Bienvenue dans la version « R » de Révolution. Pour ceux qui ne connaissent pas, cette fic à une version plus soft, sous le nom de révolution .

Je tiens tout d'abord à avertir qu'il s'agit d'un slash, c'est à dire une relation entre deux personnes de même sexe. Si cela vous dérange passez votre chemin (et allez voir la petite sœur de cette fic « Révolution » :P)

Rating: R

L'action se passe huit ans après la chute de Voldemort. Que font nos amis? Qui est mort? Qui a survécu? Grâce à quoi?

Si vous voulez des lemon à tout va vous n'êtes pas dans la bonne fic. Il vous faudra être un peu patient et j'espère que vous trouverez que le jeu en valait la chandelle.

J'espère que cela vous plaira.

Disc: les persos et l'univers appartiennent à JK Rowling, leurs sentiments sont à moi.

Merci à Onarluca qui a reviewé chacun des mes chapitres! Bravo quel courage!! Merci à Melhuiwen

Merci à céline402. Désolée mais c'était le chapitre le plus long L . Ce chapitre ci fait seulement 9 pages. Le 12 et le 15 sont pour l'instant très très courts (3-4 pages) et aucun ne dépasse plus les 10 pages…

Merci à white wolf. Je ne peux rien te garantir

Merci à KindredAoshi!!! J'espère que tu ne seras pas trop choquée par la suite qui mérite son classement en R.

Merci à Vif d'or. Enfin des gens qui apprécient le rythme lent. Il faut dire que deux ennemis qui tombent dans les bras l'un de l'autre du jour au lendemain je ne savais pas comment l'expliquer :p

Merci à Kaoro!!! Allons le suspens se fini dans 4 chapitres!!!

Merci à Syl2Sy de m'avoir laissé un commentaire. Prenez exemple lecteurs de l'ombre!! (s'il y en a)

Merci à Alex. Désolée pour la longueur mais je ne peux pas faire plus long! En plus la longueur des chapitres est très irrégulière. Mais j'update assez souvent donc je suis pardonnée non?!

Merci à Vinéa K.S. Malfoy. Pour répondre à tes questions (enfin!). J'ai écrit une fois le nom Lucius Malfoy dans ce chapitre mais non je n'en parle pas. La différence entre les deux versions de Révolution c'est que ici c'est un slash et que je pense que la fin va être très différente (en fait c'est la fin de l'autre version que je ne connais pas :-p). Question n° 3: pas de réponse ici mais certainement dans l'autre version.

Merci Antigone de me suivre encore et de t'interresser! J'espère que je ne vais pas te décevoir cousine!

Merci à Flackounet qui supporte mes états d'âme d'auteur raté. Et de me conseiller.

Merci à Origine de m'inspirer, de me pousser, de me soutenir, d'être si lumineuse.

Merci à ceux qui lisent sans laisser de commentaire, s'il y en a…


chapitre11: Compréhension

I Il est des héros

Arthur Weasley fut donc nommé ministre de la magie avec l'assentiment de la plupart des sorciers anglais. Le soutien de Dumbledore et d'Hermione Granger étant des alliés plus que précieux.

Harry savait que Mr Weasley était loin d'être un idiot malgré sa passion étrange pour les moldus. Il savait que c'était un homme juste et ouvert. Et s'il avait pu diriger une famille de sept enfants, dont Fred et George, il pourrait tenir les rennes du Gouvernement. Pourtant cela lui faisait bizarre. Arthur Weasley n'avait jamais montré aucune attirance pour le pouvoir. Il était humble et responsable.

Harry pensa que c'était cela qui ferait de lui un très bon ministre.

La direction du service des détournements de l'artisanat moldu échu donc à son collègue, qui l'accepta humblement mais avec joie.

Harry sourit à cette idée. Qui aurait pu imaginer que Percy Weasley serait si heureux de diriger justement ce département?

Le jeune homme ambitieux, orgueilleux et incroyablement buté semblait avoir cédé la place.

