La Nouvelle Génération

Chapitre 8 : Le Labyrinthe d'Anarmaya

Trois jours après l'incident du Ninja, le croissant de lune allait pointer ses rayons dans la nuit noire. Toute la journée durant, Nadeshiko regarda l'horloge dans ses cours à la dérobée, souffrant chaque seconde qui la séparait de l'étrange rendez-vous dans le monde paradoxal. Le soleil était chaud à l'extérieur, les oiseaux chantaient. Jade remarqua l'étrange comportement de sa meilleure amie.

Jade ( à voix basse ) : Pourquoi tu fixes l'horloge comme si elle allait exploser d'une seconde à l'autre ?

Nadeshiko : Euh... J'ai quelque chose de très important ce soir et je n'en peux plus d'attendre...

Jade : Ah bon ? C'est quoi ?

Professeur : Mesdemoiselles Satsumi et Kinomoto-Li !! Arrêtez vos bavardages, vous n'êtes pas dans un café, vous êtes dans un cours de maths !

Jade et Nadeshiko : Désolées, Monsieur Usimagi.

Nadeshiko ( après que le prof se soit remis à écrire au tableau ) : Quel rapace celui-la !

Jade ( rit ) : T'as raison.

Le cours suivant était les Arts Plastiques, la matière préférée de Nadeshiko. Les élèves se mirent à leur chevalet et tentèrent de reproduire le simple panier de fruits mis comme modèle. Mais Nadeshiko avait la tête ailleurs. Elle prit son fusain et commença à dessiner les contours d'un visage, des oreilles pointues, un corps élancé vêtu d'une tunique verte. Des yeux perçants, une peau blanche. Ravie, la jeune fille contempla son portrait. Elle venait de dessiner Tulindo avec une étonnante précision. Monsieur Atamoto, l'enseignant, remarqua le portrait de Nadeshiko.

Monsieur Atamoto : Mlle Kinomoto-Li... Qu'est-ce que c'est ?

Nadeshiko ( rougit ) : Euh... Un personnage sortit de mon imagination.

Monsieur Atamoto : Je suis ravi que vous ayez autant de talent, mais le but de l'exercice d'aujourd'hui est de reproduire ce panier de fruits.

Nadeshiko : Désolée monsieur... Mon esprit vagabonde aujourd'hui.

Monsieur Atamoto ( gentiment ) : Eh bien essayez de le ramener graduellement sur terre, jeune demoiselle. ( Sourit ) Reprenez le travail je vous prie.

Nadeshiko : Bien monsieur.

À regret, Nadeshiko mit sa feuille de côté et commença à reproduire le panier de fruits. Le cours d'arts plastique était commun à deux groupes d'élèves, celui de Nadeshiko et l'autre dont faisaient partie Julien et Seï. Le frère de Jade levait les yeux de son travail toutes les deux secondes pour voir la jolie amie de sa sœur dessiner et il négligeait totalement son travail. Jade vit le manège de son frère et rit sous cape. Julien entendit le rire trop familier de Jade et grogna en la foudroyant du regard. Ses yeux se posèrent de nouveau sur Nadeshiko et son visage s'empourpra de nouveau. Malgré ses efforts, il ne pouvait s'empêcher de la regarder. L'amour l'avait enchaîné à elle comme les tentacules d'une pieuvre qui retiennent leur proie.

Sakura était assise dans sa chambre, tournant et retournant entre ses doigts le collier que lui avait donné Linìel Omaliké, la dernière-née des Kisharis avant la guerre contre Huorgorn Le Destructeur. Dans sa tête, elle revit la gentille petite elfe lui donner, les yeux plein d'espoir. C'est dans cette atmosphère de nostalgie que Lionel entra dans la chambre et s'assit sur le lit près de sa fiancée.

Lionel : Tu as l'air triste... Il y a quelque chose qui te tracasse ?

Sakura : Linìel... Isilya et Lingolas me manquent. J'aimerais tant les revoir un jour...

Lionel : Si on allait faire un tour ?

Sakura : Un tour ?

Lionel embrassa Sakura sur les lèvres et lui prit la main. Ils allèrent à la fenêtre et le jeune homme l'ouvrit lentement. L'air tiède de la nuit leur fouetta le visage.

Lionel : Prends ta clé et allons prendre l'air ensemble.

Sakura : Mais Nadeshiko... ?

Lionel : Elle est occupée. Pour une fois que l'on a notre moment tous les deux...

Sakura : Tu es sûr que...

Lionel : Tout ira bien.

