Chapitre 2
Causes...
Bétalu par me Delphine préférée...
Le lendemain matin, Harry s'attabla devant son petit déjeuner en silence.
Oncle Vernon et tante Petunia regardaient obstinément leur assiette avec une expression de reproche sur le visage et n'échangeaient pas un mot.
Depuis son retour fin juin, les Dursley ne lui avaient pas adressé plus de deux paroles par jour. Ils s'auto censuraient afin de ne pas agonir Harry d'injures. En effet, les menaces de Folœil et de Lupin étaient encore vivaces dans la mémoire du gros homme et la présence, discrète mais indéniable, de sorciers en patrouille dans le voisinage maintenait la pression.
Donc, depuis le début de l'été, Vernon et Pétunia Dursley se montraient aussi courtois qu'ils le pouvaient avec Harry, ce qui se résumait à le laisser seul et à l'ignorer toute la journée sans rien exiger d'autre de sa part qu'une participation modique aux tâches ménagères. Comme ils lui avaient laissé le choix, il avait opté pour la vaisselle, la tâche la moins ingrate et la plus sure de la maison. Il ne se faisait pas assez confiance pour ne pas empoisonner les plats s'il devait faire la cuisine pour sa « famille ». D'autant que désormais, ils mangeaient à nouveau normalement. En effet, le cher Dudley passait l'été dans un centre d'amaigrissement.
Dans des circonstances normales, Harry aurait été enchanté d'apprendre les mésaventures de son cousin : mis à pieds pendant 3 jours en janvier pour avoir été pris sur le fait en train de racketter ses petits camarades (il leur volait leurs déjeuner et goûter), le charmant jeune homme avait récidivé dés son retour. Afin d'éviter des procédures disciplinaires plus graves, les Dursleys n'avaient eu d'autre choix que d'accepter le placement de Dudlynounet chouchou d'amour dans un centre d'amaigrissement pendant tout l'été.
En effet, la tante Pétunia avait essayé de piéger l'infirmière en mettant en avant son régime draconien, responsable des débordements comportementaux de Dudley, affamé et en épuisé nerveusement devant l'inefficacité de la diète. A sa grande surprise, l'infirmière avait été de son avis, expliquant que pour un enfant comme Duldey, seule une cure intensive, associée à un suivi psychologique, pouvaient se révéler efficaces.
Et Petunia s'était retrouvée face à la communauté scientifique et au corps médical, son fils étiqueté « déséquilibré mental » et obligée de le placer afin d'éviter un renvoi définitif, voire un placement au centre de jeune délinquants de St Brutus.
Vis à vis des voisins, Vernon avait vanté les qualités de son fils en boxe qui lui avaient values d'être sélectionné pour un stage d'été au club d'entraînement pugiliste de St Carmenbort, dans le Surrey. L'honneur été sauf, mais l'ambiance morose.
Petunia reportait, bien entendu, la faute sur Harry (même s'il était absent au moment des faits, mais qui se souciait de tels détails...), mais à part faire trop cuire ses saucisses et ses œufs, elle n'avait rien fait pour laisser voir sa rancœur.
Vernon, de son coté, gardait un visage rouge de colère, une veine pulsant constamment sur sa tempe, seul signe extérieur de la rage le consumant. Il n'adressait en général pas plus de deux paroles par jour à Harry, se contentant en général de jeter des regards mauvais à son neveu par alliance.
Au moins, la situation satisfaisait les besoins de solitude d'Harry.
Alors qu'Harry grignotait sans grand appétit un toast que tante Pétunia était parvenue à rendre à la fois brûlé et caoutchouteux, Vernon, qui compulsait le courrier, lui lança une enveloppe d'un air méprisant.
La traditionnelle lettre de Poudlard, génial...
Stoïque face aux regards furieux de son oncle et de sa tante (ils lui avaient déjà fait le coup lorsqu'il avait reçu le résultat de ses BUSES), Harry ouvrit l'enveloppe et parcourut la missive, qui contenait le même blabla habituel concernant les règles de l'école. La liste du matériel était jointe également. Rien de bien nouveau sous le soleil. Seule la Défense apportait son lot d'originalité (rapport au nouveau professeur, très certainement).
Il accorda un regard blasé aux potions. Il n'avait pas compris comment il avait réussi sa BUSE. Il n'avait pas reçu l'«Optimal » d'Hermione, mais avait quand même obtenu un correct. La seule raison pour laquelle il avait une si bonne note était parce que ce n'était pas Snape qui avait corrigé les parties pratiques et théoriques de l'examen.