Perceval Weasley était discret, silencieux, travailleur.

Harry se souvenait de ce jour où il était revenu au terrier, où il avait demandé pardon à ses parents les yeux rivés au sol, sous les regards médusés de Ron, Harry, Ginny et Charlie.

Peu de mots, un seul pour être exact.

Il se rappelait son absence de geste quand sa mère l'avait pris dans ses bras.

Il avait encore en mémoire l'expression étrange que ses yeux avaient laissé échapper quand son père avait posé furtivement sa main sur son épaule. Et son départ discret une minute après. Il repensait à toute la pudeur qu'il y avait dans ce moment là, au silence seulement interrompu par les larmes de Molly Weasley.

Il se souvenait que l'on avait pas eu de nouvelles de lui pendant plus de deux ans suite à cela. Puis il était revenu. Harry savait que son père et lui avaient parlé. Longuement. Mais personne ne connaissait la teneur de leurs propos. Lui-même ne savait pas le rôle de Percy pendant la guerre. Il y a des plaies qu'il vaut mieux ne pas rouvrir songeait-il.

La vie coulait donc ainsi. Sans événement que les petites joies du quotidien. Les rires avec les amis. La solitude d'un appartement. Essayer de vivre avec ce que l'on a au fond de soi. Poser du miel sur les déchirures sanguinolentes.

Il avait réussi à ne pas tuer Drago Malfoy et se félicitait chaque matin pour cela.

Le bonheur intense qui l'avait enserré ne transpirait plus qu'à travers quelques sourires paisibles et doux et à nouveau l'abattement recouvrait son existence. Il ne le cachait plus à présent et cela le soulageait d'un poids qu'il avait toujours eu du mal à porter. Il sentait bien que son « nouveau lui » inquiétait Ron et Hermione, mais il ne ferait pas marche arrière. Il aurait dû leur parler peut-être mais ne se sentait pas le courage d'engager la conversation dans ce sens.

Harry n'aurait jamais imaginé que la personne qui viendrait lui parler serait Ron. Il n'avait jamais été très doué pour les relations humaines. Hermione se plaisait à dire depuis l'époque de Poudlard qu'il avait la sensibilité d'une cuillère à thé.

Comme quoi, les gens changent. Ron avait toujours été attentif au bien être de son ami. Mais de là à engager la conversation tant redoutée. Et seul qui plus est! Décidément son ami était plein de surprise.

Il étaient là dans la petite maison de Ron et Hermione, perdue dans la campagne anglaise. La porte qui donnait sur l'extérieur était ouverte et laissait entrer la douceur qui avait accompagné toute leur journée. Harry était assis à la table de bois rustique et regardait son ami s'affairer. Ron versait du thé chaud dans des tasses de faïence grossière. Un léger silence s'était posé sur eux. Il reposa la théière brûlante s'assit face à Harry. Soufflant distraitement sur le liquide fumant. Un ange passe pensa Harry

Ron releva alors la tête regardant son ami droit dans les yeux.

« Qu'est ce qu'il y a Harry? ». Voilà donc comment commençaient les conversations les plus difficiles, les plus intimes, les plus douloureuses?

« Écoute Ron, je sais que tu es déçu que j'ai arrêté le Quid… »

« Ce n'est pas ça » coupa son ami « et tu le sais très bien. Bon je ne comprends pas encore très bien mais ce n'est pas de Quidditch dont je te parle. Tu as l'air si sombre, si malheureux. Tu es comme hanté par le passé et la tristesse. »

Hant… C'était exactement ça. Il ne savait pas bien s'il avait envie de parler de cela. Il ne savait pas bien si c'était le bon moment et le bon endroit.

Il avait envie de crier. Il se sentait comme spectateur.

A quoi bon toutes ces questions? Ron était son ami. Il avait risqué sa vie pour lui et inversement.

