Disclaimer : les personnages et les lieux que vous reconnaîtrez ne m'appartiennent malheureusement pas (merci à JKR pour son oeuvre ! ) Mais l'histoire, et tout ce que vous ne reconnaissez pas, vient de ma petite tête bouillonnante!! Bonne lecture...

Chapitre 15 : Serena

La pluie battante et le temps boueux avait cédé la place à la neige. Le parc de Poudlard était entièrement recouvert d'une épaisse couche blanche.

" Dépêche-toi, Max ! On va être en retard !"

Alyce tournait en rond et trépignait depuis une heure. Sa valise était déjà bouclée depuis longtemps. Elle n'attendait plus que son amie pour descendre.

C'était les vacances de Noël. La plupart des élèves rentraient chez eux pour les fêtes. Dans leur dortoir, seule Morgane restait au château. On ne connaissait presque rien de ses parents, sauf qu'ils étaient souvent absents à cause de leur travail et qu'ils ne pouvaient se permettre de prendre des congés pour passer Noël avec leur fille unique. Max était un peu peinée de savoir que Morgane allait rester toute seule pendant deux semaines. Mais elle avait tellement hâte de retrouver sa famille qu'elle ne se sentait pas l'envie de rester elle aussi pour autant.

" C'est bon ! J'ai fini !"

Max s'assit sur sa malle pour réussir à la fermer.

" C'est pas trop tôt ! lança Alyce. Alors, on y va !"

Elle parut chercher quelque chose dans la poche de sa robe de sorcier.

" Attends... Je ne trouve plus ma baguette !"

Dans le dortoir, personne ne s'affola. Alyce perdait sa baguette en moyenne deux fois par semaine, et ses compagnes de chambre y étaient habituées.

" Tu as regardé sous ton lit, dans la commode, la table de chevet, sous le tapis ? Bref, dans tous les endroits où tu la pars habituellement ? demanda Séléné."

Comme chaque fois qu'elle égarait sa baguette, Alyce était en proie à une profonde anxiété. Elle regarda dans tous les endroits indiqués et secoua la tête.

" Non, elle n'est pas là ! Cette fois, c'est sûr, je l'ai vraiment perdue..."

Elle en avait les larmes aux yeux.

" Mais, non, dit Max pour la rassurer. Elle est forcément quelque part. Une baguette ne disparaît pas comme ça."

" Tu l'as peut-être mise dans ta valise ? proposa Linn."

Alyce soupira et défit entièrement sa valise. Après dix minutes de recherches effrénées, elles durent se rendrent à l'évidence : la baguette n'était pas dans la valise.

" Oh non... Mes parents vont me tuer si je ne la retrouve pas..."

Et elle commença à sangloter. Max, Linn et Séléné l'entourèrent et la réconfortèrent.

" T'en fais pas, on va la retrouver..."

" On trouvera bien une solution..."

" Tu te souviens du moment où tu t'en es servie pour la dernière fois ? demanda Max."

Alyce réfléchit puis répondit :

" Avant de descendre pour le petit déjeuner, j'ai refais mon lit. Je crois que je l'ai posée sur la bibliothèque, là-bas, mais je ne suis plus sûre..."

Max s'approcha et regarda soigneusement. Aucune baguette.

A ce moment, la porte s'ouvrit et Morgane entra. Elle se réveillait souvent en retard et descendait toujours la dernière dans la grande salle.

" Qu'est-ce qui se passe ? demanda-t-elle l'air vaguement intéressé."

" Alyce a perdu sa baguette, répondit Linn."

" Encore ! s'exclama Morgane."

Elle ne disait pas cela méchamment. Elle avait seulement tendance à dire tout ce qui lui passait par la tête sans faire le tri.

Alyce se remit à pleurer. Morgane fut un peu gênée de la réaction qu'elle avait provoquée. Elle s'avança vers elle et dit, avec le plus de tact possible.

" On la retrouve toujours."

Elle scruta la pièce du regard. Tout à coup, ses yeux s'éclairèrent. Elle se dirigea vers la bibliothèque où Max avait déjà cherché.

