La Nouvelle Génération
Chapitre 18 : Un mal mystérieux
Nadeshiko fit un cauchemar durant la nuit suivant la capture de Lee Ling. Elle s'avançait dans un grand couloir blanc nimbé de lumière. Il empestait l'éther. Des corps étaient enchevêtrés un peu partout. Des corps de personnes agonisantes. Nadeshiko mit une main sur sa bouche pour s'empêcher de crier. Leurs yeux étaient blancs. Leur peau presque transparente était constellée de petits points bleus. Leurs os étaient bien visibles et ils semblaient si fragiles. On prendrait la main de l'un d'eux et elle se casserait en mille morceaux. Des râles s'échappaient de leurs poitrines. Puis, Nadeshiko entendit des pas et releva la tête vers le fond du couloir.
Une grande forme noire s'avançait vers elle, encapuchonnée, le visage dans les ténèbres. Nadeshiko sentit son cœur se glacer et se compresser dans sa poitrine. Elle n'arrivait plus à respirer normalement. Nadeshiko vit à sa silhouette que c'était une femme qui portait des talons. Ses pas résonnaient dangereusement. Nadeshiko voulut s'enfuir mais elle était paralysée sur place. La forme avança une main aux ongles crochus et enserra le cou de Nadeshiko qui se mit à étouffer. La vie quittait son corps peu à peu et sa vue s'embrouillaient. Dans son lit, Nadeshiko se réveilla. Sans sursaut, mais couverte de sueur, le cœur affolé.
Nadeshiko ( en pensée ) : Un rêve... Ce n'était qu'un rêve... Était-ce bien un rêve ?
Massant nerveusement sa gorge comme si elle avait craint que la femme en noir ait vraiment voulu l'étrangler dans son sommeil, Nadeshiko s'extirpa de ses couvertures. C'était encore la nuit. L'adolescente sortit de sa chambre et descendit les escaliers sans bruit. Rendue à la cuisine, elle ouvrit la lumière et fit un si énorme sursaut qu'elle manqua de tomber par terre. Tulindo était assis sur la table, tranquille, ses cheveux bruns en bataille. Une main sur le cœur, Nadeshiko le regarda, affolée.
Nadeshiko : Pour l'amour du ciel, qu'est-ce que tu fais ici ?????
Tulindo : Je dois te faire une mise en garde.
Nadeshiko : T'aurais pas pu attendre au lever du jour ? Là je viens de me réveiller d'un cauchemar affreux et tout ce que je veux c'est être tranquille pour un moment, s'il te plaît !
Nadeshiko se dirigea vers l'armoire au dessus du lavabo, prit un verre et le remplit d'eau du robinet bien froide. Elle en but un long trait et soupira. Tulindo sauta en bas de la table.
Tulindo : Je suis désolé de t'avoir fait peur... Je sais que c'est un moment inopportun mais c'est une mise en garde très importante... Et je dois faire vite, tu le sais, je ne peux pas me matérialiser longtemps ici...
Nadeshiko : Je t'écoute.
Tulindo : La prochaine formule... Que tu vas capturer... Ce n'est pas la dernière.
Nadeshiko : Quoi ? C'est impossible ! J'ai déjà capturé Les Quatres Éléments, Les Voyageurs, Les Combattants, Le Temps, La Création et La Connaissance. Il ne me reste que la Guérison !
Tulindo : Tu as oublié ce que tu as entendu au Conseil des Sept Piliers. Il y a une formule non-neutralisée.
Nadeshiko : Une formule non-neutralisée ?
Tulindo : Le Conseil a capturé les sept formules les plus puissantes mais une seule n'a pas été neutralisée... Dès que tu auras capturé La Guérison, elle sera relâchée. Et tu ne pourras la capturer que lorsque tu seras face à Akira...
Nadeshiko : Je vais devoir affronter Akira ?? Sa réincarnation ? La fille qui a tous ses souvenirs ?
Tulindo : Akira veut retrouver le Graal pour retrouver son ancienne puissance et celle de ces formules. Son allié Shendo qui s'est réincarné lui aussi a déjà réuni des informations importantes. Les esprits de Kyla, Sheyo et Malika le protègent mais ça ne sera pas suffisant. La réincarnation d'Akira possède tous les pouvoirs qu'elle avait dans sa vie antérieure, elle pourra briser leur mur de protection...
Nadeshiko : Quand devrai-je l'affronter ?
Tulindo : Quand le dira la prophétie...
Nadeshiko : Quelle prophétie ?
Tulindo se plia soudain en deux et Nadeshiko se précipita pour le soutenir. Cette fois-ci il ne la repoussa pas. Comme une mère, Nadeshiko le serra contre elle et lui appuya la tête sous son cou. L'elfe poussa un petit cri de douleur. Ses forces l'abandonnaient.
Tulindo : Je ne suis pas un enfant...
Nadeshiko : Calme toi... Économise tes forces.
Tulindo : Prends garde... à toi...
Tulindo ferma les yeux et s'évapora d'un coup dans l'air. La barrière entre les deux mondes s'était refermée.
Tulindo reprit ses esprits dans son lit, allongé sur les couvertures. Étourdi, l'elfe tenta de se redresser sur ses coudes mais une présence le fit se recoucher. Tulindo aperçut Malen, à ses côtés, passant un linge glacé sur son front. Ses cheveux fushia tombaient en mèches bouclées autour de son visage. Elle portait un corset bourgogne lacé par dessus une robe blanche. Sa main caressa la joue de Tulindo qui ferma les yeux, laissant le froid engourdir son mal de tête.
Tulindo : Malen...
Malen : Ne t'en fais pas, je suis là. Tu as encore traversé les mondes... Sois prudent, ça pourrait te tuer un jour...
Tulindo : Je devais le lui dire... Pour la prophétie... Et je n'ai même pas eu le temps...
Malen : Repose toi.
Malen s'allongea à côté de Tulindo et l'enlaça, appuyant sa tête contre son cou, comme l'avait fait Nadeshiko. Tulindo resta silencieux pendant quelques minutes puis il ouvrit les yeux. Il se retrouva face aux cheveux fushia de Malen qui tombaient sur ses épaules et qui exhalaient une douce odeur de menthe. Ce n'était pas dans ses habitudes de se vêtir et de se parfumer ainsi. Malen était un garçon manqué, elle adorait les combats d'épée, la cavalerie et la magie. Se salir dans la boue pendant une lutte ne lui faisait pas peur.