La cuisine de la maison de ses amis, emplie du rayon d'un soleil mourant de fin d'après-midi lui semblait être un cocon doux, confortable et chaud qui anesthésiait ses sens et ralentissait ses idées. Il ne se rendait pas bien compte, ne savait pas s'il n'allait pas regretter. Les mains posées faiblement autour de son mug de thé, il regardait la fine fumée qui s'élevait. Le liquide brun paraissait pouvoir l'engloutir entier en un instant.

Le feu qui crépitait dans l'âtre, les oiseaux au dehors, le vent qui courbait les brins d'herbe et secouait les branches. Harry ressentait tout ça comme si cela était d'une importance extrême. Il n'entendait que ça. Pourtant ce qui le rassurait et l'effrayait à la fois était le regard aimant et pétillant qu'il ne voyait pas mais qu'il savait posé sur lui.

Alors il commença à parler. Avec hésitation. Il ne trouvait pas ses mots. Comment expliquer tout cela? Il sentit une grande lassitude s'abattre sur lui. Il lui semblait n'être qu'un vieillard fatigué sur cette chaise bois tant son corps était plié sous un poids invisible. La tête basse, le dos courbé, les jambes lourdes, il ouvrit la bouche et prononça avec lenteur chaque mot.

Il commença par lui avouer avec pudeur son aventure avec ce garçon. Hésitant, bafouillant, il lui raconta pourtant tout sans aucun embarras.

Il attendait une réaction vive. Une figure horrifié, des cris, des reproches, un soupir retenu.

Ron se contentait de le regarder avec tendresse. Il essayait de comprendre.

Il demanda à Harry si cela l'avait rendu heureux. S'il se sentait perdu et honteux.

Le jeune homme resta silencieux sous l'effet de la surprise. Ron était attentif, ouvert. Il se demanda s'il méritait vraiment un ami d'une telle valeur.

Il répondit alors avec franchise, le cœur grand ouvert, qu'il en avait retiré un certain bien-être pendant un instant, mais que cela avait été de courte durée. Il ajouta que cela l'avait perturbé un peu mais que finalement il avait accepté cela, le fait d'aimer aussi les hommes, sans grande difficulté.

Ron restait silencieux. A l'écoute. Harry sentait la reconnaissance enserrer ses tripes. Alors doucement, lentement, il parla à nouveau. Il cherchait toujours ses mots. Comment dit-on sa peine?

Une ombre entra. Ginny silencieuse le regard plein d'amour s'assit aux côtés de Harry. Elle ne dit un mot. Elle posa ses doigts fins sur la main du jeune homme.

Les yeux plongés alternativement dans l'amour de Ginny et dans la compréhension de Ron, il expliqua combien tous ces morts lui crevaient le cœur. Il dit qu'il se sentait stupide de ne pas passer outre huit ans après.

A quel point il se sentait triste quand il pensait à eux. Que les mois et les années n'avaient pas adouci sa peine. Exprima à quel point il se sentait coupable. Avoua pourquoi cette cicatrice barrait son front alors que Voldemort avait disparu. Confessa ce qu'il y avait en lui. Dit à haute voix qu'une partie de Voldemort était encore en lui. Que cela le poussait à être mauvais. Le poussait à être violent. Mais il admis aussi qu'il ne l'était pas uniquement parce qu'une partie du mage noir était en lui. Que lui, Harry Potter, le gentil petit gryffondor avait besoin de haine. Il avait honte et il avait peur. Il s'en voulait de n'être pas celui qu'il devait être. De n'être pas en réalité le héros magnifique que l'on voulait qu'il soit. Ses mains étaient bien tâchées de sang mais il n'avait pas le sourire de vainqueur communément admis en de telles circonstances. Comment expliquer que son orientation vers la carrière d'Auror n'était aucunement liée à un quelconque besoin de défendre la veuve et l'orphelin comme le prétendaient les journaux, mais découlait d'une motivation égoïste. Qu'il ne se sentait pas à sa place, qu'il était comme à côté de la vie.

