Chapitre 14 :
Hatori attendait. Pourtant, il devait aller voir Akito, et il savait très bien qu'il n'aimait pas qu'on le fasse attendre. Il se décida quand même à passer la lourde porte de bois.
- Où étais-tu?
- J'ai eu un téléphone. Hatsuharu s'est fais mal dans une mauvaise chute. Je vais aller le chercher ce soir même.
- Et tu m'as même pas prévenu? Tu te dissipe Hatori… Tu me déçois même.
- Ils viennent de me téléphoner. Je n'ai pas pu faire plus vite.
- Menteur. Je t'ai vu sortir de chez-toi il y a 7 minutes!
Hatori baissa la tête. Akito se retourna. Son visage était dur et ses yeux froids exprimaient l'agacement.
- Pourquoi as-tu mis si long? Que prépares-tu? Demanda le chef.
- Je ne prépare rien, sauf mes affaires de médecine.
- Hatori, ce que je n'aime pas chez toi, c'est que depuis la "mort" de la mémoire de Kana, tu n'exprime plus aucun sentiment. Je trouve ça louche. Où mets-tu tes sentiments?
- Qu'est-ce qu'il te fait croire que j'en ai ?
- Tout le monde possède cette faiblesse qu'on appelle les sentiments. J'en ai aussi, mais je les rejette avec dégoût…
Il fit un geste dans le vide pour expliquer sa parole.
- Peut-être…
- J'en suis sur Hatori. Ne me ment pas, tu ne le peux pas. Je vois bien que tu essaies de me faire perdre le contrôle. Bien que tu sois très discret, j'ai bien vu qu'ils n'étaient pas désespérés, qu'ils vivaient presque comme des adolescents normaux. Et je sais aussi que c'est ton œuvre!
- Qui "ils" ?
- Hatori, ne me fait pas plus perdre patience que jusqu'à maintenant.
Hatori se crispa intérieurement.
# Je suis un livre ouvert… Il faut que je me referme! #
Le chef de famille s'approcha lentement du médecin.
- Lève-toi et regarde-moi.
Hatori obéit. Son regard était vide d'expression.
- Tu as peur? Tu te referme? Je commence à te connaître Hatori. Tu as des sentiments, peut-être même plus que beaucoup de personne dans ce manoir! Mais tu me les camoufles, et je n'aime pas ça!
Il se laissa tomber sur le médecin. Ils s'étalèrent tous deux au sol, car Hatori n'avait pas eu le temps de se stabiliser. Akito lui chuchota à l'oreille :
- Profite, regarde-les rire, après le beau temps, la pluie. Après le rire, les larmes. Profite. Ce sont leurs derniers instants.
Puis il lui chuchota encore d'autres choses. Hatori écarquilla brusquement les yeux. Puis il se releva et se dirigea vers la porte.
- Oh, encore une chose.
Il s'arrêta et se retourna pour écouter la dernière parole d'Akito.
- Je ne suis pas dupe, il n'y a pas que tes sentiments dans ce manoir. Je les sens, ils sont comme une odeur pestilentielle dans les couloirs et partout ailleurs. Je découvrirai bien quelle en est la nature. Ne t'en fais pas.
Hatori sortit. Sachant qu'Akito l'observerait jusqu'à ce qu'il pénètre dans la voiture, il ravala tout et se hâta de sortir. Sa portière claqua. Assit, il ne mit même pas le contacte. Il s'écroula sur le volant.
# Rien, je ne dois rien leur dire. Ils vont… Non! Je ne dois pas. #
De sous sa longue mèche, on vit une larme couler doucement. Une seule. Première goutte d'un violent orage. Il tourna la clef et prit le volant. La voiture démarra doucement et partit en direction du lycée Kaïbara. Quand il y arriva, il vit une seule voiture garée. Un assez petit homme, plutôt vieux, était appuyé contre. Quand Hatori se gara et sortit de sa voiture, l'homme s'approcha de lui.
- Vous êtes bien M. Hatori Soma?
- Oui c'est moi. Vous êtes le responsable de sortie je suppose?
