La Nouvelle Génération
Chapitre 22 : Éternalie, la cité abandonnée

Le soir où Sakura apprit que sa fille était douée de pouvoirs magiques, la fébrilité régnait chez le couple Kinomoto-Li. Sakura parla longuement de sa découverte à Lionel et de ses inquiétudes quant à la prophétie que lui avait finalement récitée Kirjala. Sakura, assise sur le lit dans la chambre conjugale aux côtés de Lionel lui lisait la prophétie qu'elle avait retranscrite sur une feuille de papier.

Sakura : «Celle que l'on croyait morte ressuscitera Les Deux Élues elle affrontera Dans un affreux combat Où la lumière faillira

Le désespoir les gagnera tous Soumis à son sombre dessein Avide de pouvoir et de vengeance Elle les fera souffrir

Les Sept à la paix troublées Dans les mains de leur mère retourneront Avant que le sang n'ouvre la porte Trouver la faille dans le cristal

Les ténèbres les plus noires Cachent une étincelle Le sang le plus pur Cache un secret Mère et fille retrouvées La servante du diable éliminée »

Lionel : C'est plutôt sombre comme prophétie... Elle annonce de la souffrance.

Sakura : Mais elle finit plutôt bien... « Mère et fille retrouvées, la servante du diable éliminée ».

Lionel : Ça ne se fera sûrement pas facilement. Alors si j'ai bien compris, tu devras t'unir à Nadeshiko dans un grand combat contre Akira la Démoniaque... Mais tout repose sur notre fille...

Sakura : Kirjala la Gardienne m'a dit qu'elle a été élue par un Ordre de magiciens pour justement la détruire parce qu'ils n'ont pas pu le faire la première fois. Elle les a surpris à la dernière minute en donnant la moitié de son âme pour qu'elle se réincarne et retrouve ses formules que l'Ordre avait rendues pacifiques. Ils ont bien vu que c'était hors de leurs moyens et une voyante de l'Ordre a prophétisé qu'une jeune fille réussirait à la vaincre et ce fut Nadeshiko qui fut choisie.

Lionel : Ce n'est tout de même pas un hasard ! Tu as été élue par Clow pour capturer ses cartes lorsque tu étais plus jeune.

Sakura : C'est sûr que c'est plutôt bizarre. Kéro ne m'avait jamais dit qu'en dehors des Cartes de Clow, il faisait partie d'un tel Ordre.

Lionel : Quand est-ce que vous devrez affronter celle qui est devenue Akira ?

Sakura : Les Gardiens n'en savent rien. Ils nous ont bien mis en garde de surveiller nos arrières. Selon eux, si la fille qui a l'esprit d'Akira a toute la puissance qu'elle avait autrefois, elle est donc aussi imprévisible qu'elle l'était.

Nadeshiko était dans la salle de bain, seule dans son bain de mousse, à réfléchir à tout ce qu'elle avait vécu depuis cette soirée fatidique où elle avait ouvert Le Livre des Sortilèges, un bouquin qui traînait dans le grenier. Elle se rappela toutes les formules qu'elle avait affronté, les prophéties que lui avait dites Kirjala. Elle pensait à sa rencontre avec Tulindo lorsqu'elle entendit un bruissement d'étoffe. Nadeshiko tourna le regard vers la porte et poussa un grand « Oh » en tirant le rideau de douche de façon à cacher son corps encore plein de mousse. Tulindo était là, vêtu d'une grande tunique grise, ses courts cheveux aux pointes retroussées et ses yeux animés d'une lueur pacifique. Il rougit instantanément, embarrassé.

Nadeshiko : Non mais t'es pas gêné pauvre idiot ?????

Tulindo : Désolé... erreur d'atterrissage.

Nadeshiko : La prochaine fois, préviens moi avant d'arriver pendant que...

Tulindo : Tu prends ton bain.

Nadeshiko ( grogne de rage ) : Retourne-toi immédiatement !!

Tulindo obéit sans protester. Il avait fait une réelle erreur qui l'avait profondément ébranlé. Il entendit l'eau s'écouler par le drain, le frottement des serviettes et les froissement d'étoffe.

Nadeshiko : Là c'est bon !

Tulindo ( voit le pyjama à motifs de pingouins rigolos ) : Joli...

Nadeshiko : Très drôle. Non, mais j'en reviens pas ! Qu'est-ce qui t'a pris d'arriver à l'improviste comme ça, non mais quelles manières !

Tulindo : Il fallait que je te voie, c'est urgent. Tu sais...

Nadeshiko : Oui, oui, Akira est revenue, blablabla... Elle échafaude un plan pour m'éliminer, blablabla...

