CHAPITRE 23
Bill se réveilla difficilement le lendemain matin , ses oreilles émettant un bourdonnement suraigu, trahissant une trop forte prise d'alcool la veille. Hébété, il s'habilla avec peine et descendit les marches de la maison Black avec peu d'assurance. Les yeux entrouverts, il parvînt a pousser la lourde porte de la cuisine, ou il trouva derrière, Tonks en train de boire une tasse de thé assise sur le plan de travail. D'un coup de baguette, il fît apparaître une tasse fumante dans sa propre main, et s'assît à ses cotés.
« Dure nuit ? » demanda-t-il, fixant la fumée dansante au dessus de la tasse chaude.
« Hmm oui, et dure journée en perspective... » répondit-elle dans un long bâillement sonore
« T'enchaînes directement une nuit de garde avec une journée de travail ? On ne te laisse pas te reposer au ministère ? »
« Non, cette nuit... » ajouta-t-elle tandis qu'elle se passait les mains sur le visage , « ...Cette nuit je travaillais avec Fudge, et aujourd'hui, c'est pour le compte de l'Ordre. Maugrey me surveille, je dois faire le maximum pour ne pas avoir à subir son humeur détestable. »
« Estime toi heureuse...Aujourd'hui, je vais encore être cloîtré dans un bureau à effeuiller des comptes rendus financiers... »
« On échange si tu veux. »
« Ouais. Je me dis parfois que j'aurais du tenter le concours d'aurors. Gringotts, c'est sympa quand je pars en mission, mais je ne vais pas tenir longtemps à ce rythme de retraité inactif . » Il posa sa tête sur les cuisses de Tonks, qui à son tour se reposa sur lui. Exténués, ils restèrent dans la même position pendant 10 minutes, sommeillant à moitié. Lorsque la grosse horloge de la cuisine afficha 7 heures, ils terminèrent leur thé en silence et se levèrent péniblement. Tonks, son sac sur l'épaule, mit une tartine dans sa bouche, et noua ses chaussures.
« Tonks ? »
« Hmpf ? »
« Tu viens me chercher ce soir à la banque ? »
« Okaich. pa'chproblem'ch. » Il lui enleva le morceau de pain de la bouche, l'embrassa hâtivement , et transplana dans un léger craquement.
Il passa le reste de la journée assis sur la chaise de son bureau, faisant défiler sous ses yeux des parchemins et des dossiers, et donnant a Fleur le plus gros du travail. Une fois ou deux, il se surprit à s'endormir sur ses papiers, mais sa collaboratrice, bienveillante, le laissa se reposer en paix. Vers 17 h, la majorité des dossiers fut complétée et expertisée ; ils se permirent une pause , avant de quitter la banque.
« Mais qu'as tu fait exactement hier soir pour être dans un état pareil ? » lui demanda-t-elle, d'un ton plein de reproches.
« Rien de spécial justement. Je crois juste que je suis fatigué de travailler ici. » répondit il en s'étirant une nouvelle fois.
« Pourtant, c'est passionnant cet univers ! La Banque, les finances, les impératifs... »
« Oui, oui, passionnant. Je suis tout passionné comme tu le vois.
« Je suis sure que Gringotts recèle de mystères en tout genre »
« Fleur, le seul mystère de la journée a été de découvrir qui était le voleur de plumes du placard à fournitures . » Derrière eux, la porte s'ouvrit ,Tonks passa la tête par le seuil.
« Je dérange ? »
« Oh nullement ma chère, nous discutions des mœurs douteuses de Gripsec qui vole du matériel à la banque. Entre !»dit-il , lui faisant un signe de la main. Elle s'assit naturellement sur les genoux du jeune homme et regarda Fleur avec un sourire narquois.
« Tu dois être Fleur je présume ? Enchantée de faire ta connaissance ! Je suis Tonks. » dit elle, en serrant à ses cotés Bill.
« Moi aussi, enchantée » répondit Fleur , qui fixait avec stupeur les cheveux violets de Tonks. Bill, surpris par l'étrange scène, se leva ,rangea rapidement son bureau :
« Euh, on va y aller ? Je dois juste passer 2 minutes au sous-sol déposer un paquet et on rentre. Tonks ? » Les deux jeunes femmes continuaient à se regarder sans ciller. Bill prit son amie par la main, et ils saluèrent Fleur en quittant la pièce.
