Chapitre six : Le terrier.
Will attrapa Berni par les épaules et le secoua pour le forcer à se réveiller.
-Berni...Berni réveille toi.
La tête de l'homme reposait à présent sur sa poitrine, que Will voyait se soulever au fur et à mesure que Berni respirait. Au moins, se dit il, il n'était pas mort. Hésitant à aller chercher du secours, au cas où l'homme encapuchonné se trouverait toujours en bas, dans le bar, Will se résigna à descendre, refusant de laisser mourir un de ses seuls amis fidèles. Lorsqu'il arriva au bas des escaliers, il trouva Tom, le barman bossu, penché au dessus de son bar, occuper à lire un journal intitulé la Gazette du Sorcier. En le voyant déboulé des escaliers au pas de course, il leva la tête et lui demanda d'une voix ensommeillée.
-Qu'est ce qui se passe ?
-Appelez l'hôpital. Vite. Mon ami Berni est là-haut et il est blessé.
Tom secoua la tête comme pour chasser une mouche.
-Ne dit pas de bêtises, mon garçon. Berni est...
-Je vous dis qu'il est là-haut ! Venez voir si vous ne me croyez pas !
Voyant à quel point le jeune garçon insistait, Tom se rendit compte qu'il ne racontait peut être pas d'histoire.
-Montre moi, vite.
Will acquiesça et monta les escaliers trois par trois. Arrivé devant la porte, il attendit que le barman arrive puis il ouvrit la porte à la volée.
-Regardez !
Tom soupira. Un soupir de fatigue.
-C'est pas vrai. Je n'ai pas le temps de jouer bonhomme.
Will, estomaqué de cette réaction se retourna et trouva la chambre vide. Berni avait disparu.
-C'est...C'est pas possible... Non...
Le bossu redescendit les escaliers de sa démarche gauche et Will le suivit.
-Vous devez me croire. Il était là.
-Evanoui pas vrai ?
-Oui, comme je vous le dis.
L'homme s'arrêta et planta ses yeux dans ceux de Will.
-Et il a disparu comme ça alors que personne n'est entré. Allons, arrêtons là ce petit jeu, tu veux.
-Mais...
Mais le barman avait déjà redescendu les marches qui le séparait du rez-de- chaussée et s'enfonçait à présent dans un couloir sombre. Will tourna les talons et remonta pour vérifier si il ne s'était pas trompé de chambre.
-Chambre 15...
Il ouvrit la porte et ne trouva rien.
-Impossible...
Le lendemain matin, Will était toujours abasourdi par ce qui s'était passé la veille. Lorsqu'il descendit prendre son petit déjeuner, il heurta Tom qui renversa le plateau qu'il avait dans les mains.
-Désolé, marmonna-t-il.
Il s'assit ensuite à une table et prit des œufs au lard. Alors qu'il finissait son jus d'orange, une chouette minuscule le heurta de plein fouet et tomba dans son assiette.
-Aie ! Qu'est ce que...
Le minuscule hibou s'envola de nouveau et Will vit qu'une lettre était attachée à sa patte. C'était un mot de Ron, griffonné à la hâte.
Salut Will
On vient te chercher ce matin à 9h précise au chaudron baveur. Sois prêt. Amitié, Ron et les autres.
Will lut la lettre et vit que le minuscule hibou était toujours là.
-Qu'est ce que tu veux ?
Le hibou se posa dans l'assiette et mastiqua la couenne du lard de Will, tandis que celui-ci consultait sa montre. Neuf heure moins le quart. Il se leva de table alors que Coq repartait en hululant gaiement et monta préparer ses affaires. Il attrapa ses quelques vêtements et les jeta dans sa valise. Puis il posa dessus ses livres de sorcellerie. Il descendit ensuite dans la salle principale et attendit. Neuf heure sonna et rien ne se produisit. Puis un bruit se fit entendre et Ron apparut dans la cheminée, répandant de la suie un peu partout. Suivirent Harry, Hermione et Mme Weasley.
-Ah tu es là Will. Bien. Tu as toutes tes affaires ?
Will acquiesça, bouche bée par l'apparition de la famille et de ses amis.
-Bon allons y. Ron tu passes le premier.
Ron prit la valise des mains de Will et une poignée de la poudre que lui tendait sa mère, puis il se glissa dans l'âtre. Il jeta la poudre et dit d'une voix claire.
-Le Terrier.
Une gigantesque flamme apparue et Will sursauta. L'instant d'après, Ron n'était plus là.
-A toi Harry.
Harry prit le chaudron de Will et entra à son tour dans la cheminée. Il jeta un peu de poudre et cria le Terrier pour disparaître dans une grande flamme verte.