Tulindo : Tu t'es changée. En quel honneur ?
Malen : Pour faire nouveau. Tu aimes ?
Tulindo : Tu es belle même quand tu es pleine de crasse dans les combats.
Surpris par ses propres paroles, Tulindo rougit violemment. Malen sourit et eut un petit rire. Elle lui ébouriffa amicalement les cheveux.
Malen : Je ne l'avais jamais entendue celle-là.
Tulindo : C'était spontané...
Malen : Toi aussi tu es mignon quand tu es plein de boue. Ça te donne un petit air plus âgé.
Tulindo : Parce que je suis trop jeune ? J'ai 1126 ans, maintenant, tu sauras, Malen Farandra Galedhwen Rendomanar.
Malen : Moi j'en ai 1127, Tulindo Barathorn Fingolas Undomérel !
Tulindo se mit à rire et commença à chatouiller les côtes de Malen qui éclata d'un fou rire. Ils se bataillèrent ainsi pendant un moment, riant aux éclats et se tortillant, froissant les couvertures sur le lit. Finalement, ils tombèrent par terre, Malen clouant les épaules de Tulindo au sol.
Malen : J'ai gagné.
Tulindo : T'en es sûre ?
Malen ( se rapproche ) : Oui.
Tulindo : Vraiment ?
Malen ( se rapproche encore plus ) : Oui.
Tulindo : Vraiment, vraiment sûre ?
Malen se pencha à quelques centimètres seulement du visage de Tulindo. Son souffle chaud et son odeur de menthe firent monter une bouffée de chaleur en lui. C'était la première fois que Tulindo la voyait aussi féminine, habitué à ses habitudes masculines. Sa féminité, sa lueur dévorante dans les yeux qui semblait dire « essaie pour voir ! » et sa nouvelle sensualité l'avaient ensorcelé.
Malen : Plus sûre que ça, tu meurs.
Malen effleura doucement les lèvres de Tulindo avec les siennes puis elle lui donna un vrai baiser. L'elfe mit ses bras autour de la taille de Malen et la serra contre lui. Son odeur l'enivrait et le poids de sa taille quasi- parfaite contre lui le rendaient fou. Il se sépara de ses lèvres puis commença à embrasser son cou à la peau blanche. Malen eut un soupir amoureux qui le déstabilisa complètement. Puis, soudain, elle l'écarta de lui avec un mouvement de bras.
Malen : Je ne suis pas aussi facile que ça, Tulindo Undomérel. Faudra me combattre en duel au sabre Ishtakri.
Tulindo : Comme tu voudras, mais je peux attendre.
Malen donna un dernier baiser fougueux sur les lèvres de Tulindo puis elle se décolla de son corps, ses cheveux un peu décoiffés. Malen quitta la chambre, sa robe volant derrière elle. Tulindo venait tout juste de vieillir d'un an, dans le monde des mortels, il en aurait treize. Avait- elle attendu qu'il ait vieilli pour lui dévoiler son affection ? Déboussolé, Tulindo se leva, encore imprégné de l'odeur de Malen et sortit de sa chambre. Son mal de tête avait passé et il se dépêcha de sortir dans le jardin de Minas Celeborn où il respira l'air frais à plein poumons. En levant les yeux au ciel, il repéra la constellation de l'Oiselle Bleue. Sa mère lui avait appris une chanson en rapport à cet amas d'étoiles et pour apaiser ses questions insolentes, il commença à la fredonner.
Tulindo ( en Quenya ) : « En des temps très anciens Sur la colline d'or vivait une oiselle nommé Luinil
Envoyé par la Déesse Yanri pour veiller sur la terre
Son plumage était d'un bleu si beau Qu'on le comparait à mille ciels
Les êtres purs adoraient écouter son chant Les êtres malsains le détestaient Ils concoctèrent un plan Pour éliminer la belle oiselle chanteuse Au chant de lumière et de bonté
À tous les matins, à l'aube Luinil se réveillait Lissait ses plumes, déployait ses ailes Et entonnait sa mélopée Lorsque ce jour funeste se pointa Les êtres malsains étaient prêts Armés de flèches meurtrières Ils transpercèrent le cœur de la pauvre oiselle Qui s'écroula dans son sang azuré
Yanri se mit en colère Et exila les malsains au loin Pour que jamais ils ne reviennent Et en mémoire de sa belle oiselle chanteuse Porta son corps dans le ciel Et le transforma en étoiles bleues »
Voix : Tu chantes très bien, Tulindo.
Tulindo se retourna et aperçut sa mère, vêtue de rouge, qui lui souriait à l'entrée du jardin. Isilya s'approcha de son fils et le serra dans ses bras.
Isilya : Tu te rappelles de cette chanson... Je te la chantais avant que tu t'endormes.
Tulindo : Oui, maman.
Isilya : La pureté ravit les bons et dégoûte les mauvais. Ils cherchent alors à s'en débarrasser. C'est ce que cette chanson veut dire.
Isilya se détourna de son fils et alla s'asseoir au bord de la fontaine qui représentait la Déesse de l'eau, Nen. Le jardin de Minas Celeborn était en forme de cercle et huit allées de pierres passaient au travers des massifs de rosiers, de lys et de fleurs d'Ilmen-Anor, formant une sorte d'étoile qui convergeait vers la fontaine. La Déesse Nen ouvrait sa main gauche et la droite était dans les airs. Ses cheveux aux pointes bouclées semblaient êtres figés dans le vent, sa tête était tournée vers la droite, un sourire sur les lèvres. Vêtue d'une robe à bretelles, de l'eau jaillissait des mains de Nen, un dragon de plâtre était à ses pieds, sa gueule ouverte faisait couler des jets comme les bouches des poissons en cercle autour de la Déesse.
Isilya : La beauté du monde est fragile, mon fils... Il y aura toujours des âmes noires pour la détruire... Mais bon, assez parlé de cela, j'ai entendu du bruit dans ta chambre tout à l'heure.
Tulindo ( rougit ) : Ah... euh, je faisais une petite sieste après l'entraînement et je suis tombé de mon lit pendant mon sommeil.
