La Nouvelle Génération
Chapitre 19 : Dans le couloir blanc
La première chose que vit Nadeshiko en reprenant conscience fut les murs de la chambre de l'hôpital dans laquelle elle reposait. Elle sentit ensuite, piqué dans son bras, l'aiguille la menant à l'intraveineuse. Puis, elle vit ses parents, Lionel lisait un magazine et sa mère était à ses côtés, somnolente dans sa chaise. Nadeshiko eut la force de se redresser et de prononcer quelques paroles, rouillées par sa gorge sèche.
Nadeshiko : Papa...
En entendant la voix de sa fille, Lionel bondit de sa chaise et se précipita sur Nadeshiko, lui prenant la main et lui embrassant le front. Sakura s'était éveillée en entendant la voix de sa fille et elle lui enserra doucement la tête en embrassant ses cheveux.
Sakura : Merci mon dieu...
Lionel : Comment te sens-tu ?
Nadeshiko : J'ai soif... Qu'est-ce qui s'est passé ? Pourquoi je suis à l'hôpital ?
Sakura : Tu as eu un malaise en classe de gym... Mais tout est rentré dans l'ordre. La Dr. Maomachi a dit que tu devrais rester ici pour encore un jour ou deux, le temps de faire des tests pour savoir ce que tu as eu.
Lionel : Tu as passé six heures dans une sorte de demi-coma. Il est 19h, tu as été transportée ici à 13h. Tu n'as pas mal à la tête ou mal au cœur ?
Nadeshiko : Je me sens faible... Et l'aiguille me fait mal.
Sakura : Je vais aller voir la Dr. Maomachi pour savoir si l'on peut te donner à manger, as-tu faim ? Nadeshiko : Non, seulement soif.
Sakura : Je vais lui demander si tu peux avoir de l'eau et peut-être quelque chose de léger à manger... Merci mon dieu, tu vas bien...
L'embrassant une dernière fois sur la joue, Sakura se leva et marcha vers la porte, laissant Nadeshiko seule avec son père qui lui caressait les cheveux avec une lueur paternelle dans les yeux. Nadeshiko esquissa un petit sourire pour le rassurer.
Nadeshiko : Je peux téléphoner à Jade ? Elle a doit tellement s'inquiéter !
Lionel : D'accord. Je vais aller chercher d'autres magazines en attendant, je reviens tout de suite.
Lorsque Lionel quitta la pièce, Nadeshiko prit le combiné du téléphone tout près de son lit et composa le numéro de chez Jade. Succéda à la sonnerie la voix d'une femme adulte qu'elle devina être sa mère, Erykah.
Voix : Bonjour vous êtes bien chez les Satsumi, qui est à l'appareil ?
Nadeshiko : Mme Satsumi ? Est-ce que Jade est là ?
Erykah : Oui bien sûr, qui la demande ?
Nadeshiko : C'est Nadeshiko.
Erykah : Un instant.
Quelques secondes plus tard, la voix de Jade succéda à celle de sa mère.
Jade : Nadeshiko !! Oh mon dieu, comment vas-tu ?
Nadeshiko : Mieux... Je viens juste de me réveiller... J'étais dans une sorte de coma...
Jade : Je vais venir te visiter demain, ça te convient ?
Nadeshiko : Bien sûr ! Ça me fera plaisir de te voir. ( Regarde sur la porte ) Demande la chambre 607, c'est là où je suis.
Jade : Très bien. J'ai hâte de voir, en attendant, repose-toi bien !
Nadeshiko : D'accord. À demain alors !
Jade : À demain !
Nadeshiko raccrocha au moment où sa mère revenait dans la pièce, suivie de la Dr. Maomachi. Sakura portait dans ses mains un plateau où était posé un verre d'eau et un petit bol de purée de pomme. Nadeshiko serra la main de la docteure lorsqu'elle la lui présenta.
Dr. Maomachi : Bonjour Nadeshiko, je suis la Dr. Maomachi. Je viens t'examiner pour savoir si tout va bien. Après, si tu en as la force, tu peux manger un peu mais je te conseille de ne pas t'affoler sur la nourriture, ton estomac peut être fragile.
Nadeshiko : Docteure... Vais-je rester longtemps ici ?
Dr. Maomachi : Environ une journée ou deux, cela dépendra de ton état.
La docteure écouta son cœur avec le stéthoscope et scruta ses yeux avec une petite lumière.
Dr. Maomachi : Tu sembles en bonne condition... Tu n'es pas la seule à avoir eu de genre de malaise, déjà six enfants ont eu le même cette semaine. Enfin, s'il y a quelque problème que ce soit, je suis en service jusqu'à minuit et le Dr. Yokomoto prendra la relève. Demain, on refera des tests et des radiographies et puis, si tu te portes bien, tu devrais quitter. Tes parents ont des calmants si tu es trop agitée et des médicaments si ton état devait empirer. Sois donc sans crainte. Si tu as envie d'aller te promener, tu devras emmener ton intraveineuse avec toi, c'est par précaution.
Nadeshiko : D'accord, merci docteure.
Lionel revint dans la pièce avec une pile de magazines et Sakura demanda à Nadeshiko d'énumérer la liste des objets qu'elle voudrait auprès d'elle. La magicienne pensa immédiatement à Kirjala mais n'osa pas mentionner son existence. Se contentant de demander son pyjama, ses pantoufles, deux ou trois peluches et son roman préféré, Nadeshiko tut tout ce qui avait trait à la magie. Lionel se porta volontaire pour aller chercher ces items, embrassa une dernière fois sa fille et son épouse puis sortit de la chambre.
Nadeshiko : Je peux aller me promener ?
Sakura : Bien sûr, veux-tu que je t'accompagne ?
Nadeshiko : Oui, d'accord.
Nadeshiko se leva sans aide après avoir mangé un peu de purée et avalé son verre d'eau pour prendre des forces. Toujours un peu chancelante, l'adolescente en robe d'hôpital commença à marcher aux côtés de sa mère. Les couloirs étaient calmes, parfois quelqu'un toussotait ou on entendait des gens parler, des téléphones sonner. Nadeshiko marchait doucement et s'arrêta soudainement près de l'aile des enfants. Ses pensées effleurèrent l'idée de voir ceux qui avaient eu le même malaise qu'elle.