Tulindo : Tu voulais savoir ce qu'est La Source d'Argent ?

Nadeshiko arrêta ses sarcasmes et regarda cet elfe qu'elle considérait comme un frère, quoiqu'il ne l'avait jamais complètement laissée indifférente. Tulindo croisa les bras en toisant la magicienne en pyjama.

Nadeshiko : Euh... Je sais que c'est un genre de lac, un miroir magique. Kirjala m'en a parlé.

Tulindo : La Gardienne...

Nadeshiko : Oui, c'est ça. Tulindo : Mais tu voudrais la voir, n'est-ce pas ?

Nadeshiko : C'est trop dangereux, Kirjala m'a prévenue.

Tulindo : Ma mère aussi m'a dit ça. Alors, t'es partante ?

Nadeshiko : Et comment tu comptes t'y rendre, monsieur l'elfe-qui-entre-à- l'improviste-pendant-que-les-jeunes-filles-prennent-leur-bain ?

Tulindo : Comme ça.

Il prit le bras de Nadeshiko qui sentit aussitôt le sol quitter ses pieds. Elle vit une traînée de milliers de points lumineux filant à toute vitesse autour d'elle puis, tout redevint calme. Nadeshiko était dans une grande prairie où couraient des écheveaux de brume. Il ne faisait ni trop froid, ni trop chaud. Tulindo, tout près d'elle, regardait l'horizon. Le ciel était gris et l'herbe était douce.

Nadeshiko : Où sommes nous ?

Tulindo : Bienvenue à Ilmen-Anor, Nadeshiko. C'est là où je vis.

Nadeshiko : Génial.

Tulindo : T'as déjà fait du cheval ?

Nadeshiko : Euh... non pas vraiment.

Tulindo : Alors, je vais t'apprendre. Suis moi.

Il reprit le bras de la jeune fille et l'entraîna à travers la plaine. Nadeshiko se demanda comme il pouvait voir à travers cette brume. Ses pas ne produisaient presque aucun son et il semblait plus voler que marcher.

Tulindo : Je vais te montrer comment capturer un cheval sauvage d'Ilmen- Anor !

Nadeshiko : Mais t'es complètement cinglé aujourd'hui !

Tulindo : Non, je suis juste dans mon élément.

Nadeshiko : Tu es vraiment cinglé.

Tulindo amena Nadeshiko jusqu'au bord d'une clairière donnant sur la plaine où, à travers les branches, il lui montra un groupe de chevaux qui s'abreuvaient à une rivière.

Tulindo ( chuchote ) : À mon signal, tu te jettes sur l'un d'eux, tu montes sur son dos et tu t'accroches. Murmure lui des mots d'apaisement et ça va marcher.

Nadeshiko : Mais non, le cheval va se cabrer et m'envoyer à terre !

Tulindo : Pas ceux là. Ils sont facilement apprivoisables.

Nadeshiko : Pour un elfe !

Tulindo : Fais moi confiance. Approche toi lentement et regarde les dans les yeux. Prends la formule de la Connaissance et ordonne lui de te faire parler en elfique, ça les calmera.

Nadeshiko : D'accord.

Nadeshiko sortit sa clé qui ne la quittait jamais même pour dormir et la brandit dans les airs. Le cercle aux trois étoiles enchevêtrées apparut sous ses pieds.

Nadeshiko : Clé Mystique crée par les Anciens, dévoile-moi ta véritable apparence ! Par le pouvoir du Soleil Rouge, je te commande de m'obéir !! Apparais !

Le bâton orné de la grande étoile rouge apparut dans la main de Nadeshiko qui le fit tourner un peu comme un bâton de majorette.

Nadeshiko : Atsukané, Formule de la Connaissance ! Confères moi temporairement la faculté de parler elfique et de comprendre la langue ! Je te l'ordonne !

Il y eut une fumée violette qui sortit de l'étoile pour se matérialiser en Atsukané, une jeune femme vêtue d'une grande robe blanche décolletée. Atsukané leva une main et prononça des paroles en une langue que Nadeshiko devina être du Shaïentus puis elle disparut. Nadeshiko tenta de parler avec Tulindo dans sa langue maternelle.

Nadeshiko ( en Quenya ) : Tulindo ? Est-ce que tu me comprends ?

Tulindo ( en Quenya ) : Bien sûr. Tu as même un petit accent, c'est très mignon.

Nadeshiko ( rougit ) : Oh... arrête tes bêtises.

Tulindo : Allez, dépêchons-nous avant que les chevaux partent !

