CHAPITRE 14

Fort heureusement, la discussion houleuse fut interrompue par l'arrivée de Kingsley Shacklebot et des cris du tableau de Mrs Black. Chacun débarrassa ensuite son assiette , Bill tenta de croiser son regard avec celui de Tonks, mais celle-ci monta vite à l'étage sans se retourner. Il entreprit de la suivre et entra dans sa chambre. Il passa sa tête sur le seuil de la porte.
« On peut discuter ? »
« Tu fais ce que tu veux » répondit-elle d'une voix claire et sèche, tout en pliant rapidement des affaires sur son lit. Elle perseverait à fuir son regard.
« Ecoute...pfff... », il se grattait le front, gêné ,« Tout ca n'est qu'un énorme malentendu, je peux tout t'expliquer. » dit il d'un rire nerveux.
« T'as aucun compte à me rendre Bill, mais j'aurais préféré l'apprendre de ta voix plutôt que par Fred et George ». Elle s'obstinait a vouloir fermer sa malle alors que les vêtements y débordaient . « Foutue valise... »
« Mais c'est pas ce que tu crois. Elle m'a juste nettoyé une tache sur la joue, rien de plus. Et les jumeaux sont arrivés au même instant. » Il se rapprocha d'elle, tentant de la prendre dans ses bras , mais elle le repoussa.
« Je te l'ai déjà dit , tu n'as aucun compte à me rendre...Et l'excuse de la tache, c'est vraiment petit . » Ses cheveux à l'instant, virèrent au rouge écarlate. La porte s'ouvrit à nouveau, un petit corps verdâtre se faufila dans la pièce.

« Encore ces deux là, à faire des choses contre-nature sous le toit de ma pauvre maîtresse. Oh, si elle savait... Regardez la, avec ses cheveux rouges, une sale bête de plus parmi les fous... » Bill interloqué , baissa les yeux, regarda ce personnage qui s'immisçait dans leur conversation. « C'est quoi ce truc ? » L'elfe leva les yeux vers lui et marmonna : « Et celui ci, encore un membre de cette famille parasite, avec ses taches du diable sur le visage, oh si ma maîtresse voyait ca ! Elle lèverait sa baguette et nous sauverait de cette invasion... »
« Kreattur, l'elfe de maison » répondit Tonks autoritairement.
« Ecoute moi Nymph, je t'assure qu'il ne s'est rien passé, pourquoi tu veux pas me faire confiance ? je t'ai déjà dit que j'étais ... »
« Un sale petit rat, qui fouille et vide la maison. Qui pille les trésors des Black... »
« De toute façon, on n'est pas un couple » ajouta Tonks « On ne s'est rien promis, tu as ta vie et moi j'ai la... »
« La galle ! La peste ! Le choléra ! Ils infestent le manoir , ils souillent les lits de la famille.... »
« Mais pourquoi tu réagis comme ça alors ? » cria Bill .
« Parce que je pensais que t' étais différent ! » ajouta- telle, criant à son tour. Bill soupirait « S'il te plaît, on oublie tout .Si tu veux demain, tu viens a Gringott's avec moi, et je te présente Fleur, tu verras , y'a rien d'ambigu. Là, j'ai envie de me coucher, qu'on se pose tranquilles toi et moi. »
« Non , je passe pas la nuit ici » dit-elle alors qu'elle essayait toujours de fermer sa malle. Bill l'aida à le faire. Il capta son regard, avec un air suppliant et d'une voix douce :
« Tu vas où ? »
« A l'asile, ou ils devraient tous être ! A Ste Mangouste, loin de la noble maison des Black .Qu'on me laisse occuper cette maison et garder les vestiges de la gloire de mon maître et de ma maîtresse... »
« Je sais pas où je vais. J'ai pas envie de rester ici ce soir. »
« Je viens avec toi. » dit il d'une voix ferme.
« Tu veux pas me laisser respirer ? »
« OK ! Alors casse toi ! Qu'est ce que t'attends ? Je t'ai dit que je n'avais rien fait, j'ai sauvé ma cause ! » Il perdait manifestement son sang froid, regrettant de crier après elle.
« Si c'est ce que tu veux... Bien. » Les cheveux de Tonks encore une fois changèrent, pour un noir de jais flamboyant. « Adieu William. » et dans un léger craquement sonore, elle avait quitté la pièce. Il se leva d'un bond.

« Attends Tonks, je voulais pas dire... »
« Bon débarras, une de moins chez mes maîtres... Oh pauvre Mrs Black ! Si elle les voyait ces pesteux, courir dans les couloirs... »

Bill se pencha vers l'elfe : « A nous deux, maintenant... tu va voir... » dit- il d'un sourire diabolique et énervé. Il agrippa la bête par la peau du cou , ouvrit la porte, et le jeta violemment vers l'escalier. Kreattur rebondit sur les marches, maudissant de plus belle.