Je suis vraiment désolée mais ce soir je n'ais ni le temps, ni l'inspiration de répondre aux reviews…Je tiens quand même à vous dire un grand merci pour toutes celles que vous m'avez déposées. J'espère que ce nouveau chapitre vous plaira… Je vous promets que la prochaine fois je répondrais à toutes vos reviews sans exceptions !
Chapitre 5 : Entre dans le cauchemar avec moi.
Puis, soudain, un cri déchirant rompit le silence de la nuit.
- Aaaaaahhhhhhhhh !
Tout le monde sursauta.
- Lily ! s'exclama Ingrid en se précipitant vers la porte de la chambre.
Elle eut beau enclencher la poignée, la porte refusait de s'ouvrir.
- Lily ouvre ! cria Francesca très angoissée.
Les cris continuèrent en s'intensifiant davantage.
- Poussez-vous, leur dit James.
Il s'avança vers la porte.
- Alohomora ! fit-il.
La porte s'ouvrit enfin et ils pénétrèrent tous dans la chambre. Ils découvrirent Lily endormie dans son lit, en nage, gigotant dans tous les sens et criant.
- Lily réveille-toi, murmura Francesca tout en la secouant.
La jeune fille continua à crier sans émerger de son sommeil.
- Pourquoi elle ne se réveille pas ? demanda la voix anxieuse d'Ingrid.
Il y eut un silence puis Remus lui répondit :
- Probablement à cause de ça.
Il leur montra un verre qui se trouvait sur la table de nuit.
- Non, ça ne peut pas être ça, Lily boit toujours un verre d'eau avant de se coucher, observa Avy.
- Mais il n'y a pas que de l'eau dans le verre, précisa Remus. Ou du moins on a dissout quelque chose dedans. Quelque chose qui ressemble étrangement à une potion cauchemar.
Une potion cauchemar avait, à quelque chose près le même effet que les Détraqueurs, elle puisait tous les souvenirs douloureux d'une personne pour les lui faire revivre avec une atroce réalité.
- Alors il faut absolument la réveiller, les pressa Francesca.
Ingrid la secoua un peu plus fortement mais en vain.
- Bon, je déteste avoir à faire ça, surtout sur une fille, mais je crois que c'est vraiment nécessaire là, fit Sirius.
Il poussa Francesca, malgré ses protestations et s'assit sur le lit, ensuite, il mit une gifle à Lily.
- Eh ! Ne la blesse pas ! s'écria Ingrid.
- T'inquiète je contrôle la situation, lui répondit-il sur un ton professionnel.
- Alors il y a beaucoup de soucis à se faire, se moqua Peter.
Francesca lui jeta un regard noir.
- Je ne crois pas que se soit l'endroit ou le moment pour faire de l'humour, lui lança-t-elle sèchement.
James sortit précipitamment de la pièce sous le regard interrogateur de Remus. Il revint une minute plus tard avec un pichet à la main.
- Je vous conseille de vous écarter, leur dit-il.
Il s'avança vers le lit et jeta un filée d'eau froide à la tête de Lily.
- NON ! hurla celle-ci avant de se relever brusquement dans son lit.
Elle se réfugia dans les bras du premier venu, en l'occurrence de James, et se mit à sangloter.
- C'ét… C'était affreux…
Celui-ci, prit par surprise, mit maladroitement ses bras autour d'elle.
- C'était qu'un rêve, ça va passer, lui souffla-t-il doucement.
Le son de la voix de James lui fit l'effet d'une douche froide. Elle se redressa vivement en le repoussant, l'obligeant à se lever. Elle leva ses yeux baignés de larmes vers lui et le dévisagea glacialement.
- Tu es content de toi Potter ? lui lança-t-elle.
Ils observaient tous la scène avec gravité.
- Hein ? demanda James qui n'y comprenait rien.
