CHAPITRE 16
« On ne peut pas transplaner ? Mais enfin, c'est insensé de marcher sous cette chaleur ! J'ai mal aux pieds ! »
« Peut être que si tu portais pas des chaussures à talons, tu te plaindrais moins... »
« Mes escarpins ? Jamais ! »
« Et bien boucles la...De toute façon, on est arrivés. » Ils se tenaient devant une grande porte en bois verte portant l'inscription Yaverho, luthier de père en fils depuis 1746 .
« Un luthier ? tu as besoin d'un violon ? on ne va pas voir ton frère ? » demanda la jeune fille essouflée.
« Non, on a encore une petite mission pour Gringott's . Le luthier n'est qu'un leurre pour les moldus.» ajouta-t-il ,contemplant la plaque dorée vieillie.

Il poussa la grande porte lourde ils se retrouvèrent dans une sombre cour pavée. Un gobelin fît apparition par une meurtrière à leur gauche :
« Weasley ? » Bill acquiesça d'un signe de la tête.
« Nous vous attendions, entrez je vous prie » dit le gobelin, avec un léger accent slave. Une petite porte s'ouvra à côté de la fenêtre ou Bill et Fleur passèrent.
« Où sommes nous ? » murmura timidement Fleur.
« Une annexe de Gringott's. Le bureau de secteur roumain. » Il serra poliment la main de leur hôte , elle en fit de même. « Bien ! Que pouvons nous faire pour vous ? »
« Il y a quelque chose dans la cave qui fait de drôles de bruits depuis plusieurs jours. Nous n'osons plus y aller. Ragnok nous a dit que vous pourriez y jeter un coup d'oeil , que vous étiez l'expert ... » fît - il apeuré.
« Ouh, le vil flatteur ! Bien sûr qu'on va y jeter un coup d'œil. Vous auriez une torche ? » Le gobelin lui tendit une longue torche et les conduisit vers un escalier étroit.
« Je ne vous accompagne pas, je vous laisse faire votre travail » annonça le banquier.
« Ne vous inquiétez pas, on n'en a pas pour longtemps. Allez viens princesse, c'est parti . » répliqua Bill, enjoué. Fleur le suivît, la même lueur de terreur dans les yeux que dans ceux du gobelin.

Ils longèrent le long escalier en colimaçon, s'enfonçant dans les abîmes du bâtiment et , enfin gagnèrent un corridor aussi étroit. Un caquètement aigu résonna au fond du couloir. La jeune fille frissonna et se cacha derrière Bill , qui avançait d'un pas certain et assuré. Le caquètement se faisait de plus en plus entendre à mesure qu'ils s'enfonçaient dans l'artère escarpée .

« C'est quoi ce bruit déjà ? » se demanda Bill, attiré étrangement par les sonorités. Il mît la torche devant lui, et une maigre silhouette se dessina sur le mur. Sur une pile d'archives était assis un petit elfe, les yeux écarquillés et le visage pointu. La bête se remît à caqueter presque craintive. Bill s'en approcha, lui tendant une main amicale : « Eh toi ! Qu'est ce que tu fais là ? T'es perdu ? » s'exclama-t-il attendri par l'animal. Il s'accroupît à ses côtés, Fleur restait en retrait, craintive.
« Bill, je pense pas que tu devrais t'approcher trop près tu sais... »
« Oh arrête, elle est inoffensive cette bête, elle a du perdre son chemin. » Il continuait accroupi, à caresser le gnome , presque envoûté .

« AAAAAAAAHHHHHHH... » Tout se passa très vite. L'elfe se jeta sur Bill, le caquètement craintif était devenu un rugissement terrifiant . Il lui griffa le visage et se jeta sur lui avec une force surnaturelle, l'assenant de morsures profondes. Le jeune homme était en position de faiblesse à terre, tandis que le monstre lui lacerait l'avant-bras. Fleur paniquée criait, restant désemparée. Elle cherchait sa baguette dans son sac, Bill continuait de se débattre sans succès. Ne sachant que faire, elle se déchaussa et saisît fermement un de ses escarpins elle s'approcha du gnome, à petits pas, et le frappa de plein fouet au crâne. Le talon de la chaussure resta coincé dans l'occiput sanguinolant de la créature, qui tomba sous le choc. Fleur contemplait tremblante, ce qu'elle venait de faire, les yeux écarquillés, alors que Bill se relevait douloureusement de son combat.

« Oh mais quel con ! Pourquoi je m'en suis pas souvenu ! ? Erckling ! Elémentaire ! »s'écria-t-il, visiblement énervé contre lui-même. Fleur toujours immobile, fixait l'animal gisant sur le sol. « Il il est mort ? ! ! Je l'ai tué ? Oh mon dieu...J'ai commis un meurtre... » bégayait- elle, le visage dans les mains.
« Si tu n'avais pas réagi , c'est moi qui y serait resté. Merci Fleur. » dit-il, sincère, tandis qu'il extirpait la chaussure du crâne de l'Erckling dans un bruit de succion épouvantable. « Allez viens, on sort d'ici. T'en as vu suffisamment pour la journée, tu mérites que je te paie un verre. » Il la prît par le bras amicalement, ramassa l'elfe à terre, tel un trophée et commença le chemin retour vers l'escalier.

« Ah en fait ! Bien joué le coup de la chaussure ! J'y aurais jamais pensé ! Finalement, elles ont servies à quelque chose tes pompes ! »