- C'est bien moi. Nous sommes heureux de vous voir… Hatsuharu a gémit plusieurs fois durant le trajet.
- Je vais le prendre dans ma voiture. Faites-moi confiance.
Un autre homme sortit de la voiture. Plus jeune et à peu près de la même taille qu'Hatori.
- Je vais vous aider à le transporter.
Hatori s'approcha de la voiture.
- Pourriez-vous nous ouvrir la portière?
- Bien sûr!
L'homme ouvrit la porte arrière de la voiture d'Hatori. Pendant ce temps, les deux autres soulevaient précautionneusement Haru pour le transférer d'une voiture à l'autre. Quand ils le posèrent sur la banquette d'Hatori, il gémit très doucement.
# Pauvre… # pensa Hatori.
- Merci bien monsieur. Nous nous inquiétions vraiment pour lui.
- Merci à vous d'avoir bien voulut le ramener jusqu'ici.
- Et bien, au revoir!
- Oui, au revoir. Je vous tiendrai au courant.
- Merci.
Hatori monta dans sa voiture et retourna au manoir. Il gara sa voiture et tenta de porter Haru. Etant seul, il n'y avait pas 36'000 possibilités. Quand il le souleva, il du légèrement le plier en deux. Haru gémit de douleur, mais resta inconscient. Hatori l'amena dans sa chambre. Il le posa sur son lit et partit chercher ses affaires. Quand il revint, Haru n'avait toujours pas bougé. Mais Akito était debout à côté de lui. Hatori déglutit et s'approcha.
- Il n'a pas l'air bien en point. Fit remarquer le chef.
- Ce n'est pas pour rien qu'il est revenu.
- Qu'a-t-il exactement?
- Mal au dos. Je n'en sais pas plus, j'allais l'examiner. Pourquoi es-tu venu?
- Je voulais le voir. Mais il n'a pas l'air en état.
- Je t'avais dit qu'il est inconscient.
- Possible.
Akito remit son écharpe en place et partit.
# J'ai presque eut peur… #
Il s'agenouilla à côté du lit et commença par ausculter Haru.
# Rythme normal. #
Il lui posa la main sur le front.
# Un peu chaud. Rien de grave. #
Puis il lui ouvrit les yeux.
# Normal. Pupille rétractée. #
Il lui déboutonna sa chemise, le retourna doucement et lui retira complètement. Il palpa le dos. Soudain, il s'arrêta vers le milieu.
# Merde! #
Il palpa encore.
# Merde de merde! #
Il se leva et prit son portable.
- Allô? Envoyez-moi une ambulance! Rapidement s'il vous plait!
Rin ouvrit les yeux. Elle se leva difficilement. Des sillons quasi invisibles se dessinaient discrètement sur ses joues. Des larmes. Elle se regarda dans le miroir.
- Courage! Se dit-elle à elle-même.
A côté, Anoah dormait toujours profondément dans son lit. Celui de Kagura était déjà vide. Rin mit un training et sortit.
- Bonjours mademoiselle Soma. Lui dit le professeur. Bien dormit?
- Pas vraiment…
- Pourquoi donc?
- Cherchez pas…
Le maître lança un regard des plus étonnés puis partit.
- Rin? Ca va mieux?
Kagura était apparue dans l'encadrement de la porte des douches.
- Ca pourrait…
- T'étais dans un sal état hier soir. Pourras-tu enfin nous expliquer?
- Quand Anoah sera réveillée.
- Comme tu veux. Aujourd'hui on prend le bus pour aller au centre ville! Ca va être super!
- Si tu le dis…
- Eh Rin! Humour!
- Ouais, ouais…
Kagura soupira et partit se laver les dents. Anoah arriva dans le couloir.
- Salut Noah. Va bien?
- …
- Toujours aussi matinal…
Tel un spectre, elle se dirigea à la salle à manger.
- Ouh là, de pire en pire celle là!
- Je crois qu'elle est en pleine crise de manque. Ironisa Kagura.
- T'as peut-être pas tort.
