Voilà, je vous livre ma torture. Ce chapitre a tellement de versions que j'ai l'impression d'avoir une fic avec uniquement un chapitre 13...
Il m'a donné pas mal de fil à retordre, surtout la fin, et j'espère que vous ne serez pas trop déçus. Mais là je dois avouer que je n'en peux plus de ce chapitre, il faut que je le laisse partir. Alors je ne suis pas satisfaite mais...
Merci à Antigone (qui m'a bien aidé), merci à Origine même si les mots sont dérisoires dans son cas, merci à flackounet (à qui je n'oserai plus jamais parler s'il lit ce chapitre), merci à Sly2Sy pour sa fidélité, merci à bonne étoile, merci à lolo (surtout pour le compliment ;-p), merci à Zoo pour la gamme de rouge que j'ai exploré grâce à sa review, merci à Melhuiwen (tu sais lé très sombre Harry), merci à Vif d'or.
chapitre 13: une chaude journée d'hiver
(s'épanouir dans la violence)
Harry avait envie de le frapper. Il avait envie de sentir son poing s'écraser contre le visage de cet homme là. Il avait envie de sentir sa douleur, son sang, sa sueur. Il voulait lui faire mal et l'entendre gémir.
Malfoy se leva et se dirigea vers Harry dont les yeux étaient pleins d'une fureur que l'on ne voit que dans les yeux de ceux qui sont prêts à tuer.
Harry sentait la pièce emplie d'une chaleur moite, d'un feu dévorant. Il sentait son cœur battre, sa gorge se serrer. Il ne voyait plus rien il ne comprenait plus, il ne se rappelait plus rien. Son esprit était vide d'autre chose que du désir d'anéantir Drago Malfoy.
Ce fou se planta là. Devant lui. Menaçant, en colère, déterminé à ne pas laisser repartir le héros sans une égratignure.
Quand il fut à un mètre de lui, Harry le poussa violemment et Drago vint d'écraser durement contre le bois noir du bureau.
Plié en deux, ce dernier releva la tête avec rage et planta ses iris couleur d'orage dans ceux de son agresseur.
Oubliée la magie, oubliées les baguettes, oubliés les autres, oubliés le bien et le mal. Drago fonça sur lui avec une force inouïe. Harry savait qu'il savait se battre mais il l'avait vu si rarement s'adonner à la violence physique qu'il prit cela pour un honneur.
Il réalisa qu'aujourd'hui serait la fin de quelque chose ou le début... Mais il n'eut pas le temps de se poser plus de questions.
Drago se jetait déjà sur lui, les poings en avant. Il le frappa de toute sa haine. La lèvre du lion coupée sous le coup du serpent laissa échapper un mince filet brillant, écarlate.
Harry avait oublié le goût du sang et de la douleur physique et pourtant dans ce moment où les souvenirs auraient dû l'engloutir il sourit. Pas un sourire de joie ni un empreint de sarcasme. Un sourire de méchanceté. Un sourire plein des promesses d'une souffrance atroce.
Les coups pleuvaient. Chacun faisant plus mal que le précédent. Ils s'agrippaient, s'empoignaient à chaque fois plus fort, à chaque fois plus intensément.
Ils furent à terre en un instant seulement. Comment aurait-il pu en être autrement au vu de la force qu'ils mettaient à se frapper.
Le temps n'avait plus d'importance il avait été remplacé par la douleur.
Au bout d'un certain temps, à bout de souffle Harry pris un instant seulement pour respirer. Il était sur Drago, assis sur son ventre qui se levait avec difficulté pour faire entrer le peu d'air dont la hargne du serpent avait besoin. Il tenait ses mains au sol pour éviter les coups. L'autre se laissait faire, une seconde seulement pour pouvoir lui donner plus après. Plus de mal.
Il le regarda, scruta son visage un instant. Tout était là, intact. La détermination, la renonciation, la force, la colère encore.
