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Ca continue mal pour Duo; accident d'un des G-boys par sa faute en mission, souvenirs de son passé et... Désolé, j'ai une grande bouche J'espère que vous allez apprécier et je vous promet que Duo aura droit à son repos! Et le mystère de Heero s'éclaircira bientôt

Disclaimer: Je devrais peut-être me pratiquer à taper avec dix doigts... J'ai l'air de quoi, moua, à taper toute cette fic avec un seul doigt?!

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Chapitre 3: Remords

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Les rayons du soleil matinal, entrant en doux rayons par la fenêtre dont Quatre venait de tirer les rideaux, illuminèrent le visage angélique du jeune natté, lui donnant l'air d'un mort paisible, étendu de côté sur des draps d'un blanc immaculé. La blessure de son nez, toujours un peu bleu et enflé, lui donnait l'illusion d'un enfant sans défense. Le blondinet s'approcha doucement de son ami, posant une main pleine de tendresse sur son bras droit qui retombait sur le lit comme s'il avait enserré une forme humaine un peu plus tôt.

- Duo, murmura Quatre en se penchant sur son ami. Allez Duo-chan, debout.

Duo remua légèrement, ouvrant doucement ses paupières pour révéler ses magnifiques iris améthystes au milieu d'un regard encore tout endormi. La première chose qu'il vit fut la main gentiment posé sur son bras et les événements de la soirée lui revinrent en mémoire.

- Hee-chan, murmura t'il en se retournant.

- Non, c'est seulement moi. Quatre, répondit le blondinet en esquissant un sourire tendre mais empreint d'une tristesse accablé pour son meilleur ami.

- Hee-chan, tu n'es pas parti, murmura à nouveau Duo, son esprit et regard endormi trompant la vision qu'il avait de la chemise bleu que revêtait l'arabe.

Quatre retira sa main et s'agenouilla près du lit, son regard concerné se plongeant dans celui de l'américain.

- Duo, c'est juste Quatre, dit-il avec un sourire désolé au coin des lèvres.

Les yeux de Duo s'ouvrirent complètement et il fixa quelques instants Quatre d'un regard intrigué avant de se retourner lentement, fixant l'espace vide près de lui, dont il n'y avait même pas la moindre trace d'un reste de chaleur humaine. Se redressant vivement sur son séant, le natté fit le tour de la pièce d'un regard inquiet avant de se retourner vers le jeune arabe, redoutant déjà la réponse à sa question pas encore formulée.

- Où est Hee-chan?

Quatre baissa le regard, se redressant tranquillement pour ensuite reporter ses yeux désolés sur le visage de Duo tendu vers lui. Malgré le fait qu'il soit assis sur le lit et que Quatre se tenait debout, ce dernier pouvait sentir toute l'intensité du regard du natté qui soupesaient ses moindres réactions. Embarrassé, l'arabe fixa d'un oeil vague le 10:17 am qu'indiquait le cadran avant d'enfin reprendre la parole, plongeant son regard concerné dans celui interrogateur du natté.

- Il est parti, annonça t'il d'une voix désolée. On le cherche depuis plus de 3 heures et tout nous indique qu'il a été retrouvé le profe...

- Parti?!, s'exclama Duo, une lueur de désespoir se reflétant dans ses yeux. Mais... et la mission?

- On va attendre un peu, s'empressa d'ajouter Quatre sur un ton qu'il voulait rassurant. Tu sais, il est peut-être juste sorti prendre l'air... Au pire, on peut faire cette mission tous les quatre, on a toutes les directives essentielles...

- Il ne peut pas nous laisser en plan comme ca!, s'exclama Duo, se relevant brusquement du lit en bousculant Quatre au passage.

- Duo attend, je t'en prie, demanda l'arabe désespéré, s'agrippant au bras de son ami. Ce n'est pas si grave que ça, tu t'affoles pour rien...

Duo s'arrêta net au milieu de la pièce, son meilleur ami toujours agrippé à lui. Baissant la tête, il fut pris de court par la brûlante réalité et se mit à murmurer pour lui-même, ne se rendant pas compte que Quatre entendait tout.

