacune leur propre équipe de quidditch ou leur propre équipe de duel sorcier. Alice avait tout de même une peu l'impression qu'Esmé l'évitait depuis le matin...
Comme elle avait près de 20 min devant elle, Alice décida d'aller à la Roseraie, sa loge, pour essayer d'obtenir l'un des numéros fraîchement imprimés.
Sur le chemin, elle croisa quelques groupes qui ne firent absolument pas attention à elle. En effet malgré une vive curiosité pendant les premiers jours, les élèves de l'école s'étaient habitués à croiser la jeune fille aux cheveux blanc et bleu au grès des couloirs. Pourtant, ce jour là, plus elle se rapprochait de la loge plus elle croisait des groupes qui murmuraient sur son passage. En observant ces même groupes, elle constata que tous étaient munis d'un in-quarto* de papier de mauvaise qualité et à l'impression baveuse. Alice reconnut en ces fascicules " l'Echo de la Roseraie ", la journal de sa loge. Elle eut alors un mauvais pressentiment et pressa le pas.
Lorsqu'elle entra dans la grande salle de sa loge, un certain nombres de conversations se turent et de nombreux groupes la dévisagèrent. Finalement quelqu'un s'approcha d'elle et lui tendit un exemplaire du journal.
" On parle de toi là-dedans ! "
Alice saisit le papier. L'encre qui n'était pas tout à fait sèche lui tacha les doigts. Elle chercha fébrilement l'article où il était question d'elle et finit par le trouver sous le titre : " bizarre, bizarre... " Alice le lut.
L'article n'était en fait qu'un ramassis de rumeurs, d'hypothèses et de méchancetés de toutes sortes ; les quelques brides de vérité qui y surnageaient venaient donner une touche de véracité à l'ensemble. On y apprenait qu'Alice était élevée par sa tante, que son père était mort quelques années auparavant, que seuls quelques personnes au Ministère de la Magie savaient où était actuellement sa mère et que la couleur de ses cheveux et de ses yeux était dues à un accident de magie. Tout cela était parfaitement vrai même si Alice aurait préférée que cela ne s'étale pas dans le journal. Mais ce n'était pas tout, l'article disait aussi que ses parents avaient étés au service de "celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom", que son père était mort alors qu'il s'attaquait à une pauvre famille de sorcier pour le compte de son Maître, que sa mère était actuellement emprisonnée à Azkaban ...Et ainsi de suite. Bien que des larmes lui piquaient les yeux, Alice parvint à déchiffrer le nom de l'auteur de ce tissu de mensonge.
" E. Pyvert " Lut-elle.
Esmé ? S'agissait-il là de l'article dont Esmé était si fière ? Alice eut le sentiment d'être foudroyée sur place face à une telle trahison. Cette fille n'avait-elle fait que semblant de vouloir devenir son amie pour lui soutirer des informations ?
Alice sentait les regards lourds des autres élèves qui la fixaient, qui murmuraient entre eux, qui la montraient du doigt.
Mon dieu que faire ? pleurer ? essayer de démentir ? fuir ? Aucune de ces solutions ne lui semblait valable. La jeune fille resta un long moment à contempler l'in-quarto. Elle savait, avec l'habitude, comment réagir face à des attaques personnelles (il fallait juste laisser passer l'orage) mais personne jusqu'à maintenant ne s'en était pris à ses parents et ça elle ne pouvait pas le laisser passer. Elle sentait que ça la dépassait. Elle prit alors la décision de faire parvenir l'article à sa mère qui elle saurait bien quoi faire, et ce en dépit de l'interdiction formelle qui lui avait été faite de lui envoyer des hiboux sauf en cas de problèmes graves.... Alice n'eut pas trop de mal à se convaincre qu'il s'agissait d'un problème grave.
La jeune fille essaya de sortir de la loge le plus dignement possible avant de se précipiter vers les volières. Elle choisit le hibou qui lui semblait le plus rapide, découpa l'article qu'elle compléta de l'indication de provenance et de quelques mots :
" Cet article est paru dans le journal de la Roseraie, c'est un journal écrit par les élèves de Beauxbâtons et diffusé dans toute l'école.