Il l'énervait tant, il voulait le briser. Il sentait en lui cet immense brasier qui dévorait ses ténèbres. Ce feu qui ne le lâchait pas, ce feu qui l'avait conduit là et avait guidé chacun de ses coups. Il ne s'était pas apaisé malgré la brutalité. Il le sentait encore l'étreindre, l'engloutir lentement pour embraser chacun de ses muscles et aveugler le peu de raison qui lui restait. Il désirait plus que tout serrer ses doigts autour de ce cou blanchâtre. Souiller la pâleur immaculée de cette peau délicate, de rouge, de sang et de noir. Il espérait voir l'air se vider de ce torse fort pour ne plus jamais y pénétrer. Voir ces yeux perdre leur arrogance, voir cette bouche expirer une dernière fois, ce corps fin et puissant à la fois devenir un jouet, une poupée de chiffon sans âme, voir la douleur sur son visage, lire sur lui combien il avait mal, combien il regrettait.
Il regardait ce visage sur lequel il lisait la haine et voulait y voir la douleur. Il voyait la noblesse et voulait voir la mort. Il observait ces lèvres blanches et voulait qu'elles soient rouges.
Sans réfléchir, il prit ses lèvres avec violence. Un baiser dur et agressif, un baiser pour faire souffrir. Puis son instinct pris le dessus, il força le barrage de ses lèvres, caressant la langue de l'autre avec la sienne dans un toucher dur et exigeant. L'autre se raidit. Un instant d'immobilité puis il se débattit avec force et enfin tourna la tête, rompant le contact délicieux de leurs langues rouges de sang.
Drago essayait de se dégager sans y parvenir. Harry resserrait toujours plus son étreinte. Il refusait de le laisser partir. Il ne savait pas bien d'où lui venait cette nouvelle force et cette vigueur qui un instant avant seulement semblait ne pouvoir que lui échapper. Harry regardait Drago mais ne le voyait pas. Il observait ses lèvres rougies sa peau fine, la légère sueur qui perlait à son front mais ne voyait pas l'expression de son visage pourtant. Il ne comprit pas ce regard plein de dégoût de Drago qui cessait de bouger pour le fixer. Il ne voyait qu'une flamme rouge et enveloppante l'envahir.
Les yeux de Harry étaient transfigurés. Plus de peur, plus de détestation, plus de culpabilité. Seulement du désir, de l'envie, de la gourmandise portés par la violence et la sauvagerie. Harry détacha son emprise sur l'autre une seconde seulement. Le temps de déchirer sa robe et sa chemise avec fureur. Aussitôt ses mains retenaient Drago à nouveau, sans même que l'homme ait eu le temps de réagir.
Harry posa sa bouche incandescente sur le cou de Drago. Il embrassait, léchait et mordait avec fureur la peau délicate et douce du jeune homme. Il continuait à descendre arrivant bientôt sur son torse en dépit des soubresauts et des coups portés par Malfoy pour se dégager.
La fureur lui dictait d'aller toujours plus loin. Il goûtait avec gloutonnerie la satisfaction que cela lui apportait, il exploitait l'excitation qui montait en lui.
La peau de Malfoy était chaude et salée. Il laissa sa langue descendre jusqu'à ses tétons dont il se délecta avant de laisser ses dents prendre leur dû.
Il goûtait avec avidité la délicatesse du grain, la saveur exquise et se dit qu'il ne s'en lasserait jamais. Il ne se rendait pas compte de ce qu'il faisait, il savait juste qu'il en avait une envie furieuse. Il se laissait porter par le délice sans pouvoir réagir. Il était comme possédé mais ne voulait pas retrouver la raison car ces nouvelles sensations étaient infiniment plus intenses que la pauvre haine qui avait réveillé la vie en lui.
Il laissa sa main droite lâcher le bras de son ennemi.
La réponse fut rapide et brusque. Il reçut un coup de poing dans la tempe. Mais rien ne pourrait le stopper à présent. Pas même les cris enragés de Drago lui demandant de s'arrêter.
Sa tête suivi la courbe imposée par le poing du blond. Mais revint à sa besogne un instant après, alors que sa main explorait avec avidité l'anatomie de l'homme qu'il surplombait et dominait. D'abord tremblante sur la peau soyeuse, elle ne tarda pas à en demander plus. Il commença par effleurer son épaule et son cœur fit un bond en sentant la chaleur de son alter ego. Il eut l'impression qu'il allait être étouffé par ces nouvelles sensations. Son souffle fut coupé. Puis le besoin impérieux de respirer refit surface et sa main commença à descendre. Elle caressa le torse dur et les muscles contractés. Elle continua sa course toujours plus bas s'attardant exagérément sur le ventre tendu de Drago. Elle se dirigea alors vers la hanche et son pouce caressa avec concupiscence l'aine douce sous le tissu en comparaison si rêche, puis il passa ses doigts sous le pantalon noir et il saisit sa hanche avec force. Son cœur s'emballait, son souffle était court, il était assailli par les sensations, il brûlait de l'intérieur. La sensation de cette peau douce sous ses doigts éveillait en lui un désir sans cesse grandissant, il savourait avidement son plaisir et voulait l'assouvir.