- Il est parti... C'est de ma faute... Il ne voulait plus avoir affaire à moi. Qu'est-ce qui m'as prit de me jeter sur lui comme ça...?

- Duo, ne dis pas ça!, s'affola le blondinet. Il a du recevoir un ordre de mission et puis...

- Il est parti hier, souffla Duo, alors qu'il venait brusquement de s'en rendre compte. Et c'est bien normal... Je lui ait avoué ça, j'ai fait le pathétique garçonnet...

- Duo, ce n'est pas ta faute!, s'écria Quatre, le visage prit du désespoir le plus profond. Je t'en supplie, tu n'as rien fait de mal ou de pathétique! Je te comprend, et lui aussi!

Duo releva lentement la tête, ne semblant pas avoir entendu les paroles de Quatre, mais ayant surpris sa folle inquiétude pour lui. Il ne désirait rien de moins que d'affoler son meilleur ami, qui ne méritait en rien de pareils soupçons. Connaissant Quatre, il savait qu'il était déjà en proie à des inquiétudes monstres alors que c'était lui-même le monstre, c'est lui qui avait tout fait pour mériter ça...

Duo se retourna et regarda son ami dans les yeux, un sourire rassurant aux lèvres.

- Désolé Qua-chan, j'étais encore endormi. Faut pas me réveiller comme ça, le félin paresseux en moi risque de provoquer des réactions étranges... Et je sais bien que tout ce que l'iceberg fait, c'est bien notre bien et pour celui des colonies. T'inquiètes pas pour moi, Quatrounet!

L'expression du visage de Quatre passa de surprise à celle d'une tendresse incomparable et ses yeux s'embuèrent de larmes de respect et d'amour. Il attira Duo contre lui dans une longue étreinte.

- Duo-chan..., murmura t'il, et ce simple murmure empreint d'émotions voulait tout dire. À quel point il était désolé pour lui, à quel point il tenait à lui, à quel point il le trouvait courageux... Duo appuya sa tête contre celle de son meilleur ami et il sentit les larmes lui monter aux yeux. Pourtant, il les retint et esquissa un faible sourire, serrant plus fort le blondinet contre lui. Il n'était pas si seul après tout.

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Le reste de la matinée se déroula en une anxieuse attente, chacun réfléchissant sur ce qui devait se passer. Personne n'ignorait que le capitaine était sûrement parti pour une bonne raison, ce qui ne les empêchaient pas de s'inquiéter. Surtout Duo qui s'en voulait amèrement de sa conduite affaibli et qui se persuadait que l'absence du perfect soldier était de son unique faute. Wufei ne cessa de pester et de se marmonner tout bas des injures contre ce capitaine " non dévolu, lâche, imprévisible, ... " alors que Trowa, plus efficace, vérifiait encore une fois les codes d'accès qu'il avait enfin réussi à faire sortir du portable en miette. Duo, pour sa part, se laissa soigner son nez endolori par Quatre, qui n'insista pas plus sur la raison de cette blessure.

Enfin, alors qu'il dînait silencieusement à table, les quatre pilotes convinrent de partir et d'effectuer leur mission tant bien que mal.

- Et il se dit vouloir sauver ces colonies..., avait marmonné Wufei entre ses dents, à l'intention du capitaine absent.

- Il reviendra, avait répliqué Quatre. On connaît tous notre capitaine et s'il est parti, c'est sûrement pour une bonne raison.

Duo s'était contenté de ravaler ses sombres inquiétudes, craignant de ne plus jamais revoir le japonais pour qui il s'était éprit encore plus, jusqu'à le rendre fou d'un amour secret. Et pire encore, il craignait qu'il arriva malheur au perfect soldier.

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Ils n'eurent pas de difficulté à trouver l'emplacement de l'entrepôt Epsilon Wires et furent prêt à s'infiltrer peu avant une heure de l'après-midi. Réduit au nombre de quatre, ils durent réviser les tâches, tout de même importuné par l'absence du cinquième pilote qui devait contrôler les tâches de l'extérieur. Trowa prit le poste de Heero, caché derrière un tas de débris à l'extérieur de la porte de derrière, jouant le rôle de garde et de transmetteur d'informations à l'aide d'un petit micro en la possession de Quatre. Les trois autres s'infiltrèrent facilement en forcant la petite porte et Duo et Quatre devaient accompagner Wufei jusqu'à la pièce principale de l'entrepôt, où il serait le seul à forcer le code d'accès et à s'emparer des plans.