Tulindo commença à s'approcher du groupe de chevaux qui relevèrent la tête dans sa direction. Il murmurait des paroles presque chantantes que Nadeshiko comprenait. Elle décida de l'imiter.

Tulindo ( en Quenya ) : N'ayez pas peur, enfants de Nemsha... Enfants du vent et de la terre... Approchez, venez à moi...

Nadeshiko ( en Quenya ) : N'ayez crainte... Je ne vous veux pas de mal... Je suis une amie...

Certains chevaux s'avancèrent vers le duo, baissant la tête pour se faire caresser. Les animaux avaient de belles robes variant du blanc crème au noir, du brun acajou à auburn. Tulindo s'approcha d'un étalon brun foncé et Nadeshiko choisit une jument noire aux reflets auburn. Subjuguée par la douceur des animaux, Nadeshiko n'avait jamais assez de temps pour caresser leurs museaux et leur crinières.

Tulindo ( en Quenya ) : À Trois... Un... Deux... TROIS !

L'elfe sauta sur l'étalon brun qui poussa un hennissement sauvage. Nadeshiko, de son côté, réussit à grimper sur le dos de la jument qui commença aussitôt à se cabrer. Tulindo réussit à calmer son étalon assez rapidement mais la jument de Nadeshiko ne se calma pas pour autant. Pendant qu'elle se faisait ballotter en tous sens, tentant de s'accrocher à la crinière noire du cheval, Nadeshiko se rendit compte que la Formule de la Connaissance avait cessé son effet temporaire.

Nadeshiko ( normalement ) : Tulindooooooooooooo !

Tulindo : Accroche-toi !

Nadeshiko : Calme-toi ma jument, Calme-toi !!!!

La jument continua de se cabrer en hennissant pendant un moment. Nadeshiko souhaita très fort qu'elle se calme puis, instantanément, le cheval obéit. La jument noire retomba sur ses sabots en expirant bruyamment des naseaux.

Tulindo : Bravo, Nadeshiko. On dirait que tu as un don avec les animaux.

Nadeshiko ( encore ébranlée ) : Euh...

Tulindo : Très bien. Quand on capture un cheval, il faut absolument lui donner un prénom. Sinon, il ne nous obéira jamais.

Nadeshiko : As-tu une idée ? Tulindo : Roheryn veut dire « le cheval de la dame », c'est un nom distingué pour une jument.

Nadeshiko ( à sa jument ) : Alors, tu t'appelleras Roheryn.

Tulindo ( à son cheval ) : Et toi... Thalion. «Sans Peur » ! ( À Nadeshiko ) Allez, maintenant, en selle ! Il faut aller jusqu'à Éternalie.

Nadeshiko : Où c'est, Éternalie ? C'est une ville ?

Tulindo : Oui. Je te raconterai en chemin.

Tulindo aida Nadeshiko à monter sur le dos de Roheryn et il grimpa avec aisance sur celui de Thalion. Il lui montra comment diriger sa monture sans bride puis, ils s'élancèrent au galop, Nadeshiko, effrayée, s'accrochant à la crinière ébène de Roheryn. À un moment, ils ralentirent tous deux le pas de leurs montures. La brume régnait encore en reine autour d'eux, ce qui faisait peur à Nadeshiko. Parfois, des sortes de cris sauvages lointains déchiraient le silence et lui glaçaient le sang.

Nadeshiko : C'est quoi ces cris ?

Tulindo : Les créatures de la jungle d'Ankomar. On est tout près d'eux. J'ai préféré ne pas nous y faire entrer. Il y a des animaux qui pourraient facilement nous tuer là-bas. De vrais mutants sanguinaires ! Mais rassure- toi, ils ont beau être féroces, ils ont absolument besoin de la chaleur et de l'environnement d'Ankomar pour survivre. Ici, même à l'air tiède, ils ne survivraient pas longtemps. À l'exception peut-être des Morlindë...

Nadeshiko : Les Morlindë ?

Tulindo : Ce sont de grands oiseaux, des aigles. Ils ont des serres pointues et des ailes immenses. Leur nom signifie « Chant noir » Faut dire que les Morlindë se nourrissent de chair... Humaine ou animale...

Nadeshiko : Arrête avec tes histoires d'horreur !

Tulindo lui souria de toutes ses dents blanches et eut un petit rire. Roheryn s'ébroua et agita sa crinière couleur ébène.

Nadeshiko : Parle moi d'Éternalie...