Il voulait avoir mille mains. Il resserra ses doigts forts meurtrissant la hanche de Drago en compensation, enfonçant ses ongles dans la chair tendre.
Il semblait collé au corps bouillant de ce serpent. La main libre de Drago qui le poussait et le frappait paraissait n'avoir aucun effet. Il ne pouvait se détacher, sa peau comme attirée par celle de l'autre.
Sa langue elle s'agitait frénétiquement comme voulant dévorer et soigner chaque parcelle de la peau et de l'âme de Malfoy.
Quand la bouche de Harry atteignit le nombril brûlant quelque chose se brisa.
Drago avait cédé à sa raison et s'était laissé envahir par le plaisir.
Est-ce que Harry le sentit? Nul ne pouvait le dire. Encore moins l'intéressé. Mais le fait était qu'il le voulait. Il voulait le posséder, lui, Drago Malfoy et nul autre.
Il lâcha donc son autre bras pour explorer tout son être.
Il remonta brutalement et arracha un autre baiser dur et chaud à Malfoy.
Un baiser dévorant, avide et vorace qui reçut cette fois un retour presque timide et retenu. Alors que sa bouche et sa langue réclamaient avec frénésie de l'intensité, l'autre s'enhardi et il sentit très vite leurs respirations courtes se mêler dans un moment de passion violente où leurs langues se cherchaient ne semblant pas pouvoir se quitter plus de quelques secondes.
Il sentait de la puissance dans ce baiser et quand leurs lèvres se séparaient leurs langues malheureuses les rapprochaient à nouveau.
La main droite de Harry tenait toujours avec force et douleur la hanche meurtrie. Il pesait de tout son poids sur le corps à l'aspect délicat de l'autre pour pouvoir explorer sa peau avec sa main libre.
Il la laissait descendre avec une douceur extrême dans un toucher caressant le côté de Drago. Il autorisa ses doigts à glisser en ligne droite sous l'étoffe noire qui cachait la peau blanche et soyeuse mais la progression était considérablement ralentie par cette barrière textile.
Il repassa alors par-dessus le tissu, bien décidé à atteindre cet aimant qui attirait irrésistiblement son être tout entier.
Ils frémirent ensemble en un frisson délicieux quand les doigts inquisiteurs se posèrent sur les vallons qui se dessinaient et grandissaient sous le noir vêtement qui restait seul gardien sur la virilité de Drago.
Harry ne put résister et caressa de haut en bas puis le bas en haut la zone qui s'offrait à lui avant de dégrafer maladroitement les boutons.
Quand enfin il arriva au dernier, il retint un gémissement en effleurant le sexe tendu de Drago.
Le râle que l'autre émit l'excita plus encore et sa bouche englouti le lobe de l'oreille qui se présentait à elle.
Langue et lèvres mêlées suivirent l'arrête du visage et Harry passa sa langue chaude et humide sur la bouche entrouverte de Drago. Une seconde après, elle rencontra la langue de l'autre et se lièrent dans une joute passionnée rythmée par les caresses de la main de Harry sur le pénis de Drago.
Il passa avec difficulté ses doigts sous le boxer noir et le contact de la peau douce de l'aine de Malfoy le transporta.
Il explora avidement « son » territoire. Il sentait l'érection de « son » ennemi se tendre à mesure qu'il le touchait l'intérieur de ses cuisses, son aine, ses testicules, son sexe.
Son empressement, sa frustration, sa colère étaient telles qu'il réussit à faire disparaître tout vêtement gênant en un instant. Il ne se rendit pas bien compte de la façon dont il réussit à enlever sa robe, son pull, son t-shirt, son pantalon, ses chaussures et le pantalon de Drago. Il soupçonna que la magie avait quelque chose à voir là-dedans mais s'il l'avait utilisée, il ne s'en souvenait plus. Tout ce qui obnubilait ses pensées était qu'il se retrouvait nu contre un homme qu'il avait toujours détesté et que maintenant il voulait posséder.