L'entrepôt ouvrait ses portes à deux heures, raison pour laquelle le mieux aurait été d'effectuer la mission le matin, mais le nombre d'ouvriers et de gardes était tout de même minime. L'entrepôt ne s'occupait que des wires des Ms et Oz ne s'était pas soucié plus que cela d'éventuelles infiltrations. Pourtant, ces plans de l'emplacement des vis était justement ce qu'il fallait aux pilotes des colonies pour concevoir un système de défense basé sur les points faibles de l'articulation des Ms d'Oz.

- Il reste trois couloirs avant d'arriver à la pièce principale, chuchota Wufei en vérifiant la carte électronique, entassé dans un petit recoin du couloir avec Duo et Quatre.

- Il y a personne ici, pourquoi faut chuchoter?, demander innocement le natté, sans toutefois élever le ton plus haut qu'un murmure.

- Maxwell no baka, il y a cinq gardes en tournée et des ouvriers, répliqua le chinois en adressant un regard courroucé au jeune homme écrasé contre lui.

- La voie est libre, murmura Quatre en se dégageant des deux autres. Les gardes sont dans l'aile 6. ajouta t'il, répétant les informations que Trowa lui transmettait dans le petit micro installé à son oreille droite.

Prenant bien garde de rester collé contre le mur droit, les trois pilotes eureut tôt fait d'arriver devant la porte du principal entrepôt que Wufei s'empressa d'ouvrir à l'aide du code d'accès. Il disposait de trois minutes avant le retour des gardes et les deux autres pilotes étaient plaqué de chaque côté de la porte, à un peu plus de deux mètres de celle-ci, à jouer les gardes armés. Le chinois lanca un dernier coup d'oeil à ses compagnons d'armes avant de refemer avec soin la porte derrière lui.

Duo ne s'inquiétait guère de la venue des gardes et il ne lui fallut pas grand temps avant que de sombres pensées commencent à l'envahir à nouveau, amené par le silence environnant. Fermant les yeux, le natté tenta desepérement de les chasser, mais le départ de Heero ne cessait de le tourmenter et il se rememora de tous les événements de la nuit dernière, puis du léger " Ai shiteru " qu'il avait entendu. Y aurait-il le moindre espoir que ces mots furent prononcés de la bouche même du perfect soldier? Bien sûr quer non, qu'allait-il espèrer là? Heero avait du le trouver si pitoyable... Mais la mort d'Hilde lui pesait tant sur le coeur.

Absorbé dans ses pensées, Duo ne vit pas le temps passer et ne remarqua pas plus la forme qui s'approchait de lui. Il était enfermé dans son sombre monde alors que Quatre guettait avec ardeur la venue des gardes de l'autre côté du couloir, son regard percant les ténébres à l'affût de tout danger.

Les quelques minutes qui suivirent s'écoulèrent si vite et dans une si grande terreur que Duo s'en souvint à peine à la sortie de l'entrepôt. Tout ce qu'il se rappelait s'embrouillait dans son esprit, laissant une suite d'évenements vagues mais terribles se succéder dans sa tête. Deux gardes avaient surgi de l'ombre, de son côté. Duo avait brusquement ouvert les yeux au moment où l'un d'eux l'empoignait fermement par le bras, ne lui laissant pas le temps de réagir. Quatre était vivement sorti de l'ombre, pointant son arme en direction du deuxième garde. Le natté avait alors retiré son bras avec force et s'était précipité vers son ami, voulant se retourner pour tirer sur les gardes. Et puis... Et puis Quatre était tombé, une tâche rougeâtre se dessinant sur sa chemise, Duo à quelques pas de lui. C'est alors que, sans que le natté l'ait vu sortir de la pièce, Wufei avait enroulé son bras autour du cou d'un des gardes et avait abattu l'autre.