- Allez, plus que deux jours, motivée! Répondit-elle en faisant semblant d'être à l'armée.
Puis elle s'assirent aux côtés d'Anoah.
- Mieux réveillée?
Pour toute réponse, l'intéressée laissa tomber sa tête dans son assiette.
- EH! Noah! Ca va pas le ciboulot?
Rin la prit par les épaules. Elle la releva et la secoua un bon coup.
- Ré-veil-euh-toi! Dit-elle en détachant les syllabes.
- Ruohhh!!! Fit la tigresse en s'étendant. Qu'est-ce que je fais ici?
- Pour ton info, tu es présentement à table… T'es sûre que ça va bien? Parce que t'avais pas l'air réveillée.
- Je crois qu'il n'y a que lui qui peut me réveiller. Je vais me la jouer "Belle au bois dormant".
- Rêve toujours! On va en ville aujourd'hui! Pas question que tu dormes! Tu ne voulais pas lui ramener un cadeau?
- Oh yes! Je vais lui choisir un super truc!
- Quoi donc?
- Chais pas!
Goutte de sueur chez Rin et Kagura… Puis, quand le panier de pain fut à leur portée, elles mangèrent. A la fin du repas, elles filèrent s'habiller pour aller en ville. Quand elles passèrent dans les couloirs, elles durent faire un énorme effort pour ne pas engueuler chaque garçon qui les regardait avec un peu trop d'insistance à leur goût… Rin était en combinaison noire avec une ceinture, Anoah avait un jeans gris et un dos-nu rouge et Kagura était en robe bleue. Anoah ne put quand même s'empêcher de crier sur 3 d'entre eux.
- C'est bon, vous avez finit? Non parce que je ne voudrais pas vous déranger dans votre contemplation! Faut pas vous gêner surtout!
- Ca te gêne beauté? Répondit l'un d'eux avec un clin d'œil. BAF!! Il finit avec une joue particulièrement rouge…
- Non mais…
Puis finalement, elle sortirent du bâtiment. Elles arrivèrent devant une petite boutique.
- Je le veux!!! S'écria Rin. Elle entra tel une tornade dans la boutique et en ressortit aussitôt. Anoah et Kagura la regardaient étonnées.
- C'est bon, j'ai mon cadeau pour Haru! Dit-elle en souriant.
- Euh… Si tu veux.
Puis elle continuèrent leur chemin.
Kyo tapait comme un fou dans un tapis posé à la verticale devant lui.
- Du calme Kyo Soma! C'est pas ton pire ennemi! S'écria le prof devant les premiers bouts de coton qui commençaient à gicler du tapis.
# Plus qu'un jour! Après demain on rentre! Après demain ON RENTRE! # Les coups de Kyo redoublèrent.
- Calme Kyo! S'écria Yuki. Regarde ton tapis.
Kyo s'arrêta quelques secondes pour contempler ce qui, il y a quelques minutes, était encore un tapis.
- Je peux en avoir un autre?
- Non! Aux barres! S'écria le prof. Ca coûte ces bestioles!
- Désolé monsieur.
Yuki était assis avec Tohru. Si Kyo voulait s'entraîner, c'était son droit. Lui préférait se reposer en compagnie de Tohru.
# Je me sens bien. Je me demande… Si Akito l'apprenait, comment vais-je faire? #
Tohru, sentant la préoccupation de Yuki :
- Ca va Yuki?
- Oui, c'est bon, merci.
- Tu es sûr? Je te sens soucieux.
- Tohru, arrête de lire mes pensées! Dit-il avec un sourire à faire fondre.
Tohru lui posa un index sur le nez et lui dit :
- Tu n'ose pas me mentir, je suis ton maître!
Et elle le poussa légèrement en arrière. Yuki tomba du banc. Tohru se précipita pour l'aider à se relever.
- Oh! Désolée Yuki! Je… Je ne voulais pas te faire tomber! Oh… Mais… Tu ne t'es pas fais mal au moins! Dit-elle, paniquée. Mais Yuki restait couché sur le dos. Il riait à en perdre la raison.