On aurait dit que Lily devenait folle. Toute la tension et la souffrance qu'elle avait accumulées ces derniers temps éclatèrent au plus profond d'elle-même. Elle se jeta sur James et entreprit de lui marteler le torse de coups de poing.
- COMMENT AS-TU PU ME FAIRE CA ? hurla-t-elle complètement hystérique. TU N'AS AUCUNE IDEE DE CE QUE J'AI VU EN L'ESPACE DE CES QUELQUES JOURS ET TOUT CA, JE VIENS DE LE REVIVRE CE SOIR GRACE A TOI ! MES PIRES SOUVENIRS… TU N'ES QU'UN HORRIBLE MONSTRE SANS CŒUR JAMES POTTER !
Les paroles de Lily l'atteignirent avec une violente dureté. Il mit d'ailleurs un certain temps avant de réagir. Puis, délicatement, il emprisonna ses poignets dans ses grandes mains et plongea tristement ses yeux chocolat dans le regard empreint de douleur et d'effroi de la jeune fille.
- Mais je t'assure que je n'ais strictement rien fait, murmura-t-il d'une voix éteinte.
Il souffrait de la voir dans cet état mais l'attitude qu'elle affichait envers lui le blessait plus que tout. Progressivement, elle se calma, et elle recula jusqu'à se trouver dos au mur.
- Sortez tous, bafouilla-t-elle. Laissez-moi seule.
- Mais Lily tu as besoin d'aide, s'écria Francesca.
- On ne peut pas te laisser seule alors que tu es dans un été pareil, insista doucement Ingrid.
- Partez, les supplia-t-elle. Je n'ais besoin de personne.
Il y eut un long silence et ils se résignèrent enfin à quitter la pièce. Ils se retrouvèrent à nouveau dans le salon, tous bouleversés.
- Pourquoi est-ce qu'elle réagit comme ça ? demanda la pauvre Ingrid.
Personne ne trouva la force de lui répondre, encore trop secoué par l'affligeante scène dont ils avaient été témoins. Francesca la prit dans ses bras et elle se laissa aller à pleurer. Ensuite, Francesca se tourna vers James.
- Je pense et j'espère ne pas me tromper en avançant que ce n'est pas toi qui as mis la potion dans l'eau de Lily, lui dit-elle.
James sortit de sa torpeur.
- Je n'aurais jamais fait une chose pareil, approuva-t-il.
Il a raison, le soutint Sirius. Il est peut-être le spécialiste des farces foireuses mais ça, c'est pas du tout son style.
- Mais qui aurait été assez cruel pour faire ça à Lily ? questionna Ingrid.
- Je crois qu'on ferait mieux de réfléchir à la question demain, il se fait tard et on tombe tous de sommeil, remarqua Remus.
- Allez vous coucher, moi je vais rester là au cas ou, fit Francesca.
- Je reste avec toi, dit aussitôt James.
Tous le regardèrent étonnés.
- Vous comprenez bien qu'en tant que Préfet en Chef je ne peux pas permettre que quelqu'un d'autre que la Préfète en Chef dans nos locaux, tenta-t-il désespérément de se justifier.
- On comprend surtout que tu viens d'inventer une pauvre excuse bidon ! marmonna doucement Sirius à Remus et Peter.
- Alors bon courage, leur lança Ingrid en essayant de dissimuler un bâillement.
Francesca et lui se trouvaient encore dans le salon de la salle des Préfets en Chef. Francesca était allongée dans un des canapés tandis que le jeune homme contemplait les cendres mourantes de la cheminée depuis son fauteuil. La jolie brune soupira et se releva.
- Tu sais Potter, Lily vit une période difficile… Je dois même admettre que… Elle me fait un peu peur… Je ne l'avais jamais vu dans un état pareil auparavant mais je pense que ce soir elle était vraiment bouleversée.
Elle fit une pause puis reprit.
