Certains reconnaîtront le narrateur. J'espère que ça vous plaira...J'ai eu l'idée en pensant à quoi ressemblerait ma saint valentin future si je continuais à jouer les miss Parker au bahut...et c'est sortit
SI TOUT POUVAIT RECOMMENCER...
Je ne sais pas ce que je fous là... Toute seule, dans un bar...c'est plutôt pathétique, non ? A me morfondre, le soir de la saint-valentin, de ma solitude, de mon amertume et de tout ce qui fait que je suis comme ça aujourd'hui...
Je pense souvent que si je n'étais pas aussi amère avec les autres, aussi ...froide, alors je ne serais pas si seule...Mais c'est aussi un peu la faute des autres non ?
Mon monologue intérieur continuait sans s'arrêter, comme toujours, ma tête produisant cette incessante ritournelle, mais mes yeux étaient déjà posés sur son corps. Des jambes...comme je n'en verrais jamais plus. Des cheveux brillants comme la soie, des yeux d'un clair... Elle paraissait plutôt âgée, je ne lui donnais à vrai dire par moins de 45 ans. Mais elle était magnifique...absolument...à couper le souffle.
Elle était, elle aussi, seule... Un soir de saint valentin. Elle buvait son alcool, un scotch apparemment...Moi et ma bière, on s'est approchées d'elle, on s'est posé.
« Bonjour... je dis sur un ton, pas trop enjoué...
-Bonjour, maugréa-t-elle, tout bas.
-Vous attendez quelqu'un ?
-Non ; qu'est ce que tu veux ? !
-Je ne veux absolument rien. Je suis seule, vous aussi...
-Je suis seule parce que je l'ai choisi ! cracha-t-elle alors, tout bas.
-C'est dommage, une belle femme comme vous...
-Tu es gentille. Va jouer.
-Vous pleurez ? »
Elle pleurait... J'avais fait pleurer la belle dame qui me semblait si froide. A son âge, c'est bien dommage. Moi et mon envie d'aider tout le monde... on aurait dû déguerpir, à la vue de cette reine des glaces. Mais quand je l'ai vue pleurer ; ..elle était encore plus belle.
« Vous me racontez, et je vous raconte, okay ?
-Tu es mignonne, fit-elle tout bas, en un sourire. Un sourire ! magnifique, des dents si blanches ! elle était belle, si belle...
-Bon ... je prends ça pour un oui, d'accord ? On va commencer par moi, ça vous mettra à l'aise... - elle fit un signe de tête pour acquiescer-je m'appelle Axelle. J'ai ...j'ai 16 ans ; et une vie désastreuse. A vous !
-tu triches !
-non, chacun un petit bout !
-Je m'appelle Mlle Parker. Tu n'as pas besoin de connaître mon âge et tu as deviné comme une grande que je suis seule. »
L'échange commençait, tout doucement. Il démarrait doucement, puis telle une locomotive, le dialogue nocturne se faisait plus rapide, automatique. Comme au tennis.
Une question ( « pourquoi une jeune fille comme toi traîne dans les bars à cette heure là ? ») – service – chtak ! ;
une réponse (« car l'atmosphère chez moi est imbouffable et que je préfère boire seule que de me faire d'autres cicatrices... »)– retour – chtok ! ;
réplique ( « tu m'as l'air d'avoir une vie compliquée ! " ) – revers – chtak ! ;
phrase cinglante, de l'une ou l'autre ( « et vous on dirait que vous avez gâché votre vie en rejetant la seule personne que vous avez jamais aimée... » )
Jeu, set et match. Paf !
« Je...je ne voulais pas être aussi brutale, je m'excuse. »
Mais « mlle Parker » n'avait pas répondu. Je l'avais visiblement blessé.
Au bout de 20 minutes de silence, j'en étais à ma deuxième bière. Elle à son troisième scotch. Elle tenait plutôt bien l'alcool.
Puis, ça arriva, d'un coup. Un peu à cause de ce qu'elle avait accumulé au cours de ces années de souffrance, beaucoup à cause de l'alcool :
« Il s'appelle...s'appelait Jarod ; un ami d'enfance. Il me faisait tout le temps des propositions cachées, et à chaque fois je le repoussais.
-Pourquoi ?
-C'est...compliqué
-Je m'en doute. Rien n'est simple, fis-je, déçue de sa réponse.
-Il était la souris, et moi le chat. On avait rien à faire ensemble.
-Et pourtant, vous l'aimiez ?
-Il me faisait tourner en bourrique, avec ses devinettes ! fit-elle, un peu plus fort cette fois, comme pour effacer ma dernière question. Je ne baissais pas les bras :
-Et pourtant, vous l'aimiez.