Tous deux dévalèrent sans bruit les escaliers qui menaient aux sous sols de la Banque, et arrivèrent devant un wagonnet . Bill, se retourna vers Tonks.
« C'est quoi ça ? »demanda-t-il sérieusement.
« Un wagon Bill »
« Non. C'était quoi cette scène dans mon bureau. Fleur, toi, l'atmosphère embarrassante ? »mima-t-il les yeux écarquillés.
« Rien. J'étais juste ravie de faire enfin la connaissance de la fameuse Fleur. » répondit elle l'air de rien.
« Ouais, plus jamais ça... » lui dit-il . Son visage grave s'estompa, il sourit à nouveau, étant incapable de faire des reproches à Tonks qui le regardait ,souriante « En selle jeune fille, on va faire du petit train ! » Il la souleva comme un fétu de paille pour la reposer dans le wagon. Il s'assit à coté d'elle, et actionna le levier de freinage de l'engin.
Dans un élan impressionnant, le wagon vétuste prit de la vitesse et se mit à dévaler la pente raide des rails. Ils roulèrent ainsi pendant quelques minutes, un vent glacial claquant leurs nuques. Tonks était apparemment enchantée du transport, ses éclats de rire s'intensifiant à chaque virage. Bill, quant à lui, restait fixé sur la route, prit de nausée par la complexité de l'itinéraire. Tandis qu'ils passaient sous un stalactite, Bill eut la main trop lourde sur le levier de direction. Il regarda dans sa main et vit avec horreur que le levier était arraché du wagon, et, qu'il n'y avait donc plus aucun moyen de contrôler la petite voiture.
« Et merde... » Tonks qui riait toujours , se tourna vers lui et comprit aussitôt la situation.
« Et merde. » ajouta-t-elle en arrêtant de rire.
La descente se fit plus rapide, et dans un virage, le wagon se détacha littéralement du rail. Il vola quelques secondes dans les airs, et commença sa chute . Les deux passagers s'extirpèrent en plein vol , se débattirent ridiculement et tombèrent, l'un après l'autre dans des eaux gelées et tourbillonnantes .
Le souffle court, ils tentèrent de nager bien tant que mal , se rattachant à des stalagmites.
« Bill, on est où exactement ? » demanda Tonks, essoufflée, et nageant avec difficulté.
« Le lac de Gringotts , un endroit paraît il, sans rivage ... » dit il en cherchant du regard un moyen de se tirer de l'eau.
« On fait comment maintenant idiot ? On nage jusqu'à épuisement ? » hurla –t elle , les échos de sa voix se répercutant sur les parois caverneuses.
« C'est pas la peine de gueuler ! J'y suis pour rien ! » cria-t-il à son tour.
« Qui a cassé le levier ? QUI ? » hurla-t-elle de plus belle.
« On s'en fiche de savoir de qui est-ce la faute ! On est bloqués de toute façon ! » Les eaux du lac tourbillonnèrent de plus en plus vite, en un courant rapide. Un syphon se créa au centre du lac. Bill prît la main de Tonks.
« Retiens ta respiration, on va être aspir... » Il n'eut pas le temps de terminer sa phrase, ils se trouvèrent instantanément pris dans le tourbillon aquatique. La scène ne dura que quelques éprouvantes secondes, où ils furent ballottés par les flots incessants. Descendant toujours plus profond au cœur du lac, ils furent projetés en hauteur par un autre courant, cette fois-ci ascendant. Ils parvinrent à ne pas se lâcher la main malgré la pression de l'eau qui les repoussait à la surface. Ils distinguaient, quelques mètres plus haut, la surface de l'eau, étrangement éclairée par le lumière du jour. Ils se lâchèrent la main et nagèrent avec difficulté , à la recherche d'air.