- A mon avis la potion cauchemar lui a fait revivre tous les évènements qu'elle essai désespérément d'oublier depuis quelques temps. Elle s'en est prit à toi parce qu'elle pensait que tu étais celui qui avait mis la potion dans son verre.
- Pourtant je n'ai rien fait.
- Je veux bien te croire mais pour elle ça ne pouvait être que toi parce que tu lui en as fait baver au début de l'année.
- Je n'aurais jamais été capable de faire un truc aussi dégelasse, se défendit James.
Francesca s'agita sur le canapé, légèrement mal à l'aise.
- Si je n'avais pas vu la manière dont tu t'es comporté ce soir, moi aussi j'aurais pensé que c'était toi.
Un silence gêné s'installa. James mit un certain temps avant de le briser.
- Et tu penses que c'est qui finalement ? l'interrogea-t-elle.
- Je ne suis pas sure mais je pencherais pour cet enfoiré de Malefoy.
- Pourquoi ?
Francesca hésita.
- Parce que depuis le premier jour où il a vu Lily, lui et sa bande de gorilles s'acharne sur elle sous prétexte qu'elle soit d'origine moldue. Et il y a une autre raison mais je ne te la dirais pas.
- Pourquoi ?
- Arrête avec tes questions et essai de dormir maintenant, lui répondit-elle sèchement.
Elle se rallongea et ferma les yeux.
- J'aimerais quand même bien savoir pourquoi, insista le jeune homme.
- Mais bon sens Potter, s'emporta Francesca, depuis quand la vie de Lily t'intéresse ?
James rougit violemment et rentra la tête dans ses épaules. La délicatesse et la patience n'étaient pas le fort de la jeune italienne qui referma de nouveau les yeux.- DEBOUT ! cria joyeusement une voix à son oreille.
Francesca sursauta et ouvrit péniblement les yeux.
- Black tu n'est qu'un imbécile, lança-t-elle méchamment à Sirius. On ne t'as jamais appris à faire les choses avec plus de douceur ?
Elle regarda autour d'elle et constata que James avait disparu.
- Où est Potter ? demanda-t-elle.
- Il est allé prendre une douche au dortoir histoire de se remettre les idées en place, lui expliqua Sirius.
- Ok, fit-elle. Moi je vais voir si Lily va mieux.
Elle trouva la jeune fille couchée sur son lit, les yeux grands ouverts.
- Hey Lils !
La jeune fille ne répondit pas.
- Tu comptes aller en cours aujourd'hui ? persista Francesca.
Elle n'obtint toujours pas de réponse se la part de son amie.
- Lily dis-moi quelque chose je t'en pris, murmura-t-elle faiblement.
Lily la dévisagea, le regard vide, dénué de toute expression, avant de détourner la tête.
Une vague de désespoir submergea Francesca. S'en fut trop pour elle, elle partit en courant et en pleurant. La grande et forte Francesca Scarpato n'avait pratiquement jamais pleuré de sa vie, préférant garder ses sentiments au plus profond d'elle-même de peur qu'on se serve de cette faiblesse contre elle. Elle ne put cependant pas partit bien loin car elle se heurta à Sirius.
- Et qu'est-ce qui se passe ? demanda-t-il visiblement inquiet.
- C'est Lily… Elle… Elle ne parle plus… Elle reste là à rien faire… Elle est en train de se détruire… C'est affreux…, sanglota-t-elle.
- Ca lui passera, tenta de la rassurer le Maraudeur en lui tapotant doucement le dos. C'est normal, ça arrive à tout le monde quand on traverse une période difficile.
- Oui mais Lily n'est pas tout le monde et…
- Jusqu'à preuve du contraire, ça reste un être humain et sa réaction est donc normale.
Francesca sécha ses larmes. Sirius demeura muet durant un moment puis décida de la taquiner.
- Si un jour on m'avait dis que je verrais Francesca Scarpato pleurer, j'aurais répondu que c'était tout simplement impossible !
- C'est la première et la dernière fois que tu me vois dans cet état Sirius Black, grogna-t-elle.