Alice "Alice n'osa pas en écrire plus de peur de s'attirer les foudres de sa mère. Elle confia le papier au grand hibou gris qui la fixait et l'envoya le porter à Mme Poissondoret Julia... Où qu'elle puisse être.
Comme la pause touchait à sa fin Alice pressa le pas pour ne pas être en retard au cours de sortilège... L'envoi de la lettre l'avait beaucoup calmée, car même s'il fallait des semaines au hibou pour porter le message, elle était persuadée que sa mère saurait quoi faire.
Elle atteint la salle d'enchantement pile à l'heure. Le professeur, d'une parfaite ponctualité, fit aussitôt entrer les élèves. Alice remarqua immédiatement que le professeur, ainsi que plus de la moitié de la classe, possédait son propre exemplaire de l'Echo-de-la-Roseraie.
Le cour commença. Le cours du lundi matin se divisait en deux partie : la théorie de la magie et la pratique.
Pendant que le prof expliquait le pourquoi du comment des sorts de lévitation, les élèves s'échangeaient le journal, le lisaient et se faisait passer des messages entre eux en dévisageant Alice. Celle-ci se concentra de toutes ses forces sur ce que disait Mr Galonnez, le professeur d'enchantement. Un petit bout de papier soigneusement plié en quatre atterrit sur ses notes. Du regard elle en chercha la provenance. A quelques tables d'elle, elle vit Mlle Pyvert qui lui faisait signe. Alice déchira le papier sans même le lire, elle s'était déjà fait avoir une fois alors pas deux.
Esmé sembla s'effondrer.
Les minutes passaient lentement, le professeur continuait son cours sans s'intéresser ni aux murmures des élèves ni aux divers projectiles qui venaient s'écraser sur la table de la fille aux cheveux blancs et bleus.
A 10h35 précise, Mr Galonnez ferma son livre et distribua divers objets aux élèves. La consigne entant de les faire lèviter. Il y avait là des boutons, des cailloux, des feuilles d'arbre, des plumes, des dés et d'autres objets que les élèves ne purent identifier. Alice reçut une grosse bille de verre qui refusait de rester en place. A l'aide de la panoplie complète de ses crayons, elle réussit à ériger une barricade autour de cette maudite bille. Elle put alors commencer à s'exercer à son tour.
Autour d'elle après de nombreux essais infructueux les cailloux, billes, et plumes s'élevèrent un à un, parfois retombant presque aussitôt en faisant des petits bruits secs, mais sa bille à elle restait dramatiquement posée sur la table malgré tous ses efforts...
Au bout d'un bon quart d'heure, quand tout le monde sauf Alice eut réussi à faire voler son objet, le professeur s'approcha d'elle. Il avait un sourire mesquin aux lèvres, ce qui ne présageait rien de bon.
" Alors mademoiselle Poissondoret qu'attendez vous pour faire voler cette bille ? "
Alice ne répondit rien car il n'y avait rien à répondre et elle essaya, essaya, et essaya encore de faire lèviter cette sphère... Sans aucun résultats...(sauf si l'on compte que son crayon rouge était à présent vert). Les autres élèves, sentant qu'il se passait quelque chose d'intéressant, s'étaient tournés vers la jeune fille.
" Hé bien ? "
Alice n'osait même plus essayer et regardait fixement le globe de verre.
" J'ai pourtant entendu dire que vous aviez menacée le professeur d'Histoire de la Magie avec un sort de lévitation ! "
Alice ne répondit pas, elle essayait de rester calme, si elle s'énervait, elle risquait de provoquer un accident.
" Pourtant avec ce que l'on raconte sur vos parents, on s'attendrait à trouver un peu de magie en vous, aussi noire puisse-t-elle être. "
Toute la classe retint son souffle. A présent, une odeur métallique remplissait la salle. La boule de verre que la jeune fille fixait des yeux était devenue opaque, comme pleine de fumé.