" J'ai déjà vérifié là, dit-elle."

" Pas assez bien, alors. "

Elle se retourna, brandissant une baguette.

" Bois de saule et crin de licorne ? C'est bien ça ?"

Elle la lui tendit.

" Merci ! s'écria Alyce. C'est bien la mienne..."

" J'ai regardé là, il y a à peine deux minutes, reprit Max."

Morgane haussa les épaules.

" Ca a dû t'échapper. C'est pas grave, l'erreur est humaine."

Mais Max avait bien vérifié. La baguette n'était pas sur la bibliothèque avant l'arrivée de Morgane.

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" Laisse tomber, Max ! soupira Alyce. Tu ne l'as pas vue, c'est pas grave ! "

" Je suis sûre et certaine qu'elle n'était pas là quand j'ai regardé !"

" Tu as sûrement raison... J'ai dû lui jeter un sort pour qu'elle apparaisse et disparaisse toutes les trente secondes, tu sais, quand j'étais somnambule..."

Max eut un geste d'impatience.

" Elle n'était pas là quand j'ai regardé, répéta-t-elle, sûre d'elle."

" Qu'est-ce que tu sous entend ? Que Morgane m'a volé m'a baguette pour me faire une blague ? Je sais bien qu'elle est bizarre, mais ce n'est pas son genre..."

Max ne répondit pas.

" De toutes façons, d'ici à la fin de notre 7ème année, j'aurai le temps de la reperdre au moins un millier de fois ! Alors, tu ne vas pas te prendre la tête comme ça à chaque fois, non ? Ah, on est arrivés !"

Les diligences s'arrêtèrent. Les portes s'ouvrir toutes seules, déversant un flot d'élèves tous plus excités les uns que les autres. C'était une véritable cacophonie, amplifiée par le vent glacial qui soufflait particulièrement fort.

Soudain, une boule de neige vola juste sous le nez de Max et vint s'écraser sur la locomotive, juste à côté d'un groupe de jeunes élèves de Gryffondor. Sirius Black fendit la foule, de son habituel air chevaleresque. Il jeta un regard noir ç celui qui venait de lancer la boule de neige, puis dit avec un sourire sarcastique :

" Tu me confortes dans mon opinion, Malefoy... Ton âge mental est vraiment effarant !"

Des éclats de rire éclatèrent du côté des Gryffondors.

" La ferme, Black ! vociféra Lucius Malefoy, très digne dans son uniforme de Serpentard. Tu n'as pas le droit de t'adresser aux septième année. Tu n'es qu'un chien !"

Étrangement, Black, au lieu de se fâcher, sembla trouver la remarque hilarante.

" Tu ne crois pas si bien dire, Malefoy... "

Une nouvelle boule de neige partit du côté des Gryffondors en direction de Malefoy. Mais celui qui l'avait lancé avait raté sa cible, et la boule de neige atterrit en plein de le visage de Rogue, qui s'empourpra de colère.

Max et Alyce se reculèrent pour éviter la bataille.

" Ton amoureux ne sait pas viser, lança Alyce à l'adresse de Max."

" Remus Lupin est l'amoureux de Max ? demanda Linn, soudainement intéressée."

" Pas du tout ! se récria Max, écarlate."

" Ouais, ouais, c'est ça... répliqua Alyce avec un sourire en coin."

La locomotive lança un jet de vapeur sifflante. Cela ne parut affecter les belligérants qui étaient sur le point de sauter à la gorge. Rogue avait déjà sa baguette et menaçait Lupin.

" Qu'est-ce qui se passe encore ici ? demanda McGonagall, sortie d'on-ne-savait-où. Montez tous dans le train ! Et je ne veux plus voir une seule baguette sortie !"

Ce disant, elle poussa les Gryffondors dans le train. A l'autre bout du quai, Malefoy se faisait vertement réprimandé par Lygaeus, mais cela ne paraissait pas l'atteindre. Il se contentait de le toiser d'un regard dédaigneux. Puis il monta dans le train, coupant cours à la conversation. Au dernier moment, le directeur des Serpentard ajouta un mot à l'adresse de Rogue, qui hocha la tête en signe d'assentiment et monte à son tour.