Sakura : Tu veux aller voir les enfants ?
Nadeshiko : Euh... oui.
Sakura : Tu sais où est ta chambre ? Je vais retourner voir ton père, ne restes pas trop longtemps, ils ont besoin de calme.
Après avoir obtenu la permission, Nadeshiko entra seule dans la grande chambre commune où étaient hospitalisés les enfants. Certains jouaient aux cartes ou aux dames. Ils avaient entre 7 et 9 ans. Dans le fond de la salle, assis autour d'une table, étaient regroupés six enfants qui observaient un garçon et une fillette d'environ 8 ans chacun jouer au jeu de Go. La petite fille avait les cheveux noirs aux épaules et son adversaire les avait bruns très courts. La fillette déplaça une pièce blanche en diagonale et leva soudainement les yeux vers Nadeshiko qui observait la partie. Elle avait un œil bleu et un œil vert, comme Lee-Ling, la formule de la Création. À son cou pendait plusieurs pendentifs et une petite croix en argent.
Fillette : Bonjour.
Tous les enfants présents se tournèrent vers Nadeshiko qui leur sourit. La fillette aux cheveux noirs était quasiment une cheftaine pour eux, constata l'adolescente.
Fillette : Je m'appelle Zhen.
Nadeshiko : Tu as un très joli nom. Ça veut dire « précieuse »... Moi je m'appelle Nadeshiko, ça signifie « œillet ».
Zhen : Pourquoi es-tu ici Nadeshiko ?
Nadeshiko : J'ai eu un malaise. Je suis tombée inconsciente pendant plusieurs heures.
Zhen : Moi aussi ça m'est arrivé. Avec des crampes, un mal de tête et la vue toute brouillée. Vous aussi c'est arrivé les copains ?
Les autres enfants appuyèrent en hochant la tête. Zhen était très calme, un esprit d'adulte dans un corps d'enfant.
Zhen : Tu aimes le jeu de Go ?
Nadeshiko : Je ne suis pas très douée, malheureusement.
Zhen : C'est simple. Ça se joue en déplaçant les jetons en diagonale, un peu comme les dames. Il faut que tu encercles un pion de l'adversaire avec quatre des tiens pour le lui enlever. En fait, le jeu de Go c'est un peu comme la vie, parfois on est encerclé de toutes parts et on ne sait plus quoi faire.
Nadeshiko : C'est vrai.
Impressionnée par les pensées de Zhen, Nadeshiko la regarda finir sa partie de Go qu'elle remporta haut la main. Après le match, elle serra la main respectueusement de son adversaire. Un seul regard de ses yeux vairons fit se déplacer tous les enfants derrière elle, laissant le siège d'en face vide.
Zhen : Je vais t'apprendre si tu le désires.
Nadeshiko accepta l'invitation et joua une partie de Go contre Zhen qui lui prodigua quelques trucs. Si la fillette continuait de pratiquer ainsi, elle pourrait sûrement, lorsqu'elle serait plus âgée, devenir une grande championne. Nadeshiko venait tout juste de retirer un des pions de Zhen lorsqu'une infirmière fit irruption dans la pièce.
Infirmière : Allez les enfants, il est 20h, c'est le temps de dormir !
Les enfants se dispersèrent en protestant, d'autres en silence. Nadeshiko serra la petite main que lui présentait Zhen. Lorsqu'elle se leva, la fillette vint près d'elle et lui tira le bras pour qu'elle se penche à son oreille.
Zhen : Parfois, c'est quand on est encerclés qu'on est le plus faible, mais il faut puiser en soi pour devenir aussi fort qu'eux.
Nadeshiko sentit que ces paroles réveillaient un drôle de sentiment inquiet en elle. Elle remercia Zhen pour ses conseils et pour la partie de Go puis quitta la chambre des enfants en tenant le poteau de l'intraveineuse qui roulait en faisant un petit grincement. Nadeshiko sentait que cette intelligence surprenante devait cacher des pouvoirs secrets. Peut-être que Zhen avait du sang de magicienne ? Lorsque Nadeshiko revint dans la chambre, son père et sa mère l'attendaient, discutant de tout et de rien.
Lionel : Bonsoir. Tu étais avec les enfants ?
Nadeshiko : Oui. J'ai rencontré une petite fille qui jouait très bien au jeu de Go, elle s'appelle Zhen.
Lionel : Je t'ai amené tes choses comme tu me l'as demandé.
Nadeshiko : Merci papa.
Sakura : Tu ferais mieux de dormir. On va rester avec toi cette nuit.
Lionel ( l'embrasse ) : Bonne nuit ma chérie.
Sakura : Bonne nuit.
Nadeshiko : Bonne nuit, je vous aime.
Nadeshiko se coucha dans son lit, supportant l'insupportable aiguille de l'intraveineuse qui l'horripilait au plus haut point et s'entoura de ses trois peluches en pensant à Kirjala. L'adolescente alluma une petite lampe pour lire, prit son roman « La Rose de Glace » et lorsqu'elle l'ouvrit, une note tomba sur ses genoux. S'assurant que ses parents avaient les yeux bien fermés, blottis l'un contre l'autre dans chacun une chaise berçante, Nadeshiko la prit dans ses doigts tremblants.
« Nadeshiko,
j'ai ressenti ton malaise cet après-midi et j'ai tout suivi en me connectant à toi de manière mentale. L'Ordre du Soleil Rouge m'a pourvue de cette faculté pour que je te prête assistance en cas de danger. J'ai bien vu que ton père allait venir et je t'ai glissé cette note en douce. Ce soir, à minuit, je viendrai tout t'expliquer.
À bientôt, Kirjala »
Nadeshiko, surprise que Kirjala savait tenir un crayon dans ses pattes de chat, relut quelques fois la note. Elle la cacha dans les dernières pages du roman et poursuivit sa lecture. Elle s'endormit au bout de quelques pages et son rêve du couloir blanc revint la tourmenter.
À minuit tapantes, Nadeshiko sentit quelque chose la secouer. Elle se réveilla et aperçut, dans la nuit claire qu'éclairait la lune, Kirjala qui la réveillait en la secouant de ses pattes. La chatonne ailée voleta à reculons jusqu'au bout du lit. Nadeshiko se redressa.
Nadeshiko : Kirjala !
