7h du matin , Londres. Deux joggeurs courraient tranquillement le long de la promenade de Hyde Park , sous un soleil timide de Juillet.
« ...Donc, j'étais tranquille sur mon canapé à regarder le match des Celtics quand elle débarque et me crie dessus.»
« Oui, elle m'a fait pareil la mienne aussi hier soir. Dès qu'il y a du foot , il faut qu'elles crient. Comme si la varicelle du petit était plus grave qu'un carton r....whoooooooo ! »
Tout à coup, une jeune fille transplana face à eux ,dans un craquement sourd .L'un des deux coureurs la regarda stupéfait et choqué .
« Mais ? Comment vous avez fait ça ? »
Tonks se passa la main dans les cheveux et les fixa embarrassée en cherchant une réponse concrète.
« Euh... Je m'entraîne pour le marathon de Londres. Parfois je vais tellement vite qu'on me voit à peine ! » expliqua-t-elle. Ils la contemplèrent les yeux ronds tandis qu'elle les quittait en courant dans l'autre sens.
« Tu vois Mark, ça, c'est une vraie sportive. On est minables à coté ,nous .» dit le moldu à son ami en regardant Tonks partir au loin.

« Bonjour Florian. Un café mais très très fort s'il vous plaît. »
« La même chose pour moi, mais vous enlevez un très. Vilaine tête toi ! Et c'est la 1ère fois que tu es à l'heure à un de nos rendez-vous .»
« Oui, et je t'avoue que ce matin est particulièrement rude pour moi . Je me suis trompée en transplanant, je me suis retrouvée en plein centre-ville. »
Elle se frotta longuement les yeux en regardant autour d'elle le chemin de traverse totalement désert. Prendre son petit-déjeuner de si bon matin était une habitude que Tonks avait perdu depuis bien longtemps. Elle soupira et posa son front contre la table humidifiée par la rosée .
« Olivier. J'ai fait une bêtise » dit elle en tapant frénétiquement son front contre le bois de la table .« Grosse bêtise , pas bon du tout. » Elle se cogna d'avantage .
Olivier Dubois placide, lisait son journal sans la regarder.
« Il s'appelle comment ? » questionna-t-il en ajoutant du sucre dans son café.
« Grosse grosse bêtise. » répétait elle en se cognant toujours le crâne .
« Arrête de te mutiler. Assume ma fille. »
Tonks releva la tête vers lui et but une gorgée de café.
« Il s'appelle Weasley ma bêtise. » décocha-t-elle.
« Charlie Weasley ?Encore ?» demanda Olivier plein d'excitation qui en lâcha son journal.
« Non .Son grand frère. »
« Tu comptes essayer tous les hommes de la fratrie ? »
« Ah ah ah. Merci pour ce genre de réflexion. T'as le chic toi. »
Tonks ne pouvait expliquer à Olivier les circonstances de sa rencontre avec Bill, puisque celle-ci était sous le secret de l'Ordre du Phoenix. Elle prétexta avoir rencontré le jeune homme lors d'une réunion au Ministère.

« D'ailleurs, j'ai encore une réunion cet après-midi. Je suis obligée d'y assister. »
« Dis moi, Fudge confond de plus en plus souvent le métier d'auror avec celui de gorille , non ? »
« Oui, c'est un peu ça. Et puis Kingsley est absent, il est parti quelques jours avec sa femme. Je vais devoir assurer la sécurité seule ce soir. »
Elle reposa son front sur la table. Décidément, les journées longues et harassantes se succédaient pour elle.
« Ils peuvent pas m'envoyer loin d'ici ? Je sais pas, en Albanie ? J'en ai assez de la paperasse, j'ai besoin d'action ! Il ne se passe jamais rien ici ... »
« C'est à moi que tu dis ça ? » demanda Dubois « Tu parles à un homme qui s'est fait cassé trois fois le nez par un cognard en moins d'un mois. ».

Il la quitta pour une séance d'entraînement au club de Flaquemare. Tonks resta plusieurs heures assise en terrasse de café, regardant la foule s'agiter ,et acheter frénétiquement.
Une demi journée de congé était un luxe énorme pour elle.
Elle en profita pour ouvrir un manuel et se plonger dans la lecture.
Son passe temps favori étant de dévisager les gens dans la rue , elle se fit plaisir à observer les passants déambuler, les pères de famille mener des troupes d'enfants dans les magasins ainsi que les badauds flâner sur la route pavée. Entre deux pages, elle attarda son regard vers un homme sordide qui traînait le pas près d'une vitrine d'apothicaire. L'homme entra dans la boutique. Tonks retourna à son chapitre captivant sur les différentes techniques de dissimulation d'artefacts de magie noire .

