Chapitre deux: Le chaudron baveur.

Will lut et relut l'adresse à plusieurs reprises. Comment se faisait il que la personne qui avait envoyé cette lettre sache à l'avance qu'il se trouverait chez Berni ? Et surtout, ce qui l'intriguait, c'était que pour la première fois, il voyait son nom, son nom complet. William Relcias.

-Qui... ? Qui m'envoie cette lettre ?demanda-t-il.

-Lit la. Tout est expliqué.

Berni s'était assis et sirotait une deuxième tasse de café noir. Will déchira fébrilement l'enveloppe et en tira deux feuilles de parchemin. Quelle idée bizarre ! Ecrire sur du parchemin à notre époque ! La première feuille était une lettre écrite de la même encre verte brillante et Will du la lire plusieurs fois de suite pour bien croire ce qu'il lisait.

Mr William Relcias

J'ai le plaisir de vous annoncer que vous avez été admis à l'école de sorcellerie de Poudlard. La rentrée aura lieu le premier septembre. Le Poudlard Express partira de la gare de Londres à 11 heures précises.

Avec mes sincères salutations Professeur McGonagall.

Après trois relectures, Will ne croyait toujours pas ce qu'il avait lu.

-Tu...Cette...Moi... ?

Berni sourit d'un air amusé et s'approcha de Will, la main tendue.

-Alors toi aussi ? demanda Will.

Berni acquiesça d'un signe de tête et Will du s'asseoir dans un fauteuil pour reprendre ses esprits.

-Les sorciers. Ca existe ! Et j'en suis un !! Incroyable !

Il rangea la première lettre et sortit le deuxième morceau de parchemin.

Les élèves de première année devront se munir des livres suivants : Enchantements et sortilège de niveau 1.

Danse avec les Sorciers, livre de Défenses contre les forces du Mal.

Le fabuleux livres des créatures magiques.

Livre des Métamorphoses niveau 1.

Plantes et comment s'en servir niveau 1.

L'enthousiasme dont avait fait preuve le jeune garçon s'éteignit alors comme on souffle une bougie. Il laissa tomber ses bras le long de son corps, la mine déconfite.

-Qu'est ce qui ne va pas ? demanda Berni.

-Je ne pourrais jamais y aller ! Je n'ai pas un sou en poche ! Je devais travailler dans les cuisines de la pension pour payer ce que je mangeais !

-Ne t'inquiète pas. L'argent moldu n'a pas court au pays des sorciers.

-L'argent quoi ?

-Moldu. Ceux qui n'ont pas de pouvoirs magiques.

-Ca ne change rien. Je n'ai pas un sou en poche !

-Détrompe toi, Will. Durant toutes ces années, j'ai reçu de l'argent sous enveloppe scellé. Je devais te le mettre à l'abri chez Gringotts, la banque des sorciers, en attendant que tu sois en âge de pouvoir t'en servir.

-De l'argent ? Mais qui... ?

Berni haussa les épaules en signe de négation et d'ignorance.

-Je ne l'ai jamais su. En fait Dumbledore m'avait dit de veiller sur toi et c'est ce que j'ai fait.

-Qui est Dumbledore ?

-Le directeur de Poudlard.

-Et pourquoi fallait il veiller sur moi ? Je suis assez grand non ?

-Tu fais partie d'une grande famille de sorcier et...

Will fit la moue. Il n'aimait pas vraiment parler de sa famille ne l'ayant jamais connu. Il du cependant se résoudre à écouter car Berni ne semblait pas avoir remarquer sa réaction.

-Tu en es le seul survivant, à ma connaissance.

Berni marqua une pause. Il semblait réfléchir à toute allure, et Will devina qu'il lui cachait quelque chose, mais il ne chercha pas à en savoir plus. -En tout cas, tu ne peux pas rester ici. Cette maison sera fouillée plus d'une fois, sans l'ombre d'un doute. Will acquiesça. Il était certain que la directrice reviendrait bientôt avec la police pour fouiller la maison

-Tu n'as qu'à changer tous ces idiots en crapaud !

-Je n'ai pas le droit Will. Le monde de la sorcellerie est régi par beaucoup de loi et si tu en transgresses une, tu te retrouves à Azkaban. Or je n'ai aucune envie d'y aller.

Un frisson courut le long de l'échine de l'homme.

-Pourquoi ? demanda Will.

-Les gardiens de la prison sont atroces. Ils se nourrissent de la joie des prisonniers.

-En tout cas, je ne sais pas où aller ! Quel endroit serait plus sûr qu'une maison de sorcier ?

-Mais le chemin de Traverse bien sûr !

Will n'en croyait pas ses oreilles.

-Le chemin de... Qu'est ce que c'est encore que ça ?