Le visage du professeur s'était crispé. Cette fille contrairement à ce qu'il pensait n'était pas dénuée de magie. Au contraire, jamais il n'en avait ressentit autant chez une personne de cet âge, mais pas une magie domestique, pas une magie comme celle qu'utilise la plupart des sorciers. Il s'agissait de quelque chose de différent, qu'on ne pourrait pas maîtriser avec une simple baguette. Il allait devoir faire une recherche là-dessus car cette fille était une vraie bombe à retardement.
Sans rien ajouter, il s'éloigna de la jeune fille et commença à ramasser les divers objets.
Quelqu'un frappa à la porte.
"Entrez " Lança le professeur en direction de l'entrée.
La porte pivota doucement pour laisser entrer un surveillant. Celui-ci tendit une feuille au professeur.
" Madame la directrice désire voir immédiatement mesdemoiselles Pyvert et Poissondoret. "
Galonnez prit la feuille et la lut attentivement.
" Poissondoret et Pyvert prenez vos affaires, allez y tout de suite ! "
Les deux jeunes filles rassemblèrent leurs affaires aussi vite qu'elle le purent et disparurent dans le couloir.
Voyant qu'il n'avait plus que quelques minutes avant la sonnerie il libéra les élèves un peu plus tôt. Une fois n'est pas coutume.
Quand il fut enfin seul dans la pièce il s'approcha de la table d'Alice où était toujours posé la sphère. Il toucha le globe. Celui-ci qui tomba alors en poussière.
" dangereux, très dangereux.. " Dit-il pour lui-même.
*******
Pendant ce temps, Alice et Esméralda suivaient le surveillant en silence. Quand ils arrivèrent devant le secrétariat, il y avait déjà là plusieurs personnes : le maître de loge de la Roseraie, un elfe de maison, deux filles et un garçon de dernière année. Tous reçurent l'ordre d'attendre là.
Alice, habituée aux longues attentes, visa une place sur le banc. Seul le garçon s'assit aussi. Les autres, trop nerveux sans doute, ne tenaient pas en place.
Alice tourna son attention vers les voix qui lui parvenaient de l'intérieur du secrétariat.
"...mais qu'est ce qu'ils ont dans la tête pour écrire des trucs pareils ! Si les parents l'apprennent...Mon dieu.... "
Alice reconnut cette voix pour être celle de la directrice. La voix de la directrice adjointe y répondit.
- Je pense qu'il faudrait tout de même les prévenir !
- Vous n'y songez pas ! Et la réputation de l'établissement ?
- Et la réputation de cette famille vous y pensez... ne croyez vous pas que cette élève n'a pas déjà assez de problèmes...
- Parlons-en ! A en croire son dossier, cette fille est un problème ambulant.
Un silence désapprobateur répondit à cette phrase. La voix de la directrice reprit. Mais Alice préféra ne pas entendre la suite.
La cloche indiqua la fin de l'interclasse. Il était 11h10.
Il était 11h36 quand quelqu'un vint enfin les chercher dans le couloir pour les faire entrer dans le bureau de la directrice.
A l'intérieur, Mme Fildassier était assise derrière un massif bureau de chêne et derrière elle, la directrice Mme Maxime se tenait debout. Celle-ci emplissait entièrement le champ de vision des élèves. Sur la table étaient étalés les dossiers scolaire de ceux-ci. Alice repéra rapidement le sien grâce à son l'épaisseur. Quand tout le monde fut entré, la secrétaire ferma la porte et la directrice attaqua sa longue diatribe.
" Vous savez sans doute pourquoi je vous ai tous convoqué ... "
Elle plaça devant elle le journal ouvert sur l'article " Bizarre, Bizarre... "
" Il est intolérable que soit publié de tels infamies ! Vous déshonorez l'école. Mlle Pyvert que vous est-il donc passé par la tête pour écrire de tel chose ? "
Esméralda sembla se liquéfier sous l'accusation...