- Ca va Yuki? Demanda Kyo.
Il riait toujours.
- Oui, merci! Dit-il en se relevant. J'ai eu tellement peur quand je suis tombé, j'avais l'impression que j'allais tomber de 20 étages, et quand j'ai tout de suite sentit le choque et que j'ai vu Tohru paniquer, ça m'a fait rire!
- Oui, on a vu!
Tohru s'était rassise et rougissait.
- J'ai encore eut l'air idiote…
- Mais non Tohru, tu es parfaite. Répondit Yuki en lui déposant un baiser sur le front. Si on allait se balader. Kyo tu nous accompagne?
- J'en ai un peur marre de vous tenir la chandelle…
- Allez, on va pas te laisser tout seul à la merci de tes fans!
- Pas faut. Je vais me doucher et je viens.
Yuki et Tohru sortirent.
Anoah, Rin et Kagura rentraient tranquillement. Soudain, un homme pressé déboucha devant eux et fonça sur Anoah sans le faire exprès. Rin et Kagura n'eurent pas le temps de réagir que le POUF familier retentissait. Elles eurent juste le temps de pousser la masse rayée dans la ruelle d'à côté et de pousser l'homme plus loin en lui souhaitant une bonne journée.
- Mais, enfin, la jeune fille…?
- Au revoir monsieur, bonne journée! Dit Rin en le poussant plus loin.
Anoah était couché dans la ruelle.
- Génial, et on fait quoi de toi maintenant?
- Grrr…
- Pas la peine de grogner hein!
- Je vais passer par les toits…
- Mais non. On a cas attendre ta retransformation. Imagine, si tu te retransforme sur le toit, tu seras bloquée, et les gens vont te voir… Et même, si on te voit en tigre, tu va finir au zoo…
- Pas con… Mais si on me voit ici aussi…
POUF! Kagura s'empressa de passer ses habits à Anoah.
- Ouf, on l'a échappé belle là. Allez, on rentre, je veux pas que ça se reproduise!
Le jour suivant passa très lentement. C'est toujours ainsi quand on attend un événement. Puis vint le jour tant attendu. Personne ne réussit à faire ses valises aussi vite qu'Anoah, Rin et Kagura. Quant à Kyo, il avait déjà pris trois places dans le car alors que personne d'autre n'était réveillé. Quand Yuki et Tohru entrèrent, Yuki dormait sur l'épaule de Tohru. Il dormit encore tout le trajet. Les 3ème arrivèrent avant les 1ère. Les 2ème étaient déjà là. Momiji les attendaient.
- Rentrons déjà, les 1ère sont pris dans les embouteillages.
- Si tu veux.
Kyo poussa la gueule tout le trajet.
- Oh Kyo, c'est pas parce qu'elle est pas encore là que c'est la fin du monde!
- Tais-toi le lapinou!
Au milieu du trajet, Yuki réalisa enfin qu'il n'était plus dans son lit.
- Eh! On est de retour!
- Exacte. Aller, viens, on est presque arrivé.
- Où est Haru? Demanda subitement Kyo.
- Il s'est fais mal, il est rentré prématurément. Aux dernières nouvelles, il était à l'hôpital.
- CA T'AURAIT BOUFFE DE NOUS LE DIRE AVANT? S'exclama Kyo.
- Calme, c'est nouveau que tu t'en fais pour Haru?
- C'est vrai, je deviens fou, je me lie d'amitié avec le bœuf.
- Comme quoi, tout arrive! Alors comme ça Haru est à l'hôpital?
- Oui. Maintenant, peut-être qu'il est rentré! Je n'ai pas eu de contactes avec Hatori depuis hier matin.
- Qu'est-ce qu'il s'est fait exactement?
- Mal au dos. Je n'en sais pas plus.
- Ca ira je pense. Il est solide. La seule condition est que les infirmières n'aillent pas le voir de trop près.
Il arrivèrent enfin devant le manoir.
- Allez! On entre oui ou non?
- Bien sur… Mais… On peut passer au garage avant? Demanda Yuki.