Elle se leva et s'apprêta à sortir. Elle réfléchit pendant quelques instants et finalement se retourna vivement. Un sourire diabolique illuminait son visage.
- Une dernière petite chose Black. Ose raconter à quiconque ce dont tu viens d'être témoin et tu es un homme mort. Enfin… Homme c'est quand même beaucoup dire !
Il prit un air faussement horrifié face aux menaces de la jeune fille et hocha vigoureusement la tête. Francesca leva les yeux au ciel. « Sirius black était complètement et définitivement irrécupérable ! »Durant la semaine qui suivit, Lily ne sortit pas des appartements des Préfets en Chef. Elle ne parlait toujours à personne, refusait de manger et restait toujours seule, enfermée dans sa chambre. A chaque fois que ses amies tentaient de rentrer dans sa chambre, Lily les mettaient à la porte plus ou moins gentiment. N'y tenant plus, Francesca et Ingrid allèrent trouver le professeur Mc Gonagall en tant que directrice de Gryffondor et lui exposèrent la situation.
- Le professeur Dumbledore et moi-même avions plus ou moins conscience des faits hormis les évènements de cette fameuse nuit, leur répondit-elle. Je tacherais d'en toucher un mot au directeur dès que possible.
- Merci beaucoup professeur.
- Melle Evans a de la chance d'avoir des amies aussi dévouées que vous, observa-t-elle d'une voix adoucit. Il va de soi que nous ferons notre possible pour l'aider.
L'après-midi même, Lily fut convoquée dans le bureau du directeur. Personne ne sut de quoi ils s'entretinrent mais lorsque les trois jeunes filles se rendirent dans le refuge de leur amie, elles furent heureuses de constater que pour une fois Lily avait mangé raisonnablement. Cependant, elle refusait toujours de parler à quiconque.
Un soir, alors qu'Avy et Francesca discutaient de l'état de Lily qui ne semblait s'améliorer que très peu, James surpris une partie de leur conversation.
- Mais qu'est-ce qu'elle a à la fin ? explosa-t-il.
Les deux gryffondors se retournèrent vivement, surprise par son attitude.
- Je crois déjà t'avoir dis à mainte reprise que cela ne te regardait pas Potter, lui fit sèchement Francesca.
- Comment voulez-vous qu'on l'aide si on ne sait même pas ce qu'elle a ? continua-t-il sans se démonter.
- On t'as jamais demandé de l'aider ! lança Ingrid qui venait d'arriver.
- Très bien je vais bien le découvrir d'une manière ou d'une autre de toute façon !
- Ne te mêle pas de sa vie Potter ! s'écria Francesca.
C'était trop tard, il était déjà partit à grands pas hors de la Salle Commune.
- Eh Cornedrue! Attends! tenta en vain Sirius.
James voulait absolument savoir ce qui pouvait bien mettre l'intrépide Lily Evans dans un tel état, cela faisait des jours qu'il essayait de trouver une explication mais aucune ne tenait la route. C'était maintenant devenu une nécessité de le découvrir à n'importe quel prix, et pour cela il se rendait directement dans le bureau du professeur Dumbledore.
Lorsqu'il pénétra dans la pièce, après avoir donné plusieurs mots de passe tous plus incongrus les un que les autres, il constata que son occupant était absent. Il se résolut donc à patienter, installé dans un fauteuil. Il attendait depuis bientôt cinq minutes, lorsqu'il entraperçut, à travers la porte mal fermé d'une étagère, une petite lueur dansante. Il s'approcha timidement de l'étagère et l'ouvrit. Il y découvrit une sorte de bassine entourée de runes, où des filaments argentés ondulaient et tournoyaient à l'intérieur. Du bout de sa baguette, James remua légèrement le contenu de la bassine de pierre. Les filaments argentés se mirent à tourbillonner très vite et ils devinrent transparents. Il pouvait à présent distinguer un salon qui lui était inconnu. Il hésita longuement… « Que dirait le professeur Dumbledore s'il le surprenait ? ». Finalement sa curiosité l'emporta et il plongea son visage dans la pensine. Il fut emporté dans un tourbillon glacé. Il fut déçu de constater qu'il se trouvait toujours dans le bureau du directeur. Pourtant, Dumbledore se tenait devant son bureau et Lily était également là. Il leva la tête vers la pendule et constata qu'il était dix heures du matin. « Mais où était-il ? ». Il n'eut pas le temps de réfléchir davantage car le vieil homme prit la parole :
- Bonjour Miss Evans, asseyez-vous je vous pris.