- Tire-le! Qu'est-ce que t'attend?!, hurla t'il à l'américain qui ne pouvait arracher son regard de son ami sur le sol.

Maxwell! TIRE, BON SANG!!!, hurla à nouveau Wufei, retenant avec beaucoup de difficulté le garde qui se débattait tant bien que mal.

Duo releva un regard affolé sur le chinois et, ne se rendant même pas compte qu'il obéissait aux ordres de ce dernier, pointa une arme tremblante sur le garde. Le regard du jeune homme s'agrandit de terreur et resta figer ainsi à jamais lorsque la balle vint se loger directement dans son coeur. Wufei le laissa s'écraser sur le sol, accourant aux côtés du natté, qui semblait prit dans un cauchemar où tout avançait au ralenti.

- Bordel, mais qu'est-ce t'as fait?, s'écria le chinois rouge de colère, ne remarquant pas le corps de Quatre étendu dans la pénombre à quelques pas à peine de lui.

Duo reprit vivement ses esprits, comme réveillé par les paroles de son compagnon, et se jeta à genoux près de l'arabe, lui arrachant sa chemise. Wufei eut un hoquet de terreur et se pencha rapidement sur le blondinet, constatant avec soulagement qu'il respirait encore. Mais son soulagement fut vite oublié lorsque Duo lui fit remarquer avec une voix tremblante qu'une balle s'était logé dans l'estomac de Quatre et qu'il risquait une hémorragie.

Puis, tout se brouillait à nouveau dans l'esprit de Duo, alors qu'il voyait défiler Wufei arrachant sa propre chemise et en enroulant le torse de l'arabe, ses paroles précipités annonçant qu'il fallait sortir au plus vite, l'alarme qui se déclenchait, le poids du blondinet inerte appuyé sur ses épaules et sur celles de Wufei, la course précipité jusqu'à la sortie de la base... Il ne savait plus trop comment il s'était retrouvé au milieu d'un bois, à une centaine de mètres de l'entrepôt. Avait-il traîné Quatre jusque là?

Et puis le moment présent. L'horreur qu'exprima Trowa pour la première fois en voyant la chemise imbibé de sang et la figure si pâle de Quatre. Le français les avait attendu dans le bois près de la petite clairière comme convenu. Duo sortit de sa torpeur et ne fut que trop conscient en déposant Quatre sur le sol. Ce dernier était encore plus pâle, la bouche légèrement entrouverte, la figure couverte de sueurs et avait une légère respiration rauque comme s'il luttait pour survivre. Ce qu'il faisait.

- Qua-chan..., murmura Duo avec effroi, caressant d'un geste nerveux la figure légèrement crispé par la douleur qu'il ne pouvait sentir, étant inconscient.

- Il faut déloger cette balle au plus vite et stopper l'hémorragie par une forte pression sur son estomac, dit Trowa, une pointe de nervosité dans sa voix.

- Je m'en charge, répondit Wufei, les sourcils froncés par l'inquiétude.

Sans plus attendre, le chinois défit la chemise avec de gestes rapides et précis, enfonçant son index sans hésiter dans la petite plaie. Il savait y faire, ayant suivi un entraînement médicinale dans son village. Duo détourna la tête, ne pouvant supporter de voir son compagnon jouer ainsi dans les chairs de son meilleur ami.

Il tremblait sans le savoir et les plus intenses remords vinrent le torturer alors qu'il caressait nerveusement la figure de l'arabe, lui soufflant des phrases réconfortantes qu'il ne s'entendait même pas prononcer. C'était par sa faute... Encore!!! Quatre, son dernier véritable ami... S'il ne s'en sortait pas, c'en était fini pour le natté. Il ne pourrait supporter cette perte. Si seulement il avait fait le moindrement attention, si seulement il n'avait pas médité sur son pathétique sort au lieu de surveiller...

- Tu va t'en sortir Qua-chan, tout ira pour le mieux et tu guériras vite. Je ne suis qu'un imbécile... Je suis tellement désolé, murmura t'il. Les autres ne l'entendaient pas dans leur accès de nervosité.