- Euh oui! Pourquoi?
- Vérifier quelque chose.
- Si tu le dis…
Il bifurquèrent donc à droite pour se diriger vers l'immense garage. La troisième porte était ouverte.
- Akito est donc sortit… Dit Yuki. Je me demande s'il est à l'hôpital vers Haru.
- Si Haru y est encore!
Il retournèrent dans l'entrée principale. Il traversèrent la grande allée et entrèrent dans leurs ailes.
- Allons trouver Hatori! S'écria Momiji. Et il partit en courant.
- Ce gosse! Il est lourd au bout d'un moment.
- Calme Kyo. Lui saute pas dessus, il est juste heureux. Tu sais qu'au fond il est comme nous. Sauf qu'il l'exprime par la joie, contrairement à toi.
- Oh c'est bon la souris! Les paroles philosophiques passe un moment mais là j'en ai raz le bol!
Et il partit dans sa chambre.
- C'est impressionnant comme il change d'attitude quand Anoah est là.
- Oui, c'est pire qu'Haru. Il suffit qu'il la sache à moins de 4 mètres pour qu'il se change en chaton.
- Je me demande si, comme Haru, ceci est une conséquente de ce qui pourrait s'être passé quand vous étiez petits.
- Depuis que ces souvenirs me sont revenus à la mémoire quand tu as été opérée, je ne suis sûr de rien. On a beaucoup de choses d'effacées… Trop je trouve.
- Je vais aller ranger mes affaires.
- D'accord. A toute à l'heure!
Yuki toqua à la porte du dragon.
- Oui?
- C'est moi, on est rentré!
- Ah Yuki! Où sont les autres?
- Kyo fait la tronche, Tohru range ses affaires et Momiji était censé être déjà ici. Les trois filles ne sont pas encore arrivées.
- Il faudra m'aider, Momiji m'a dit au téléphone que Rin n'allait pas très bien. Je crois qu'elle culpabilise pour rien par rapport à Haru.
- Elle a pas mal tendance à faire ça. Elle l'aime trop.
- Non, elle l'aime comme il le faut.
- Si tu le dis. Comment va Haru?
- Ils l'ont opérée hier. C'était assez difficile, l'opération a duré 3 heures. Mais c'est réussit.
- Il avait quoi exactement?
- Il s'est déplacé une vertèbre et coincé un nerf. Un tendon s'est cassé aussi.
- Aïe!
- Effectivement… Mais tout est en ordre. Bien qu'il ne se soit pas encore réveillé de sa narcose, le chirurgien a décrété qu'il ne risquait plus rien.
- Parfait.
- Alors, ce sport?
- Génial. Bien qu'un peu cassé à la fin de la première semaine, je me suis bien reposé la deuxième. Kyo n'a fait que ça. Il a bien du prendre 3 kg de muscle!
- N'exagère pas!
- Ouais bon… Où est Akito?
- Cimetière.
- Pardon??
- Il fait ça depuis quelques jours. Il va au cimetière pendant deux heures et marches entre les tombes. De temps à autres il caresse une pierre. Il est étrange ces jours.
- J'ai cru qu'il était mort.
- Loupé. Va ranger tes affaires. Quand les autres rentreront, on ira à l'hôpital.
- OK!
Yuki sortit.
# J'ai un drôle de pressentiment. Akito… Ce qu'il m'a dit l'autre jour… # Il frissonna.
# Je sens que le prochain mois va être dur. #
VLAM! Un bruit de porte. Puis des pas. Rapides. Elles courent. Yuki et Kyo sortirent de leur chambre, étonnée par le bruit. A peine a-t-il mis le nez dehors que le chat se retrouve propulsé à terre. Anoah venait de lui sauter dessus. Yuki riait devant la mine déconfite du chat.
- Tu ne t'y attendais pas hein? Lui demanda la tigresse haletante.
- Euh non, pas vraiment.
- Où est Rin? Demanda Yuki.
- Elle est allée voir Hatori.
- Préparons-nous.
- Pourquoi?
- On va voir Haru à l'hôpital.