Son sexe tendu douloureusement en demandait plus. Jamais il n'avait couché avec un autre homme. Pourtant, il ne se posait pas de question. Il savait d'instinct ce qu'il fallait faire. Ce qu'il voulait faire.
Il sentait à présent l'autre réagir à tous ses gestes, à toutes ses caresses. Il ne le voulait pas et pourtant il trouvait cela tellement savoureux et excitant. Il ressentit la main de Drago se posant faiblement sur son avant-bras, comme une brûlure qui déchaînait plus de désir en lui que jamais il n'en avait ressenti.
Il sentit ses sens palpiter. La main qui remonta doucement le long de son bras pour reposer plus longuement sur son épaule lui donna des frissons. Il était secoué par l'envie.
La main plus ferme de Drago quitta la peau incandescente et Harry eut le souffle coupé déplorant déjà amèrement la perte de ce contact. Puis il sentit les deux mains de Drago passer sous ses bras et se poser juste sous ses aisselles. Elles descendirent le long du dos musclé et tendu de Harry. Sous chacun de ses doigts magiques il sentait les muscles se contracter comme pour diffuser dans tout son corps cette caresse merveilleuse.
Quand il ressentit ce souffle léger qu'étaient les doigts de l'autre sur ses reins en feu il comprit qu'il mourrait et que jamais torture n'avait été plus merveilleuse et plus vicieuse. Les muscles des ses fesses et de son bas-ventre se tendaient encore alors que jamais il n'aurait cru cela possible.
Un gémissement passa le barrage de ses lèvres à ce contact.
Sa bouche s'affairant sur le torse ferme de Drago fut irrémédiablement attirée par ce que ses mains détaillaient si bien.
Son visage passa sur le ventre de Drago. Sa bouche embrassant avec rage et détermination le moindre centimètre de chair qui avait le malheur de se retrouver sur son passage. Ses dents parfois prenaient le relais pour mordre franchement les muscles ruisselants du serpent.
Les mains de Drago suivant le mouvement et remontant en une caresse délicieuse portaient l'esprit de Harry au bord de la folie.
Et sa bouche enfin atteignit la destination qu'elle s'était choisie. Il laissa alors sa langue parcourir le pubis de Drago faisant naître dans la gorge de l'autre des gémissements étouffés.
N'y tenant plus il voulait laisser son corps se fondre dans celui de Drago.
Sa langue vint alors effleurer le sexe raide de Malfoy. Et cela ne le calma pas. Il en voulait plus. Il lécha alors avec vigueur le membre dur puis le pris dans sa bouche.
Il sentait les doigts de Drago se perdre dans ses cheveux et frôler, tremblants et délicats les noires mèches dans un geste infiniment sensuel qui traduisait son plaisir.
Les sensations, les sentiments oppressèrent son cœur comme s'il allait mourir, comme s'il n'avait jamais vécu. Le souffle coupé il ressentit le besoin impérieux d'entrer en Drago.
Il lâcha sa prise alors que l'autre laissait échapper un râle de frustration.
Mais Harry ne voulait pas que cela finisse. Il voulait que cela dure une éternité.
Il remonta vers le visage du serpent. Son corps se collant honteusement contre celui de l'autre. Il aurait voulu que leurs corps ne fassent plus qu'un. Il aurait voulu que leurs peaux se mélangent. Il se pressa avec tout le désir qui le consumait contre l'autre.
Quand leurs érections se touchèrent, ils poussèrent un cri d'extase et d'envie. Il sentit les doigts fins de Drago se refermer sur son dos, s'agrippant désespérément.
Harry prit appui sur sa main qu'il posa à côté de la tête blonde de Drago et déposa l'autre sur son épaule. Il se releva pour se mettre à genoux, lentement, laissant nonchalamment ses doigts « traîner » tout le long du torse et de l'aine pour venir mourir dans l'intérieur de la cuisse de Malfoy.
Il releva les jambes de Drago avec convoitise. Ses doigts brûlants se dirigeant vers un but peu avouable pour le héros du monde sorcier. Il fit entrer son doigt avec douceur. Il en voulait plus, il ne voulait pas attendre. Alors il pris sa virilité dure et ardente et la dirigea vers l'entrée du passage qui le libérerai. Il l'effleura tout d'abord. Puis commença à entrer en lui doucement.