Kirjala : Je suis venue comme promis. J'ai des choses à te raconter.
Nadeshiko : Il y a une formule dans les parages ?
Kirjala : Oui. Elle ne s'est pas manifestée de la même manière que les autres, cette fois elle t'a attaquée. J'ai ressenti sa présence bien avant toi car c'est moi qui l'ait capturée.
Nadeshiko : C'est la Guérison ?
Kirjala : Oui.
Nadeshiko : Mais pourquoi elle rend tout le monde malade ?
Kirjala : C'est l'une de ses facettes. Elle peut guérir tous les maux physiques mais elle peut aussi rendre malade si elle est en liberté. Lève toi, il faut aller la traquer !
Nadeshiko : Mais, il y a des infirmières... Et des docteurs... et des patients ! Ils vont tous nous voir !
Kirjala : Utilise la formule du temps pour les stopper.
Nadeshiko : Mais je ne peux pas, j'ai cette stupide aiguille dans le bras !
Kirjala : On va faire avec ! Allez, vite lèves toi !
Nadeshiko se leva d'un bond. Elle tapota son cou et vit avec soulagement que sa clé ne lui avait pas été enlevée.
Nadeshiko : Clé qui a été créée par l'Ordre du Soleil Rouge, je te somme de m'apparaître ! Moi Nadeshiko, élue des anciens, je te l'ordonne ! Libère ta puissance !
La clé se transforma en sceptre orné de l'étoile de rubis. Nadeshiko le fit tournoyer avec son bras valide, faisant virevolter les rubans. Dans le noir, le sceptre luisait d'une douce lueur dorée.
Nadeshiko : Formule du Temps, stoppe les activités dans cet hôpital !
De la fumée violette sortit de la grosse étoile et prit la forme du vieillard à la longue barbe vêtu comme un moine. La formule du temps leva un doigt vers l'horloge de la chambre qui s'arrêta. Les derniers bruits de téléphone, de pas et de paroles qui étaient encore audibles même avec la porte de la chambre fermée s'évanouirent. Le vieillard s'inclina en esquissant un sourire et s'évapora dans la même fumée violette.
Kirjala : Vite, allez ! Il faut retrouver la Formule de la Guérison !
Nadeshiko : Où est-elle ?
Kirjala : Sonde l'hôpital avec tes pouvoirs.
Nadeshiko obéit, imaginant que son esprit s'étirait en lianes qui traversaient les murs, les plafonds et les planchers. L'adolescente rouvrit les yeux d'un seul coup.
Nadeshiko : Elle est à l'étage au dessus !
Nadeshiko traînant l'intraveineuse qui faisait un grincement d'enfer lorsque la patiente courait, Kirjala sur les talons, s'engouffra dans les couloirs où tout le monde était figé comme des statues. Les docteurs, les infirmières, les patients dans les civières, rien ne bougeait. Pour se rendre au 3e étage, Nadeshiko voulut d'abord utiliser l'ascenseur mais Kirjala lui conseilla de prendre les escaliers pour aller plus vite. Soupirant, traînant l'intraveineuse dans les airs, Nadeshiko monta les escaliers en courant et arriva en haut, essoufflée, les bras meurtris malgré l'aide que lui avait apporté Kirjala en soutenant l'appareil et son sceptre à la fois.
Nadeshiko : Stupide machine ! Vite, à gauche !
La présence glacée qui caractérisait les formules se précisait dans l'esprit de Nadeshiko. Au tournant d'un couloir, la magicienne aperçut la silhouette qui avait hanté ses deux derniers rêves. La femme encapuchonnée et toute en noir observait avec intérêt la vitre où les poupons nouveaux- nés dormaient. Elle sentit la présence de Nadeshiko et se tourna vers elle, une aura menaçante la nimbant. Nadeshiko brandit son sceptre pour la défier. La Formule de la Guérison tendit la main en direction de Nadeshiko et un rayon de lumière la frappa en plein fouet, la faisant tomber lourdement sur le sol tout comme l'intraveineuse dont l'aiguille s'enleva de son bras durant la chute. Hurlant de douleur, Nadeshiko porta la main à son bras mais un second rayon la frappa.
Kirjala : Nadeshiko !
Kirjala se métamorphosa en tigresse et déploya ses ailes en montrant ses crocs à la femme encapuchonnée. Elle lui expédia une sphère de lumière mais la femme l'arrêta grâce à un écran invisible, ce qui provoqua une bourrasque de vent. Le capuchon de la femme tomba, révélant un beau visage encadré de boucles noires aux yeux marrons clairs, comme lumineux de l'intérieur. Ses cheveux se déroulèrent sur ses épaules en un gracieux mouvement. Le regard de la Formule se posa sur Nadeshiko et une sorte de lueur de rage y apparut. Elle leva de nouveau la main et la magicienne vit des formes indécises se matérialiser autour d'elle. Les ombres fondirent sur elle et l'engluèrent au sol, Nadeshiko se débattant avec fureur, son sceptre roula aux pieds de la Formule. Kirjala subissait aussi le même sort et poussait des rugissements de colère. La femme fit un mouvement de poignet et Nadeshiko sentit la pression autour de sa gorge s'accentuer.
Formule de la Guérison ( voix rauque ) : Matash Ka, Auro Chloma Izu Mokolan !
Nadeshiko : Qu'est-ce qu'elle a dit ???
Kirjala : C'est une incantation !
Nadeshiko : Trouve une façon de nous sortir de là !!
Kirjala : Je ne peux pas !! Je ne peux plus bouger !!
La formule esquissa un sourire méchant tandis que ses victimes avaient de la difficulté à respirer. Cette effrayante situation rappela à Nadeshiko son cauchemar. Le couloir blanc qui empestait l'éther était le même que celui dans lequel elle était engluée. Elle se rappela Zhen, la petite joueuse de Go et ses paroles il y avait à peine quelques heures.
Nadeshiko ( pense ) : Parfois, c'est quand on est encerclés qu'on est le plus faible, mais il faut puiser en soi pour devenir aussi fort qu'eux.