Il n'osait pas avouer non plus que dans cette aphasie dans laquelle il avait l'impression de s'engluer, seul Drago Malfoy lui faisait encore ressentir quelque chose. Qu'il brûlait en sa présence d'un feu inextinguible. Il le fit pourtant.

Ron demanda pourquoi. Harry ne dit rien.

Après un long silence, il reconnut qu'il ne voulait pas le savoir.

Ron posa alors une question étrange. Il lui demanda si ces sentiments ne surgissaient pas parce qu'il serait attiré par Drago et refuserait de l'admettre. Parce qu'il avait peur de ne plus éprouver de sentiments du tout s'il renonçait à la haine.

Un instant étonné, notamment par le fait que se soit Ron et non Ginny qui tire des conclusions de tout ça, Harry partit dans un éclat de rire franc. Il eut du mal à se reprendre.

« Ron, je crois que tu réfléchis trop! Je le déteste voilà tout! J'ai passé ma vie à lutter contre quelque chose ou quelqu'un. Je manquais juste d'adversaire avant que Malfoy ne fasse un retour fulgurant dans ma vie. »

Ni Ron ni sa sœur ne relevèrent. Ils demeuraient pensifs et cela troubla un peu Harry.

Ginny lui sourit et il se sentit calme.

« Tu sais Harry » commença-t-elle « nous sommes près de toi, nous t'aimons et ce que nous voulons le plus au monde, c'est que tu sois heureux. Le chemin ne sera pas facile. Il t'a fallu du temps pour accepter cette part de ténèbres en toi. Il t'en faudra encore pour vivre avec mais nous t'aiderons de notre mieux. Nous sommes là pour t'écouter. Nous t'aimons tel que tu es et nous n'attendons rien en retour. Nous ne t'abandonnerons pas parce que tu as battu Voldemort et que nos espoirs ne reposent plus uniquement sur toi. Ne te sens pas bête parce que tu es malheureux. Il pourrait se passer mille ans avant que tu comprennes la raison qui fait que tout ça est aussi douloureux qu'au lendemain de la guerre. Nous te soutiendrons autant que nous pourrons dans chacun de tes pas et à chacune de tes chutes. Nous pouvons à peine imaginer ce que cela à pu être pour toi mais nous essayons de notre mieux d'être tes amis tout simplement.»

Il posa sa tête sur leurs mains mêlées. Le silence s'installa. Un silence doux et chaud. Un silence qui réchauffait le cœur.

Au bout d'un moment Ron se leva et attrapa une boîte de cookies qu'il posa devant eux.

« Bien, parlons peu mais parlons bien! Tu préfères les blonds ou les bruns? » tonna la voix forte de Ron.

« les roux » dit Harry en relevant la tête, l'air sérieux mais les yeux rieurs.

Ron ouvrit la bouche bêtement, les yeux grands ouverts affichant clairement sa surprise et sa perplexité.

Ginny rit alors de bon cœur. Immédiatement suivie par Harry. Son frère ne tarda pas lui non plus à se laisser gagner par le fou rire général comprenant enfin que son ami le taquinait.


II … et des traîtres.

Drago avait rendez-vous avec Hermione Granger. Ces réunions l'insupportaient au plus haut point. Il ne voyait pas pourquoi il devait la rencontrer, après tout il ne dirigeait pas le département!

Il se pliait pourtant aux règles.

Il montra tout son agacement dès qu'il entra dans le bureau d'Hermione. Même sa façon de frapper à la porte dénotait une certaine irritation, il en était sûr.

Il pénétra dans le grand bureau lumineux et décoré avec des meubles clairs. Des fleurs et des peintures bucoliques décoraient la pièce la rendant accueillante et fraîche. Drago détestait cela mais devait avouer qu'elle ne manquait pas de goût.

Hermione lui souhaita le bonjour et lui pria de s'asseoir.

Elle était polie, comme toujours. C'est quoi ce regard?