Isilya : Ah oui ? Ce n'est pourtant pas ce que je lis dans tes pensées.
Tulindo se mordit la lèvre en signe de nervosité. Isilya Undomérel n'était pas naïve, c'était une elfe à la magie puissante. Elle avait un grand pouvoir mental et pouvait lire les pensées à sa guise, sauf si la personne visée savait pratiquer l'Occlumancie, la faculté de repousser les intrusions dans son esprit. Yùla Remanir n'avait pas encore abordé le sujet dans sa classe de magie, donc Tulindo ne pouvait pas encore fermer son esprit. Le prince rougit jusqu'aux oreilles pendant que sa mère esquissait un doux sourire.
Isilya : Je vois que Malen te plaît beaucoup.
Tulindo : Disons que... elle n'est pas si laide...
Isilya : Malen est une bonne jeune femme.
Isilya n'en rajouta pas plus, voyant qu'aborder ce sujet avec Tulindo le gênait. La mère embrassa son fils sur la joue et sortit du jardin, laissant Tulindo à ses pensées. Isilya rentra dans la tour de Minas Celeborn et se rendit jusqu'à sa chambre. Lingolas y lisait un livre, couché sur le lit à baldaquin du couple.
Lingolas : Bonsoir chérie.
Isilya : Bonsoir. ( Se rend vers sa commode ) Dure journée ?
Lingolas : J'ai été visiter les habitants de Saurkhalia. Ils ont déjà rebâti quelques maisons et ça va mieux pour eux.
Isilya ( prend sa robe de nuit et va derrière le paravent ) : Moi, les conseils de Plorlachan m'ont épuisée... Parler avec tous ces dignitaires, ce n'est franchement pas amusant... Toutes ces questions d'import et d'export de marchandises, de politique... Parfois je me demande si je suis vraiment faite pour être reine et si ma mère n'aurait pas dû rester ici...
Lingolas : Rynaëarwen a cru que tu étais mûre pour la remplacer. Ne pense pas de telles choses, tu y arriveras. Ça fait déjà 1127 ans que tu es au pouvoir et en toutes ces années tu en as fait des choses ! Le traité de paix entre Saurkhalia et Tyrlane, la construction de la tour de Plorlachan, les écoles de magie et plus encore...
Isilya sortit de derrière le paravent, vêtue de sa robe de nuit en lin blanc, lacée sur les côtés et décolletée à l'avant. Elle s'installa devant son miroir et se brossa les cheveux avec sa brosse en crin de licorne de Tyrlane pendant que Lingolas la dévorait des yeux.
Isilya ( sourit en le voyant derrière elle dans le miroir ) : Quoi ?
Lingolas : Tu es tellement belle.
Isilya : Grand fou. ( rit ) J'ai découvert des choses aujourd'hui. Tulindo commence à s'intéresser à Malen.
Lingolas : Malen Rendomanar ? La fille de Mayleena ?
Isilya : Oui. Et apparemment, elle l'aime beaucoup aussi.
Lingolas : Malen, c'est la championne du sabre Ishtakri ? Très douée, cette fille.
Isilya : Notre fils grandit tellement vite. Ma mère avait quelques années de plus lorsqu'elle a rencontré mon père, 1134 ans.
Lingolas : Tu ne m'en as jamais parlé de ton père.
Isilya marqua une pause et baissa les yeux. Lorsqu'elle les releva, elle regarda le doux visage de Lingolas et eut la force de continuer son récit. La mort de son père était un sujet rarement abordé avec Isilya.
Isilya : Il est mort lorsque je n'avais que 948 ans. Il s'appelait Barathorn Undomérel. J'ai donné son nom à Tulindo en sa mémoire. C'était un soldat qui se battait aux côtés de Goronwei de Tyrlane. Un jour, ma mère est allée discuter de politique avec le roi Goronwei. En arrivant, elle a vu mon père et ils sont tombés amoureux. Peu après la mort de Nenlotë Wendamalo, ma mère a été élue Grande Reine d'Ilmen-Anor et Barathorn a demandé sa main. Il est mort au combat pendant la guerre contre Huorgorn.
Lingolas : C'est pour cela que ta mère est aussi silencieuse à son sujet. Elle est encore triste de l'avoir perdu.
Isilya : Rynaëarwen Undomérel est une femme forte. Elle m'a tout enseigné comme mon père l'aurait souhaité.
Lingolas : Tu es vraiment trop belle... Je devrais me pincer et me réveiller... Je ne peux pas avoir épousé une femme aussi belle que toi...
Lingolas se leva et alla embrasser doucement le cou d'Isilya qui frissonna. Lingolas l'enlaça par derrière et continua de consteller sa peau de baisers qui firent bouillir sa femme de désir. Lingolas la porta jusqu'au lit où il continua d'embrasser son cou et son décolleté. Isilya l'entoura de ses bras et lui mordit affectueusement l'oreille.
Isilya : Est-ce qu'on est au printemps ? Je ne t'ai pas vu aussi brûlant depuis des mois...
Lingolas : Quand je te vois le soir en train de te brosser les cheveux devant ton miroir, je me sens devenir tout chose, comme lors de nos premières années... J'ai envie de t'embrasser... Embrasser ton cou et sentir ta chaleur sur mon corps...
Isilya : Je t'aime tellement...
Lingolas : Pas autant que moi...
Leurs lèvres se rencontrèrent en un langoureux baiser. Isilya pressa le corps de Lingolas contre le sien pendant qu'il commençait à délacer les cordons de sa robe sans cesser d'embrasser les moindres morceaux de peau qu'il voyait. Isilya arrachait presque les boutons de la tunique de Lingolas pendant qu'elle la déboutonnait en léchant sa gorge. Leurs baisers se firent de plus en plus ardents, leurs soupirs sensuels remplis de désir se succédaient et puis, la passion les emporta.
Pendant que le plaisir enchaînait Isilya à Lingolas et vice-versa, c'était le jour à Tomoeda. Nadeshiko était en classe, tapotant son cahier de son crayon avant la leçon de géographie de Mlle Nameko. La prof venait d'arriver en classe. Mlle Nameko, de son prénom Su-Ling, était une femme aux cheveux bruns très longs portant de grosses lunettes rondes qui lui donnaient un air sympathique. Elle déposa son attaché-case et sortit la liste de présences.