Pour pouvoir devenir, Harry devait continuer à suivre les cours de potion. Mais il n'était pas vraiment impatient de retourner dans les donjons et d'affronter les regards et commentaires désobligeant du Maître de Potion de Poudlard et Spécialiste es Injustices devant l'éternel.
La simple perspective qu'il fasse la moindre allusion à Sirius et à sa mort...
Un craquement de porcelaine lui fit lever les yeux. Son bol de céréale venait de se fendiller.
Tante Petunia lui jeta un drôle de regard, pâlit mais ne dit rien.
Harry se sentit vaguement coupable et se leva de table pour faire la vaisselle. Il ne pouvait rien faire pour le bol, il n'avait toujours pas le droit d'utiliser la magie pendant les vacances. Il se demanda vaguement s'il allait recevoir un nouvel avertissement pour utilisation illicite de la magie. Pouvait-il vraiment être puni parce qu'il n'arrivait pas à empêcher ses sentiments de se manifester par ses pouvoirs ? Harry considéra un moment la perspective d'être renvoyé de Poudlard et se rendit compte avec une certaine surprise que cela ne lui faisait pas grand-chose.
Il nettoya rapidement la vaisselle, la sécha et la rangea dans le placard au dessus de l'évier.
« - Oh non, pas encore cet espèce de... » S'exclama oncle Vernon avant de se taire abruptement.
Curieux, Harry jeta un coup d'œil à son oncle puis suivit la direction de son regard. A travers la fenêtre de la cuisine, Vernon Dursley contemplait l'approche nonchalante d'un homme aux cheveux châtains, vaguement hirsutes et grisonnant, les mains dans les poches de son jean délavé et portant un T-shirt fatigué qui avait du être noir mais qui, désormais, était gris.
Remus Lupin adressa un signe de tête à Harry et fit le tour de la maison pour sonner à la porte.
En allant lui ouvrir, Harry se dit qu'il s'était montré sciemment, afin de ne pas prendre les Dursleys par surprise.
« - Bonjour, Harry. » Sourit Lupin.
Il avait l'air encore plus fatigué et famélique qu'en juin, mais Harry mit ça sur le compte de ses vêtements, les robes amples de sorcier déguisant habilement la taille réelle des corps. Là, Lupin apparaissait maigre et efflanqué.
« - Professeur Lupin. » Accueillit Harry avec circonspection. Il ne savait toujours pas comment réagir à son égard. L'homme semblait toujours si contrôlé dans ses émotions... Mais comment avait-il put rester si stoïque quand...
Les pensées d'Harry furent interrompues par l'intervention bruyante de l'oncle Vernon.
« - Que venez vous faire ici ! Si vous venez à nouveau menacer ma famille, je... Je...» Interrompit l'oncle Vernon, la voix basse et sifflante dans sa crainte de se faire entendre des voisins.
« - Pardon ? » Lupin cligna des yeux, surpris.
« - Il ne vient pas te faire du mal, oncle Vernon. Il vient juste me voir. » Soupira Harry d'une voix calme. Ne résistant pas au plaisir de torturer son oncle, il ajouta : « tu sais, vérifier si tout va bien... »
Vernon pâlit puis rougit puis ouvrit la bouche puis la referma puis rentra sans une parole supplémentaire dans la maison.
« - J'imagine qu'il vaut mieux s'éloigner d'ici ? » Proposa Lupin, suivant Dursley des yeux.
« - Comme vous voulez... »
Ils se mirent à marcher, côte à côte, vers le square.
A cette heure matinale, il n'y avait encore personne dans le parc et Harry se dirigea vers les balançoires d'un pas morose.
Il n'avait pas envie d'avoir une « conversation » avec Lupin. Mais ce n'était pas comme s'il avait le choix, n'est-ce pas ? Ce n'était pas comme si il avait toujours pu faire TOUT ce qu'il avait voulu.
Il s'installa sur une balançoire et planta ses talons dans le sable, poussant vers l'arrière.
« Alors ? » Finit-il par demander.
Lupin s'installa dans la balançoire voisine, entoura les chaînes de ses bras et perdit son regard dans le sable à ses pieds.
« Tu vas bien ? » Demanda-t-il gentiment.
Harry le considéra un instant.
Puis il répondit, avec une pointe de sécheresse.
« A votre avis ? »
Lupin sourit, tristement.
« Je m'en doutais...