- Ca devrait suffire, annonça Wufei en resserrant sa chemise autour de l'abdomen de l'arabe, avant de reposer le poids de sa main sur l'endroit de la blessure. Il faut garder une pression constante sur la plaie pendant les dix prochaines minutes.

- Et il va s'en sortir?, demanda Trowa en plongeant un regard qui ne permettait aucun mensonge dans celui du chinois.

Ce dernier le regarda à son tour avec un air inquiet, puis jeta un coup d'oeil vers Duo, dont le visage troublé était tourné vers lui. Puis, le chinois baissa la tête, fixant le dos de sa main blanchi par l'effort de la pression avant de murmurer; Je n'en sais rien...

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La grande aiguille des minutes bougea légèrement vers le douze, arrachant à l'horloge de la cuisine les douze coups indiquant six heures du soir. Le regard vitreux et inexpressif de Duo se tourna lentement vers l'horloge, la fixant comme s'il pouvait y voir le temps s'envoler. Un vague souvenir lui remonta en mémoire- la chanson préféré de Solo, la dernière qu'il avait fredonné avant de le quitter pour là-haut.

Time is a valuable thing, watch it fly by as the pendulum swings, watch it count down at the end of the day, the clock ticks life away. It's so unreal, didn't look out below, watch the time go right out the window, trying to hold on, but didn't even know, wasted it all just to watch you go...

Duo soupira, reportant son regard vide sur ses mains mollement posées sur la table à laquelle il était assise depuis près d'une heure. Leur retour à la base avait duré moins d'une demi-heure, alors que les trois pilotes faisaient tout leur possible pour ne pas trop ballotter l'arabe toujours inconscient. Le flot de sang avait bien arrêté grâce au jeune chinois, mais Quatre n'avait pas semblé se remettre. Arrivé ici, il avait immédiatement été porté à son lit, l'hôpital étant hors de la portée des hors-la-loi qu'étaient les G-boys. Se faire repérer était encourir un trop grand risque, surtout depuis que chaque hôpital regorgeaient de soldats d'Oz, voulant soi-disant veiller au bon fonctionnement des hôpitaux. Quel excuse pour terrasser les blessés des colonies et plus encore...

Quatre était couché et inconscient depuis deux heures de l'après-midi, toujours en proie à un manque de sang. Sa respiration était toujours un peu rauque et il ne semblait reprendre des couleurs qu'à une extrême lenteur. Quand à ses esprits... qui savait s'il allait jamais se réveiller? Duo avait veillé longtemps à son chevet, ainsi que Wufei et Trowa qui ne se préoccupaient guère des plans que le chinois avait réussi à empocher avant d'entendre le coup de feu au-dehors.

Wufei lui posa certes bon nombre de questions sur les raisons de cet incident, et Duo ne put qu'avouer toute la vérité, d'une voix tremblante. Mais il n'utilisa que le terme " penser à des problèmes " pour définir les causes de son inattention.

- On était en mission, Maxwell, lui avait reproché furieusement Wufei. Tu ne pouvais pas mettre tes petites problèmes de côté et te concentrer?! J'ai aucune idée de comment t'as pus être engagé dans notre équipe alors que tu mets la vie de tes coéquipiers en danger à cause de ton surplus de sensibilité!

- Wufei, tais-toi, avait fermement ordonné Trowa et le chinois s'arrêta uniquement par pure surprise de l'autorité du français.

- Je sais, c'est entièrement ma faute, avait répondu Duo dans un murmure, la tête baissée. J'ai été un parfait imbécile, comme toujours. Wufei, je suis vraiment désolé pour tous les problèmes que jw vous cause. Je mérite plus de reproches que cela. C'est de ma faute si Quatre a été mortellement blessé. Lui n'aurait jamais été aussi négligent.

Il termina sa phrase dans un murmure encore plus faible pour que les deux autres n'entendent pas le sanglot qu'il réprima difficilement. Quatre n'aurait jamais fait la moindre chose ayant pu nuire à Duo, en dépit de tous ses problèmes... Les pilotes ne parlèrent plus, ne trouvant pas le courage de dire à Duo que ce n'était pas de sa faute. Pourtant, ils le croyaient bien que Duo n'y était pour rien, surtout que c'était son meilleur ami qui risquait de mourir, et que c'était plutôt des mots rassurants qu'ils devraient lui adresser.... Mais ils n'ouvrirent pas la bouche.