Mlle Nameko : Bonjour la classe !
Élèves : Bonjour Mlle Nameko !
Mlle Nameko : Si vous le voulez bien, je vais prendre vos présences... Azbaka, Chii.
Chii : Présente, mademoiselle.
Mlle Nameko : Bakedowa, Li-Wei.
La chaise de Li-Wei était déserte. La professeure nota son absence et poursuivit.
Mlle Nameko : Dibaki, Go-Go ?
La chaise de Go-Go était aussi déserte. Celles de Hamatuzka Jengo, Irachimi Tonga, Konewaka Chen-Chen et même les deux sœurs Manchigami ; Akane et Kiyuki, l'une des amies de Miaka, restaient obstinément vides elles aussi. Tous les autres élèves étaient présents. Jade se pencha vers Nadeshiko.
Jade : Tu as déjà vu autant de monde absent le jour de la gym ? C'est pourtant la matière préférée de la majorité d'entre nous, Dibaki la première.
Nadeshiko : Et Hamatuzka et Irachimi ! Ces deux gars là feraient n'importe quoi pour faire du sport un jour d'école !
Jade : Tu crois qu'ils couvent une maladie ?
Nadeshiko : J'espère que ce n'est pas trop grave...
Après le dîner, en classe de gym, trois autres élèves manquaient à l'appel, ne laissant que 19 élèves de présents. Pendant que le professeur, M. Tanakeba, montrait quelques figures à faire sur le cheval d'assaut, Nadeshiko commença à se sentir mal. Elle voyait un peu embrouillé et sa tête lui était douloureuse. Voyant l'air maladif de Nadeshiko, Jade s'approcha d'elle et pris son bras.
Jade : Nadeshiko... Est-ce que ça va ?
Nadeshiko : Je ne me sens pas bien... J'ai de la misère à voir et... j'ai mal à la tête... Ça passera.
Jade : Je reste près de toi si jamais ça empire, d'accord ?
Nadeshiko : D'accord... merci Jade.
La sensation de malaise passa pendant quelques minutes jusqu'à ce que ce fut au tour de Nadeshiko de montrer ses prouesses. Confiante, elle prit son élan, courut jusqu'au cheval d'assaut, sauta parfaitement mais fut prise de son étrange malaise et lorsqu'elle atterrit sur le sol, ses jambes la lâchèrent et elle tomba. Miaka Hino, qui observait la scène sur un banc car son bras était encore dans le plâtre, esquissa un sourire méchant. Jade se précipita sur Nadeshiko, suivie de près par M. Tanakeba. Les autres élèves s'attroupèrent autour du corps.
Jade : Nadeshiko ! Nadeshiko !
M.Tanakeba ( touche son front ) : Kinomoto-Li a de la fièvre..., Mumichi, allez cherchez l'infirmière !
Mumichi : Tout de suite, Monsieur !
Takeo Mumichi, un brave gaillard qui s'entendait bien avec Yuïchi, accourut vers l'école. Nadeshiko voyait tout embrouillé et les sons autour d'elle lui paraissaient de plus en plus lointains. Sa vue s'assombrit et elle s'évanouit.
Dans la chambre d'hôpital, Sakura et Lionel tenaient chacun une main de Nadeshiko de chaque côté de son lit. Pâle, les yeux fermés, Nadeshiko respirait doucement, avec difficulté. Sakura était bouleversée. La docteure, une femme aux cheveux noirs vêtue de blanc, un stéthoscope autour du cou, entra dans la pièce.
Docteure : Bonjour... Vous devez être Monsieur Li et Madame Kinomoto ?
Lionel : Oui, c'est nous.
Docteure : Bonjour, je suis la Dr. Maomachi Yoko.
Sakura : Docteure, dites nous ce qu'elle a !
Dr. Maomachi : Nadeshiko... A eu un malaise qui s'apparente à celui répertorié chez tous les patients des derniers jours, environ 25, surtout des enfants de son âge. Les tests que nous avons faits révèlent qu'elle souffre d'un mal nullement répertorié...
Lionel : Pouvez vous la sauver ? Ira-t-elle mieux ?
Dr. Maomachi : D'après ce que j'ai entendu, elle aurait eu un malaise en cours de gym. Un mal de tête, la vue embrouillée et de la fièvre. Ensuite, elle aurait chuté. D'après les constatations... elle est dans une sorte de demi-coma.
Sakura : Oh mon dieu !
Sakura fondit en larmes. Lionel la prit dans ses bras pendant que la Dr Maomachi observait le visage endormi de Nadeshiko, en robe d'hôpital.
Dr. Maomachi : Nous allons la garder en observation. Il se peut que ce ne soit qu'un demi-coma temporaire, après tout, son choc crânien dû à sa chute dans son évanouissement est très léger. ( Se tourne vers les parents ) Elle n'aura probablement aucune séquelle. D'après les tests, elle ne devrait pas rester plus de quelques heures inconsciente. Je suis confiante qu'elle ira mieux.
Sakura ( renifle ) : En êtes vous sûre Dr. Maomachi ?
Dr. Maomachi : J'en suis sûre, Mme Kinomoto. Pour le moment, je vous conseillerais de vous reposer.
Lionel : Merci, docteure.
La docteure Maomachi sortit de la chambre, laissant Sakura et Lionel seuls avec leur fille. Sakura se précipita à son chevet et prit la main de Nadeshiko.
Sakura : Ma petite fille chérie...
Lionel : Ne te fais pas de souci, Sakura, Nadeshiko ira mieux dans quelques heures.
Sakura : Je l'espère... Tout ce qu'on peut faire pour le moment c'est attendre...
Essuyant ses dernières larmes, Sakura caressa la joue droite de sa fille et l'embrassa sur le front, imitée par Lionel. Pendant ce temps, dans les couloirs, une étrange brume noire se promenait furtivement dans les couloirs...
À SUIVRE...
Salut à tous, vous venez de lire le 18e chapitre de La Nouvelle Génération ! Ouf, j'en ai fait du travail jusqu'à maintenant ! Je voudrais remercier la très aimable Nessa pour son soutien et ses conseils qui m'ont appuyée dans mon écriture. J'espère que vous avez aimé ce chapitre et j'attends vos
commentaires avec impatience à kinomoto.sakura5caramail.com !
u prochain chapitre !
