Disclaimer : les personnages et les lieux que vous reconnaîtrez ne m'appartiennent malheureusement pas (merci à JKR pour son oeuvre ! ) Mais l'histoire, et tout ce que vous ne reconnaissez pas, vient de ma petite tête bouillonnante!! Bonne lecture...


Merci beaucoup à Alixe et Lisandra pour vos reviews !

Chapitre 11 un peu spécial. Il n'est pas vu à travers Max, mais à travers certains professeurs. Histoire de faire un peu plus connaissance avec eux. Et aussi de poser de nouvelles questions sur le passé de Max... (questions sans réponse, bien sûr !) (mais non, je ne suis pas méchante ! )

Chapitre 11 : toute vérité n'est pas bonne à dire

En une fraction de seconde, Théo Onirus se retrouva dans la cheminée médiévale du bureau de Dumbledore. Le réseau de cheminette interne était d'une rapidité surprenante...

Dumbledore attendait ses invités, assis derrière son bureau. Il semblait très absorbé dans l'examen d'un télescope miniature. Il leva à peine les yeux vers le nouvel arrivant.

" Théo, est-ce que vous vous y connaissez en instruments astronomiques ?"

" Pas le moins du monde, Albus, vous m'en voyez désolé..."

" Mon frère m'a envoyé ceci, mais je crois que j'en ai faussé le mécanisme..."

" Vous devriez peut-être demander à Neutrino..."

" Hmmm..."

Onirus se retint de hausser les épaules. Neutrino Higgs, le jeune professeur d'astronomie, aurait sans doute été flatté de pourvoir aider le directeur.

Le professeur de divination prit un siège aux côtés de Minerva McGonagall, professeur de métamorphose et directrice de Gryffondor, et Maria Warjan, professeur de potions et directrice de Poufsouffle. Pour une fois, il n'était pas le dernier...

Il s'insinua discrètement dans la conversation de ses deux collègues, à propos du peu d'élèves qui leur arrivaient cette année. Minerva, secouait la tête, indignée mais impuissante. Maria, en tant que professeur encore peu expérimentée face à la grande Minerva McGonagall, se contentait de l'approuver de signes de tête successifs. Onirus, fidèle à lui même, souriait, apparemment indifférent. Il allait parler du frère d'Eddie Sanders, bien connu pour ses innombrables farces, digne pendant du Sirius Black de Gryffondor, lorsqu'il fut interrompu par un bruit d'objet cassé et un juron, que le directeur venait de laisser échapper. (A/N : ça arrive même aux plus savants ! )

Les trois professeurs le regardèrent, surpris et outrés. Il leur fit ce sourire charmant mais catégorique, qui ne laissait place à aucun commentaire.

" Je vous prie de m'excuser, ajouta-t-il simplement. Je crois que le cadeau d'Abelforth est définitivement hors d'usage... Même Neutrino n'y pourra plus rien..."

Et il repoussa d'un air déçu les trois fragments métalliques qui avaient formé un télescope miniature quelques instants auparavant.

Dans un pop étouffé, le professeur Lygaeus apparut, la mine toujours aussi sérieuse et insondable.

" Bien, bien, vous voilà, Ralph...reprit Dumbledore. Asseyez-vous et commençons."

Lygaeus prit place près de son confrère Onirus.

" Vous avez sans nul doute remarqué que la confiance des parents d'élèves n'a guère joué en notre faveur, cette année..."

Minerva soupira et leva les yeux au ciel.

" Ce n'est rien de le dire... Vingt élèves ! Nous n'étions jamais tombé aussi bas !"

" Malheureusement, nous n'y pouvons rien, Minerva... Les, hmmm... conditions actuelles... ne nous permettent d'espérer davantage. Bien que Poudlard soit l'endroit le plus sûr qui existe."

" Grâce à vous, monsieur le directeur !"

La phrase venait de Maria Warjan, tout sourire et les yeux brillant d'admiration lorsqu'elle regardait le directeur. Mais elle rougit avant d'avoir terminé sa phrase. Les autres professeurs n'étaient pas habitués à la voir parler de son propre chef en public.

" Merci, Maria. Vous êtes bien aimable..."

La professeur de potions rougit de plus belle.

" Je vous demanderai donc, reprit Dumbledore, d'attirer la sympathie et la confiance autant que possible, tout en restant fermes et inflexibles sur le règlement."

Les quatre professeurs hochèrent la tête d'un air entendu.

" Maintenant, passons aux élèves. Maria ?"

" Cinq, trois filles et deux garçons. Je n'ai rien remarqué de particulier. Trois d'entre eux sont de parents Moldus et se sentent un peu perdus. Je les ai rassurés. Je pense que ça ira."

" Minerva ?"

" Comme d'habitude... Sauf qu'ils sont moins nombreux."

