Chapitre onze : Iorek Byrnison.

Dans la clarté de la lumière du jour, Lyra découvrit une cellule bien plus confortable que celle où elle avait été jeté quand elle c'était autrefois fait attrapé par les ours. Peut être était ce parce que Serafina était une reine ou alors car les ours craignait la colère de leur roi si ces étrangers disait la vérité. Elle s'assit en compagnie de Will sur un des deux lits et lui dit alors.

-Comment as-tu pu revenir ?

-Je te l'ai dit j'ai ouvert et refermé une fenêtre.

-Ce n'est pas ce que je voulais dire. Le poignard. Tu devais le briser quand on s'est quittés la dernière fois.

Will acquiesça d'un air sombre.

-Je sais et c'est ce que j'ai fait. J'ai pensé à toi en essayant d'ouvrir une fenêtre et le poignard est tombé en mille morceaux. Je les ai ramassé avec Kirjava et Mary, puis j'ai gardé la gaine et le couteau en souvenir. Mais un matin, je me suis réveillé et j'ai vu que le poignard était reconstruit. Tiens regarde le.

Il le tira de sa gaine protectrice et le tendit à Lyra.

-Tu ne vois rien de différent ?

Lyra tourna la lame dans sa paume et vit alors que l'éclat lui paraissait en effet légèrement de celui qu'elle avait connu. De la lame tout entière semblait émaner une infime aura dorée.

-Qu'est ce que c'est ? demanda-t-elle.

-Je crois que c'est de la Poussière. Elle a dû sentir qu'on avait besoin du couteau et elle l'a réparé. Mary pense comme moi.

Un rugissement se fit alors entendre dans la cellule, se répercutant avec force sur les murs qui en amplifièrent le son jusqu'à son paroxysme.

-Iorek, dit aussitôt Lyra. C'est Iorek, j'en suis sûre !

Effectivement, quelques instants plus tard, l'ours-roi arriva en courant, les gardes sur ses talons.

-Faites les sortir, grogna-t-il.

Les gardes s'empressèrent d'obéir et ouvrirent la grille, permettant aux enfants de se glisser hors de la pièce. Car face à cette masse énorme de muscle et de poil couleur beige, c'était tout ce qu'ils étaient. Des enfants. L'ours aurait pu tous les balayer d'un coup de patte et Will vit que ses crocs étaient aussi longs que des poignards, et aussi acérés.

-Suivez moi, leur dit l'ours.

Sa voix ressemblait à un grognement perpétuel et il semblait avoir couru pour parvenir jusqu'aux cellules, ses longs poils encore mouillés de sa chasse récente. Il les conduisit jusque dans la salle principale du palais de glace où se tenait un gigantesque trône de glace.

-Toi, pour commencer, dit il en désignant Will. Approche.

Will s'exécuta, nerveux. Il se souvenait de la dernière discussion qu'il avait eue avec l'ours et de la claque retentissante que l'ours lui avait asséné avant de repartir.

-Tu es revenu, dit il. Le couteau devait être bris !

-Je le sais, roi Iorek. Et je l'avais brisé. Mais la Poussière l'a reconstruit pour que je revienne.

-Fais le moi voir.

Pour la troisième fois, Will sortit le poignard et le déposa sans les énormes pattes de l'ours, qui l'examina sous toutes les coutures.

-En effet, il n'a pas été reconstruit de manière habituelle. Je le saurais sinon. Tu dis que c'est la Poussière ?

-Oui, roi des ours.

-Je ne peux pas voir la Poussière. Comment le sais tu ?

-Un matin je me suis réveillé et je l'ai trouvé réparé. Une aura infime et dorée s'échappe de la lame. De la Poussière.

L'ours gigantesque lui rendit le couteau et Will le remit dans sa gaine.

-En tout cas, il a changé, dit l'ours.

-Comment ça, demanda Lyra.

-Je ne saurais dire pourquoi, mais ce poignard à évoluer. Il ne fait plus que ce que le porteur lui demanda. Il n'a plus de but.

-Vous voulez dire qu'il ne relâche plus les Spectres ?

-Ca m'en a tout l'air.

Will se sentait plus léger que jamais. Il avait autrefois vu ce dont étaient capable les Spectres d'Indifférence. Lorsqu'ils capturaient une proie, ils la vidaient de toute essence qui en faisait des êtres vivants. Ils dévoraient les daemons, rendant leur humain indifférent à tout le reste.