La jeune fille s'exécuta. James put remarquer qu'elle avait maigri et que ses yeux étaient encore rougis par les pleurs. Personne ne sembla remarquer sa présence.
- Vous avez traversé une période très dure, continua Dumbledore, et vous avez fait du mieux que vous pouviez pour ne pas vous laisser abattre, mais il y a des choses qui dépassent l'être humain et il est dans sa nature d'épancher sa souffrance. Seulement, même après la mort de personnes chères, il ne faut pas se renfermer sur soi-même au point d'en oublier tout le reste et de perdre le goût de la vie. Vous avez des amis qui vous aiment et qui font leur possible pour vous aider, ne les repousser pas comme vous l'avez fait. Vous avez raison de penser qu'il n'appartient qu'à vous de faire votre deuil mais laissez-les vous appuyer dans cette tâche...
- Professeur excusez-moi de vous interrompre mais ne pouvons-nous pas en venir au faits s'il vous plaît, implora la voix tremblante et chargée d'émotion de Lily.
- Comme il est nullement question que je vous force à vous confier à moi, Miss Evans, j'ai trouvé un autre moyen d'alléger votre peine.
Il se leva sous les regards intrigués des deux adolescents et ouvrit une étagère d'où il en sortit la pensine. Il la plaça ensuite devant Lily.
« Alors Lily avait donc perdu quelqu'un de cher. » James commençait à se douter de l'endroit où il se trouvait. Il était dans les pensées de Lily Evans et cela n'avait pas l'air d'être particulièrement guai !
Le décor de la pièce se mit à tourner et tout disparu, faisant place à une nouvelle scène. Lily était assisse sur un siège dans une gare. Il ne put pas dire si elle dormait mais elle attendait les yeux fermés. Une jeune femme blonde et mince se planta brusquement devant elle. Lily dut sentir sa présence car elle ouvrit aussitôt les yeux.
- Pétunia ! s'exclama-t-elle visiblement soulagée.
Elle voulut se jeter dans les bras de la femme mais celle-ci fit demi-tours avant. La jolie rousse resta interdite.
- Tu ne me dis pas bonjour ? demanda-t-elle blessée.
- En route Lily, répondit froidement Pétunia, on a pas que ça à faire.
Lily la suivit docilement, les larmes aux yeux.
Les images se firent de nouveau floue et James se retrouva dans un grand cimetière, où des personnes étaient assisses devant les tombeaux d'un couple. Lily, elle, se tenait seule, à l'écart, le regard vide, les lèvres tremblantes, comme si ce spectacle confirmait toutes ses craintes.
James comprit rapidement que c'était les parents de Lily qui se trouvaient dans ces cercueils. Voir Lily dans cet état le tourmentait plus que tout au monde. Pourtant, il ne se doutait pas de la scène qui allait suivre. Lily d'ordinaire si forte et inébranlable, s'avança en trébuchant au moment où l'on mettait Mr et Mrs Evans en terre et s'écroula devant les cercueils.
- Ne me laissez pas seule, sanglota-t-elle. J'ai encore tant besoin de vous… Ne m'abandonnait pas… Pitié, ne partez pas.