Sakura sourit et prit sa clé dans ses mains. Il y avait si longtemps qu'elle n'avait pas fait de magie...

Sakura : Clé qui détient les pouvoirs de l'étoile, je te somme d'apparaître au nom du pacte. Révèle moi ta vraie forme, je te l'ordonne ! Libération !

Le cercle des cartes de Sakura apparut, la clé se transforma en sceptre. Elle invoqua la Carte du Vol et des ailes apparurent sur les dos des deux amoureux. Ils s'envolèrent dans la nuit, regardant le paysage défiler sous leurs yeux. Les étoiles brillaient doucement dans le ciel. Le vent s'engouffrait dans leurs ailes blanches. Une délicieuse sensation de chaleur habitait la chasseuse de cartes car la magie était toujours présente en elle à son grand bonheur. Ils survolèrent le Parc du Grand Pingouin, le Temple Tsukimine puis ils arrivèrent à la Tour de Tokyo... Assis sur les barreaux rouges et blancs, ils regardaient la ville en dessous, éclairée par des centaines de fenêtres lumineuses, comme des étoiles qui se seraient écrasées au sol.

Sakura : Lionel...

Lionel : Mmm ?

Sakura : Je t'aime.

Lionel : Je t'aime Sakura.

Sakura ( appuie sa tête sur l'épaule de Lionel ) : Tu ne peux pas savoir comment je suis heureuse d'être avec toi.

Lionel : Au fait, j'ai une nouvelle importante à te communiquer...

Sakura : Laquelle ?

Lionel : Ma mère nous invite tous en Chine. Nous partons le 27 Mai.

Sakura : Pourquoi veut-elle nous voir ?

Lionel : Je n'en sais rien... Peut-être pour rencontrer Nadeshiko. Je lui ai parlé d'elle mais elle ne l'a jamais vue.

Sakura : Ça va me faire drôle de revoir ta mère et tes sœurs.

Lionel : À moi aussi.

Sakura : Oublions la Chine pour un moment... J'ai une autre préoccupation... Et c'est de t'avoir seulement pour moi.

Sakura serra Lionel dans ses bras et ils laissèrent leurs pensées vagabonder tandis que leurs yeux contemplaient les immeubles en contrebas. Pendant que les amoureux contemplaient la ville paisible, Nadeshiko et Kirjala préparaient le grand rituel dans la chambre de la magicienne.

Nadeshiko : Que devons-nous faire ?

Kirjala : Écrase les fleurs dans ce bol et donne moi-le.

Nadeshiko ( obéit ) : Comme ça ?

Kirjala : Oui, maintenant répète après moi. J'appelle Gaïa déesse lune, transforme le fruit de tes enfants en le fil d'Ariane qui nous aidera dans la quête que nous menons. Entends notre appel !

Nadeshiko : J'appelle Gaïa déesse lune, transforme le fruit de tes enfants en le fil d'Ariane qui nous aidera dans la quête que nous menons. Entends notre appel !

Le bol se mit à briller, un torrent de lumière en sortit et émergea comme un jet d'eau dans une fontaine. Il y eut trois explosions de paillettes argentées et le calme revint. Dans le bol, à la place des fleurs écrasées, se tenait, sagement enroulé sur lui-même, le Fil d'Ariane. Un long fil épais de couleur dorée.

Kirjala : Invoque la Formule des Voyageurs, vite !!

Nadeshiko ( après avoir invoqué son sceptre ) : Formule des Voyageurs, j'appelle ton pouvoir à être mien. Puissante Nera, gardienne du monde paradoxal, emmène-nous dans ton univers ! Je te l'ordonne !!

Il y eut un tourbillon bleu, puis, Nadeshiko et Kirjala se retrouvèrent plongeant dans le néant en poussant un long cri. Elles atterrirent au sol dans un bruit mat et se relevèrent en gémissant. Elles se trouvaient maintenant dans un univers brumeux, entouré de murs qui touchaient presque le ciel. Des murs faits de verre en apparence, là où leurs corps se reflétaient. Le ciel a peine visible semblait étoilé mais les murs étaient si lumineux que le noir n'avait pas d'emprise sur les voyageuses.

Nadeshiko : On dirait qu'on a réussi...

Kirjala : Anarmaya... La Terre des rêves. Nous devons être dans le Labyrinthe Paradoxal.

Nadeshiko : Où est la croisée des chemins ?

Kirjala : Regarde le panneau.

Nadeshiko : Quel panneau ?

Kirjala : Celui derrière toi.