Alice ne comprenait pas ce qu'elle-même venait faire là, a être jugée pour un crime dont elle était la victime.
La directrice après un long discours sur l'éthique du journaliste, s'adressa aux trois autres élèves. A ce que put en juger, Alice il s'agissait du comité de rédaction du journal. La directrice s'adressa ensuite plus particulièrement au garçon qui était en fait le rédacteur en chef. Celui-ci, au lieu de subir la vague moralisatrice avec humilité, riposta avec nonchalance que ce n'était pas avec de l'éthique* ou de la déontologie** que l'on faisait un journal qui avait du succès, la preuve étant que tous les exemplaires imprimés dans la nuit avaient déjà disparu. La directrice fut profondément scandalisée par cette réplique et se lança dans une longue apologie de la morale...
Discrètement Alice jeta un coup d'œil à sa montre. Déjà 11h52 et ça allait sans doute durer encore un certain temps vu que le rédacteur en chef ne cessait de répondre... 11h59... 12h04... La sonnerie qui annonçait la fin des cours de la matinée retentit... 12h10...12h14... Alice commençait à avoir plutôt faim... A 12h21, la directrice changea de suspect et s'adressa au maître de loge qui, à ce que comprit Alice, était censé vérifier ce qui allait être publié pour éviter ce genre de problème.
A 12h27, alors que Fildassier allait s'attaquer à l'elfe (dont Alice ne comprenait pas la présence) quelqu'un frappa à la porte.
" J'avais demandé à ne pas être dérangée ! " Lança la directrice en direction de la porte.
La Secrétaire passa la tête par l'entrebâillement
" Des gens du ministère sont là, madame, ils veulent vous parler de toute urgence "
La directrice et son adjointe s'échangèrent des regards interrogateurs.
" Laissez, j'y vais ! " Dit Mme Maxime en gagnant le secrétariat.
Des gens du ministère ? Voilà qui était intéressant... beaucoup plus intéressant que le discours moralisateur sur les devoirs d'un elfe ! Aussi discrètement que possible, elle se concentra sur l'autre pièce. Tout d'abord, elle n'entendit que la voix de l'adjointe mais une autre voix se fit rapidement entendre. Cette voix surpris tellement Alice que celle-ci se retourna vers la porte. Ce mouvement loin d'être discret attira l'attention de Fildassier
" Que vous arrive-t-il mademoiselle Poissondoret ? "
Alice en avait perdu l'usage de la voix. De toute façon, seul ce qu'il y avait dans l' autre pièce comptait à présent pour elle.
Le porte s'entrouvrit laissant apercevoir la silhouette massive de l'adjointe.
" Pourriez-vous venir quelque instant madame la directrice ? " Demanda celle-ci.
Perplexe, la directrice s'excusa et se dirigea vers le secrétariat.
A l'intérieur du bureau, l'ambiance se détendit. Mais pas pour longtemps, le maître de loge hors de lui s'adressa avec violence au rédacteur en chef :
" Comment avez vous osez modifier le texte de cet article, sans même consulter son auteur ou le comité de rédaction ? "
Alice n'écoutait pas, du moins pas ça. Esmé qui avait tenté de lui adresser la parole pour mettre la situation au clair s'en rendit compte, elle tendit l'oreille mais ne discerna rien.
De longues minutes s'écoulèrent où chacun réglait ses comptes avec le rédacteur en chef.
Quand la porte s'ouvrit, le silence fut instantané.
La directrice entra et demanda aux personnes qui étaient dans le secrétariat de bien vouloir entrer. Alice était mal placée pour les voir entrer, mais bien placée pour recevoir un regard noir de la directrice.
Deux personnes entrèrent. La première personne était un homme, un peu vieux, un sorcier vieille école selon toutes apparence. Quand Alice aperçut l'autre personne, son cœur fit un bon dans sa poitrine. Madame Maxime entra la dernière. En croisant le regard d'Alice, elle eut un sourire.
A présent les deux personnes qui venaient d'arrivées occupaient toute l'attention des occupants de la pièce. Chacun se demandant qui cela pouvait bien être.