Tulindo : Éternalie est une ville du Nord, au delà des montagnes de Plorlachan et plus loin que la jungle d'Ankomar. Elle a jadis été glorieuse et prospère, mais un jour, il y a eu une grande tempête destructrice qui en a détruit une partie. Beaucoup de ses habitants ont du déménager ailleurs et ont fondé une colonie qui est devenue le village d'Ophalera, dans la forêt des Murmures, là d'où vient mon père Lingolas. Ceux qui sont restés ont perpétué la tradition d'Éternalie mais elle n'a jamais retrouvé sa gloire d'antan et a fini par être totalement abandonnée.

Nadeshiko : C'est là où se trouve La Source d'Argent ?

Tulindo : Il se pourrait que oui. Les légendes d'Éternalie en parlent.

Les cris des Morlindë, sortes de chants sauvages, retentissaient en écho dans la plaine. Nadeshiko crut même voir la silhouette d'un gracieux oiseau dans le ciel brumeux. Les chants alternaient entre les cris aigus et les courtes mélodies, toutes différentes.

Nadeshiko : Les Morlindë ont tous des chants différents !

Tulindo : L'espèce a été créée ainsi. Les chants permettent aux Morlindë de se distinguer en tant que chaque individu. Comme les empreintes digitales des humains. Il n'y a pas de Morlindë qui ait un chant pareil à celui d'un autre. Si tu écoutes bien deux chants qui semblent être identiques, tu verras qu'il y a des différences dans les fréquences.

Nadeshiko : C'est fascinant !

Tulindo : Surveille bien la route, nous sommes presque à Éternalie.

Nadeshiko se tourna vers la plaine et vit les minces contours de ce qui semblait être une ville en ruines. Elle grossissait à mesure que le duo s'approchait. Il ne restait plus que des bâtiments couverts de lierre à moitié démolis. Les habitations étaient en pierre décorée de motifs. Des balcons suspendus qui devaient autrefois être magnifiques s'étaient fracassés sur le sol, laissant des trous dans les bâtiments. Des morceaux de pierre et de céramique jonchaient le sol tout comme de vieilles charrettes oubliées. Une fontaine qui ne coulait plus représentant une femme qui tenait des fleurs dans ses bras trônait au milieu de la place. Un oiseau au cou gracieux était couché à ses pieds, les ailes à demi- déployées. Dans les rues, c'était le silence total. Diverses statues étaient brisées et des portes pendaient mollement sur leur gonds. Nadeshiko essaya de s'imaginer la cité comme elle devait être auparavant, belle et fleurie.

Nadeshiko : Quel désastre... Ce devait être si beau quand il y avait encore des gens qui y vivaient.

Tulindo descendit de Thalion, s'avança vers la fontaine, s'agenouilla devant elle et murmura quelques mots en elfique. Lorsqu'il se releva, il resta un long moment, les mains jointes, à regarder la femme de pierre. Nadeshiko mit pied à terre et s'avança vers Tulindo.

Nadeshiko : Qui est-ce ?

Tulindo : C'est Lia, la déesse de l'Éternel et de la Gloire. La protectrice d'Éternalie. Elle est très importante pour les Kisharis.

Nadeshiko : La cité d'Éternalie, elle n'a pas l'air éternelle... Regarde... Ça tombe en ruines partout où l'on va...

Tulindo : C'est si dommage. Éternalie était une cité très importante à Ilmen-Anor. Plus que Plorlachan. Mais maintenant, c'est cette dernière qui a prit le flambeau. Bon, c'est bien joli qu'on s'apitoie sur Éternalie mais il faudrait arriver à la Source d'Argent un peu plus vite. Allez, suis moi.

Nadeshiko suivit son ami à travers les rues pavées d'Éternalie. Elle continua d'observer les alentours : bâtiments dévastés, statues brisées. Malgré la désolation, Nadeshiko sentit que les fantômes du passé glorieux d'Éternalie flottaient dans la ville. Quelques rares vestiges avaient survécu. Des angelots de pierre sur les bords des toits surtout, ou des pierres incrustées d'or encore brillant. Tulindo la conduisit à travers le dédale jusqu'à ce qui semblait être un temple.

Tulindo : C'est là ! Au sous-sol du Temple d'Éternalie.

Le temple ressemblait à ceux du temps des Incas. De grosses pierres carrées étaient empilées dans une sorte de pyramide inégale. De gracieux motifs étaient dessinés et couverts de feuilles d'or. Les grandes portes étaient faits de pierre blanche presque translucide où étaient gravées des écritures elfiques et des dessins divers. Nadeshiko distingua un arbre à douze branches entouré de sept étoiles qui était presque caché par le lierre envahissant qui avait pris d'assaut la porte d'entrée. Tulindo la poussa d'un grand geste et, faisant son galant, fit un signe vers l'intérieur pour inviter Nadeshiko à y entrer. L'intérieur était aussi beau que l'extérieur. On y voyait, comme dans les rues de la cité, de nombreuses statues mais beaucoup plus belles. La salle était séparée par des arcs et le toit était en alcôves. Un grand lustre de cristal avait chuté ; éparpillant des morceaux du luminaire et des chandelles cassées en deux, laissant un trou béant au plafond par lequel entrait le soleil.

