Chapitre 15

Entretien avec Bastien Beaufils. (extrait)

- L'Auteur : « Quelles ont été les conséquences de l'accident d'invocation ? »

- Bastien Beaufils : « Il y a en eu très peu. Vous savez, Alice était une habitué des accidents de ce genre, pourquoi celui-ci aurait-il eu plus d'impact que les autres ? Bien sûr, cet accident avait impressionné tous ceux qui y avait assisté mais le reste de la population de l'établissement s'en moquait, ce n'était pas leur problème. La plupart des gens  ont d'ailleurs été un peu surpris de la démission de L'Arolette, il n'avait absolument pas été mis en cause là-dedans. … Surpris mais soulagés. »

- A. : « Aviez vous été mis au courant de la gravité de la situation ? »

- B. B. : « Absolument pas ! L'affaire a été en grande partie mise sous le sceau du secret. Et puis tout c'est passé très vite. »

- A. : « Ne vous êtes-vous doutés de rien ? »

- B. B. : « Si, bien évidement ! »

- A. : « C'est à dire ? »

- B. B. : « Hé bien… le comportement d'Esmé a changé, elle s'est, comme qui dirait, humanisé !  L'accident semblait l'avoir terriblement choquée, elle s'est mise à passer des heures et des heures seule à réfléchir. Et la chose la plus étrange qu'elle est faite fut de rester deux semaines sans publier d'article. »

- A. : « Et Alice ? »

- B. B. : « Je connaissais très mal Alice à cette époque. Pourtant je pense que si j'avais su ce qui s'était réellement passé, j'aurais pu sentir ce qui s'est passé par la suite…. Je n'aurais sans doute rien pu faire de plus mais j'aurais pu m'y préparer … J'aurais pu comprendre… Peut-être… »

( la voix de mon interlocuteur s'est brisée. Je m'en veux de remuer tous ces mauvais souvenirs et toutes ces souffrances  dont certaines sont encore récentes. J'attends…)

- B. B. : « Excusez moi ! Reprenons… »

 (Je change de sujet)

- A. : « Tout à l'heure, vous avez cité Liem Aminessa, qui est-ce ? »

- B. B. : « Notre major de promotion, l'une des meilleures sorcières que je connaisse. »

- A. : « Quel genre de personne était-ce ? »

- B. B. : « Vénéneuse ! L'archétype de la plante toxique. Vous savez, être une bonne sorcière n'est pas forcément synonyme de gentillesse ou d'altruisme. Elle était très crainte. »

- A. : « D'après cette description, elle fait penser à ce que vous nous avez dit sur Mlle Pyvert »

(La comparaison le fait sourire.)

- B. B. : « Ne vous méprenez pas ! Liem et Esmé étaient… sont ?…le jour et la nuit. Avec Esmé, seule votre réputation et votre santé mentale étaient en danger. Avec Liem, c'était votre santé tout court qui était en danger. Liem faisait, et fait toujours, partie de cette catégorie de vieille famille de sorcier qui se croit supérieur aux autres, et toutes personnes qui remettaient en cause cette soit disant supériorité allaient grossir les statistiques sur les accidents magiques en milieux scolaire. Vous savez, elle n'était pas le seul dans ce cas là… »

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Entretien avec Mme Esméralda Pyvert-Percevault. (extrait)

- L'Auteur : « Pouvez-vous nous raconter comment se sont passées les semaines qui ont suivi ? »

- Esméralda Pyvert-Percevault : « Les semaines qui ont suivi se sont écoulées dans l'indifférence la plus total. Ce qui s'était passé n'intéressait personne, sauf ceux qui y étaient directement mêler. »

- A. : « Et pour vous ? »

- E. P-P. : « Pour moi, les semaines qui ont suivi furent très difficiles. Je ne comprenais pas pourquoi ma meilleur amie avait voulu mourir ! Comment quelqu'un peut en arriver là ? »

- A. : « Quels étaient vos rapports avec Alice ? »

- E. P-P. : « Superficiels au début, j'avais du mal à la regarder en face, je me sentais coupable. De quoi ? Je ne le savais pas moi-même. »

- A. : « Combien de temps a durée cette situation ? »

- E. P-P. : « Assez longtemps si mes souvenirs sont exactes… »

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« Elle était mon amie » in Magie-hebdo n°1 542 (extrait)

« …elle était revenu avec ce regard triste, avec ce regard plein de nostalgie qu'elle devait garder toute sa vie. Et même si avec les jours, avec les semaines et les mois ce regard s'atténuait, il était toujours là pour nous rappeler que nous l'avions condamné à vivre et pour nous dire qu'un jour elle repartirait et que, cette fois là, nous ne pourrions rien y faire. … »