Opaline
Chapitre 18 : Un mal mystérieux
Nadeshiko fit un cauchemar durant la nuit suivant la capture de Lee Ling. Elle s'avançait dans un grand couloir blanc nimbé de lumière. Il empestait l'éther. Des corps étaient enchevêtrés un peu partout. Des corps de personnes agonisantes. Nadeshiko mit une main sur sa bouche pour s'empêcher de crier. Leurs yeux étaient blancs. Leur peau presque transparente était constellée de petits points bleus. Leurs os étaient bien visibles et ils semblaient si fragiles. On prendrait la main de l'un d'eux et elle se casserait en mille morceaux. Des râles s'échappaient de leurs poitrines. Puis, Nadeshiko entendit des pas et releva la tête vers le fond du couloir.
Une grande forme noire s'avançait vers elle, encapuchonnée, le visage dans les ténèbres. Nadeshiko sentit son cœur se glacer et se compresser dans sa poitrine. Elle n'arrivait plus à respirer normalement. Nadeshiko vit à sa silhouette que c'était une femme qui portait des talons. Ses pas résonnaient dangereusement. Nadeshiko voulut s'enfuir mais elle était paralysée sur place. La forme avança une main aux ongles crochus et enserra le cou de Nadeshiko qui se mit à étouffer. La vie quittait son corps peu à peu et sa vue s'embrouillaient. Dans son lit, Nadeshiko se réveilla. Sans sursaut, mais couverte de sueur, le cœur affolé.
Nadeshiko ( en pensée ) : Un rêve... Ce n'était qu'un rêve... Était-ce bien un rêve ?
Massant nerveusement sa gorge comme si elle avait craint que la femme en noir ait vraiment voulu l'étrangler dans son sommeil, Nadeshiko s'extirpa de ses couvertures. C'était encore la nuit. L'adolescente sortit de sa chambre et descendit les escaliers sans bruit. Rendue à la cuisine, elle ouvrit la lumière et fit un si énorme sursaut qu'elle manqua de tomber par terre. Tulindo était assis sur la table, tranquille, ses cheveux bruns en bataille. Une main sur le cœur, Nadeshiko le regarda, affolée.
Nadeshiko : Pour l'amour du ciel, qu'est-ce que tu fais ici ?????
Tulindo : Je dois te faire une mise en garde.
Nadeshiko : T'aurais pas pu attendre au lever du jour ? Là je viens de me réveiller d'un cauchemar affreux et tout ce que je veux c'est être tranquille pour un moment, s'il te plaît !
Nadeshiko se dirigea vers l'armoire au dessus du lavabo, prit un verre et le remplit d'eau du robinet bien froide. Elle en but un long trait et soupira. Tulindo sauta en bas de la table.
Tulindo : Je suis désolé de t'avoir fait peur... Je sais que c'est un moment inopportun mais c'est une mise en garde très importante... Et je dois faire vite, tu le sais, je ne peux pas me matérialiser longtemps ici...
Nadeshiko : Je t'écoute.
Tulindo : La prochaine formule... Que tu vas capturer... Ce n'est pas la dernière.
Nadeshiko : Quoi ? C'est impossible ! J'ai déjà capturé Les Quatres Éléments, Les Voyageurs, Les Combattants, Le Temps, La Création et La Connaissance. Il ne me reste que la Guérison !
Tulindo : Tu as oublié ce que tu as entendu au Conseil des Sept Piliers. Il y a une formule non-neutralisée.
Nadeshiko : Une formule non-neutralisée ?
Tulindo : Le Conseil a capturé les sept formules les plus puissantes mais une seule n'a pas été neutralisée... Dès que tu auras capturé La Guérison, elle sera relâchée. Et tu ne pourras la capturer que lorsque tu seras face à Akira...
Nadeshiko : Je vais devoir affronter Akira ?? Sa réincarnation ? La fille qui a tous ses souvenirs ?
Tulindo : Akira veut retrouver le Graal pour retrouver son ancienne puissance et celle de ces formules. Son allié Shendo qui s'est réincarné lui aussi a déjà réuni des informations importantes. Les esprits de Kyla, Sheyo et Malika le protègent mais ça ne sera pas suffisant. La réincarnation d'Akira possède tous les pouvoirs qu'elle avait dans sa vie antérieure, elle pourra briser leur mur de protection...
Nadeshiko : Quand devrai-je l'affronter ?
Tulindo : Quand le dira la prophétie...
Nadeshiko : Quelle prophétie ?
Tulindo se plia soudain en deux et Nadeshiko se précipita pour le soutenir. Cette fois-ci il ne la repoussa pas. Comme une mère, Nadeshiko le serra contre elle et lui appuya la tête sous son cou. L'elfe poussa un petit cri de douleur. Ses forces l'abandonnaient.
Tulindo : Je ne suis pas un enfant...
Nadeshiko : Calme toi... Économise tes forces.
Tulindo : Prends garde... à toi...
Tulindo ferma les yeux et s'évapora d'un coup dans l'air. La barrière entre les deux mondes s'était refermée.
Tulindo reprit ses esprits dans son lit, allongé sur les couvertures. Étourdi, l'elfe tenta de se redresser sur ses coudes mais une présence le fit se recoucher. Tulindo aperçut Malen, à ses côtés, passant un linge glacé sur son front. Ses cheveux fushia tombaient en mèches bouclées autour de son visage. Elle portait un corset bourgogne lacé par dessus une robe blanche. Sa main caressa la joue de Tulindo qui ferma les yeux, laissant le froid engourdir son mal de tête.
Tulindo : Malen...
Malen : Ne t'en fais pas, je suis là. Tu as encore traversé les mondes... Sois prudent, ça pourrait te tuer un jour...
Tulindo : Je devais le lui dire... Pour la prophétie... Et je n'ai même pas eu le temps...
Malen : Repose toi.
Malen s'allongea à côté de Tulindo et l'enlaça, appuyant sa tête contre son cou, comme l'avait fait Nadeshiko. Tulindo resta silencieux pendant quelques minutes puis il ouvrit les yeux. Il se retrouva face aux cheveux fushia de Malen qui tombaient sur ses épaules et qui exhalaient une douce odeur de menthe. Ce n'était pas dans ses habitudes de se vêtir et de se parfumer ainsi. Malen était un garçon manqué, elle adorait les combats d'épée, la cavalerie et la magie. Se salir dans la boue pendant une lutte ne lui faisait pas peur.