Drago se sentit mal à l'aise. Quelque chose n'était pas comme d'habitude. Pourquoi voyait-il de la curiosité dans ses yeux? Et de la …compassion? Oh seigneur! Je vous en prie! Tout sauf être pris en affection par cette sang de bourbe!

Drago roula des yeux à cette pensée.

Il ne dit rien mais prit place dans le fauteuil bleu clair qu'elle lui désignait.

Leur entrevue commença comme les précédentes. Bien que rare, la corvée avait toujours le don d'être particulièrement pénible.

Ils mirent au point plusieurs détails, sans jamais quitter ce ton froid et cette apparente politesse qui caractérisaient leurs échanges.

« bien je crois que nous avons fini. » déclara Drago avec soulagement.

Il rangea ses documents. Se leva avec élégance et précaution et se dirigea vers la porte.

« Pardon »

Il s'arrêta net. Quoi?

Il se retourna et regarda la jeune femme, l'air interrogateur et méprisant.

«Drago pourrions-nous parler une minute? » demanda la jeune femme sur un ton d'un douceur agaçante.

Drago? Depuis quand lui avait-il permit de s'adresser à lui pas son prénom?

Il leva un sourcil mais ne bougea pas.

« Drago je t'en prie. Je crois que c'est important. » reprit-elle en désignant de la main des grands fauteuils vert forêt.

Il ne bougea pas. La regarda s'asseoir. Les sièges, trois fauteuils et un sofa étaient disposés en arc de cercle autour d'une table à thé et d'une table basse en bois clair, du pin sûrement. Un tapis dans différents tons de vert représentait une scène champêtre avec beaucoup de soin et de détails. De temps à autre une licorne apparaissait derrière un arbre et Drago trouvait cela hautement agaçant.

Elle fit apparaître une théière fumante et deux tasses. Il sentit le délicat fumet du Darjeeling se répandre. Pas si mauvais goût pour une…

Il continuait à observer la scène. Elle ne le regarda pas. Il n'avait pas bougé mais elle lui parla comme s'il était assis auprès d'elle.

« sucre? »

Drago aurait dû partir il le savait. Qu'est ce qui l'en empêchait? Il était intrigué par l'attitude d'Hermione. Elle l'avait toujours traité avec dédain et rancœur. Pourquoi aujourd'hui était différent? Il pensa à la bouteille de Brandy qui l'attendait sur la table à liqueur de son salon privé.

« non » répondit-il enfin alors que Hermione lui tendait un tasse depuis plusieurs minutes.

Il s'avança lentement. Et laissa son air perplexe s'afficher. Il s'assit sur le siège qui faisait directement face à celui de la jeune femme, sans même approcher la main qui tenait la tasse sans trembler. Elle baissa les yeux et posa le thé sur la table devant Drago. Celui-ci la regarda en face dès qu'elle releva la tête, posant avec délectation son pied sur cette horrible licorne.

Le court silence pendant lequel leurs regards se croisèrent pris fin quand la jeune femme baissa à nouveau les yeux.

« Écoute, je crois que j'ai eu tort. » dit-elle avec difficulté.

Et bien voyez-vous ça, miss-je-sais-tout a eu tort! Depuis le temps que je le lui répète elle aurait pu s'en apercevoir plus tôt.

« A quel propos? » demanda-t-il sur un ton détaché, réussissant à peine à étouffer une pointe de sarcasme et un sourire mauvais.

« Sur toi. »

« Voyez-vous ça!? Peu m'importe ce que tu penses ou crois savoir de moi. Et encore moins que tu aies changé d'avis » rétorqua le jeune homme qui entreprit de se lever.