Finalement, après trois heures de veille à son chevet, Duo s'était lentement relevé et avait quitté la petite chambre et ses deux compagnons sans raison aucune. Il s'était assis à la table de cuisine, l'esprit embrouillé de mille pensées qui le rendirent plus vide qu'il ne l'avait jamais été. Et c'est alors que l'horloge avait sonné six heures.

Qui sait combien de temps la natté serait resté là si la porte n'avait pas sonné Sursautant, Duo se rappela durant quelques secondes ce qu'avait apporté la dernière sonnerie et ne put s'empêcher de frissonner en se levant pour aller ouvrir.

- Je vais finir par développer une phobie des facteurs, murmura t'il entre ses dents en tombant sur un jeune livreur qui tenait une petite enveloppe grise à la main. Ce dernier eut un sourire amusé.

- Je suis tout à fait innofensif, répondit-il en tendant l'enveloppe au natté.

- Vous oui, mais sûrement pas ce paquet, répliqua Duo en lui adressant un faible sourire.

- Mais qui voudrez blesser une jolie créature comme vous?, répondit le facteur, d'humeur séductrice.

- Votre camion vous appelle, mon très cher, répliqua froidement Duo, qui n'était pas d'humeur à plaisanter. Surtout pas avec ce vieux vicieux qui approchait sa main de la cuisse de Duo...

- Mon camion nous appelle, susurra le facteur, aggripant ses doigts à la ceinture de l'américain.

- Va te faire voir, espèce de fils de pute, répondit Duo d'une voix menacante. Ses yeux exprimaient une soudaine fureur qui donnaient des reflets rougeâtres à l'améthyste de ses iris. Il referma brusquement la porte sur le nez du jeune facteur, refusant de se laisser emporter par sa colère qui lui dictait de défouler sa peine sur le livreur pervers mais bien innocent.

Appuyant sa tête contre la porte, il soupira, ne pouvant s'empêcher de se dire que ces trois derniers jours l'avait rendu bien agressif et moins plaisanteur. Cela allait-il durer? Un soudain espoir traversa son esprit et il rabaissa vivement les yeux sur la lettre, qui ne portait aucune inscription. Une folle excitation s'empara de lui alors qu'il déchirait le haut de l'enveloppe, s'attendant à y trouver un message de la part de Heero.

- Hee-chan..., souffla t'il en plongeant la main dans l'enveloppe. Il se figea au contact d'un papier froid qui ne pouvait être que celui de photos. Lentement, il en sortit trois photos tournés à l'envers, de petit format carré.

Fébrilement, ne sachant pas à quoi s'attendre, il retourna les photos... et resta muet d'horreur. Ses mains se mirent à trembler et sa bouche s'entrouvrit pour laisser échapper un cri silencieux. La première photo glissa sur le sol, laissant apparaître une deuxiéme image tout aussi traumatisante, sur lequel le regard horrifié du natté se figea. Un corps. Couvert d'horribles et profondes cicatrices, manquant de peau par endroit... La tête à moitié défoncée, un moignon saignant à la place du bras droit, un oeil manquant... Plus q'un os à la place du nez... Hilde n'était pas morte dans un attentat. Elle avait été mutilée.

Dans une ultime convulsion, Duo laissa échapper les deux photos, un gémissement semblable à un râle animal s'échappant de sa gorge. Il recula de quelques pas, une expression horrifié, apeuré, désespéré sur son joli visage, son corps en proie à des petits tremblements.

- Maxwell? Qu'est-ce qui se passe? Ça ne va pas?, demanda la voix un peu inquiète de Wufei derrière lui.

Duo se retourna vivement, fonçant presque dans le chinois et son visage prit une expression de démence absolue.

- WUFFY! Ah, t'es là!, s'exclama t'il avec une voix perçante, lançant quelques éclats de rire affreusement faux.