Il vit la bouche de Malfoy se déformer en un rictus qui marquait sa douleur. Il n'en avait cure. Il sentait son plaisir à lui. Il voulait voir sa répugnance et son impuissance, sa souffrance et son désir.
Il le pénétra pourtant avec une retenue indécente et dérangeante.
Avançant toujours plus loin, toujours plus doucement. Puis il commença à se retirer avec la même suavité extrême.
Presque sorti, il rentra à nouveau, un peu plus vif, un peu plus dur.
L'autre poussa un cri retenu. De douleur ou de plaisir, ou de l'union des deux.
Son bassin imprima instinctivement de légers mouvements.
Il était à lui et il voulait le blesser alors instantanément il se fit plus rude. Très vite ses va et vient étaient plus violents, plus rapides, plus forts mais il avait oublié l'envie de le blesser et ne ressentait plus que l'envie de l'extase. Toujours plus intense, il sentait son cœur prêt à exploser, il ne pensait plus, il ressentait juste cette incroyable jouissance qui tordait son estomac et pesait sur tout son corps.
Il se sentait proche de la libération. Il sentit les ongles de l'autre déchirer sa peau.
Dans un mouvement instinctif, il vint enrouler ses doigts autour de l'érection de Drago le touchant au rythme intense des mouvements de ses hanches.
Leur ébat n'était plus que gémissements et cris de plaisir.
L'air était chaud et moite et le sol de pierre, brûlant.
Il le regarda, il regarda son visage. Il voulait lire la douleur, il voulait lire la peur, il
voulait lire le dégoût.
Il lut le plaisir et l'accomplissement. Il sentit le liquide chaud couler sur sa main. Il en retira une satisfaction comme si jamais avant il n'avait était satisfait. Comme s'il se réalisait enfin.
C'est à ce moment que la jouissance ultime vint. Il se libéra dans le corps de l'autre, dans le corps de son ennemi, dans le corps de Drago.
Il se laissa tomber sur lui sans ménagement. Leur sueur se mélangeait. La tête de Harry reposait contre celle de l'autre. Il sentait bon. Il huma un instant encore la délicieuse odeur de son amant, puis il roula sur le côté. Étendu près de celui qu'il venait de baiser.
Il se sentit, libre, satisfait, comblé, délivré, serein, vivant.
Il respirait avec force, la bouche ouverte, les yeux clos.
Harry ne voulait pas bouger, il refusait, il était si bien, heureux.
Pourtant il était attiré par l'autre et sa tête se retourna vers lui de sa volonté propre. Ses yeux se posèrent sur son visage et pendant plusieurs secondes il ne vit que la beauté de ces traits apaisés et repus, la magnificence de la transpiration qui détrempait ses cheveux blonds. Il se serait perdu dans cette contemplation si une voix dans sa tête ne lui avait rappelé avec force qui était cette beauté fragile, cette délicate statue, ce marbre parfait. Et ses yeux s'agrandirent, sa bouche s'ouvrit bêtement alors qu'il réalisait. Comment devait-il réagir ? Faire l'indifférent, comme si rien ne s'était passé? Le tuer? Hmm, bonne idée, pas d'explications, pas de questions... Non, ce n'est pas une solution. En tous cas il devait dire quelque chose.Il ouvrit la bouche, prêt à parler, à dire quelque chose, n'importe quoi. Désolé par exemple, ou son prénom tout simplement. Son cœur battait à l'idée de dire « Drago » mais cela lui brûlait littéralement les lèvres.
Il était parti cette fois. Drago se demanda encore pourquoi il avait fait ça. Pourquoi déjà...
Ah oui! L'honnêteté! Olivier Dubois était le seul homme avec lequel il avait eu envie d'être honnête. Il est temps pour autre chose avait dit Granger.
Alors il lui avait avoué qu'il ne l'aimait pas et que jamais il ne l'aimerait. Il ne savait pas aimer de toute façon. Il lui avait dit que cela était plus honnête. Et il se trouvait donc planté là. Il se sentait incroyablement triste et vide. Les larmes d'Olivier peuplant la moindre de ses pensées.
Il s'assit à son bureau et prit sa tête dans ses mains. Il aurait voulu que quelque chose se passe pour qu'il arrête de ressentir cette peine. Il avait oublié à quel point cela faisait mal, occupé qu'il était pendant toutes ces années à cacher dans un coin de sa mémoire sa tristesse.