Nadeshiko se retourna et vit un étrange panneau de bois où étaient gravés des inscriptions.

« Amakiya Zan Anarmayien »

Nadeshiko : Qu'est-ce que c'est que ces inscriptions ?

Kirjala : La politesse, qu'est-ce que tu crois ? C'est du Shaïentus, la langue des magiciens et des esprits. Ça veut dire en gros « Bienvenue dans le Labyrinthe d' Anarmaya ». Y a des gens qui vivent ici et qui y voyagent, tu sais.

Nadeshiko ( tombe à la renverse ) : Ça ne nous dit toujours pas où est la croisée des chemins...

Kirjala : Regarde sur l'autre panneau.

Nadeshiko : Y en a un autre ?!?!??!?!

Kirjala fit pivoter Nadeshiko à gauche et elle vit un autre panneau. Une flèche montrant le haut indiquait « Lyncha Elfi », une à gauche « Zeido Bakara » et une à droite indiquant « Chemas Kreiza ».

Nadeshiko : J'y comprends rien !!

Kirjala : Heureusement que je connais leur significations. Tu as les Hauts- Elfiques, où vivent les elfes, Le Lac des Rêves où sont puisés les rêves des mortels et la Croisée des Chemins qui mène aux grandes cités.

Nadeshiko : C'est donc à droite. Mais tu m'avais pourtant dit que tu ne pouvais pas lire le Shaïentus...

Kirjala : Euh... Bon... J'ai appris seule... Attache le fil d'Ariane à ce poteau et suis-moi, je vais te guider.

Confiante, Nadeshiko suivit Kirjala dans le dédale de cristal, une extrémité du fil doré à sa cheville et l'autre attachée au poteau d'information. Nadeshiko avait l'impression d'avancer dans le vide mais Kirjala semblait savoir où elle allait. Soudain, près d'un tournant, un énorme aigle violet, aux serres et au bec affûté de couleur doré et aux yeux injectés de sang leur barra le passage. Il poussa un cri strident et frappa les deux amies de sa serre gauche, les envoyant valser sur une paroi. Nadeshiko se releva et empoigna son sceptre.

Nadeshiko : Reyko fille de Feu ! Apparais et élimine mon ennemi !

Une boule de feu se forma autour de l'étoile ornant le sceptre à long manche de la magicienne. Reyko, la fille aux cheveux enflammés, apparut avec une épée à la main. Elle la pointa vers l'aigle et une déflagration de feu fut projeté sur la créature qui poussa un nouveau cri. Une odeur de roussi emplit l'air. L'aigle ouvrit ses ailes et s'envola en gémissant dans un nuage de poussière. Reyko joignit les paumes et se transforma en vapeur pour reprendre sa place dans le sceptre.

Kirjala : C'était sûrement une des créatures maléfiques du monde de Ulrikzito, la Terre des Cauchemars. Elles s'échappent parfois pour semer la terreur à Anarmaya.

Nadeshiko : Décidément, Anarmaya est très étrange.

Kirjala : Et encore tu n'as pas vu la cité de Fulcain et toutes les autres qui sont construites ici. Elles sont plus extraordinaires que tout ce qui peut exister dans ce monde.

Étonnée, Nadeshiko continua sa route aux côtés de Kirjala. Elles arrivèrent soudain à un cul-de-sac et Nadeshiko grogna. Elles retournèrent sur leurs pas, en suivant le fil d'Ariane. Mais, comble du malheur, il avait été coupé. Nadeshiko prit le fil restant dans sa main et soupira. L'autre extrémité avait disparu, laissant le couloir désert. Elles tentèrent de le retrouver, tournèrent quelques coins mais rien ne les mit sur la piste.

Kirjala : Demande à Nera qu'elle nous aide.

Nadeshiko : Nera, Gardienne du monde Paradoxal ! Apparais sur-le-champ et aide nous à trouver notre chemin ! Formule des Voyageurs !!

La femme au voile noir apparut, tenant son sceptre. Elle le prit dans ses deux mains et ferma les yeux. Une étrange aura violette émergea de son corps. Les rayons se répercutèrent sur les murs et revinrent dans son sceptre.

Nera : Je ne trouve aucune issue... Les filets paradoxal ne m'ont rien révélé, maîtresse.

Nadeshiko : Ah non !!! On est fichues !!! Pourquoi le fil a-t-il été rompu ? Qui l'a coupé ??

Kirjala : Je crois qu'on ne va pas tarder à le savoir Nadeshiko...