Wufei était consterné, la bouche entrouverte, ne sachant comment réagir. Duo lui posa une main sur l'épaule, l'air complètement ivre.

- Eh mon ami chinetoque, je peux t'appeler Feifei? Hi hi, ca fait Fée! Je... tu... et tu va...

Sa voix se cassa et Duo recula à nouveau, semblant reprendre un semblant d'esprit.

- Je vais me coucher, Wufinou. Viens pas me rejoindre cette nuit, petit coquin, j'ai besoin de sommeil!

- Maxwell, bon sang, qu'est-ce qui t'arrives?!, s'exclama soudainement Wufei, empoignant fermement son partenaire par les épaules. T'as bu ou quoi?!

Duo ouvrit la bouche, son visage démentiel promettant une autre phrase sans sens aucun. Puis, toute la démence disparue soudainement, laissant place à une douleur si profonde que Wufei lâcha ses épaules et recula d'un pas. Les yeux de Duo semblèrent s'éteindre comme de folles flammes soufflés par un vent de tristesse.

- Désolé, murmura t'il avant de dépasser le chinois et de s'enfermer dans la petite chambre à coucher qu'il partageait à présent avec lui-même. L'air ahuri de Wufei le suivit jusqu'à ce que la porte se referme bruyamment, puis son regard effaré se posa sur le sol. En particulier sur la seule photo encore retournée.

- Bon sang..., murmura le chinois horrifié, n'osant pas se rapprocher plus de l'horrible photo dont il distinguait malheureusement tous les détails. Comme si on lui avait soufflé la réponse, il sut qui était la femme sur la photo. Il constata que son état d'horreur devant cette image n'était rien en comparaison à la douleur de Duo. Tournant son regard désespéré vers la porte close, Wufei hésita quelque peu. Il ne pouvait laisser opérer cette calomnie sur son compagnon. Sur mon ami, se ravisa t'il en se dirigeant d'un pas décidé vers la chambre.

Duo était étendu sur son lit, en proie à une telle douleur qu'il ne pouvait pleurer, qu'il ne pouvait même plus en exprimer le moindre soupçon sur son visage vide. Wufei referma doucement la porte derrière lui et s'approcha du lit, en gardant tout de même une distance respectueuse entre l'endroit où il s'assit et le corps de Duo étendu sur le côté.

" - Maxwell, oublie tout ça. Ce n'est en rien ta faute , comme tout ce qui s'est passé depuis ces derniers jours " commença Wufei d'une voix assuré, tout en contradiction avec son esprit qui ne savait que dire pour consoler le jeune Duo. Jamais il n'avait rassuré quelqu'un, mais il savait que l'américain en avait tant besoin. Lui-même, même dans sa grande fierté, s'avoua qu'il aurait eu les mêmes besoins après tous ces événements.

Le silence suivit ces paroles, le regard de Duo perdu dans le vague.

- Tout ira pour le mieux. Winner guérira et Yuy reviendra. Et tu pourras tout oublier... Ta joie et ta bonne humeur me manque, tu sais.

Le natté ne répondit rien, comme s'il ignorait la présence de son compagnon d'armes près de lui. Désespéré, ne sachant plus que faire, Wufei fit la dernière chose dont on l'aurait cru capable et la seule chose qu'il se croyait pouvoir faire pour aider le natté. Se penchant près de l'américain, il l'entoura de ses bras durant un court moment.

- Duo, je suis vraiment désolé, murmura t'il, avant de se relever et de quitter la pièce sans se retourner. Il ne pouvait plus rien faire. Quatre et même Heero aurait mieux su se débrouiller, songea Wufei en pénétrant dans la cuisine. C'est moi l'imbécile.

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Duo ferma les yeux, un vague sourire éclairant son visage. Wufei l'avait appelé par son pronom et l'avait serré dans ses bras... La pitié fait des ravages, songea amèrement le natté. Manque plus que Trowa se mette à parler comme une pie.

Toutefois, la sincérité du chinois l'avait quelque peu réconforté, surtout que ces paroles avaient du lui coûter bien plus que sens de l'honneur. L'américain se sentit tout d'un coup prit d'une immense fatigue et il ne tarda pas à s'endormir sans donner plus libre cours à ses pensées. Et puis d'ailleurs, il les avait déjà sombrement ruminé toute la journée.

