Chapitre cinq : Farces pour sorciers facétieux.
Lorsque Will ressortit du magasin de baguette magique, un sentiment de malaise l'avait envahi et il du rester plusieurs minutes, immobile, appuyé contre la façade avant de reprendre son souffle et ses esprits. Puis il repartit en direction du magasin où l'attendait la famille Weasley, Harry et Hermione.
-Alors Will, tu l'as ta baguette ? demanda Ron dès qu'il l'aperçut.
Will leur montra la boîte en carton dur qui contenait sa baguette avant de la ranger soigneusement dans un des sacs avec ses autres achats.
-Alors, c'est quoi comme baguette, s'enquit Hermionne.
-Bah, une baguette toute simple.
-Mais que contient elle ? Quel bois ? Quelle taille.
-En bois de hêtre, 21 centimètres....
Will hésitait. Est-ce que ses nouveaux amis continueraient à lui parler si il leur disait la vérit ? Prendraient il peur si il leur expliquait que sa baguette avait un lien étroit avec la mort. Il ne pouvait risquer de perdre ses amis, les seuls qu'il n'avait jamais eu depuis son enfance.
-Un ventricule de dragon.
-Mon frère Charlie étudie les dragons en Roumanie, expliqua Ron.
Alors que la discussion virait sur le sujet des frères de Ron et leur travail, Mme Weasley vint chercher les jeunes sorciers pour retourner au Terrier.
-Allez les enfants. Il est temps de partir. Où loges tu, Will ?
-Au chaudron baveur.
-Mon dieu ! Mais ce n'est pas un endroit pour un enfant seul ! Je vais en toucher un mot à Dumbledore et nous viendrons te chercher dès que possible pour que tu viennes à la maison. A moins que tu ne préfères rester ici bien sûr.
Will sentait son cœur s'emballer. Il n'avait jamais été invité à passer des vacances chez un ami, et encore moins chez une famille de sorcier.
-Bill et Charlie arrivent demain. Un de plus un de moins, ça ne fera pas de différence. Tu dormiras dans la chambre de Percy.
La voix de Mme Weasley se brisa et elle sanglota. Will lut sur les lèvres de Ron « on t'expliquera » et il du se séparer de ses amis.
Le soir venu, Will pensa que si Ron et sa famille venait le chercher le lendemain, il devrait se dépêcher d'aller visiter ce magasin qu'il mourrait d'envie d'aller voir. Après avoir pris son dîner, il sortit donc du chaudron baveur et frappa les briques comme l'avait fait Berni, puis il passa l'arche et se rendit sur le Chemin de Traverse. Il suivit la longue route pavée jusqu'à arriver près du magasin de farce et attrapes, dont il poussa la porte et entra. L'intérieur du magasin était sobre, bien que présentant toute sorte d'objets loufoques. Ainsi Will vit des caisses de Praline longue-langue (doublait la taille de la langue de vos ami), des Feuxfous Fuseboum (explosion de couleur garantie), des boîtes à flemme (sécher les cours qui vous déplaisent) et de toutes autres articles plus fous les uns que les autres.
-Tu cherches quelque chose ?
La voix avait retenti derrière lui et Will sursauta violemment, le souffle court. Il vit alors une copie de Ron, les tâches de rousseur en moins et quelques années en plus.
-Non...Non je regarde juste.
-Tu es en première année de Poudlard, non ?
-Oui.
-Fred Weasley. Laisse moi te conseiller.
Fred lui présenta les boîtes à flemme que Will avait vu précédemment, des baguettes farceuses, pour remplacer la baguette du prof lorsqu'il se retourne, des Fume-globes, petites sphères transparentes renfermant un gaz malodorant qui explose si on le laisse au soleil, et des marais Flottants, véritable marais pouvant boucher tout un couloir.
-Avec ça, tu ne retournes pas en cour avant deux jours, expliqua-t-il.
Will se laissa tenter et opta pour une boîte à flemme, même si il espérait ne pas avoir à s'en servir, ainsi que par plusieurs Fume-Globes et une baguette farceuse. Il se promit aussi de ne pas les montrer à Hermione qui avait l'air d'aimer travailler plus que tout. Il se glissa ensuite hors du magasin. La lumière commençait à décliner et Will estima qu'il était temps de rentrer pour aller se coucher. Will était seul sur le chemin de Traverse, ou presque. Seuls quelques rares passants traînait encore devant le magasin de Quidditch et Will se promit de se renseigner sur ce qu'était ce sport.