Max, un peu déçue que la bataille ait été interrompue, suivit ses amies à l'intérieur du train. Mais, au moment où elle posait le pied sur le marchepied, sa montre se détacha de son poignet et glissa sur le quai. Elle voulut redescendre pour la ramasser, mais Lygaeus, qui passait là au même instant, se baissa avant elle. Il observa soigneusement l'objet avant de le lui remettre. Max, très gênée, tendait bêtement la main. Enfin, il lui rendit la montre.

" Prenez-en bien soin, Miss Grey, dit-il."

" Elle est cassée, répondit Max, sans trop savoir pourquoi elle disait ça."

" Je sais, répondit le professeur."

Il la fixa des yeux un certain temps. Max était mal à l'aise devant cet étrange regard. Puis, voyant qu'il n'y avait plus personne sur le quai et que le train s'apprêtait à partir, il ajouta :

" Bonnes vacances, Miss Grey."

Et il disparut avant que Max ait le temps de lui répondre.

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Pendant tout le temps que dura le voyage, Max tourna et retourna sa montre, l'observa de tous les côtés, à la recherche d'un indice quelconque. Elle ne savait rien de cet objet à part qu'il avait appartenu à sa mère et qu'une de ses fonctions était déréglée. Matt lui avait dit que ce genre de montre était d'une excellente qualité, et qu'il fallait un grand choc ou un sort puissant pour en altérer le fonctionnement. Il faudrait qu'elle demande à sa grand-mère...

Le train s'immobilisa et les élèves commencèrent à descendre sur le quai déjà bondé de la voie neuf trois-quarts. De nombreux parents attendaient leurs enfants, emmitouflés dans de grands manteaux de style Moldu, guettant derrière des chariots.

Dès qu'elle vit ses grands-parents, Max leur fonça dessus. Derrière eux, assis sur un banc, le visage un peu pâle, attendait :

" Papa ! "

Paul se leva en voyant sa fille courir vers lui. Tous deux rayonnaient de joie. Max ne s'était pas rendu compte à quel point son père lui avait manqué. Elle avait été fort occupée, mais avait entretenu avec lui et ses grands-parents une correspondance suivie. Le retrouver en chair et en os, c'était sans doute son plus beau cadeau de Noël...

" Nous avons pensé que ce serait plus agréable pour tout le monde de passer Noël en famille, expliqua Grand-Mère."

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Paul semblait mieux portant et moins malade que Max ne l'avait craint. Il paraissait prendre du plaisir à se retrouver avec les parents de sa femme disparue, malgré les douloureux souvenirs que cette présence remuait en lui. Cela faisait si longtemps que Max souhaitait passer de vraies fêtes de Noël.

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" Qu'est-ce c'est ? demanda Max en déballant un paquet, sous le grand sapin."

" Un rapeltout, répondit son père. Au cas où..."

La petite boule de verre se remplit d'une fumée rouge.

" Hmm... réfléchit Max. Je crois que j'ai oublié mon livre de potions au château !"

" Je savais bien que ça te servirait ! renchérit Paul."

Max avait ouvert tous ces cadeaux et les regardait avec un grand plaisir.

" Tout le monde au lit, il est tard ! lança Grand-Mère. "

Il était une heure du matin, mais elle n'était pas fatiguée le moins du monde.

" Déjà ?! On ne peut pas rester encore un peu ?"

Mais la décision de Grand-Mère était sans appel. Toute la famille dut gagner le premier étage et aller se coucher.

Max s'allongea sur son lit. Elle était bien trop excitée pour dormir. Depuis quelques jours qu'elle était ici, elle n'avait pas encore eu le temps de questionner ses grands-parents à propos de la montre de sa mère. Elle se releva pour examiner une nouvelle fois l'objet. La fonction de montre classique n'avait aucun problème ; mais les prévisions météo étaient toujours aussi en retard. Max secoua sa montre de toutes se forces, sans que rien ne se passe. Déçue, elle la reposa et retourner s'allonger sur son lit. Elle ferma les yeux et se força à attendre. Mais le sommeil ne venait pas.