-Oui. Je ... c'était interdit ...
-Genre Roméo et Juliette ?
-Pire.
-Les amours interdits font les plus beaux romans, hein ?
-Sauf quand c'est pour de vrai.
-J'imagine qu'il a persévéré, pour que ça vous fasse si mal...
-Ses coups de fils, le soir...sourit-elle. Ses petits mots au quatre coins du pays. Ses phrases pleines de sous-entendus. Ses yeux moqueurs et brillants. Et ce regard...suppliant, quand il avait besoin de moi et que je lui refusais mon aide.
-Pourquoi refuser ?
-Il... je l'ignore. J'étais stupide ; je refusais d'ouvrir les yeux. Il me faisait des cadeaux...je les prenaient pour une autre tentative de m'agacer...il adorait ça.
-Des cadeaux ?
-un lapin. Un bonbon en sucre. Un tableau...le plus beau qu'il m'ait jamais fait, ça a été thomas.
-Hein ?
-Il a mis un ami à lui sur mon chemin. Thomas – elle sourit, mais son sourire est amer et plein de regrets. On est tombés amoureux.
-Il vous voulait heureuse ?
-Oui...
-Il se disait que je ne voulais pas de lui...tout ce qu'il voulait, c'était mon bonheur. Et moi, si stupide. J'ai refusé d'admettre qu'il pourrait me rendre heureuse comme personne.
-Et ce ..thomas ?
-Mort. Tué.
-je suis désolée.
-en réalité ça m'a encore plus éloigné de Jarod tout compte fait... J'avais peur qu'il meure, lui aussi...tous les gens auxquels je m'attachaient finissaient une balle de 9 mm dans la cervelle. Thomas, ma mère...
-Votre mère ?
-Oui. Elle est morte quand j'avais 10 ans. En avril 70 ...
-Je suis désolée...je...
-J'ai fais mon deuil. Je la revoie parfois en rêve... »
Elle s 'était levée. Elle avait réglé sa note, voulait rentrer. Sans dire mot, elle poussa la porte.
Je payait également, et la poursuivait en criant :
« Vous ne m'avez pas raconté la fin de l'histoire ! qu'arrive – t – il à Jarod ?
-Il est parti...
-Il vous aimait ! quel idiot !
-Non..je l'ai repoussé une fois de trop, je suppose qu'il en a eu marre... tout ce qu'il voulait c'était une famille avec une vie tranquille... J'aurai pu lui offrir tout ça, si j'avais quitté ma vie...
-Et vous avez choisi de rester ?
-oui ; par peur de l'inconnu je suppose... un jour il n'a plus appelé. Je me suis rendu compte qu'il était parti, qu'il avait refait sa vie. Peut –être avec une autre femme.
-C'est dégueulasse.
-Non. C'est moi, qui ai été dégueulasse.
-Et vous dans tout ça ? vous avez fini comment ?
-Je suis la même petite fille orpheline, effrayée, seule, qui bosse dur pour obtenir les grâces de sa famille... Ma vie ne s'arrêtera qu'à ma mort.
-Pourquoi continuer à vivre, alors ?
-J'en sais rien...l'espoir qu'il revienne, un jour.
-Passez une annonce !
-il ne la trouverait pas ; Et mes supérieurs me tueraient.
-Sans rire ?
-J'ai l'air de plaisanter ?
-Pardon. »
Sans rajouter un son, elle partit dans sa voiture bleue métallisée.
Cette belle jeune femme... Elle s'était ouverte à la première inconnue ; elle en avait gros sur le cœur ... pas de doute ; Mais quel effort ça avait du lui demander !
Y a –t-il une morale, à cette histoire ? Carpe diem, peut-être. Ou ne jamais laisser les autres décider pour soi ; Ecouter son cœur, rechercher le bonheur de manière égoïste ?Trop dur pour moi. Mlle Parker repart chez elle. Elle n'est plus qu'un fantôme qui se lamente, je m'en rends bien compte... Je vais finir comme elle, probablement.
Pas la force de me battre – pas la force d'en finir.
Carpe diem ... before it's too late.
FIN.
Avouez le, vous trouvez ça trop triste. I ain't in the mood, je ne suis pas d'humeur ;Mais si vous cherchez bien, y'a ptete un msg positif dans tout ça... Pas le carpe diem, non non...mais plutôt que quand cous touchez le fond, y'aura toujours quelqu'un pour vous soutenir, pour vous écouter
Merci à syd. Merci à héléna. Merci à rej, à shouka, à pauline. Merci à ludo, merci à lina. Merci à marielle et hélène. Merci à laure, talili, crow, elly et toutes les autres.
Merci