- Vous n'êtes pas venu vous enquérir de ma santé. Que voulez vous ? » Harry avait conscience de sa grossièreté envers un homme qui n'avait jamais rien fait de pire dans sa vie que le protéger et prendre soin de lui, même à distance, mais il ne pouvait empêcher sa rancœur de déborder.
Lupin leva les yeux et regarda la haie du parc.
« Je suis venu... Expliquer. Il y a... Certaines choses... Harry, il y a des choses que tu dois savoir... » Il laissa échapper un rire dépourvu de joie. « J'ai passé toute la soirée à me conditionner pour cette rencontre et maintenant que je suis là...
-Vous voulez m'expliquer quoi, au juste ? » Demanda Harry avec impatience.
« Harry... A propos de ce qui s'est passé dans la chambre de la... Mort...
- Je sais ce qu'il s'est passé. Sirius est mort, voilà ce qu'il s'est passé. »
Remus soupira, le visage douloureux.
« Ce n'est pas de cela que je voulais parler. Mais de mon comportement.
- Pardon ?
- Je n'ai pas... Harry, je te dois des excuses, je m'en veux de t'avoir rudoyé ce jour là. J'étais sous le choc. Je venais de perdre mon... Meilleur ami. »
Harry observa l'homme face à lui avec perplexité.
« Je ne comprends pas...
- Qu'est-ce que tu ne comprends pas ? Ma douleur ?
- Non, ce que vous me dites.
- Harry, j'aurai du t'expliquer ce qu'était la chambre de la mort. Mais je ne l'ai pas fait. Tu ne comprenais pas ce qu'il s'était passé, ce qui est bien naturel. C'était à moi de t'expliquer. C'était à moi de te faire comprendre que Sirius était mort. Mais... je voulais en finir rapidement. Je m'en veux. »
Harry hocha la tête.
Cela tombait sous le sens, d'une certaine manière. Lupin n'avait montré qu'une seule fois des émotions fortes : quand il avait retrouvé Sirius et découvert la vérité concernant la personne ayant trahi ses parents. Sinon, en règle générale, il restait toujours très calme, très serein et n'exprimait jamais rien.
Harry lui en avait voulu de lui dire si froidement, si crûment que Sirius était mort.
Mais cette froideur était peut être la seule expression émotive qu'il se fut autorisé.
Ce n'était pas pour cela que Harry avait moins mal.
Néanmoins, Harry imaginait bien que Lupin avait une certaine forme d'affection pour Sirius. Ils avaient été amis d'enfance et Sirius, avec son père, avait été jusqu'à se transformer en animagus pour être prés de lui.
Seulement, il n'avait pas la même manière que lui de l'exprimer.
« Alors ? » Demanda-t-il, l'air de ne pas y toucher.
« Alors quoi ?
- Vous voulez bien m'expliquer ?
- Quoi donc ?
- La chambre de la mort... L'espèce de... D'arche. »
Lupin cligna des yeux, surpris.
« Quoi ?
- Comment ça fonctionne ? Comment vous pouvez être sur que... » Il laissa sa phrase en suspens.
Lupin plongea les yeux dans les siens sans rien dire. Harry soutint le regard scrutateur sans ciller. Lupin abandonna le premier et détourna la tête.
« Pourquoi veux tu savoir ça ?
- Parce que je veux comprendre. Personne ne m'explique jamais rien. Je suis trop jeune pour comprendre, n'est-ce pas ? Trop jeune pour qu'on m'explique pourquoi une espèce de malade a tué mes parents et cherche à se débarrasser de moi. Trop jeune pour comprendre qu'il pourrait me manipuler d'un simple claquement de doigt... » Grogna-t-il d'un ton amer.
Lupin leva le regard vers lui, une sympathie indicible passant dans ses yeux clairs.
« Je comprends pourquoi Albus a préféré te laisser dans l'ignorance pour certaines choses, Harry. Ce n'est pas parce que tu es trop jeune, ni parce que tu es trop stupide ou trop lâche, bien au contraire. C'est parce que tu as le droit, comme tous les ados de ton âge de vivre ta jeunesse sans te soucier des menaces ou des dangers qui pèsent sur toi.
- Je ne suis pas d'accord ! J'ai le droit de savoir !
- Oui, tu en as le droit. Mais ce n'est pas de ton devoir de faire quoique ce soit pour t'en protéger ou pour t'en défendre. Ca, c'est le devoir des adultes. Tu comprends ? »
Harry serra les lèvres, furieux.