- A l'hôpital?
- Oui. A l'hôpital.
- Je n'imaginais pas ça grave à ce point! S'exclama Anoah.
Hatori arriva. Il tenait Rin par le bras. Celle-ci avançait devant lui et tentait de se dégager.
- Yuki, viens voir m'aider!
- Qu'est-ce que je fais?
- Prend-la par l'autre bras.
- Hatori! Lâche-moi immédiatement! S'écria Rin en tirant sur son bras. Mais Yuki l'en empêcha.
- Je n'ai pas besoin de vous! Lâchez-moi! Je veux aller voir Haru! Je dois le sortir de là!
- Rin arrête!
- Non! Lâche-moi, faut frère! Toi aussi tu aurais dû aller à l'hôpital par sa faute!
- Elle est en plein délie! S'écria Kyo.
- Rin, arrête! Tu me fais peur! Arrête! S'écria Anoah en se tassant contre le mur d'en face.
- Rin, si tu le fais bouger, son cas pourrait s'aggraver. Je t'en prie, soit raisonnable.
Rin se laissa tomber à genoux par terre.
- J'aurais dû… Je n'ai pas été là… Il l'a frappé, j'en suis sûre. C'est moi, je me l'étais promis… Je…
- Rin? Demanda Hatori en se penchant sur elle. Rin? Qu'est-ce qui ne va pas ?
- J'aurais dû! Et elle éclata en sanglot.
- Nous reporterons la visite à Haru. Enfin, pour Rin.
- J'ose aller le voir? Demanda Yuki.
- Aide-moi à la porter jusqu'à sa chambre. J'emmènerai ensuite ceux qui voudront à l'hôpital.
Rin se débattit soudainement, tout en continuant de pleurer.
- Non, vous allez l'achever. Je dois le sauver! Il y est aussi! Il veut le tuer! On avait pas le droit! On n'avait pas le droit! Je lui ai dit, mais il ne voulait pas… Il m'aimait!
- Elle délire totalement.
- Kyo! Aide-nous!
- J'arrive.
Yuki et Kyo prirent chacun un bras de Rin pendant qu'Hatori prenait ses jambes.
- Rin, si tu te débats je me sentirai obligé de t'administrer un sédatif!
Aussi étrange que ça puisse paraître, elle se calma immédiatement. Pire, elle ferma les yeux.
- Alors, emmenez-moi…
- Elle est complètement folle! S'écria Kyo.
Anoah restait pétrifiée, collée au mur.
Les trois garçons déposèrent doucement Rin dans son lit. Elle dormait.
- Hatori? Que s'est-il passé?
- Bonne question Yuki…Je n'en sais rien.
# Comme si je n'avais pas assez de problèmes comme ça… #
- Bon, qui vient avec moi à l'hôpital?
- Moi.
- Moi aussi. Mais je vais aller voir Anoah avant tout.
- Je viens aussi. Elle avait l'air particulièrement troublée par la réaction de sa sœur. Dit Hatori.
- Qui ne le serait pas? Ce n'est pas la première fois qu'on la voit ainsi, et même Kyo à été apeuré. Dit Yuki.
- Ah, ah, ah … C'est vrai que, n'empêche, j'étais pas hyper rassuré! Elle faisait peur comme ça!
# C'est vrai que Kyo est bizarre… Il ne m'a même pas renvoyé une insulte, rien! Il a même approuvé! # Pensa Yuki.
Hatori et Kyo revinrent devant la maison d'Hatori. Anoah n'avait pas bougé. Kyo s'agenouilla près d'elle.
- Eh! Anoah! Ca va?
- Ouais… Ca va aller… Je crois.
- Eh! Tu me fais presque peur! Allez viens.
Ses yeux étaient vide d'expression. Mais ils reprirent un peu de flamme quand elle se leva.
- Oui, c'est bon, merci, ça va aller. Rin m'a…
- Oui Anoah, on a compris ce que tu as ressentit.
- Pourquoi a-t-elle réagit ainsi?