Nadeshiko ferma les yeux et s'imagina briser sa prison gluante de toutes ses forces. La Formule commença à la regarder bizarrement et fit un autre mouvement de poignet. Nadeshiko sentit sa prison ramollir, ce qui décrocha un grognement de rage à la Formule. Finalement, elle s'en libéra et commanda mentalement à son sceptre de lui revenir dans la main, ce qui se produisit à sa grande surprise. Kirjala qui avait compris, fit la même chose et se libéra. La Formule regarda ses mains puis ses deux adversaires.
Formule de la Guérison : Shaon lei ? Maka lorei cho wen !
Nadeshiko : Tu ne t'attendais pas à ça hein ?
Formule de la Guérison ( furieuse ) : Naka balern !
La formule lança deux sphères lumineuses simultanément et Nadeshiko les fit dévier en faisant tournoyer son sceptre dans un grand arc.
Nadeshiko : Freya, fille de la Foudre, viens à mon aide ! Enferme mon attaquante dans tes filets de tonnerre !
L'étoile rouge du sceptre s'illumina et des sphères de lumière en sortirent pour former le corps de la blonde Freya, vêtue de violet.
Freya : Hanzelana ! Filets de tonnerre !!
Ses cheveux dorés se dressèrent en pointes électrifiées, ses yeux pâlirent et une aura foudroyante sortit de son corps pour frapper la Formule de la Guérison. Une sorte de filet d'étincelles l'entoura et la fit prisonnière. La Formule tomba sur le sol en se débattant et en criant des mots en Shaïentus. Nadeshiko ne perdit pas une seconde.
Nadeshiko : Formule de la Guérison, je te somme de retourner à ta forme originelle ! Obéis moi comme à ta nouvelle maîtresse ! Je te l'ordonne !
La Formule de la Guérison poussa un terrible cri et son corps se transforma en une colonne de nuée. La terre trembla sous les pieds de Nadeshiko pendant que la fumée entrait dans le sceptre. Lorsque tout se calma, Nadeshiko tomba à genoux par terre, épuisée. Kirjala avait repris sa forme de petite chatonne et se précipita sur elle.
Kirjala : Tu as réussi ! Tu as réussi !!
Nadeshiko : Merci... Ouf ! C'était pas de la tarte, cette formule de la Guérison !
Kirjala : Maintenant, tout va redevenir normal. Filons avant que le temps reprenne son cours !
Le bâton de Nadeshiko se retransforma en clé attachée à son cou et le tandem redescendit les escaliers en courant jusqu'à la chambre 607 où l'adolescente se glissa illico dans son lit. Kirjala se cacha derrière les grosses peluches en forme de lapin, de panda et de pingouin de Nadeshiko qui étaient heureusement assez énormes pour la cacher. La jeune fille replaça l'aiguille de l'intraveineuse à l'endroit où elle était auparavant, réprimant un gémissement de douleur et ferma les yeux. Le bruit de l'aiguille qui change de minute sur l'horloge retentit et la seconde d'après, les bruits étouffés par la porte close reprirent.
Le lendemain matin, Nadeshiko eut droit à un déjeuner plus consistant et c'est avec plaisir qu'elle dévora ses crêpes. Après son repas, Nadeshiko eut la visite de la Dr. Maomachi.
Dr. Maomachi : Bonjour Nadeshiko. Comment te sens-tu ?
Nadeshiko : Très bien, Docteure. Beaucoup mieux qu'hier.
La docteure fit un examen en règle et ouvrit de grands yeux.
Dr. Maomachi : Tu t'es rétablie bien vite ! Les enfants qui avaient le même syndrome ont miraculeusement guéri cette nuit ! J'en suis abasourdie ! Bien, tu pourras partir dès cet après-midi, vers 13h. Aucun besoin de faire des tests ou des radiographies !
La femme lui enleva l'aiguille de l'intraveineuse et frotta doucement le bras de Nadeshiko qui la remercia.
Dr. Maomachi : Je te souhaite une bonne journée.
Nadeshiko : Merci madame.
Sakura : Merci infiniment à vous docteure.
Dr. Maomachi : Tout le plaisir est pour moi. Allez, portes toi bien, Nadeshiko.
Lionel : Merci, au revoir !
La docteure serra la main de Nadeshiko et de ses parents puis elle sortit de la chambre. Maintenant libérée de l'aiguille, Nadeshiko n'avait qu'une pensée à l'esprit : revoir les enfants qui étaient malade comme elle. Après avoir obtenu la permission de ses parents, Nadeshiko se leva de son lit en prenant soin de ne pas faire bouger les peluches derrière lesquelles Kirjala dormait et se dirigea vers l'aile des enfants. Lorsqu'elle entra, Zhen était encore assise avec ses comparses à jouer au jeu de Go contre une fillette blonde cette fois.
Zhen : Bonjour Nadeshiko ! Tu vas mieux on dirait.
Nadeshiko : Oui. Merci pour tes conseils, Zhen.
Zhen : J'espère qu'on se reverra un jour !
Nadeshiko : Moi aussi. Bonne chance pour le jeu de Go ! Je suis sûre que tu deviendras une championne !
Zhen sourit à Nadeshiko qui le lui rendit avant de partir. Quelques heures plus tard, Jade vint visiter son amie et lui donna un gros bouquet de fleurs.
Jade : Je suis contente que tu ailles mieux, Nadeshiko.
Nadeshiko : Merci pour les fleurs, c'est très gentil.
Jade : C'est pas de ma part. C'est de tout le monde dans la classe.
Nadeshiko : Non ?!
Jade : Mais si ! Regarde la carte !
L'adolescente regarda la carte et eut un sourire. Tout le monde avait signé, même Yuïchi et cette peste de Miaka.
Nadeshiko : As-tu eu des nouvelles de Dibaki et des autres ?
Jade : Oui, ils vont tous mieux. C'est plutôt étrange qu'une maladie ait frappé tant de gens en même temps et puis ait disparu le jour d'après !
Nadeshiko : Oui, c'est très bizarre !
Nadeshiko feint la surprise pour ne pas révéler que tout ça était la cause de la magie. L'affrontement contre la Formule de la Guérison n'était pas le dernier. Le pire restait à venir...
À Suivre...
¤¤¤¤
Salut à tous, ici Opaline ! J'espère que vous avez aimé ce chapitre et j'attends vos commentaires à kinomoto.sakura5caramail.com ! Finalement, merci à la gentille Nessa qui apprécie autant mes histoires. On se revoit
au 20e chapitre !