« Je sais. Mais je n'aurais pas dû te laisser seul, j'aurais dû ouvrir les yeux. J'aurais dû comprendre les raisons pour lesquelles tu as rejoint nos rangs. Je n'aurais pas dû détourner le regard quand je voyais cette carapace grandir un peu plus chaque jour autour de toi et t'étouffer. Personne ne devrait être aussi seul que tu l'es. »

Sans même s'en rendre compte, Drago se rassit. Son visage n'avait aucune expression. Non pas parce qu'il voulait les cacher mais parce que tant de choses se bousculaient en lui qu'il était atterré. Il ne savait quoi répondre. Il ne savait pourquoi ces simples mots le touchaient tant. Il aurait dû répondre. Il aurait d

Il ne pouvait dire un mot. Hermione le regardait à présent. Elle continua avec une voix douce et mesurée.

« Luna m'a fait réaliser certaines choses. Bien sûr elle est un peu bizarre. Elle te trouve sympathique… Mais c'est quelqu'un de foncièrement bon et elle accepte des choses que les esprits cartésiens comme le mien refusent. Nous n'avions jamais discuté de cela avant. Ou plutôt si mais cela tournait court en général. Il y a des choses pour lesquelles il faut du temps. »

Drago restait silencieux, regardant Hermione sans la voir. Les yeux dans le vague, droit comme un i sur le fauteuil confortable, il écoutait la jeune femme.

« Drago, pourquoi t'es-tu battu avec nous? Pourquoi as-tu refusé de devenir un mangemort? Qu'est-ce que cela a impliqué pour toi? Pourquoi as-tu continué à te comporter comme cela avec nous? Avec Harry? Tu lui as sauvé la vie deux fois et pourtant tu as continué à distiller ta haine avec tant de naturel! »

Le ton était monté d'un cran. Les mots d'Hermione étaient presque de suppliques quand elle fini. Les sourcils froncés en signe d'incompréhension, les mains crispées sur les accoudoirs, ses ongles rentrant presque dans le bois, elle espérait une réponse, cela se voyait.

Drago fixa ses yeux gris et magnifiques sur elle, ses yeux pleins de renonciation et de désabusement.

« Est-ce que c'est vraiment important maintenant? »

« Oui ça l'est! Parce que tu as besoin qu'on t'aide! Parce que je veux t'aider! » cria-t-elle.

« Je ne veux pas qu'on m'aide. Je ne veux pas que TU m'aides. » Dit un Drago tranchant et glacial.

Pourtant il ne se leva pas. Pourtant elle ne se fâcha pas et posa un regard tendre et compréhensif sur lui. Pourtant plus un mot ne fut échangé.

« Drago… » murmura la voix tremblante de l'ancienne ennemie. Elle n'était pas une amie mais en l'espace d'une seconde tout avait basculé. Tous les repères étaient perdus. Drago se sentit profondément fragile. Il détestait cela, il se détestait pour cela. Il voulait lui dire, il désirait tant enfin dire ces mots qui corrodaient sa gorge et empoisonnaient son cœur. Cela lui en coûtait de le lui dire, à elle. Pas elle. Pourquoi? Parce qu'elle n'est pas une amie? Je n'ai pas d'amis… Après tout quelle différence cela peut-il bien faire qu'elle sache maintenant?

Il surmonta son dégoût de lui-même. Il prit alors la parole, pesant chaque mot, sur un ton égal et détaché.

« J'étais en colère. Contre Potter, contre Dumbledore, contre vous tous. Je vous en voulais d'être ce que vous étiez. Je vous en voulais d'avoir envoyé mon père en prison, je vous en voulais de faire trembler ma mangemort de mère quand elle cherchait de nouvelles tortures dans l'humidité et la froideur de ses cachots, de foutre mon monde en l'air.

Alors j'ai cherché sans relâche un moyen de me venger du survivant et de ses pitoyables amis. Un moyen d'aider Voldemort. J'ai fouillé dans les livres les plus anciens, dans les livres interdits. C'était ma seule obsession.

Les partisans de Voldemort me pressaient de le rejoindre, mais j'étais obnubilé par ma vengeance et je reculais sans cesse la cérémonie à plus tard. Toutes mes pensées se tournaient toujours vers Potter et sur la souffrance que je voulais lui infliger.