- Je ne sais pas… Elle a souvent été comme ça dans les moments où elle et Haru s'étaient séparés… Elle errait tel un fantôme. Elle ne mangeait presque pas et était constamment malade. Mais elle n'abandonnait pas. Un jour chez Shiguré, elle a faillit sauter par la fenêtre. Elle a de très mauvais souvenirs et des craintes continuelles imprimés à vie je crois.
- J'aimerais beaucoup comprendre tout ce qu'il s'est passé durant mon absence… Je ne me souviens déjà pas de mes moments dans ce manoir, alors voilà…
- Allez, viens, on va à l'hôpital voir Haru.
- Non.
- Si, viens!
- Je n'ai pas envie d'aller à l'hôpital… Cet endroit me fait suffoquer…
- Alors on va aller se balader ensemble en ville d'accord?
- Allons au parc où on est allé la première nuit.
- Pourvu qu'Akito ne vous voie pas, tout va bien. J'ai déjà bien assez de problèmes comme ça. Il se doute de certaines choses, soyez toujours sur vos gardes.
- Promis. Répondit Anoah.
- Mais oui! Dit Kyo.
Et tous deux partirent.
- Yuki? Est-ce que Tohru vient avec?
- Je ne sais pas.
- Allons la chercher.
Mais ils n'eurent pas le temps.
- Qu'est-ce qu'il s'est passé? J'ai entendu des cris mais je n'ai pas eu le temps de venir assez vite!
- Rin a fait une petite crise. On ne sait pas pourquoi, mais ça a un rapport avec le fait qu'Haru soit à l'hôpital. Kyo et Anoah sont partis en ville.
- Ah, ils sont rentrés!
- Tu n'as pas vu Kagura?
- Non.
- Pas grave. Tu viens avec nous voir Haru?
- Avec plaisir!
Ils partirent donc à l'hôpital. Arrivés là-bas, ils se dirigèrent aux soins intensifs, puis à la chambre 417. Là, Haru dormait. Tohru regardait la perfusion, les tubes respiratoires et l'électrocardiogramme.
- Les tuyaux respiratoires seront enlevés demain. Chuchota Hatori devant le regard de Tohru.
Il leur apporta des chaises. Quand il les posa à la gauche du lit, le bruit produit réveilla Haru.
- Hey! Haru! Comment ça va? Demanda Yuki.
- Bof… Répondit-il d'une voix sans son et rauque.
- Je vois…
- Où est Rin?
- Elle n'a pas pu venir… Répondit sombrement Hatori.
Haru tenta de se lever légèrement mais fut vivement et précautionneusement remis en place par Hatori.
- Ton tendon est encore fragile, ne te lève pas. Tu dois rester une semaine.
- Génial… Qu'est-ce qu'elle a Rin? Pourquoi elle ne peut pas venir?
- Ne t'énerve pas, ça ne te sert à rien! Rin s'est énervée. Elle a déliré. Je suis désolé mais elle ne viendra pas avant demain.
- Si tu le dis…
- On va devoir y aller. Akito ne va pas tarder à rentrer.
Haru baissa les yeux.
- Arrête de faire ton gamin! Gronda gentiment Hatori. Nous reviendrons demain, promis. Avec Rin.
- OK…
Tous trois sortirent alors qu'une infirmière venait faire sa prise de sang à Haru.
- Il ne vous pose pas de problèmes? Demanda Hatori au passage.
- Il se comporte parfois comme un gamin à qui on a enlevé son doudou, mais bon. Il ne veut pas que des infirmières l'examinent.
- Merci bien.
Et ils partirent. Quand ils rentrèrent, Akito était déjà là.
- Yuki, je suis heureux de te voir rentré.
# Et bien pas moi… #
Akito lança un regard dédaigneux à Tohru et partit dans sa maison. Kyo et Anoah rentrèrent.
Chacun mangea et dormit.
Haru regarda son réveil. Il était 23h14. Il s'ennuyait.