Ils atteignirent finalement la surface du lac, sortirent la tête de l'eau, et respirèrent allègrement. Bill regarda autour de lui ; de l'eau à perte de vue, au loin le rivage et la lisière d'une foret se dessinant. Ils se retournèrent, et virent avec surprise un grand château trônant sur le récif. Bill et Tonks se regardèrent, ahuris, et d'une voix claire, balbutièrent avec incrédulité:
« Poudlard ? ?... »
Bill se réveilla difficilement le lendemain matin , ses oreilles émettant un bourdonnement suraigu, trahissant une trop forte prise d'alcool la veille. Hébété, il s'habilla avec peine et descendit les marches de la maison Black avec peu d'assurance. Les yeux entrouverts, il parvînt a pousser la lourde porte de la cuisine, ou il trouva derrière, Tonks en train de boire une tasse de thé assise sur le plan de travail. D'un coup de baguette, il fît apparaître une tasse fumante dans sa propre main, et s'assît à ses cotés.
« Dure nuit ? » demanda-t-il, fixant la fumée dansante au dessus de la tasse chaude.
« Hmm oui, et dure journée en perspective... » répondit-elle dans un long bâillement sonore
« T'enchaînes directement une nuit de garde avec une journée de travail ? On ne te laisse pas te reposer au ministère ? »
« Non, cette nuit... » ajouta-t-elle tandis qu'elle se passait les mains sur le visage , « ...Cette nuit je travaillais avec Fudge, et aujourd'hui, c'est pour le compte de l'Ordre. Maugrey me surveille, je dois faire le maximum pour ne pas avoir à subir son humeur détestable. »
« Estime toi heureuse...Aujourd'hui, je vais encore être cloîtré dans un bureau à effeuiller des comptes rendus financiers... »
« On échange si tu veux. »
« Ouais. Je me dis parfois que j'aurais du tenter le concours d'aurors. Gringotts, c'est sympa quand je pars en mission, mais je ne vais pas tenir longtemps à ce rythme de retraité inactif . » Il posa sa tête sur les cuisses de Tonks, qui à son tour se reposa sur lui. Exténués, ils restèrent dans la même position pendant 10 minutes, sommeillant à moitié. Lorsque la grosse horloge de la cuisine afficha 7 heures, ils terminèrent leur thé en silence et se levèrent péniblement. Tonks, son sac sur l'épaule, mit une tartine dans sa bouche, et noua ses chaussures.
« Tonks ? »
« Hmpf ? »
« Tu viens me chercher ce soir à la banque ? »
« Okaich. pa'chproblem'ch. » Il lui enleva le morceau de pain de la bouche, l'embrassa hâtivement , et transplana dans un léger craquement.
Il passa le reste de la journée assis sur la chaise de son bureau, faisant défiler sous ses yeux des parchemins et des dossiers, et donnant a Fleur le plus gros du travail. Une fois ou deux, il se surprit à s'endormir sur ses papiers, mais sa collaboratrice, bienveillante, le laissa se reposer en paix. Vers 17 h, la majorité des dossiers fut complétée et expertisée ; ils se permirent une pause , avant de quitter la banque.
« Mais qu'as tu fait exactement hier soir pour être dans un état pareil ? » lui demanda-t-elle, d'un ton plein de reproches.
« Rien de spécial justement. Je crois juste que je suis fatigué de travailler ici. » répondit il en s'étirant une nouvelle fois.
« Pourtant, c'est passionnant cet univers ! La Banque, les finances, les impératifs... »
« Oui, oui, passionnant. Je suis tout passionné comme tu le vois.
« Je suis sure que Gringotts recèle de mystères en tout genre »
« Fleur, le seul mystère de la journée a été de découvrir qui était le voleur de plumes du placard à fournitures . » Derrière eux, la porte s'ouvrit ,Tonks passa la tête par le seuil.
« Je dérange ? »
« Oh nullement ma chère, nous discutions des mœurs douteuses de Gripsec qui vole du matériel à la banque. Entre !»dit-il , lui faisant un signe de la main. Elle s'assit naturellement sur les genoux du jeune homme et regarda Fleur avec un sourire narquois.
« Tu dois être Fleur je présume ? Enchantée de faire ta connaissance ! Je suis Tonks. » dit elle, en serrant à ses cotés Bill.
« Moi aussi, enchantée » répondit Fleur , qui fixait avec stupeur les cheveux violets de Tonks. Bill, surpris par l'étrange scène, se leva ,rangea rapidement son bureau :
« Euh, on va y aller ? Je dois juste passer 2 minutes au sous-sol déposer un paquet et on rentre. Tonks ? » Les deux jeunes femmes continuaient à se regarder sans ciller. Bill prit son amie par la main, et ils saluèrent Fleur en quittant la pièce.