-Je me demande où est parti Berni.
Berni n'était en effet pas réapparu de la journée. Alors qu'il réfléchissait à la question Will trébucha sur un chat qui sortait de l'animalerie en courant et manqua de s'étaler de tout son long sur le dallage irrégulier de l'allée. Après s'être remis debout, il poursuivit le chat et le trouva dans une ruelle sombre, perpendiculaire à la rue principale. Il le rattrapa et le porta jusque devant son regard. De couleur fauve, il avait le pelage lisse et rugueux. Autour de ses yeux, une étrange marque laissait penser à de grosses lunettes.
-Qu'est ce que tu fais là toi ? demanda-t-il à haute voix, plus pour lui- même qu'autre chose.
Pour toute réponse, le chat poussa un miaulement sauvage, en essayant de griffer les mains qui le retenaient prisonnier.
-Eh, calme toi ! Je vais te ramener. Joignant le geste à la parole, il se tourna et sortit de la petite ruelle pour se rendre jusque dans l'animalerie. Il frappa et entra sans attendre la réponse.
-Il y a quelqu'un ?
Aucune réponse ne se fit entendre et Will chercha du regard le propriétaire, qui ne donna pas signe de vie. Il chercha ensuite du regard une cage vide où il pourrait installer le chat qui continuait de se débattre violemment. Il en trouva finalement une et y déposa l'animal, puis il referma la porte et fit un tour de clef. Le chat feula et fit le gros dos, mais Will s'en moquait.
-C'est ta place ici. Tu as une maison, toi, ne te plaint pas.
Il passa dans une pièce secondaire pour chercher la vendeuse qui lui avait fait payer son hibou, mais ne trouvant personne, il pensa que les propriétaires ne pouvaient pas dormir dans le magasin. Maudissant cette réflexion tardive, il tourna les talons et se dirigea vers la porte. Puis il quitta le petit magasin exigu pour retourner au chaudron baveur. Il marcha encore durant plusieurs minutes avant d'arriver près de l'arche, toujours ouverte de ce côté du passage. Il se glissa dessous et se retrouva dans l'arrière cours du chaudron baveur. Alors qu'il s'apprêtait à entrer dans le bar, il entendit un cri derrière lui, venant du chemin de Traverse. Sans réfléchir une seconde de plus, il se rua vers l'endroit d'où provenait le cri et découvrit une personne encapuchonnée, dirigeant sa baguette magique sur un tas de tissu informe au sol.
-Endoloris, dit l'homme à la baguette.
La masse au sol se tortilla alors et Will comprit qu'il s'agissait d'une personne. Il ramassa un pavé détaché de la route et se rua sur l'homme à la baguette qui ne l'avait pas entendu arriver, puis il le frappa violemment derrière la tête. L'homme tomba à genoux, trop sonné pour réagir. Will approcha ensuite de l'homme au sol et l'attrapa par le bras pour l'obliger à se relever. Il passa son épaule sous l'aisselle de l'homme et se mit à courir, portant à moitié l'homme à ses côtés. Alors qu'ils s'approchaient de l'arche, il entendit l'autre homme jurer et hurler à haute voix.
-Endoloris.
Il y eut alors une explosion et Will entraperçut l'homme, tenant à présent un poulet en caoutchouc dans la main. Dans sa fuite, Will avait perdu sa baguette farceuse et c'est celle-ci que l'homme tenait à présent. Le jeune garçon passa sous l'arche, portant toujours l'autre homme et il se rua à l'intérieur du bar, bondé pour une fin de soirée. Il grimpa alors les escaliers et déboula sur le palier. Puis il se rua dans sa chambre, la numéro 15, dont il referma la porte avec précipitation. Puis le cœur battant, il s'appuya sur la porte pour reprendre son souffle, le front collé sur le bois frais. Une main lui agrippa alors le poignet et Will se retourna pour voir l'homme le tirer vers lui et lui souffler à sombre.
Puis il sombra dans un profond sommeil, et chuta sur le sol avec un bruit mat. Un rayon de lune lui éclaira alors le visage et Will reconnut Berni, son ami de toujours