Un grand bruit, sec, sourd et puissant.
Drago releva la tête vivement.
« Je vais te tuer Malfoy »
Il voyait quelqu'un devant lui. Les quelques secondes que prirent les mots pour trouver résonance au fond de son âme lui firent réaliser que ces mots étaient les siens... dans la bouche de Potter.
Alors il sentit la colère monter en lui et le désespoir céder la place. Il ne savait pas bien ce qu'il avait fait mais il se retrouvait à présent durement rejeté contre le bureau.
Oubliée la magie, oubliées les baguettes, oubliée la décence, oubliée la frustration et surtout oubliée l'apparence. Il fonça sur l'autre comme si sa vie en dépendait. Il savait se battre même si en temps normal, il répugnait à le faire. Et ceci était tout sauf une situation normale. Il approchait de la délivrance. Ce qui allait suivre allait forcément libérer l'un des deux. Le libérer de la présence de l'autre. Pour la première fois il souhaita frapper pour être tué.
Mais il ne laisserait pas cela arriver facilement!
La douleur, le sang, l'anesthésie que tout cela procurait. Se battre et oublier. Ils étaient par terre à ce qu'il lui semblait, il ne savait pas où mais une chose était sûre il se rappelait qui il devait frapper.
Son torse était comme compressé, il se dit que le souffle allait lui manquer. Puis il sentit un poids sur lui et un coup qui s'écrasait durement sur sa joue. Puis rien. Potter était sur lui, reprenant son souffle. Oui reprendre son souffle... pour frapper plus fort après et faire de la douleur encore, de la vraie douleur, de la douleur physique.
Peu d'air parvenait dans ses poumons mais ses pensées tournées vers la violence n'en avaient cure et c'étaient elles qui le poussaient à serrer les poings.
Un mouvement, enfin ça reprenait! Mais...
Surpris, il ne put bouger ou même résister. Puis toute l'horreur de ce qu'il se passait heurta Drago de plein fouet et lui fit plus mal que tous les coups qu'il avait reçu dans sa vie. Alors il se débâtit, tourna la tête pour ne plus sentir le héros s'immiscer dans sa bouche et jouer avec lui, pour ne plus sentir sa langue dure et humide pénétrer ses sens et se jouer de son âme, faisant ainsi cesser l'intrusion.
Il essaya de se dégager. Ses jambes se tordaient pour tenter l'impossible: se libérer de l'étreinte qui les maintenaient à terre. Comment immobilisait-il son corps? Pas grâce à la magie en tous cas. Et pourtant il ne pouvait que se tortiller sans que cela avance beaucoup sa libération.
Il était éreinté alors que Potter avait l'air comme animé par une nouvelle force. Il semblait plus puissant que jamais. Il força alors son regard empli de haine, de dégoût et d'incompréhension à se jeter sans retenue dans les yeux de son tortionnaire.
Il lut dans les yeux de Potter le désir, la violence, l'envie et la force. Il eut peur. Il réalisait trop bien ce qu'il se passait. Il perdait sa haine, il perdait la seule vie qui l'avait habité depuis des années.
Une vague sensation de panique et de défaite envahi alors le corps et l'âme de Drago.
Il sentait la langue experte et la bouche chaude de Harry explorer son cou et descendre sur son torse. Mais il refusait de céder. Il ne voulait pas que cela se passe ainsi. Il le tuerait s'il le fallait. Il se défendait de laisser le désir entrer en lui sous les caresses envoûtantes et délicieuses de Potter. Drago sentait la nausée s'emparer de son corps. Il sentait tout ce qui arrivait et était affreusement conscient de l'homme qui le caressait de façon éhontée. Il s'en voulait pour cela. Il voulait que cela s'arrête. Il ne cessa de lutter pour que l'autre relâche sa prise. Pour qu'il stoppe enfin. Frappant, se débattant, lui criant d'arrêter et de partir.
Il sentit son poignet se libérer. C'était l'occasion, il ne la laisserait pas s'échapper. Il porta un coup sur la tempe du héros. Aussi fort qu'il le put. Mais cela n'eut absolument aucun effet, rien ne semblait pouvoir l'ébranler.