# Je n'ais même pas pu la voir en rentrant… J'en ai marre… Si je pouvais, je me sauverais! Mais là… #
Soudain, un drôle de bruit dans le couloir : une vitre qu'on casse. Haru tourna la tête en direction de la porte comme si elle allait d'ouvrire. Et, à sa grande surprise, la poignée tourna. Une longue silhouette entra. Elle se pencha sur lui. L'obscurité l'empêcha de l'apercevoir.
- Qui que tu sois, va fermer la porte avant que les infirmières ne s'alarment!
La silhouette obéit. Quand elle eut fermé la porte, Haru alluma sa lampe.
- Rin! Dit-il de sa voix étrange.
Elle portait une minijupe noire et une petite veste beige, comme quand elle cavalait seule.
- Haru! Elle courut et s'agenouilla à côté de lui. Il souriait, mais fut surpris quand elle se mit à pleurer. Il souleva péniblement sa main et la lui posa sur la tête.
- Qu'est-ce qu'il y a?
- Pardonne-moi!
- Mais de quoi?
- Je n'ai pas été là… J'aurais dû te protéger, comme tu le fais constamment! J'aurais dû être là pour toi! Akito t'a frappé et…
- Rin, arrête, personne ne m'a frappé!
Elle releva la tête. Haru laissa glisser sa main jusqu'à la belle joue pâle de sa belle.
- Personne ne m'a frappé, je suis tombé!
Rin paraissait déboussolée.
- Je… Je ne sais plus…
Elle laissa tomber sa tête dans les draps, à côté de lui.
- Il n'y a rien à savoir. Je suis tombé.
- Où suis-je?
- Oh Rin… Tant que ça?
- Mais… Je n'ai que des bribes.
- Attends, je vais résumer pour toi! Arrête de te torturer, je vois bien que ça ne va pas. Nous étions tous en sortie scolaire. Tu te souviens?
Elle approuva.
- Pendant la sortie scolaire, on se téléphonait. Tu te souviens aussi?
- Oui.
- Et là, il y a 5 jours, je suis tombé et me suis fais mal. Je te l'avais dit au téléphone.
- Oui, je me rappelle.
- Et je suis retomber il y a 3 jours. Là j'ai eu tellement mal que je me suis évanouit. Je me suis réveillé ici ce matin. C'est tout ce que je sais.
- Je… Je me rappelle. Je ne sais pas pourquoi, quand je suis rentré et qu'Hatori m'a dit que tu étais à l'hôpital, j'ai vécu un de mes cauchemars.
- Raconte.
- Chaque fois c'était la même chose. Tu te faisais frapper par Akito, tu allais à l'hôpital et le soir même il revenait t'achever. J'en ai rêvé chaque nuit pendant 2 semaines. J'étais terrorisée.
- Je comprends. Tu as eu peur pour moi… Je suis désolé de t'avoir fait peur.
- C'est toujours toi qui t'excuse… Tu es trop gentil Haru.
- Peut-être, mais je suis comme ça.
Avec ses doigts, il redessina les contours du visage de la jeune fille. Elle sourit doucement.
- Comment fais-je pour oublier ce si beau visage… J'ai toujours un blanc quand il s'agit de me souvenir de toi…
Rin s'allongea doucement à côté d'Haru. Il voulut se pousser pour lui faire un peu de place mais :
- Non Haru. Ne bouge pas, tu pourrais te refaire mal. Laisse-moi, je peux me caser là.
Elle se serra contre lui. Haru l'embrassa sur le front. Elle releva la tête, la regarda et se pencha légèrement pour poser un baiser sur ses lèvres. Quand elle voulut reposer sa tête, Haru leva la sienne pour prolonger se baiser. Il leva lentement le bras pour l'enlacer. Puis Rin se recoucha. Ils s'endormirent ainsi.
Note de fin de chapitre : C'est-y pas tout mignon? Je les adore ces deux… Je veux qu'ils soient un peu heureux quand même! Pis bon, il a bobo alors faut bien le réconforter. Quoi? Qu'est-ce que prépare Akito? Mystère Albert! Tu veux que je te le dise? Tu parles Charles! Rêves toujours! :p méchante auteur!