Tous deux dévalèrent sans bruit les escaliers qui menaient aux sous sols de la Banque, et arrivèrent devant un wagonnet . Bill, se retourna vers Tonks.
« C'est quoi ça ? »demanda-t-il sérieusement.
« Un wagon Bill »
« Non. C'était quoi cette scène dans mon bureau. Fleur, toi, l'atmosphère embarrassante ? »mima-t-il les yeux écarquillés.
« Rien. J'étais juste ravie de faire enfin la connaissance de la fameuse Fleur. » répondit elle l'air de rien.
« Ouais, plus jamais ça... » lui dit-il . Son visage grave s'estompa, il sourit à nouveau, étant incapable de faire des reproches à Tonks qui le regardait ,souriante « En selle jeune fille, on va faire du petit train ! » Il la souleva comme un fétu de paille pour la reposer dans le wagon. Il s'assit à coté d'elle, et actionna le levier de freinage de l'engin.
Dans un élan impressionnant, le wagon vétuste prit de la vitesse et se mit à dévaler la pente raide des rails. Ils roulèrent ainsi pendant quelques minutes, un vent glacial claquant leurs nuques. Tonks était apparemment enchantée du transport, ses éclats de rire s'intensifiant à chaque virage. Bill, quant à lui, restait fixé sur la route, prit de nausée par la complexité de l'itinéraire. Tandis qu'ils passaient sous un stalactite, Bill eut la main trop lourde sur le levier de direction. Il regarda dans sa main et vit avec horreur que le levier était arraché du wagon, et, qu'il n'y avait donc plus aucun moyen de contrôler la petite voiture.
« Et merde... » Tonks qui riait toujours , se tourna vers lui et comprit aussitôt la situation.
« Et merde. » ajouta-t-elle en arrêtant de rire.
La descente se fit plus rapide, et dans un virage, le wagon se détacha littéralement du rail. Il vola quelques secondes dans les airs, et commença sa chute . Les deux passagers s'extirpèrent en plein vol , se débattirent ridiculement et tombèrent, l'un après l'autre dans des eaux gelées et tourbillonnantes .
Le souffle court, ils tentèrent de nager bien tant que mal , se rattachant à des stalagmites.
« Bill, on est où exactement ? » demanda Tonks, essoufflée, et nageant avec difficulté.
« Le lac de Gringotts , un endroit paraît il, sans rivage ... » dit il en cherchant du regard un moyen de se tirer de l'eau.
« On fait comment maintenant idiot ? On nage jusqu'à épuisement ? » hurla –t elle , les échos de sa voix se répercutant sur les parois caverneuses.
« C'est pas la peine de gueuler ! J'y suis pour rien ! » cria-t-il à son tour.
« Qui a cassé le levier ? QUI ? » hurla-t-elle de plus belle.
« On s'en fiche de savoir de qui est-ce la faute ! On est bloqués de toute façon ! » Les eaux du lac tourbillonnèrent de plus en plus vite, en un courant rapide. Un syphon se créa au centre du lac. Bill prît la main de Tonks.
« Retiens ta respiration, on va être aspir... » Il n'eut pas le temps de terminer sa phrase, ils se trouvèrent instantanément pris dans le tourbillon aquatique. La scène ne dura que quelques éprouvantes secondes, où ils furent ballottés par les flots incessants. Descendant toujours plus profond au cœur du lac, ils furent projetés en hauteur par un autre courant, cette fois-ci ascendant. Ils parvinrent à ne pas se lâcher la main malgré la pression de l'eau qui les repoussait à la surface. Ils distinguaient, quelques mètres plus haut, la surface de l'eau, étrangement éclairée par le lumière du jour. Ils se lâchèrent la main et nagèrent avec difficulté , à la recherche d'air.
Ils atteignirent finalement la surface du lac, sortirent la tête de l'eau, et respirèrent allègrement. Bill regarda autour de lui ; de l'eau à perte de vue, au loin le rivage et la lisière d'une foret se dessinant. Ils se retournèrent, et virent avec surprise un grand château trônant sur le récif. Bill et Tonks se regardèrent, ahuris, et d'une voix claire, balbutièrent avec incrédulité:
« Poudlard ? ?... »