Mais il y a eu Rogue. Rogue et son stupide amour pour moi.

Ne soit pas étonnée. Personne ne le savait, il ne l'a jamais dit. Pas même à moi. Tout le monde croyait qu'il voulait protéger un serpentard, favoriser sa maison, espionner mon père à travers moi. Mais la vérité est qu'il tenait à moi. La vérité est qu'il m'a vu grandir, qu'il a senti en moi les faiblesse qu'il cachait si bien, qu'il voyait en moi un neveu, un filleul, un fils peut-être. Mais Rogue n'a jamais rien exprimé que son ennui, son mépris et son exaspération.

Il a vu mon changement, il a senti le mal entrer en moi, il a vu le désir de vengeance faire son œuvre, comme il l'avait rongé quelques années plus tôt. Il savait que sous cette magnifique apparence que mes parents avaient imposée mon âme était en train de se perdre. Ainsi il m'a conseillé des livres. Je les ai lu sans grand intérêt.

L'ire était plus forte et chaque jour je consacrai plus de temps à ruminer ma vindicte.

Alors il a fait ce qu'il n'avait jamais fait pour personne.

Il m'a parlé, longuement.

Il s'est confié à moi. M'a avoué des choses qu'il n'avait livré à personne, pas même à Dumbledore. Nous avons eu plusieurs conversations. Toutes plus intenses et difficiles les unes que les autres.

Ma tête était prise dans un étau qui resserrait sa prise un peu plus chaque jour, j'étais partagé, torturé. Toute ma vie s'effondrait lentement mais de façon implacable. J'étais perdu, j'aurais voulu mourir plutôt que de m'avouer ce que je commençait à comprendre.

Avec une patience inimaginable Sévérus Rogue m'a soutenu pendant plus d'un an. J'ai fini par accepter la chute totale de tous mes principes, de tout ce que je connaissais et savais jusqu'alors. Je compris que mes sentiment pour votre équipe n'avait aucune importance. Je compris que je m'étais fourvoyé toute mon existence. La grandeur de Lucius Malfoy était du vent. Sa force, un château de sable.

Je compris qu'il y a des choses pour lesquelles on se bat jusqu'à la mort. Il ne me restait plus qu'à savoir pour quoi je voulais lutter.

Je ne sais pas pourquoi je vous ai choisit et pas Voldemort. Peut-être qu'au fond de moi j'étais attiré par vos valeurs plus que par les siennes. Peut-être que je n'étais qu'un gosse utopiste et influençable. »

Hermione n'avait pas prononcé une seule parole. Son regard fixé sur le visage fin de Drago. Elle ne pouvait ou ne voulait dire un mot. Il s'était tût mais elle savait qu'il n'avait pas fini. Rien ne troublait ce moment. Les deux tasses laissaient encore s'échapper un mince filet de fumée grise. On entendait seulement le souffle calme de Drago et la respiration retenue d'Hermione.

Après un moment il reprit avec douceur.

« Alors je suis allé voir le directeur, accompagné de Rogue et lui ai dit que je me joindrais à vous. Il m'a écouté. J'ai du lui prouver ma bonne foi. Il semble qu'il n'ait accepté que quand Rogue s'est porté garant pour moi.

Je lui ai dit que je lui révèlerai tout ce que je savais… et j'en savais beaucoup. Il y avait ce que mon père me disait et ce que je comprenais en observant. Mais j'ai refusé d'espionner mon père.

Il m'a dit qu'il ferait tout pour me protéger. Et cela n'a pas été facile… »

« Voldemort »murmura Hermione avec rage et répulsion.

Drago rit alors d'un rire sans joie.

« Non Hermione, non… Voldemort a passé sa rage sur mes chers parents. Les seuls dont j'avais vraiment quelque chose à craindre étaient mon cher père et ma tendre mère. »

« ils t'ont renié et rejeté. Ils t'ont déshérité?! » dit Hermione incrédule. Elle avait peur de la réponse.