« Il n'empêche que c'était mon droit de savoir et de décider quoi faire. Même si je suis un enfant et que je n'ai pas de... De droit civique ou autres stupidités de ce genre. Même si je ne suis pas autorisé à intervenir, j'ai le droit de savoir ce qui m'attend. Ca ne sert à rien de me laisser dans l'ignorance. Ca me fait plus mal qu'autre chose... »
Lupin ferma les yeux.
« Je suis désolé, Harry. Nous pensions tous que c'était la meilleure décision... Sirius... Sirius aussi était de cet avis. »
Harry hocha la tête.
Il n'avait pas envie de pardonner et dire quelque chose comme « je comprends ». Au lieu de cela, il insista.
« Maintenant que vous savez que je préfère être tenu au courant plutôt que dans l'ignorance, vous pouvez me parler de l'arche ? »
Lupin hésita, à nouveau. Puis il sembla se décider.
« Je ne sais pas grand chose sur le sujet. » Prévint-il. « Je ne sais pas trop par où commencer...
- Commencez par le commencement : pourquoi êtes vous tous si convaincu que ce... Porche, cette arche ou quoi que ce soit ai tué Sirius ? »
Lupin écarquilla les yeux, comme choqué. Puis son expression s'adoucit puis il dit, la voix calme :
« Parce qu'aucun de ceux qui l'ont passé ne sont revenus. Personne.»
Harry ouvrit la bouche, stupéfait.
« Personne ?
- Personne. Et crois moi, cela fait un moment que cet objet existe, qu'il est entreposé au département des mystères et que les langues de plomb l'étudient sous toutes les coutures.
- C'est... Euh... Un objet ensorcelé, quelque chose comme ça ? »
Remus réfléchit un moment.
« Hmmm... On ne sait pas vraiment quel était son usage initial. Cela fait une trentaine d'années que le département des mystères l'a récupéré. Auparavant, il se tenait au milieu d'un cercle de pierre, en pleine cambrousse écossaise, dans une propriété privée appartenant à un vieux sorcier. Il savait l'objet dangereux mais la propriété était dans sa famille depuis des générations donc il ne souhaitait pas s'en séparer. La communauté scientifique sorcière venait régulièrement étudier le portail, à sa demande.
- Et personne n'a jamais rien dit ?
- Que dire ? Il était chez lui. Il n'avait même pas à laisser les magiscientifiques venir voir l'objet. Seulement, quand des moldus ont commencés à disparaître dans la région, ce fut une toute autre histoire.
- Des moldus ont... Disparus ? Ils ont passé le... Euh... Porche ?
- C'est ce que l'on suppose. Il s'agissait de hippies, épris d'ésotérisme, qui avaient découverts le cercle de pierre ainsi que l'arche et faisaient... je ne sais quelles cérémonies de retour à la nature la nuit. Puis ils passaient le portail, pour ne jamais revenir. L'endroit été devenu célèbre chez certains moldus à l'époque. Et le nombre de célébration faites chez le vieux sorcier s'accrut au point de générer une psychose dans la région. La presse moldue parlait de meurtrier en série, de rites sataniques... Le vieux sorcier dut se rendre à l'évidence : l'objet était trop dangereux et sa propriété insuffisamment protégée pour qu'il puisse le conserver. Il donna donc le portail au ministère qui l'étudie depuis lors.
- Et qu'ont-ils découvert ?
- Rien. Si ce n'est que quiconque passe le voile masquant le passage du portail ne revient jamais.
- Donc... » Harry se lécha les lèvres. « Donc...
- Je sais ce que tu vas dire : 'personne n'est jamais revenu mais ça ne veut pas dire qu'ils sont morts. Ils ont pu être transportés ailleurs.' Je sais, Harry. J'y ai pensé. Mais des expériences ont été menées en ce sens. Des magiscientifiques ont envoyés des animaux à travers le passage, marqués de traceurs magiques. Avec la collaboration de différents gouvernements, la planète entière a été surveillée afin de repérer la réapparition des traceurs. En vain. Certains scientifiques ont poussé la folie jusqu'à se faire marquer et passer le portail eux même. Ils ne sont jamais réapparus. »
Harry observa avec horreur le visage de Lupin ne marquer aucune émotion.
« Donc tout le monde en a déduit qu'ils sont morts ?