La deuxième personne était une femme, plutôt petite, fine, entre deux âges. Elle tenait à la main une feuille. Esmé, qui était très physionomiste, fit tout de suite le rapprochement. Les autres furent bien plus lent.
La femme, d'un geste d'une lenteur calculée, fit le tour de la pièce des yeux. Quand elle croisa le regard d'Alice, elle lui adressa un sourire rassurant. Celle-ci, tranquillisée, se rapprocha de la femme sous les regards surpris de l'assemblée.
Ni la directrice ni son adjointe n'avait encore soufflé mot mais cela n'allait pas tarder.
-Madame ce n'était pas la peine de vous déplacer pour si peu..., dit la directrice.
- Si peu ? S'exclama le femme en jetant sur la table la feuille qu'elle tenait dans la main.
Alice reconnut aussitôt l'article qu'elle avait découpé et envoyé par hibou le matin même, mais elle n'aurait jamais cru que le message arriverait si vite.
- Madame Poissondoret, sachez que les coupables ici présent seront punis comme ils le méritent.
- Les coupables ? Alors que fait ma fille ici ? Elle n'est tout de même pas coupable de cet acte de diffamation ?
La directrice était à présent dans ses petits souliers, elle choisit avec soin ses mots avant de répondre.
-Nous jugeons que, dans de tel cas, tous les partis doivent être mis en présence pour que le jugement soit équitable.
- Que sous-entendez vous par là ?
- Nous pensons seulement que sa présence était nécessaire pour qu'elle puisse constater de visu que l'école ne laisserait pas de tels actes impunis., intervint rapidement Mme Maxime
Cette réponse parut satisfaire la mère d'Alice.
Ce fut l'homme qui reprit la conversation.
- Quels punitions attend les coupables ? Dit-il d'une voix traînante
- Tout d'abord ils auront à publier un démenti de l'article avec des excuses. Ensuite tous auront un blâme, et comme le contenu des articles et du journal est sous la responsabilité du rédacteur en chef, celui-ci sera destitué de ses fonctions et écopera d'une mise à pied d'une semaine.
-Vous n'avez pas le droit ! s'exclama l'élève.
- Il fallait y réfléchir avant ! Lui répondit la directrice.
Comme tout le monde semblait d'accord sur le châtiment, la séance fut levée. Les coupables gagnèrent le réfectoire d'un air sombre.
Alice se retrouva dans le couloir avec sa mère et l'homme aux allures de corbeaux.
" Chevalier, pouvez-vous nous laisser seul ? " Dit Mme Poissondoret.
L'homme s'éloigna sans un mot.
" Viens Alice, sortons d'ici "
Toutes deux se dirigèrent vers les jardins. Alice avait toutes les peines à réaliser que sa mère était là et bien là, ça faisait presque 10 mois qu'elle ne l'avait pas vu. Elle avait faim mais ce n'était pas grave, elle arriverait bien à trouver quelque chose à manger plus tard.
Pendant un temps qui leur parut trop court, la mère et la fille bavardèrent. Au moment où que les élèves commencèrent à envahir les pelouses Mme Poissondoret dût partir ... Alice ne vit pas comment et plus tard elle devait aussi se demander comment elle avait fait pour venir aussi vite.
Il lui faudrait plusieurs années pour être capable de répondre à ces questions.
A nouveau seule, Alice rejoignit sa loge... Sur le chemin elle se rendit compte que, bien que démenti, l'information courait toujours et des rumeurs bien pire commençaient à circuler. Alice savait que les semaines à venir seraient particulièrement difficiles. Mais, là, elle était sur son petit nuage, plus rien ne l'atteignait.
* in-quarto : se dit d'un format déterminé par le pliage d'une feuille d'impression en 4 feuillets, soit 8 pages.
* Ethique : ensemble de règles de conduite
** Déontologie : Ensemble de règles et de devoirs qui régissent une profession, la conduite de ceux qui l'exercent, les rapports entre ceux-ci et leurs clients ou le public.