Harry était transfiguré. Plus fort, plus puissant, plus déterminé. Il lui somma d'arrêter, il lui cria d'arrêter, il s'étrangla sur sa dernière injonction. La panique déferla dans sa poitrine pour se répandre comme un poison glacé dans tout son être. Son cœur battait la chamade et il avait le souffle court.
Sa peau devenait brûlante sous les doigts de Harry. Il résistait. Il rassembla ses forces encore et les employa à repousser le survivant. Il était tel le serpent qu'il avait toujours été. Se tortillant, mordant de ses poings la chair tendre du lion devant lui. Un serpent pris au piège.
Il sentait trop bien cette main vagabonder sur son corps souillé. Il sentait ces lèvres chaudes et humides tracer leur chemin toujours plus bas alors qu'il essayait désespérément de se dégager.
Il ne sut pas bien à quel moment son esprit l'abandonna. Il ne sut comment le désir parvint à s'insinuer en lui. Il ne sut pas quand la torture entreprit de lui donner du plaisir.
Brusquement, Harry remonta et ses lèvres vinrent à nouveau se poser sur les siennes. Il sentit avec délectation la langue de l'autre s'insinuer en lui. Sa raison échappée, il laissa sa propre langue vagabonder timidement vers cet intrus exigeant. La force transportait son âme, la dureté le poussait à être plus hardi. L'échange devint alors passionné.
Il attendait avec force la prochaine caresse. Il anticipait la douceur de sa main. Il était submergé par le plaisir, il s'abandonnait. Son cœur était secoué de soubresauts à chaque contact. Ses mains, sa langue, sur lui, qui embrasaient tout en lui.
Une vague de sensations pures l'assailli alors que la main de l'autre passait sur son entrejambe, par-dessus le tissu tendu de son pantalon. Il blêmit en sentant le va et vient des doigts sur sa virilité cachée.
Il ne put retenir un gémissement quand les doigts vagabonds frôlèrent son sexe. Il sentit la langue sur son oreille. Et il voulait dévorer cette bouche, il voulait dévorer goulûment Harry de ses baisers.
Leurs langues joutaient retenant leurs cris étouffés alors que Harry caressait tout ce que Drago cachait encore sous son boxer.
Il lui sembla être nu, mais il savait que Harry l'était. Il voulait le toucher, il voulait se perdre sur cette peau, il voulait que la folie l'emporte au contact des muscles vigoureux de l'autre. Il posa alors sa main, légèrement, sur l'avant-bras de Harry. Il sentit le corps de Harry vibrer. Lui était comme attiré par ce corps qui se mouvait au-dessus de lui, qui lui donnait du plaisir. Il remonta alors avec sensualité le long du bras de Harry pour laisser sa main un instant posée sur son épaule.
Il voulait que ses doigts brûlent du contact de l'autre. Alors il entreprit de caresser son dos. Tel un papillon, il parcourait les muscles saillants, il descendait toujours plus bas, pour arriver finalement sur les reins incandescents de Harry.
Quand la bouche de Harry descendit sur son torse puis toujours plus bas, ses mains suivirent le mouvement, profitant de chaque parcelle de peau qui passait sous ses doigts.
Et quand la langue de Harry vint se perdre sur sa virilité dressée, Drago perdit l'esprit ou il le crut du moins. Il laissa ses doigts entrer dans la chevelure de nuit de Harry et agripper désespérément les boucles rebelles et trempées de sueur. Il en éprouva de la satisfaction, du soulagement, alors la bouche de l'autre l'engloutissait.
Il allait... il voulait... Le manque. L'autre le quitta. Et Drago ne put s'empêcher de gémir de dépit.
Mais très vite la chaleur le fit taire. Celle qu'il ressentit du fait de ce corps « collé » à lui, du fait de ce sexe qu'il sentait contre ses jambes puis qui rencontra sa propre érection. Et il gémit encore. De surprise, de plaisir, de satisfaction. Ce qu'il ressentait était si fort, ça l'envahissait tant, ça le submergeait tant qu'il s'accrocha avec force au dos glissant de Harry.
Puis ce dernier se releva. A genoux devant lui. Cela l'aurait amusé si lui-même n'avait pas été couché sous cet homme. Il allait le baiser, il le savait. Déjà il relevait ses jambes et son bassin. Il refusait d'y penser car il désirait que cela arrive. Jamais avant il ne l'avait autant désiré et Merlin sait qu'il ne le voulait pas souvent!