-Le seul endroit de Londres fréquent uniquement par les sorciers ! Bon on devrait se dépêcher. Je risque d'avoir des ennuis mais je n'ai vraiment pas le choix. Si je m'absente pour t'accompagner, je serais plus que suspecter. Viens suis moi.

Il conduisit Will jusque dans sa chambre. Là, il prit un cadre de photo vide et tira de nouveau le morceau de bois de sa manche.

-C'est ta baguette ? demanda Will

-Oui.

-Tu me laisses l'essayer ?

-Non Will, la baguette n'obéit qu'à son sorcier. Tu auras la tienne bientôt, promis.

Il plaça le bout de sa baguette sur le cadre et murmura ce que Will estima être une formule magique.

-Portus.

Aussitôt, le cadre se mit à briller, puis il redevint normal.

-Tu vas arriver dans un bar. Parle au patron et dis lui que tu viens de ma part. Il saura quoi faire.

Will acquiesça et toucha le cadre. Lorsque Berni le lâcha, il sentit une secousse au niveau de son nombril et toute la pièce devint floue. Dans un tourbillon de couleur, il lui sembla se déplacer à toute vitesse. Lorsque le trajet se termina enfin, il retomba durement sur le sol et roula jusque contre un comptoir, qui arrêta sa course. Il se releva en se massant le dos et regarda autour de lui. Tout les clients (ils étaient habillement d'une drôle de façon, remarqua Will) le regardaient avec des yeux ronds.

-Eh ! D'où tu viens toi ?

Will se retourna et regarda de l'autre côté du comptoir. Un homme, bossu le regardait d'un œil noir.

-Euh...Bonjour. Berni m'envoi et...

Le visage de l'homme sembla se détendre.

-Ah, c'est toi William !

Will n'en croyait pas ses oreilles.

-Comment savez vous ? demanda-t-il.

-Berni m'a tenu au courant. Il m'a dit de te donner une chambre. Tiens voilà ta clé. Des bagages ?

Il regarda autour de Will et lui arracha la petite valise des mains. Puis il se dirigea vers un grand escalier où il poussa Will.

-Monte, monte.

Will obtempéra et gravit les quelques marches jusqu'à un couloir où s'étalait de nombreuses portes.

-Chambre 15 c'est ça non ?

Will regarda sa clef et acquiesça. Il avança dans le sombre couloir et s'arrêta devant la porte numéro quinze. Il entra la clef dans la serrure et tourna. Un petit déclic se fit entendre et la porte s'ouvrit.

-Je t'ai donné une chambre avec vue sur le chemin de Traverse, dit le barman.

Il jeta la valise sur le lit sans ménagement, levant un petit nuage de poussière et s'approcha de la porte.

-Tu dois attendre Berni ici. Surtout ne bouge pas, ne sort pas du bar. Si tu as besoin de quelque chose, sonne la cloche près de ton lit.

Puis il sortit et claqua la porte. Will s'approcha de la fenêtre et vit alors une longue allée, où de nombreux magasins de toutes sorte s'affichaient. Il n'y avait pour le moment personne sur le Chemin de Traverse, et Will pensa que six heure du matin, c'était peut être un peu tôt pour faire ses courses, même chez les sorciers. Il s'arracha à sa contemplation pour vider ses affaires de sa valise et les ranger, ce qu'il fit en dix minutes. Puis il remarqua que la soif le tiraillait et il s'approcha de la cloche, pendue au plafond. Il tira la poignée et à sa grande surprise, la poignée se mua en un combiné de téléphone. Il plaça son oreille contre l'écouteur et attendit.

-Que désirez vous, demanda une voix de femme.

-Euh... J'ai un peu soif. Si je pouvais avoir un jus de fruit ou un coca, ça ne serait pas de refus.

La porte s'ouvrit alors et le barman entra, un plateau à la main, où se tenaient dans un équilibre précaire un verre et une bouteille de cola.

-Voilà monsieur.

Il déposa le plateau sur une petit table et sorti de la pièce. Will s'approcha et se servit un verre de ce qu'il croyait être du coca, mais il lu l'étiquette et vit qu'il était inscrit Bieraubeurre. Ne sachant pas ce que c'était, il bu une gorgée du liquide et sentit une vague de chaleur l'envahir.

-Woah ! C'est excellent !

Un craquement sonore se fit entendre et Will laissa échapper son verre tandis que Berni s'écroulait sur le lit, le détruisant à moitié.

-Zut. Il a encore bougé les meubles.

Il se releva et agita sa baguette dans un mouvement négligent.

-Reparo.

Le lit se répara instantanément.

-Alors Will, prêt ? demanda Berni.

-Prêt à quoi ?

-A aller sur le chemin de Traverse bien sûr !