Devant cette scène désolante, James crut recevoir un poignard en plein dans le cœur, les pleurs de Lily le déchiraient. Il aurait voulu lui faire savoir qu'il la soutiendrait et la protégerait désormais contre toute peine et souffrance.
La grande blonde accourue vers Lily, menaçante.
- Relève-toi ! siffla-t-elle glacialement.
James ressentit aussitôt un profond dégoût et une violente haine envers cette femme qui ne faisait qu'accabler davantage la pauvre jeune fille.
Lily continua à pleurer sur la tombe de ses parents. Devant son attitude, sa sœur explosa et déversa sur elle toute sa tristesse, sa rancœur et son amertume :
- COMMENT OSES-TU PLEURER LILY ! COMMENT PEUX-TU SEULEMENT ASSISTER A LEUR ENTERREMENT ALORS QUE C'EST DE TA FAUTE S'ILS SONT MORTS ! C'EST DE TA FAUTE SI JE SUIS ORPHELINE. TU N'ES QU'UN HORRIBLE MONSTRE INCAPABLE D'EPROUVER LE MOINDRE SENTIMENT HUMAIN. SI TU N'ETAIS PAS UNE TU-SAIS-QUOI ILS SERAIENT ENCORE LA, PRES DE MOI. NE T'APPROCHES PLUS JAMAIS DE MOI ! TU N'ES PLUS MA SŒUR !
Pétunia gifla violemment Lily qui était trop bouleversée pour réagir.
- Mais Pétunia je n'ai rien fait ! hurla-t-elle désespérément alors que celle-ci s'éloignait. Ca n'est pas de ma faute !
Les paroles de Lily raisonnaient dans la tête de James, il était tout simplement horrifié. Si la sœur de Lily lui reprochait cet événement c'était donc forcément que les parents de Lily avaient été assassinés et il devinait fort bien qui pouvait avoir fait ça. Il n'avait plus qu'une envie : consoler Lily Evans. La consoler pour revoir à nouveau son beau visage s'éclairer par un de ses merveilleux sourires, la consoler pour réentendre à nouveau son magnifique rire cristallin, la consoler tout simplement pour la voir revivre.
Le cimetière se vidait peu à peu mais Lily était toujours au même endroit. Il l'entendit murmurait des paroles qui restèrent gravées dans sa mémoire :
- Je suis seule… Si seule… Personne ne peut plus m'aider maintenant qu'ils ne sont plus là… Personne.
James sentit une main se poser sur son épaule et le tirer doucement en arrière.
- Il faut renter maintenant Mr Potter.
Il se retrouva de nouveau dans le bureau du directeur, encore tout étourdit.
- Professeur je suis vraiment désolé… Je sais que je n'aurais pas dû…, tenta-t-il de se justifier.
Dumbledore s'assit calmement à son bureau et gratifia le jeune homme d'un sourire triste.
- Mr Potter, peut-être n'auriez-vous pas dû faire cela mais nous ne pouvons pas revenir en arrière. Je vous demanderais juste deux choses. La première sera de ne divulguer à personne ce que vous venez de voir, même à vos amis les plus proches. C'est à Miss Evans de décider si elle doit partager ces douloureux souvenirs avec quiconque. La deuxième chose est plus délicate mais je vous sais persévérant. Elle sera de tenter d'aider votre camarade, de l'aider à s'ouvrir de nouveau aux autres, même si cela risque de prendre énormément de temps. Je compte sur vous Mr Potter.
- Bien sur professeur, acquiesça James extrêmement mal à l'aise.
« S'il y avait bien une personne à qui il ne fallait pas confier cette tâche, c'était bien lui ! ». Non pas qu'il ne s'en crut pas capable ! Seulement Lily ne le laisserait pas facilement faire ! Mais sa détermination était telle qu'aucun obstacle, même l'entêtement de la jeune fille, ne le ferait renoncer !
« La blessure qui saigne en dedans est la plus dangereuse »
( J.Lyly, Euphues, 63 [1579].)