Il sentit son doigt en lui. Il sentit la légère douleur mais très vite il comprit que Harry ne serait pas patient. Il savait qu'il aurait mal.
Quand le sexe de Harry se présenta contre sa croupe, il ne se prépara pas à l'accueillir en lui. Il se contenta de goûter cet instant et cette sensation. Puis il sentit la douleur quand il le pénétra. Mais étonnamment Harry était doux. Il avançait avec circonspection. Drago vit ses traits fins se contracter à cause de la souffrance. Mais déjà le mal disparaissait. Jamais il n'avait été pris avec tant de douceur.
Il en voulait plus à présent. Et comme un écho à ses désirs, Harry se fit plus dur.
Il bougeait en lui avec force, Drago était comme paralysé. Le moindre de ses muscles était tendu comme pour mieux accueillir le déferlement d'extase qui le traversait. Ses doigts, accrochaient toujours plus fort la peau de Harry. Ses orteils s'étiraient, ses jambes se tendaient, son bassin se levait pour ressentir toujours plus intensément.
Quand Harry enroula ses doigts puissants et forts autour de son érection, Drago n'entendit plus que leurs cris de plaisir et ne ressentit que l'électricité qui envoyait ses signaux dans chaque cellule de son corps l'informant du plaisir intense que lui procurait le moindre détail, le moindre mouvement, le moindre va et vient.
Jamais il n'avait ressenti un tel étouffement, comme si l'air qu'il respirait avait été remplacé par du plaisir, comme si chacune de ses terminaisons nerveuses ressentait tout de qu'il se passait dans son bas-ventre. Il ne pouvait plus résister, son âme déjà l'avait abandonné, son corps allait céder, il mourait, il en était sûr.
Le sperme se déversa sur les doigts tenant toujours sa verge. Un instant plus tard seulement, Harry jouit. Et malgré le fait qu'il était satisfait, qu'il avait déjà atteint l'orgasme, il en ressentit une grande joie.
Harry s'écrasa sur lui. Il avait toujours détesté la transpiration. Pourtant là il aurait voulu que les leurs se mêlent plus encore. Il aimait l'odeur du Harry repu et épuisé sur lui. Leurs cages thoraciques se soulevaient et s'abaissaient en même temps, dans leur tentative de reprendre leur souffle.
Il aurait voulu rester ainsi pour l'éternité. Pour la première fois de son existence, il était heureux. D'un bonheur pur et sans ombre.
Les yeux ouverts ne voyant pourtant pas le plafond, il se mit à rêver d'un temps qui n'existait plus et d'un monde où cet instant où Harry Potter s'écroulait sur lui après l'avoir pris, où le plaisir était si intense qu'il emplirait chacune de ses pensées, durait toujours. jamais il n'aurait cru qu'un plaisir physique aussi fort aurait pu lui faire ressentir au plus profond de lui cette plénitude et ce bien-être. Pourtant ça n'était que cela, du bonheur physique...
Puis Harry roula sur le côté et il sut.
Il sut qu'un tel monde n'existerait jamais. Il sut qu'il venait de faire la plus belle erreur de sa vie. Mais il pouvait souffrir mille morts après avoir vécu ça.
Il était à ses côtés. Le dégoût commença à monter en lui, la honte et la nausée.
Il garda les yeux fixés sur le plafond. Il sentit un mouvement et un regard posé sur lui. Il avait envie de pleurer et de mourir. Sa vie venait de basculer. Il cherchait à éloigner tout ce qu'il ressentait, il aurait voulu enfouir tous ces sentiments et disparaître avec, comme par magie...
L'air n'entrait plus dans sa gorge serrée. Il devait faire quelque chose. Il fallait...
« Dégage » lui invectiva-t-il, dans un murmure d'une voix ferme pleine de hargne.
Il savait qu'il se levait et ramassait quelque chose. Puis il sut qu'il courait pour quitter la pièce. Il entendit la porte. Elle ne se referma pas. Il ferma alors les yeux. Puis après quelques secondes il ramassa ses vêtements, Potter avait laissé presque tous ses vêtements. Il tomba à terre, à genoux, pris dans ses mains les vêtements de l'autre et d'un seul geste il referma la porte, comme il fermait son cœur. C'était la fin...