Opaline
Chapitre 19 : Dans le couloir blanc
La première chose que vit Nadeshiko en reprenant conscience fut les murs de la chambre de l'hôpital dans laquelle elle reposait. Elle sentit ensuite, piqué dans son bras, l'aiguille la menant à l'intraveineuse. Puis, elle vit ses parents, Lionel lisait un magazine et sa mère était à ses côtés, somnolente dans sa chaise. Nadeshiko eut la force de se redresser et de prononcer quelques paroles, rouillées par sa gorge sèche.
Nadeshiko : Papa...
En entendant la voix de sa fille, Lionel bondit de sa chaise et se précipita sur Nadeshiko, lui prenant la main et lui embrassant le front. Sakura s'était éveillée en entendant la voix de sa fille et elle lui enserra doucement la tête en embrassant ses cheveux.
Sakura : Merci mon dieu...
Lionel : Comment te sens-tu ?
Nadeshiko : J'ai soif... Qu'est-ce qui s'est passé ? Pourquoi je suis à l'hôpital ?
Sakura : Tu as eu un malaise en classe de gym... Mais tout est rentré dans l'ordre. La Dr. Maomachi a dit que tu devrais rester ici pour encore un jour ou deux, le temps de faire des tests pour savoir ce que tu as eu.
Lionel : Tu as passé six heures dans une sorte de demi-coma. Il est 19h, tu as été transportée ici à 13h. Tu n'as pas mal à la tête ou mal au cœur ?
Nadeshiko : Je me sens faible... Et l'aiguille me fait mal.
Sakura : Je vais aller voir la Dr. Maomachi pour savoir si l'on peut te donner à manger, as-tu faim ? Nadeshiko : Non, seulement soif.
Sakura : Je vais lui demander si tu peux avoir de l'eau et peut-être quelque chose de léger à manger... Merci mon dieu, tu vas bien...
L'embrassant une dernière fois sur la joue, Sakura se leva et marcha vers la porte, laissant Nadeshiko seule avec son père qui lui caressait les cheveux avec une lueur paternelle dans les yeux. Nadeshiko esquissa un petit sourire pour le rassurer.
Nadeshiko : Je peux téléphoner à Jade ? Elle a doit tellement s'inquiéter !
Lionel : D'accord. Je vais aller chercher d'autres magazines en attendant, je reviens tout de suite.
Lorsque Lionel quitta la pièce, Nadeshiko prit le combiné du téléphone tout près de son lit et composa le numéro de chez Jade. Succéda à la sonnerie la voix d'une femme adulte qu'elle devina être sa mère, Erykah.
Voix : Bonjour vous êtes bien chez les Satsumi, qui est à l'appareil ?
Nadeshiko : Mme Satsumi ? Est-ce que Jade est là ?
Erykah : Oui bien sûr, qui la demande ?
Nadeshiko : C'est Nadeshiko.
Erykah : Un instant.
Quelques secondes plus tard, la voix de Jade succéda à celle de sa mère.
Jade : Nadeshiko !! Oh mon dieu, comment vas-tu ?
Nadeshiko : Mieux... Je viens juste de me réveiller... J'étais dans une sorte de coma...
Jade : Je vais venir te visiter demain, ça te convient ?
Nadeshiko : Bien sûr ! Ça me fera plaisir de te voir. ( Regarde sur la porte ) Demande la chambre 607, c'est là où je suis.
Jade : Très bien. J'ai hâte de voir, en attendant, repose-toi bien !
Nadeshiko : D'accord. À demain alors !
Jade : À demain !
Nadeshiko raccrocha au moment où sa mère revenait dans la pièce, suivie de la Dr. Maomachi. Sakura portait dans ses mains un plateau où était posé un verre d'eau et un petit bol de purée de pomme. Nadeshiko serra la main de la docteure lorsqu'elle la lui présenta.
Dr. Maomachi : Bonjour Nadeshiko, je suis la Dr. Maomachi. Je viens t'examiner pour savoir si tout va bien. Après, si tu en as la force, tu peux manger un peu mais je te conseille de ne pas t'affoler sur la nourriture, ton estomac peut être fragile.
Nadeshiko : Docteure... Vais-je rester longtemps ici ?
Dr. Maomachi : Environ une journée ou deux, cela dépendra de ton état.
La docteure écouta son cœur avec le stéthoscope et scruta ses yeux avec une petite lumière.
Dr. Maomachi : Tu sembles en bonne condition... Tu n'es pas la seule à avoir eu de genre de malaise, déjà six enfants ont eu le même cette semaine. Enfin, s'il y a quelque problème que ce soit, je suis en service jusqu'à minuit et le Dr. Yokomoto prendra la relève. Demain, on refera des tests et des radiographies et puis, si tu te portes bien, tu devrais quitter. Tes parents ont des calmants si tu es trop agitée et des médicaments si ton état devait empirer. Sois donc sans crainte. Si tu as envie d'aller te promener, tu devras emmener ton intraveineuse avec toi, c'est par précaution.
Nadeshiko : D'accord, merci docteure.
Lionel revint dans la pièce avec une pile de magazines et Sakura demanda à Nadeshiko d'énumérer la liste des objets qu'elle voudrait auprès d'elle. La magicienne pensa immédiatement à Kirjala mais n'osa pas mentionner son existence. Se contentant de demander son pyjama, ses pantoufles, deux ou trois peluches et son roman préféré, Nadeshiko tut tout ce qui avait trait à la magie. Lionel se porta volontaire pour aller chercher ces items, embrassa une dernière fois sa fille et son épouse puis sortit de la chambre.
Nadeshiko : Je peux aller me promener ?
Sakura : Bien sûr, veux-tu que je t'accompagne ?
Nadeshiko : Oui, d'accord.
Nadeshiko se leva sans aide après avoir mangé un peu de purée et avalé son verre d'eau pour prendre des forces. Toujours un peu chancelante, l'adolescente en robe d'hôpital commença à marcher aux côtés de sa mère. Les couloirs étaient calmes, parfois quelqu'un toussotait ou on entendait des gens parler, des téléphones sonner. Nadeshiko marchait doucement et s'arrêta soudainement près de l'aile des enfants. Ses pensées effleurèrent l'idée de voir ceux qui avaient eu le même malaise qu'elle.