" C'est tout ?"

" Oui. Ah, et miss Patriks vous remercie de l'avoir nommée préfète-en-chef."

Son expression hargneuse se changea en fierté non dissimulée.

" Théo ?"

" De même, cinq. Deux filles, trois garçons. J'ai prévenu le jeune Sanders, mais... Enfin, nous verrons bien. Les... circonstances actuelles, sauront peut-être raisonner les plus indisciplinés..."

" Si seulement... soupira McGonagall."

" Et la jeune fille que je vous avais recommandée ? demanda Dumbledore."

" Je ne lui ai pas encore parlé en privé, mais tout me semble bien aller."

" Bien. Ralph ?"

" Vous connaissez mes positions, monsieur le directeur... Je ne souhaitais pas ce poste..."

" Je sais, Ralph. Mais vous savez bien pourquoi je vous l'ai attribué."

Oui, oui, il le savait : il était le seul professeur issu de Serpentard, et Poudlard avait besoin d'un homme de poigne pour maintenir certains élèves de Serpentard dans le droit chemin...

" En ce qui concerne les nouveaux élèves ? En connaissez-vous certains... de nom, j'entends ?"

" Oui. Lane et Pretchett."

" Bien."

Le directeur n'ajouta rien mais le gratifia d'un regard qui signifiait clairement : "Vous connaissez bien sûr mes recommandations particulières quant à ceux là..."

Lygaeus hocha imperceptiblement la tête. Puis il ajouta :

" Mr Malefoy semble être particulièrement irrité de ce que vous ne l'ayez pas choisi pour occuper la place de préfet-en-chef..."

Dumbledore réprima un sourire.

" Il se fera à cette idée... Il n'y a donc pas de problèmes avec vos nouveaux protégés ?"

Les quatre professeurs firent non de la tête.

" Passons donc aux nouveaux professeurs. Je crois que vous avez tous rencontrée Mrs Hellébore..."

" Disons plutôt que nous l'avons... sentie passer... (1) lâcha Onirus en ricanant."

Minerva et Maria pouffèrent. Même Lygaeus esquissa un sourire.

" Oui, oui, je comprends, Théo... reprit le directeur en tentant de garder son sérieux. Mais il me semble que Faragonda est un excellent professeur..."

Les deux femmes se mordirent les lèvres pour ne pas éclater de rire.

" Quant à Mrs Anor et Mr Cardonis..."

Minerva McGonagall retrouva son sérieux en un instant.

" Albus, je n'ai rien contre Gilraën Anor, qui a l'air d'être une personne sérieuse et responsable... Mais Hélios Cardonis ! Sérieusement, Albus, n'y avait-il pas d'autre candidat ?"

" Malheureusement, non, Minerva. Sinon, j'aurais évidemment fait un autre choix..."

" Hélios Cardonis... murmura Maria Warjan. Ce n'est pas ce joueur de Quidditch qui a dû stopper sa carrière à cause d'un accident ?"

" Si, c'est bien lui, répondit Onirus. Il jouait dans l'équipe des Tornades de Tutshill, dans les années cinquante. Vous êtes trop jeune pour l'avoir vu jouer. C'était un excellent joueur. Il a même été sélectionné dans l'équipe nationale, en 54, je crois. Mais, effectivement, un accident de balai l'a écarté d'une carrière prometteuse. Je ne savais pas qu'il envisager de devenir professeur..."

" Il semblerait qu'il avait quelques problème d'argent, et il cherchait du travail. Puisque son prédécesseur tenait à prendre sa retraite cette année, je lui proposé le poste..."

" Il était plutôt... irascible sur les terrains, si je puis me permettre."

" Irascible ! s'indigna Minerva. C'est un euphémisme, Théo ! Après un match prétendument amical antre les Tornades et les Catapultes de Caerphilly, les Tornades avaient perdu, et il s'est pratiquement jeté sur le grand Dai Llewellyn !"

" C'était il y a vingt ans, ma chère Minerva. Et puis, il comprendre certainement qu'il a aujourd'hui affaire à des enfants dont la plupart ne sont jamais monté sur un balai, et pas à Dai Llewellyn, "le Dangereux"..."

McGonagall eut un petit geste de dédain.

" Puisque tout est réglé et que l'heure se fiat très tardive, je vous souhaite une bonne nuit à tous..."

Le directeur se leva majestueusement en retenant un bâillement. Les quatre professeurs lui souhaitèrent également une bonne nuit et se dirigèrent vers la sortie.

" Ralph, je voudrais vous parler en privé, si cela ne vous ennuie pas..."

Avait-il le choix ? Dumbledore ne prenait jamais l'air autoritaire d'un principal de collège, mais sa physionomie en elle-même imposait le respect et savait se faire obéir. Il attendit quelques instants, afin d'être sûr que les trois autres professeurs ne puissent pas entendre.