« Arrêtez le ! Au voleur ! Au brigand ! On me vole , on me pille !» cria une voix perçante.

Tonks leva rapidement la tête en entendant la plainte du vieil alchimiste cambriolé. L'homme suspect quelques minutes auparavant, s'enfuyait à présent ventre à terre de l'échoppe, les bras chargés de flacons en direction de l'allée des embrumes.
Elle sauta de sa chaise, lâchant ainsi son livre et sa tasse ,et se mit à suivre l'homme à grandes enjambées.
Dans une course rapide telle qu'elle les aimait, elle évitait l'un après les autres les obstacles de la rue. La masse compacte de citadins s'ouvrait à elle ; une femme retira soigneusement son enfant de son chemin tandis que Tonks sautait au dessus d'une caisse de fruits par terre. Elle atterrît sur le genou, grimaça en voyant l'état de son pantalon. Elle se releva et contourna une vieille dame ainsi qu'une bande d'écoliers qui poussèrent des cris d'encouragements en sa direction. De loin , elle apercevait le voleur qui fuyait toujours plus vite en direction de l'allée.
Elle le savait, si celui ci passait l'intersection des deux rues, il lui serait incapable de le retrouver dans l'obscurité de la ruelle.

Elle s'arrêta net sur la route , la cage thoracique se soulevant lentement. Le fuyard détalait toujours. Au lieu de courir, elle le laissa prendre de l'avance dans la course.
Tonks s'avança paisiblement vers une vieille maison en briques qu'elle contempla quelques secondes en murmurant. Elle sauta sur une poubelle et s'accrocha a la gouttière murale. Péniblement, elle monta la façade de l'immeuble. En bas, toute la foule s'était agglomérée pour la regarder agir.
Elle prit son courage à deux mains et s'élança vers l'ardoise vétuste du toit. Avec peine , elle réussit à grimper sur le rebord de la gouttière et par la force du bras, se tracta jusqu'au rebord. Arrivée en haut, elle trouva prise sur une cheminée.
Sa main frotta le bord aiguisé du tuyau . Par un mouvement brusque, Tonks ôta sa main en sang et s'épongea sur sa chemise. Elle se redressa enfin sur le toit , les jambes écartées, les mains sur les hanches et contempla le spectacle qui s'offrait à elle :
Big Ben, Le pont de Londres, le tout Londres touristique, mais surtout, une vue imprenable sur le sinueux Chemin de Traverse. Elle détourna son attention vers la face nord du toit.

Tonks compta jusqu'à 5 en regardant la montre à son poignet.
« 1...2...3...4...5 Te voilà toi. J'ai failli attendre. »
Du haut de la toiture, Tonks vit s'engouffrer dans l'Allée des Embrumes, l'homme qui pensait manifestement lui avoir échappé.En effet, l'allée suivait en parallèle la rue derrière cet immeuble.
Elle se pencha vers le sol, environ 8 mètres la séparaient de sa cible. Elle recula et prit son élan , inspira ,et sauta spontanément dans le vide.

Tel un oiseau, elle plongea sur sa proie et tomba lourdement sur lui dans un craquement sonore chaotique. L'homme s'affala sous le poids de la jeune fille et tomba face contre terre , alors que les flacons explosaient les uns après l'autre sur les pavés. Tonks resta allongée sur le dos du voleur inanimé , aussi abasourdie que lui par la violence de l'impact.

Elle s'appuya sur ses jambes et peina à se maintenir debout. La tête oscillant dangereusement , un équilibre précaire, elle s'appuya contre le mur, épuisée et contempla le résultat de sa course.
La scène n'était, pas très esthétique. L'homme était anéanti sur le sol, baignant dans une mare de liquides mal odorants et colorés, et poussait de légers bruits plaintifs à l'encontre de la jeune fille. Elle essuya un filet de sang qui coulait de la commissure de ses lèvres, s'approcha du visage de l'homme et lui montra sa carte d'auror.
« Monsieur, au nom du Ministère de la Magie, vous êtes en état d'arrestation. Votre crime est d'avoir volé ces...trucs bizarres là, et vous serez bien sûr, jugé par le Magenmagot .» récita-t-elle , sa baguette faisant jaillir de fins liens autour des poignets du voleur.
« Maintenant, je vais prévenir la brigade sorcière et vous serez emmené par celle-ci dans un endroit frais et calme. Quant à moi, si vous voulez bien m'excuser, je vais retourner à ma lecture, je dois finir mon chapitre. Bien sur, j'aurais pu vous stupefixer dès le départ, mais je dois avouer que, courir après vous est bien plus drôle. » acheva-t-elle tandis que la brigade arrivait au trot dans la ruelle.

Elle repartit tranquillement en direction du Chemin de Traverse , la démarche langoureuse.