Sakura : Tu veux aller voir les enfants ?
Nadeshiko : Euh... oui.
Sakura : Tu sais où est ta chambre ? Je vais retourner voir ton père, ne restes pas trop longtemps, ils ont besoin de calme.
Après avoir obtenu la permission, Nadeshiko entra seule dans la grande chambre commune où étaient hospitalisés les enfants. Certains jouaient aux cartes ou aux dames. Ils avaient entre 7 et 9 ans. Dans le fond de la salle, assis autour d'une table, étaient regroupés six enfants qui observaient un garçon et une fillette d'environ 8 ans chacun jouer au jeu de Go. La petite fille avait les cheveux noirs aux épaules et son adversaire les avait bruns très courts. La fillette déplaça une pièce blanche en diagonale et leva soudainement les yeux vers Nadeshiko qui observait la partie. Elle avait un œil bleu et un œil vert, comme Lee-Ling, la formule de la Création. À son cou pendait plusieurs pendentifs et une petite croix en argent.
Fillette : Bonjour.
Tous les enfants présents se tournèrent vers Nadeshiko qui leur sourit. La fillette aux cheveux noirs était quasiment une cheftaine pour eux, constata l'adolescente.
Fillette : Je m'appelle Zhen.
Nadeshiko : Tu as un très joli nom. Ça veut dire « précieuse »... Moi je m'appelle Nadeshiko, ça signifie « œillet ».
Zhen : Pourquoi es-tu ici Nadeshiko ?
Nadeshiko : J'ai eu un malaise. Je suis tombée inconsciente pendant plusieurs heures.
Zhen : Moi aussi ça m'est arrivé. Avec des crampes, un mal de tête et la vue toute brouillée. Vous aussi c'est arrivé les copains ?
Les autres enfants appuyèrent en hochant la tête. Zhen était très calme, un esprit d'adulte dans un corps d'enfant.
Zhen : Tu aimes le jeu de Go ?
Nadeshiko : Je ne suis pas très douée, malheureusement.
Zhen : C'est simple. Ça se joue en déplaçant les jetons en diagonale, un peu comme les dames. Il faut que tu encercles un pion de l'adversaire avec quatre des tiens pour le lui enlever. En fait, le jeu de Go c'est un peu comme la vie, parfois on est encerclé de toutes parts et on ne sait plus quoi faire.
Nadeshiko : C'est vrai.
Impressionnée par les pensées de Zhen, Nadeshiko la regarda finir sa partie de Go qu'elle remporta haut la main. Après le match, elle serra la main respectueusement de son adversaire. Un seul regard de ses yeux vairons fit se déplacer tous les enfants derrière elle, laissant le siège d'en face vide.
Zhen : Je vais t'apprendre si tu le désires.
Nadeshiko accepta l'invitation et joua une partie de Go contre Zhen qui lui prodigua quelques trucs. Si la fillette continuait de pratiquer ainsi, elle pourrait sûrement, lorsqu'elle serait plus âgée, devenir une grande championne. Nadeshiko venait tout juste de retirer un des pions de Zhen lorsqu'une infirmière fit irruption dans la pièce.
Infirmière : Allez les enfants, il est 20h, c'est le temps de dormir !
Les enfants se dispersèrent en protestant, d'autres en silence. Nadeshiko serra la petite main que lui présentait Zhen. Lorsqu'elle se leva, la fillette vint près d'elle et lui tira le bras pour qu'elle se penche à son oreille.
Zhen : Parfois, c'est quand on est encerclés qu'on est le plus faible, mais il faut puiser en soi pour devenir aussi fort qu'eux.
Nadeshiko sentit que ces paroles réveillaient un drôle de sentiment inquiet en elle. Elle remercia Zhen pour ses conseils et pour la partie de Go puis quitta la chambre des enfants en tenant le poteau de l'intraveineuse qui roulait en faisant un petit grincement. Nadeshiko sentait que cette intelligence surprenante devait cacher des pouvoirs secrets. Peut-être que Zhen avait du sang de magicienne ? Lorsque Nadeshiko revint dans la chambre, son père et sa mère l'attendaient, discutant de tout et de rien.
Lionel : Bonsoir. Tu étais avec les enfants ?
Nadeshiko : Oui. J'ai rencontré une petite fille qui jouait très bien au jeu de Go, elle s'appelle Zhen.
Lionel : Je t'ai amené tes choses comme tu me l'as demandé.
Nadeshiko : Merci papa.
Sakura : Tu ferais mieux de dormir. On va rester avec toi cette nuit.
Lionel ( l'embrasse ) : Bonne nuit ma chérie.
Sakura : Bonne nuit.
Nadeshiko : Bonne nuit, je vous aime.
Nadeshiko se coucha dans son lit, supportant l'insupportable aiguille de l'intraveineuse qui l'horripilait au plus haut point et s'entoura de ses trois peluches en pensant à Kirjala. L'adolescente alluma une petite lampe pour lire, prit son roman « La Rose de Glace » et lorsqu'elle l'ouvrit, une note tomba sur ses genoux. S'assurant que ses parents avaient les yeux bien fermés, blottis l'un contre l'autre dans chacun une chaise berçante, Nadeshiko la prit dans ses doigts tremblants.
« Nadeshiko,
j'ai ressenti ton malaise cet après-midi et j'ai tout suivi en me connectant à toi de manière mentale. L'Ordre du Soleil Rouge m'a pourvue de cette faculté pour que je te prête assistance en cas de danger. J'ai bien vu que ton père allait venir et je t'ai glissé cette note en douce. Ce soir, à minuit, je viendrai tout t'expliquer.
À bientôt, Kirjala »
Nadeshiko, surprise que Kirjala savait tenir un crayon dans ses pattes de chat, relut quelques fois la note. Elle la cacha dans les dernières pages du roman et poursuivit sa lecture. Elle s'endormit au bout de quelques pages et son rêve du couloir blanc revint la tourmenter.
À minuit tapantes, Nadeshiko sentit quelque chose la secouer. Elle se réveilla et aperçut, dans la nuit claire qu'éclairait la lune, Kirjala qui la réveillait en la secouant de ses pattes. La chatonne ailée voleta à reculons jusqu'au bout du lit. Nadeshiko se redressa.
Nadeshiko : Kirjala !