-A toi Will. Prends une bonne poignée de Poudre de Cheminette, et dit bien fort le Terrier.
Will acquiesça, prit un peu de poudre et entra dans la cheminée. Il jeta la poudre et cria Le Terrier. Une flamme verte apparue et Will sentit sa chaleur l'entourer, sans le blesser pour autant. Un tourbillon de couleur apparu tandis que Will partait en tournant sur lui-même. Il déboucha finalement dans une autre cheminée et tomba en avant. Harry et Ron l'aidèrent à se relever.
-Ca fait bizarre hein ?! lança Ron avec un sourire.
-C'est plus que ça, dit Will.
Quelques instants plus tard, Hermione et Mme Weasley apparaissaient à leur tour.
-Voilà. Tu es ici chez toi Will. C'est pas le grand luxe mais bon...
-C'est formidable, assura Will.
Pour lui qui avait vécu dans un pensionnat pour garçon durant toute sa vie, il ne connaissait de plus bel endroit.
-Viens on va te montrer là où tu dors, dit Ron.
Will acquiesça et le suivit le long d'un escalier très étroit. Arrivé au premier pallié, ils entrèrent dans une vaste chambre où trônaient deux lits.
-Voilà, tu seras ici avec Harry. Moi je suis plus haut avec Fred et George. Bill et Charlie sont dans leur chambre.
Will posa ses affaires sur un des lits et ils redescendirent ensuite dans la salle à manger.
-Bon et si on s'entraînait, proposa Ron.
-S'entraînait à quoi ? s'enquit Will.
-Mais au quidditch bien sûr, dit Harry. Tu sais ce que c'est.
-Non pas vraiment, avoua Will.
-C'est le plus beau sport au monde, asura Ron. Ca se joue à sept contre sept. Chaque équipe à deux batteurs pour repousser les cognards, un gardien (c'est moi), trois attrapeurs qui marquent avec le souaffle (ça c'est Ginny) et un attrapeur. Harry.
Will nota toutes ces informations dans un coin de sa tête et ils partirent ensuite jusque sur une colline où Will pu essayer pour la première fois de voler sur un balai. La sensation était mille fois supérieure à ce qu'il avait imaginé. Lorsqu'ils revinrent le midi, ils trouvèrent Bill et Charlie en train de réaliser un combat à l'aide de leur baguette et des couverts. Lorsqu'une fourchette fut décapitée par un couteau, ils cessèrent leur match pour mettre la table et saluer le nouveau venu.
-Bonjour, moi c'est Charlie.
Will sentit ses mains puissantes et calleuses. Il était vrai qu'il s'occupait de dragons.
-Et moi c'est Bill.
Les cheveux noués en catogans et un croc de serpent en boucle d'oreille le rendaient plus proche d'eux que Charlie. Lorsque midi sonna (Will était incapable de dire où se trouvait la pendule) Mr Weasley apparu de nulle part et Will tomba à la renverse.
-Oups, désolé mon garçon. Qui es tu ?
-Will...William Relcias, monsieur.
-Sois le bienvenu chez les Weasley, dit il avec chaleur.
Will serra la main qu'il lui tendait et il s'assit ensuite en compagnie de la famille Weasley, Harry et Hermione autour des longues tables dressée pour l'occasion. Le repas se déroula sans anicroche notoire. Alors que les plus jeunes parlaient de Quidditch, les adultes, eux, discutaient de ce Will entendit être le ministère de la Magie, et Will tendit l'oreille lorsqu'il entendit prononcer le nom de Sintan.
-Oui il a disparu depuis hier, assurait Mr Weasley.
-Ce vieux Berni a disparu? demandait Bill.
-Et sans laisser de traces, ajouta Charlie.
-Le plus étrange, ce n'est pas qu'il est disparu. Berni a toujours été un peu tête en l'air. Non, ce qui est étrange, c'est qu'il est disparu juste alors qu'on découvrait...ça.
Will ignorait ce dont ils parlaient avec tant de mystère mais il essaya de glaner des informations supplémentaires.
-Ils ont réussi à passer au fait ? demanda Bill.
-Ils n'ont encore rien tenté et je crois que c'est le mieux. Plus tard ce sera fait, mieux ça vaudra. En attendant, trois hommes sont placés en factions autour. Pour éviter toute... intrusion.
-Je me demande à quoi ça ressemble de l'autre côté. Ca doit être génial de voyager comme ça !
Mais Bill remarqua que Will les écoutait et la conversation se termina sur le mot fenêtre. Qu'est ce que ça voulait dire ?