« oui, oui. Je suppose que c'était ce qu'on devait voir d'un point de vue extérieur. Bien sûr comment pouviez-vous deviner que mes parents ont essayé de me tuer dans des souffrances sans nom. Mon père a été très inventif je dois avouer et il a déployé tous ses talents pour que ma mort soit lente et douloureuse. Rogue m'a sauvé la vie trois fois de poisons anciens et douloureux dissimulés dans toute sorte d'objets usuels. Dumbledore lui-même a dû déployer tout son savoir pour garantir ma sécurité. Pourtant il n'a pas pu empêcher tous les « accidents», il a juste pu empêcher qu'ils me coûtent la vie. » dit Drago sur le ton de la conversation.

Le regard horrifié de la jeune femme le fit sourire.

« Je n'en veux pas à ma mère, pour tout te dire. Disons que son manque d'ardeur à tenter de me tuer me fait penser qu'elle m'aimait. »

L'incompréhension et la peur se lisaient sur le visage d'Hermione.

« Tout cela n'a eu que peu d'incidences sur mon attitude envers vous. Vous étiez insignifiants… et vous l'êtes toujours. » Il marqua une pause et une flamme noire naquit dans ses yeux. « Enfin, sauf lui. Il a prit dans ma vie une place très particulière. » ajouta sombrement Drago

« Est-ce que… »

« Non! » coupa-t-il immédiatement presque indigné. « Je le déteste. Je le déteste comme jamais je n'ai haï quelqu'un. Étrangement cela rend ma vie moins futile et moins morne. Je n'ai jamais eu d'amis ou d'amour. Je n'ai aimé que deux personnes dans ma vie. Au delà de toute raison. Et ils m'ont été enlevés.

Mon existence entière n'est qu'une façade qui cache l'inutilité de mon être et le vide qui m'entoure et me constitue.

Cette haine qu'il y a entre Harry et moi, elle me comble, elle me remplit. Je ressens enfin après des années de paralysie et d'insensibilité. Mon âme se réveille. Je sais quelle est l'issue de tout cela mais je ne peux m'empêcher de penser que cela vaut mieux que ce que j'ai… ou que je n'ai pas d'ailleurs. »

« Drago… »

« Je n'ai pas besoin de ta pitié Granger! »invectiva le serpent, se dressant dans tout sa prestance.

« Malfoy! Ne crois-tu pas qu'il est temps d'avancer? Ne crois-tu pas que tu devrais toi aussi faire un pas hors de l'ombre? Que tu devrais laisser le peu de fierté qui te reste de côté et laisser la place à autre chose qu'à la haine? » Tonna Hermione avec colère.

Drago était déjà à la porte. Son regard était étrange et Hermione n'aurait su dire ce qu'il pensait.

« Peut-être Granger, peut-être… » dit-il avant de disparaître dans le couloir.

Il avait laissé une porte ouverte. Il ne s'était pas demandé si cette idiote de sang de bourbe avait planté une épine dans sa carapace. Il avait eu envie de tenter. Il n'avait pas peur de perdre de toute façon.

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Merci de tout cœur aux commentateurs, merci à Origine pour son soutien précieux, merci à ma maman.

Merci à fanfiction.net de bouffer les ééééé.

Merci au monsieur qui a découvert le thé, et non ceci n'est pas une fic destinée à promouvoir cette boisson pourtant ô combien délicieuse.

Ps: j'espère que je n'ai oublié de remercier personne

re ps: désolée pour le discours gnan-gnan de Ginny mais parfois dans la vraie vie des gens vous disent des choses dégoulinantes de bons sentiments comme ça et ça fait du bien à entendre. Et la praline c'est super bon.

vous vous dites non elle va nous mettre ps encore une fois!!! Et ben si

PPPS: UN GRAND MERCI AU SITE QUI A ENCORE AVALE LA FIN DE MON TEXTE (enfin ne vous inquiètez pas normalement vous avez tout là)