Kirjala : Je suis venue comme promis. J'ai des choses à te raconter.
Nadeshiko : Il y a une formule dans les parages ?
Kirjala : Oui. Elle ne s'est pas manifestée de la même manière que les autres, cette fois elle t'a attaquée. J'ai ressenti sa présence bien avant toi car c'est moi qui l'ait capturée.
Nadeshiko : C'est la Guérison ?
Kirjala : Oui.
Nadeshiko : Mais pourquoi elle rend tout le monde malade ?
Kirjala : C'est l'une de ses facettes. Elle peut guérir tous les maux physiques mais elle peut aussi rendre malade si elle est en liberté. Lève toi, il faut aller la traquer !
Nadeshiko : Mais, il y a des infirmières... Et des docteurs... et des patients ! Ils vont tous nous voir !
Kirjala : Utilise la formule du temps pour les stopper.
Nadeshiko : Mais je ne peux pas, j'ai cette stupide aiguille dans le bras !
Kirjala : On va faire avec ! Allez, vite lèves toi !
Nadeshiko se leva d'un bond. Elle tapota son cou et vit avec soulagement que sa clé ne lui avait pas été enlevée.
Nadeshiko : Clé qui a été créée par l'Ordre du Soleil Rouge, je te somme de m'apparaître ! Moi Nadeshiko, élue des anciens, je te l'ordonne ! Libère ta puissance !
La clé se transforma en sceptre orné de l'étoile de rubis. Nadeshiko le fit tournoyer avec son bras valide, faisant virevolter les rubans. Dans le noir, le sceptre luisait d'une douce lueur dorée.
Nadeshiko : Formule du Temps, stoppe les activités dans cet hôpital !
De la fumée violette sortit de la grosse étoile et prit la forme du vieillard à la longue barbe vêtu comme un moine. La formule du temps leva un doigt vers l'horloge de la chambre qui s'arrêta. Les derniers bruits de téléphone, de pas et de paroles qui étaient encore audibles même avec la porte de la chambre fermée s'évanouirent. Le vieillard s'inclina en esquissant un sourire et s'évapora dans la même fumée violette.
Kirjala : Vite, allez ! Il faut retrouver la Formule de la Guérison !
Nadeshiko : Où est-elle ?
Kirjala : Sonde l'hôpital avec tes pouvoirs.
Nadeshiko obéit, imaginant que son esprit s'étirait en lianes qui traversaient les murs, les plafonds et les planchers. L'adolescente rouvrit les yeux d'un seul coup.
Nadeshiko : Elle est à l'étage au dessus !
Nadeshiko traînant l'intraveineuse qui faisait un grincement d'enfer lorsque la patiente courait, Kirjala sur les talons, s'engouffra dans les couloirs où tout le monde était figé comme des statues. Les docteurs, les infirmières, les patients dans les civières, rien ne bougeait. Pour se rendre au 3e étage, Nadeshiko voulut d'abord utiliser l'ascenseur mais Kirjala lui conseilla de prendre les escaliers pour aller plus vite. Soupirant, traînant l'intraveineuse dans les airs, Nadeshiko monta les escaliers en courant et arriva en haut, essoufflée, les bras meurtris malgré l'aide que lui avait apporté Kirjala en soutenant l'appareil et son sceptre à la fois.
Nadeshiko : Stupide machine ! Vite, à gauche !
La présence glacée qui caractérisait les formules se précisait dans l'esprit de Nadeshiko. Au tournant d'un couloir, la magicienne aperçut la silhouette qui avait hanté ses deux derniers rêves. La femme encapuchonnée et toute en noir observait avec intérêt la vitre où les poupons nouveaux- nés dormaient. Elle sentit la présence de Nadeshiko et se tourna vers elle, une aura menaçante la nimbant. Nadeshiko brandit son sceptre pour la défier. La Formule de la Guérison tendit la main en direction de Nadeshiko et un rayon de lumière la frappa en plein fouet, la faisant tomber lourdement sur le sol tout comme l'intraveineuse dont l'aiguille s'enleva de son bras durant la chute. Hurlant de douleur, Nadeshiko porta la main à son bras mais un second rayon la frappa.
Kirjala : Nadeshiko !
Kirjala se métamorphosa en tigresse et déploya ses ailes en montrant ses crocs à la femme encapuchonnée. Elle lui expédia une sphère de lumière mais la femme l'arrêta grâce à un écran invisible, ce qui provoqua une bourrasque de vent. Le capuchon de la femme tomba, révélant un beau visage encadré de boucles noires aux yeux marrons clairs, comme lumineux de l'intérieur. Ses cheveux se déroulèrent sur ses épaules en un gracieux mouvement. Le regard de la Formule se posa sur Nadeshiko et une sorte de lueur de rage y apparut. Elle leva de nouveau la main et la magicienne vit des formes indécises se matérialiser autour d'elle. Les ombres fondirent sur elle et l'engluèrent au sol, Nadeshiko se débattant avec fureur, son sceptre roula aux pieds de la Formule. Kirjala subissait aussi le même sort et poussait des rugissements de colère. La femme fit un mouvement de poignet et Nadeshiko sentit la pression autour de sa gorge s'accentuer.
Formule de la Guérison ( voix rauque ) : Matash Ka, Auro Chloma Izu Mokolan !
Nadeshiko : Qu'est-ce qu'elle a dit ???
Kirjala : C'est une incantation !
Nadeshiko : Trouve une façon de nous sortir de là !!
Kirjala : Je ne peux pas !! Je ne peux plus bouger !!
La formule esquissa un sourire méchant tandis que ses victimes avaient de la difficulté à respirer. Cette effrayante situation rappela à Nadeshiko son cauchemar. Le couloir blanc qui empestait l'éther était le même que celui dans lequel elle était engluée. Elle se rappela Zhen, la petite joueuse de Go et ses paroles il y avait à peine quelques heures.
Nadeshiko ( pense ) : Parfois, c'est quand on est encerclés qu'on est le plus faible, mais il faut puiser en soi pour devenir aussi fort qu'eux.