" Vous avez sans doute remarqué la jeune personne dont Théo et moi-même avons mentionné la présence à Serdaigle ?"

" Si vous voulez parler de Maxine Grey, oui. Son oncle m'en a parlé au dîner."

" Vous ne trouvez pas surprenant le fait qu'elle se retrouve à Serdaigle ?"

" Non."

Dumbledore le regarda, embêté.

" Et bien... J'avais supposé que... compte tenu des... des liens... Il se serait plutôt envoyée à Serpentard..."

" Les liens ? Je ne vois pas de quoi vous voulez parler, monsieur le directeur."

" Ralph, appelez-moi Albus, je vous en prie. Ne soyez donc pas si solennel."

Malgré son profond respect pour le directeur, Ralph Lygaeus ne pouvait s'empêcher de détester cet air paternel qu'il prenait parfois avec les élèves et les professeurs. Par manque de chance, il l'employait très fréquemment avec lui...

" Vous comprenez ce que j'entends par "liens", n'est-ce-pas ?"

Évidemment qu'il comprenait ! Il n'était quand même pas stupide ! Il n'avait pas beaucoup vu la gamine, mais suffisamment en tout cas pour savoir qu'il se retrouverait certainement confronté à elle, un jour ou l'autre.

" Et c'est pour cela que vous teniez tant à ce que je devienne le directeur des Serpentards ?"

" Bien sûr, Ralph... Je pensais que cela aiderait les... confidences. Car vous imaginez bien qu'il faudra un jour apprendre la vérité à cette enfant... "

A ces mots, Lygaeus fut parcouru d'un frisson. En abandonnant sa carrière d'Auror, il avait cru pouvoir mettre de côté tout ce passé brutal et cruel. La cécité irréversible de son oeil gauche le lui rappelait pourtant à chaque instant. Et maintenant, cette enfant sera là aussi pour qu'il n'oublie rien...

" Mais, elle est à Serdaigle, bien que j'en ignore encore les raisons... Théo n'est pas au courant de tout, bien sûr, puisque je vous ai promis de garder le secret. Il en sait à peine plus que la pauvre enfant..."

" Je vous demande pardon, monsieur le... Albus... Mais, je crois qu'elle est encore trop jeune pour affronter cette réalité."

" Oui, sans doute. Mais il faut se préparer. Car elle finira par découvrir la vérité tôt ou tard. Et il vaudrait mieux pour elle que ce soit par nous, que par la bouche d'un ennemi..."

Lygaeus frissonna à nouveau.

" J'exécuterai vos ordres, professeur, conclut-il."

" Bien, bien... Nous y reviendrons quand le moment sera venu. Tant qu'elle est ici et en sécurité, elle ne se pose pas de questions... Toute vérité n'est pas bonne à dire... N'est-ce pas, Ralph ?"

Il ne voyait ce qu'il voulait dire, mais hocha la tête pour signifier son adhésion. Il y eut un long silence, pendant lequel les deux hommes n'osèrent pas se regarder dans les yeux.

" Puis-je disposer, monsieur ? demanda enfin le jeune professeur."

" Hmmm... Juste une dernière chose... En plus de veiller sur les élèves que vous m'avez cités tout à l'heure, j'aimerais que vous gardiez un oeil sur miss Grey. Avec vous, Greg et moi, je pense qu'il ne pourra rien lui arriver de fâcheux. Je sais que ce que je vous demande est pénible, mais..."

" Je le ferai, monsieur, l'interrompit-il."

" Vous êtes un brave garçon, Ralph. Bonne nuit."

Lygaeus se mordit l'intérieur des joues pour ne pas hurler contre tant de condescendance.

" Bonne nuit, monsieur."

Dumbledore leva les yeux au ciel pour ne pas pester contre tant de froideur et d'indifférence feinte.

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Arrivé dans ses appartement, Lygaeus s'assit devant son secrétaire, où reposait une bassine de Pensine. Il posa sa baguette contre sa tempe, marmonna quelques mots incompréhensibles, puis tira un long filet argenté qu'il déposa dans la bassine. Il l'agita légèrement d'un bord à l'autre, absorbé par ce qu'il y voyait. Il resta ainsi quelques minutes, jusqu'à ce que la scène qui se déroulait prit fin.

Il était vraiment dommage de ne pas connaître la suite, pensait-il en relevant les yeux.

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(1) voir la note du chapitre précédent...

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Et non, vous ne saurez pas ce qu'il y avait dans la Pensine... Ce serait trop facile ! Vous connaîtrez le fin mot de l'histoire d'ici une vingtaine ou une trentaine de chapitres... Moi, cruelle ? Vous le pensez vraiment ???
A bientôt !!
Thaele Ellia