Tulindo : Tu t'es changée. En quel honneur ?
Malen : Pour faire nouveau. Tu aimes ?
Tulindo : Tu es belle même quand tu es pleine de crasse dans les combats.
Surpris par ses propres paroles, Tulindo rougit violemment. Malen sourit et eut un petit rire. Elle lui ébouriffa amicalement les cheveux.
Malen : Je ne l'avais jamais entendue celle-là.
Tulindo : C'était spontané...
Malen : Toi aussi tu es mignon quand tu es plein de boue. Ça te donne un petit air plus âgé.
Tulindo : Parce que je suis trop jeune ? J'ai 1126 ans, maintenant, tu sauras, Malen Farandra Galedhwen Rendomanar.
Malen : Moi j'en ai 1127, Tulindo Barathorn Fingolas Undomérel !
Tulindo se mit à rire et commença à chatouiller les côtes de Malen qui éclata d'un fou rire. Ils se bataillèrent ainsi pendant un moment, riant aux éclats et se tortillant, froissant les couvertures sur le lit. Finalement, ils tombèrent par terre, Malen clouant les épaules de Tulindo au sol.
Malen : J'ai gagné.
Tulindo : T'en es sûre ?
Malen ( se rapproche ) : Oui.
Tulindo : Vraiment ?
Malen ( se rapproche encore plus ) : Oui.
Tulindo : Vraiment, vraiment sûre ?
Malen se pencha à quelques centimètres seulement du visage de Tulindo. Son souffle chaud et son odeur de menthe firent monter une bouffée de chaleur en lui. C'était la première fois que Tulindo la voyait aussi féminine, habitué à ses habitudes masculines. Sa féminité, sa lueur dévorante dans les yeux qui semblait dire « essaie pour voir ! » et sa nouvelle sensualité l'avaient ensorcelé.
Malen : Plus sûre que ça, tu meurs.
Malen effleura doucement les lèvres de Tulindo avec les siennes puis elle lui donna un vrai baiser. L'elfe mit ses bras autour de la taille de Malen et la serra contre lui. Son odeur l'enivrait et le poids de sa taille quasi- parfaite contre lui le rendaient fou. Il se sépara de ses lèvres puis commença à embrasser son cou à la peau blanche. Malen eut un soupir amoureux qui le déstabilisa complètement. Puis, soudain, elle l'écarta de lui avec un mouvement de bras.
Malen : Je ne suis pas aussi facile que ça, Tulindo Undomérel. Faudra me combattre en duel au sabre Ishtakri.
Tulindo : Comme tu voudras, mais je peux attendre.
Malen donna un dernier baiser fougueux sur les lèvres de Tulindo puis elle se décolla de son corps, ses cheveux un peu décoiffés. Malen quitta la chambre, sa robe volant derrière elle. Tulindo venait tout juste de vieillir d'un an, dans le monde des mortels, il en aurait treize. Avait- elle attendu qu'il ait vieilli pour lui dévoiler son affection ? Déboussolé, Tulindo se leva, encore imprégné de l'odeur de Malen et sortit de sa chambre. Son mal de tête avait passé et il se dépêcha de sortir dans le jardin de Minas Celeborn où il respira l'air frais à plein poumons. En levant les yeux au ciel, il repéra la constellation de l'Oiselle Bleue. Sa mère lui avait appris une chanson en rapport à cet amas d'étoiles et pour apaiser ses questions insolentes, il commença à la fredonner.
Tulindo ( en Quenya ) : « En des temps très anciens Sur la colline d'or vivait une oiselle nommé Luinil
Envoyé par la Déesse Yanri pour veiller sur la terre
Son plumage était d'un bleu si beau Qu'on le comparait à mille ciels
Les êtres purs adoraient écouter son chant Les êtres malsains le détestaient Ils concoctèrent un plan Pour éliminer la belle oiselle chanteuse Au chant de lumière et de bonté
À tous les matins, à l'aube Luinil se réveillait Lissait ses plumes, déployait ses ailes Et entonnait sa mélopée Lorsque ce jour funeste se pointa Les êtres malsains étaient prêts Armés de flèches meurtrières Ils transpercèrent le cœur de la pauvre oiselle Qui s'écroula dans son sang azuré
Yanri se mit en colère Et exila les malsains au loin Pour que jamais ils ne reviennent Et en mémoire de sa belle oiselle chanteuse Porta son corps dans le ciel Et le transforma en étoiles bleues »
Voix : Tu chantes très bien, Tulindo.
Tulindo se retourna et aperçut sa mère, vêtue de rouge, qui lui souriait à l'entrée du jardin. Isilya s'approcha de son fils et le serra dans ses bras.
Isilya : Tu te rappelles de cette chanson... Je te la chantais avant que tu t'endormes.
Tulindo : Oui, maman.
Isilya : La pureté ravit les bons et dégoûte les mauvais. Ils cherchent alors à s'en débarrasser. C'est ce que cette chanson veut dire.
Isilya se détourna de son fils et alla s'asseoir au bord de la fontaine qui représentait la Déesse de l'eau, Nen. Le jardin de Minas Celeborn était en forme de cercle et huit allées de pierres passaient au travers des massifs de rosiers, de lys et de fleurs d'Ilmen-Anor, formant une sorte d'étoile qui convergeait vers la fontaine. La Déesse Nen ouvrait sa main gauche et la droite était dans les airs. Ses cheveux aux pointes bouclées semblaient êtres figés dans le vent, sa tête était tournée vers la droite, un sourire sur les lèvres. Vêtue d'une robe à bretelles, de l'eau jaillissait des mains de Nen, un dragon de plâtre était à ses pieds, sa gueule ouverte faisait couler des jets comme les bouches des poissons en cercle autour de la Déesse.
Isilya : La beauté du monde est fragile, mon fils... Il y aura toujours des âmes noires pour la détruire... Mais bon, assez parlé de cela, j'ai entendu du bruit dans ta chambre tout à l'heure.
Tulindo ( rougit ) : Ah... euh, je faisais une petite sieste après l'entraînement et je suis tombé de mon lit pendant mon sommeil.