Nadeshiko ferma les yeux et s'imagina briser sa prison gluante de toutes ses forces. La Formule commença à la regarder bizarrement et fit un autre mouvement de poignet. Nadeshiko sentit sa prison ramollir, ce qui décrocha un grognement de rage à la Formule. Finalement, elle s'en libéra et commanda mentalement à son sceptre de lui revenir dans la main, ce qui se produisit à sa grande surprise. Kirjala qui avait compris, fit la même chose et se libéra. La Formule regarda ses mains puis ses deux adversaires.
Formule de la Guérison : Shaon lei ? Maka lorei cho wen !
Nadeshiko : Tu ne t'attendais pas à ça hein ?
Formule de la Guérison ( furieuse ) : Naka balern !
La formule lança deux sphères lumineuses simultanément et Nadeshiko les fit dévier en faisant tournoyer son sceptre dans un grand arc.
Nadeshiko : Freya, fille de la Foudre, viens à mon aide ! Enferme mon attaquante dans tes filets de tonnerre !
L'étoile rouge du sceptre s'illumina et des sphères de lumière en sortirent pour former le corps de la blonde Freya, vêtue de violet.
Freya : Hanzelana ! Filets de tonnerre !!
Ses cheveux dorés se dressèrent en pointes électrifiées, ses yeux pâlirent et une aura foudroyante sortit de son corps pour frapper la Formule de la Guérison. Une sorte de filet d'étincelles l'entoura et la fit prisonnière. La Formule tomba sur le sol en se débattant et en criant des mots en Shaïentus. Nadeshiko ne perdit pas une seconde.
Nadeshiko : Formule de la Guérison, je te somme de retourner à ta forme originelle ! Obéis moi comme à ta nouvelle maîtresse ! Je te l'ordonne !
La Formule de la Guérison poussa un terrible cri et son corps se transforma en une colonne de nuée. La terre trembla sous les pieds de Nadeshiko pendant que la fumée entrait dans le sceptre. Lorsque tout se calma, Nadeshiko tomba à genoux par terre, épuisée. Kirjala avait repris sa forme de petite chatonne et se précipita sur elle.
Kirjala : Tu as réussi ! Tu as réussi !!
Nadeshiko : Merci... Ouf ! C'était pas de la tarte, cette formule de la Guérison !
Kirjala : Maintenant, tout va redevenir normal. Filons avant que le temps reprenne son cours !
Le bâton de Nadeshiko se retransforma en clé attachée à son cou et le tandem redescendit les escaliers en courant jusqu'à la chambre 607 où l'adolescente se glissa illico dans son lit. Kirjala se cacha derrière les grosses peluches en forme de lapin, de panda et de pingouin de Nadeshiko qui étaient heureusement assez énormes pour la cacher. La jeune fille replaça l'aiguille de l'intraveineuse à l'endroit où elle était auparavant, réprimant un gémissement de douleur et ferma les yeux. Le bruit de l'aiguille qui change de minute sur l'horloge retentit et la seconde d'après, les bruits étouffés par la porte close reprirent.
Le lendemain matin, Nadeshiko eut droit à un déjeuner plus consistant et c'est avec plaisir qu'elle dévora ses crêpes. Après son repas, Nadeshiko eut la visite de la Dr. Maomachi.
Dr. Maomachi : Bonjour Nadeshiko. Comment te sens-tu ?
Nadeshiko : Très bien, Docteure. Beaucoup mieux qu'hier.
La docteure fit un examen en règle et ouvrit de grands yeux.
Dr. Maomachi : Tu t'es rétablie bien vite ! Les enfants qui avaient le même syndrome ont miraculeusement guéri cette nuit ! J'en suis abasourdie ! Bien, tu pourras partir dès cet après-midi, vers 13h. Aucun besoin de faire des tests ou des radiographies !
La femme lui enleva l'aiguille de l'intraveineuse et frotta doucement le bras de Nadeshiko qui la remercia.
Dr. Maomachi : Je te souhaite une bonne journée.
Nadeshiko : Merci madame.
Sakura : Merci infiniment à vous docteure.
Dr. Maomachi : Tout le plaisir est pour moi. Allez, portes toi bien, Nadeshiko.
Lionel : Merci, au revoir !
La docteure serra la main de Nadeshiko et de ses parents puis elle sortit de la chambre. Maintenant libérée de l'aiguille, Nadeshiko n'avait qu'une pensée à l'esprit : revoir les enfants qui étaient malade comme elle. Après avoir obtenu la permission de ses parents, Nadeshiko se leva de son lit en prenant soin de ne pas faire bouger les peluches derrière lesquelles Kirjala dormait et se dirigea vers l'aile des enfants. Lorsqu'elle entra, Zhen était encore assise avec ses comparses à jouer au jeu de Go contre une fillette blonde cette fois.
Zhen : Bonjour Nadeshiko ! Tu vas mieux on dirait.
Nadeshiko : Oui. Merci pour tes conseils, Zhen.
Zhen : J'espère qu'on se reverra un jour !
Nadeshiko : Moi aussi. Bonne chance pour le jeu de Go ! Je suis sûre que tu deviendras une championne !
Zhen sourit à Nadeshiko qui le lui rendit avant de partir. Quelques heures plus tard, Jade vint visiter son amie et lui donna un gros bouquet de fleurs.
Jade : Je suis contente que tu ailles mieux, Nadeshiko.
Nadeshiko : Merci pour les fleurs, c'est très gentil.
Jade : C'est pas de ma part. C'est de tout le monde dans la classe.
Nadeshiko : Non ?!
Jade : Mais si ! Regarde la carte !
L'adolescente regarda la carte et eut un sourire. Tout le monde avait signé, même Yuïchi et cette peste de Miaka.
Nadeshiko : As-tu eu des nouvelles de Dibaki et des autres ?
Jade : Oui, ils vont tous mieux. C'est plutôt étrange qu'une maladie ait frappé tant de gens en même temps et puis ait disparu le jour d'après !
Nadeshiko : Oui, c'est très bizarre !
Nadeshiko feint la surprise pour ne pas révéler que tout ça était la cause de la magie. L'affrontement contre la Formule de la Guérison n'était pas le dernier. Le pire restait à venir...
À Suivre...
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Salut à tous, ici Opaline ! J'espère que vous avez aimé ce chapitre et j'attends vos commentaires à kinomoto.sakura5caramail.com ! Finalement, merci à la gentille Nessa qui apprécie autant mes histoires. On se revoit
au 20e chapitre !
Opaline