Tulindo : Le Grand Temple d'Éternalie... J'ai toujours voulu venir ici. On y trouve les statues de tous les dieux et déesses de la religion Kemsha. Il y a Elenarwen la Déesse du Versant de Lumière, Yahdi le Dieu de la Confiance, Yanri la Déesse de la Terre, Orlan le Dieu des Marins, Lakar la Déesse des Combattants, Nen la Déesse de l'eau, Lia la Déesse de l'Éternel... Il y en a des dizaines !

Nadeshiko : C'est drôlement compliqué ! Nous, on ne vénère qu'une seule personne.

Tulindo ( rit ) : Ce n'est pas si compliqué que cela, Nadeshiko ! Les Keshla, ou les fidèles de la religion Kemsha que je pratique moi-même, n'ont pas beaucoup de contraintes. Chaque dieu ou déesse se prie différemment et nous sommes obligés de célébrer les grandes fêtes de chacun d'eux. Il n'existe pas que la religion Keshla ici, tout comme dans ton monde, il y en a quelques unes. Mais les guerres religieuses n'ont jamais existé ici. Ça a toujours été des conflits de territoire. Ilmen-Anor est un monde magnifique et chaque civilisation voudrait en prendre le pouvoir.

Nadeshiko passa à côté d'une statue représentant un homme vêtu d'une toge à la manière des grecs, sur ses courts cheveux bouclés reposait une couronne d'algues. À ses pieds étaient représentés des poissons.

Nadeshiko : C'est le Dieu des Marins ?

Tulindo : Oui. Le Dieu Orlan, le frère de la Déesse Nen, celle qui gouverne l'eau. Les deux divinités sont toujours représentés avec des poissons, ou même un dragon dans le cas de Nen. Et là, à côté, tu as leur père Shakor, le Dieu des Tempêtes.

Shakor était un homme habillé de la même manière qu'Orlan mais à l'exception de son fils, il avait une longue barbe et de longs cheveux où s'entremêlaient des branches d'algues. Sa main droite avait le pouce, l'index et le majeur levé à la hauteur de son cœur. Tulindo prit les devants, marchant de son pas léger qui résonnait à peine dans l'enceinte calme. Il mena une Nadeshiko fascinée par les statues vers le fond du temple, derrière une représentation de la Déesse Yanri, une femme vêtue d'une longue robe et d'un voile, aux longs cheveux qui lui arrivaient à la taille piquetés de fleurs, des oiseaux perchés sur ses épaules et l'un d'eux au creux de sa main. L'elfe promena son regard perçant sur les murs et ses yeux s'illuminèrent.

Tulindo : C'est là. Nadeshiko Kinomoto-Li, prépares-toi à voir la mythique Source d'Argent d'Éternalie...

Tulindo pressa une pierre sur laquelle était dessiné un symbole bizarre si petit que Nadeshiko ne le voyait pas, sauf en se rapprochant à moins de quelques millimètres. La pierre s'enfonça dans le mur et il y eut un drôle de bruit, comme si des milliers de mécanismes s'enclenchaient les uns à la suite des autres. Nadeshiko regarda tout autour d'elle, un peu effrayée. Certaines pierres commencèrent à trembler et la terre aussi se mit à bouger. La jeune magicienne prit le bras de Tulindo pour se rassurer. Puis, soudain, une ligne de lumière dorée se dessina sur le mur, pour former un grand rectangle. La secousse cessa, un peu de poussière du plafond tomba par terre un peu partout dans le temple. Les pierres dans le périmètre du rectangle lumineux devirent lisses, comme pour ne former qu'une seule grande porte qui s'ouvrit dans un craquement...

À SUIVRE !

Salut à tous ! Déjà le 22e chapitre d'écrit ! J'ai beaucoup aimé imaginer Éternalie et les divinités de la religion Kemsha. Le prochain sera l'un des
derniers de la saga de La Nouvelle Génération qui s'achève ( sniff ! )... Mais ne vous faites pas de mauvais sang, j'ai beaucoup de projets à venir !

J'espère que ça vous a plu. On se revoit au prochain chapitre !
!

Opaline