- A ce jour, il n'y a aucun moyen de les faire revenir, même s'ils sont juste en état de stase, même s'ils sont juste figés dans le temps, quelque part. Harry, Sirius ne reviendra pas. Il ne peut PAS revenir. Il serait plus sain de... »
Lupin n'acheva pas sa phrase et observa Harry avec inquiétude.
Harry cligna des yeux.
« Plus sain de le considérer comme mort ? »
Lupin ferma les yeux, brièvement.
« Oui.
- C'est ce que vous faites ? »
La réponse fut plus longue à venir.
« ... Oui. »
Harry se sentit prit d'une haine farouche pour cet homme qui était capable de balayer d'un revers de la main l'existence de son meilleur ami dés que la situation s'aggravait.
Si Ron traversait le Portail, le Porche, l'Arche ou quelque soit le nom que porta cette chose, Harry savait que son premier réflexe serait de plonger à sa suite, et son deuxième, une fois que Hermione l'aurait empêché de faire cette bêtise, de rechercher tous les moyens imaginables de le retrouver.
Puis la haine se calma, d'un coup.
Pour Lupin, c'était le seul moyen de survivre. Il avait déjà perdu ses amis une fois. James et Lily Potter, même Peter Pettigrew dans la mort, Sirius dans la trahison. Et maintenant, alors qu'il savait que Sirius était innocent, celui ci mourait devant ses yeux.
Et peut-être qu'il n'y avait VRAIMENT aucun moyen de faire revenir Sirius.
Mais s'il y avait un espoir, un seul espoir...
« Je dois rentrer. Merci de m'avoir expliqué tout ça... Hum... A bientôt ? »
Lupin hocha la tête et regarda l'adolescent marcher vers la maison de son oncle et de sa tante la tête basse, plongé dans ses pensées.
« Il va te prendre comme quelqu'un de sans cœur... » Fit remarquer une voix féminine.
Lupin salua Tonks d'un court hochement de tête. La jeune femme, la tête ornée d'une crinière vert pomme, émergea du fourré où elle était avec un manque de grâce et d'agilité consternant.
« Vraiment ?
- Oh, oui. »
Elle hésita.
« Tu es sur que c'était une bonne idée de lui raconter tout ça ? »
Lupin hocha la tête.
« Je n'avais pas le choix. Je lui ai failli sur tant de points déjà. Je ne pouvais pas lui mentir davantage.
- Hmmmmmm... Je comprends, mais je ne suis pas sure que c'était une bonne idée d'en dire autant sur l'Arche...
- Pourquoi ?
- Tout bonnement parce que tout ce que tu lui as raconté va exciter sa curiosité... »
Remus regarda pensivement la jeune femme avant de secouer la tête.
« Je ne crois pas. Je pense avoir été très clair sur le fait qu'il n'y a aucun moyen de faire revenir Sirius. Si je n'avais rien dit, je sais que cela aurait été pire : il aurait cherché par lui même et aurait peut être même fini par passer le portail. C'est ce qu'il s'est passé en juin dernier...
- Mouais... Je ne suis pas convaincue.
- Ha ? Pourquoi ?
- Eh bien... Tu ne trouves pas qu'il a accepté tes explications un peu facilement ? Après tout, tu n'es pas en odeur de sainteté auprès du ministère. Il peut se poser des questions quand à tes sources...
- Tu oublies que j'ais été son professeur de défense. Pour lui, j'imagine que je dois connaître plein de choses.
- Ca, c'est valable avec les enfants de 12 ans, pas avec les ados de 16...
- Ne t'inquiètes pas, je le surveillerais. Il est tout ce qui me reste. » Sourit-il tristement. « S'il apprend qu'on cherche à percer le fonctionnement du portail... S'il pense qu'il y a une seule chance de sauver Sirius, il va se précipiter droit vers le danger.»
Tonks le considéra un moment avant de répondre.
« Tu ne peux pas le protéger de tout...
- Qu'a dit Alastor ? » Coupa patiemment Lupin.
« Qu'il aura la copie des archives de Moroz ce soir. Mais il ne pense pas qu'on pourra en tirer grand-chose. Enfin, tu le connais...
- Oui, oui. Si on l'écoutait, on devrait détruire tous les artefacts maléfiques stockés dans les réserves du département des mystères. Et peu importe que les étudier nous permette un jour de délivrer de leur ensorcellement la moitié des patients de Ste Mangouste. » Lupin leva les yeux au ciel et continua de discuter avec Tonks alors qu'ils s'éloignaient de la maison des Dursleys.
A suivre