Isilya : Ah oui ? Ce n'est pourtant pas ce que je lis dans tes pensées.
Tulindo se mordit la lèvre en signe de nervosité. Isilya Undomérel n'était pas naïve, c'était une elfe à la magie puissante. Elle avait un grand pouvoir mental et pouvait lire les pensées à sa guise, sauf si la personne visée savait pratiquer l'Occlumancie, la faculté de repousser les intrusions dans son esprit. Yùla Remanir n'avait pas encore abordé le sujet dans sa classe de magie, donc Tulindo ne pouvait pas encore fermer son esprit. Le prince rougit jusqu'aux oreilles pendant que sa mère esquissait un doux sourire.
Isilya : Je vois que Malen te plaît beaucoup.
Tulindo : Disons que... elle n'est pas si laide...
Isilya : Malen est une bonne jeune femme.
Isilya n'en rajouta pas plus, voyant qu'aborder ce sujet avec Tulindo le gênait. La mère embrassa son fils sur la joue et sortit du jardin, laissant Tulindo à ses pensées. Isilya rentra dans la tour de Minas Celeborn et se rendit jusqu'à sa chambre. Lingolas y lisait un livre, couché sur le lit à baldaquin du couple.
Lingolas : Bonsoir chérie.
Isilya : Bonsoir. ( Se rend vers sa commode ) Dure journée ?
Lingolas : J'ai été visiter les habitants de Saurkhalia. Ils ont déjà rebâti quelques maisons et ça va mieux pour eux.
Isilya ( prend sa robe de nuit et va derrière le paravent ) : Moi, les conseils de Plorlachan m'ont épuisée... Parler avec tous ces dignitaires, ce n'est franchement pas amusant... Toutes ces questions d'import et d'export de marchandises, de politique... Parfois je me demande si je suis vraiment faite pour être reine et si ma mère n'aurait pas dû rester ici...
Lingolas : Rynaëarwen a cru que tu étais mûre pour la remplacer. Ne pense pas de telles choses, tu y arriveras. Ça fait déjà 1127 ans que tu es au pouvoir et en toutes ces années tu en as fait des choses ! Le traité de paix entre Saurkhalia et Tyrlane, la construction de la tour de Plorlachan, les écoles de magie et plus encore...
Isilya sortit de derrière le paravent, vêtue de sa robe de nuit en lin blanc, lacée sur les côtés et décolletée à l'avant. Elle s'installa devant son miroir et se brossa les cheveux avec sa brosse en crin de licorne de Tyrlane pendant que Lingolas la dévorait des yeux.
Isilya ( sourit en le voyant derrière elle dans le miroir ) : Quoi ?
Lingolas : Tu es tellement belle.
Isilya : Grand fou. ( rit ) J'ai découvert des choses aujourd'hui. Tulindo commence à s'intéresser à Malen.
Lingolas : Malen Rendomanar ? La fille de Mayleena ?
Isilya : Oui. Et apparemment, elle l'aime beaucoup aussi.
Lingolas : Malen, c'est la championne du sabre Ishtakri ? Très douée, cette fille.
Isilya : Notre fils grandit tellement vite. Ma mère avait quelques années de plus lorsqu'elle a rencontré mon père, 1134 ans.
Lingolas : Tu ne m'en as jamais parlé de ton père.
Isilya marqua une pause et baissa les yeux. Lorsqu'elle les releva, elle regarda le doux visage de Lingolas et eut la force de continuer son récit. La mort de son père était un sujet rarement abordé avec Isilya.
Isilya : Il est mort lorsque je n'avais que 948 ans. Il s'appelait Barathorn Undomérel. J'ai donné son nom à Tulindo en sa mémoire. C'était un soldat qui se battait aux côtés de Goronwei de Tyrlane. Un jour, ma mère est allée discuter de politique avec le roi Goronwei. En arrivant, elle a vu mon père et ils sont tombés amoureux. Peu après la mort de Nenlotë Wendamalo, ma mère a été élue Grande Reine d'Ilmen-Anor et Barathorn a demandé sa main. Il est mort au combat pendant la guerre contre Huorgorn.
Lingolas : C'est pour cela que ta mère est aussi silencieuse à son sujet. Elle est encore triste de l'avoir perdu.
Isilya : Rynaëarwen Undomérel est une femme forte. Elle m'a tout enseigné comme mon père l'aurait souhaité.
Lingolas : Tu es vraiment trop belle... Je devrais me pincer et me réveiller... Je ne peux pas avoir épousé une femme aussi belle que toi...
Lingolas se leva et alla embrasser doucement le cou d'Isilya qui frissonna. Lingolas l'enlaça par derrière et continua de consteller sa peau de baisers qui firent bouillir sa femme de désir. Lingolas la porta jusqu'au lit où il continua d'embrasser son cou et son décolleté. Isilya l'entoura de ses bras et lui mordit affectueusement l'oreille.
Isilya : Est-ce qu'on est au printemps ? Je ne t'ai pas vu aussi brûlant depuis des mois...
Lingolas : Quand je te vois le soir en train de te brosser les cheveux devant ton miroir, je me sens devenir tout chose, comme lors de nos premières années... J'ai envie de t'embrasser... Embrasser ton cou et sentir ta chaleur sur mon corps...
Isilya : Je t'aime tellement...
Lingolas : Pas autant que moi...
Leurs lèvres se rencontrèrent en un langoureux baiser. Isilya pressa le corps de Lingolas contre le sien pendant qu'il commençait à délacer les cordons de sa robe sans cesser d'embrasser les moindres morceaux de peau qu'il voyait. Isilya arrachait presque les boutons de la tunique de Lingolas pendant qu'elle la déboutonnait en léchant sa gorge. Leurs baisers se firent de plus en plus ardents, leurs soupirs sensuels remplis de désir se succédaient et puis, la passion les emporta.
Pendant que le plaisir enchaînait Isilya à Lingolas et vice-versa, c'était le jour à Tomoeda. Nadeshiko était en classe, tapotant son cahier de son crayon avant la leçon de géographie de Mlle Nameko. La prof venait d'arriver en classe. Mlle Nameko, de son prénom Su-Ling, était une femme aux cheveux bruns très longs portant de grosses lunettes rondes qui lui donnaient un air sympathique. Elle déposa son attaché-case et sortit la liste de présences.