-Mais alors je peux ouvrir autant de fenêtre que je le veux, tant que je la referme vite pour éviter que la Poussière s'échappe.

-Pour le moment oui, dit l'ours. Mais je ne sais pas pour combien de temps.

Lyra sauta au cou de Will et l'embrassa. Enfin il allait être ensemble à nouveau. Des larmes de joies coulaient sur ses joues.

-Oh, Will c'est merveilleux !

Le garçon ne parvenait même plus à parer tellement sa joie était intense.

-Mais dites moi à présent, reprit l'ours. Que faîtes vous ici, à Svalbard ?

Lyra lui expliqua tout. L'arrivée de Voldemort, partit chercher une armée plus puissante que jamais, afin de diriger tous les mondes, l'arrivée de Harry et des autres, les nouvelles fenêtres ouvertes par on ne savait quel moyen et l'aléthiomètre leur disant de venir ici pour lui parler.

-Pourquoi nous a-t-il dit de venir vous voir, demanda Harry. Vous avez une idée ?

-Non, répondit l'ours.

Son expression était indéchiffrable, comme toujours.

-Et si...hésita Jessica.

-Oui ?

-Et si on lui demandait tout simplement ? proposa elle timidement.

Lyra se tourna vers Will puis vers Iorek. Tout deux acquiesçaient. Elle sortit donc l'instrument et se plaça en état de transe. Ses doigts actionnèrent les roues et les aiguilles se placèrent face aux différents symboles représentant sa question. Pourquoi sommes nous l ? La réponse ne se fit pas attendre, et l'aiguille sauta d'un symbole à l'autre, trop vite pour être capté à l'œil nu. Mais l'esprit de la fillette en gardé une trace et elle leur présenta la réponse obtenue.

-Je n'ai pas tout compris, expliqua-t-elle. L'aléthiomètre dit que nous devons nous intéresser à un bout de bois, une baguette ou quelque chose comme ça, et qu'elle nous indiquerait quoi faire si on le suivait.

Harry sursauta. Une idée venait de traverser son esprit.

-Will, dit il. Ta baguette. Sors là.

Will obéit et sortit sa baguette. Il la sentait vibrer très légèrement entre ses doigts.

-Qu'est ce que ça veut dire ? demanda Lyra.

-Je ne sais pas vraiment, dit Will. Normalement elle tremble si un danger me menace ou si elle entre en résonance avec le couteau.

Le second Will sortit son poignard, mais lui ne sentait rien. Le poignard restait immobile.

-C'est étrange. La baguette à l'air d'être attirée par quelque chose.

Will sentait en effet la baguette trembler plus fort lorsqu'il la pointée sur le poignard. Il avança d'un pas dans sa direction et le tremblement s'intensifia encore un peu plus.

-Continu d'avancer, dit Harry.

Will obtempéra et continua sa marche. Plus il avançait, plus la baguette vibrait avec violence. Ils montèrent ainsi deux escaliers et suivirent trois couloirs pour se retrouver dans un quatrième couloirs, plus long que les autres. La baguette tremblait à présent avec une telle force que Will craignit de la voir exploser entre ses doigts. Il avança prudemment le long du couloir et la baguette cessa brusquement de vibrer. Il se retourna et dit.

-Pourquoi est ce que...

Mais il ne termina pas sa phrase. Il savait à présent pourquoi la baguette vibrait ainsi. Face à lui, au milieu du couloir, s'ouvrait une nouvelle fenêtre. Derrière se trouvait une vaste étendue d'herbe et il apercevait au loin une sorte de large route de basalte.

-Venez voir ! dit il.

Lyra s'approcha, suivit de Pantalaimon et des autres. Tous virent alors le monde de verdure qui s'étirait devant eux, carré de verdure dans la glace du palais.

-Je crois qu'on a trouvé ce qu'on était venu chercher, dit Will.

-C'est le pays des Mulefas ! dit Lyra.

-Mulefas ? répéta Rohirim.

-Des êtres monté sur roues en quelques sortes. Vous verrez plus tard.

Elle fit face au roi ours et l'enlaça longuement.

-Iorek nous devons y aller. J'espère qu'on se reverra plus tard.

-J'en suis sûr, dit l'ours.

Lyra enfonça son visage dans l'épaisse fourrure couleur crème et elle desserra ensuite son étreinte. Puis elle s'enfonça dans le monde des Mulefas où l'attendaient les autres membres du petit groupe. Puis Will referma la fenêtre en pinçant les bords, après les avoir cherché à tâtons.