Pourtant, s'il avait su à quoi s'en tenir, Duo serait resté éveillé. La nuit fut une succession de rêves et de souvenirs douloureux comme il n'en avait pas vécu depuis plusieurs mois. À chaque heure, le natté se réveillait, en proie à des sueurs froides qui se mêlaient aux larmes qui roulaient inconsciemment de ses joues. Mais il se rendormait toujours, contraint de souffrir en rêves plutôt qu'en pensées.

Ses rêves commencèrent par la mort de Solo, celui qu'il avait tant chéri durant son enfance, celui qui avait joué le rôle de grand frère protecteur et fait office de meilleur ami. Celui qui lui manquait toujours cruellement. Duo se revoyait, accroché désespérément au jeune homme couvert de sang, ses cheveux autrefois lousses baignant dans le liquide rougeâtre qui s'écoulait du jeune Solo. Ses pleurs qui s'entremêlaient à la respiration rauque du jeune homme, déjà atteint de maladie. Les responsables de cette blessure qu'il entendaient encore rire dans son esprit tourmenté.

Puis, le rêve avait enchaîné. Seul enfant adopté par un prêtre, habillé en soutane noire, il se voyait attirer les rires et les moqueries de ses camarades de classe. Les boules de papier qui lui sifflaient aux oreilles durant les cours. Les coups qu'ils recevaient des plus grands. Et le pire, la fois où il avait servi d'épouvantail de l'année, retenu avec des cordes à une minable croix de bois, recevant des petites pierres et des cruelles railleries.

- Sois fier de faire comme ton amour, le grand Jésus! Allez, souffre et tu nous diras qui viendra t'aider!

- Ouais, sûrement pas tes parents, puisqu'ils sont morts!

Duo avait levé des yeux luisants de larmes vers les jeunes hommes, incapables de supporter la douleur de ses fragiles poignets écorchés au sang avec la corde rugueuse.

- Je vous en prie, détachez-moi, avec t'il supplié désespérément dans un faible murmure.

Puis, la scène changea de nouveau. La mort du père Maxwell et de soeur Hellen, par sa faute encore. La mort des parents du jeune mécanicien avait qui il s'était lié d'amitié. Par sa faute encore. Micheal lui en avait tant voulu. Si t'as pas de famille, c'est pas une raison de tuer celle des autres!, avait-il lancé, en pleurs. Les viols et tortures qu'il avait subi dans les ruelles poussiéreuses. Et le départ de Heero, la mort d'Hilde, la blessure de Quatre...

- Je veux mourir, souffla Duo dans un état de demi-sommeil.

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Désolé Qua-chan!!! Gomen nasai!!! Enfin, ne me tuez pas, fans de Quatre, notre petit blondinet va tenir le coup... Désolé si ca tourne en rond et qu'il y a pas trop d'action; j'essaye justement de décrire la détresse de Duo sans trop en rajouter. Ce serait trop poussé- tornade, fusillade, mort de tout le monde, avalanche, enfin vous voyez le portait? Mais je vous réserve un peu de viol et de torture dans le prochain chapitre... Merci pour vos reviews, ca encourage beaucoup!

Réponses aux reviews:

Kamara: Merci, je fais de mon mieux pour updater le plus vite possible.

Siria black: Ah ben pour savoir, faut lire la suite Heero lui a bien dit Ai shiteru mais Duo-chan a pas entendu... Wah! Ca va tout s'éclaircir et s'arranger bientôt. Après tout ca, Duo méritera un merveilleux bohneur! Lol, mais il est trop adorable et fait pitié a voir souffrir... Je m'en veux!!!

ShinOyasumi: C'est pas trop compliqué, j'espère? On va bientôt comprendre pourquoi! Heero et Duo vont trop bien ensemble et je vais tout faire pour que ca se termine comme ca... Mais pour l'instant, Duo-chan y souffre... Wah! Tes encouragements, tu les mérites vraiment, t'es une super auteure!