Mlle Nameko : Bonjour la classe !
Élèves : Bonjour Mlle Nameko !
Mlle Nameko : Si vous le voulez bien, je vais prendre vos présences... Azbaka, Chii.
Chii : Présente, mademoiselle.
Mlle Nameko : Bakedowa, Li-Wei.
La chaise de Li-Wei était déserte. La professeure nota son absence et poursuivit.
Mlle Nameko : Dibaki, Go-Go ?
La chaise de Go-Go était aussi déserte. Celles de Hamatuzka Jengo, Irachimi Tonga, Konewaka Chen-Chen et même les deux sœurs Manchigami ; Akane et Kiyuki, l'une des amies de Miaka, restaient obstinément vides elles aussi. Tous les autres élèves étaient présents. Jade se pencha vers Nadeshiko.
Jade : Tu as déjà vu autant de monde absent le jour de la gym ? C'est pourtant la matière préférée de la majorité d'entre nous, Dibaki la première.
Nadeshiko : Et Hamatuzka et Irachimi ! Ces deux gars là feraient n'importe quoi pour faire du sport un jour d'école !
Jade : Tu crois qu'ils couvent une maladie ?
Nadeshiko : J'espère que ce n'est pas trop grave...
Après le dîner, en classe de gym, trois autres élèves manquaient à l'appel, ne laissant que 19 élèves de présents. Pendant que le professeur, M. Tanakeba, montrait quelques figures à faire sur le cheval d'assaut, Nadeshiko commença à se sentir mal. Elle voyait un peu embrouillé et sa tête lui était douloureuse. Voyant l'air maladif de Nadeshiko, Jade s'approcha d'elle et pris son bras.
Jade : Nadeshiko... Est-ce que ça va ?
Nadeshiko : Je ne me sens pas bien... J'ai de la misère à voir et... j'ai mal à la tête... Ça passera.
Jade : Je reste près de toi si jamais ça empire, d'accord ?
Nadeshiko : D'accord... merci Jade.
La sensation de malaise passa pendant quelques minutes jusqu'à ce que ce fut au tour de Nadeshiko de montrer ses prouesses. Confiante, elle prit son élan, courut jusqu'au cheval d'assaut, sauta parfaitement mais fut prise de son étrange malaise et lorsqu'elle atterrit sur le sol, ses jambes la lâchèrent et elle tomba. Miaka Hino, qui observait la scène sur un banc car son bras était encore dans le plâtre, esquissa un sourire méchant. Jade se précipita sur Nadeshiko, suivie de près par M. Tanakeba. Les autres élèves s'attroupèrent autour du corps.
Jade : Nadeshiko ! Nadeshiko !
M.Tanakeba ( touche son front ) : Kinomoto-Li a de la fièvre..., Mumichi, allez cherchez l'infirmière !
Mumichi : Tout de suite, Monsieur !
Takeo Mumichi, un brave gaillard qui s'entendait bien avec Yuïchi, accourut vers l'école. Nadeshiko voyait tout embrouillé et les sons autour d'elle lui paraissaient de plus en plus lointains. Sa vue s'assombrit et elle s'évanouit.
Dans la chambre d'hôpital, Sakura et Lionel tenaient chacun une main de Nadeshiko de chaque côté de son lit. Pâle, les yeux fermés, Nadeshiko respirait doucement, avec difficulté. Sakura était bouleversée. La docteure, une femme aux cheveux noirs vêtue de blanc, un stéthoscope autour du cou, entra dans la pièce.
Docteure : Bonjour... Vous devez être Monsieur Li et Madame Kinomoto ?
Lionel : Oui, c'est nous.
Docteure : Bonjour, je suis la Dr. Maomachi Yoko.
Sakura : Docteure, dites nous ce qu'elle a !
Dr. Maomachi : Nadeshiko... A eu un malaise qui s'apparente à celui répertorié chez tous les patients des derniers jours, environ 25, surtout des enfants de son âge. Les tests que nous avons faits révèlent qu'elle souffre d'un mal nullement répertorié...
Lionel : Pouvez vous la sauver ? Ira-t-elle mieux ?
Dr. Maomachi : D'après ce que j'ai entendu, elle aurait eu un malaise en cours de gym. Un mal de tête, la vue embrouillée et de la fièvre. Ensuite, elle aurait chuté. D'après les constatations... elle est dans une sorte de demi-coma.
Sakura : Oh mon dieu !
Sakura fondit en larmes. Lionel la prit dans ses bras pendant que la Dr Maomachi observait le visage endormi de Nadeshiko, en robe d'hôpital.
Dr. Maomachi : Nous allons la garder en observation. Il se peut que ce ne soit qu'un demi-coma temporaire, après tout, son choc crânien dû à sa chute dans son évanouissement est très léger. ( Se tourne vers les parents ) Elle n'aura probablement aucune séquelle. D'après les tests, elle ne devrait pas rester plus de quelques heures inconsciente. Je suis confiante qu'elle ira mieux.
Sakura ( renifle ) : En êtes vous sûre Dr. Maomachi ?
Dr. Maomachi : J'en suis sûre, Mme Kinomoto. Pour le moment, je vous conseillerais de vous reposer.
Lionel : Merci, docteure.
La docteure Maomachi sortit de la chambre, laissant Sakura et Lionel seuls avec leur fille. Sakura se précipita à son chevet et prit la main de Nadeshiko.
Sakura : Ma petite fille chérie...
Lionel : Ne te fais pas de souci, Sakura, Nadeshiko ira mieux dans quelques heures.
Sakura : Je l'espère... Tout ce qu'on peut faire pour le moment c'est attendre...
Essuyant ses dernières larmes, Sakura caressa la joue droite de sa fille et l'embrassa sur le front, imitée par Lionel. Pendant ce temps, dans les couloirs, une étrange brume noire se promenait furtivement dans les couloirs...
À SUIVRE...
Salut à tous, vous venez de lire le 18e chapitre de La Nouvelle Génération ! Ouf, j'en ai fait du travail jusqu'à maintenant ! Je voudrais remercier la très aimable Nessa pour son soutien et ses conseils qui m'ont appuyée dans mon écriture. J'espère que vous avez aimé ce chapitre et j'attends vos
commentaires avec impatience à kinomoto.sakura5caramail.com !
u prochain chapitre !
Opaline