Au bout d'un certain temps, elle se releva. Sa montre indiquait désormais 3 heures du matin. Max soupira : elle n'avait absolument pas envie de dormir. Elle s'ennuyait fermement dans sa chambre. Elle n'avait pas envie de lire non plus.

Il n'y avait aucun bruit dans le couloir. C'était le moment où jamais de se glisser hors de la chambre. Si Lucy n'était pas couchée, elle pourrait toujours lui préparer un lait chaud.

Max ouvrit la porte avec beaucoup de précautions. Elle ôta ses chaussures pour faire le moins de bruit possible et descendit les escaliers sur la pointe des pieds. En se dirigeant vers la cuisine, elle fut interpellée par une porte entrouverte. C'était celle de l'ancien bureau de Pépé Moustache. Elle était toujours fermée. Max n'était même jamais entrée dans cette pièce.

Elle s'arrêta en chemin, jetant un coup d'oeil autour d'elle. Elle semblait totalement seule, il n'y avait pas un bruit dans toute la maison. La tentation était trop grande... Elle se glissa par la porte entrouverte.

Le bureau était une assez petite pièce, un peu tordue, comme c'était souvent le cas dans les maisons de sorciers. La majeure partie de l'espace était occupée par un large et massif bureau en bois noir, sur lequel reposaient une multitude de papiers et de parchemins. Au fond de la pièce, sur une commode biscornue, il y a avait une grande cage vide. Max avança prudemment jusqu'à une fenêtre ouverte. Il faisait très froid. La lune se reflétait sur le tapis de neige.

Soudain, Max fut attirée par un drôle de bruit. A l'intérieur de plusieurs cadres accrochés aux murs, des personnages ronflaient et grognaient dans leur sommeil. Ils dormaient tous. Sauf une. Une belle femme, devant avoir dans les trente ans, regardait Max avec curiosité, les yeux grands ouverts. Elle avait les mêmes yeux gris que Max.

" Bonsoir, dit poliment Max."

Elle avait pris l'habitude d'entretenir la conversation avec les personnages des tableaux. La femme peinte inclina légèrement la tête, sans rien dire.

" Qui êtes-vous ? demanda Max."

La femme du portrait ouvrit la bouche mais fut interrompue par une voix masculine, venant du fond du bureau.

" Serena Marwell, dit la voix."

Max se retourna. Son père se tenait dans l'entrebâillement de la porte.

La femme hocha la tête pour acquiescer.

" Papa..."

" Qu'est-ce que tu fais là, petite fouine ? demanda Paul gentiment."

" Je n'arrivais pas à dormir... La porte était ouverte... Alors..."

" Je ne crois pas que ton grand-père serait content de nous voir rôder dans son bureau... Allez, viens."

Il prit sa fille par les épaules et l'emmena hors de la pièce.

" Tu la connais ? demanda Max, dans le salon."

" Qui ? "

" Serena Marwell. "

" Un peu. De nom. Ta... Ta mère...m'en parlait un peu. C'était sa grand-mère, la mère d'Ariele. Mais elle est morte quand Gabriele était encore petite. Et puis..."

Max attendit la suite.

" C'est un peu bête, continua Paul, mais c'est... ta marraine."

" Mais... Ce n'est pas possible, puisqu'elle est morte quand Maman était enfant..."

" Oui, c'est un peu bête... Chez nous, là où on habitait...avant, il y avait un autre portrait d'elle. Et quand tu es née, elle a demandé à devenir ta marraine. Je n'étais pas d'accord mais ta mère a insisté."

" Mais, une marraine, c'est n'est pas quelqu'un qui est sensée prendre soin d'un enfant quand ses parents...ne sont plus là ?"

Paul hocha la tête tristement et garda le silence.

" Je ne comprends pas, reprit Max."

Paul haussa les épaules.

" Moi non plus. Mais il y doit bien y avoir une raison... Allez, va ta coucher, Max il est déjà presque quatre heure du matin. Et, surtout, ne parle pas d'elle à ta grand-mère. Elles ne s'entendaient pas très bien..."