Un animal aux pattes d'un lion, au corps d'un cheval, à la tête d'un aigle et aux ailes brunâtres hérissées de pointes atterrit lourdement sur le sol de verre. Son bec doré s'ouvrit pour laisser échapper un rugissement et son haleine fétide heurta Nadeshiko. Il battit des ailes brusquement et le souffle de vent souleva de terre Nadeshiko, Nera et Kirjala qui allèrent s'écraser sur le mur du cul-de-sac ( Encore ! lol ). Nera se releva rapidement et tendit une main, paume au dehors, vers la créature. Un étrange symbole s'y dessina et un rayon doré alla frapper l'animal à la figure. Regardant la gardienne avec des yeux haineux, la bête ouvrit le bec et un rayon rouge en sortit pour atteindre Nera à la poitrine. La gardienne fut projetée à terre mais recommença son attaque, la sueur lui perlant au front. Bientôt, les deux rayons entrèrent en collision dans une lutte effrénée.

Nadeshiko : Quel est cet animal ?

Kirjala : Un Griffon. Il ne faut pas que Nera continue comme ça, elle va épuiser toute son énergie.

Nadeshiko : NERAAA !!

La gardienne du monde paradoxal avait cédé. Elle s'effondra mollement sur le sol et Nadeshiko se précipita sur elle. Alors que le griffon allait lui sauter dessus, Kirjala se transforma et le griffa sauvagement. Les deux créatures échangèrent morsures et écorchures pendant que la jeune magicienne était aux côtés de Nera qui, encore couverte de sueur, respirait difficilement.

Nadeshiko : Nera, tu vas bien ???

Nera ( dans un souffle ) : Ça va aller...

Nadeshiko : N'épuise pas ton énergie ainsi, tu aurais pu te tuer !

Nera : Pardon maîtresse...

Nadeshiko ( mets une main sur le front de Nera ) : Reprends des forces, nous allons trouver un moyen de sortir d'ici...

Pendant ce temps, Kirjala mordit le griffon au cou et un flot de sang s'échappa de la morsure. Le griffon frappa la tigresse au visage et la griffa. Kirjala lui fonça dessus et planta ses griffes dans le dos de son adversaire. Les yeux du griffon se révulsèrent et il s'effondra, mort, dans son sang. Kirjala regarda le cadavre, le souffle court. Elle reprit sa forme de chatonne.

Kirjala : J'ai eu cette perfidie, enfin ! Il était coriace... ( À Nadeshiko ) Va-t-elle bien ?

Nadeshiko : Elle a perdu beaucoup d'énergie.

Kirjala posa ses petites pattes sur le bras de Nera qui gisait sur le sol, la tête soutenue par Nadeshiko. Une douce lueur baigna le corps de la femme en noir et elle ouvrit les yeux.

Nera : Merci, Gardienne du Sceau des Formules... Tu m'as redonné de la force. ( Se relève sans aide )

Nadeshiko : Que faisons-nous maintenant ?

Nera : Ce Griffon a tranché le fil d'Ariane, donc nous n'avons plus de piste pour retrouver la Croisée des Chemins.

Nadeshiko : Nous avons trois routes possibles... À droite, à gauche ou tout droit.

Nera : Je vais essayer la chance.

L'esprit de la formule des Voyageurs posa son sceptre par terre et le fit tourner dans le sens des aiguilles d'une montre. Il tourna longtemps et s'arrêta dans un petit grincement sur la droite. Nera le ramassa.

Nera : En route !

C'est ainsi que le trio continua son chemin vers le mystérieux lieu de rendez-vous. Les jambes de Nadeshiko étaient douloureuses mais elle ne se plaignit pas. Il lui semblait tourner en rond depuis des siècles lorsqu'un spectacle étonnant se révéla à ses yeux baignés d'espoir...

À suivre...

Salut tout le monde ! Avez-vous apprécié ? J'ai bien aimé écrire ce chapitre. Je dois tout d'abord saluer quelques écrivaines de fanfics comme moi qui m'inspirent énormément : la merveilleuse Elendil et la très gentille Chylee qui promet beaucoup ! J Vous avez immensément de talent les filles !! Également quelques auteures que je lis ; Azizuki, Narya, ¤Sweet Elli¤ et Clairette que j'encourage à poursuivre leurs beaux fanfics !

Merci à tous ceux et celles qui m'écrivent, ça me fait toujours chaud au cœur. N'arrêtez pas de m'envoyer vos commentaires et suggestions !

Voilà, bye bye et au prochain chapitre !

Opaline

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